(Dix heures trente-trois minutes)
M. Nadeau-Dubois : Bonjour,
tout le monde. À la fin du mois de janvier dernier, Québec solidaire a commencé
sa session parlementaire en parlant d'une crise du coût de la vie. À ce
moment-là, on a sonné l'alarme. On jugeait, parce que c'est ce qu'on sentait
sur le terrain, qu'il y avait une réelle crise du coût de la vie puis de la
qualité de vie qui était en train de se mettre en place au Québec. Et déjà,
donc, à la fin janvier, on a mis sur la table des propositions concrètes pour
aider les Québécois et les Québécoises à passer au travers d'une période qui s'annonce
pour être extrêmement difficile.
Et là j'entends beaucoup de gens dire :
Mais, Gabriel, l'inflation c'est un phénomène économique, ça touche l'ensemble
des pays ou, en tout cas, plusieurs pays. Le gouvernement du Québec ne peut pas,
à lui seul, lutter contre ça. Bien, c'est vrai que le gouvernement du Québec
n'est pas tout-puissant par rapport à un phénomène économique comme l'inflation.
Mais le gouvernement du Québec n'est pas non plus impuissant. Le gouvernement
de François Legault peut aider les Québécois et les Québécoises à passer au
travers cette période difficile.
C'est quoi, la première dépense de bien
des familles au Québec? C'est le logement. Et en ce moment, les coûts du
logement explosent au Québec. Des chiffres tout récents qui ont été publiés,
qui parlent d'une augmentation de 10 % des loyers à Gatineau, 9 % d'augmentation
à Sherbrooke, c'est des hausses de loyer qui sont hors de contrôle. Les gens n'ont
pas les moyens de payer ça, et le gouvernement du Québec a les moyens d'agir
pour limiter l'explosion des loyers en ce moment au Québec.
C'est pour ça que, ce matin, on va déposer
une motion pour demander à François Legault de geler les loyers au Québec pour
l'année 2022. C'est un test pour lui, c'est un test pour François Legault. Il
doit faire la démonstration, il doit dire aux Québécois, aux Québécoises s'il
est prêt, oui ou non, à être sérieux dans sa lutte contre la crise du coût de
la vie. On fait une proposition concrète. L'Ontario l'a fait, en 2021, le
Québec peut le faire en 2022. C'est un geste concret pour aider les familles à
passer à travers une crise de l'inflation qui s'annonce pour être extrêmement
difficile.
Mme Massé : Merci, Gabriel.
Bonjour, tout le monde. Alors, aujourd'hui, c'est le début du projet de loi qui
vise à mettre fin à l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures au
Québec. Ce matin, lors des remarques préliminaires, le ministre disait qu'il y
avait des visions complètement différentes autour de la table. Et il a bien
raison. Il a bien raison, parce que la vision de Québec solidaire diffère
fondamentalement de celle du gouvernement de la CAQ et, je dirais, des libéraux,
qui sont plutôt favorables à de la compensation.
Nous, on pense que le sens des
responsabilités, puisque c'est le mot qui est employé par le gouvernement,
impose, en pleine crise climatique, de dire aux pétrolières et gazières : Holà!
C'est assez. On vous a assez donné. On paie assez pour ramasser les dégâts que
votre industrie impose à la planète entière depuis des décennies, c'est assez,
on ne mettra pas une cent de plus. D'autant plus qu'on sait très bien que cet
argent-là va être pour aller continuer l'exploration et l'exploitation ailleurs
qu'au Québec, puisqu'au Québec on aura adopté qu'il sera interdit désormais de
le faire.
Alors, cohérence, je demande de la
cohérence à M. Julien. M. Julien ne veut... l'a dit clairement, qu'il veut que
le Québec retire ses mains des hydrocarbures. On est contents de ça, on va l'appuyer
là-dedans, mais compenser ces compagnies-là, c'est de s'assurer qu'elles vont
continuer à investir dans les hydrocarbures, et ça, ce n'est pas cohérent.
Je ne peux pas vous quitter, ce matin, au
micro, sans devoir encore une fois vous parler de ces femmes qui se font tuer
du seul fait qu'elle est la conjointe d'un homme. On parle de féminicide. Je n'ai
pas entendu beaucoup la ministre sur la question, en fait, je m'inquiète. Je
lui ai tendu la main, cet automne, en lui disant : Je suis prête à m'asseoir
avec vous. Je suis prête à voir comment on peut travailler les recommandations
du rapport Rebâtir la confiance pour justement pouvoir donner une bouffée d'air
aux femmes, redonner de la confiance. Ma collègue Christine Labrie avait
proposé, dès le dépôt du rapport Rebâtir la confiance, que la ministre nous
tienne au courant, qu'il y ait une grille de suivi serrée des 190
recommandations. Zéro, on n'a pas entendu parler de ça, on n'est pas capable de
suivre les mesures de Rebâtir la confiance.
Et, moi, j'ai aussi demandé, cet automne,
à ce que la recommandation 189 et 190 soit mise de l'avant par la ministre, c'est-à-dire
de créer un secrétariat directement relié aux plus hautes sphères. Ça veut dire
au Conseil exécutif, donc, relié aux plus hautes sphères du gouvernement, pour
assurer une coordination, parce que c'est la seule façon d'être capable d'agir
en matière de lutte aux violences sexuelles et aux violences faites aux femmes.
Et, encore une fois, la réponse a été inadéquate, le gouvernement a plutôt
souhaité mettre sur pied un comité de ministres déjà ultraoccupés, avec, comme
responsable, la vice-première ministre, qui, elle-même, est pas mal occupée.
Alors, je tends à nouveau la main à la
ministre de la Condition féminine, mais au premier ministre du Québec. C'est
inacceptable, là où on en est. Et Rebâtir la confiance a identifié des
solutions, il faut maintenant les mettre en oeuvre, et le secrétariat serait
une des façons de pouvoir y arriver.
La Modératrice : On va
prendre vos questions.
M. Bossé (Olivier) : Sur les
puits abandonnés, les gens qui ont ça en arrière de chez eux, qu'est-ce qu'il
faut faire avec ça? Qu'est-ce qu'on leur dit?
Mme Massé : En fait, ça fait
plusieurs années qu'on dit, à Québec solidaire, qu'il est temps que ces puits-là
soient colmatés de façon définitive. Le gouvernement du Québec, sous les
libéraux, avait commencé la recherche, n'est pas allé au bout. On sait qu'il y
a plusieurs puits qui sont abandonnés, que le Québec ne sait même pas où ils
sont. Alors, lorsqu'un citoyen vous appelle, appelle le ministère soit de l'Environnement
et/ou des Ressources naturelles pour dire : Hé! Il y a un puits derrière chez
nous, il devrait y avoir une équipe qui descend directement du ministère soit
de l'Environnement ou des Ressources naturelles, plus Ressources naturelles,
pour aller s'assurer que ce puits-là est colmaté.
Mais encore là, ça revient à ce que je
vous disais. Qui paie pour ça? C'est nous, les Québécois et Québécoises. Et ce
sens des responsabilités qu'évoque le ministre doit être... devrait guider ces
entreprises qui nous mènent dans le mur depuis des décennies. Et les puits
fuyants de gaz naturel est un exemple. Il y en a plusieurs centaines.
M. Laforest (Alain) : Concernant
la fin des deux semaines de relâche, là, au niveau des masques, les jeunes, qu'est
ce que ça signifie, le fait qu'on soit rendu à dire qu'on n'exigera plus le
port du masque en classe, au stade de la gestion de la pandémie?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je m'attends...
Bien, d'abord, on va attendre de voir l'annonce formelle par le gouvernement
dans les prochaines heures. Si c'est une annonce qui est guidée par la science,
si elle est approuvée par la Santé publique, je pense qu'elle va être
accueillie quand même avec soulagement par beaucoup de familles, par beaucoup
de jeunes. Mais moi, je m'attends à ce que ce soit justifié par des arguments
de santé publique. J'ai hâte de les entendre.
M. Laforest (Alain) : Avez-vous
peur que ce soit à des fins politiques... ce qu'on se dirige? Le premier
ministre ne tient plus de point de presse à chaque semaine, prend ses distances
de la gestion de la COVID.
M. Nadeau-Dubois : Bien, sur
la question des points de presse, moi, j'ai l'impression que le premier
ministre veut le beurre et l'argent du beurre. C'est-à-dire, il nous dit :
Je ne veux plus faire de point de presse de gestion de crise parce qu'on n'est
plus en état de crise. Bien, dans ce cas-là, qu'on lève l'état d'urgence
sanitaire. Le premier ministre veut continuer à gouverner seul, par décrets,
mais ne plus avoir à répondre à des questions embêtantes des journalistes. Ça
ne marche pas.
La Modératrice : Est-ce qu'il
y a d'autres questions en français?
M. Bellerose (Patrick) : Sur
l'échangeur Turcot, qui a été compensé par un projet de centrale
hydroélectrique en Inde, en fait, est-ce que c'est la bonne approche, de
compenser par des crédits carbone des projets de construction comme l'échangeur
Turcot et comme le troisième lien?
M. Nadeau-Dubois : Les
crédits carbone, c'est un des moyens qu'on peut utiliser pour diminuer l'impact
climatique de certains projets ou de certaines infrastructures. Donc, moi, je
ne veux pas, du revers de la main, dire que c'est toujours inutile ou que c'est
toujours n'importe quoi. Mais ce que ces révélations-là sur Turcot démontrent,
c'est que faire croire au monde que des projets d'autoroutes, ça peut être des
projets verts, c'est une supercherie. C'est de la bouillie pour les chats. Ça
ne tient pas la route. Or, c'est le discours que tient en ce moment la CAQ sur
son projet de troisième lien. La CAQ essaie de faire croire au monde que son
troisième lien va être un projet vert et carboneutre. On le voit, là, avec
Turcot, c'est de la bouillie pour les chats.
M. Bellerose (Patrick) : ...
M. Nadeau-Dubois : C'est de l'écoblanchiment,
c'est clair. Si les crédits carbone sont utilisés de cette manière-là, c'est du
«greenwashing», c'est de l'écoblanchiment. Construire des projets qui nous font
reculer dans notre lutte aux changements climatiques et essayer de les
compenser avec des mécanismes imparfaits comme ceux-là, ce n'est pas ça, avoir
du leadership en matière de lutte aux changements climatiques. Lutter contre
les changements climatiques, c'est ne pas faire de mauvais projets du tout,
plutôt que de faire des mauvais projets puis les compenser. Tout ça démontre
une chose, on ne peut pas faire confiance à François Legault pour lutter contre
les changements climatiques.
M. Bellerose (Patrick) : Donc,
troisième lien, clairement, écoblanchiment, vous êtes contre. Pour ce qui est
de l'échangeur Turcot, est-ce qu'on aurait dû refaire l'échangeur Turcot ou
est-ce qu'on aurait dû faire différemment?
M. Nadeau-Dubois : Bien, on
ne refera pas l'histoire, là, le projet est construit, mais il faut apprendre
des leçons de nos erreurs, hein? La pire chose à faire dans la vie, et comme
société, c'est de faire tout le temps les mêmes erreurs sans apprendre de
leçon. La leçon du soi-disant échangeur Turcot vert, là, c'est que des projets
d'autoroutes, ce n'est pas vert, point final.
M. Lacroix (Louis) : Qu'est-ce
que vous pensez de la situation... Parce que vous avez parlé tout à l'heure de
l'inflation, du coût de la vie qui augmente en flèche, bon. Il y a une
situation internationale très tendue, en ce moment, en Ukraine, et ce n'est pas
étranger à la hausse, notamment, du coût du baril de pétrole, etc. Est-ce que
ça vous inquiète, ces tensions-là et la possibilité d'une guerre qui est
imminente en Ukraine en ce moment?
M. Nadeau-Dubois : Bien, d'abord,
sur l'inflation, je veux répondre parce que je trouve ça important. Tout à l'heure,
je disais : Les gouvernements ne sont pas tout-puissants contre l'inflation,
et ça, c'est un bon exemple. Je disais de manière imagée, il y a quelques
semaines : On ne nationalisera pas le steak haché. De la même manière, on
pourrait dire : On n'ira pas se mettre devant les tanks en Ukraine pour
éviter que le prix du pétrole augmente puis que ça crée de l'inflation ici. Il
y a une limite à ce que le gouvernement peut faire. Mais on n'est pas pour
autant impuissant. La job du gouvernement du Québec, dans une situation comme
celle-là, c'est d'aider les gens à passer au travers de la crise de l'inflation.
Et geler les loyers, comme l'Ontario l'a fait l'an dernier, on pourrait faire
ça demain matin puis ça aiderait les gens. C'est ça que je veux dire, quand je
dis : On n'est pas tout-puissant, mais on n'est pas impuissant non plus.
Maintenant, pour ce qui est de la situation
en Ukraine, moi, je m'inquiète beaucoup de ce qui se passe. Tout le monde s'inquiète
de ce qui se passe. C'est des très mauvais souvenirs, en Europe, et moi, j'ai d'abord
une pensée pour les populations civiles, qui, dans à peu près toutes les guerres,
sont la majorité des victimes. Et là il y a des civils qui vont se retrouver,
encore une fois, pris au milieu de rivalités de grandes puissances politiques,
et c'est un prix humain épouvantable qui pourrait être payé si la situation
continue de dégénérer comme ça.
M. Lacroix (Louis) : Qu'est-ce
qu'il faut faire, à votre avis? Parce que, là, il semble que la Russie va
envahir l'Ukraine. Est-ce qu'il faut intervenir militairement? Est-ce qu'il
faut répondre militairement à cette agression-là?
M. Nadeau-Dubois : Je ne me
prétends pas expert en la matière, mais ce que je sais, c'est qu'il faut tout
faire jusqu'à la dernière seconde pour éviter une escalade militaire. Un
conflit militaire en Europe, ce seraient des souvenirs passablement traumatiques.
Il faut continuer à tout faire pour éviter une escalade militaire, ça, c'est
clair, jusqu'à la dernière seconde, jusqu'à la dernière minute.
M. Lacroix (Louis) : Mais si
ça ne fonctionne pas?
M. Nadeau-Dubois : Bien, on
verra en temps et lieu. Pour le moment, je voyais qu'il y a des premières
sanctions qui ont été annoncées. Il faut vraiment donner toutes les chances aux
processus diplomatiques et aux interventions non militaires pour éviter à tout
prix une guerre.
M. Bellerose (Patrick) : Si
on gèle les loyers comme vous le proposez, c'est les propriétaires, parfois des
petits propriétaires, qui vont être impactés. Parfois, c'est juste un duplex,
un triplex dans lequel… vivent. Il y a quand même une hausse du coût de la vie,
comme vous l'avez dit, Hydro-Québec, le prix des matériaux, etc. Est-ce qu'on
refile la facture aux propriétaires?
M. Nadeau-Dubois : Première
chose, ce qu'on propose, c'est un gel temporaire des loyers pour l'année 2022
et c'est une mesure d'urgence. C'est une mesure d'urgence pour dire : Il
faut freiner l'explosion à laquelle on assiste, actuellement. Une fois qu'on
aura fait ça, il y a une réflexion à faire sur comment on contrôle les
augmentations de loyer au Québec à moyen, long terme. Et on va faire des
propositions, à Québec solidaire, dans le cadre de la prochaine campagne
électorale, pour régler ce problème-là à moyen, long terme. Un gel, là, c'est
une mesure d'urgence, c'est mettre le frein à bras ici, maintenant, pour éviter
d'avoir un 1er juillet catastrophique. Et c'est ça, la priorité : éviter d'avoir
des milliers de familles à la rue le 1er juillet. Mais c'est clair que ce n'est
pas une solution à long terme, c'est une mesure d'urgence qu'il faut mettre en
place. Et, par la suite, mettre en place un système pour réguler les hausses de
loyers au Québec. Et, dans ce système de contrôle des loyers, les propriétaires
auront, bien sûr, des recours pour faire valoir leurs droits. Et il y a plein
de hausses de loyer qui peuvent être légitimes si elles sont justifiées
Mme Prince (Véronique) : Pour
la partielle dans Marie-Victorin, c'est quoi l'intérêt d'attendre avant de
déclencher? Tous les partis font présentement campagne.
M. Nadeau-Dubois : Nous, on
est prêts. Dans les faits, la campagne, elle est commencée. On est sur le
terrain pratiquement à chaque jour. Notre candidate est sur le terrain,
constamment. On est prêts. Les militants et militantes sont là. Tous les partis
font déjà campagne. Il faut que François Legault déclenche l'élection, là.
Mme Prince (Véronique) : Ça n'alimente
pas le cynisme, justement? Je veux dire, je ne suis pas sûre que les gens de
Marie-Victorin ont envie d'une campagne qui dure six mois, non plus. Pendant ce
temps là, ce n'est pas comptabilisé par le DGE, tu sais. Est-ce qu'à ce
moment-là tous les partis n'alimentent pas le cynisme?
M. Nadeau-Dubois : Bien, le
flou actuel, il n'est pas bon pour la démocratie. Je suis d'accord avec vous.
Le flou actuel n'est pas bon pour la démocratie. Mais qui est responsable de ce
flou-là? C'est le gouvernement, là. Tous les candidats sont prêts, tous les
partis sont prêts, allons en élection dans Marie-Victorin. Je pense que tout le
monde est prêt puis je pense que les gens de Marie-Victorin veulent pouvoir
voter. Bien, pour pouvoir voter, bien, il faut commencer par déclencher des
élections.
La Modératrice : M. Robillard,
maintenant.
M. Robillard (Alexandre) : Merci
beaucoup. Êtes-vous déçu que la Commissaire à l'éthique n'ait pas recommandé de
réprimande ni de sanction pour utilisation partisane de fonds publics par la
CAQ?
M. Nadeau-Dubois : C'est son
choix, c'est sa prérogative d'imposer ou non des sanctions, mais c'est
inquiétant. C'est très inquiétant de voir un gouvernement ignorer à ce point là
une des règles de base de l'éthique politique au Québec, c'est-à-dire que l'argent
public ne devrait pas servir à des fins partisanes. C'est la règle la plus
élémentaire, et qu'elle soit bafouée avec autant d'aisance par la CAQ, c'est
très inquiétant.
M. Robillard (Alexandre) :
Puis pourquoi, selon vous, ils devraient rembourser ces sommes-là?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
parce que c'est l'argent des contribuables, parce que c'est l'argent...
M. Laforest (Alain) : Votre
personnel politique, c'est ce que vous nous dites aujourd'hui... qui a fait du travail
partisan payé par l'Assemblée nationale?
M. Nadeau-Dubois : Nous, on s'assure
toujours de respecter ces frontières-là. On pose des questions à la Commissaire
à l'éthique, dès qu'on a un doute, pour s'assurer de respecter cette frontière.
Puis, des fois, elle est moins facile à trouver. Mais on se réfère assez
souvent à la Commissaire à l'éthique pour respecter cette frontière-là, qui est
importante dans notre démocratie.
La Modératrice : On va passer
en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Mr. Nadeau Dubois, the fact that
Premier Legault and Christian Dubé are no longer holding press conferences on
COVID-19, and then, today, there is an important decision, we're getting
faster, rapidly to the end of the public health measures, what does that tell
you? They are on a mode of the election campaign?
M. Nadeau-Dubois : I think François Legault wants the advantage of being under the
state of emergency without having to answer, sometimes, difficult questions
from journalists. So, he wants, on one side, to say : There is still a
crisis, so I need the state of emergency, but, on the other side, he is saying :
I will be no longer giving press conferences about that dealing of the crisis.
So, if there is no crisis anymore and he doesn't want to do those press
conferences, that's his choice, but then, in all coherence, he should lift the
state of emergency.
Mme Senay (Cathy) : He cannot justify it, all the powers he's keeping?
M. Nadeau-Dubois : Well, he is saying : There is no crisis anymore, so I don't
need to do press conferences, but he is saying : There is still a crisis,
so I need the state of emergency. He has to choose.
Mme Senay (Cathy) : When you saw the rumors yesterday, because we received an email
from the CAQ regarding the… campaign, what's the danger of discussing the
election campaign, already, as citizens are fed up with the pandemic, getting
worried about the rate of inflation?
M. Nadeau-Dubois : Can you repeat your question?
Mme Senay (Cathy) : What's the danger of discussing, like, an early start, an early
campaign, since citizens are fed up with the pandemic and getting worried with
the rate of inflation?
M. Nadeau-Dubois : We're ready for a campaign this fall. If Mr. Legault wants to break
the law and go for anticipated elections in the spring, we'll be ready, too.
But my expectation is for Mr. Legault to respect the law and hold those
elections in the fall.
La Modératrice : Dernière question.
M. Grillo (Matthew) : …today for Jean Charest to run for the leadership of the
Conservative Party. What are your thoughts on that? I mean, there are members
of Parliament in Québec that want him to run.
M. Nadeau-Dubois : I mean, we're in a free country, so Mr. Charest is a free citizen,
he can choose to go into politics if he wants, and other elected officials can
wish that he does so. Honestly, that's none of my business. I have my own
opinion of the legacy of Mr. Charest in Québec, but he's still free to do what
he wants.
M. Grillo (Matthew) : Is he the best candidate, you think…
M. Nadeau-Dubois : I don't have a preference in terms of who will be the best leader
for a party that denies climate change.
La
Modératrice : Merci beaucoup.
(Fin à 10 h 54)