(Treize heures seize minutes)
Le Modérateur : Alors,
bonjour et bienvenue à cette conférence de presse du ministre de la Santé et
des Services sociaux, M. Christian Dubé, qui est accompagné, pour l'occasion,
du directeur national de la santé publique par intérim, M. Luc Boileau. Je vous
rappelle que, comme chaque mardi, on a un enjeu de temps. Donc, il nous reste
un peu moins de 40 minutes, et après les allocutions, on répartira avec aussi
nos collègues anglophones. Alors, je vous cède la parole, M. Dubé.
M. Dubé : Je vais essayer de
parler vite. Alors, bonjour, tout le monde. Et c'est une autre belle journée,
aujourd'hui, parce qu'on a quand même encore de bonnes nouvelles, comme on dit,
de très bonnes nouvelles, même. Alors, j'aimerais peut-être laisser la parole
au Dr Boileau, pour commencer, avec la situation épidémiologique, puis je
reviendrai sur ce passeport vaccinal. D'accord? Allons-y!
M. Boileau (Luc) : O.K.
Alors, merci beaucoup, monsieur le ministre. Bonjour à toutes et à tous.
Effectivement, c'est des bonnes nouvelles, qu'on a à annoncer aujourd'hui,
puisque les perspectives épidémiologiques vont dans le bon sens, et puis la
situation évidemment s'améliore, graduellement. Ce n'est pas une chute
complètement rapide de tous les indicateurs, mais ça va bien, puis la situation
de plusieurs indicateurs s'améliore, que ce soit la contagiosité rapportée du
côté des enfants, des travailleurs de la santé, le taux de positivité, le
nombre d'hospitalisations, le nombre de décès. Enfin, il y a plusieurs
indicateurs qui convergent pour aller vers une baisse, ce qui est une bonne
nouvelle. Alors, tout ça nous permet de croire qu'on peut évidemment progresser
vers un certain retour à la normale, mais, encore là, il faut le faire d'une
façon graduelle, étapiste, comme c'est le cas, actuellement.
Les indicateurs sont d'autant plus
encourageants qu'il y a déjà près de 86 %, en fait, c'est 85,7 %, ce
matin, de la population de plus de 60 ans qui a bénéficié de la dose de rappel,
ce qui met les gens beaucoup moins à risque de développer la maladie grave, et
ça, c'est une excellente nouvelle. Mais toutefois, comme je le disais, il faut
tout de même rester prudent dans l'ensemble, parce qu'on ne veut pas du tout
reculer, puisque c'est toujours possible que les indicateurs se stabilisent ou
même présentent une réaugmentation des hospitalisations. Ce n'est pas souhaité,
mais c'est possible.
J'ajoute aussi que le variant BA.2 est
installé au Québec, on a des données qui nous montrent qu'il était présent il y
a deux semaines, déjà, plus dans la région de Montréal, et la semaine passée,
plus présent dans la région de Montréal. On estime, mais c'est à vérifier avec
le Laboratoire national de santé publique de l'Institut national de santé
publique, les confirmations, mais autour de 10 %, 15 %, déjà, des cas
montréalais qui pourraient être du BA.2. Donc, il faut suivre la situation de
très près, puisque, comme vous le savez, s'il n'est pas plus mortel, il est
certainement plus contagieux. Alors, si on garde tout ça en tête, on comprend
qu'on peut amorcer plus concrètement un retour à la vie normale et on pense
qu'on a la marge de manoeuvre pour faire ça. Alors, merci beaucoup, monsieur le
ministre.
M. Dubé : Alors, merci, Dr
Boileau. Puis en parlant de retrouver une vie normale, je pense qu'on fait encore
une fois un pas de plus vers des assouplissements, je le répète, qui vont être
graduels. Mais je sais, quand je vais parler du passeport vaccinal, qu'il y a
beaucoup de Québécois qui apprécient le sentiment de protection du passeport
vaccinal, puis je pense que c'est important d'en parler. Puis j'en profite
aussi pour rappeler que le port du masque est toujours nécessaire et requis.
Ça, c'est important de le rappeler. Mais nous sommes quand même rendus à une
étape où l'utilité du passeport est de moins en moins nécessaire dans le
contexte actuel que le Dr Boileau vient de décrire.
On est donc rendu, selon nous, à l'étape
de le retirer graduellement. Et je veux rappeler que le passeport vaccinal, il
est approprié... il est avec nous depuis déjà plus de 150 jours et il a montré
son utilité. Parce que, souvent, on s'était fait questionner, mais il faut se
rappeler qu'il a servi, le passeport, pour les voyages, entre autres,
internationaux, il a permis d'empêcher des éclosions dans certains lieux
publics, on peut penser particulièrement aux services non essentiels, comme les
restaurants. Il a permis de protéger des personnes non vaccinées, parce qu'en
diminuant leurs contacts il a permis de protéger le réseau de la santé. Ça a
incité, selon nos calculs, près de 600 000 personnes qui, au 1er
septembre, n'étaient pas vaccinées et qui ont décidé, par la suite, de prendre
le passeport vaccinal, et ça, j'exclus les 5-11 ans. Et, pendant plusieurs
mois, il faut se le rappeler, ça semble très loin, mais il a permis d'éviter de
retourner à un confinement généralisé et de donner, en fait, un avantage, on
l'a toujours dit, aux personnes vaccinées en leur permettant, à ce moment-là,
l'automne dernier, un retour à la certaine normalité. Donc, le passeport
vaccinal a servi nos objectifs qu'on s'était donnés à la fin de l'été 2021,
soit de protéger les Québécois ainsi que notre réseau de santé et de permettre,
comme je l'ai mentionné, un retour à une certaine normalité.
Maintenant, maintenant que notre réseau
commence à prendre... notre réseau de santé, à prendre de bons signes positifs,
bien, il faut tenir compte, comme on l'a dit, de la situation épidémiologique,
et dont l'avancée d'Omicron. Parce que, comme l'a dit le Dr Boileau, non
seulement on a des bons taux de vaccination, mais je le répète, il y a plus de
25 % de la population qui a contracté Omicron au cours des deux derniers
mois, et ça, lorsqu'on le combine avec nos hauts taux de vaccination, nous
permet de prendre ces décisions-là. Donc, ce que la Santé publique nous
recommande, aujourd'hui, c'est le retrait graduel de l'utilisation du passeport
d'ici le 14 mars.
Et de façon graduelle, ce que j'annonce
aujourd'hui, c'est, premièrement, à compter de demain, le passeport vaccinal ne
sera plus requis pour accéder aux commerces de 1 500 mètres carrés, qu'on
appelle, entre autres, les grandes surfaces, ainsi qu'à la SQDC et à la SAQ.
Dans une deuxième étape, à partir du 21 février, le passeport vaccinal ne sera
plus requis pour les lieux de culte, funérailles et condoléances. Partout,
maintenant, partout, et ça, c'est le dernier échéancier, le passeport sera
retiré pour l'ensemble des lieux le 14 mars, incluant les RPA, les CHSLD
et les RI-RTF. Cette dernière étape-là qu'on annonce aujourd'hui concorde
aussi, et c'est très important, avec l'arrivée de plus en plus importante de
Paxlovid qui est le Pfizer, l'antiviral de Pfizer, qui peut servir aussi à
guérir les gens. Donc, ce qu'on donne... on se donne les moyens de guérir les
personnes qui sont plus à risque avec l'antiviral, mais aussi de protéger notre
système de santé. Et je le rappelle, comme je l'ai dit, que c'est important de
s'assurer que notre passeport demeure important... requis pour les déplacements
à l'international.
Donc, en conclusion, je pense que tout le
monde a bien compris et a bien réalisé, au cours de la dernière année, que le
passeport vaccinal a été un outil important dans notre arsenal contre la
pandémie. Mais je le répète, on le retire de façon graduelle pendant qu'on
apprend à vivre avec le virus. Et comme on l'a fait depuis le début, on y va de
façon graduelle et prudente, mais on va continuer de suivre l'évolution de la
situation. Le passeport, je le dis pour les déplacements à l'étranger, mais on
se garde... puis je l'ai déjà mentionné, puis je n'ai pas peur de dire qu'il
est là pour rester parce qu'on pourrait en avoir besoin encore. Est-ce que c'est
l'automne prochain? Est-ce que c'est à un autre moment? Mais en cas de
nécessité, moi, ce que je dirais si j'avais un petit conseil : Gardez-le
donc sur votre téléphone. D'abord, premièrement, je vous souhaite de vous en
servir pour voyager quand vous pourrez le faire, et si jamais on en a encore
besoin, bien, on pourra s'en servir. Alors, merci beaucoup, et je vais vous
dire quelques mots en anglais.
Today, we're announcing
that Public Health recommends a gradual withdrawal of the vaccine passport. As
we have done since the beginning, we are going gradually, and we will continue
to monitor the evolution of the situation. Starting tomorrow, the vaccine
passport will no longer be required to access large surface stores as well as
the SAQ and the SQDC. On February 21st, the vaccination passport will no longer
be required for places of worship. And finally, the passport will be withdrawn
for all places on March 14th, including RPA, CHSLD and RI-RTF.
This last step is
consistent with the massive arrival of antiviral, the Paxlovid, which will be
done in early March. we are giving ourselves the means to cure people most at
risk and protect our health care system. The vaccine passport has been and
remains an important tool to fight the pandemic. We are withdrawing it
gradually as we learn to live with the virus. Thank you. Merci beaucoup
Le Modérateur : Merci, M. le
ministre. Il nous reste 29 minutes à peu près avant la période des
questions. Alors, je vous demanderais d'être concis et de respecter surtout la
règle d'une question, une sous-question. Je comprends que vous avez plein de
questions, mais on va essayer de respecter ça. Alors, je donne la parole à
Fanny Lévesque, LaPresse.
Mme Lévesque (Fanny) :
Oui, bonjour à vous deux. D'abord, ma question principale, M. Dubé, c'est...
vous le dites, là, bon, mais c'est quand même... Il y a une semaine, jour pour
jour, vous nous disiez : Le passeport vaccinal est là pour rester. S'il y
a une sixième vague, il faut garder ça en vigueur. Qu'est-ce qui explique qu'en
une semaine ça change ou, là, on l'enlève complètement? Puis juste précision
là- dessus, donc on comprend que c'est aussi enlevé dans les restaurants, bars,
tout ça, le 14 mars, hein? C'est bien ça?
M. Dubé : À partir du
14 mars. Bien, effectivement, comme j'ai dit, le passeport... il est là
pour rester, parce que demain, je pars en voyage, j'en ai besoin. Alors donc, c'est
un outil qu'on a mis en septembre dernier, qui est encore là. Et je l'ai dit la
semaine dernière, malheureusement, il y aura peut-être une sixième vague, puis
je pense qu'on sera prêts. Ce que je vous dirais aujourd'hui, c'est qu'on a été
les premiers au Canada à l'installer, puis je suis absolument content aujourd'hui
qu'on ait les conditions qui nous permettent de l'enlever. Alors, je pense qu'il
n'y a pas de... il n'y a pas de tabou, là, et soyons clairs, ça a été une bonne
chose de l'installer, puis je pense que les gens sont contents qu'on ait les
conditions maintenant pour pouvoir le faire de façon graduelle, je le rappelle.
Mme Lévesque (Fanny) :
Parfait. M. Dubé, j'aimerais vous entendre sur les primes et salaires à
payer aux infirmières.
M. Dubé : Ah! O.K.
Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce
que... C'est quoi, l'échéancier que vous leur avez donné, donc à quel moment
ils peuvent s'attendre à recevoir leurs montants? Et est-ce qu'il y aura de l'intérêt
qui leur sera versé?
M. Dubé : Bon, écoutez,
ce que j'aimerais dire... deux choses. Premièrement, il y a un contexte, là,
qui... Comment je pourrais vous préciser ça? O.K. Je vais essayer de répondre à
ça parce que c'est assez complexe, mais on n'a pas beaucoup de temps.
Rapidement. On a fait, avec le syndicat, des exceptions lorsqu'on a signé les
conventions collectives. Habituellement, il y a un long délai entre le moment
où vous pouvez recevoir les nouvelles règles, c'est-à-dire les augmentations,
parce qu'on attend que les documents soient finalisés, puis, etc. Puis ça
prend, des fois, trois mois, quatre mois, cinq mois. Cette fois-ci, avec
l'accord du Conseil du Trésor, on a décidé que… on a dit : On va couper ce
temps-là, parce qu'on voudrait que vous les ayez le plus rapidement possible,
même si les documents ne sont pas finalisés. Ça nous a joué un petit tour,
parce qu'on s'est retrouvés avec nos mêmes systèmes informatiques, avec une
foule de règles. Est-ce qu'on a bien fait? Moi, je pense que oui. Mais là,
aujourd'hui, on se fait reprocher que c'est plus long. Mais on a quand même
donné l'application beaucoup plus rapidement. Ça, c'est la première chose.
Deuxièmement, j'aimerais ça mettre les
chiffres en contexte, O.K., parce que là, vous me donnez l'occasion. Jusqu'à
maintenant, là, on a donné... on s'est engagé à verser 6,1 milliards de
primes et d'ajustements aux conventions collectives. Jusqu'à maintenant, on en
a payé 4,8 milliards. Ça, c'est presque 80 %. Ce qui reste, le
20 %, on s'est engagés à le payer dans les deux prochaines paies,
c'est-à-dire le 23 février et le 10 mars. Et j'ai même dit que, s'il
restait des montants… donc il reste à peu près 1,2 milliard à payer, on va
payer 500 millions, 400 millions dans les deux prochaines paies, puis
s'il reste des sous, on va faire une avance. Alors, je pense que c'est
6,1 milliards qui va avoir été payé. Et ça, ça ne compte pas toute la
question de l'équité salariale, mais ça, qui traîne depuis 10 ans, là. Ce
n'est pas nous, mais on va s'en occuper aussi.
Mais je pense qu'on met tous les efforts,
avec les gens de ressources humaines, avec nos gens de logiciels, qui font un
travail extraordinaire, je dois le dire, là, tout le monde a mis la main à la
pâte. Ça fait que je comprends que c'est de l'argent qu'on doit, je respecte
ça, beaucoup d'empathie, c'est des gens qui ont travaillé, mais là, je peux
vous dire qu'on fait tous les efforts pour régler ça le plus rapidement
possible.
Le Modérateur : Alain
Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) :
Bonjour à vous deux. Compte tenu de l'échéance électorale, M. Dubé, est ce que
vous craignez de payer le prix politique de ces nombreux changements de cap?
M. Dubé : Bien,
M. Laforest, moi, je vous dirais que je pense qu'on a démontré, depuis le
début, ce qui nous guidait, c'était la santé des Québécois. Je le répète,
M. Laforest, je suis le plus heureux qu'on soit dans une situation,
aujourd'hui, où on peut faire des allégements, où on peut dire que ce qu'on
avait besoin il y a même quelques semaines, qu'on n'en a plus besoin
aujourd'hui ou qu'on va le faire de façon graduelle. Alors, pour moi, il n'y a
aucun lien avec l'environnement politique. On fait ce qu'on a à faire au bon
moment pour la santé des Québécois.
M. Laforest (Alain) :
Les oppositions sont après votre gouvernement, maintenant, pour lever l'urgence
sanitaire. Vous avez dit que vous alliez déposer un projet de loi le
14 mars, mais on sent qu'on va vous mettre la pression, jour après jour,
tout au long de la session parlementaire. Avez-vous l'intention de bouger plus
vite ou vous maintenez le cap du 14 mars?
M. Dubé : Bien, écoutez,
je pense que j'essaie, puis ça fait quelques semaines, là, que j'essaie
d'expliquer aux oppositions, puis je comprends, là, qu'on est dans le débat
parlementaire, puis je respecte ça, là. Mais je veux juste dire qu'il y a bien
des mesures qui sont en place, en ce moment, des mesures sanitaires qu'on a
encore besoin, là, on parle de... tantôt, je parlais du maintien du masque.
L'embauche de personnel à Je contribue, pour vacciner, là, c'est par les
mesures sanitaires. La journée que j'enlève ça, là, je n'ai plus accès à toutes
les personnes de Je contribue, parce qu'habituellement il faut passer par des
mises à l'embauche, par des processus d'engagement. Je l'ai déjà dit. Nos
cliniques médicales et privées qu'on a engagées, là, qui nous permettent de
minimiser le délestage, la journée que je n'ai plus les mesures d'urgence, il
faut que je sois capable de renouveler ces contrats-là. Et il y a plusieurs
choses comme ça.
Alors, je pense que les oppositions
comprennent. Je comprends qu'il y a un débat politique. Je me suis engagé à
déposer un projet de loi dans les prochaines semaines, puis ça sera aux
oppositions à nous aider à le passer le plus rapidement possible pour qu'on
mette les mesures d'urgence derrière nous.
Le Modérateur : Véronique
Prince, Radio-Canada.
Mme Prince (Véronique) :
Oui. Bonjour. Ma première question serait pour le Dr Boileau. Je voudrais
savoir si… de retirer le passeport sanitaire graduellement, est-ce que c'est
votre avis? Et est-ce que vous êtes à l'aise avec le fait qu'à compter du
14 mars il y a des gens qui vont se retrouver dans des espaces communs
sans masque, par exemple, dans un restaurant, et ils vont se côtoyer, vaccinés,
non vaccinés?
M. Boileau (Luc) : Bien,
d'abord, si c'est notre recommandation, absolument. C'est une recommandation
sur laquelle nous travaillons depuis maintenant plusieurs jours. Parce qu'on
voyait ces indicateurs se profiler comme ce qu'on a annoncé, mais on ne se
sentait pas à l'aise de faire la recommandation avant-hier, parce qu'on avait
besoin d'une certaine solidité de ces indicateurs-là pour le recommander, d'une
part.
D'autre part, le passeport vaccinal a été
très... le passeport vaccinal, c'est un outil qui a permis de réduire les
hospitalisations, la morbidité, la mortalité, les soins intensifs, et c'est un
outil qui doit demeurer. Alors, en ce moment, il n'est pas utilisé, mais,
éventuellement, si jamais il y a d'autres vagues, il pourrait s'avérer utile de
le faire. Et, pour moi, il n'y a aucun changement de cap là-dedans, le cap, le
seul qui est donné, c'est la protection de la santé de la population et du
système de soins.
Maintenant, s'il y a des gens, dans
quelques semaines, qui se retrouvent à côtoyer des gens qui ne sont pas
vaccinés, les données médicales cliniques nous montrent clairement que le fait
d'avoir deux doses de vaccin, actuellement, puisque le passeport vaccinal est
structuré sur deux doses, ne permettent pas de réduire beaucoup la contagion, à
peu près 50%. Alors, ce n'est pas suffisant pour vraiment générer la protection
qu'il offrait, il y a quelques semaines ou mois à peine, avec le Delta. La
situation est différente avec l'Omicron. Puis, dans cette perspective-là, bien,
l'important, c'est que les gens continuent à être prudents, à aller chercher
leur troisième dose et, avec ça, ils vont s'offrir la meilleure protection.
Mme Prince (Véronique) : Mais,
justement, techniquement, là, vous ne serez pas capable de le rendre valide à
trois doses, à court terme, en tout cas. Alors, à quel point il peut être
encore utile, le passeport vaccinal, par exemple, cet automne s'il y a une
autre vague, moi, je me demande, au niveau de sa validité dans le temps?
M. Boileau (Luc) : La
validité dans le temps. D'abord, il est toujours, comme M. le ministre le
soulignait, valable pour des raisons de déplacement, je parle des déplacements
interprovinciaux, internationaux aussi, là, c'est le cas, actuellement. On ne
sait pas ce qui nous attend en avant de nous, là. L'Omicron, personne ne voyait
ça, là. Alors, il peut y avoir d'autres choses. Et aussi, je dirais, la
disposition immunitaire de chacune des personnes, dans la progression du temps,
peut baisser, et l'Omicron peut refaire surface. Alors, rendu à un moment, pour
tout vérifier ça... à un moment opportun pour tout vérifier ça, on sera capable
de recommander ou non sa réutilisation. Mais ça reste un outil qui a été très
utile et qui a été utile ici, au Québec, et bien utile dans plusieurs autres
juridictions. C'est très solide sur le plan scientifique.
Le Modérateur : Louis
Lacroix, Cogeco.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
M. Dubé, Dr Boileau. Jusqu'à... Parce que, bon, vous l'avez dit tout à l'heure
avec le passeport, en prenant l'exemple, ça faisait un certain temps que vous y
songiez puis vous n'étiez pas prêts. Là, vous étiez prêts, vous avez fait la
recommandation. Votre réflexion sur le masque en est rendue où? Et est-ce qu'on
se dirige vers un cheminement semblable?
M. Boileau (Luc) : Pour le
masque, il demeure une mesure très efficace pour réduire la contagion, à tout
propos. Et, pour le masque, la situation actuelle épidémiologique ne nous
permet pas de lever les règles entourant l'utilisation du masque. Le système de
soins demeure fragile. Il va mieux, mais il demeure fragile. On a encore,
aujourd'hui, 2000 personnes hospitalisées avec la COVID, dans nos hôpitaux.
C'est énorme. Alors, il faut garder le cap sur la prudence, sur le côté
graduel. Et, pour le masque, nous n'avons pas, à ce stade-ci, d'intention de
ramener la levée de l'utilisation du masque avant le 14 mars. Mais on serait
bien heureux que la situation évolue rapidement, positivement, pour réviser des
recommandations à faire auprès du gouvernement.
M. Lacroix (Louis) : Bon. À
chaque fois que vous avez parlé du masque, vous avez toujours dit... vous avez
toujours pris cette précaution de dire que c'était là pour rester. Mais
jusqu'au 14 mars, en ce sens que vous dites, de ce que je comprends, que vous
allez prendre une décision une fois rendu le 14 mars. M. Dubé, est-ce que vous
souhaitez que, le 14 mars, toutes les mesures soient levées, ultimement, à la
lumière des données épidémiologiques que vous citiez tout à l'heure, incluant
le masque? Est-ce que c'est l'objectif que vous visez?
M. Boileau (Luc) : Je pense
qu'il y a une différence à faire entre les règles du jeu établies et convenues
de dire : Voici maintenant ce qui doit être en place, versus les
recommandations de santé publique auprès des citoyens. La progression et la
sortie de cette période de crise réelle, c'est d'aller vers le vivre avec le
virus, puis, en conséquence, les gens pourront utiliser le masque,
éventuellement, à leur discrétion, pour leur propre choix, leur propre
protection. De là à le rendre obligatoire, on verra. Mais, pour l'instant,
l'évolution anticipée, c'est une évolution positive. On est très content des
données aujourd'hui. Elle peut changer, mais le cap de sortie de crise, il
n'est pas devancé avant le 14 mars, pour plusieurs des mesures et, notamment,
le masque.
M. Lacroix (Louis) : J'aimerais
vous entendre là-dessus.
M. Dubé : Je suis très à
l'aise à suivre les recommandations de la Santé publique, je ne vous
surprendrai pas.
Le Modérateur : Caroline
Plante, LaPresse canadienne
Mme Plante (Caroline) : Bonjour,
M. Dubé. J'aimerais vous parler de capacité hospitalière et du nombre de lits
disponibles dans les hôpitaux. Selon, là, les données du ministère de la Santé,
en 2018, on avait 16 124 lits disponibles dans le réseau, dans les
hôpitaux. En 2022, janvier 2022, on est rendu à 15 013. Alors, j'aimerais
savoir quel est l'objectif pour janvier 2023. Pouvez-vous me donner un chiffre?
M. Dubé : Bien, ce que
j'aimerais préciser, puis vous ne serez pas surprise que je vais en reparler
dans le plan santé qu'on va développer, là, qu'on est en train de finaliser…
Mais je veux faire la différence aussi entre les lits théoriques, là, et les
lits qui sont appuyés par du personnel. Parce qu'en ce moment c'est beaucoup
plus dans l'ordre de 12 000 lits, qu'on a, qui sont disponibles,
parce qu'on n'a pas le personnel pour monter, que ça soit à 15 000 ou
16 000, parce que le personnel n'est pas là. Alors, c'est sûr qu'il y a eu
une baisse du nombre de lits, parce qu'on a, entre autres, passé, puis c'est
une bonne chose, passé de chambres de trois places à deux places. Donc, même si
le nombre de chambres n'a pas changé, on a réduit le nombre d'hôpitaux qui
avaient des chambres à deux, trois, et même quatre lits.
Alors, moi, ce que... Vous savez qu'on a
investi massivement, en ce moment, dans nos infrastructures. Mais toute la
question des lits… moi, j'aime mieux me concentrer, en ce moment, à avoir le
bon personnel pour opérer les 15 000 ou les 16 000 lits. En ce
moment, c'est bien plus ça, ma question, que d'en rajouter. À terme, j'aimerais
ça, en rajouter, mais je vous dirais que ma préoccupation première, en ce
moment, c'est d'avoir tout le personnel nécessaire pour opérer les lits qu'on
a.
Mme Plante (Caroline) :
Ma question, c'était : Combien, là? Vous voulez en rajouter, mais combien?
C'est quoi l'objectif?
M. Dubé : Bien, en ce
moment, comme je vous dis, je ne suis pas prêt à faire ça tout de suite, parce
que ça va faire partie du plan de santé qu'on va annoncer. Mais, comme je vous
dis, ma principale préoccupation, c'est il me manque le personnel pour ouvrir 3 000
à 4 000 lits. Ça, c'est ma préoccupation, en ce moment.
Mme Plante (Caroline) :
Puis de façon générale, je me demandais est-ce qu'on s'en va vers un modèle où
la capacité hospitalière est augmentée, comme, disons, par exemple, en France
ou au Japon, ou est-ce qu'on garde le modèle actuel, là, qui nous donne
vraiment peu de marge de manœuvre en temps de crise? Tu sais, pour l'avenir, on
s'en va vers où?
M. Dubé : Oui, bien, ça,
c'est exactement ce qu'on va traiter dans les prochaines semaines mais... parce
qu'on n'a pas beaucoup de temps aujourd'hui. Je vais vous donner la réponse. Le
nombre de lits, c'est important, mais ce qui est important, c'est la fluidité.
Vous savez, le plus grand problème qu'on a aux urgences, en ce moment, là,
c'est que j'ai des gens qui sont pris sur des civières, puis on n'est pas
capables de les monter aux chambres, parce que ceux qui sont guéris, on ne peut
pas les retourner où on voudrait les retourner, soit dans des centres de
réadaptation, ou soit dans leurs CHSLD, ou dans les RPA. Il manque un
environnement où cette fluidité-là peut être faite. Ce n'est pas juste un
nombre de lits, mais, je répète, d'avoir le personnel dans les centres de
réadaptation, etc.
Alors, ça, on aura la chance d'en
discuter, parce que votre question est pertinente. On est trop fragiles. On est
trop liés à ce 11 000… là où il manque de personnel. Mais je peux vous
dire que c'est probablement un des plus grands éléments qu'on a à travailler
dans les prochaines années, tout à fait.
Le Modérateur : Nicolas
Lachance, Journal de Québec.
M. Lachance (Nicolas) :
Bonjour à vous. Je reviens sur le masque. On comprend que ça ne devrait pas,
dans l'ensemble, changer d'ici le 14 mars. Mais est-ce qu'il pourrait y
avoir, comme on vient de le vivre avec le passeport vaccinal, un retrait
graduel selon les tranches d'âge, par exemple, chez les jeunes, à l'école ou...
est ce qu'on pourrait vivre, de façon graduelle, comme le passeport vaccinal,
le retrait du masque?
M. Boileau (Luc) :
Est-ce que...
M. Lachance (Nicolas) :
Bien, allez-y comme vous voulez.
M. Boileau (Luc) : Oui.
Bien, nous, l'analyse que nous faisons, actuellement, c'est qu'il y a quand
même un certain risque de contagion, toujours, et d'augmentation des contacts
en conséquence, et de faire en sorte qu'il y ait un rebond au niveau des
hospitalisations. Nos analyses montrent qu'il y a toujours ce risque-là. Alors,
si la tendance continue à aller dans le sens que nous voyons, bien, on pourra
recommander, à ce moment-là, certains ajustements au gouvernement. Mais, pour
l'instant, les signaux qu'on a ne sont pas suffisants pour nous amener de ce
côté là. Le temps qui a passé n'est pas suffisant pour nous permettre,
aujourd'hui, de dire qu'on lève des mesures avant le 14 mars autour du masque.
M. Lachance (Nicolas) :
Mais il pourrait y avoir une possibilité, c'est ce que je comprends.
M. Boileau (Luc) :
Écoutez, c'est certain qu'il y a des possibilités, puisque c'est déjà le cas
aujourd'hui avec ce qui est arrivé. En rappelant que la levée de ces mesures-là
ne vise pas à laisser aller une protection pour ceux qui sont vaccinés, mais
c'est plutôt… Par rapport à la question que Mme Prince demandait il y a
quelques instants, le but du port du masque... pas du port du masque, de l'utilisation,
excusez moi, l'utilisation du passeport vaccinal qui s'est élargie, c'était
pour protéger le système de santé. C'était pour faire en sorte que les
personnes qui n'étaient pas vaccinées puissent éviter de s'infecter et d'aller
renflouer les lits qu'on avait besoin dans le système de santé hospitalier.
Donc, c'était ça, la mesure.
M. Lachance (Nicolas) : J'aimerais
aborder la quatrième dose. Je ne sais pas s'il y a un plan. On voit qu'à
travers le monde personne ne semble s'entendre, là. Il y a des pays qui ont
arrêté tout simplement ça, la campagne de vaccination, d'autres qui se
préparent pour une 4e dose pour les personnes âgées de 80 ans et plus ou qui
ont des problèmes de santé graves. Est-ce que le Québec aura un plan pour une
quatrième dose à court, moyen, long terme?
M. Boileau (Luc) : Il y a
déjà des recommandations pour certaines personnes pour bénéficier de ce qu'on
appelle une autre dose de rappel, mais ce sont des gens très ciblés, avec des
maladies spécifiques. Alors, ça, c'est déjà le cas.
Maintenant, pour la question d'ajouter une
quatrième dose, le Comité des infections du Québec de l'Institut national de
santé publique se penche sur la question en ce moment, et les données que nous
avons nous montrent que, pour les prochaines semaines, les prochaines journées
ou semaines autour de ça, la question sera très solidement étudiée. Mais, pour
l'instant, il n'y a pas de recommandation d'aller vers une quatrième dose, même
chez les personnes qui sont, comme vous dites, plus vulnérables ou plus âgées.
Vous avez raison, il y a des pays qui ont été là-dessus. Nous n'en sommes pas
là, au Québec. Les indices que nous avons nous montrent que cette population,
elle est d'abord très vaccinée avec la triple dose et elle est solidement
vaccinée. L'efficacité vaccinale est toujours très bonne.
Le Modérateur : Il nous reste
deux collègues francophones, cinq minutes maximum. Ça roule. Alors, Simon
Bourassa, Noovo.
M. Bourassa (Simon) : M. le
ministre, vous avez parlé du Paxlovid tout à l'heure. Est-ce qu'on a une
meilleure idée de l'approvisionnement et les quantités disponibles
présentement? Puis est-ce qu'il y a encore des enjeux d'approvisionnement pour
le Paxlovid?
M. Dubé : Ce n'est pas
tellement des enjeux d'approvisionnement. Je vais passer la parole au docteur
Boileau. Mais on avait besoin... Je pense que je l'ai dit, mais des fois, je ne
me souviens pas à qui je l'ai dit, que nos mesures étaient très strictes. Puis,
c'était surtout à une catégorie de personnes qu'on a élargi. Mais peut être,
docteur Boileau, allez-y donc pour les...
M. Boileau (Luc) : Pardon, M.
le ministre. Le Paxlovid, c'est une innovation thérapeutique, ça s'est montré
très utile, en particulier dans les études auprès des non-vaccinés. C'est
utilisé actuellement pour des groupes qui sont très à risque et qui présentent
des pathologies vraiment dures, là, difficiles qui les mettent à risque de
développer une maladie grave. Mais son utilisation est étendue d'abord pour des
gens qui sont en régions beaucoup plus éloignées, isolées, pour éviter que,
lorsqu'ils ont la COVID, ils soient... ils doivent être récupérés dans des
hôpitaux très loin de chez eux. Alors, ça, c'est une première utilisation, mais
on élargit l'utilisation et on a des stocks de Paxlovid actuellement et qui
vont s'élargir aussi au 1er mars. On n'en aura pas des quantités incroyables,
mais on va avoir déjà beaucoup plus de doses que nous avions, près de 5 000 par
semaine. Alors, on va être capable de l'utiliser à meilleur escient pour des
personnes qui, justement, présentent des risques d'hospitalisation importants,
en particulier chez les non-vaccinés. Et ça va de pair avec ce que monsieur le
ministre disait.
M. Bourassa (Simon) : Parfait.
Merci. Puis, M. Dubé, est-ce que vous craignez l'arrivée... le retour des
manifestants à Québec, là, malgré l'annonce d'assouplissements? Parce que, là,
ils mettent vraisemblablement le cap sur Québec encore en fin de semaine, là.
M. Dubé : Bien, écoutez, ce
ne sera pas la première fois que je vais dire que je n'ai aucun enjeu avec les
manifestations, je l'ai déjà dit, en autant qu'elles soient pacifiques. Je
pense qu'entre autres... La ville de Québec a très, très bien géré le dossier.
Le service de police de la ville, mais aussi les gens de la Sûreté du Québec,
ma collègue Geneviève Guilbault, ont fait un travail avec le maire qui était
excellent. Ça fait que je vais laisser les gens qui s'occupent des
manifestations. Moi, je vais m'occuper de la santé.
Le Modérateur : Pour terminer
en français, François Carabin, Le Devoir.
M. Carabin (François) : Bonjour,
messieurs. M. Dubé, je veux revenir sur le passeport vaccinal. Vous faites
cette annonce alors qu'il reste quand même quelque chose comme 14 % de la
population de plus de cinq ans qui n'a pas reçu de deuxième dose. Je voulais
savoir, quand vous parlez de l'utilité, quand vous dites que ça a été très
utile, le passeport vaccinal, vous parlez au passé, ça laisse entendre qu'il
pourrait peut-être être moins utile à l'avenir. Donc, ma question est la suivante,
très simple : Pourquoi est-ce que le passeport vaccinal disparaît? Est-ce
que vous avez l'impression qu'il ne fonctionnera plus pour aller chercher ces
quelques pourcentages de Québécois qui ne veulent plus se faire vacciner?
M. Dubé : Bien, il faut se
rappeler... Puis là je vois le temps qui file, mais j'aimerais ça qu'on en
reparle. Mais, tu sais, quand on regarde les plus jeunes, là, puis je prends
les adultes seulement, là, je pense, c'est moins de 7 % de la population
qui n'a pas été vaccinée, on parle de 500 000 personnes, puis on continue d'en
vacciner à peu près 1 000 par jour avec tout l'effort que le docteur
Carmant fait dans toutes sortes de régions. Ça fait que c'est quand même très
faible, là. On parle de moins de 7 %. Puis je vous rappelais juste une chose,
là, c'est que... puis je le dis avec beaucoup d'attention, puis je fais
attention à ce que je dis, parce qu'on pourrait en avoir encore besoin s'il y
avait une autre vague. On n'en veut pas. Moi, je serais le plus heureux qu'on
ne s'en serve plus du passeport vaccinal. Mais on a eu cinq vagues, là, on n'en
veut pas une sixième, mais si jamais ça arrivait... Ce que ça nous a permis...
puis, rappelons-nous, là, comment les gens étaient heureux de pouvoir aller au
restaurant quand on a... au lieu de reconfiner quand on a eu une autre vague.
Rappelez-vous, là, troisième vague, quatrième vague, on a commencé à avoir les
vaccins au début de 2021. Puis, quand on voyait arriver des vagues, on disait :
Ça y est, il faut reconfiner. Mais non, les gens pouvaient continuer d'avoir
une normalité.
Moi, je pense que c'est un outil qu'on
garde, là, qu'on garde dans notre poche, qu'on espère qu'on n'aura pas à se
servir, mais qui est là maintenant. On était les premiers à le faire. Je pense
qu'on a montré aux gens qu'on pouvait avoir un semblant de normalité. J'espère
qu'on n'aura pas à s'en servir encore, mais il sera là. C'est ce que... c'est
ce que je vous dirais.
M. Boileau (Luc) : Ce
que je pourrais ajouter, M. le ministre, il y a deux mondes, là. Il y a le
monde avant Omicron, puis après Omicron, ou pendant Omicron. Avant Omicron, le
passeport vaccinal, très haute utilité, protection. Les gens, quand ils sont
dans les restos, ils savent que les autres l'ont, et il y a une protection très
forte contre la contagion. Pendant Omicron, cette protection-là est baissée
contre la contagion, mais le passeport vaccinal garantit aussi le fait que les
gens qui ont eu la vaccination bénéficient d'une très forte diminution de leur
risque, eux, d'être très malades et d'être hospitalisés. Mais la protection de
cela, c'est moins bon. Alors, pourquoi le passeport vaccinal continue en ce
moment et pourquoi il a été additionné à la période où on était comme ça dans
les hospitalisations? C'était pour éviter que les gens qui ne sont pas vaccinés
aient des contacts trop nombreux et les amènent, eux, à être à risque d'aller
vers l'hospitalisation. Et donc la logique, elle est différente entre l'avant
Omicron et l'après Omicron, et c'est ce qui permet aujourd'hui à la Santé
publique, et à moi en particulier, de recommander, ce que le gouvernement a
accepté, et on va voir cette progression-là. Mais certes qu'au 14 mars on
ne croit pas qu'il serait utile de continuer. Et je me répète, il faut penser
que l'on ne veut pas réduire la protection des gens, là, c'est réduire les
risques d'hospitalisation, et avec ça, on est en route.
M. Carabin (François) :
Et puis, M. Dubé, la semaine dernière, vous avez parlé du délestage comme un
autre outil pour éviter le débordement des hôpitaux. On en est où là-dessus?
Comment vous comptez rattraper le délestage actuellement? Est-ce que c'est une
perspective, là, pour les prochaines semaines, là?
M. Dubé : Bien, écoutez,
deux choses. Premièrement, la bonne nouvelle, c'est que non seulement on a
récupéré du personnel, mais on est capables... on est remonté à peu près...
avec l'utilisation des cliniques privées, à à peu près à 75 % de nos
opérations. Rappelez-vous, il y a un mois, on était à 25 % 30 % dans
plusieurs des régions. Ça fait que, ça, c'est la bonne nouvelle, parce que...
je ne dis pas qu'on est rendu à 100 %, mais on a eu une augmentation assez
importante. Et ce qu'il faut faire attention dans les prochains mois, puis je
me retrouve... je me rappelle très bien ce que je vous avais dit l'été dernier,
à la fin de l'été, il faut protéger notre personnel de santé aussi. Ça serait
très tentant de dire : On va retourner à 100 %, 110 %, mais, en
ce moment, on a du personnel, là, qui est fatigué. Alors, moi, ce que j'ai
demandé à Dre Opatrny : Elle est où l'aiguille qu'on doit mettre, là,
en termes de... oui, c'est correct d'utiliser les cliniques privées, ça, ça
vient nous donner encore plus de récupération, mais je pense qu'il faut s'assurer
qu'on a une bonne discussion et avec les médecins, mais aussi avec les
syndicats, pour les infirmières notamment, et tout le personnel, pour trouver
cet équilibre-là de repartir la machine, parce qu'elle est déjà repartie, mais
de la repartir avec un certain équilibre pour protéger la santé de nos
travailleurs.
Journaliste : Combien d'employés
sont...
M. Dubé : Environ
10 000 en ce moment.
Journaliste : O.K.
Le Modérateur : M. Bossé
qu'on avait oublié. M. Bossé.
M. Bossé (Olivier) : Je
vais en avoir juste une pour vous, M. Dubé, ça va être simple : Est-
ce que, pour le retour du passeport vaccinal, vous vous engagez à tenir un
débat à l'Assemblée nationale en bonne et due forme sur la question?
M. Dubé : Bien, je ne
sais pas si je serai là à ce moment-là, M. Bossé. Ça fait que je vais
laisser mes collègues répondre à ce moment-là, là.
M. Lacroix (Louis) : Pourquoi...
votre retraite...
M. Dubé : Non, non, mais
je dis juste que je ne répondrai pas sur une question hypothétique.
Le Modérateur : Alors, on
passe à l'anglais, si vous permettez. Phil Authier, The
Gazette.
M. Authier
(Philip) : I'm not going to touch that one.
M. Dubé :
You don't want to touch it?
M. Authier (Philip) :
Well, you're going to run again? I
mean...
M. Dubé :
No, I'm just not onto this right now.
M. Authier (Philip) : You suggested you would not be here, so…
M. Dubé : No, no, no.
M.
Authier (Philip) : OK. I'm just testing you, sir. If
the passport is for the vast majority of people, except for some people in the
street, for a vast majority of people, the vaccination passport was very
popular and gave them a great feeling of security when they were going to the
restaurant or the movies. So why if... I know we're at 85% vaccination, but if
there's still a threat in the future, why are you eliminating it?
M. Dubé : OK, well, I'll start because this is really a recommendation of
Public Health, but I think the conditions, as Dr. Boileau has done, is changed.
And I said, in my statement, we recognized the people were really feeling
confident at the time, when we had Delta, as opposed to Omicron. They were
feeling safe when they knew they can go to a restaurant or to a public place
because that was protecting them. But the thing that has changed with Omicron…
and I'll let Dr. Boileau complete that answer.
M. Boileau (Luc) :
And, in fact, they were feeling safer and they were
safer because, with the vaccine, the contagiosity of Delta virus or the others
that were before, but namely Delta, because we were in the last autumn period,
it was very, very effective for that.
But with the Omicron,
which is a different virus, it's really different, more contagious… So the
capacity of the double vaccine to protect for the contagiosity is really
lowered. With three doses, it's quite good, but it's really lowered with two
doses. So… And, in fact, right now, we cannot move on with a standardized
passport vaccine with three doses because a lot of Quebeckers, at least 2
million, maybe 2.5 or 3 million, have made the infection recently so we suggest
them to wait until eight to 12 weeks before being up to date with the third
dose, so It was not applicable. And, by that time, at the end of April, May or
even after, this wave should be behind us.
M. Authier (Philip)
:
There are people that will accuse you of doing this because of the protests.
Are you caving into public pressure from the street?
M. Dubé : No,
no, not at all. I think we're doing it because it's the right time to do it,
because it's safe for public health. And, as I said, I was very clear, it is
there to last. When we'll need it, we will ask to be re-established. Right now,
the conditions are good, and I think this is the appropriate thing to do right
now.
Le Modérateur
:
Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher
(Raquel) : Good afternoon. Last week, we had
the Public Health Director say that the passport was going to stay in place
until at least March 14th. On Friday, Mr. Dubé, during the «interpellation»,
you said : We'll make an announcement to that effect in a couple of weeks.
It has not been a couple of weeks, it has been a couple of days. And now, we're
asking questions here about other things, about what's going to happen in the
future, is the mask going to stay in place, is there a plan for a fourth dose.
You gave us answers, but why should we believe what those answers are? Because
the way that you are giving us this information changes so rapidly from day to
day. I think that the opposition parties today are… their criticism this
morning was not what the decisions are, that you're making them, but how you're
making those decisions. Is this the best way to be making those decisions?
M. Dubé :
Well, let's be clear. We said that this passport is there to stay when we need
it. I'm just going to be very clear. You want to go to Europe this summer,
you'll have countries, they will be requiring this passport, either at this
duty here or there. So the passport is there to stay in certain circumstances.
And when I said that, in the same week, remember, I said there could be a sixth
wave. And remember, I said that, in the same sentence.
So let's be clear, right
now, we should be happy that we are able to withdraw the passport because it
means it's going well. It's going better than a month ago, and it's, like…
might be going better even in a month from now. So let's take the joy of the
news we're getting today. The conditions are improving. And if we can limit the
measure and it's safe to do it, I think that's good news.
Mme
Fletcher (Raquel) : Okay. I'm not sure you answered
my question, but I have to move on to a second topic.
M. Dubé :
That's all right.
Mme
Fletcher (Raquel) : Doulas. Do you know what a doula
is? Someone who helps a woman give birth.
M. Dubé :
Yes.
Mme Fletcher (Raquel) : They are asking to be allowed back in birthing centres and
hospitals as a second support person. Because right now, the women giving birth
are only allowed maybe their partner, their boyfriend or their husband, they
would also like to be allowed to have a doula. That is not being allowed at
this point. When can we expect for doulas to be allowed back in the birthing
room?
M. Dubé : I'm
not sure if I can answer that today. I'll have to check into this one. I'm not sure if I can give you the answer on that one.
Le Modérateur
:
Cathy Senay, CBC.
Mme Senay
(Cathy) : I just would like to clarify, that's
my first question, what is the clear scientific evidence that the vaccine
passport was efficient to protect the unvaccinated and the hospital network?
M. Boileau (Luc) : I'm sorry, I missed the question.
Mme Senay (Cathy) : What's your clear evidence, Dr Boileau, that the vaccine passport
was actually efficient to protect the unvaccinated and the hospital network?
M. Boileau (Luc) : During the Omicron period or…
Mme Senay (Cathy) : Overall. Like, we are trying to find a clear evidence that the
vaccine passport was actually efficient, that it made a difference. So, do you
have a clear evidence?
M. Boileau (Luc) : Yes, absolutely. We
have clear evidence here, in Québec, because it has «highered» the level of vaccinated people before
the… I mean, right after the announcement and then after with the
implementation of the vaccine passport. So this has been done and we really,
obviously, clarified in Québec, as in other jurisdictions.
Right now, in the Omicron
situation, obviously, it seems that, without a passport, you were not able to
get to restaurants and large-surface stores. So it lowered the level of contact
for those people that were not already vaccinated. So it lowered the risks for
them to get infected and to, I mean, increase the number of beds needed. And
right now, with those number of beds that are lower than they were, there is
kind of an acceptability to increase the risk of those persons to get infected unfortunately, because they are going to be
infected. If they are not already, they are going to be.
Mme Senay (Cathy) : And what was the game changer in the last few days that made you…
M. Boileau (Luc) : It was essentially
the indicators of the beds, of the positivity of the tests, of the other
indicators that we have at schools, for health workers. So, all those are going
the same way, lowering the significancy of the risk, globally, for the
population, but not enough to get rid of all the measures, but strong enough to
begin to get rid of those… some… like the vaccine passport for those places.
Le Modérateur
:
Une dernière pour Kelly Greig, CTV, et, après ça, on met fin à cette conférence
de presse.
Mme Greig
(Kelly) : Mr. Dubé, a lot of people are asking
why we even did this if we are taking it away now. What's your answer to that?
Why did we do the vaccine passport?
M. Dubé : Well, because it has been very helpful, quite helpful. It has
allowed Quebeckers that were
vaccinated last fall to get back to normal life. And now that we have Omicron
and people that have been contaminated, we have a different ball game. But I
think, we need to look back and say : This was really appropriate for a
lot… part of the pandemic. And if we need to reinstate it, we will reinstate
it, but right now, that's the best thing that we can do, is to give away those
measures as much as possible, because we can do it, that's the point.
Le Modérateur
:
Bien, je vous remercie beaucoup, ça met fin à cette conférence.
M. Dubé : Merci, tout le
monde. Merci beaucoup. Merci.
(Fin à 14 h 1)