(Onze heures quinze minutes)
M. Nadeau-Dubois : Merci
beaucoup. Bonjour, tout le monde.
D'abord, bien sûr, je veux revenir sur les
résultats électoraux d'hier soir. Je pense que les résultats d'hier soir sont
un retour à la réalité pour François Legault. François Legault avait fait le
choix du Parti conservateur du Canada. Hier soir, en majorité, les Québécois
ont fait d'autres choix. François Legault a perdu ses élections, et je pense
qu'il doit en prendre note.
Maintenant, qu'est-ce qu'on fait? Bien,
maintenant, on regarde vers l'avant et on défend le Québec. La principale
menace à la nation québécoise, la principale menace au territoire québécois, en
ce moment, c'est quoi? Bien, c'est l'intention de Jason Kenney de faire passer
à nouveau des pipelines au Québec. On apprenait la semaine passée qu'il a même
envoyé des lobbyistes en mission pour créer de toutes pièces un faux mouvement
citoyen propétrole et propipeline. C'est très inquiétant.
Hier, j'ai écrit, avec ma collègue Manon,
une lettre qui est une main tendue aux chefs des autres formations politiques
pour leur demander de créer avec nous un front commun pour protéger le Québec
contre les ambitions pétrolières de l'Alberta. C'est important de s'unir, de
protéger le territoire québécois. C'est important de fermer la porte à tout
nouveau projet de pipeline sur le territoire du Québec. L'invitation est lancée
aux autres partis politiques. La main est tendue. Il y a un projet de loi,
celui de ma collègue Manon Massé, qui peut servir de base de travail pour que,
tous ensemble, on s'assure de ne plus vivre des épisodes comme ceux de
GNL Québec et d'Énergie Est.
Juste avant de passer la parole à ma
collègue Ruba, je veux, par contre, vous dire un mot sur ce qui va commencer
comme travail aujourd'hui à l'Assemblée nationale, le travail très important de
modernisation de la loi 101. La loi 101, c'est un des piliers de la
nation québécoise. La loi 101, ça peut et ça doit être un outil pour créer
des consensus, créer de l'unité au Québec. Dans l'histoire du Québec, à chaque
fois que le peuple québécois, ici, à l'Assemblée nationale, a travaillé à la
création d'institutions pour protéger le français, ça a été des moments
importants, des moments où le Québec s'est défini puis s'est affirmé, et c'est
à ça qu'on veut participer, à Québec solidaire.
D'ailleurs, je ne veux pas la faire
rougir, mais je suis fier, et même ça me touche, que ce soit ma collègue Ruba
qui porte le flambeau de Québec solidaire sur ce dossier-là. Je trouve qu'il y
a un symbole touchant qu'une femme avec son parcours, elle-même une enfant de
la loi 101… qu'elle soit autour de cette table avec Simon Jolin-Barrette
pour discuter de l'avenir du français, de l'avenir du Québec. Il y a là un
symbole qui est puissant, qui me touche profondément, puis, quand je vois ça,
ça me rend fier d'être Québécois.
Ça fait que je lui passe la parole pour
qu'elle vous parle de ce qu'elle va faire au nom de Québec solidaire dans ce
grand chantier de modernisation de la loi 101.
Mme Ghazal : Wow! Je ne
m'attendais pas à ça. Merci, Gabriel.
Donc, tout à fait, en fait, aujourd'hui,
c'est la première journée pour les consultations particulières pour étudier le
projet de loi n° 96. Et, moi, en tant qu'enfant de la loi 101, c'est un
honneur et un privilège, comme députée, de travailler sur ce projet de loi.
Comme le disait Gabriel, c'est un moment, c'est une opportunité de se mettre
tous ensemble autour de notre langue commune, la langue française. Il y a eu
beaucoup de divisions, dans les dernières années, sur beaucoup de choses, et
c'est normal de ne pas, tout le monde, s'entendre ensemble, et la place pour en
débattre, c'est partout dans la société, mais encore plus aussi à l'Assemblée
nationale du Québec. Mais là on a une belle opportunité avec ce projet de loi
de se mettre ensemble et de travailler ensemble.
Mon objectif et ma priorité, et celle
évidemment de Québec solidaire, c'est que tous les Québécois et toutes les
Québécoises, peu importent leurs origines, peu importe qui ils sont, puissent
travailler en français au Québec partout, dans leur milieu de travail, dans les
entreprises. D'ailleurs, il y a une citation de René Lévesque, qui disait que
si, à l'entrée d'une usine ou d'un bureau, on ne peut plus utiliser le
français, bien, ça ne fait pas une langue très vivante. Si on rentre dans une
entreprise et, au fur et à mesure qu'on monte les étages, l'usage du français
disparaît, ce n'est pas une bonne chose. Et donc c'est vraiment la priorité
pour que cette langue survive, pour qu'elle vive, pour qu'elle soit parlée par
nos enfants, nos petits-enfants, dans le futur, c'est la langue du travail.
Et moi, j'avais déjà déposé, au nom de
Québec solidaire, un livre orange avec 21 propositions. Je veux vous en nommer
trois aujourd'hui — je vais les rappeler — par rapport au
milieu de travail, et ça va être des choses que j'aimerais qui soient incluses
dans le projet de loi lors de l'étude détaillée.
La première, c'est d'appliquer la loi 101
aux entreprises de 10 employés et plus, de bonifier la francisation en
entreprise, parce que c'est la manière la plus efficace d'apprendre le français
sur ses heures de travail. Qu'on pense, par exemple, à une mère monoparentale,
de lui demander de travailler pour mettre du pain sur la table et, après ça, le
soir, d'aller apprendre le français, ce n'est pas viable. Il faut que ça soit
sur les heures de travail, et les entreprises ont une contribution à apporter
là-dedans, et le projet de loi ne va pas assez loin. Et la troisième, c'est
d'interdire l'exigence de l'anglais à l'embauche. Voilà.
La Modératrice
: On va
prendre vos questions.
M. Laforest (Alain) : Je
voudrais revenir sur les élections au fédéral. Je vous laisse enlever votre
masque. Est-ce que le Québec se retrouve affaibli aujourd'hui?
M. Nadeau-Dubois : François
Legault s'est mis les pieds dans les plats en prenant position pour le Parti
conservateur. J'aimerais bien être une petite mouche, là, dans la pièce, le
premier moment où François Legault va reparler à Justin Trudeau. Je pense que
ça va être une discussion assez particulière.
Plus sérieusement, là, moi, ce qui
m'intéresse, c'est les consensus qu'on est capables de créer ici, à l'Assemblée
nationale, puis c'est pour ça qu'on tend la main ce matin. Ce ne sera pas
facile après ce qu'a décidé de faire François Legault, mais il faut créer des
consensus forts au Québec, notamment sur la question de l'environnement. C'est
pour ça que j'ai écrit aux chefs des différents partis politiques hier pour qu'on
travaille ensemble puis qu'on envoie un message clair à Jason Kenney que le
territoire du Québec n'est pas à vendre puis que ses pipelines ne nous
intéressent pas.
Mme Prince (Véronique) : M.
Nadeau-Dubois, vous êtes allé loin, quand même, en comparant François Legault à
Maurice Duplessis. Est-ce que le résultat d'hier vous fait dire que les
Québécois ne veulent pas un Maurice Duplessis?
M. Nadeau-Dubois : François
Legault avait fait un choix. Il avait choisi le Parti conservateur, avec tout
ce que ça représente comme valeurs. Hier soir, les Québécois ont fait des choix
différents. Je constate qu'il n'y a pas eu d'effet Legault. Je constate que
François Legault a perdu ses élections. Je pense que ça en dit beaucoup sur ce
qu'est le Québec puis ce que sont réellement les valeurs québécoises.
M. Larin (Vincent) : Avec les
jeunes caquistes, la fin de semaine dernière, François Legault a parlé… a
positionné la CAQ comme étant le rempart pour les extrêmes. Vous êtes-vous
senti visé par ça, Québec solidaire, compte tenu de l'échange que vous aviez eu
précédemment?
M. Nadeau-Dubois : Non, je ne
me suis pas senti visé.
M. Larin (Vincent) : …qui parle-t-il,
selon vous, dans ce cas-là?
M. Nadeau-Dubois : C'est une
bonne question… peut-être lui poser cette question-là à lui. C'est dommage
qu'il n'ait pas pris les questions, d'ailleurs, en fin de semaine, parce que
moi, je me demande de quels extrêmes parle-t-il, contre quoi veut-il être un rempart.
Je pense que la démocratie québécoise est en santé. Il y a une pluralité de
voix qui s'expriment à l'Assemblée nationale maintenant, notamment depuis que
Québec solidaire est là. On est sortis du bipartisme. Il y a plusieurs
conceptions de la nation québécoise qui s'affrontent dans le débat politique.
Je pense que c'est sain. Je pense que c'est des questions importantes, ça. Les
questions qui nous ont occupés, M. Legault et moi, la semaine dernière, c'est
des questions fondamentales. Quelles sont les valeurs québécoises? Qui fait
partie de la nation québécoise? Ce sont des débats importants, et l'Assemblée
nationale, c'est un lieu privilégié pour avoir ces débats-là.
Mme Prince (Véronique) : …
M. Nadeau-Dubois : Pardon?
Mme Prince (Véronique) :
Patrick Huard vous a demandé, aux Gémeaux, de vous excuser. Est-ce que vous
allez le faire? Est-ce que vous allez faire le premier pas de dire : Je
m'excuse à M. Legault et j'attends des excuses en retour?
M. Nadeau-Dubois : Je vais
commencer par parler pour moi, là. Moi personnellement, je ne demande pas
d'excuses à François Legault. Pourquoi? Parce que je ne me suis pas senti
insulté. Moi, je n'ai pas perçu d'attaque personnelle dans notre échange. Donc,
je ne lui demande pas d'excuses. Si lui en souhaite, bien, mon téléphone est
ouvert, il peut me contacter, on pourra en jaser.
M. Laforest (Alain) : …voté
pour qui?
M. Nadeau-Dubois : Vous avez
travaillé très fort, il y a quelques jours, pour que ma collègue Manon Massé
réponde à cette question-là. Je l'ai trouvée bonne. Elle a fait preuve d'une
belle neutralité, puis je vais avoir la même neutralité ce matin. On est neutres
au niveau fédéral.
M. Laforest (Alain) : Ça fait
que vous n'avez pas voté?
M. Nadeau-Dubois : Bien, quand…
J'ai voté. J'ai fait mon devoir de citoyen. Mais, pour ce qui est de la nature
de mon vote, je vais respecter la neutralité qui a été la nôtre. Puis, quand je
vois comment François Legault s'est mis les pieds dans les plats, lui, en
s'engageant aussi fortement dans la campagne fédérale, je me dis : On a
bien fait de rester neutres.
M. Laforest (Alain) : …que
vous êtes allez voter, est-ce que le ciel était bleu ou c'était un peu plus
orange?
M. Nadeau-Dubois : Il y avait
une pas pire file d'attente. Ça, d'ailleurs, je me suis dit : Il va
falloir qu'Élections Québec se prépare, parce qu'on risque d'être encore un peu
en pandémie l'an prochain. Il va falloir que la démocratie québécoise soit
prête l'an prochain pour que ça se passe mieux. Il y avait une bonne file. Ça
m'a donné le temps de réfléchir à mon vote.
Mme Johnson (Maya) : Après votre
échange avec M. Legault, il a donné sa définition de ce que c'est, un
«woke». Est-ce que, selon vous, il décrivait Justin Trudeau?
M. Nadeau-Dubois : Bon, vous
me demandez un peu d'entrer dans ses intentions. Moi, j'ai étudié en sociologie,
je n'ai jamais entendu ou lu de définition sérieuse et objective de ce que c'est
que cette étiquette-là. Donc, c'est à François Legault à définir les étiquettes
qu'il lance. Moi, je n'utilise pas ces étiquettes-là parce que je trouve que c'est
très flou puis je trouve que ça ne nous aide pas à avancer dans le débat. Puis,
je le répète, là, le débat sur qu'est-ce que c'est, la nation québécoise, qui
en fait partie, c'est des débats fondamentaux. Il faut être capable de les
avoir. C'est un débat important, puis, l'Assemblée nationale, ça sert à ça.
M. Bossé (Olivier) : Les deux
partis de gauche, NPD, Parti vert…
M. Nadeau-Dubois : Bien, d'ailleurs,
en fait, je veux juste rajouter quelque chose, moi, j'invite les… Parce qu'on a
beaucoup parlé, là, de cet échange-là entre le premier ministre et moi.
Beaucoup de choses ont été écrites sur cet échange-là. Moi, j'invite les gens à
aller écouter notre échange. Je l'ai mis sur ma page Facebook. Il est
disponible sur le site de l'Assemblée nationale. Il y a, dans cet échange-là,
quelque chose de profond qui dépasse, là, la simple question des étiquettes, c'est
des questions fondamentales sur ce qu'est la nation québécoise. Puis moi,
j'invite les gens à aller écouter l'échange. Je pense que, sur le fond, là,
au-delà des étiquettes, il est profondément pertinent.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : …c'est une question de compétences. Vous avez
parlé de M. Kenney. On parle de… J'ai été étonnée, dans votre vidéo, que
vous ne nommiez pas la souveraineté comme une solution à…
M. Nadeau-Dubois : Quelle
vidéo exactement?
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Dans la vidéo que vous avez envoyée à
M. Kenney, vous n'en avez pas parlé, ce matin non plus. Est-ce que ce sont
des oublis de votre part?
M. Nadeau-Dubois : Bien, l'indépendance,
ça va se décider ou pas au Québec. Donc, le message que j'avais pour Jason
Kenney, c'est : Laissez le territoire québécois tranquille. Le débat sur
l'indépendance, on va le faire ici, au Québec.
M. Bossé (Olivier) : …se
rapprochent le plus de Québec solidaire, le NPD est plus à gauche, le Parti
vert est plus écologiste, n'ont pas fait de pas en avant au Québec. Est-ce que
c'est une mauvaise nouvelle pour…
M. Nadeau-Dubois : Puisqu'on
était neutres au niveau des élections fédérales, moi, je ne tire pas de leçon
particulière des élections d'hier, pour ce qui est de Québec solidaire.
M. Bossé (Olivier) : …
M. Nadeau-Dubois : Bien, je
constate qu'il y a des comtés solidaires qui sont allés au Bloc… ou à peu près,
là, ce n'est pas exactement les mêmes comtés, là, mais je constate qu'il y a des
comtés solidaires qui sont allés au Bloc, il y a des comtés solidaires qui sont
allés au NPD, il y a des comtés solidaires qui sont allés aux libéraux. Donc,
moi, je ne tire pas de leçon particulière des résultats d'hier pour ce qui est
de notre propre dynamique politique.
M. Chouinard (Tommy) :
Pourquoi est-ce que la campagne que veut créer un organisme financé par le
gouvernement albertain, là, propétrole, est une menace, selon vous, aux
compétences du Québec, plus grande que le plan de match du gouvernement libéral
qui a été réélu minoritaire?
M. Nadeau-Dubois : Je ne pense
pas avoir dit ça.
M. Chouinard (Tommy) : …qui
guette le Québec, c'est ça.
M. Nadeau-Dubois : Bien, en ce
moment, là, moi, je regarde qui a des plans clairs de venir saccager le
territoire québécois avec des pipelines, c'est Jason Kenney. Et, si ça passe un
seul instant à l'esprit de M. Trudeau d'appuyer ces projets-là, il va y
avoir une réaction vive de Québec solidaire et de tous les Québécois, toutes
les Québécoises qui ne veulent plus de ces projets polluants là. Donc, moi,
j'avertis M. Trudeau. J'espère qu'il n'envisage pas appuyer Jason Kenney
dans ses projets de pipelines, parce que la mobilisation, au Québec, elle va
être importante, puis on va en faire partie.
M. Chouinard (Tommy) : …les
propositions libérales en santé de fixer…
M. Nadeau-Dubois : Moi, toutes
les menaces à l'autonomie du Québec m'inquiètent. Ça m'inquiète de voir que
Justin Trudeau a été prêt à acheter un pipeline. Je me dis : J'espère
qu'il n'envisage pas en faire passer sur le territoire du Québec. La santé, ça
doit rester une prérogative totale du gouvernement du Québec, même chose pour
l'ensemble des compétences qui sont, en ce moment, des compétences québécoises.
Moi, à terme, j'ai encore plus d'ambition que protéger les compétences
actuelles, mais, bien sûr, il faut le faire, puis c'est important.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Donc, les normes nationales dans les CHSLD,
c'est non.
M. Nadeau-Dubois : Le fédéral
ne gère pas les hôpitaux au Québec. Ils n'ont ni la légitimité ni même
l'expertise terrain pour décider comment on va s'occuper des aînés au Québec.
On a des grosses questions, comme société, à se poser. Moi, je regarde ce qui
se passe au CHSLD Herron, je me dis : Le Québec est dû pour des débats
profonds sur son système de santé puis son système de soins aux aînés, mais
c'est des débats qui appartiennent aux Québec puis aux Québécoises, pas au gouvernement
fédéral.
La Modératrice
: On va
passer en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Good day, Mr. Nadeau-Dubois. The
fact that Premier Legault put himself into trouble, he didn't need anybody else
but him to choose Mr. O'Toole, you really think that this will have some
consequences, because Quebeckers will forget this.
M. Nadeau-Dubois :
Will forget what exactly?
Mme Senay (Cathy) : They will forget that Mr. Legault gave a tacit endorsement to Mr.
O'Toole and he criticized Mr. Trudeau to basically play… control provincial
jurisdictions, something that you're against too.
M. Nadeau-Dubois :
I think the results of yesterday are a big reality check for Mr. Legault. He
chose the Conservative Party of Canada. A good proportion of Quebeckers,
yesterday, chose something else. Mr. Legault lost his elections yesterday. And
now what we have to do is look forward and protect Québec against all the
threats to Québec, and one of the urgent threats now is the intention of Jason
Kenney to once again force pipelines on the territory of Québec. And that's why
we have reached out to the other political parties and to the other political
leaders to build a strong consensus against those plans. And I hope that Mr.
Trudeau does not even think of supporting those plans for Mr. Kenney, because
he will be met with a strong mobilization here, in Québec.
Mme Senay (Cathy) : Mr. Legault, in basically supporting Mr. O'Toole, do you think he
missed the opportunity of reading Quebeckers' minds, because, finally, they
didn't follow him as much as he wanted?
M. Nadeau-Dubois :
That's why I say it's a reality check. Mr. Legault said : This is what
Quebeckers should do because this is what Québec values are and what… The only
thing I can see this morning is that Quebeckers chose… a majority chose
something else. I think Mr. Legault has to take notes.
Mme Fletcher (Raquel) : On the Herron CHSLD, we're hearing more and more what happened
during those final days before it became public. Whose responsibility is it? What
should the Health Minister now
do in light of all…
M. Nadeau-Dubois : It's deeply sad and disturbing to see such things in a society that's so rich. Québec is rich. Like, there is money in Québec to take care of elderly people. It's
heartbreaking and it's unacceptable to hear those things. I think Québec, as a nation, is at a point where we
need a deep debate about how we care or don't care for elderly people. This has
to be a turning point. And, for us, one of the lessons that we learned is that
profits have no place in our health care system. Private nursing homes should
not exist. That's why we've been proposing for months now to nationalize all
CHSLDs in Québec. It would not
solve all the problems, we know this, but it's still one of the first steps we
should do.
Mme Fletcher (Raquel) : Can I ask Mme Ghazal about Bill 96? You are
actually a product of Bill 101 and proud of it. Do you think you come with a different
perspective than the doom and gloom that we've been hearing about the imminent
decline of the French language?
Mme Ghazal :
I have a different perspective, of course, because what I lived is not the same
thing that, for example, Simon Jolin-Barrette has lived. Like, when I came here,
to Québec, I didn't speak French and I learned it in a public school in
Montréal. And it's not only speaking a language, it's also a culture. Like, I
feel I'm part of a culture, and this is also something that is missing in
Bill 96, and it's important also to put both together, the language and
the culture, and I hope… Like, now, we are listening to different groups about
their perspectives on this bill, and I hope that Simon Jolin-Barrette will be
open-minded to hear all our proposals and will include them in the bill. I'm
not sure I answered your question.
Mme Fletcher (Raquel) : What are you hoping to include or to bring to the table?
Mme Ghazal :
Yes, what's important is the language, the speaking language in the workplace.
This is very important. This is the way to make this language survive and… to
be spoken in the workplace. And also it's a question of social justice, because
there are some Francophones, even immigrants, who want
to work in French in Québec, and they can't find jobs because they don't speak
English, and this is an important issue, and the bill is not going very far in
it.
And I have proposals, for
example, to apply Bill 101 to companies of 10 employees and more. Now,
it's only 25. And there's a lot of immigrants who come and work in very small
businesses with not so much employees. So they work by speaking another
language than French. And also there's another proposal to… when hiring, it's
to forbid the obligation, in the hiring, to know the English language, this
should be forbidden, and, if not, it should be justified, and also to make more
French courses in the companies, in the enterprises, during the work hours.
So these are three of our
proposals that we have, and I hope that they will be included in Bill 96.
La Modératrice
:Merci beaucoup…
M. Gagnon (Marc-André) : …M. Nadeau-Dubois,
si c'est possible, ça va être très court.
M. Nadeau-Dubois : Puisque
c'est vous…
M. Gagnon (Marc-André) :
Bien, ça fait longtemps que je ne suis pas venu. Ça me fait plaisir de vous
revoir, maintenant que les élections fédérales sont terminées, mais on en parle
encore aujourd'hui. Sur le troisième lien, pour vous, le résultat de ce qu'on a
vu, par rapport à l'appui que François Legault avait donné, ça veut dire quoi?
M. Nadeau-Dubois : François
Legault avait appuyé le Parti conservateur dans l'espoir d'obtenir de l'argent
pour le troisième lien. Puis il était même prêt à déchirer le chèque de
6 milliards pour les garderies. C'est dire à quel point, pour lui, le
troisième lien, c'est important, plus important même que les CPE. Moi, ce que
je constate, c'est qu'hier les Québécois ont fait des choix différents. Ils ont
fait plusieurs choix, hein? Le Québec n'est pas monolithique. Ils ont fait
plusieurs choix, mais, en grande majorité, ils n'ont pas choisi le parti de
François Legault. Ils n'ont pas choisi le Parti conservateur.
La Modératrice
: Merci
beaucoup.
(Fin à 11 h 38)