(Huit heures deux minutes)
M. Nadeau-Dubois : Merci
beaucoup. Bonjour, contents d'être avec vous ce matin. Aujourd'hui, Catherine
et moi, on vient vous parler de l'obsession électorale la plus coûteuse des
années récentes au Québec, le troisième lien.
Aujourd'hui, on apprend que le
gouvernement de François Legault fonce à vitesse grand V dans le projet du
troisième lien. On apprend qu'ils sont déjà en train de lancer les premiers
appels d'offres, alors que c'est un projet ruineux, un projet rétrograde, et
surtout un projet qui ne repose sur rien d'autre que les obsessions électorales
de François Legault. Répéter une fausseté 100 fois ne transforme pas la
fausseté en vérité. Répéter 100 fois, en période de questions, que le
troisième lien, c'est un projet vert, ça ne fait pas de cette affirmation-là
une vérité. Répéter 2 000 fois que le troisième lien va diminuer le
trafic à Québec, ça ne fait pas de cette affirmation-là une vérité, et répéter
que ce sera bon pour les gens de l'est du Québec non plus.
S'il y a bien une leçon qu'on a apprise
avec la pandémie, là, s'il y a bien une leçon que les Québécois puis les
Québécoises ont tirée, c'est que les décisions politiques, là, au Québec, elles
devraient être prises en se basant sur la science. Puis le projet de troisième
lien, ce n'est pas juste un projet ruineux, ce n'est pas juste un projet qui va
nous coûter un bras, c'est un projet antiscientifique. Et, quand François
Legault et Geneviève Guilbault répètent en Chambre que c'est un projet qui va
diminuer le trafic, ils ne font pas juste dire quelque chose de faux, ils
tiennent des propos qui sont antiscientifiques.
Et, ce matin, Québec solidaire va déposer
une motion sur le sujet. Je laisse Catherine vous en parler.
Mme Dorion : C'était le moment
de le faire, je pense, ce matin. Je suis très, très... J'ai très hâte. On va
déposer une motion pour mettre les choses au clair avec la CAQ, en fait. On va
leur demander : Est-ce que la CAQ pense que les décisions politiques
doivent s'appuyer sur la science et est-ce qu'ils reconnaissent la validité du
consensus scientifique qui dit que plus d'autoroutes, plus de voies d'autoroute,
n'égalent pas pantoute moins de trafic? C'est ce qu'on va leur demander ce
matin. J'ai très hâte de voir ce qu'ils vont dire.
Et on est vraiment dans un discours
orwellien. Et là ce n'est pas juste un argument, ce n'est pas juste une ligne
de com qu'ils répètent, puis qu'ils répètent, puis qu'ils répètent, en se disant :
À un moment donné, ça va devenir vérité, comme disait Gabriel. Ce n'est pas
juste ça. C'est à peu près tous leurs arguments… Quand ils se lèvent puis
qu'ils disent : Ça va réduire la congestion, c'est complètement orwellien.
N'importe qui, qui connaît le b. a.-ba des notions de base en transport, là, la
base, là, le cours de bac en urbanisme ou en transport, en capacité routière,
sait que ce n'est pas vrai.
Quand il dit : Ça va limiter
l'étalement urbain… Je viens de publier une photo de Brossard, avant que ça
devienne Brossard, en 1961, c'est un champ, exactement la date de la
construction du pont Champlain, exactement comme là où débouche le troisième
lien en ce moment. Pourtant, ils disent : Ça va limiter l'étalement
urbain. À un moment donné…
Ils disent que ça va être moins de GES. Ils
disent qu'il y a une large part de transport collectif dans le tunnel
Québec-Lévis. Bien, quand on regarde l'enquête Origine-Destination puis qu'on
compare avec les chiffres du gouvernement, du nombre d'automobiles qui vont
passer, c'est 4 % du monde qui va passer dans le tunnel qui va être en
transport en commun. Bref, le tunnel favorisera l'utilisation du transport
collectif? Non. L'autoroute est trop tentante.
C'est un projet axé sur l'avenir, etc. Là,
je viens de nommer quatre, cinq arguments qu'ils n'arrêtent pas de répéter, qui
sont tous, sans exception, orwelliens. On vit dans un roman de George Orwell à
les entendre parler de leur projet de troisième lien. Il n'y en a pas un qui
tient la route parmi leurs arguments principaux, et ils les répètent ad vitam
aeternam en se disant : À un moment donné, les gens vont nous croire. Ça
serait peut-être le fun qu'ils arrêtent de prendre les Québécois pour des
valises.
La Modératrice
: Merci.
On va prendre vos questions, une question, une sous-question.
M. Larin (Vincent) : Une fois
que la durée de vie utile du pont de Québec va... Une fois que le pont de
Québec va venir à terme, là, est-ce qu'il va falloir le remplacer?
Mme Dorion : En fait, le pont
de Québec, là, encore une fois, c'est une affaire d'avis d'experts versus avis
de gens qui donnent leur opinion quelque part, sans être des experts, O.K., qui
peuvent avoir un fort retentissement, surtout avec des radios protroisième lien,
qui utilisent beaucoup cet argument-là. Le pont, il est encore bon pour
25 ans si tu l'entretiens, si tu fais ce qu'il faut. Puis ça, je veux
dire, j'ai jasé avec Jean-Yves Duclos, c'est ce qu'il m'a dit.
M. Larin (Vincent) : …il va
falloir le remplacer.
Mme Dorion : Bien, écoutez,
vous achetez une maison, le toit est à réparer dans 25 ans. Est-ce que
c'est un argument pour le réparer tout de suite parce qu'il va être à réparer
dans 25 ans? Je veux dire, est-ce que c'est un argument pour le remplacer tout
de suite parce qu'il va être à remplacer dans 25 ans? C'est un argument…
M. Laforest (Alain) : …refaire
le pont Champlain à Montréal.
Mme Dorion : On va loin, là.
Je ne vous parlais pas du pont Champlain aujourd'hui.
M. Laforest (Alain) : Le pont
Champlain, il était dangereux. À un moment donné, ces deux ponts là vont
devenir dangereux, éventuellement.
Mme Dorion : Si vous voulez… Est-ce
qu'un jour il va falloir le reconstruire? Dans 25 ans, peut-être qu'il va
falloir le reconstruire, le pont de Québec. Ça va coûter une fraction infinitésimale
de ce que le projet de troisième lien… C'est de l'argent jeté par les fenêtres,
là. On a un pont qui est encore très correct.
M. Larin (Vincent) : Vous
n'êtes pas contre le maintien des infrastructures en place?
Mme Dorion : Bien non.
M. Larin (Vincent) : C'est
l'ajout…
Mme Dorion : Ajouter des
autoroutes va empirer la congestion à Québec. Avec ce qu'on a comme ponts, il
faut les entretenir. Il y a de l'entretien à faire. Il faut en prendre soin
comme on prend soin de toutes nos infrastructures. D'ailleurs, les Québécois,
les sondages l'ont montré, ils sont pour qu'on… ils préfèrent qu'on entretienne
ce qui existe déjà plutôt que de partir dans des gros projets ruineux. On a de
la misère à garder beau, puis à garder propre, puis bien utilisable, puis pas
dangereux ce qu'on a déjà.
Mme Gamache (Valérie) : …les
propos… Mme Guilbault et M. Legault tiennent des propos antiscientifiques.
Vous être en train de dire ni plus ni moins qu'on véhicule des mensonges à l'Assemblée
nationale sur ce projet-là?
M. Nadeau-Dubois : Ce qu'on
dit, c'est que dire qu'augmenter la capacité autoroutière ça diminue la
congestion, c'est des propos qui vont à l'encontre d'un consensus scientifique
établi qui démontre plutôt que, quand tu augmentes la capacité d'autoroute, tu
augmentes, à terme, le trafic. Et c'est un gouvernement qui aurait dû apprendre
de la pandémie que c'est sage de baser ses décisions sur la science, puis
répéter des faussetés comme ça, ça induit les Québécois en erreur. Puis on fait
croire aux gens de la Capitale-Nationale qu'on va faciliter leur vie puis qu'on
va leur sauver du trafic. À terme, c'est faux, puis ça, ce n'est pas une
opinion, c'est un fait scientifique avéré.
M. Laforest (Alain) :
J'aimerais vous entendre sur les assouplissements que le gouvernement fédéral
va amener au niveau des frontières, la double dose. Entre autres, les
Américains ne sont vraiment pas pour le passeport. Est-ce qu'on doit laisser
entrer à peu près tout le monde n'importe où, n'importe comment, ou on devrait
appliquer le principe de prudence au Canada ou au Québec?
M. Nadeau-Dubois : Sur la
question des frontières, là, le critère premier, ça doit être la santé
publique. Je sais qu'il y a des groupes économiques qui trépignent
d'impatience, là, à voir les frontières rouvrir. Moi, j'invite les gouvernements
à mettre la santé publique devant toutes les autres considérations. Il y a une
accalmie de la pandémie, c'est vrai, mais restons prudents.
M. Laforest (Alain) : Mais
les Américains, là, ils doivent-u venir cet été?
M. Nadeau-Dubois : Bien, c'est
parce qu'il y a les touristes…
M. Laforest (Alain) : Les
touristes, on doit-u les laisser rentrer?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je
fais confiance à la Santé publique pour nous faire une recommandation…
M. Laforest (Alain) : …deux
doses. Pour voyager, minimalement, ça prend deux doses.
M. Nadeau-Dubois : Moi, si les
bonnes mesures sont mises en place, s'il y a des gens adéquatement vaccinés, si
on s'assure qu'il y a des tests à l'entrée et à la sortie… Je pense qu'il y a
des choses qui sont possibles. Mais moi, je fais confiance à la Santé publique
pour faire des recommandations là-dessus. Puis surtout j'invite le gouvernement
à mettre la Santé publique devant les considérations économiques. C'est les
vies, avant tout, qu'il faut protéger.
M. Carabin (François) : M.
Nadeau-Dubois, pour justifier sa décision de fermer le refuge de l'Hôtel Place
Dupuis, le gouvernement dit qu'il y a suffisamment de places dans les refuges,
pour personnes en situation d'itinérance, de Montréal. Est-ce que c'est une
analyse que vous partagez?
M. Nadeau-Dubois : Pardon?
M. Carabin (François) :
Est-ce que c'est une analyse que vous partagez?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je
m'attends… Bon, on nous annonce un nouveau refuge, là, pour reloger les gens
qui sont en ce moment au refuge de la Place Dupuis. Moi, d'abord, je m'attends
à ce qu'il n'y ait pas de trou entre les deux et que les gens qui ont besoin
d'une place en ce moment aient immédiatement une place dans le nouveau refuge.
Puis surtout il faut qu'on s'attaque à la racine du mal, puis une des racines
de ce mal-là, c'est la crise du logement. À Montréal, c'est impossible,
pratiquement, de se trouver un logement abordable puis c'est une des raisons
pour lesquelles il y a autant de gens à la rue.
M. Carabin (François) : …suffisamment
de places. Est-ce que c'est vrai, selon vous?
M. Nadeau-Dubois : Ce n'est
pas ce qu'on entend des groupes sur le terrain. Ce qu'on entend des groupes sur
le terrain, là, des hommes et des femmes qui travaillent en itinérance avec ces
gens-là, c'est qu'il manque de places, puis j'ai envie de dire pas juste à Montréal,
il en manque partout au Québec. L'itinérance, ce n'est pas juste un phénomène
montréalais.
Mme Gamache (Valérie) : Cet après-midi,
il y aura l'annonce, là, du plan pour reprendre les chirurgies. Pensez-vous
qu'on est au bout… on est à la veille de reprendre le contrôle dans les hôpitaux,
actuellement, notamment sur le délestage, ou il y a des gens, malheureusement,
qui devront attendre encore trop longtemps?
M. Nadeau-Dubois : Oui, c'est
sûr que l'accalmie de la pandémie va aider. Mais un des gros problèmes dans
notre réseau de la santé en ce moment, c'est le manque de personnel, et ça, la
diminution des cas de COVID n'y changera rien, là. Parlez à ma collègue Émilise
Lessard-Therrien de ce qui se passe dans sa région, parlez aux élus du
Bas-Saint-Laurent de ce qui se passe dans leur région, la crise majeure, là,
l'autre côté de la pandémie, c'est la crise de la main-d'oeuvre dans le réseau
de la santé. Et, pour ça, il n'y a pas 1 001 remèdes, il y en a surtout
un, et c'est une bonification massive des conditions de travail en santé.
Donc, moi… Si on veut… Vous me parlez du
plan qui va être dévoilé cet après-midi. Ce plan-là, là, il ne pourra pas
passer à côté, il ne doit pas passer à côté de ce facteur fondamental. Comment
on fait pour ramener les hommes et les femmes qui ont quitté, dans les derniers
mois, dans le réseau de la santé? Comment on fait pour ramener les femmes qui
sont parties travailler en agence dans le réseau public? Ces questions-là,
elles sont incontournables.
M. Larin (Vincent) : Ce
matin, M. Nadeau-Dubois, on rapporte une augmentation troublante du nombre
de jeunes touchés par des problèmes psychiatriques, des troubles alimentaires,
qui arrivent aux urgences. Est-ce qu'il y a quelque chose à faire contre ça, puisqu'on
semble associer beaucoup ça au contexte pandémique qui viendrait, là, bientôt à
terme, avec le retour en classe, mais...
M. Nadeau-Dubois : Bien,
c'est un symptôme de plus qui témoigne de la crise de santé mentale que vit le
Québec en ce moment, puis une des parties de la population qui la vit de manière
la plus aiguë, c'est les jeunes. La jeunesse québécoise n'a été pas seulement
ébranlée, a été cassée en deux par la pandémie. Il y a des jeunes qui sont
maganés en ce moment puis qui vont rester maganés longtemps.
Donc, il va falloir, dans les prochains
mois, travailler à pas juste une relance économique, mais à une relance aussi
de la santé mentale puis du bien-être de la jeunesse québécoise. Puis là Lionel
Carmant, là, il ne pourra plus se contenter d'avoir de bonnes intentions. Il va
falloir qu'on ait un plan sur la table, concret, avec des gestes forts, parce
qu'il y une partie de la jeunesse au Québec qui a été complètement bouleversée
par les deux années de pandémie.
M. Larin (Vincent) : On a
beaucoup critiqué le fait que c'est un spécial qui a été fait pour les jeunes
pour le bal des finissants. Dans ce contexte-là, pensez-vous que c'est quand
même bien qu'on ait fait un spécial pour les jeunes?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
dès que j'ai entendu, moi, initialement, la Santé publique et le gouvernement
dire : Pas de bal de finissants, ma première réaction spontanée, ça a été
de dire : Ouf! c'est dur, là, cette génération-là… Tu sais, les années
d'adolescence, là, c'est des années qui sont déterminantes pour le
développement de la personne puis pour le développement de leurs intérêts, de
leurs passions, de leurs amitiés. Puis moi, je suis très inquiet. Je suis très
inquiet de ce que cette génération-là a vécu puis de ce qu'ils vont devenir.
Puis c'est pour ça que, très rapidement, moi,
j'ai appelé à ce qu'on trouve une solution pour les bals de finissants. On
aurait dû trouver cette solution-là pas à deux semaines d'avis, là. Ça, c'est
le problème. Il aurait fallu y penser en amont. Ça montre, je pense, à quel
point Jean-François Roberge, tout au long de cette crise-là, a été constamment
dépassé par les événements. Il a échappé la balle dans le cas de la
ventilation. Puis, dans le cas des bals de finissants, il était où, il était où,
le ministre de l'Éducation, pour réfléchir à ça en amont? On ne l'a pas vu. On
ne l'a pas entendu.
La Modératrice
: On va
passer en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Regarding the Hôtel Dupuis, do you
have the confirmation that this will close as a site for homeless people?
M. Nadeau-Dubois : The information we have, yes, is that the site will close and
should be replaced by another one with more services. If that's the case, it is
a viable solution if, and only if, there is no hole between the two sites. We
need more places for homeless people in Montréal, not less.
Mme Senay (Cathy) : The pandemic basically put on the rise the number of homeless
people.
M. Nadeau-Dubois : The pandemic had an effect, but, underneath, there's a… One of the
roots of that crisis is the housing crisis. It has become impossible to find an
affordable apartment in Montréal on the short-term. There will be no solution to homelessness in Montréal and across Québec if we don't find a solution to the housing crisis.
Mme Senay (Cathy) : The Health Minister will announce, this afternoon, a plan for
surgeries, the backlog of surgeries. What is your… on waiting to get surgery?
Because it's not an easy situation. We have the health care workers really
tired, but then they have to push things in the right direction.
M. Nadeau-Dubois : This plan will fail if it does not include strong gestures to bring
reinforcements in our health care system. Health care workers are more than
tired. They need reinforcements. There is a crisis in terms of the number of
people working in our health care sector in Montréal, but across Québec,
and especially in regions like Abitibi-Témiscamingue, like Bas-Saint-Laurent. So we need more people in the system on the short-term. We need to
bring back in the system the people that left it during the pandemic. That's
the first objective.
Mme Senay (Cathy) : So, when you talk about reinforcements, it's to attract health care
workers who left the system, who got… retired?
M. Nadeau-Dubois : No. Thousands of workers have left the system in the last years
because of the working conditions. Thousands of them have left the profession
or have left to work for private agencies. We need to bring back those people
inside the public system, and the only way to do it is to massively better the
working conditions on the short-term basis. You have to send the signal to
those people : Things are changing, your conditions will be better now if
you come back. And, of course, we also need, on a parallel track, to tighten
the restrictions regarding the use of private agencies inside the public
system.
Mme Senay (Cathy) : …that the Government is basically reaching
agreements with different unions. It doesn't… health care workers. So how do
you stop the train and make sure that you have what you need to attract health
care workers?
M. Nadeau-Dubois : You know, when the Government decided that it was a priority to
bring… How do you say «préposés
aux bénéficiaires»?
Mme Senay (Cathy) : Orderlies.
M. Nadeau-Dubois :
Orderlies. When the Government decided to massively bring back orderlies inside
the public system, it took one summer, and they were able to hire thousands of
them. So, when there is political will, there is always a way.
La Modératrice
:
Dernière question.
M. Grillo (Matthew) : …the Place Dupuis, those types of resources are really for the
wintertime, get people off the streets when the weather is very, very cold. Do
you think the pandemic and the housing crisis have sort of forced people to say :
We need to keep this going? Is it specifically for those two reasons or is
there just generally a lack of beds on the island of Montréal?
M. Nadeau-Dubois :
I think the pandemic has revealed problems that were already there. You know,
the housing crisis existed before the pandemic. The rise of homeless people, in
Montréal and across Québec, existed before the pandemic. The pandemic just
maybe put a flashlight on those problems. So we need to act on the root causes
of those issues, and there will be no shortcuts here. There will be no
shortcuts. We need more affordable housing in Montréal and across Québec.
M. Grillo (Matthew) : It takes so long to build affordable housing, specifically social
housing, so is there a fast track?
M. Nadeau-Dubois :
There is a lot of… There are immediate gestures that can be done to stop the
hemorrhage of apartments and affordable apartments in Montréal. The Government
can, this morning, today or this weekend, stop evictions in Montréal and across
Québec. They can do it. They did it last year. Why don't they do it this year?
So you can put strong gestures now to, at least, stop the hemorrhage of
affordable apartments in Québec.
La Modératrice
:
Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 21)