(Huit heures quatre minutes)
Mme Anglade : Alors, bonjour à
tous. Écoutez, aujourd'hui, j'ai plusieurs sujets d'actualité que j'aimerais
aborder avec vous avant de répondre aux questions.
Premier sujet dont j'aimerais parler, évidemment,
c'est la question de la transparence, parce qu'on a beaucoup parlé de la transparence
dans la dernière année, particulièrement dans la dernière session, et on s'est
rappelés à quel point on a dit que, si on veut avoir un gouvernement qui a des
pouvoirs extraordinaires en période de pandémie, il faut également qu'on ait
une transparence extraordinaire de la part du gouvernement. Mais ce à quoi on a
assisté, ça a été un refus de tenir une enquête publique indépendante, un refus
de débattre du renouvellement du décret d'urgence, un refus d'avancer dans le
dossier de la ventilation, qui a été une véritable saga, finalement, au bout du
compte, plusieurs demandes d'accès à l'information qui, elles, également, ont
été refusées.
Et, plus particulièrement, le comble, ça a
été évidemment le fameux tunnel caquiste de 10 milliards. Jusqu'à présent,
nous n'avons pas eu l'autorisation de même poser des questions au directeur du
bureau de projet en commission parlementaire. Donc, quatre fois, ça nous a été
refusé. Alors, si le gouvernement de la Coalition avenir Québec voulait nous
cacher des choses, il ne procéderait pas autrement. Je vous dirais qu'il y a
une question sérieuse que nous nous posons. Qu'est-ce que la CAQ sait aujourd'hui
qu'ils ne souhaitent pas que les Québécois sachent? C'est vraiment ça, la question.
C'est une question qui est essentielle par rapport à un projet qui est aussi important.
Et on approche la fin de la session et, jusqu'à présent, nous n'avons rien
entendu de la part du gouvernement pour fournir davantage d'informations. Clairement,
le tunnel caquiste est en train de prendre de l'eau.
La session se termine donc bientôt, et
moi, je pense que cette question de transparence là a beaucoup marqué les
discussions que nous avons eues avec le gouvernement caquiste. Alors, chaque
fois qu'il prend la parole, il dit : Nous sommes un gouvernement
transparent. Ce que j'invite le gouvernement à faire, c'est ne pas de dire
qu'il est transparent, mais d'agir en conséquence et de pouvoir répondre à
l'ensemble des questions.
Parlant de transparence, j'ai été particulièrement
choquée de constater l'information quant aux sondages qui ont été payés par les
deniers publics, de la Coalition avenir Québec. Dans ces sondages-là, on sonde
le degré de confiance que les Québécois devraient avoir par rapport aux
ministres Pierre Fitzgibbon, Jean-François Roberge. Ce ne sont pas des
questions qui sont d'ordre d'intérêt public. Ce sont des questions qui sont
partisanes. Ce genre de sondage là ne devrait pas être payé par les derniers
publics. Il devrait être payé par la Coalition avenir Québec, comme parti. Et
moi, je demande au gouvernement de rembourser ces sondages, parce qu'on ne voit
pas le lien entre la pandémie et ce qui… et les résultats de ces sondages. Par
ailleurs, par souci de transparence, il devrait rendre publiques les questions
des sondages pour que l'on puisse évaluer effectivement s'il s'agit de gestion
de biens publics et d'intérêt public ou de questions qui sont purement
partisanes.
Un autre sujet. Hier, mes collègues ont
parlé… ont posé des questions par rapport à M. Fitzgibbon, plusieurs
questions qui sont restées sans réponse, sachant que le député de Terrebonne
contrevient toujours au code d'éthique. Alors, je pense que ce qui est très
important, c'est qu'on puisse avoir réponse à nos questions par rapport aux
décisions qui ont été prises de la part du ministre Fitzgibbon, notamment par
rapport à la personne qui s'occupe de la fiducie sans droit de regard. Et le
premier ministre peut bien essayer de transformer son ancien ministre de
l'Économie en Jeanne d'Arc de la politique, mais la réalité, c'est qu'on a
besoin d'obtenir des réponses à un certain nombre de questions à ce sujet, et
on aimerait bien les obtenir avant la fin de la session.
Autre point. Vous avez vu aujourd'hui ce
qui se passe sur l'île d'Anticosti, les coupes par rapport à… sur le territoire
d'Anticosti. Moi, j'aimerais rappeler la chose suivante, c'est qu'au moment où
on était en train de vouloir faire en sorte que l'île d'Anticosti devienne un
joyau de l'UNESCO le gouvernement de la Coalition avenir Québec… le premier
ministre actuel disait alors qu'il fallait continuer à faire des forages à
Anticosti. Nous, on parlait de l'UNESCO. Ça, c'est une grande différence entre
le Parti libéral du Québec et la Coalition avenir Québec. Aujourd'hui, on se
rend compte qu'on est en train de faire des coupes à blanc. C'est totalement
inconcevable qu'on soit rendus là, alors que justement on défend un joyau pour
l'UNESCO. Ça, pour moi, ça illustre bien la différence entre nos deux
formations politiques.
J'aimerais, par ailleurs, en terminant,
puis avant de répondre à vos questions, saluer quand même l'arrivée de la
conseillère Anne Panasuk, nouvelle conseillère spéciale du ministre des
Affaires autochtones, qui a une grande lucidité puisqu'elle reconnaît ce matin
l'existence du racisme systémique. Alors, je salue son courage de dire, au sein
de ce gouvernement-là, qu'effectivement ce racisme systémique, il existe. Et
j'espère qu'elle va positivement influencer non seulement son ministre, mais
également l'ensemble de son gouvernement sur cette voie. Je pense, quand on va
chercher une conseillère de ce calibre pour justement orienter le gouvernement,
qu'elle amène cette dose de lucidité m'apparaît fort pertinent. Voilà.
La Modératrice
: On va
prendre les questions.
Mme Côté (Claudie) : Mme
Anglade, j'aimerais vous faire réagir sur la déclaration qu'a tenue M. Trudeau
concernant la loi n° 21 et le port du masque. Bon, M. Legault a réagi
hier, là, en disant qu'il fallait faire la différence entre un masque pour se
protéger d'un virus puis un masque pour se couvrir le visage pour des motifs
religieux. Donc, votre réaction sur cette déclaration-là, d'abord.
Mme Anglade : Bien, est-ce que
vous pouvez avancer juste un petit peu pour que je comprenne? Alors, c'est la
réaction sur…
Mme Côté (Claudie) : La
déclaration de M. Trudeau concernant la loi n° 21. M. Legault a réagi, lui
aussi, hier. J'aimerais avoir votre réaction sur ce qu'il a dit, M. Trudeau.
Mme Anglade : Bien, écoutez… Mais
je pense qu'il faut faire la distinction, là. On est en crise sanitaire… versus
porter le… être à visage couvert… Donc, c'est deux choses différentes. Et je
pense que la réaction de M. Trudeau à laquelle vous faites référence, c'est
lorsqu'il a dit qu'il n'y avait pas de… il ne voyait pas de lien, surtout… C'était
surtout en comparaison avec l'événement de London que ça avait été mentionné,
et je pense qu'on ne peut pas faire de lien entre les deux.
Mme Gamache (Valérie) : Est-ce
que la loi n° 21, en elle-même, entraîne des comportements
islamophobes, est un élément…
Mme Anglade :
Moi, je ferais très, très attention à établir un lien de cause à effet entre
les deux, vraiment très attention. On a ce qui s'est passé à London, ce qui
s'est produit chez nous. Je ne crois pas qu'on puisse faire de lien entre une
loi comme celle-là et des événements aussi dramatiques.
M. Bergeron (Patrice) : C'est une maladresse, cet amalgame-là du premier ministre, M. Trudeau?
Mme Anglade :
Bien, je pense qu'il faut faire très attention de ne pas créer d'amalgame de ce
genre-là. Il faut être très… Il faut être extrêmement prudent. Puis, vous savez
quoi, il y a plein de choses qui se produisaient avant l'adoption de la loi
n° 21. Il y a quelque chose qui s'est produit en Ontario, qui n'a rien à
voir avec la loi n° 21. Soyons très prudents en essayant de faire des
amalgames comme ceux-là.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Est-ce que vous déplorez ces propos-là ou ces amalgames-là?
Mme Anglade : Moi, j'éviterais
à tout prix de faire ce type d'amalgame. J'éviterais à tout prix de faire ce
type d'amalgame là, surtout dans un contexte qui est aussi chargé émotivement,
et je pense qu'on est sur une pente glissante quand on fait ce genre de chose
là.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Comment vous interprétez la reconnaissance du racisme systémique par la nouvelle
conseillère du Secrétariat aux affaires autochtones, Anne Panasuk?
Mme Anglade : J'ai envie de
vous dire : Enfin, quelle bonne recrue au sein du gouvernement. Et j'espère
qu'elle va positivement influencer son gouvernement. Vous savez, pour être
capable de régler un problème, je n'ai pas cessé de le répéter, il faut être
capable de nommer un problème, il faut être capable de nommer les choses. Puis,
parfois, nommer les choses, là, c'est difficile, c'est difficile parce que ça
dérange, parce que ce n'est pas agréable, parce qu'on se sent... On a
l'impression qu'il y a des gens qui vont se sentir coupables, etc. Il faut
sortir de cette manière de penser là puis de se dire : Il n'y a personne
qui a tort ou a raison là-dedans, là. Il faut juste reconnaître qu'il y a un
phénomène qui existe, puis on va être capables de le régler ensemble.
Puis vous savez les conséquences de ne pas
le reconnaître, on l'a vu encore en matière de santé. On n'est même pas capables
d'avoir des données bien spécifiques pour la communauté autochtone parce qu'on
ne reconnaît pas que c'est systémique comme problème. Donc, conséquemment, on
ne peut même pas rassembler des données puis documenter la problématique. C'est
ça, l'enjeu de ne pas reconnaître le problème. Tu ne peux pas régler un
problème que tu ne reconnais pas.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
C'est une belle prise par...
Mme Anglade : Ah! bien,
moi, je lui souhaite d'influencer l'ensemble du gouvernement, à commencer par
les ministres qui ont travaillé sur la question du racisme, à commencer par le
premier ministre, puis de se dire encore une fois... Comme je dis, ce n'est pas
facile de nommer les choses, mais on n'a pas le choix si on veut les régler.
M. Bergeron (Patrice) :
Le gouvernement dont vous avez fait partie avait hésité avant de mettre sur
pied une commission qui aurait pu se pencher sur le racisme systémique,
finalement avait fait marche arrière. Je pense qu'il y avait eu tout un tollé.
Est-ce que, maintenant, ça serait le temps de relancer cet exercice-là?
Mme Anglade : Vous savez,
ce que je pense, d'abord et avant tout, puis le temps évolue, peut-être que la
situation actuelle aurait été... la situation est différente, mais je pense
surtout qu'il faut tendre la main à l'ensemble des Québécois là-dedans. Je
pense surtout qu'il faut tendre la main à tout le monde, que personne ne se
sente coupable d'une manière ou d'une autre, puis qu'on se dise : Bien,
voilà la situation, ça existe, le racisme systémique, reconnaissons-le puis
posons des gestes concrets par rapport à ça.
Le gouvernement a voulu poser des gestes
concrets par rapport au racisme. Ils ont fait des différentes mesures. Entre
vous puis moi, là, quand on a appris, aux crédits, qu'il y avait une personne
et demie qui travaillait là-dessus, on se dit bien qu'il n'y a pas grand-chose
qui a l'air d'avancer sur le dossier. Je pense qu'il devrait prendre ce
dossier-là très au sérieux et amener des mesures plus substantives, plutôt que
de faire une commission, amener des mesures plus substantives en reconnaissant
d'abord le problème.
M. Bergeron (Patrice) :
Le gouvernement avait déjà aussi ouvert la porte à la reconnaissance d'une
notion qui serait plus large, comme celle de la discrimination systémique.
Est-ce que ça serait, selon vous, un terrain d'entente? Parce que, là, on fait
de la sémantique, mais les mots ont un sens. Est-ce que, de se pencher sur la
discrimination systémique, ça ne serait pas une façon plus constructive de
faire avancer le débat pour que vous puissiez trouver un terrain d'entente
entre le gouvernement et les oppositions?
Mme Anglade : Bien, je
veux dire, tu nommes les choses où tu ne les nommes pas. Je veux dire, à un
moment donné, tu ne peux pas faire... tu ne peux pas tourner autour du pot
indéfiniment. Je pense que tu nommes les choses, puis je pense que c'est ce que
la conseillère du ministre, autochtone, fait aujourd'hui.
M. Larin (Vincent) : …comment
est-ce que vous qualifieriez ça, l'annonce qu'a faite M. Charrette hier?
Est-ce que ce sont des simulacres d'aires protégées?
Mme Anglade : Bien,
clairement. Je veux dire, regardez ce qui s'est passé à Anticosti, qu'il y ait
des coupes à blanc, moi, je trouve ça inconcevable. Je trouve ça inconcevable
qu'on est en train de prendre un joyau qu'on considère pertinent pour le
patrimoine de l'UNESCO puis de le saborder de cette manière-là, sans
considération, puis en essayant de jouer un peu à droite et à gauche, en
essayant de protéger une partie, pas une autre. Je trouve ça scandaleux, très
franchement.
M. Larin (Vincent) : Le
gouvernement tente d'atteindre ses cibles en termes d'aires protégées de façon
détournée?
Mme Anglade : Bien oui, la
réponse est oui à votre question, parce que je trouve que cet exemple-là
illustre tout le côté façade de la part du gouvernement lorsque l'on parle
d'environnement. C'est vraiment un côté façade. Ça, c'est un territoire, c'est
un joyau québécois qu'on a décidé de mettre parmi le patrimoine de l'UNESCO. C'était
tellement important que c'est dans cette direction-là qu'on allait. C'est le
même gouvernement, je rappelle, qui nous disait, à l'époque, qu'il faudrait
faire des forages à Anticosti.
M. Bossé (Olivier) : Sur les
bals de finissants, vous trouvez que c'est un bon compromis? De toute façon, on
est rendus à la mi-juillet, puis, bien, ils ne pourront pas vraiment en faire,
mais c'était pour leur donner l'impression qu'on était gentils avec eux?
Mme Anglade : Bien, j'ai une
pensée, pour ceux qui ont 17 et 18 ans aujourd'hui, par rapport à tout ça.
Je comprends qu'il faille respecter les règles de la Santé publique. J'aurais
souhaité que les règles arrivent plus tôt pour qu'il y ait moins de confusion
dans toute cette démarche-là, parce que c'est vrai qu'au 8 juillet les
écoles sont fermées depuis un certain temps. Maintenant, si ça peut amener un
baume sur le coeur de certains de nos finissants, bien, écoutez, tant mieux, on
va… mais j'aurais préféré que les communications soient plus claires.
M. Bélair-Cirino (Marco) : On
est capables de grandes choses au Québec. Vous ne pensez pas que les directions
d'école soient en mesure, ou encore des parents, puis des élèves, des finissants,
d'organiser des bals dans des cours d'école, avec un chapiteau, deux, trois
haut-parleurs, puis une fontaine de punch?
Mme Anglade : Bien, je l'ai vu
moi-même, avec mes enfants, quand les gens s'y mettent, ils décident de faire
des festivités... Maintenant, ça va être différent à chacun des endroits. Étant
donné que les écoles sont fermées, tu ne peux pas dire : Ah! bien, partout
au Québec, c'est ce qui va se passer. Non, je pense que ça va être laissé un
peu au bon vouloir des écoles à la fin.
Mme Gamache (Valérie) : Est-ce
que les écoles doivent se donner le mot, puis aller de l'avant, puis encourager
ces élèves-là, puis les soutenir?
Mme Anglade : Il y en a qui le
feront. Mais, je veux dire, on ne peut pas demander à tout le monde de le
faire. L'année a été particulièrement chargée pour tout le monde. On pense à
tout le corps professoral également, les enseignants, ceux qui les ont soutenus,
je veux dire, tout le monde est… Alors, je pense que chacun va vouloir y aller
de la meilleure façon, mais c'est vrai que, le 8 juillet, c'est loin. C'est
vrai qu'à un moment donné il y en a qui ont déjà prévu des vacances, il y en a
qui ont déjà prévu autre chose. Alors, c'est sûr que ça va être un peu plus
compliqué.
M. Bergeron (Patrice) :
Maintenant, les futurs époux et puis les noceurs, là, eux, ils doivent se poser
des questions quand ils voient ce qu'on accorde comme exceptions. Est-ce qu'il
n'y a pas, encore une fois, une contradiction?
Mme Anglade : Les futurs époux
et les noceurs, vous avez dit?
M. Bergeron (Patrice) : Oui, les
futurs époux et les noceurs.
Mme Anglade : Je voulais juste
comprendre bien le terme de «noceur», très bien, les noceurs.
M. Bergeron (Patrice) : Est-ce
qu'il n'y a pas une contradiction entre l'exception qui est autorisée pour les
finissants et puis ceux qui auraient voulu tenir une cérémonie de mariage avec
une certaine ampleur?
Mme Anglade : C'est sûr qu'il
peut y avoir une contradiction. Mais on s'entend que, là, on parle de beaucoup,
beaucoup d'élèves dans toutes les écoles du Québec. Alors, les noceurs en question,
je ne sais pas, en termes de dates, s'ils peuvent regarder leurs dates et y
accommoder le tout. Je comprends. Mais je comprends aussi qu'on essaie
d'encourager nos jeunes à célébrer un parcours qui a été particulièrement
difficile et chargé dans la dernière année.
M. Larin (Vincent) : Sur les
sondages, Mme Anglade… parce que vous avez dit… vous demandez au gouvernement
de rembourser les sondages, mais c'est le gouvernement qui les paie. Donc…
Mme Anglade : Avancez un peu. Est-ce
que vous me demandez si… Qu'est-ce que…
M. Larin (Vincent) : …parce
que vous demandez au gouvernement de rembourser les sondages, mais…
Mme Anglade : Alors, le gouvernement
fait des sondages, O.K., avec les deniers publics. Certains de ces sondages-là
sont clairement des sondages qui sont partisans. Ce sont des sondages qui ne
relèvent pas de l'intérêt public. On n'était pas en train de sonder à savoir… les
mesures sanitaires qui sont mises de l'avant. Dans certains des sondages, on
parle de sonder l'appréciation du ministre Untel ou du ministre Untel, O.K.? C'est
ça qu'on est en train de faire. Ça, ce sont des sondages qui sont partisans.
Alors, je demande à ce que le gouvernement
rende publics les sondages qu'il a commandés, et pour lesquels il a dépensé une
bonne fortune. Deuxièmement, les sondages qui devraient être partisans devraient
être remboursés par la CAQ. Si ce sont des sondages partisans, ça n'a rien à
voir avec ce que les contribuables devraient payer, absolument rien.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Est-ce qu'il devrait y avoir une enquête administrative là-dessus?
Mme Anglade : Moi, je pense
surtout qu'ils doivent les rendre publics, les sondages, et faire la seule
chose qui s'impose, c'est-à-dire rembourser ce qui est partisan.
M. Bélair-Cirino (Marco) : …les
sondages dans lesquels votre nom figurerait en vertu de la loi d'accès à
l'information?
Mme Anglade : Non. Moi, je
n'ai pas posé la question, non. Et, si mon équipe l'a fait, je ne suis vraiment
pas au courant.
Mme Côté (Claudie) : Si on
vous avait sondé sur la confiance que vous avez envers le ministre Fitzgibbon,
par exemple, vous auriez dit quoi?
Mme Anglade : J'aurais dit qu'il
y a un sérieux enjeu au niveau de l'éthique et qu'il est plus large que… Il y a
plusieurs questions qui restent en suspens, auxquelles le gouvernement ne veut
pas répondre. Il n'est pas à l'aise de répondre. On sait qu'il y a plusieurs personnes
à l'intérieur du gouvernement qui ne sont pas à l'aise présentement avec la situation
qui prévaut pour l'ancien ministre de l'Économie. C'est très clair. Ça se voit.
Vous n'avez qu'à être en période de questions pour le constater. Pardon?
Mme Côté (Claudie) : Vous
n'avez pas reçu le sondage par courriel?
Mme Anglade : Ah non!
M. Larin (Vincent) : Mais je
veux juste comprendre, Mme Anglade, parce qu'au MCE on nous répond que ce
sont, là, des données dont on a besoin pour mesurer l'efficacité des messages
puis la confiance envers les… Vous ne croyez pas à cette explication-là?
Mme Anglade : Non.
M. Larin (Vincent) : Vous
pensez que c'est une commande du bureau du premier ministre?
Mme Anglade : Bien, écoutez,
quand on demande si vous avez confiance en tel ministre, tel ministre ou tel
autre ministre, ça commence à devenir drôlement partisan comme approche, là. Ce
n'est pas des mesures… On ne demande pas : Le port du masque, comment
est-ce que vous l'appliquez, est-ce que vous l'appliquez régulièrement, est-ce
que c'est trop compliqué comme mesure? Ce n'est pas de ça dont on parle, là. On
parle de la confiance de la population envers un certain ministre, et c'est la
raison pour laquelle juste cette question-là me paraît extrêmement partisane,
et qu'il devrait y en avoir un certain nombre d'autres, j'imagine, questions.
Il devrait faire preuve de transparence. C'est un gouvernement qui ne cesse de
dire qu'il est transparent, mais qui n'agit pas quand c'est le temps d'être
transparent. Il n'agit pas. Il ne donne pas les informations. Vous ne les avez
pas, je ne les ai pas. Il est temps qu'il les donne.
M. Bergeron (Patrice) : Vous
parlez d'élus caquistes qui expriment leur malaise en Chambre sur la question
de M. Fitzgibbon. Qui sont ces élus caquistes qui, selon vous,
physiquement, expriment leur malaise, ou verbalement?
Mme Anglade : Non, non, je
vous invite à venir assister à la période de questions et vous allez vous
faire…
M. Bergeron (Patrice) : …à la
caméra, ils montrent seulement ceux qui parlent.
Mme Anglade : Mais venez… C'est
pour ça que je vous invite à assister à la période de questions, avec vos
noceurs et autres personnes que vous souhaitez amener.
La Modératrice
: On va
prendre les questions en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning.
Mme Anglade : Good morning, Cathy.
Mme Senay (Cathy) : What do you think it does change that Anne Panasuk, the special
advisor for missing children, Indigenous and Inuit children… that she would… systemic
racism?
Mme Anglade : I think it's great news. I think it's great news, because, finally,
somebody in this Government is
actually saying the truth. I mean, this is a problem, that the fact that they
don't recognize systemic racism, and the fact that she mentions it, I think,
hopefully, is a sign of a hope for this Government.
Mme Senay (Cathy) : How? Because, if you don't name it, but you put actions to move
forward…
Mme Anglade : Two things. You can't fix something that you don't name. You can't
fix the problem that you don't recognize. It's impossible. That's the engineer
in me. I mean, if you want to fix the problem, you have to identify the issue.
That's the first thing.
The second thing is there
are consequences of not doing that. When you say that they still act… a very
clear example of that is in the health care system. They're not tracking things
for the Indigenous community. What they do is they track things individually.
So you can't really understand if they're systemic… something that is systemic,
because it's individual by individual, it's isolated cases by isolated cases.
It doesn't work.
Mme Senay (Cathy) : No overview?
Mme Anglade : No overview. So that's a direct consequence of this approach. It
doesn't work. You will never get to fix a problem you don't identify.
Mme Fletcher (Raquel) : I wanted to go back to Bill 21 and the comments that Prime Minister Justin Trudeau made
yesterday. When we talked about Bill 21, and even under the Couillard Government, the argument was made that we
don't want to receive or give services with the face covered. The pandemic has
shown that the arguments that we made for that, the security issue, the lack of
communications, the issues around identity, well, they're not good arguments
anymore, because we've been working with masks for a year.
Mme Anglade : We have to be careful, because I don't think working with masks has
been an ideal situation either. I don't think, in terms of communications, the
situation has been ideal. We have to be… To me, we went through this pandemic,
and we still are in this pandemic, but I would be cautious saying :
Because we've been living with a mask, therefore this is something that should
be… that we don't recognize that there are issues associated with that as well.
So I would be cautious with that.
Mme Fletcher (Raquel) : Do you see that there are issues about security, there are issues
about…
Mme Anglade : Yes, you're right, the security question… I mean, there might be
other issues that are not as relevant. You're right in saying that. But, on the
other hand, I would argue that a lot of people, when they want to communicate,
we do realize that it's not an ideal situation. If you're teaching, you realize
that it's not an ideal situation. If you're a child in a class, you realize
that it's not ideal. So I would be cautious in trying to establish a direct
link, because we've done this, we know that now there's no issue.
Mme Fletcher (Raquel) : It seems like it's a lesser issue because…
Mme Anglade : Because we've been used to it. I understand that, but is it still
the ideal situation? Is it still the ideal society where we want to live? I
think people should be able to see each other and interact with each other.
M. Grillo (Matthew) : What are your thoughts on proms? Is it too little, too late…
Mme Anglade : It is late, because it should have been done sooner. There's no
question about that. On the other hand, I do understand the younger population
of 17 and 18, they want to celebrate. So some of them might be able to do so
anyway, because they're going to be able to organize themselves, but, again, I
would have hoped that it would have been sooner.
Mme Fletcher (Raquel) : And you're not concerned that it's an exception, that they're
making an exception for students, where they're not yet opening up other
events?
Mme Anglade : I understand. And I go back to what your colleague was saying about
people that are getting engaged. It is an exception, but it's an exception
that's touching every single region in Québec. It's an exception that's touching every single child that is…
young adult that is 17 and 18. And I can appreciate why we try to accommodate
this situation, honestly.
Mme Fletcher (Raquel) : Can you just say what your concern is about the polls that the Government…
Mme Anglade : The Government has
been conducting polls with public money, and it's fine to conduct polls when it
talks specifically about a pandemic. What is not acceptable is polling on
something that is really partisan. And what we've been looking at is that they've
been asking questions about trust regarding certain ministers. It has nothing
to do with the pandemic, nothing to do with the pandemic.
So, first question
we have for the Government is that they make those polls
public. They say they're transparent. Whenever we ask questions, they're not
transparent. So we want them to be transparent and provide the information that
were part of those polls. And, second, I would like them to reimburse the polls
that are partisan. I mean, it's not for the public to pay for polling for the
CAQ to know how well their ministers are faring.
La Modératrice
: Merci.
Mme Anglade : Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 28)