(Seize heures trois minutes)
Le Modérateur
: Alors,
bonjour, tout le monde. Bienvenue à ce point de presse du ministre responsable
des Affaires autochtones au sujet de la nomination d'une nouvelle conseillère
spéciale suite à l'adoption de la loi n° 79. M. le ministre.
M. Lafrenière : Oui. Merci
beaucoup, Mathieu. Bonjour. Je suis vraiment, vraiment... j'espère vous le
voyez dans mon visage, vraiment heureux de cette annonce aujourd'hui, non
seulement une annonce importante, mais je suis tellement bien entouré. Alors,
je suis désolé s'il y a des gens qui sont en avant de nous, d'autres à
l'arrière de nous, mais c'est la COVID qui le demande, alors on le fait de
cette façon-là. Mais vous devez comprendre qu'on est bien unis ensemble
aujourd'hui pour cette belle annonce.
Avec nous, le chef Mestapaneo...
Une voix
: ...
M. Lafrenière :
...Mestenapeo — excusez-moi, je vais le dire comme il faut avant la
fin de la journée — M. Guy, qui est avec nous aujourd'hui, alors,
de la communauté de Pakuashipi en Basse-Côte-Nord, avec son traducteur,
M. Gervais Malec, qui est avec nous. Merci d'être là. Les gens du conseil
de bande, on a plusieurs personnes du conseil de bande de Pakua Shipi qui sont
avec nous. Merci de vous être déplacés. Et on a le regroupement Awacak qui est
avec nous aussi, regroupement des familles d'enfants disparus, qui sont là.
Alors, M. Niquay, Mme Echaquan, merci d'avoir fait la route pour être
avec nous aujourd'hui.
Quand je vous disais qu'on est bien
entourés, on est bien entourés pour la mise en place du projet de loi... ce qui
était le projet de loi n° 79, qui est devenu la loi n° 79, qui a été
sanctionnée vendredi dernier. Et aujourd'hui on commence le travail. On a beaucoup
de travail à faire pour être en place, avec une direction de soutien aux
familles le 1er septembre.
Et pour commencer ça, moi, je voulais
commencer... bien commencer avec une conseillère spéciale qui va nous aider à
la mise en place de cette direction. Et c'est Mme Anne Panasuk, que j'ai
le plaisir de vous présenter aujourd'hui, qui va être notre conseillère
spéciale.
Je dois vous avouer qu'hier, quand j'ai
présenté mon choix au Regroupement des familles Awacak, ça ne s'invente pas
comme réaction, ça a été de la joie, des applaudissements, beaucoup d'émotion.
Les gens étaient très, très, très heureux. Et la raison pour laquelle j'ai
choisi Mme Panasuk, je veux lui permettre de venir terminer le travail
qu'elle avait fait, la conscientisation qu'elle nous a permis d'avoir au Québec,
en 2015, cette réalité qui existait, mais qui était peu connue.
Mme Panasuk nous a mis en plein visage ce côté sombre de notre histoire.
Et aujourd'hui, on est dans la phase action, on va donner des réponses aux
familles. Alors, je suis vraiment, vraiment très heureux.
Et bien entouré, je vous disais tout à
l'heure, on est entourés de sept membres des Premières Nations, qui sont avec
nous, et qui à eux seuls représentent 10 enfants disparus, 10 enfants
manquants. Et tout à l'heure on en parlait, avant de se déplacer devant vous, et
c'est impressionnant de savoir à quel point ça a touché plusieurs familles, ce
que ça a comme impact. Et c'est pour ça qu'on veut être au travail, on veut
être dans l'action, donc, avec Mme Panasuk qui va être ma conseillère
spéciale, qui va vraiment nous guider dans nos actions. J'ai entièrement
confiance dans sa rigueur, dans son travail et dans ses méthodes de recherche,
qui vont nous permettre de se surpasser pour donner réponse aux enfants. Alors,
merci d'être avec nous aujourd'hui.
Et sans plus tarder, je vais laisser la
place à ma conseillère spéciale, Mme Anne Panasuk. Merci beaucoup.
Mme Panasuk (Anne) : Je suis
très contente d'être ici, M. le ministre. Mais si vous me permettez,
j'essaierais de dire quelques mots en innu.
M. Lafrenière : Oui, allez-y.
Mme Panasuk (Anne) :
(S'exprime dans une langue autochtone). Et là, j'ai besoin de mon papier, parce
qu'il y a un mot difficile à dire, qui est : J'ai quelque chose à vous
demander. (S'exprime dans une langue autochtone). Le mot est difficile.
Ce que je viens de dire, c'est parce que
c'est important pour moi, c'est que je voudrais que les Premières Nations et en
premier lieu les gens dePakua Shipu, parce que tout a commencé là, qu'ils m'accordent leur
confiance pour ce travail que je vais faire, qui est en fait pour les aider.
C'est ce qu'on veut faire, aider les familles à trouver les réponses.
Moi, il y a sept ans, quand j'ai commencé
ce dossier-là... Moi, j'ai découvert ça. Les familles savaient qu'il y avait
des enfants qui avaient disparu. Mais il y a sept ans, moi, quand j'ai
découvert ça et que j'ai mis la lumière là-dessus, j'ai commencé avecPakua
Shipu, les neuf enfants dePakua Shipu, et je ne m'attendais pas à ce qu'ensuite les Attikameks
m'appellent et qu'ensuite il y ait des Anishnabe, ensuite des Cris à Eeyou.
Et je suis contente de voir que, depuis,
il y a une association qui s'est créée. Et c'est pour ça que Viviane Echaquan,
c'est très important pour moi, parce qu'il y a une association qui s'appelle
Awacak, les petits êtres de lumière, avec laquelle je vais travailler, une
association avec laquelle je vais travailler régulièrement pour trouver les
réponses.
Vous savez, moi, je suis une mère, je suis
une grand-mère, en plus d'être journaliste, bien sûr, et d'entendre ces
histoires d'enfants disparus, je ne pouvais pas m'empêcher d'essayer d'aider, depuis
sept ans, là, j'ai fait un, deux, trois reportages, un balado et tout ça, mais
de continuer à aider les familles à chercher des réponses. Parce que :
Qu'est-ce qui est arrivé à mon enfant? Est-ce qu'il est mort? On a trouvé qu'il
avait été adopté, qu'il n'était pas décédé. Des fois, on n'a pas d'avis de
décès, des fois, on n'a pas de certificat d'inhumation.
Et là on a donc frappé un mur.
L'association et moi, on a frappé un mur. On a besoin d'outils, et c'est ce que
je pense que la loi va nous donner, de bons outils pour ouvrir les archives
médicales, pour fouiller dans les archives religieuses, pour ouvrir la mémoire
des gens, peut-être, pour que les familles puissent enfin avoir une réponse à
leur question. Et vous savez, tout ça, là, c'est juste pour aider les familles
à retrouver une certaine dignité. C'est tout. Chef, est-ce que vous voulez
parler?
M. Mestenapeo (Guy) :
[Interprétation]
Je suis vraiment content d'être ici aujourd'hui, surtout l'invitation du
ministre Lafrenière et aussi la présence d'Anne Panasuk. Le travail qu'il va
faire, je suis content.
Moi aussi, je suis chef, je suis vraiment
touché par ces annonces, par les événements antérieurs aussi. J'ai deux de mes
frères qui sont dans le lot des enfants disparus.
Je suis content de la nomination d'Anne
pour qu'elle puisse faire... donner une lumière à nos familles. Parce que je
suis très content qu'une fois pour toutes la vraie vérité soit déterrée puis
grâce au travail d'Anne, qu'elle va faire. Parce que, là, on parle de
12 enfants qui sont disparus, de Pakua Shipu, sans compter les autres
communautés.
Je suis content que le ministre Lafrenière
se dote d'une bonne personne, d'une bonne conseillère pour trouver les vraies
réponses pour qu'on puisse donner la vérité. Puis je voudrais te remercier
personnellement, M. Lafrenière.
Le jour où qu'ils ont annoncé, au Canada,
la découverte de 215 corps des enfants, dans l'Ouest, moi, ça m'a vraiment
atterré, perturbé. La première réaction que j'ai eue, c'est : mes deux
frères et soeurs. Eux autres, là, ça m'a ravivé beaucoup de souvenirs.
Je suis très content que le travail qui va
se faire d'ici demain, avec l'association Awacak, avec Anne, avec le ministre,
avec tout le monde… C'est avec tout le monde qu'on va pouvoir faire des choses
merveilleuses. Je voudrais vous remercier encore une fois. On va continuer à
travailler ensemble pour savoir les vraies réponses. Merci beaucoup. Je suis
content d'être ici. Merci. [Fin de l'interprétation]
Mme Echaquan Niquay (Viviane) :
Kwe. (S'exprime dans une langue autochtone).
Merci beaucoup, Ian Lafrenière, que tu as
choisi Anne Panasuk.
(S'exprime dans une langue autochtone).
Ça fait longtemps que je te connais, que
tu as fait des démarches pour ma soeur, Lauréanna. On a fait des recherches. Ian,
Merci. Meegwetch.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup, tout le monde. Meegwetch. On va maintenant prendre les questions.
Fanny.
Mme Lévesque (Fanny) :
J'aimerais vous entendre, Mme Panasuk, sur votre nomination. Est-ce que
vous avez eu certaines hésitations à accepter ce poste-là de conseillère?
Mme Panasuk (Anne) : C'est
quitter le journalisme après 39 ans, hein, ce n'est pas évident. J'avais
pris ma retraite de Radio-Canada, mais je continuais à faire de la formation à Radio-Canada
puis j'étais mentor au Devoir. Ça fait que c'est surtout quitter... c'est
quitter le journalisme. Mais c'est tellement extraordinaire de pouvoir
poursuivre mon travail, là, je ne pouvais pas refuser. Je ne pouvais pas
refuser. D'avoir les outils, finalement, pour tenter de trouver les réponses
que les familles posent depuis des décennies, là... À moi, elles les posent
depuis sept ans, mais c'est des décennies qu'ils posent... Je ne pouvais pas
refuser ça, ce n'est pas possible. Ce n'est pas possible. Ma seule crainte, c'est
de ne pas pouvoir skier aussi souvent que je voudrais, mais c'est des problèmes
de riches.
Mme Lévesque (Fanny) :
Vous avez aidé dans les recherches de combien de familles, en tout et partout,
depuis sept ans?
Mme Panasuk (Anne) : Ah!
je ne sais pas, je n'ai pas... À Pakua Shipu, à ce moment-là, c'étaient
neuf enfants, on avait obtenu les procurations de huit familles. Mais, chez les
Attikameks, je ne les compte pas parce que j'ai fait plusieurs reportages. Je n'en
sais plus... Mais, vous savez, il suffit de tendre l'oreille. Et, dans les
trois communautés attimakeks que ce soit Manawan, Obedjiwan ou Wemotaci, il y a
des familles qui ont perdu des enfants. Alors, j'en ai aidé plusieurs,
évidemment, la famille Echaquan, la famille Ottawa, la famille Dubé. Je ne sais
pas, je n'ai pas compté le nombre d'enfants. Et après ça c'est les Anishnabe
qui se rajoutent, c'est les Cris à Eeyou. Alors, on est certain... On a entendu
les Naskapis dernièrement. Mais je n'ai pas fait de recherches pour eux, je ne
sais pas. Chez les Attikameks, on est rendus à 40 enfants qui sont
disparus, et il y en a d'autres sûrement. Et là j'apprends aujourd'hui que ce n'est
plus neuf enfants, à Pakua shipu, mais 12. J'apprends ça aujourd'hui.
Mme Lévesque (Fanny) : ...faire
connaître la vérité et aller chercher des réponses, vous vous attendez à aller
chercher quel type d'informations pour ces familles-là?
Mme Panasuk (Anne) : Bien,
d'abord, les archives médicales sont fermées, elles sont verrouillées pour
toutes sortes de raisons, là. Je ne sais pas si on veut revenir là-dessus, mais
elles sont verrouillées. Si bien que même quand un père est encore vivant et
qu'il cherche de l'information sur sa fille, bien, on ne trouve pas d'avis de
décès. Si on ne trouve pas d'avis de décès, on n'arrive pas à chercher non
plus... Évidemment, on ne sait pas de quoi l'enfant est mort, on ne peut pas
chercher son trajet, sa trajectoire. Des fois, on trouve des avis de décès et
on ne trouve pas de certificat d'inhumation. D'ailleurs, je pense qu'un peu
comme dans le cas des pensionnats il y a des enfants qui ont été enterrés sans
certificat d'inhumation. Je pense qu'il y a un modus operandi, là,
malheureusement.
Donc, d'abord les archives médicales, je
pense que c'est la première des choses. Est-ce que l'enfant est décédé? Si oui,
de quoi? Quel traitement a-t-il eu? Est-ce qu'on l'a bien soigné? Après ça, où
est-il? Où est-il? Bon. Mais il y a des enfants qui ne sont pas morts. On a
trouvé des enfants qui avaient été adoptés sans le consentement de leurs
parents. J'imagine que ça va se produire dans d'autres communautés. Donc, il
faut savoir où ils sont. Il y a des enfants qui avaient été déclarés morts et,
finalement, qui ne l'étaient pas, qu'on a retrouvés dans des foyers. On le sait,
avec Françoise Ruperthouse, beaucoup, vous le savez, avec
Françoise Ruperthouse. Mais il y a d'autres cas. Alors, d'abord ça.
Ensuite, les archives religieuses, pour
voir le rôle des Oblats là-dedans, certainement, qui prenaient des décisions
avec l'agent des Affaires indiennes. Ça, c'est différent, c'est du côté fédéral.
Mais il y a quand même des questions à poser aux Oblats, des questions à poser
aux hôpitaux : Quel était le processus? Pourquoi on ne donnait pas
d'information aux parents? Y avait-il un processus ou c'est tout simplement un
laxisme?
Alors, archives médicales, archives
religieuses et probablement la mémoire, aussi, de certaines personnes qui
vivent encore. On a de la difficulté, moi, en tout cas, dans ma recherche
journalistique, j'ai eu de la difficulté à trouver des gens qui étaient encore
vivants, qui avaient toute leur tête et qui avaient souvenir. Mais il y en a
certainement qui pourraient nous aiguiller pour répondre aux questions des
familles. Parce que, souvent, ils veulent savoir : Est-ce qu'on a bien
traité mon enfant, tu sais? Évidemment, ça, c'est difficile à prouver, à
chercher, mais on va essayer de trouver quand même comment ils ont été traités
dans les hôpitaux.
Mme Lévesque (Fanny) : Vous
avez parlé de questionner les Oblats, vous parlez qu'il y a possiblement des
enfants qui ont peut-être été enterrés sans certificat. Comment vous allez
essayer, peut-être, d'inclure ou d'aborder la question des pensionnats, même si
le projet de loi n'y va pas? Allez-vous, par un moyen certain, essayer
d'aborder cette question-là ou questionner s'il arrive un cas?
Mme Panasuk (Anne) : La loi ne
le prévoit pas. La loi ne le prévoit pas parce que, vraiment, les pensionnats
sont de juridiction fédérale. Je sais que les familles ne comprennent pas
toujours. Parce qu'il arrive que, dans la même famille, il y a un enfant qui
partait au pensionnat puis qui ne revenait pas puis il y a un enfant qui
partait à l'hôpital puis qui ne revenait pas.
Je comprends que les familles disent :
Mes enfants sont disparus dans les institutions. Malheureusement, la loi ne
peut pas couvrir la question des pensionnats. Mais je sais que le ministre
Lafrenière a des projets, probablement annoncés, pour la sécurisation des
cimetières, et autres, et un travail à faire avec le fédéral. Alors, ça, malheureusement,
pour le moment, on ne travaillera pas ça. On verra pour la suite des choses.
Mais je trouve qu'il y a un modus operandi :
le rôle des Oblats, l'inhumation, le manque de réponses aux parents. Et ça on
va essayer de… évidemment, la loi prévoit tout ça, la loi donne des pouvoirs
pour ouvrir les archives médicales, pour obliger certaines personnes à venir
témoigner.
Mme Lévesque (Fanny) :
…question. M. Lafrenière dit qu'il va vous donner, peut-être, d'autres
mandats. Il veut profiter de votre expertise. Est-ce qu'il y a déjà, vous, dans
votre vision, des endroits où le gouvernement a peut-être besoin plus de
conseils pour travailler?
Mme Panasuk (Anne) : Vous
voulez m'occuper. Non, mais vous voulez m'occuper. Écoutez, moi, j'ai une
expérience de journaliste, j'ai été à l'enquête, comme vous le savez, donc je
pense que j'ai une bonne expertise d'enquête. Mais j'ai aussi été anthropologue
et je pense que c'est ça qui me sauve. C'est ça qui me sauve parce que, dans
tout le travail qu'on va faire, il faut vraiment aller au rythme des familles.
Ça fait que j'ai beau, moi, dire : Il faudrait aller à telle, telle, telle
place, il faut aller aux places où les familles décident d'aller, là où les
familles veulent nous amener, où les nations veulent nous amener et à leur
rythme, à leur rythme.
Je parlais à la mère du chef, hier, Agnès
Poker, qui a perdu, justement, deux filles, et puis elle me disait :
Est-ce qu'il faut que je décide tout de suite ce que je veux? Je disais :
Non, non, non, prends le temps, il faut réfléchir. Et les familles peuvent
choisir des voies différentes, des communautés peuvent choisir des voies
différentes. Alors, il va falloir suivre, entendre ce qu'ils disent. Et ça,
c'est mon oreille d'anthropologue. Et après ça j'en parlerai au ministre
Lafrenière pour voir qu'est ce qu'on doit faire, le conseiller.
Mme Lévesque (Fanny) : ...un
détail plus technique. Mais donc, là, je comprends que vous quittez vos
fonctions actuelles de mentor.
Mme Panasuk (Anne) : Bien, oui.
J'ai averti Le Devoir, j'ai averti Le Devoir, hier. Marie-Andrée
Chouinard était bien triste de me perdre, mais, en même temps, elle comprend
que c'est pour une bonne cause. Je donnais la formation à Radio-Canada, aussi,
mais je les ai avertis qu'évidemment tout ça serait impossible, je n'aurai plus
le temps. Puis ce n'est pas possible, il y a des conflits d'intérêts.
Mme Lévesque (Fanny) :
J'aurais peut-être une question pour chef Mestenapeo, si vous voulez. Sans
aller dans les détails, là, mais si vous pouviez juste nous expliquer, vous
parlez d'un frère et d'une soeur, c'était à quelle époque, vous aviez quel âge.
M. Mestenapeo (Guy) :
[Interprétation]
C'était en 1970, 1971. Mes deux soeurs sont… [Fin de l'interprétation]
Mme Lévesque (Fanny) : C'est
deux soeurs?
M. Malec (Gervais) : Oui, c'est
deux soeurs.
Mme Lévesque (Fanny) : O.K. Merci.
Elles avaient quel âge environ?
M. Mestenapeo (Guy) :
[Interprétation]
Elles étaient très jeunes. [Fin de l'interprétation]
Mme Lévesque (Fanny) : Très
jeunes. Puis on comprend, donc, qu'elles ont été emmenées en dehors de
Pakua Shipu pour des traitements?
M. Mestenapeo (Guy) :
[Interprétation]
Ils les ont transférées vers Blanc-Sablon. [Fin de l'interprétation]
Mme Lévesque (Fanny) :
Blanc-Sablon, à l'hôpital?
M. Mestenapeo (Guy) :
[Interprétation]
Oui, à l'hôpital de Blanc-Sablon. [Fin de l'interprétation]
Mme Lévesque (Fanny) : Puis
aujourd'hui est-ce que vous eu des réponses? Est-ce que vous savez…
M. Mestenapeo (Guy) :
[Interprétation]
D'après ma mère, ce qu'elle m'a raconté, là, on n'a pas toutes eu nos réponses.
[Fin de l'interprétation]
M. Malec (Gervais) : D'après
sa mère. Juste pour être…
Mme Lévesque (Fanny) : Donc,
vous, vous ne savez pas personnellement qu'est-ce qui est arrivé?
M. Mestenapeo (Guy) :
[Interprétation]
Même aujourd'hui, encore, je n'ai pas encore toutes les réponses. J'ai beaucoup
de questionnement. [Fin de l'interprétation]
Mme Lévesque (Fanny) : Ni ou
elles sont enterrées, par exemple?
M. Mestenapeo (Guy) :
[Interprétation]
…là-dessus, on est un peu dans le néant. [Fin de l'interprétation]
Mme Lévesque (Fanny) : Quel
est votre espoir avec la création de…
M. Mestenapeo (Guy) :
[Interprétation]
Moi, je suis très content qu'Anne soit été nommée. Là, aujourd'hui, avec le
ministre, on va avoir des vraies réponses, maintenant, des vraies réponses. On
attend à avoir des réponses. [Fin de l'interprétation]
Mme Lévesque (Fanny) : Merci
beaucoup.
M. Lafrenière : Je vais me
permettre de rajouter un petit élément, vu que c'est un point de presse de
façon différente, en mode COVID un peu. Encore une fois, je veux remercier nos
invités. Meegwetch. (S'exprime dans une langue autochtone) Merci beaucoup, beaucoup
d'être ici aujourd'hui.
Pendant le projet de loi, travail merveilleux
qui a été fait avec les oppositions, on a entendu certains groupes qui sont
venus nous rencontrer et qui ont été très généreux. Et ce que vous voyez aujourd'hui,
c'est que ce n'est pas des chiffres. À chaque fois, on me demande, hein, il y a
combien d'enfants qui sont ciblés. Puis ce n'est pas des chiffres, c'est des
familles qui sont durement touchées, des familles qui ont vécu quelque chose
d'incroyable. Moi, comme père de deux jeunes filles de 11 ans,
13 ans, je ne peux pas m'imaginer, aujourd'hui, de ne pas savoir ce qui
est arrivé de mes enfants. Alors, on sera là pour donner des vraies réponses.
Je vais rebondir sur votre question. Je ne
peux pas me priver des services d'Anne Panasuk comme conseillère spéciale. S'il
y a d'autres dossiers sur lesquels elle peut m'aider, elle va être mise à
contribution. Et, oui, très prochainement, on va être en mesure d'avancer dans
le dossier des pensionnats autochtones parce qu'il y a eu plusieurs questions
qui ont été posées. Je continue ma réflexion avec les familles, les
communautés, mais, très prochainement, je serai en mesure de vous annoncer quelque
chose.
Je vous remercie beaucoup, tout le monde. Meegwetch,
encore. Bonne journée.
Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce
qu'on peut dire déjà, donc, qu'elle va être conseillère aussi pour la question
des pensionnats pour la suite ou vous avez...
M. Lafrenière : Ce n'est pas
limitatif.
Mme Lévesque (Fanny) : O.K.
M. Lafrenière : Je ne peux pas
être moins précis.
(Fin à 16 h 25)