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Point de presse de M. Ian Lafrenière, ministre responsable des Affaires autochtones

Version finale

Tuesday, June 8, 2021, 16 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Seize heures trois minutes)

Le Modérateur : Alors, bonjour, tout le monde. Bienvenue à ce point de presse du ministre responsable des Affaires autochtones au sujet de la nomination d'une nouvelle conseillère spéciale suite à l'adoption de la loi n° 79. M. le ministre.

M. Lafrenière : Oui. Merci beaucoup, Mathieu. Bonjour. Je suis vraiment, vraiment... j'espère vous le voyez dans mon visage, vraiment heureux de cette annonce aujourd'hui, non seulement une annonce importante, mais je suis tellement bien entouré. Alors, je suis désolé s'il y a des gens qui sont en avant de nous, d'autres à l'arrière de nous, mais c'est la COVID qui le demande, alors on le fait de cette façon-là. Mais vous devez comprendre qu'on est bien unis ensemble aujourd'hui pour cette belle annonce.

Avec nous, le chef Mestapaneo...

Une voix : ...

M. Lafrenière : ...Mestenapeo — excusez-moi, je vais le dire comme il faut avant la fin de la journée — M. Guy, qui est avec nous aujourd'hui, alors, de la communauté de Pakuashipi en Basse-Côte-Nord, avec son traducteur, M. Gervais Malec, qui est avec nous. Merci d'être là. Les gens du conseil de bande, on a plusieurs personnes du conseil de bande de Pakua Shipi qui sont avec nous. Merci de vous être déplacés. Et on a le regroupement Awacak qui est avec nous aussi, regroupement des familles d'enfants disparus, qui sont là. Alors, M. Niquay, Mme Echaquan, merci d'avoir fait la route pour être avec nous aujourd'hui.

Quand je vous disais qu'on est bien entourés, on est bien entourés pour la mise en place du projet de loi... ce qui était le projet de loi n° 79, qui est devenu la loi n° 79, qui a été sanctionnée vendredi dernier. Et aujourd'hui on commence le travail. On a beaucoup de travail à faire pour être en place, avec une direction de soutien aux familles le 1er septembre.

Et pour commencer ça, moi, je voulais commencer... bien commencer avec une conseillère spéciale qui va nous aider à la mise en place de cette direction. Et c'est Mme Anne Panasuk, que j'ai le plaisir de vous présenter aujourd'hui, qui va être notre conseillère spéciale.

Je dois vous avouer qu'hier, quand j'ai présenté mon choix au Regroupement des familles Awacak, ça ne s'invente pas comme réaction, ça a été de la joie, des applaudissements, beaucoup d'émotion. Les gens étaient très, très, très heureux. Et la raison pour laquelle j'ai choisi Mme Panasuk, je veux lui permettre de venir terminer le travail qu'elle avait fait, la conscientisation qu'elle nous a permis d'avoir au Québec, en 2015, cette réalité qui existait, mais qui était peu connue. Mme Panasuk nous a mis en plein visage ce côté sombre de notre histoire. Et aujourd'hui, on est dans la phase action, on va donner des réponses aux familles. Alors, je suis vraiment, vraiment très heureux.

Et bien entouré, je vous disais tout à l'heure, on est entourés de sept membres des Premières Nations, qui sont avec nous, et qui à eux seuls représentent 10 enfants disparus, 10 enfants manquants. Et tout à l'heure on en parlait, avant de se déplacer devant vous, et c'est impressionnant de savoir à quel point ça a touché plusieurs familles, ce que ça a comme impact. Et c'est pour ça qu'on veut être au travail, on veut être dans l'action, donc, avec Mme Panasuk qui va être ma conseillère spéciale, qui va vraiment nous guider dans nos actions. J'ai entièrement confiance dans sa rigueur, dans son travail et dans ses méthodes de recherche, qui vont nous permettre de se surpasser pour donner réponse aux enfants. Alors, merci d'être avec nous aujourd'hui.

Et sans plus tarder, je vais laisser la place à ma conseillère spéciale, Mme Anne Panasuk. Merci beaucoup.

Mme Panasuk (Anne) : Je suis très contente d'être ici, M. le ministre. Mais si vous me permettez, j'essaierais de dire quelques mots en innu.

M. Lafrenière : Oui, allez-y.

Mme Panasuk (Anne) : (S'exprime dans une langue autochtone). Et là, j'ai besoin de mon papier, parce qu'il y a un mot difficile à dire, qui est : J'ai quelque chose à vous demander. (S'exprime dans une langue autochtone). Le mot est difficile.

Ce que je viens de dire, c'est parce que c'est important pour moi, c'est que je voudrais que les Premières Nations et en premier lieu les gens dePakua Shipu, parce que tout a commencé là, qu'ils m'accordent leur confiance pour ce travail que je vais faire, qui est en fait pour les aider. C'est ce qu'on veut faire, aider les familles à trouver les réponses.

Moi, il y a sept ans, quand j'ai commencé ce dossier-là... Moi, j'ai découvert ça. Les familles savaient qu'il y avait des enfants qui avaient disparu. Mais il y a sept ans, moi, quand j'ai découvert ça et que j'ai mis la lumière là-dessus, j'ai commencé avecPakua Shipu, les neuf enfants dePakua Shipu, et je ne m'attendais pas à ce qu'ensuite les Attikameks m'appellent et qu'ensuite il y ait des Anishnabe, ensuite des Cris à Eeyou.

Et je suis contente de voir que, depuis, il y a une association qui s'est créée. Et c'est pour ça que Viviane Echaquan, c'est très important pour moi, parce qu'il y a une association qui s'appelle Awacak, les petits êtres de lumière, avec laquelle je vais travailler, une association avec laquelle je vais travailler régulièrement pour trouver les réponses.

Vous savez, moi, je suis une mère, je suis une grand-mère, en plus d'être journaliste, bien sûr, et d'entendre ces histoires d'enfants disparus, je ne pouvais pas m'empêcher d'essayer d'aider, depuis sept ans, là, j'ai fait un, deux, trois reportages, un balado et tout ça, mais de continuer à aider les familles à chercher des réponses. Parce que : Qu'est-ce qui est arrivé à mon enfant? Est-ce qu'il est mort? On a trouvé qu'il avait été adopté, qu'il n'était pas décédé. Des fois, on n'a pas d'avis de décès, des fois, on n'a pas de certificat d'inhumation.

Et là on a donc frappé un mur. L'association et moi, on a frappé un mur. On a besoin d'outils, et c'est ce que je pense que la loi va nous donner, de bons outils pour ouvrir les archives médicales, pour fouiller dans les archives religieuses, pour ouvrir la mémoire des gens, peut-être, pour que les familles puissent enfin avoir une réponse à leur question. Et vous savez, tout ça, là, c'est juste pour aider les familles à retrouver une certaine dignité. C'est tout. Chef, est-ce que vous voulez parler?

M. Mestenapeo (Guy) : [Interprétation] Je suis vraiment content d'être ici aujourd'hui, surtout l'invitation du ministre Lafrenière et aussi la présence d'Anne Panasuk. Le travail qu'il va faire, je suis content.

Moi aussi, je suis chef, je suis vraiment touché par ces annonces, par les événements antérieurs aussi. J'ai deux de mes frères qui sont dans le lot des enfants disparus.

Je suis content de la nomination d'Anne pour qu'elle puisse faire... donner une lumière à nos familles. Parce que je suis très content qu'une fois pour toutes la vraie vérité soit déterrée puis grâce au travail d'Anne, qu'elle va faire. Parce que, là, on parle de 12 enfants qui sont disparus, de Pakua Shipu, sans compter les autres communautés.

Je suis content que le ministre Lafrenière se dote d'une bonne personne, d'une bonne conseillère pour trouver les vraies réponses pour qu'on puisse donner la vérité. Puis je voudrais te remercier personnellement, M. Lafrenière.

Le jour où qu'ils ont annoncé, au Canada, la découverte de 215 corps des enfants, dans l'Ouest, moi, ça m'a vraiment atterré, perturbé. La première réaction que j'ai eue, c'est : mes deux frères et soeurs. Eux autres, là, ça m'a ravivé beaucoup de souvenirs.

Je suis très content que le travail qui va se faire d'ici demain, avec l'association Awacak, avec Anne, avec le ministre, avec tout le monde… C'est avec tout le monde qu'on va pouvoir faire des choses merveilleuses. Je voudrais vous remercier encore une fois. On va continuer à travailler ensemble pour savoir les vraies réponses. Merci beaucoup. Je suis content d'être ici. Merci. [Fin de l'interprétation]

Mme Echaquan Niquay (Viviane) : Kwe. (S'exprime dans une langue autochtone).

Merci beaucoup, Ian Lafrenière, que tu as choisi Anne Panasuk.

(S'exprime dans une langue autochtone).

Ça fait longtemps que je te connais, que tu as fait des démarches pour ma soeur, Lauréanna. On a fait des recherches. Ian, Merci. Meegwetch.

Le Modérateur : Merci beaucoup, tout le monde. Meegwetch. On va maintenant prendre les questions. Fanny.

Mme Lévesque (Fanny) : J'aimerais vous entendre, Mme Panasuk, sur votre nomination. Est-ce que vous avez eu certaines hésitations à accepter ce poste-là de conseillère?

Mme Panasuk (Anne) : C'est quitter le journalisme après 39 ans, hein, ce n'est pas évident. J'avais pris ma retraite de Radio-Canada, mais je continuais à faire de la formation à Radio-Canada puis j'étais mentor au Devoir. Ça fait que c'est surtout quitter... c'est quitter le journalisme. Mais c'est tellement extraordinaire de pouvoir poursuivre mon travail, là, je ne pouvais pas refuser. Je ne pouvais pas refuser. D'avoir les outils, finalement, pour tenter de trouver les réponses que les familles posent depuis des décennies, là... À moi, elles les posent depuis sept ans, mais c'est des décennies qu'ils posent... Je ne pouvais pas refuser ça, ce n'est pas possible. Ce n'est pas possible. Ma seule crainte, c'est de ne pas pouvoir skier aussi souvent que je voudrais, mais c'est des problèmes de riches.

Mme Lévesque (Fanny) : Vous avez aidé dans les recherches de combien de familles, en tout et partout, depuis sept ans?

Mme Panasuk (Anne) : Ah! je ne sais pas, je n'ai pas... À Pakua Shipu, à ce moment-là, c'étaient neuf enfants, on avait obtenu les procurations de huit familles. Mais, chez les Attikameks, je ne les compte pas parce que j'ai fait plusieurs reportages. Je n'en sais plus... Mais, vous savez, il suffit de tendre l'oreille. Et, dans les trois communautés attimakeks que ce soit Manawan, Obedjiwan ou Wemotaci, il y a des familles qui ont perdu des enfants. Alors, j'en ai aidé plusieurs, évidemment, la famille Echaquan, la famille Ottawa, la famille Dubé. Je ne sais pas, je n'ai pas compté le nombre d'enfants. Et après ça c'est les Anishnabe qui se rajoutent, c'est les Cris à Eeyou. Alors, on est certain... On a entendu les Naskapis dernièrement. Mais je n'ai pas fait de recherches pour eux, je ne sais pas. Chez les Attikameks, on est rendus à 40 enfants qui sont disparus, et il y en a d'autres sûrement. Et là j'apprends aujourd'hui que ce n'est plus neuf enfants, à Pakua shipu, mais 12. J'apprends ça aujourd'hui.

Mme Lévesque (Fanny) : ...faire connaître la vérité et aller chercher des réponses, vous vous attendez à aller chercher quel type d'informations pour ces familles-là?

Mme Panasuk (Anne) : Bien, d'abord, les archives médicales sont fermées, elles sont verrouillées pour toutes sortes de raisons, là. Je ne sais pas si on veut revenir là-dessus, mais elles sont verrouillées. Si bien que même quand un père est encore vivant et qu'il cherche de l'information sur sa fille, bien, on ne trouve pas d'avis de décès. Si on ne trouve pas d'avis de décès, on n'arrive pas à chercher non plus... Évidemment, on ne sait pas de quoi l'enfant est mort, on ne peut pas chercher son trajet, sa trajectoire. Des fois, on trouve des avis de décès et on ne trouve pas de certificat d'inhumation. D'ailleurs, je pense qu'un peu comme dans le cas des pensionnats il y a des enfants qui ont été enterrés sans certificat d'inhumation. Je pense qu'il y a un modus operandi, là, malheureusement.

Donc, d'abord les archives médicales, je pense que c'est la première des choses. Est-ce que l'enfant est décédé? Si oui, de quoi? Quel traitement a-t-il eu? Est-ce qu'on l'a bien soigné? Après ça, où est-il? Où est-il? Bon. Mais il y a des enfants qui ne sont pas morts. On a trouvé des enfants qui avaient été adoptés sans le consentement de leurs parents. J'imagine que ça va se produire dans d'autres communautés. Donc, il faut savoir où ils sont. Il y a des enfants qui avaient été déclarés morts et, finalement, qui ne l'étaient pas, qu'on a retrouvés dans des foyers. On le sait, avec Françoise Ruperthouse, beaucoup, vous le savez, avec Françoise Ruperthouse. Mais il y a d'autres cas. Alors, d'abord ça.

Ensuite, les archives religieuses, pour voir le rôle des Oblats là-dedans, certainement, qui prenaient des décisions avec l'agent des Affaires indiennes. Ça, c'est différent, c'est du côté fédéral. Mais il y a quand même des questions à poser aux Oblats, des questions à poser aux hôpitaux : Quel était le processus? Pourquoi on ne donnait pas d'information aux parents? Y avait-il un processus ou c'est tout simplement un laxisme?

Alors, archives médicales, archives religieuses et probablement la mémoire, aussi, de certaines personnes qui vivent encore. On a de la difficulté, moi, en tout cas, dans ma recherche journalistique, j'ai eu de la difficulté à trouver des gens qui étaient encore vivants, qui avaient toute leur tête et qui avaient souvenir. Mais il y en a certainement qui pourraient nous aiguiller pour répondre aux questions des familles. Parce que, souvent, ils veulent savoir : Est-ce qu'on a bien traité mon enfant, tu sais? Évidemment, ça, c'est difficile à prouver, à chercher, mais on va essayer de trouver quand même comment ils ont été traités dans les hôpitaux.

Mme Lévesque (Fanny) : Vous avez parlé de questionner les Oblats, vous parlez qu'il y a possiblement des enfants qui ont peut-être été enterrés sans certificat. Comment vous allez essayer, peut-être, d'inclure ou d'aborder la question des pensionnats, même si le projet de loi n'y va pas? Allez-vous, par un moyen certain, essayer d'aborder cette question-là ou questionner s'il arrive un cas?

Mme Panasuk (Anne) : La loi ne le prévoit pas. La loi ne le prévoit pas parce que, vraiment, les pensionnats sont de juridiction fédérale. Je sais que les familles ne comprennent pas toujours. Parce qu'il arrive que, dans la même famille, il y a un enfant qui partait au pensionnat puis qui ne revenait pas puis il y a un enfant qui partait à l'hôpital puis qui ne revenait pas.

Je comprends que les familles disent : Mes enfants sont disparus dans les institutions. Malheureusement, la loi ne peut pas couvrir la question des pensionnats. Mais je sais que le ministre Lafrenière a des projets, probablement annoncés, pour la sécurisation des cimetières, et autres, et un travail à faire avec le fédéral. Alors, ça, malheureusement, pour le moment, on ne travaillera pas ça. On verra pour la suite des choses.

Mais je trouve qu'il y a un modus operandi : le rôle des Oblats, l'inhumation, le manque de réponses aux parents. Et ça on va essayer de… évidemment, la loi prévoit tout ça, la loi donne des pouvoirs pour ouvrir les archives médicales, pour obliger certaines personnes à venir témoigner.

Mme Lévesque (Fanny) : …question. M. Lafrenière dit qu'il va vous donner, peut-être, d'autres mandats. Il veut profiter de votre expertise. Est-ce qu'il y a déjà, vous, dans votre vision, des endroits où le gouvernement a peut-être besoin plus de conseils pour travailler?

Mme Panasuk (Anne) : Vous voulez m'occuper. Non, mais vous voulez m'occuper. Écoutez, moi, j'ai une expérience de journaliste, j'ai été à l'enquête, comme vous le savez, donc je pense que j'ai une bonne expertise d'enquête. Mais j'ai aussi été anthropologue et je pense que c'est ça qui me sauve. C'est ça qui me sauve parce que, dans tout le travail qu'on va faire, il faut vraiment aller au rythme des familles. Ça fait que j'ai beau, moi, dire : Il faudrait aller à telle, telle, telle place, il faut aller aux places où les familles décident d'aller, là où les familles veulent nous amener, où les nations veulent nous amener et à leur rythme, à leur rythme.

Je parlais à la mère du chef, hier, Agnès Poker, qui a perdu, justement, deux filles, et puis elle me disait : Est-ce qu'il faut que je décide tout de suite ce que je veux? Je disais : Non, non, non, prends le temps, il faut réfléchir. Et les familles peuvent choisir des voies différentes, des communautés peuvent choisir des voies différentes. Alors, il va falloir suivre, entendre ce qu'ils disent. Et ça, c'est mon oreille d'anthropologue. Et après ça j'en parlerai au ministre Lafrenière pour voir qu'est ce qu'on doit faire, le conseiller.

Mme Lévesque (Fanny) : ...un détail plus technique. Mais donc, là, je comprends que vous quittez vos fonctions actuelles de mentor.

Mme Panasuk (Anne) : Bien, oui. J'ai averti Le Devoir, j'ai averti Le Devoir, hier. Marie-Andrée Chouinard était bien triste de me perdre, mais, en même temps, elle comprend que c'est pour une bonne cause. Je donnais la formation à Radio-Canada, aussi, mais je les ai avertis qu'évidemment tout ça serait impossible, je n'aurai plus le temps. Puis ce n'est pas possible, il y a des conflits d'intérêts.

Mme Lévesque (Fanny) : J'aurais peut-être une question pour chef Mestenapeo, si vous voulez. Sans aller dans les détails, là, mais si vous pouviez juste nous expliquer, vous parlez d'un frère et d'une soeur, c'était à quelle époque, vous aviez quel âge.

M. Mestenapeo (Guy) : [Interprétation] C'était en 1970, 1971. Mes deux soeurs sont… [Fin de l'interprétation]

Mme Lévesque (Fanny) : C'est deux soeurs?

M. Malec (Gervais) : Oui, c'est deux soeurs.

Mme Lévesque (Fanny) : O.K. Merci. Elles avaient quel âge environ?

M. Mestenapeo (Guy) : [Interprétation] Elles étaient très jeunes. [Fin de l'interprétation]

Mme Lévesque (Fanny) : Très jeunes. Puis on comprend, donc, qu'elles ont été emmenées en dehors de Pakua Shipu pour des traitements?

M. Mestenapeo (Guy) : [Interprétation] Ils les ont transférées vers Blanc-Sablon. [Fin de l'interprétation]

Mme Lévesque (Fanny) : Blanc-Sablon, à l'hôpital?

M. Mestenapeo (Guy) : [Interprétation] Oui, à l'hôpital de Blanc-Sablon. [Fin de l'interprétation]

Mme Lévesque (Fanny) : Puis aujourd'hui est-ce que vous eu des réponses? Est-ce que vous savez…

M. Mestenapeo (Guy) : [Interprétation] D'après ma mère, ce qu'elle m'a raconté, là, on n'a pas toutes eu nos réponses. [Fin de l'interprétation]

M. Malec (Gervais) : D'après sa mère. Juste pour être…

Mme Lévesque (Fanny) : Donc, vous, vous ne savez pas personnellement qu'est-ce qui est arrivé?

M. Mestenapeo (Guy) : [Interprétation] Même aujourd'hui, encore, je n'ai pas encore toutes les réponses. J'ai beaucoup de questionnement. [Fin de l'interprétation]

Mme Lévesque (Fanny) : Ni ou elles sont enterrées, par exemple?

M. Mestenapeo (Guy) : [Interprétation] …là-dessus, on est un peu dans le néant. [Fin de l'interprétation]

Mme Lévesque (Fanny) : Quel est votre espoir avec la création de…

M. Mestenapeo (Guy) : [Interprétation] Moi, je suis très content qu'Anne soit été nommée. Là, aujourd'hui, avec le ministre, on va avoir des vraies réponses, maintenant, des vraies réponses. On attend à avoir des réponses. [Fin de l'interprétation]

Mme Lévesque (Fanny) : Merci beaucoup.

M. Lafrenière : Je vais me permettre de rajouter un petit élément, vu que c'est un point de presse de façon différente, en mode COVID un peu. Encore une fois, je veux remercier nos invités. Meegwetch. (S'exprime dans une langue autochtone) Merci beaucoup, beaucoup d'être ici aujourd'hui.

Pendant le projet de loi, travail merveilleux qui a été fait avec les oppositions, on a entendu certains groupes qui sont venus nous rencontrer et qui ont été très généreux. Et ce que vous voyez aujourd'hui, c'est que ce n'est pas des chiffres. À chaque fois, on me demande, hein, il y a combien d'enfants qui sont ciblés. Puis ce n'est pas des chiffres, c'est des familles qui sont durement touchées, des familles qui ont vécu quelque chose d'incroyable. Moi, comme père de deux jeunes filles de 11 ans, 13 ans, je ne peux pas m'imaginer, aujourd'hui, de ne pas savoir ce qui est arrivé de mes enfants. Alors, on sera là pour donner des vraies réponses.

Je vais rebondir sur votre question. Je ne peux pas me priver des services d'Anne Panasuk comme conseillère spéciale. S'il y a d'autres dossiers sur lesquels elle peut m'aider, elle va être mise à contribution. Et, oui, très prochainement, on va être en mesure d'avancer dans le dossier des pensionnats autochtones parce qu'il y a eu plusieurs questions qui ont été posées. Je continue ma réflexion avec les familles, les communautés, mais, très prochainement, je serai en mesure de vous annoncer quelque chose.

Je vous remercie beaucoup, tout le monde. Meegwetch, encore. Bonne journée.

Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce qu'on peut dire déjà, donc, qu'elle va être conseillère aussi pour la question des pensionnats pour la suite ou vous avez...

M. Lafrenière : Ce n'est pas limitatif.

Mme Lévesque (Fanny) : O.K.

M. Lafrenière : Je ne peux pas être moins précis.

(Fin à 16 h 25)

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