(Onze heures vingt-neuf minutes)
M. Carmant : Bonjour à tous et
à toutes. Je suis heureux d'être avec vous ce matin pour vous donner les
détails d'une mesure qui aura des effets directs sur la qualité de vie des
enfants hébergés sous la Loi de la protection de la jeunesse.
Aujourd'hui, j'annonce un investissement
de 10 millions de dollars par année, récurrent, qui permettra d'améliorer
les services de soutien clinique aux familles d'accueil. Ces ressources, vous
le savez, sont essentielles. Actuellement, le Québec compte près de 10 000 places
en famille d'accueil, dans 6 000 familles réparties à travers le
Québec, qui oeuvrent pour le bien-être et la stabilité des enfants dans le
besoin. La hausse constante des signalements des dernières années ainsi que les
efforts qu'on a faits pour augmenter les évaluations et diminuer les listes
d'attente ont augmenté les besoins pour des familles d'accueil, et plusieurs de
ces enfants sont… doivent aller dans certaines familles.
En juillet 2020, l'annonce d'un
investissement de 90 millions pour le rehaussement de plusieurs services
destinés aux jeunes en difficulté et leurs familles n'a ajouté que 25 postes
dans le soutien clinique pour les familles d'accueil. Nous venons aujourd'hui
d'augmenter de façon significative l'aide apportée aux gens qui se dédient à
ces enfants.
L'investissement de 10 millions vise
trois priorités : premièrement, augmenter d'une centaine le nombre de
postes de soutien aux familles d'accueil, bonifier les services rendus aux
jeunes hébergés et aussi améliorer l'attraction et la rétention des familles
d'accueil partout au Québec.
La nécessité de ce soutien aux familles
d'accueil a également été soulevée par la Commission spéciale sur les droits
des enfants et la protection de la jeunesse. Notre gouvernement s'est engagé à
ce que le rapport de la commission fasse l'objet d'un suivi rigoureux, et c'est
pourquoi le premier ministre m'a donné le mandat de mettre sur pied un groupe
d'action interministériel pour assurer la mise en oeuvre des nombreuses
recommandations. Plusieurs actions ont été posées au cours des deux dernières
années, et nous allons intensifier nos efforts afin de faire plus pour nos
enfants les plus vulnérables.
J'en profite d'ailleurs pour mentionner
qu'on recherche un plus grand nombre de familles d'accueil dans plusieurs
régions du Québec. Si vous souhaitez faire une place au sein de votre famille
pour des enfants qui pourront bénéficier d'un milieu de vie sécuritaire et
bienveillant, où ils pourront mieux s'épanouir, je vous invite à communiquer à
votre CISSS ou à votre CIUSSS de votre région pour connaître les besoins au
sein de votre communauté. Les enfants confiés à des familles d'accueil ont des
besoins particuliers et portent parfois en eux des bagages empreints de
négligence et de maltraitance. Accueillir un enfant de manière bienveillante et
lui offrir le soutien nécessaire à son mieux-être et à son épanouissement est
un don de soi extraordinaire. Je tiens à témoigner à ces familles toute ma
reconnaissance et toute mon admiration. Merci.
La Modératrice
: Merci,
M. le ministre. On va passer à la période des questions. Français, ensuite
anglais, une question, une sous-question, s'il vous plaît.
M. Laforest (Alain) : M.
Carmant, est-ce que vous êtes à l'aise de siéger avec Pierre Fitzgibbon
actuellement?
M. Carmant : Écoutez, le
premier ministre va faire une sortie à 13 heures, et je lui laisse la
prérogative de répondre en premier.
M. Laforest (Alain) : …ligne
officielle, là. Pierre Fitzgibbon, vous le connaissez depuis longtemps, vous
étiez avec lui quand vous avez formé la Coalition avenir Québec. Vous êtes
engagé, vous êtes dédié à la politique, là, on le sent très bien, avec les
annonces que vous faites ce matin. Moi, je vous demande : Personnellement
êtes-vous à l'aise qu'un de vos collègues ne respecte pas le code d'éthique?
M. Carmant : Bien, moi, je
pense que c'est le premier ministre qui doit être le premier à s'exprimer sur
le sujet, et je vais lui laisser la parole. Il donne son point de presse à 13 heures.
Merci.
M. Larin (Vincent) : Est-ce
que tous les députés devraient se conformer au code d'éthique?
M. Carmant : Écoutez, comme je
vous dis, le premier ministre va donner sa… son impression. Je n'ai pas lu le
rapport de la Commissaire à l'éthique, donc je vais garder
la place pour le premier ministre cet après-midi.
Des voix : …
M. Carmant : Excusez-moi?
M. Denis (Maxime) : Selon vos
valeurs, selon vous, est-ce qu'un député, est-ce qu'un élu à l'Assemblée
nationale doit se fier au code d'éthique, doit respecter le code d'éthique?
M. Carmant : Le code d'éthique
est là, et il faut que le premier ministre donne son opinion sur les
commentaires qui ont été faits par la Commissaire à l'éthique.
M. Laforest (Alain) : Vous,
seriez-vous prêt à enfreindre le code d'éthique?
M. Carmant : Je ne pense pas que
ce soit mon intention d'enfreindre le code d'éthique.
M. Denis (Maxime) : Sur les
bals, M. Carmant, la santé mentale de nos jeunes, qu'est-ce que vous
pensez, là, de la Santé publique qui danse? Une journée, on dit qu'on analyse,
l'autre journée, on dit : Non, non, il n'y en aura pas. Puis là, encore
aujourd'hui : Ah! bien, peut-être qu'il va y en avoir, des bals, on ne le
sait pas trop, là, comment on encadre ça. Qu'est-ce qu'on fait avec nos jeunes?
On les gère comment? Quel message qu'on envoie aux jeunes du Québec en ce
moment?
M. Carmant : Bien, je pense
que le message que notre gouvernement envoie, c'est qu'il faut faire quelque
chose pour reconnaître les efforts qu'ils ont faits au cours de la dernière
année et les aider à célébrer leur réussite scolaire. Maintenant, il faut être
quand même prudent, un bal en bonne et due forme, ça peut être un événement
superpropagateur, là, on a de la musique, on de l'alcool, on a du chant, on a
de la danse, on a des échanges entre deux individus qui ne sont pas
nécessairement bien protégés. Donc, nous, on suit les consignes de la Santé
publique. On leur a demandé de retourner faire leurs devoirs et voir comment
les jeunes peuvent célébrer de façon sécuritaire.
M. Laforest (Alain) : Mais croyez-vous
qu'on pourrait organiser quelque chose? Parce qu'on le sait, le bal, c'est
marquant dans une vie, là, pour plusieurs jeunes. Est-ce qu'il y a moyen
d'organiser quelque chose de sécuritaire ou vous croyez qu'on doit mettre ça de
côté? Ne pas aller au bal, est-ce que ça a un impact dans le développement de
l'enfant? C'est un deuil qu'il faut faire, là, quand on ne va pas à son bal.
M. Carmant : Bien, je pense
qu'il y a toujours moyen de pouvoir le retarder, mais je pense qu'il faut faire
quelque chose pour célébrer leur réussite scolaire, la fin de leur secondaire.
On a des événements qui permettent d'avoir… plus grandes personnes à
l'extérieur. Il faut un petit peu… On a demandé à la Santé publique de
réfléchir au sujet et de nous revenir avec une solution.
M. Laforest (Alain) : ...de
revoir si on ne pourrait pas tenir quelque chose, style un bal masqué
extérieur.
M. Carmant : Ça pourrait être
une option, mais, encore une fois, comme je vous dis, il faut faire attention
parce qu'un regroupement, surtout à l'intérieur, effectivement, pourrait avoir
des effets très néfastes, là, sur l'évolution de la pandémie, là.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que ça va avoir un effet... parce que vous parlez de santé mentale aujourd'hui,
vous investissez, est-ce que ça peut avoir un impact sur le développement des
jeunes, tout ce qu'on a vécu depuis un an et demi, particulièrement le fait de
ne pas être capable de marquer les étapes importantes?
M. Carmant : Alors, c'est sûr
que tout ce qu'on a vécu au cours des derniers mois, ça a un impact sur la
santé mentale de nos jeunes. Il faut leur donner des moyens de s'exprimer, des
moyens de s'en sortir, mais je pense que le déconfinement qu'on est en train de
faire… Puis il ne faut pas… Il faut mentionner également qu'on a fait quand
même beaucoup d'efforts pour les garder à l'école, là. À travers le Canada, à
travers le monde, je pense qu'on peut être très fiers de tous les efforts qu'on
a faits pour les garder à l'école justement en pensant à leur santé mentale.
Mais, oui, je pense que cet été, il faut leur permettre de faire des activités
sportives, il faut leur permettre de célébrer la fin de leur secondaire d'une
façon sécuritaire pour un groupe qui sera autour de… entre
200 et 300, dépendamment de la taille de l'école, évidemment. Mais
c'est pour ça, je pense, que M. Arruda a dit ce matin qu'il allait se remettre
sur la table de travail.
La Modératrice
:
D'autres questions? Anglais?
Une voix
: Non.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Passez une belle journée.
(Fin à 11 h 36)