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Point de presse de M. Martin Ouellet, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de finances

Version finale

Tuesday, May 25, 2021, 10 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures une minute)

La Modératrice : Bonjour, bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Alors, ce matin, M. Martin Ouellet, notre leader parlementaire ainsi que porte-parole en matière de finances et sécurité publique. Il sera suivi de Paul St-Pierre Plamondon, le chef du Parti québécois. La parole est à vous.

M. Ouellet : Bon matin à tous. Ce matin, j'aimerais revenir sur une demande que notre chef parlementaire a faite la semaine passée, Pascal Bérubé, à savoir de rendre publics les différents sondages qui ont été commandés par le gouvernement de la CAQ pendant la dernière année.

On apprenait dans les médias que, depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement a investi tout de près de 600 000 $ en sondages et on se rend compte que 90 % de ces sondages-là ont eu lieu pendant la pandémie. Donc, on ne remet pas en question la volonté d'un gouvernement de connaître les intentions des Québécois ou les humeurs des Québécois quant à la gestion de la crise, mais on questionne assurément le contenu de certains sondages considérant qu'il y aurait pu, à la limite, avoir des questions plus politiques qui ont été, effectivement, glissées à l'intérieur de ces sondages-là. Pas plus tard qu'en fin de semaine on apprenait effectivement que le gouvernement a aussi sondé l'intérêt des Québécois et Québécoises sur ses différentes intentions par rapport au dépôt du projet de loi sur la langue française.

Donc, en matière de transparence et pour être certain que les Québécois et Québécoises ont payé pour la chose juste, c'est-à-dire de connaître l'intensité et les questions des sondages, c'est pour ça qu'on redemande ce matin, ici, à l'Assemblée nationale, que le gouvernement de la CAQ rende disponible l'ensemble des sondages qui ont été faits pendant la pandémie pour qu'on puisse évaluer assurément la teneur des questions et surtout qu'on puisse comprendre l'évolution de l'humeur des Québécois et Québécoises au-delà et pendant, surtout, cette crise.

Deuxième point important, aujourd'hui, que j'aimerais attirer votre attention, à 10 heures sera déposé le livre vert des réalités policières. Donc, évidemment, on va suivre ça de près. On attend le dépôt. Je serai disponible pour commenter suite au dépôt du premier livre vert. Évidemment, la réalité policière touche l'ensemble de la sphère québécoise. Plusieurs événements ont eu lieu dans les dernières années.

Donc, on attend ce rapport-là avec, on l'espère, beaucoup de recommandations et surtout une volonté de la vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique d'aller de l'avant rapidement pour adopter les correctifs qui sont, à la lumière de ce qui sera dans le rapport, assurément, des choses à améliorer le plus rapidement possible. Donc, sur ce, je cède la parole à mon chef, M. Paul St-Pierre Plamondon.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci, Martin. Bon retour à tous. Parlant de sondages, on apprenait, justement, dans la foulée des 600 000 $ de sondages dépensés, que, dans le sondage commandé par la CAQ pour déterminer quelles mesures feraient partie du projet de loi n° 96, 47 % des Québécois se disent en faveur de la loi 101 au cégep. Ça fait beaucoup d'extrémistes, ça. Ça fait du Québec un lieu dangereux, si on s'en tient à la définition d'extrémiste utilisée par le premier ministre.

Maintenant, nous, notre position sur les sondages, c'est qu'un gouvernement peut choisir de s'informer de l'état de l'opinion publique, c'est normal, mais on ne décide pas uniquement en fonction du taux d'appui par mesure. Parce que dans la question linguistique, le vrai test, ce n'est pas le taux de popularité de chaque mesure, mais bien est-ce que ce projet de loi là est susceptible de renverser ou non la tendance lourde du déclin linguistique, du déclin de la langue française.

Donc, aujourd'hui, on revient avec ma première motion comme chef. J'avais promis, durant la chefferie, une motion pour déclarer l'urgence linguistique, c'est ce que j'avais fait, première motion du mercredi. Et la CAQ, à cette époque, avait refusé de reconnaître l'urgence linguistique. Je me souviens même, dans les débats, il y avait des députés qui nous disaient à quel point on était déconnectés, nous, au Parti québécois, de parler de langue française. Donc, aujourd'hui, on redépose exactement la même motion en disant au gouvernement : Pouvez-vous, maintenant, reconnaître l'urgence de cet enjeu-là de manière à ce qu'on soit dans les bons paramètres de discussion, à l'automne, lorsqu'on étudiera les nombreux écueils dans le projet de loi n° 96, notamment des droits acquis pour les municipalités bilingues? On vient d'apprendre que les collèges Herzing puis les cégeps de Gaspé pour les étudiants étrangers bénéficient d'une exception dans la loi, l'absence de loi 101 au cégep, toutes ces mesures-là seront discutées dans le contexte de la reconnaissance par le gouvernement qu'il y a bel et bien urgence en matière linguistique.

Je n'ai pas le choix non plus de vous revenir sur le troisième lien. Le gouvernement, on le voit encore ce matin, persiste et signe, il s'en vante même. Et c'est un peu gênant lorsqu'on rappelle que le gouvernement compte dépenser jusqu'à 10 milliards de dollars, et ça, c'est avant les dépassements de coûts parce que, lorsqu'on regarde la maison des aînés ou les maternelles quatre ans, vous pouvez multiplier par au moins 50 % d'augmentation, si ce projet-là est géré de la même manière que les projets que je viens de vous nommer. Et vous savez comme moi que les ressources sont limitées et qu'un gouvernement doit faire des choix, puis c'est normalement un… c'est la plus vieille discussion, en politique, que de dire : On paie des impôts et des taxes, on veut qu'elles soient bien dépensées.

On est toujours à la recherche d'études sérieuses qui viennent démontrer en quoi ce 10 milliards de dollars là réglera, comblera un besoin, améliorera les transports dans la grande région de Québec. Puis, moi, ça m'inquiète énormément, ce choix-là, parce qu'en même temps qu'on s'apprête à faire ce choix budgétaire là, qui, à mon avis, c'est vraiment de l'argent mal dépensé, au Québec, 56 % des écoles sont vétustes, le déficit d'entretien est de 5,2 milliards de dollars. Pour nos hôpitaux, le déficit d'entretien est de 1,4 milliard de dollars. Pour nos cégeps et nos universités, on aurait besoin également de 1,4 milliard de dollars pour avoir des infrastructures en bon état, en bon état d'entretien. Puis là je ne vous parle même pas de la crise du logement où est-ce que nous, dans notre plan, ici, qu'on a déposé pour le budget, un plan vert, juste et indépendant, on parle de réinvestissement en infrastructures, mais pas pour un tunnel, pour loger des gens qui n'ont nulle part où aller pour se loger, pour aider nos enfants à avoir des places en garderie puis avoir des places dans des écoles qui n'ont pas de moisissures ou de problèmes de structure.

Donc, il y a vraiment une question de comment le gouvernement dépense notre argent et à quel point l'électoralisme peut remporter sur les besoins criants, réels et importants de notre population. Puis au Parti québécois, nous, notre mission, tout le temps, c'est de défendre l'intérêt des gens. Puis je vous rappelle que, même dans les infrastructures de la ville de Québec, le maire Labeaume a dû négocier puis se battre avec le gouvernement parce qu'on a coupé une partie du projet, notamment le trambus. Donc, on était prêts à affaiblir les transports collectifs puis les infrastructures de la ville de Québec pour sauver quelques centaines de millions, mais tout ça dans le but de réserver un 10 milliards pour un tunnel qui desservira un nombre limité d'automobilistes et qui n'améliorera pas les transports. Même chose à Montréal, on fait le choix d'écourter la ligne bleue, on fait plusieurs choix budgétaires qui seraient pourtant bénéfiques pour la population. Tout ça parce qu'on veut mettre 10 milliards dans un tunnel pour lequel on n'a pas encore lu une seule étude en termes de besoins puis de planification de nos transports.

Donc, je pense que c'est un enjeu vraiment important puis que la CAQdoit reculer. On doit demander des investissements dans la Capitale-Nationale, oui, puis investissons des sommes pour bonifier les transports, bien planifier l'urbanisme, bien planifier les infrastructures porteuses pour la ville de Québec. Mais 10 milliards pour un tunnel, ce n'est pas une façon d'avancer les intérêts de la ville de Québec. Et là-dessus je vais prendre vos questions.

M. Larin (Vincent) : Sur l'histoire des sondages, je comprends que vous n'avez pas de malaise à ce que la CAQ sonde la population concernant les projets de loi qu'elle entend déposer. Ce n'est pas là-dessus que...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, il y a une question de dosage, là. Lorsqu'un gouvernement a sondé pour 600 000 $ de sondages, on aimerait ça savoir qu'est-ce qu'ils ont sondé. Parce que même si on nous donnait 600 000 $, là, de budget pour faire des sondages, je ne sais pas exactement comment j'arriverais à faire autant de sondages. Qu'est-ce qu'ils ont sondé puis en quoi... Donc, je pense que c'est normal, le gouvernement Couillard avait mis une quinzaine de mille de dollars… Combien?

Une voix : ...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Il avait mis des sommes quand même modiques… Le Parti québécois, je suis sûr qu'ils ont déjà fait des sondages, là. Mais là on est à 10 fois plus de dépenses qu'un gouvernement normal en sondages, et on est devant, pour ce qui est de la langue française, véritablement, un gouvernement qui a sondé dans le but de déterminer quelles mesures seraient dans le p.l. n° 96 ou pas. Est-ce que c'est la même chose pour les mesures sanitaires? Est-ce qu'on a sondé pour chaque mesure sanitaire? Puis est-ce que, ça, ça créait une interférence avec les recommandations de la Santé publique?

Nous, on veut que le gouvernement soit transparent, de la même manière qu'on veut qu'il soit transparent pour les 3,8 milliards de dollars en contrats sans appel d'offres pendant la pandémie. Il y a un enjeu de transparence. Dites-nous vous avez sondé sur quoi, puis quels sont ces contrats-là, puis je pourrais mieux répondre à cette question-là. Mais 600 000 $ en sondages, c'est beaucoup. Moi je pense que c'est correct qu'un gouvernement sonde, mais un gouvernement qui prend ses décisions uniquement en fonction des sondages, ça, c'est inquiétant parce que ce n'est pas comme ça que, dans le cas du français, on va renverser le déclin de la langue française.

Mme Gamache (Valérie) : M. St-Pierre Plamondon, je ne sais pas si vous avez vu cette histoire, à Laval, cette dame de 87 ans qui est décédée en attendant sa deuxième dose de vaccin. Devant un cas comme celui-là, est-ce que la Santé publique devrait rapprocher l'administration des deux doses pour les personnes plus vulnérables?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, pour les personnes vulnérables, en effet, dans la mesure où là on n'est plus dans un contexte de dose... de rareté des doses, vraiment, là, on a des doses à profusion, donc les personnes vulnérables doivent être priorisées, puis on doit mieux les protéger. Maintenant, les données… puis je n'ai pas les détails, là, sur l'enquête, exactement du contexte de ce décès-là, mais les données nous disent quand même que la première dose est largement efficace. La deuxième dose vient améliorer un peu l'efficacité, mais c'est surtout dans la longévité de la protection, là, que la deuxième dose vient jouer. Donc, il faudrait voir, dans ce cas précis là, en quoi la deuxième dose aurait permis d'éviter le décès, là. Mais, si c'est le cas, au nombre de doses qu'on reçoit en ce moment, là, il n'y a aucune raison de ne pas mettre l'emphase… accélérer la protection des personnes vulnérables, parce qu'on n'est pas comme dans le contexte du début de la vaccination où les doses rentraient au compte-gouttes.

M. Bergeron (Patrice) : Vous avez demandé, la semaine dernière, la fin du renouvellement du décret d'urgence sanitaire. Bien, une fois que vous l'avez demandé, quelles sont les prochaines étapes? Est-ce que vous allez demander... par exemple, vous rallier à d'autres partis d'opposition, faire des demandes en Chambre? Qu'est-ce que… Comment vous allez procéder?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ce qu'on a demandé, c'est un plan avec des critères objectifs de la fin du gouvernement par décret. Ce n'est pas à la discrétion du gouvernement de déterminer quand est-ce qu'on va sortir de l'état d'urgence. Et, si on attend que l'OMS constate que la pandémie est finie partout dans le monde pour sortir du gouvernement par décret, pour sortir de mesures qui permettent notamment au gouvernement de faire des… d'octroyer des contrats sans appel d'offres, sans contrepoids, moi, je pense que ça prend des normes, des critères objectifs. On en a proposé deux, comme début de discussion : le taux de vaccination, le taux… le nombre d'hospitalisations découlant de la COVID. On peut en rajouter, des critères. Mais cette semaine, en Chambre, vous allez nous voir arriver avec une proposition concrète puis beaucoup de pression, parce que ça ne peut pas… Rappelons le principe de base : la démocratie, c'est la règle, l'exception, c'est l'urgence sanitaire s'il y a toujours péril en la demeure, s'il y a toujours urgence, c'est-à-dire si la situation est hors de contrôle. Lorsque la situation est en contrôle, la règle, c'est la démocratie. Et on ne pourra pas laisser le gouvernement à sa discrétion, basé sur aucun critère, maintenir l'état d'urgence indéfiniment.

Donc, entendons-nous avec le gouvernement sur des critères objectifs, puis on retournera en démocratie normale. Puis si jamais il y a une épidémie d'Ebola ou il y a je ne sais pas quoi d'autre, il n'y a rien qui empêche le gouvernement de retourner en état d'urgence, lorsque les faits le justifient. Mais l'état d'urgence est une mesure exceptionnelle, qui donne des pouvoirs au gouvernement qui sont exceptionnels. On demande des critères objectifs de retour à la normale, ce n'est pas négociable et c'est ce qu'on va faire cette semaine.

M. Bergeron (Patrice) : En d'autres mots, là, vous êtes en train de dire quasiment que le gouvernement a intérêt à ce que ça continue de fonctionner de façon quasiment autocratique, là.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, moi, je suis inquiet de voir un gouvernement qui nous dit : On a décidé de continuer l'état d'urgence tout l'été, sans nous indiquer sur la base de quels critères. Ça laisse entendre que le gouvernement pourrait étirer à nouveau l'état d'urgence, indépendamment de la réalité factuelle, à savoir les hospitalisations sont à la baisse, le taux d'infection est à la baisse, le taux de vaccination, c'est très réussi, les gens participent bien. Entendons-nous sur des normes précises, objectives, suivant lesquelles il n'y a pas d'impact hors de contrôle, il n'y a pas de péril en la demeure, de force majeure, parce que c'est ça, le critère. L'urgence sanitaire, c'est lorsqu'il y a une urgence, une situation qui est hors de contrôle, qui menace la sécurité des gens. Donc, on va tenter de s'entendre avec le gouvernement sur ces critères objectifs là cette semaine, parce que ce n'est pas à la discrétion du gouvernement que de nous priver de la démocratie puis des contrepoids qui sont normaux dans une gouvernance démocratique.

M. Larin (Vincent) : À partir du moment où ça ne siège pas pendant l'été, est-ce que ça change vraiment quelque chose que l'état d'urgence soit… Vous aimeriez que ça soit éclairci avant le départ de…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : J'aimerais ça qu'on éclaircisse ça avant notre départ, notamment parce que... Deux éléments importants, c'est l'octroi de contrats. C'est beaucoup, là, 3,8 milliards de dollars en contrats sans appel d'offres pour lesquels on n'a aucune information, là. C'est beaucoup d'argent. Et ça, c'est une mesure extraordinaire en raison de la crise sanitaire. Même chose, par exemple, pour les négociations de conventions collectives, pour certaines prises de décision où l'opposition n'a pas les mêmes outils pour travailler. On a intérêt, tout le monde a intérêt à revenir à un régime normal. Puis la loi sur les mesures sanitaires donne beaucoup de flexibilité au gouvernement si jamais il faut intervenir dans une région spécifique.

Donc, entendons-nous avec le gouvernement sur des critères objectifs : taux de vaccination, hospitalisations, taux de transmission du virus. Il y a moyen de s'entendre sur des balises objectives de ce qui est une urgence puis ce qui est une situation sous contrôle pour qu'on revienne le plus tôt possible à une vraie démocratie où, notamment aussi, les journalistes ont tout le loisir de faire leur travail. Puis cet été, bien, c'est la question des contrats, la question des conventions collectives qui sont notamment, en ce moment, influencées.

C'est inquiétant un peu, là, quand le ministre Dubé… je comprends qu'après il s'est rétracté, là, mais il faut vraiment s'assurer qu'il n'y a pas de lien entre l'urgence sanitaire puis les décisions démocratiques du gouvernement. L'urgence sanitaire, c'est uniquement en fonction de l'existence ou non d'une urgence sur le plan sanitaire. Si la situation est sous contrôle, ça devrait être automatique qu'on revienne à une gouvernance normale.

M. Larin (Vincent) : Concernant les informations à l'effet que l'état d'urgence serait conservé pour assurer la réussite de la campagne de vaccination et empêcher les rassemblements illégaux par les policiers, ça, selon vous, est-ce que… même si ce ne sont pas des raisons qui ont été énoncées publiquement par le gouvernement, est-ce qu'il s'agit de raisons valables, selon vous?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Le gouvernement peut facilement finir la vaccination sans que notre démocratie soit celle d'un gouvernement par décret. Donc, il faut séparer les choses, là. La loi sur les mesures sanitaires, en temps normal, là, en dehors de l'urgence sanitaire, la loi permet au gouvernement de faire bien des choses. Donc, on peut décider de revenir à une démocratie normale, puis, pour autant, le gouvernement peut continuer son plan de vaccination, peut intervenir, la loi s'applique, là. Donc, il ne faut pas penser que c'est tout ou rien, on est soit dans un gouvernement par décret ou on ne gère pas la crise.

La loi prévoit toutes sortes de façons pour le gouvernement de finir la gestion de la vaccination en toute quiétude. Pour autant, bien, on aura un droit de regard sur les décisions du gouvernement, on aura des réponses sur les contrats octroyés sans appel d'offres, on aura également un autre environnement pour les syndicats puis la négociation des conventions collectives.

Moi, je pense que la seule question qu'on doit se poser, c'est : Est-ce qu'on est en état d'urgence ou non? Si la situation est sous contrôle, le gouvernement peut poursuivre les gestes qu'il a à poser tout en étant dans une démocratie normale.

Mme Gamache (Valérie) : À part la levée de l'urgence sanitaire, c'est quoi, vos priorités pour la fin de la session?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Par rapport à? Je n'ai pas compris le début de la question.

Mme Gamache (Valérie) : À part la levée, là, de l'état d'urgence sanitaire, c'est quoi, vos priorités d'ici la fin de la session?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, on a beaucoup de travail à faire pour s'assurer qu'avant de partir pour l'été personne ne soit laissé pour compte puis que les dossiers qui ont été abandonnés, d'une certaine manière, ou qui ont été un peu... qui ont traîné du côté du gouvernement soient traités. Donc, la crise du logement, est-ce qu'on a vraiment une réaction de la part du gouvernement? Est-ce qu'on a une stratégie convaincante pour les places en garderie puis les parents qui n'ont toujours pas de réponse? Ils sont plus de 50 000. Il y a plusieurs dossiers pour lesquels... bien, évidemment, la langue française, là, je vous en ai parlé tantôt, mais nous, on veille à la protection de l'intérêt des Québécois.

Donc, à part les sujets qui nous tiennent à coeur, naturellement, dont vous nous entendez parler tout le temps, là, dont la langue française, l'indépendance du Québec, à court terme, avant de partir en vacances, on veut le sentiment que les Québécois qui vivent des difficultés ont trouvé des réponses puis que le gouvernement finalement est proactif dans les dossiers qui traînent, malheureusement.

Donc, ça va être ça, la priorité, partir avec la conscience tranquille, la certitude que les Québécois ne sont pas laissés en plan durant l'été. Il y a plusieurs sujets.

M. Bossé (Olivier) : Sur le tunnel, on peut quand même dire que c'est une grande victoire pour le caucus régional de la CAQ, parce que même vous, vous le dites : Cet argent-là, il devrait aller au REM ou au pont de l'Île-aux-Tourtes. Donc, c'est de l'argent qui ne restera pas à Québec. Seriez-vous... dire : O.K., 10 milliards, on va le laisser à Québec...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : 10 milliards, premièrement, là, c'est une dépense astronomique. Il n'y a rien... il n'y a pas de raison de dire : Il faut dépenser 10 milliards à quelque part, là. C'est beaucoup d'argent, 10 milliards.

Moi, ce qui me dérange, c'est quand on parle d'infrastructures pour le trambus puis d'infrastructures de stations de déploiement du tramway, d'infrastructures de la ville de Québec, on a négocié à la cenne près, quitte à prendre le travail qui avait été fait par l'administration Labeaume puis le réécrire ici, au gouvernement, puis négocier. On était prêt à économiser, là, des centaines de millions puis à couper du service, mais pour le tunnel, par contre, ça, on peut dépenser des dizaines de milliards.

Donc, moi, je suis parfaitement ouvert à dépenser en infrastructures dans la ville de Québec, parce que je suis d'accord sur le fait que la ville de Québec a passé son tour plus souvent qu'autrement. Je veux juste qu'on dépense l'argent intelligemment puis de manière responsable par rapport au fait qu'il y a des besoins aussi criants que des places en garderie manquantes pour des parents qui veulent aller au travail, des écoles qui sont vétustes. Ce n'est pas normal d'envoyer nos enfants dans des écoles qui ne tiennent pas debout. Ces besoins-là, ils sont dans la ville de Québec comme ils sont ailleurs, c'est une question de bien dépenser les taxes et les impôts des Québécois, prendre des décisions qui sont utiles, et ça ne nous empêche pas d'investir en infrastructures dans la ville de Québec. Moi, je suis ouvert à prendre une grosse portion de cette somme-là, puis dire : Quels sont les vrais besoins de la ville de Québec? Puis, oui, on va investir dans la ville de Québec, qui a attendu tellement longtemps pour avoir un projet d'infrastructure en transport. Simplement, il faut que ce projet-là soit à l'avantage, au bénéfice des résidents de la ville de Québec. Et malheureusement il n'y a aucune étude ni justification autre qu'électorale, en ce moment, au soutien de ce 10 milliards là pour le tunnel.

M. Bossé (Olivier) : …Mme Guilbault a bien parlé d'avoir sa part du gâteau.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui, c'est ça, c'est comme si c'était un gâteau puis les gens se servaient dans le buffet. Ce n'est pas… Les taxes et les impôts, là, c'est durement gagné par des gens qui veulent des services en échange. Est-ce qu'on peut leur donner des services de base, comme avoir des écoles qui tiennent debout, des places en garderie, des hôpitaux qui ne sont pas vétustes? Est-ce qu'on peut faire ça?

Puis, pour la ville de Québec, j'entends le fait qu'il y a eu une forme de laisser-aller par rapport aux investissements dans la Capitale-Nationale. Puis moi, je rêve d'un Québec indépendant, je veux que ma Capitale-Nationale, elle soit étincelante, elle soit actuelle, qu'elle ait les infrastructures, d'être concurrentielle à l'internationale. Je suis prêt à investir là-dedans. Mais ce n'est pas ce tunnel-là, qui coûte 10 milliards, qui va amener la ville de Québec ailleurs. Il n'y a aucune prétention, utilité, ne serait-ce que la volonté de certains députés caquistes d'assurer leur réélection en allant chercher — ouvrez les guillemets — leur part du gâteau. Ce n'est pas un gâteau, les taxes et les impôts, c'est une manière d'offrir des services puis de soutenir notre population à même leur argent, à eux, ce n'est pas notre argent.

La Modératrice : S'il n'y a pas d'autre question en français, on va passer en anglais.

Mme Senay (Cathy) : Good morning.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Good morning.

Mme Senay (Cathy) : If you look at the number of people that use the l'Île-aux-Tourtes Bridge, it's about 87 vehicles per day…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Thousand.

Mme Senay (Cathy) : …87,000 vehicles per day as opposed to the third link…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : 30,000...

Mme Senay (Cathy) : …it's about 50,000…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : 50,000?

Mme Senay (Cathy) : …this is what the estimate. So there is a 37,000 difference.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oh! yes, but then you need to consider the cost of a bridge as opposed to the cost of a tunnel.

Mme Senay (Cathy) : With the saga of the l'Île-aux-Tourtes Bridge since Thursday…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : A bridge is much cheaper to build than a tunnel.

Mme Senay (Cathy) : …for people that use that bridge every single day about the preparation, the planification of the…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : It is frustrating because what it tells is : We haven't planed for our schools, for our bridges, for our hospitals. And then, instead of trying to buy back some time, like, to accelerate those works that are determinant in our daily lives, we're going to build a tunnel and we're going to build «maisons des aînés» or «maternelles quatre ans», things that do not impact our daily lives right now with regards to very legitimate needs, such as : I would like a bridge that allows me to cross the bridge, such as : I would like to send my children to a school that doesn't fall apart. So, $10 billion is a lot of money…

Une voix : … for the tunnel.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : For the tunnel. It is not supported by any convincing study, any data that shows that it would improve, on the long run, the transportation in the city of Québec, and we have needs such as schools, hospitals, bridges. And if Québec wants investments, I'm all open for that, because it's true that Capitale-Nationale has not had its fair share. But let's do things that will improve the quality of life, the quality of transportation, things that are well planned, not things that are only with regards to a few poles for the 10 MPs that are at the CAQ and want a popular measure.

Mme Senay (Cathy) : There are schools that are closed today because the bridge is closed.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Yes.

Mme Senay (Cathy) : …l'Île-aux-Tourtes Bridge. I mean, the Transport Minister will announce what will be the game plan for the reopening of the bridge at 4:00 o'clock this afternoon.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Yes.

Mme Senay (Cathy) : People are just expecting an answer so more quickly, a solution…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : But they should be expecting planning, planification. And it was a bit the same thing during the crisis. How do we get to the point where schools are closed because nobody thought of looking at the bridge, like the… looking over to…

Mme Senay (Cathy) : Well, to supervise...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : …to supervise the state of our infrastructures in Québec. How do we get to that point? And who's accountable? And I would say, after now almost three years of governance under the CAQ, the CAQ is accountable. The time where the CAQ could say : Oh! It's all the Liberals, has nothing to do with us… there's no way the CAQ can say that about that bridge, about schools, like, they had the time to make investments, make decisions, and what we have right now are decisions that are very well... very much connected to their interest as a political party, so the tunnel, the kindergarten for four years old, «maisons des aînés», things that are not connected to what is urgent, but connected to the fact that they want to be able to say : We've hold all our promises. And that's not serving the public interest.

Mme Senay (Cathy) : One last clarification. Regarding the state of health emergency, you want the Legault Government to lift the state of emergency, but did you see the party at the OkaBeach last Thursday or last Wednesday? There was a big crowd. And then you had a party at Park Victoria this weekend in Québec City. Don't you think, if they get rid of the state of health emergency, they might lose control?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : No. We're saying that we should lift the governance of health emergency based on objective criteria. So, it's not that we're saying : Tomorrow, do it, take away all measures. What we say is we need to agree on what bases we will withdraw the governance whereby the Government doesn't need to deal as much with the Opposition parties, can give contracts without the normal process, can do all sorts of things because it's such an emergency exceptional circumstance. So, we're saying : We need to agree. Is it the number of people in hospitals due to COVID? Is it the proportion of people who got the vaccination? But we need to agree on when… based on what criteria we're going to get back to normality. Because it's not up to the Government to say : Well, as long as I see fit that we have an emergency regime, I'm going to keep it that way. It doesn't work like that. The rule is democracy, the exception is emergency health measures, and we need objective norms, criteria to determine when we're going to get back to the normality that is democracy.

Mme Senay (Cathy) : And you want these criteria to be clear by the end of this session.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Exactly, so we know where we stand… and that we agree as to what constitutes an emergency situation out of control that justifies not being in democracy and what constitutes a situation that is under control in the context of which we can be in normal democracy. Thank you.

Une voix :Merci beaucoup.

La Modératrice :Merci beaucoup. Bonne journée.

(Fin à 10 h 29)

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