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Point de presse de Mme Manon Massé, cheffe du deuxième groupe d’opposition, et Mme Ruba Ghazal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’environnement

Version finale

Tuesday, May 11, 2021, 11 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures dix-sept minutes)

Mme Massé : Bonjour, tout le monde. Contente d'être avec vous ce matin. Dans les prochains mois, on sait que va s'amorcer au Québec un débat important pour la culture québécoise. Je fais référence bien sûr au projet de loi du ministre Jolin-Barrette qu'on espère qu'enfin il va nous présenter, puisqu'on attend avec impatience son projet de réforme de la loi 101 et, on le souhaite, pas seulement la loi, mais aussi un plan d'action pour revaloriser le français, en particulier à Montréal.

Québec solidaire sera de cette discussion parce que cette discussion-là, elle est importante. On fera des propositions positives pour inspirer le gouvernement du Québec. En ce sens, d'ailleurs, je suis très heureuse et très fière d'être avec ma collègue Ruba Ghazal pour vous présenter notre livre orange, notre plan solidaire pour faire la promotion de la langue française.

La langue française, c'est plus que notre langue commune, c'est le socle de notre société. On doit en être fiers, la chérir, en prendre soin, la faire rayonner. C'est notre langue qui nous permet d'échanger, de créer des solidarités et même de débattre, je dirais de créer du nous, créer... de tricoter du nous, de tisser du nous.

On n'est pas toujours d'accord, comme peuple, puis c'est bien correct, mais au moins on est capables de dialoguer puis de se comprendre. Notre discussion collective en dépend. Et trop souvent, malheureusement, ces débats qui touchent l'identité se font sur le mode de la polarisation. Certains cherchent à tout prix des ennemis de la langue ou de notre culture, ils cherchent des méchants dans l'histoire. Nous, on voit les choses autrement.

On invite donc la population, les gouvernements, les partis d'opposition à résister à la polarisation sur cet enjeu fondamental qu'est notre langue commune. Il faut enthousiasmer la population du Québec plutôt que de la diviser. Bien sûr, il y a des défis, il y a des défis pour revaloriser la langue française, notamment à Montréal, mais nous, on est convaincus que c'est possible tant et aussi longtemps qu'on fait le choix de rester positifs et de tendre la main plutôt que de pointer du doigt.

Alors, je vais laisser ma collègue Ruba vous présenter quelques mesures qu'il y a dans notre livre orange.

Mme Ghazal : Merci beaucoup, Manon. Alors, bonjour, tout le monde. Donc, je suis vraiment très, très heureuse aujourd'hui de vous parler du livre orange pour la protection de la langue française de Québec solidaire. Le livre orange, bien, il contient 21 propositions, et tout l'esprit de ce livre-là, en fait, c'est un clin d'oeil au livre blanc que M. Camille Laurin, le père fondateur de la loi 101, avait déposé avant, justement, la Charte de la langue française, où il mettait l'intention du gouvernement de l'époque et des principes qui sont très modernes encore aujourd'hui, des principes d'ouverture, d'inclusion, de justice sociale, etc., auxquels Québec solidaire et beaucoup de Québécois adhèrent. Et donc c'est dans cet esprit-là qu'on a concocté les 21 propositions pour que le Québec puisse faire face au défi de la langue française qu'on connaît tous.

Le plus gros morceau du plan d'action, des 21 propositions, touche le milieu du travail. Et j'ai envie de citer Gérald Godin, ancien député de Mercier, il disait qu'«il ne faut pas oublier qu'on passe la grande majorité de notre temps, de notre vie, pas à l'école, mais principalement au travail. C'est dans le milieu de travail que la langue se fait vraiment et c'est là qu'elle se crée, qu'elle meurt ou qu'elle se renouvelle, qu'elle rajeunit ou qu'elle vieillit.» Donc, hein, on reconnaît le député poète.

Mais il y a aussi d'autres secteurs : en éducation, l'accueil et l'intégration des personnes… des nouveaux arrivants, la culture. Il faut plus que jamais parler de la langue française comme pas de grammaire ou de syntaxe mais de culture pour la faire encore plus aimer, notre culture, donc, commune.

Et quelques propositions en rafale, je vous laisserais lire les 21 propositions, donc, il faut que le processus de francisation de la loi 101 s'applique aux entreprises de 10 employés et plus, interdiction… il faut renforcer la disposition d'interdire, dans les offres d'emploi, de demander la connaissance de l'anglais, et, si c'est absolument nécessaire, bien, c'est à l'employeur de le justifier directement dans l'offre d'emploi. Les subventions, les crédits d'impôt que reçoivent les entreprises sont conditionnels au respect de la Charte de la langue française. Il faut aussi bonifier la loi du 1 % de la formation de la main-d'œuvre pour faire plus de francisation en milieu de travail. Les immigrants qui arrivent au Québec veulent apprendre le français, et les parents aiment comprendre les papiers que leurs enfants reçoivent de l'école pour les aider, mais ils ne peuvent pas choisir entre travailler et gagner leur vie, donc il faut que la francisation se fasse en milieu de travail. J'ai parlé avec des entrepreneurs, des gens des milieux des affaires, et ils disent qu'il faut que ça se passe comme ça.

Donc, je vous invite à regarder le plan, et on espère, vraiment, que M. Simon Jolin-Barrette va tendre la main qu'on lui… en fait, va prendre la main qu'on lui tend aujourd'hui avec ce plan-là. On a des mesures concrètes, positives, qui vont aider à protéger la langue française pour les générations futures. Merci.

M. Laforest (Alain) : …culture québécoise, puis on va parler de sport, mais restons dans la culture québécoise. Puis peut-être, Mme Massé, j'aimerais vous entendre là-dessus. Qu'est-ce que ça vous a fait, hier, si vous n'étiez pas au courant, ou qu'est-ce que ça vous fait, ce matin, de savoir que, pour la première fois en 111 ans, il n'y avait aucun Québécois dans l'alignement du Canadien, hier, zéro, alors qu'il y en avait 10, Ontariens, dans l'alignement de Toronto?

Mme Ghazal : Bien, c'est sûr que, même si je n'ai pas connu cette époque, ça me rend nostalgique de l'époque où il y avait beaucoup, beaucoup de francophones, Maurice Richard, etc., dans la ligue de hockey. Même si je ne suis pas une fan — ça, je veux vous l'avouer aujourd'hui, je ne suis pas une fan — ça fait quand même quelque chose de voir qu'il n'y a pas beaucoup de francophones. Mais je vais laisser peut-être Manon, qui est peut-être plus connaissante que moi, vous répondre.

Mme Massé : En fait, c'est triste, c'est vraiment triste parce que ça… comment dire, ça fait juste illustrer que c'est rendu une grosse machine dans laquelle toute notre fierté, notre fibre de voir les Guy Lafleur, Maurice Richard — je ne suis quand même si vieille que ça — sillonner la glace... Ça fait que oui, c'est triste.

M. Laforest (Alain) : Ça fait que le flambeau n'était pas très haut hier, là, c'est ça?

Mme Massé : Bien, écoutez, moi non plus, je ne suis pas ça. Si vous voulez avoir vraiment des déclarations…

M. Laforest (Alain) : Pour l'image, là…

Mme Massé : Ah! pour l'image…

M. Laforest (Alain) : …c'est quand même une icône de la culture québécoise, là. Il y a eu des manifestations pour protéger «le Rocket», là, à une certaine époque.

Mme Massé : C'était extraordinaire, hein? «Le Rocket», il me semble que c'est un mot anglophone, ça. C'est tout le paradoxe de ma belle langue française. Mais oui, c'est une grande tristesse, je vous dirais ça.

M. Larin (Vincent) : …Mme Massé, est-ce que vous considérez que c'est un problème de régie interne, qui concerne l'entreprise qu'est le Canadien, ou bien si c'est un enjeu de société où tout le monde, là, on est tous impliqués collectivement dans le développement des joueurs, des jeunes Québécois, des plus bas niveaux, atome jusque… Est-ce que c'est plus, tu sais, est-ce que c'est un phénomène de régie interne ou c'est l'illustration d'un phénomène plus large, selon vous?

Mme Massé : Bien, c'est des grosses entreprises, hein, ces affaires-là, là. Ce n'est pas du marché local, là. C'est des grosses entreprises, c'est des multinationales, c'est du gros argent. Ceci étant dit, mon amour du sport, il est à faire du ski de fond moi-même, à patiner moi-même, et je vais laisser mon co-porte-parole qui va se faire un plaisir de vous dire ça parce qu'il suit ça à la... comment on dirait ça, à la virgule près.

M. Bergeron (Patrice) : Vous avez cité Camille Laurin ainsi que M. Godin. Est-ce que vous estimez être des héritiers, avec votre plan, de M. Laurin et de M. Godin?

Mme Ghazal : Oui, tout à fait, tout à fait. La Charte de la langue française est une très, très grande loi au Québec auquel tous les Québécois, toutes les Québécoises, peu importe leur allégeance politique, leurs origines, trouvent qu'elle est importante puis qu'elle a fait progresser le Québec et la culture québécoise. Et, oui, je me sens héritière de Camille Laurin et de M. Gérald Godin, comme beaucoup, beaucoup de Québécois.

M. Denis (Maxime) : Deux choses. Quand vous parlez de la bonification de la plateforme de Télé-Québec, est-ce que vous verriez un service d'information en français à Télé-Québec?

Mme Ghazal : Bien, c'est-à-dire que la… quand on parle de la plateforme, c'est sur les réseaux sociaux puis d'avoir des programmes pour les jeunes, pour la jeunesse, interculturels. Moi, je vous dis, là, j'ai 43 ans puis je m'en rappelle encore aujourd'hui, j'ai appris beaucoup le français à l'école mais aussi avec Passe-Partout. C'était des reprises, je ne le savais pas, je l'ai su plus tard. Et j'ai été très marquée, encore aujourd'hui, je m'en rappelle encore, quand le générique était chanté en arabe, de Passe-Partout. Je ne pourrais pas vous le chanter, là, il faudrait que je réécoute, je ne sais pas si je trouverais ça. Mais donc ce n'est pas le service d'information, c'est vraiment une plateforme sur les réseaux sociaux pour les jeunes.

M. Denis (Maxime) : En quoi ça changerait que l'OQLF relève directement de l'Assemblée nationale au lieu du gouvernement?

Mme Ghazal : En fait, il faut faire une réforme de l'OQLF à plusieurs niveaux, et celle-là, bien, ça permettrait de la rendre moins politique, l'OQLF, par exemple, quand il y a des rapports, tout ça, et qui pourrait nous conseiller aussi sur les changements à faire. Moi, par exemple, je demande qu'il y ait un bureau spécifique pour Montréal. Ça serait quoi, les changements? Les entreprises demandent qu'elles fassent affaire avec des conseillers qui les aident pour améliorer la francisation dans leur milieu de travail, et on entend toujours bureaucratie, et tout ça. Comment est-ce qu'on peut améliorer ça pour que ce soit efficace?

M. Laforest (Alain) : …vous êtes d'accord avec les libéraux.

Mme Ghazal : Sur? Bien, sur le fait que ça relève de la…

M. Laforest (Alain) : Bien, c'est ça qu'ils demandent, un commissaire à l'Assemblée nationale, puis un bureau également à Montréal pour aller…

Mme Ghazal : Bien, ça, je l'ai faite, la demande, ça fait plusieurs temps. Moi, je veux qu'il y ait un…

M. Laforest (Alain) : …que les libéraux.

Mme Ghazal : Pour cette proposition-là, absolument. Puis moi, j'espère que M. Jolin-Barrette aussi va prendre des propositions que tout le monde lui amène. Vous savez, on est dans un moment vraiment charnière, là, pour la protection de la langue française. C'est la première fois que les quatre partis politiques à l'Assemblée nationale veulent qu'il y ait une réforme, une modernisation, et les Québécois aussi. Donc, c'est le bon moment pour rassembler.

M. Larin (Vincent) : Dernière question concernant…

Mme Massé : Je voudrais juste rajouter un élément. J'espère qu'il y a des affaires sur lesquelles on s'entend avec tous les gens des partis sur la question de la langue française. Mais il y a quelque chose qui est fondamental, que je n'ai pas entendu souvent les libéraux parler : le fait français au travail. On est sur la patinoire — c'est un clin d'œil, pour vous montrer mes connaissances en sport — on est sur cette patinoire-là, au niveau du français, dans les milieux de travail. Quand on dit que ça s'applique aux entreprises de 10 employés et plus, c'est parce qu'on sait que c'est par le travail que se fait la… pour ceux et celles qui ne maîtrisent pas la langue, l'appropriation des subtilités de cette langue, et pour ceux et celles qui la maîtrisent, bien, qu'on l'honore à notre travail, parce qu'on y passe la majorité de notre temps. Ça fait que, quand on s'entend sur des affaires, c'est le fun, mais il y a des affaires sur lesquelles il faut que tout le monde le reconnaisse, c'est que le milieu de travail, c'est un milieu fondamental. Et actuellement c'est là qu'on est en train de perdre du travail parce que ceux qui polarisent, ils oublient de nous dire qu'il y a plein de personnes immigrantes qui arrivent au Québec, qui maîtrisent le français, puis qui ne se trouvent pas de job parce que c'est écrit : Vous ne parlez pas anglais? Bye-bye.

M. Bergeron (Patrice) : Et le cégep en anglais, ça, justement, là, les francophones qui choisissent le cégep en anglais, ce n'est pas aussi… ou les allophones qui choisissent le cégep en anglais, ce n'est pas aussi un lieu important de socialisation, puis d'éducation, d'ouverture à la culture? Alors que là, ils s'en vont tous chez Dawson, par exemple.

Mme Massé : Bien, écoutez, nous, par rapport… je vais laisser Ruba pousser un peu plus loin, mais ce que je veux dire, c'est que, par rapport à la question de Dawson, on est clair, là. Le réseau québécois francophone des cégeps est sous-financé, pas à la hauteur de ce qu'il mérite, et ça, c'est un drame. Mais je vais te laisser y aller plus en spécifique.

Mme Ghazal : Oui, exactement, en fait, ce n'est pas de couper. À Québec solidaire, ce qu'on dit, c'est aussi d'investir massivement dans le réseau francophone pour qu'il atteigne la proportion démographique des francophones. Mais on a une proposition aussi dans le livre orange, qui veut qu'il y ait un socle commun de la culture commune francophone québécoise pour tout le monde, qu'on aille dans le réseau anglophone ou dans le réseau francophone.

Il faut… tu sais, je veux dire, ce n'est pas juste des slogans de dire que la langue française et la culture québécoise, c'est le socle commun, il faut que ça soit vrai, même si des jeunes choisissent d'aller dans le système d'éducation… dans les cégeps en anglais. Donc, ça, ça fait partie aussi d'une de nos propositions. Et le financement, il faut l'augmenter. Il faut que les jeunes qui veulent aller au cégep dans leur région, qu'ils le fassent puis qu'ils trouvent que leur diplôme a une valeur. Parce que sinon, en ce moment, avec ce déséquilibre-là de l'investissement dans le réseau anglophone, beaucoup plus important par rapport à leur poids démographique, bien, c'est en train de créer deux sortes de diplômes : la crème de la crème, qui va dans le réseau anglophone et, après ça, les autres qui vont dans le réseau francophone. Et ça, c'est inacceptable aujourd'hui, en 2021. Il faut que ce soit corrigé.

M. Larin (Vincent) : J'avais une question sur le sondage qui est paru la semaine passée. Québec solidaire, bon, vous avez dépassé le PQ, mais c'est toujours moins que vos résultats à la dernière élection. M. St-Pierre Plamondon, tantôt, semblait dire qu'il y a comme un effet pandémique sur les intentions de vote. Étant donné que plusieurs sujets en jeu sont comme mis à l'arrière-plan et que la COVID prend toute la place, ça ne démontre pas l'état réel des forces. Est-ce que c'est votre analyse aussi, Mme Massé, à l'effet que… Parce que là, les partis d'opposition, c'est vraiment des miettes, là.

Mme Massé : Je comprends votre question. C'est sûr que la pandémie, hein, quand vous avez un point de presse à tous les jours du premier ministre... bon, là, on n'est plus à cette époque-là, là, mais quand même, assez régulièrement, ça influence, je dirais, la compréhension des Québécois et Québécoises sur l'organisation, la gouverne du Québec.

Ceci étant dit, je veux dire, c'est un sondage parmi d'autres. Il y en aura d'autres. On est toujours à un an et demi des élections. Nous, à Québec solidaire, on vous le dit depuis plusieurs années, on fait notre travail, même... malgré la pandémie, on est sur le terrain avec les outils technologiques qui sont les nôtres et qui nous sont donnés présentement. Alors, on va continuer à faire ce travail-là, parce que c'est encore loin l'élection.

M. Larin (Vincent) : Avez-vous confiance qu'une fois que la pandémie va être passée, les partis d'opposition, vous aussi, allez reprendre du poil de la bête?

Mme Massé : Bien, écoutez, je pense que si vous regardez, sincèrement, dans les derniers temps, j'en suis moins dans le sondage que plus que la réalité, quand on a parlé de logement, on n'a pas attendu la fin de la pandémie, Québec solidaire s'est imposé largement. Quand on a parlé de la pause-vaccin pour les travailleurs, travailleuses, Québec solidaire s'impose. Quand on regarde les résultats de la vaccination dans les secteurs les plus défavorisés, Québec solidaire a pointé du… Pas besoin d'attendre la pandémie... la fin de pandémie pour être actif, au contraire, on est là, puis, comme je vous dis, on va continuer notre travail jusqu'à l'élection puis même après.

La Modératrice : Une dernière question en français.

M. Carabin (François) : …Mme Massé, le taux de vaccination à Montréal est un des pires au Québec, régionalement. Qu'est-ce que le gouvernement devrait faire pour ajuster le tir, là?

Mme Massé : Bien, écoutez, on a fait plusieurs propositions, à Québec solidaire, notamment la pause-santé… la pause-vaccin. Je vous donne un exemple : quand vous n'êtes pas fortuné, là, puis que vous devez avoir deux jobs, là, c'est quel des deux salaires vous allez vous priver pendant x temps pour aller vous faire vacciner? Ça, c'est un état de fait. Montréal, petits logements, beaucoup de monde dans les logements. Le réflexe-équité dont on vous a parlé il y a plusieurs mois, bien, c'est comment, aussi, faire en sorte de rendre accessible la vaccination en traduisant les documents, en allant vers les gens et bien sûr en décrétant la pause-santé pour tous les travailleurs et travailleuses du Québec pour ne pas qu'il y ait de perte de revenus pour les gens. Je pense que ça donnerait un coup de main.

M. Chouinard (Tommy) : Mme Massé, au sujet de la fuite de données, considérez-vous que le gouvernement protège bien nos données?

Mme Massé : Poser la question, c'est un petit peu y répondre. Moi, je pense…

M. Chouinard (Tommy) : Même si ce ne sont pas des données qui sont hébergées, à proprement parler, par l'État?

Mme Massé : Oui, oui, oui, mais quand même, quand tu as une liste de 51 000 noms, que tu es le ministère de la Famille, il me semble qu'il faut absolument que tu protèges ces données-là. Je pense que les familles, actuellement, qui étaient sur cette liste-là, qui attendent pour pouvoir retourner travailler, certaines, vous le savez, sont des gens des services essentiels, puis ce qu'ils ont en retour, ce n'est pas une place en CPE, mais bien une saisie de leur identité, l'identité de leur enfant, surtout. Je pense que ce n'est pas ça, je pense que le gouvernement doit absolument rectifier le tir rapidement et s'assurer d'accompagner ces parents-là, là. Imaginez-vous, votre enfant, il est à naître ou il vient de naître puis, déjà, on a subtilisé son identité, pas subtilisé, mais…

M. Laforest (Alain) : Éric Caire est en train de mettre le pied sur l'accélérateur, là, pour envoyer les données dans l'infonuagique, essayer d'avoir le plus de données disponibles. Est-ce que ça, il n'y a pas un danger? Est-ce que le gouvernement ne devrait pas faire un pas de recul avec toutes les fuites qu'il y a eu dans les derniers mois, les dernières années?

Mme Massé : Toute la gestion du numérique, là, puis des données personnelles, c'est un monde en soi. C'est un monde dans lequel le gouvernement doit faire plus, surtout avec ce qui est arrivé, comme vous le dites, dans les derniers temps, mais tout simplement parce que, bien, parce que c'est une question de protection. Et moi, je vous dirais, encore là, je ne suis pas spécialiste là-dedans, là, mais il y a quelque chose qui tombe sous le sens.

M. Laforest (Alain) : Avez-vous peur...

Mme Massé : Bien, moi, quand je vois tout ce qui se passe, effectivement, effectivement, je ne suis pas rassurée. Effectivement, je ne suis pas rassurée. Et le gouvernement doit tout faire, l'équipe de M. Legault doit tout faire pour assurer la protection et nous démontrer qu'il a bien… qu'il répond présent à cet impératif de nous protéger.

La Modératrice : Une dernière question.

M. Chouinard (Tommy) : Une dernière question, Mme Massé, est-ce que vous aviez eu vent de cette fuite de données avant le texte de ce matin?

Mme Massé : Je n'ai pas… Est-ce que j'avais eu vent de cette fuite avant de le lire dans les journaux? Non, je l'ai lu, je l'ai appris comme tout le monde, dans les journaux.

Des voix : ...

M. Carabin (François) : Juste une petite question sur la ligne bleue. Est-ce que la ligne bleue est toujours le projet de ligne bleue si on lui enlève une station, comme Mme Rouleau…

Mme Ghazal : Comme le gouvernement veut la charcuter, moi, je trouve ça très, très, très inquiétant. Si on veut servir la population, il faudrait qu'elle soit complète. Et là les propos de Mme Rouleau, qui ouvre un petit peu la porte tout en ne l'ouvrant pas totalement, c'est inquiétant pour les citoyens qui pourront ne pas avoir ce service-là.

Et moi, ce que je trouve vraiment dommage, c'est les deux poids, deux mesures. Pour ce qui est du REM, il n'y a pas de problème. En plus, pour la phase I, on a eu énormément de dépassements de coûts puis on n'a pas toute la transparence sur les chiffres. Et là c'est les hauts cris pour la ligne bleue parce qu'il ne faut absolument pas qu'on dépasse alors qu'on sait que le REM va nous coûter extrêmement cher. Moi, je trouve ça inquiétant. Merci.

La Modératrice : Merci beaucoup.

Mme Massé : Merci.

(Fin à 11 h 38)

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