(Huit heures cinquante-trois minutes)
M. Fortin :
Bonjour, tout le monde. Merci d'être là ce matin. D'abord, je voulais offrir
mes condoléances à la famille de Mme Boyer, qui est décédée,
malheureusement, au cours des derniers jours suite au vaccin contre la COVID.
Pour sa famille et pour ses proches, c'est tout à fait tragique, et nos pensées
sont avec eux, comme elles sont avec les 12 Québécois et leurs familles qui...
malheureusement, là, les 12 Québécois qui sont décédés au cours de la journée
d'hier de la COVID, on pense à leurs familles également.
Après une journée de crédits, déjà il y a
un thème qui nous apparaît évident dans les réponses du gouvernement, et le
manque de transparence des réponses gouvernementales est frappant cette année.
D'un côté, Marguerite Blais refuse de faire une enquête sur la maltraitance des
aînés en CHSLD, enjeu auquel le gouvernement avait déjà conclu une entente il y
a longtemps avec l'Institut de la statistique du Québec.
Mais pire et encore plus représentatif de
la façon que ce gouvernement-là traite tout le monde qui n'est pas d'accord
avec eux, tous les contre-pouvoirs, toutes les instances qui peuvent
questionner leurs actions, c'est le témoignage de François Bonnardel hier à la
commission sur les transports. Il a refusé de divulguer quelconque information
sur les plus grands projets de la Capitale-Nationale. C'était le summum du «je
suis au-dessus de mes affaires», le summum du «je n'ai pas à répondre à vos
questions», le summum du «moi, je travaille sur mes dossiers, puis vous aurez
les réponses un jour, plus tard peut-être, si ça me tente». Le ministère des
Transports du Québec, ce n'est pas le royaume personnel de François Bonnardel.
Hier, il a commencé en disant : Je ne répondrai pas à vos questions sur le
tramway, avant même d'avoir une question, là, je vous le dis d'entrée de jeu,
je ne répondrai pas à vos questions. C'est inacceptable comme attitude. Il a
affirmé, et je le cite : «Je ne vous donnerai pas le privilège de parler
au responsable du bureau de projet du troisième lien.» Je ne vous donnerai pas
le privilège.
Ce privilège-là, je m'excuse,
M. Bonnardel, mais il a été offert aux parlementaires du Parti libéral, de
Québec solidaire, du Parti québécois, des députés indépendants, par les
électeurs, par les électeurs de leurs circonscriptions, par notre système
démocratique. Et ce n'est pas à François Bonnardel de décider si, oui ou non,
on peut poser des questions. Il a à répondre à ces questions-là, et
l'information qu'on cherche à avoir, c'est de l'information qui devrait être
accessible au public.
M. Laforest (Alain) : Comment
on appelle ça?
M. Fortin :
Il se cache, il manipule les données qui sont...
M. Laforest (Alain) : Non,
mais comme attitude, là?
M. Fortin :
C'est méprisant. Honnêtement, c'est une attitude méprisante envers notre
système démocratique, envers les parlementaires. Et il ne peut pas faire tout
seul au 29e étage du ministère des Transports, il ne peut pas décider seul de
tout ce qu'il veut faire sans rendre de compte à la population, aux élus, aux
journalistes.
M. Laforest (Alain) : C'est
autocrate?
M. Fortin :
Envers les gens qui sont devant lui, envers les citoyens, envers les électeurs,
envers les gens qui attendent ces projets-là depuis longtemps, c'est méprisant.
M. Robitaille (Antoine) :
Qu'est-ce que vous aimeriez savoir sur le tramway?
M. Fortin :
Bien, en fait, les questions sur le tramway, là, spécifiquement, elles sont
nombreuses. On voudrait savoir combien ont coûté les retards occasionnés par
les tergiversations du gouvernement de la Coalition avenir Québec. On voudrait
savoir est-ce que les décisions quant au tracé sont basées sur des orientations
politiques ou est-ce qu'elles sont basées sur les besoins des citoyens. Les
questions, là, à ce moment-ci, elles sont nombreuses. Et tant dans ce projet-là
que dans le dossier du troisième lien, il y en a beaucoup qui se posent.
M. Bergeron (Patrice) :
Toujours dans ce dossier-là, M. Bonnardel, donc, est au MTQ. Au MTQ, c'est
des projets d'infrastructure qui sont considérables. C'est aussi le PQI. C'est
de dizaines de milliards de dollars. C'est le REM aussi. Il n'y a pas eu de
réponses en matière de REM. Qu'est-ce que ça dit sur la façon dont on gère ces
dizaines de milliards là et la reddition de comptes à votre avis?
M. Fortin :
Le gouvernement se dit : C'est plus simple pour nous de dire : On ne
répondra pas aux questions qui sont posées. On ne divulguera pas l'information
qui est demandée. Puis on préfère... On préfère prendre la chance que quelqu'un
nous dise qu'on est méprisants, qu'on est autocrates, qu'on ne répond pas aux
questions, plutôt que d'offrir l'information.
Nous, là, ça nous porte à croire qu'ils
ont quelque chose à cacher dans ces dossiers-là. Honnêtement, c'est de
l'appropriation politique quand on nous dit : On va vous dire ça dans
quelques semaines quand, nous, on sera prêts, quand, nous, on pourra cadrer les
choses à notre façon. On a un système démocratique, ici, on a des façons de
faire, et la reddition de comptes qui est offerte à chaque année, une fois par
année, là, dans l'étude de crédits, ce n'est pas trop demander.
M. Lacroix (Louis) : Sur
le Grand prix de Montréal qui va vraisemblablement être annulé pour cette
année, bon, on va, de ce qu'on comprend, là, faire un report en 2031 et 2030,
2031 pour reprendre les deux Grands prix. Est-ce que... D'abord, qu'est-ce que
ça suscite comme réaction chez vous de voir qu'un événement aussi important en
termes touristiques est annulé? Et combien d'argent doit-on... en fait est
acceptable de redonner à l'industrie de la formule 1?
M. Fortin :
Bien, c'est malheureux de voir que le Grand prix, là, comme plusieurs autres
événements, encore une fois, ne pourra pas avoir lieu cette année. Il y a
beaucoup de gens qui comptent sur le Grand prix pour leur bénéfice économique,
des gens dans l'industrie touristique, dans l'industrie de la restauration, des
gens qui ont beaucoup souffert économiquement au cours de la dernière année et
qui continuent de souffrir. Alors, je pense que c'est malheureux, mais on parle
d'un événement qui aurait lieu dans moins de deux mois.
Honnêtement, la priorité en ce moment, c'est
encore la situation sanitaire. La priorité, ça demeure de se sortir de cette
crise-là. Moi, mes enfants ne vont toujours pas à l'école en ce moment. Donc,
je pense que les priorités, là, aujourd'hui, à court terme, sont peut-être
ailleurs.
Ceci étant dit, il ne faut pas
sous-estimer l'impact que le Grand prix a à Montréal, mais pour nous ce serait
important de voir c'est quoi la participation financière du gouvernement, c'est
quoi l'échéance par rapport à tout ça, c'est quoi la proportion d'aide qui
vient du gouvernement fédéral, qui vient du gouvernement du Québec et comment
on mesure ça versus les retombées économiques potentielles du grand prix.
M. Lacroix (Louis) :
Mais là, ce qu'on comprend, c'est qu'il va y avoir une compensation financière,
là.
M. Fortin :
Oui.
M. Lacroix (Louis) :
Alors, on donne déjà des millions pour l'organisation du Grand Prix à Montréal,
que ce soit par le biais du ministère du Tourisme ou de l'Économie, là. Alors,
de rajouter des millions, c'est acceptable?
M. Fortin :
Bien, pour nous, là, c'est de voir cet investissement-là versus les retombées
économiques et les garanties qu'on va obtenir en bout de ligne. Il peut y avoir
des justifications derrière ça, mais il faut les mesurer versus les retombées
économiques et versus les garanties qu'on va avoir, et c'est ce qu'on voudra
entendre du gouvernement, là, lors de leur annonce.
M. Bergeron (Patrice) :
Mais la situation est encore assez sérieuse en Outaouais, on l'a entendu hier. Est-ce
qu'on en fait assez actuellement ou est-ce qu'il n'y aurait pas d'autres gestes
qu'il pourrait être possible de poser pour mieux contrôler l'épidémie ou la
contamination?
M. Fortin :Le grand enjeu, là, en Outaouais, c'est le manque de personnel.
Le manque de personnel dans le réseau de la santé, c'est un enjeu qui ne date
pas d'hier, mais c'est un enjeu qui est plus prévalent en Outaouais que dans
plusieurs autres régions du Québec.
Alors, s'il y a des régions où la
situation, elle est plus stable, s'il y a des régions où la situation... où la
COVID est mieux contrôlée qu'en Outaouais, ce serait important de voir s'il y a
des ressources qui peuvent être allouées à cette région-là de façon temporaire
pour qu'on reprenne le dessus. Parce qu'effectivement, là, on a l'impression
que c'est la capacité du réseau de la santé à offrir les soins nécessaires à la
population qui nous retient dans, par exemple, le retour à des enfants à
l'école ou d'autres allégements qui pourraient être offerts éventuellement.
Alors, réellement, là, pour nous, s'il y a
moyen de prêter du personnel d'autres régions pour soigner les gens, pour qu'on
fasse un petit peu moins de délestage, pour que les chirurgies urgentes
puissent avoir lieu, ce qui n'est pas le cas en ce moment dans la région, ce
serait une bonne idée.
M. Robitaille (Antoine) :
…titre «Vaccination : Le Québec parmi les champions mondiaux». Est-ce que
vous avez envie de, mettons, féliciter le gouvernement pour tout ça? Est-ce que
ce n'est pas un succès dans toute cette gestion-là, la vaccination, jusqu'à maintenant?
M. Fortin :
Bien, j'ai surtout le goût féliciter les Québécois qui, de toute évidence,
comprennent le bénéfice ou l'importance de la vaccination, qui, à chaque fois
qu'il y a des nouvelles plages horaires qui ont été disponibles, ont pris les
mesures nécessaires, se sont présentés, n'ont pas hésité à se faire vacciner.
Alors, j'ai surtout le goût de donner le crédit aux Québécois.
M. Robitaille (Antoine) : Est-ce
que ça a été bien géré?
M. Fortin :
Le système d'enregistrement fonctionne bien, ce qui n'est pas le cas dans
d'autres provinces, alors c'est un plus, effectivement.
M. Lacroix (Louis) : Il
y a deux semaines, M. Legault parlait d'un retour à la normale dans
73 jours, ayant en référence la date du 24 juin prochain, où 75 % des
Québécois auront reçu une première dose du vaccin selon les données, en fait,
les prévisions du ministère de la Santé. Or, la semaine dernière, Theresa Tam,
la directrice de la Santé publique du Canada, disait que pour avoir un retour à
la normale, ça prend 75 % de la population ayant reçu une première dose et
20 % ayant reçu une deuxième dose.
Or, hier, M. Dubé a dit qu'en date du 24
juin, il y aura effectivement 75 % des gens avec une première dose, mais
seulement 500 000 personnes qui auront reçu une deuxième dose. Ce n'est
pas 10 % de ces gens-là. Est-ce qu'à votre avis, ça remet en question
l'objectif du 24 juin?
M. Fortin :
Bien là, le 24 juin, là, c'est là qu'on commence à comprendre que c'est
vraiment... C'est une date significative symboliquement, c'est une date
historique pour les Québécois, mais on a choisi une date symbolique plutôt
qu'une date exacte et c'est le gouvernement qui a fait ce choix-là pour donner
un certain symbole à la chose. Alors, la date du 24 juin, on voit vraiment
qu'elle a été choisie de façon symbolique plutôt que de façon très précise.
Sur l'enjeu de la deuxième dose, je pense
que ce qui s'est produit dans les CHSLD, entre autres, au cours des dernières
semaines, où on a vu peut-être, peut-être une certaine perte d'efficacité après
un certain temps nous pousse à demander au gouvernement réellement c'est quoi,
son plan pour l'octroi ou l'offre de cette deuxième dose là aux gens qui sont particulièrement
vulnérables. Nous, notre préoccupation en ce moment, là, elle est réellement au
niveau de cette population-là.
Alors, pour les gens qui habitent en résidences
de personnes aînées, pour les gens qui souffrent de maladies chroniques, pour
les gens qui sont d'un certain âge, on aimerait avoir un plan détaillé du gouvernement
pour savoir à quel moment ils vont pouvoir avoir leur deuxième dose parce que
si réellement on veut reprendre une certaine, disons, une certaine... le «cours
normal», je mets ça entre guillemets, là, de la vie, bien, nécessairement, il
faudra que ces gens-là soient protégés.
M. Lacroix (Louis) : Mais
pour être clairs, là, la date du 24 juin, pour vous, c'est une utopie? C'est
réaliste? Vous êtes sceptique? C'est quoi, votre...
M. Fortin :
On a choisi... Le gouvernement a choisi une date, François Legault a choisi une
date parce que c'est la fête nationale du Québec. Le gouvernement fédéral a
choisi le 1er juillet parce que c'est la fête du Canada. Bien honnêtement,
là, ça ne se base pas sur des chiffres scientifiques, ça ne se base pas sur la
capacité d'offrir le vaccin, ça ne se base pas sur quoi que ce soit de précis
et aujourd'hui, on en voit la démonstration.
Nous, ce qu'on veut, c'est que le plus de
Québécois soient protégés le plus rapidement possible pour qu'on puisse revenir
à une certaine normalité le plus rapidement possible. Mais pour ça, ça serait
important que le gouvernement nous dise comment il va déployer la deuxième dose
à tous ces gens-là qui en auront besoin.
M. Laforest (Alain) :
AstraZeneca, vous en avez parlé d'entrée de jeu, est-ce qu'il y a un défi pour
les prochaines semaines et avec Johnson & Johnson, là, qui est
sur le point d'arriver?
M. Fortin :Oui, il y a un défi. Je pense qu'il y a un défi depuis un
certain temps par rapport au vaccin AstraZeneca, c'est certain, quand on
l'offre à des gens en disant : Bien, si vous acceptez l'AstraZeneca, vous
allez pouvoir vous faire vacciner beaucoup plus rapidement que si vous attendez
d'autres vaccins, il y a des gens qui vont vouloir se faire vacciner, j'en fais
partie. Si on me l'offre, je vais le prendre et je vais le prendre rapidement.
Mais il y a des gens qui sont encore réticents, il y a des gens qui ont des
craintes par rapport à ce vaccin-là, et on ne peut pas simplement les mettre de
côté, les ignorer, il y a un devoir d'informer, tant au niveau des bénéfices
qu'au niveau des risques de la population.
Mme Lévesque (Fanny) : Sur
l'affaire Louis Robert, qu'est-ce que vous avez pensé des révélations faites
dans son livre?
M. Fortin :
Bien, d'abord, j'ai hâte de lire le livre. Je remercie Louis Robert pour sa contribution,
son courage, son honnêteté par rapport à ce qu'il voit. Mais le résultat de ce
que Louis Robert décrit et ce qu'il tente de dire depuis des années, c'est
qu'il y a trop de pesticides dans nos aliments. Et, à ce constat-là, le
ministre de l'Agriculture a une responsabilité, là, il ne peut pas juste tasser
du revers de la main, ignorer ce qu'a avancé Louis Robert, comme il l'a fait
lorsqu'il a été congédié.
Mais le bout qui m'a particulièrement
inquiété ou accroché dans le livre de Louis Robert, c'est quand il dit que,
lui-même, comme jeune agronome au ministère, il ne sentait pas l'expertise, la
notoriété. Il sentait qu'il n'avait pas assez d'influence pour vraiment pouvoir
mettre ses préoccupations de l'avant. Puis, je me demande, aujourd'hui, là, il
y en a combien de gens dans la fonction publique qui se disent : Je n'ai
peut-être pas assez d'influence pour vraiment dire ce que je pense. Je n'ai
peut-être pas assez de notoriété pour vraiment dire ce que je pense. Je ne veux
pas me mettre mon patron à dos.
Il y en a combien de gens dans la fonction
publique québécoise qui, aujourd'hui, aurait des constats nécessaires à mettre
sur la place publique et qui n'osent pas le faire? Pour les mêmes raisons que
Louis Robert n'a pas osé le faire.
Mme Gamache (Valérie) : Bien,
justement, quand un lanceur d'alerte arrive comme ça puis se dit : Bien,
finalement, le processus aura été insipide, n'aura pas donné grand-chose.
Est-ce que ça ne décourage pas, justement, les gens à dénoncer des situations
comme ça?
M. Fortin :
Bien, potentiellement, mais ça, c'est à nous de le changer. Ça, c'est à nous de…
et c'est à chacun des ministres et à chacun des parlementaires de prendre
l'information qui est divulguée et de la transformer en action. Si réellement
des gens comme Louis Robert ne sentent pas qu'il y a assez… qu'il y en a assez
qui est fait avec l'information qu'ils mettent sur place publique, c'est notre
échec à nous et, dans ce cas-ci, si on n'agit pas ce sera l'échec du ministre
de l'Agriculture.
Mme Lévesque (Fanny) : Le
Parti québécois dit : Le gouvernement, le ministère de l'Agriculture est
toujours sous influence, est noyauté par l'influence, là, des grandes
industries… voyons! de pesticides, pardon! Est-ce que vous partagez cette
opinion-là? Est-ce que vous croyez que le gouvernement est toujours sous influence?
M. Fortin :
Bien, Louis Robert en connaît beaucoup plus que moi sur le fonctionnement
interne du ministère de l'Agriculture, mais, comme parlementaire, ce que ça me
dit, c'est que nécessairement le ministre de l'Agriculture doit aller comprendre
les rouages internes de son ministère, doit vraiment aller voir si cette
influence-là, elle est aussi répandue que Louis Robert le dit, et, nécessairement,
si c'est le cas, il doit corriger la situation, là. Et c'est la même chose pour
l'Ordre des agronomes. Nous, très clairement ce matin, on va demander si on ne
l'a pas déjà fait, mais on demande à ce qu'il y ait une enquête sur ce qui se
passe à l'Ordre des agronomes de la même façon que Louis Robert le
demande. Alors, ça, c'est une des actions que, nous, on prend en lien avec ce
que Louis Robert a décrié au cours des dernières heures.
Mme Lévesque (Fanny) :
...détail juste en français sur l'Outaouais. Vous dites que vous aimeriez avoir
un coup de main, là, des travailleurs ailleurs dans le Québec. Ce n'est pas déjà
fait, ça, ou est-ce que c'est fait, mais ce n'est pas suffisant?
M. Fortin :
Ça a été fait en partie, là, au moment du dépistage. Je pense que le gouvernement
l'a fait de façon très ciblée. Mais aujourd'hui, là... Et on s'époumone régulièrement
lorsqu'il y a du délestage qui se passe dans chacune des régions au Québec. On
parlait d'avoir du délestage jusqu'à 35 % à Québec, et les gens de la
région se sont élevés, les médias en ont parlé. Ici, on en parlait, on en a
parlé au salon bleu.
En Outaouais, là, il n'y en a pas, de
chirurgie qui n'est pas une question de vie ou de mort, en ce moment, là, il n'y
a pas de... si ce n'est pas une urgence, il n'y a pas de chirurgie en
Outaouais. Alors, l'enjeu, là, il est criant dans la région. Le délestage, il
est massif. Alors, réellement, je crois qu'il y aurait lieu d'avoir une aide supplémentaire
pour qu'on puisse prendre le dessus sur la situation.
M. Larin (Vincent) :
Concernant la demande d'enquête à l'Ordre des agronomes, est-ce que, vous, vous
avez eu des preuves qu'il y a quelque chose qui ne fonctionne pas, tu sais,
au-delà du livre de M. Robert?
M. Fortin :
Bien, en fait, il est un peu là, l'enjeu, et je ne vous en veux pas pour votre question,
elle est légitime. Mais lorsqu'un lanceur d'alerte met une information comme
celle-là sur la place publique, notre devoir à nous, c'est d'aller voir ce qui
se passe. Et c'est pour ça qu'on demande une enquête à l'Ordre des agronomes. Aujourd'hui,
on a une information qui nous est fournie par Louis Robert, qui dit essentiellement :
Il y a quelque chose qui se passe là, je demande presque la mise en tutelle de
l'Ordre des agronomes. Nous, on dit : Allons faire une enquête, allons
voir le fonds des choses, allons voir si réellement l'enjeu, il est aussi
criant que ce qui a été mis sur la place publique, et, si oui, il faudra nécessairement
agir.
La Modératrice
: On va
y aller en anglais.
Mme Senay (Cathy) : On the AstraZeneca, the fact that we have now a… What, as an MNA…
region… What do you think is your role starting from today?
M. Fortin : As an MNA, but also as a Government, I think we all have a responsibility to educate people, both on
the benefits and on the risks of every vaccine. In this case and from every
literature I've read from every scientific review, from every «avis» from the…
from every advice from the Government, everything seems to support the theory that the benefits outweigh
the risks. And as tragic as the situation was with Mme Boyer, and our condolences obviously go out to
her family, that needs to be conveyed to the population. I think that there is a necessity on site to have all that information that's given, but there is also
a necessity to convey it generally to the public to maybe alleviate some of the fears that people
might have about the vaccine.
Mme Senay (Cathy) : OK. And regarding the F1, as the critic for Government spending,
public spending, I mean, how far do you think the Government should go because
in what explicit values exercised today they don't want to move the F1 to other
countries like Turkey, but then, I mean, they can't get everything. So, what do
you think should happen?
M. Fortin :
Well, first off, on formula 1 this year, I think that decision to not hold
it was inevitable. Quite honestly, given the sanitary situation that we're
still in at this point, given the fact that my kids still aren't in school, we
still have other things on our mind at this point, and I know that it comes as
bad news economically for a lot of people in Montréal and in the Greater
Montréal region, but the risks, the sanitary risks of holding an event like
that at this point are far too great.
However, going forward,
what we're looking for, is we're looking for details on how much the Government
is willing to spend and how we measure that against the economic benefits,
which are very real, of the Grand Prix. So, we need that analysis, we need to
know what the numbers are. And hopefully the Government will provide that along
with some guaranties for the long-term survival of the Grand Prix here in
Montréal.
M. Grillo (Matthew) : With regards to the vaccines though, do you want to see the
government alter their vaccination campaign at all, given what we saw
yesterday? Or is it enough to say : Well, you know what, this plays into another
score expected.
M. Fortin :
Every vaccine has a risk, every single one of them. And it's important for
people to know those risks, but to also know the benefits. There are a lot of
people who are scared of the AstraZeneca vaccine, who are worried about taking
it, but there is also a lot of people who, today, don't have COVID because they
took that vaccine. So, it's important for Government to be clear, to be
transparent, not to minimize the risks and not to maximize the benefits, but
really to put the information out there so that everybody, before they get
their shot in the arm, realizes just how much good it can do and what the risks
are.
M. Grillo (Matthew) : What would you tell people in your riding with regards to
AstraZeneca?
M. Fortin :
Well, I myself honestly can't wait to get the vaccine. And no matter what
vaccine it is, there are 12 Quebeckers who died yesterday from COVID. And
Mme Boyer's death is a tragic one and nobody expects that, nobody wants that.
When you go to the vaccination clinic, you expect to be protected against
COVID. And as tragic as her death is, collectively we still need to find a way
to protect ourselves from COVID and the COVID vaccine is one of the ways that
we can do that, so I certainly encourage people to look at the data, to look at
the facts, and to go get their vaccine.
Une voix
: Thank you.
(Fin à 9 h 16)