(Huit heures)
Mme Anglade : Bien, bonjour.
Bonjour à tous. J'ai quelques sujets que je vais vouloir aborder avec vous ce
matin. D'abord, je vais revenir sur 2018. En 2018, François Legault a déclaré :
«Quand on me dit que le plus grand défi économique est la pénurie d'employés,
je ne suis pas d'accord.»
Aujourd'hui, on doit prendre conscience
que l'aveuglement du premier ministre ou son manque de vision risque d'avoir
des conséquences néfastes sur notre économie, notre productivité et les
services offerts à la population. Le 14 août 2019, alors que le Québec
pressait le gouvernement de trouver une solution pour alimenter les problèmes
de bassin de main-d'oeuvre disponible, le premier ministre leur avait répondu
qu'il fallait tout simplement améliorer les conditions de travail. Au quatrième
trimestre 2020, le nombre de postes vacants s'est élevé à 148 000 postes
ouverts, non comblés, une hausse de près de 22 000 par rapport à 2019.
Alors que nous sommes en pleine pandémie,
ce sont les soins de santé et l'assistance sociale qui ont des besoins qui ont
explosé. En ce moment, dans ce domaine-là, c'est près de 32 000 postes qui
sont vacants, 16 000 de plus que ce qui était à pourvoir en 2019, une
hausse phénoménale, particulièrement dans les hôpitaux. Ça veut dire qu'au-delà
des enjeux d'adéquation emploi en santé, il y a véritablement un problème de
bras, littéralement de personnes qui ne sont pas disponibles. Dans le commerce
de détail, on parle de 20 000 postes; dans la fabrication, c'est près de
18 000; services professionnels, 11 000; hôtellerie, restauration, 11 000;
enseignement, enseignement, 2 700 postes; construction, 9 000.
Donc, tous les secteurs sont particulièrement touchés, incluant, puis c'est ce
qui me préoccupe d'autant plus, les secteurs liés aux services directs à la population.
La réalité, c'est que, pour des raisons
purement électoralistes, le premier ministre François Legault a pris une
décision du déni de l'enjeu de la main-d'oeuvre en 2018. Et, si cette position
n'était pas si lourde de conséquences, on pourrait peut-être sourire de la
désinvolture électorale du premier ministre, mais on ne peut pas rire
aujourd'hui parce qu'il y a un manque de clairvoyance qui a un impact réel sur
notre économie en matière de productivité, sur nos finances publiques parce
qu'il y a moins de revenus, sur notre capacité à donner des services en santé
et en éducation à la population partout au Québec.
Nos enjeux démographiques, ils sont connus
depuis longtemps et ils sont documentés. La pénurie de main-d'oeuvre était un
des enjeux pour nous, et nous avons identifié comme prioritaire pour assurer
non seulement les services à la population, mais également toute la vitalité
dans toutes les régions du Québec. Mais ils voulaient en prendre moins pour en
prendre soin. Mais si, au moins, on en avait pris soin.
On comprend aujourd'hui qu'il y a des
travailleurs qualifiés qui veulent vivre, travailler, élever leurs enfants ici,
au Québec, en français, et qui quittent, parce que, justement, on a des
conditions qui ne sont remplies de la part de Québec. Et, quand quelqu'un
quitte dans des conditions comme ça, c'est tout le monde qui perd, c'est tout
le Québec qui perd.
Honnêtement, je pense que le parti de
l'économie... quand la CAQ se définit comme telle, elle parle de l'économie de
1990. François Legault qui nie la pénurie de main-d'oeuvre, c'est réellement le
capitaine du Titanic qui ne voit pas l'iceberg. Puis aujourd'hui on a deux
ministres qui sont sur le bateau, en train de paniquer, le ministre Boulet, la
ministre Girault qui disent : Bien, finalement, il faudrait peut-être
revoir les seuils. C'est franchement une ironie.
J'ai un second sujet que j'aimerais aborder
avec vous. On a beaucoup parlé des décrets sanitaires. Aujourd'hui, ce qu'on
apprend, c'est qu'il y a une entreprise qui a eu un contrat de 36 millions
de gré à gré, en justifiant l'urgence sanitaire, 36 millions, alors que
depuis... On demande une enquête publique depuis des mois, vous le savez, on
demande à ce que, lorsqu'on renouvelle les décrets, on sera capables d'avoir la
discussion à l'Assemblée nationale. Là, ce qu'on apprend, c'est qu'il y a eu un
contrat qui a été octroyé, alors qu'il n'y a aucune… il n'y avait pas d'urgence
sanitaire pour justifier l'octroi de ce contrat-là. On s'est caché derrière
l'urgence sanitaire pour aller signer ce contrat-là, et finalement on découvre
ça quelques mois plus tard.
Alors, si vous voulez une raison, je vous
en donne 36 millions de raisons d'aller regarder pourquoi est-ce qu'on
devrait avoir des débats à l'Assemblée nationale lorsque l'on parle d'urgence
sanitaire.
La Modératrice
: Merci.
On va prendre les questions.
Mme Côté (Claudie) : Dans le
cas du contrat qui a été donné… Avez-vous terminé?
Mme Anglade : J'aurais peut-être
un autre point à ajouter. Le dernier point que j'aimerais ajouter, c'est que,
lorsque je vois l'augmentation des salaires de nos délégués à l'international, de
20 %, depuis que la CAQ est arrivée, ils ont augmenté les salaires, de
manière importante, des cabinets politiques, ils ont augmenté le salaire des
dirigeants d'Investissement Québec, ils ont augmenté les salaires de manière
importante chez Investissement Québec, et là, aujourd'hui, on apprend que ce
sont nos délégués à l'étranger qui connaissent une augmentation de salaire de
20 %. Moi, j'invite le gouvernement du Québec à sérieusement regarder
toutes les négociations qu'on est en train de faire dans le secteur de la
santé, dans le secteur de l'éducation. Je ne comprends pas, je ne comprends pas
pourquoi on pose de tels gestes aujourd'hui.
Mme Côté (Claudie) : Oui.
Alors, sur le contrat de 36 millions qui a été octroyé sans appel d'offres,
donc de gré à gré, est-ce que, dans ce cas-ci, on a trompé la commissaire?
Parce qu'il y a eu une enquête quand même, là, on a demandé à la Commissaire à
l'éthique. Est-ce qu'on l'a trompé? Est-ce qu'on a caché la vérité? Est-ce que
l'AMP devrait mettre son nez dans cette affaire-là?
Mme Anglade : Bien, oui. La
réponse, c'est oui. Est-ce qu'il devrait y avoir des gens qui se préoccupent de
ça? Absolument. Un contrat de gré à gré de 36 millions, en prétextant
l'urgence sanitaire, c'est là qu'elle est, la passe-passe, là. On prétexte
l'urgence sanitaire puis on nous dit : Il y a un contrat de
36 millions qui a été donné. Alors qu'elle est où l'urgence sanitaire pour
justifier un tel contrat? Après ça, on nous dit : Ah! finalement, ce n'était
pas... On essaie de se dissocier de ça. Honnêtement, là, c'est
incompréhensible. Il mérite d'y avoir une enquête beaucoup plus poussée sur cet
enjeu.
Mais la véritable question, c'est : Il
y en a un, contrat comme ça, il y en a un. Il y en a combien d'autres? Il y en
a combien d'autres? Combien d'enquêtes il va falloir faire? C'est inacceptable
que l'on se retrouve dans une situation avec un contrat de 36 millions
donné gré à gré en prétextant une urgence sanitaire. C'est simplement
inacceptable.
Mme Prince (Véronique) :
Mme Anglade, j'aimerais vous entendre... j'ai manqué les deux premières
minutes, puis peut-être que vous l'avez abordé, là, je voudrais vous entendre
sur la fermeture des frontières élargie, là, tu sais, avec le variant indien et
tout ça. Est-ce que le gouvernement Legault doit mettre de la pression sur le
gouvernement fédéral pour empêcher les vols provenant de l'Inde et même
interprovincialement, là? Est-ce qu'il y a...
Mme Anglade : Je pense
que c'est quelque chose qu'il falloir clarifier, qu'il va falloir considérer,
dépendant de la gravité de la situation, puis on sait dans quelle situation on
se retrouve aujourd'hui, de la virulence des variants. Tout doit être mis sur
la table pour assurer la protection de la population.
M. Bergeron (Patrice) :
Est-ce que le gouvernement du Québec devrait s'adresser directement au
gouvernement Trudeau? Parce qu'on sait que M. Legault parle, à chaque
semaine, à M. Trudeau pour lui dire : Bien, il faut faire quelque
chose pour l'Inde. Parce que, là, j'ai entendu dire qu'il y a encore eu
36 vols, dans les deux dernières semaines qui viennent de l'Inde.
Mme Anglade : C'est pour
ça qu'il faut... Oui. Alors, la réponse à la question : Est-ce que
M. Legault doit intervenir auprès de M. Trudeau?, la réponse, c'est
oui.
M. Larin (Vincent) :
Est-ce qu'ils ont trop tardé, le fédéral, cette fois-ci encore?
Mme Anglade : Écoutez, on
a vu que les délais à la frontière avaient causé des problèmes supplémentaires.
Alors, le plus vite on est capable d'agir, là, le mieux on va se porter. Mais,
encore une fois, j'imagine qu'on va nous donner encore plus d'information sur
le variant indien quant à sa virulence puis les gestes qui doivent être posés.
Mme Lévesque (Fanny) :
Mais donc on devrait fermer la frontière maintenant, la suspendre avec l'Inde parce
que...
Mme Anglade : Bien, je
pense que c'est définitivement quelque chose qui devrait être considéré présentement.
M. Lacroix (Louis) : Sur le
jugement du juge Blanchard, en fait, sur la Loi sur la laïcité, mardi, vous
avez répété que, si vous êtes au pouvoir à la prochaine élection, vous ne renouvellerez
pas la clause dérogatoire qui va avoir effet de rendre la loi illégale au
Québec au regard des chartes.
Mme Anglade : Certes.
M. Lacroix (Louis) :
Alors, si vous faites ça, vous allez devoir présenter une alternative.
Qu'est-ce qu'elle sera, cette alternative-là? Est-ce que vous revenez à la
position du Parti libéral sous Philippe Couillard? Est-ce que c'est
Bouchard-Taylor? Est-ce que c'est Bouchard-Taylor plus? Ça serait quoi, votre
proposition à vous? Parce que vous allez devoir arriver avec une alternative.
Mme Anglade : Vous
spéculez par rapport à ça. Ma position, elle est connue. J'ai fait connaître ma
position que, non, je ne rouvrirais pas la clause «nonobstant».
M. Lacroix (Louis) : Je
comprends, mais vous aller proposer quoi en échange?
Mme Anglade : Je ne
renouvellerai la clause «nonobstant». Alors, cela dit, je suis pour la laïcité,
mais je ne renouvellerai pas la clause «nonobstant». C'est la position que nous
avons présentement.
M. Lacroix (Louis) : ...position,
autrement dit. Parce que, là, je veux dire, vous n'avez pas d'alternative à
présenter. Vous dites : On ne renouvellera pas la clause «nonobstant», ce
qui équivaut à…
Mme Anglade : On verra ce que
les tribunaux… Là, c'est devant les tribunaux, hein?
M. Lacroix (Louis) : ...que les
tribunaux vont pouvoir se prononcer là-dessus et vont... Et le juge Blanchard
le dit dans son jugement, il dit : Elle est constitutionnelle seulement
parce qu'on utilise la clause dérogatoire. S'il n'y a plus de clause
dérogatoire, elle n'est plus constitutionnelle. Vous allez offrir quoi en
échange?
Mme Anglade : Deux choses. La
Loi sur la laïcité, j'ai toujours dit qu'elle devrait passer le test des
tribunaux, qu'on ne renouvellerait pas la clause «nonobstant», et c'est la
position du Parti libéral, point. Je n'ai rien d'autre à ajouter.
M. Lacroix (Louis) : Donc il
n'y aura pas… vous n'allez pas présenter d'alternative? Il n'y aura pas une
nouvelle loi sur la laïcité?
Mme Anglade : Notre position,
elle est connue. Notre position, elle est connue.
M. Lacroix (Louis) : Bien,
d'accord, mais c'est quoi, votre position? Parce que, là, répétez-la-moi, parce
que moi, je suis un peu mêlé, là. C'est quoi, votre position?
Mme Anglade : Il y a une Loi
sur la laïcité qui est devant les tribunaux. On souhaite que la loi passe le
test des tribunaux. Et c'est la raison pour laquelle on a dit qu'on ne
renouvellerait pas la clause «nonobstant». Qu'elle passe le test des tribunaux.
Si vous pouvez dire vous-même ce qui va ressortir de tous les cas de figure, on
ne le sait pas, le gouvernement, non plus, ne le sait pas. À l'heure actuelle,
le gouvernement, non plus, ne le sait pas, ce qui va sortir de tout ça. C'est
pour ça qu'ils vont en appel. Alors, on est en appel...
M. Lacroix (Louis) : Votre
stratégie, ça va être de prendre la loi actuelle, de la laisser aller devant
les tribunaux. Et, si elle est défaite, on fait quoi?
Mme Anglade : Ah! bien là,
c'est de la spéculation.
M. Lacroix (Louis) :
…ensuite?
Mme Anglade : C'est de la
spéculation. Notre position, là-dessus, elle est connue, M. Lacroix.
Mme Prince (Véronique) :
Mais, Mme Anglade, est-ce que vous privilégiez le statu quo?
Mme Anglade : Je suis pour… Dans
les articles de la Loi sur la laïcité, il y aura certainement des articles qui
seront maintenus. Je ne le sais pas. Je ne sais pas ce qui va aboutir. On est
devant les tribunaux, on ne sait pas ce qui va découler de ça. Mais, je pense
que toute loi doit passer le test des tribunaux, et je maintiens cette
position-là.
M. Larin (Vincent) : …on vous
a entendue. Qu'est-ce que vous en pensez, ultimement, de la division que ça
crée dans la société, là…
Mme Anglade : Bien, c'est
évident que ça crée une division. C'est évident que ça crée une division. Mais,
encore là, entre le moment où je vous ai vus la dernière fois et aujourd'hui,
on a porté le jugement en appel, et là on va être devant les tribunaux,
probablement pour une assez longue période, et, encore une fois…
M. Larin (Vincent) : ...la
bonne chose en portant en appel le…
Mme Anglade : Encore une fois,
je pense que cette loi-là doit passer le test des tribunaux, et c'est la raison
pour laquelle on ne veut pas renouveler la clause «nonobstant».
Mme Lévesque (Fanny) : Sur
les handicapés et les malades chroniques, on va ouvrir aujourd'hui, on va
élargir, là, la vaccination. À votre avis, là, qu'est-ce qu'on ne doit pas
rater, comme cibles? Parce que, Mme Montpetit, entre autres, a beaucoup parlé
de ça, là. Donc, c'est quoi, votre demande précise par rapport à ça?
Mme Anglade : Bien, en fait,
ils ont été identifiés. Les malades chroniques qui n'ont pas nécessairement
besoin de soins hospitaliers qui doivent être définitivement couverts… Alors,
on parle de qui? On parle, évidemment... Je ne vais pas faire une liste
exhaustive, mais il va y avoir des gens qui sont diabétiques, par exemple, qui
n'ont pas besoin de soins hospitaliers, mais qui devraient être couverts. Donc,
que toutes les personnes qui souffrent d'une maladie chronique, toutes les
personnes qui souffrent d'une maladie chronique puissent être vaccinées le plus
rapidement possible. C'est notre demande.
M. Bergeron (Patrice) : Une
petite dernière. Concernant le PIB... la question, pardon, de la pénurie de
main-d'oeuvre. J'avais déjà demandé à M. Girard s'il existait des données
qui nous permettaient de voir quelle était la différence... qu'est-ce que ça
pouvait coûter en PIB, cette pénurie de main-d'oeuvre là. Parce que, vous
l'avez dit, c'est une baisse de revenus fiscaux, c'est peut-être aussi une
incidence sur la croissance économique. Est-ce qu'il existe des données qui
nous permettent d'évaluer le manque à gagner que ça peut représenter? Parce qu'il
y a quand même 130... Comment vous avez dit? 130…
Mme Anglade : 150 000…
M. Bergeron (Patrice) :
148 000 postes à combler. C'est 148 000 salaires. C'est de
la productivité. C'est des biens et services vendus à l'extérieur.
Mme Anglade : Bien, c'est déjà
des calculs que nous, nous avons faits. Moi, je sais que je les ai faits à un
certain nombre de reprises, alors je ne pourrais pas… Je n'ai pas les résultats
avec le 150 000. Mais, plus que ça, au-delà du 150 000, c'est aussi
le fait que tu aies une entreprise, il lui manque trois employés, elle a un
gros projet de développement puis elle décide de ne pas le faire ou de le faire
à l'international, qui va créer peut-être 10 jobs, 20 jobs de plus
ailleurs. C'est ça aussi, ce manque à gagner là. Donc, il faut compter le
150 000 qui sont les besoins criants actuels plus le potentiel qui est non
exploité là-dedans. Puis, c'est de cette manière-là qu'on calcule. Donc, c'est
même sous-évalué quand on parle de 150 000 postes.
Mme Lévesque (Fanny) : Sur la
une du Journal de Montréal, M. Charette vient de dire qu'il craint
que ça va alimenter les préjugés. Est-ce que vous partagez cette opinion?
Mme Anglade : Bien, écoutez,
en regardant la une ce matin, je me suis posé la question : Quel message
est-ce qu'on essaie d'envoyer? Est-ce qu'on essaie d'envoyer qu'il faut se
méfier des Indiens? Est-ce qu'on essaie d'envoyer le message que c'est le
premier ministre qui en est responsable? Est-ce que le premier ministre est le
variant? Ce n'était pas clair, les messages de la une aujourd'hui. Puis, moi,
j'aimerais rappeler que ce dont on a besoin, là, c'est de s'assurer qu'on est
tous ensemble à combattre ce virus-là. Et, quand je vois des événements ici...
Allô! Mon coco, ici, où les gens d'origine asiatique ont été victimes de propos
absolument inacceptables, je pense qu'il faut faire très attention au message
qu'on essaie d'envoyer à la population. Puis, j'avais vraiment de la difficulté
à comprendre quel message on essayait d'envoyer ce matin.
M. Lacroix (Louis) : …est-ce
que ça vous a heurtée? Est-ce que ça vous a…
Mme Anglade : Bien,
honnêtement, je n'ai pas compris, je n'ai pas compris pourquoi on envoie un tel
message avec la une aujourd'hui dans le journal.
M. Lacroix (Louis) : C'est
une erreur?
Mme Anglade : Bien, je pense
que c'est une question que les gens devraient se poser. Parce que quel genre…
encore une fois, c'est quoi, quel message on a envoyé? Qu'est-ce qu'on retient
de cette une-là?
M. Bergeron (Patrice) :
C'est un amalgame, selon vous?
Mme Anglade : Bien, il y
a clairement un amalgame. Le variant, c'est le premier ministre? Sérieusement?
Mme Prince (Véronique) :
Est-ce que c'est déplacé?
Mme Anglade : Moi, je
pense que c'est déplacé, oui.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que c'est raciste?
Mme Anglade : Moi, je
pense que c'est déplacé, déplacé dans le contexte actuel en particulier.
Mme Senay
(Cathy) : I just would like to follow up on
this question regarding this picture. It comes from a travel from the Prime Minister Justin Trudeau in India a few
years ago. But what does that tell you? How important it was for the minister
responsible for the fight against racism to say that this is not appropriate?
For you, what was your first reaction when you saw this picture?
Mme Anglade : It was... I didn't think it was appropriate. I didn't think it was
appropriate at all. Because what kind of message are you trying to send? It
doesn't matter, if you look at the different messages, whether it's... the
Premier is the variant himself, whether it's a message toward the Indian
community. I think it's... Honestly, I don't think it's acceptable. The message
that this image is sending is just supporting preconceived ideas, and it's not
acceptable.
Mme Senay (Cathy) : And regarding the fact that some... people from different Asia
countries, for example, China, they have...
Mme Anglade : Have been... yes.
Mme Senay (Cathy) : ...like, in the U.S., you had cases of people who have been
harassed, even killed. So, I mean, there's a danger, here, to put everything
and make links.
Mme Anglade : There's no question in my mind that people can make all kinds of
links. And, when they saw the «une» this morning, I was like : How can we
do this in a time like this? How can we do this in general, but specifically in
a time like this? I don't think it's acceptable. I mean, you're sending a wrong
message to the population, you're trying to make a link with a community, when
you know, when you know that communities are being targeted because of that
virus in your own province. So, I think it's very dangerous to do such a thing.
Mme Senay (Cathy) : Regarding the variant with India, the fact that now Québec has...
the province knows about one case... Maybe we'll have more, but we know about
one case. NBC, they know about 40 cases. Do you have the impression that
Québec, again, seems to be reacting afterwards, is not prepared because this
variant is... already?
Mme Anglade : Yes. Well, the reality is that the Minister talked about this
yesterday. I'm pretty sure they're going to provide an update today. We're
talking about closing the borders as well. So, I really hope that we are in a
better situation than in the previous cases. I really hope so.
Mme Senay (Cathy) : And regarding enlarging chronic illness and including people with
physical and intellectual disabilities, how crucial it was for the Government to move quickly?
Mme Anglade : It was crucial because the messages that were sent were mixed
messages, where... when they said before that people with a chronic disease
could go and get vaccinated, and finally it was not everybody that was
included. So, it was really crucial to make that… to clarify the communication
on that point. Absolutely. All right. Merci. Merci, tout le monde.
Une voix : …
Mme Anglade : I'm sorry about that.
Mme MacKenzie (Angela) :You know, you made
quite a number of calls for a public independent inquiry…
Mme Anglade : Yes.
Mme MacKenzie (Angela) : You twitted about that again yesterday. I know Québec solidaire also put forward a motion
to have the INSPQ look into the curfew and its merits, and that was rejected by
the CAQ. How critical is this right now?
Mme Anglade : When I see something like this, it just reminds me how critical
that is. We're giving contracts, left, right and center, to different
companies. We don't even know who they are. We are making decisions without
having any debates. We are renewing a decree on a weekly basis without having
any discussion whit the Government. And we're going to find out, like, this is one example, but
they're might be hundreds of examples like this. It is not acceptable, and Quebeckers have the right to know what is going
on. And the fact that the Government is constantly refusing a public inquiry makes everybody believe
that they have something to hide. And that is not healthy for democracy.
Mme MacKenzie (Angela) : …right now. How
concerning that is? They are calls to have things like, you know, a lot of flights restricted coming
into Québec. Are you for that
kind of measures?
Mme Anglade : Yes, I think that is something that should be considered. We have
to do everything we can to protect the population. And if it means stopping
some... if we know that there is, obviously, scientific bases for that, yes,
this is something that we should do.
M. Verville
(Jean-Vincent) : M. Dubé is supposed to
clarify vaccination for chronically ill people. How do you feel this has been
handled up to now? Sorry about that, I just read the… And there has been a lot
of confusion for who is eligible to that. If you can just…
Mme Anglade : There has been a lot of confusion because originally it was said
that everybody with a chronic disease could get vaccinated, and it end up not
being the case. They were two categories of people : those getting
hospital services versus the other ones. So, I think it's really urgent, and we
said it two weeks ago, that everybody that has a chronic disease can get
vaccinated as soon as possible.
M. Verville
(Jean-Vincent) : What is the solution? What
are the solutions to clarify the confusion…
Mme Anglade :
It's for the Minister to come up and say : They're all going to get
vaccinated. So, you include them, the same way you included people that were 45
and up, just this week. You're going to do exactly the same thing with people
with chronic disease.
M. Verville
(Jean-Vincent) : ...the vaccine that are left…
Like, there are some people that are still… have a fear against the AstraZeneca. Should we give it to these
people?
Mme Anglade : So, I mean, I think, in terms of safety, there's been a number of
messages, positive messages about AstraZeneca. I am going to get myself vaccinated with AstraZeneca.
So, I encourage everybody to do the same. I'll get
vaccinated on Friday.
M.
Verville (Jean-Vincent) : Thank you.
Mme Anglade : Merci.
La Modératrice : Merci
Beaucoup.
Mme Anglade : Merci tout le
monde.
La Modératrice : Merci
beaucoup.
(Fin à 8 h 22)