(Treize heures six minutes)
Le Modérateur
: Bonjour
à toutes et à tous. Bienvenue à ce point de presse du premier ministre du Québec,
François Legault, du ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian
Dubé, et du directeur national de santé publique, Dr Horacio Arruda. M. le
premier ministre, sans tarder, la parole est à vous.
M. Legault : Oui.
Bonjour, tout le monde. Écoutez, comme vous l'avez vu au cours des derniers
jours, des dernières semaines, on a mis en place des mesures que certains
trouvent très dures puis, je le sais, sont difficiles à vivre, surtout après un
an. Mais, heureusement, quand on se compare avec ce qu'on voit, par exemple, en
Ontario, on peut dire que nos mesures fonctionnent pour l'instant. Pour
l'instant, la situation est toujours fragile. Il faut être très prudent.
Puis je veux revenir à ce qui se passe en Ontario
pour que tout le monde comprenne. Au Québec, on a actuellement
694 patients COVID hospitalisés. En Ontario, ils sont rendus à 2 360.
L'Ontario, c'est 1,7 fois la population du Québec. Donc, on voit que la
situation est très grave. On atteint les capacités limites dans les hôpitaux en
Ontario. On a des discussions. Je parle avec Doug Ford régulièrement. Mais il
faut rester très prudent parce que, dans certaines régions, nous aussi, on
approche la capacité limite. Je veux vous parler, bien sûr, des trois régions
qui sont les plus inquiétantes : Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches
et Outaouais.
Bon, d'abord, Capitale-Nationale, comme on
l'a vu depuis le début de la pandémie, il y a toujours d'abord une augmentation
de cas, ensuite une augmentation d'hospitalisations puis ensuite une
augmentation des décès. On voit que la situation se stabilise, sur le nombre de
cas, dans la Capitale-Nationale, mais on voit que ça continue à augmenter du
côté des hospitalisations puis des décès. On voit… Depuis seulement deux jours,
il y a eu une augmentation nette à Québec de 15 hospitalisations, puis il
y a eu six nouveaux décès juste dans les deux derniers jours, donc. Puis, quand
on se rappelle la montée du nombre de cas des dernières semaines,
malheureusement, on peut penser qu'on va continuer à avoir des augmentations de
ce côté-là.
En Chaudière-Appalaches, même chose, on
voit, là, depuis deux jours, sept hospitalisations nettes de plus, six décès de
plus dans Chaudière-Appalaches. Évidemment, le problème le plus grave est en
Beauce. En Beauce, on a été obligés de transférer cinq patients, au cours des
derniers jours, de l'hôpital Saint-Georges-de-Beauce à l'Hôtel-Dieu de Lévis.
Et puis, dans toute la région Chaudière-Appalaches, on est vraiment proche de
la capacité maximale, là, pour le nombre de patients dans les hôpitaux.
En Outaouais, bon, d'abord, le nombre de
cas se stabilise, mais il est encore très élevé. Quand on regarde les taux de
tests positifs... Pour vous donner un ordre de grandeur, la moyenne au Québec,
c'est 3,7 % des tests qui sont positifs. En Outaouais, hier, c'était
10,9 %. Donc, c'est la région qui a le taux de tests positifs le plus
élevé. Déjà, bon, on le sait depuis plusieurs années, la capacité hospitalière
est limitée en Outaouais. C'est pour ça qu'on va construire un nouvel hôpital.
On a été obligé de transférer des patients vers les Laurentides. Donc, là
aussi, c'est vraiment proche de la limite, là, hospitalière dans la région de
l'Outaouais.
Donc, je vous annonce, malheureusement,
qu'on va être obligés de prolonger les mesures d'urgence dans ces trois
régions, Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches et Outaouais, pour une autre
semaine, donc jusqu'au lundi 3 mai. Bon, évidemment, ce que ça veut dire, c'est :
couvre-feu, 8 heures, commerces non essentiels fermés et toutes les écoles
fermées. On regarde, par contre, la situation de très proche.
Et je peux dire aux parents, là : On
comprend très bien qu'au primaire c'est très difficile, l'enseignement à
distance, pour des enfants du primaire. Donc, la première chose... dès qu'on va
avoir repris le contrôle de la situation, la première chose qui va être ouverte
dans ces trois régions là, bien, ça va être les écoles primaires. Mais
actuellement, bien, on le sait, il y a de la contamination, il y a de la
contagion dans les écoles. Même si les enfants eux-mêmes sont peut-être moins à
risque, ça a un impact sur la famille puis sur la contamination, contagion communautaire.
Donc, on ne peut pas, pour l'instant, ouvrir les écoles primaires.
Montréal et Laval, on voit que le nombre
d'hospitalisations puis le nombre de cas restent très élevés, mais stables, de
façon surprenante. On pourrait penser... Puis, quand on regarde à peu près
partout ce qui se passe ailleurs dans le monde, ce sont les grandes villes, les
plus grandes villes, où il y a le plus de contagion. Mais pour l'instant, là
aussi, nos mesures fonctionnent. Puis je comprends que Montréal et Laval, on a vu
des réactions depuis qu'on a annoncé dimanche, il y a une dizaine de jours, le
couvre-feu à 8 heures.
Évidemment, ce n'est pas idéal, là. On
comprend tous que ce n'est pas le fun d'être obligé de rentrer à la maison à
8 heures. Mais, pour l'instant, il reste que c'est presque difficile à
comprendre comment ça se fait que les cas puis les hospitalisations se sont
stabilisés à Montréal et Laval, mais il ne faut pas exclure dans les prochains
jours, dans les prochaines semaines qu'il y ait une explosion de cas à Montréal
puis à Laval. C'est pour ça que l'oncontinue de suivre la situation de très,
très proche.
Bon, dans les autres régions, ça reste à
des niveaux sous contrôle. Mais, encore une fois, il faut être prudent partout,
dans toutes les régions du Québec, parce que ça peut prendre quelques jours
pour exploser, surtout avec les variants, là, qui sont beaucoup plus
contagieux. Puis c'est important, là, puis je veux le répéter, il y a toutes
sortes de choses qui ont été dites sur les jeunes, il reste que, quand on
regarde le nombre de cas chez les moins de 60 ans puis qu'on se compare
avec le «peak» du mois d'avril l'année passée, 2020, on a deux fois plus de cas
de personnes de moins de 60 ans. Le ministre de la Santé me disait qu'il
faudrait dire «jeunes adultes» parce qu'on ne parle pas nécessairement juste
des très jeunes. Mais, si vous regardez par exemple hier, dans l'ensemble du
Québec, il y a eu 77 nouvelles hospitalisations, il y en a eu 35 que
c'étaient des personnes entre 45 et 64 ans, il y en a eu 10 que
c'étaient des personnes entre 18 et 44 ans, puis il y en a eu deux que
c'étaient des personnes entre zéro et 17 ans.
Donc, on le voit, là, c'est évident depuis
quelques semaines qu'il y a une augmentation du nombre de jeunes à l'hôpital.
Bon, vous avez vu ce matin dans les médias cette jeune femme de 24 ans,
cette jeune mère qui est à l'Hôtel-Dieu de Québec depuis trois semaines. Elle
ne peut pas manger, elle ne peut pas marcher, et pourtant elle a 24 ans.
Donc, il faut rester, tout le monde, très prudent.
Bon, la bonne nouvelle, c'est que la Santé
puis toute l'équipe de vaccination fait un travail extraordinaire. Je suis
content. Je regarde ça presque d'heure en heure. À part la Saskatchewan, on est
la province qui a vacciné le plus grand pourcentage de la population avec une
dose, donc ça veut dire que notre système de vaccination fonctionne bien. Bon,
cette semaine, on a eu une mauvaise nouvelle, Ottawa nous a annoncé que,
malheureusement, on va avoir moins de Moderna, mais ensuite on va avoir plus de
Pfizer, donc on va pouvoir reprendre à partir de la semaine prochaine un rythme
plus soutenu.
Bonne nouvelle aussi : je vous
annonce qu'à compter de demain matin le vaccin AstraZeneca sera disponible pour
toutes les personnes de 45 ans et plus. Donc, si vous avez 45 ans et
plus, dépêchez-vous, demain matin, à aller vous enregistrer. Vous allez pouvoir
vous faire vacciner. Puis, je répète, très important, puis on a eu le O.K. de
la Santé publique, le vaccin AstraZeneca est très sécuritaire et très efficace.
On continue aussi à vacciner les
travailleurs essentiels comme les enseignantes, les éducatrices. Puis, cette
semaine, je pense, c'est jeudi, Christian Dubé va annoncer, là, comment on va
fonctionner pour les personnes handicapées, les proches aidants. Ce n'est pas
simple, là, parce qu'évidemment on ne veut pas commencer à faire des enquêtes
puis savoir si c'est vrai. Donc, Christian va expliquer ça jeudi. Donc, on va
aussi les faire passer devant les autres.
Puis, parlant de ça, je veux quand même
revenir... Parce que j'entends beaucoup de personnes dire : Pourquoi vous
n'ouvrez pas à tout le monde? Bien, parce qu'on a fait le choix, au Québec, de
commencer par les personnes qui étaient le plus à risque, qui étaient le plus
vulnérables. Donc, c'est un choix qu'on fait, puis ça ne nous empêche pas
d'être efficaces, là. Oui, ça peut arriver qu'à certains endroits il n'y ait
pas de file d'attente et qu'il y ait des places de disponibles. Mais il reste
qu'au total on vaccine plus que dans les autres provinces, puis ça nous permet
de respecter un ordre et puis de commencer par ceux qui sont le plus à risque.
Donc, je termine en vous disant
qu'évidemment l'espoir, c'est la vaccination. C'est notre passeport vers la
liberté, la liberté de revoir nos amis, nos proches. Il y a encore des semaines
difficiles d'ici à ce qu'on ait une majorité de la population du Québec qui
soit vaccinée. Donc, s'il vous plaît, soyez prudents. Quand vous avez des
symptômes, allez vous faire dépister. On nous dit que la moitié n'y vont pas
quand ils ont des symptômes, là. C'est important, par solidarité, d'aller vous
faire dépister. Puis, quand c'est votre tour de vous faire vacciner, bien,
allez vous faire vacciner. C'est comme ça qu'on va se donner un bel été. Merci. Je compte sur vous.
Good afternoon, everyone.
Over the past weeks, we've imposed tough restrictions to contain the third
wave, but we see that those restrictions seem to be working and we see that
Quebeckers are not giving up the fight on the virus. I cannot thank you enough
for this. With what's happening in Ontario, we see how fragile the situation
is. We're not immune to this in Québec, but, for the moment, we're able to
resist. We have to stay very careful.
We still have three
regions where the situation is worrying : Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches and Outaouais. The
number of new cases is stabilizing, but hospitalizations
are increasing. This why I'm announcing that the special emergency measures will
continue until May 3rd in these three regions.
I know how difficult
school at home is for the children, but there's a risk that we'll exceed our
limit in hospitals. So, we must do everything we can to reduce our contacts.
And I can guaranty that the first thing we'll reopen will be primary schools.
In Montréal and Laval,
we're still resisting better than expected, but the situation is very fragile.
So, we must maintain the restrictions. Elsewhere in Québec, we're monitoring
the situation very closely.
The good news is that
vaccination continues to accelerate, and we'll now offer the AstraZeneca
vaccine to people age 45 and over. I invite you to take this very
efficient and safe vaccine.
So, the vaccine is the
way to regain our freedom, but that will only happen when a majority of
Quebeckers are vaccinated. We have to resist until then to have a great summer.
I'm counting on you all. Thank you.
Le Modérateur
:
Merci. Nous allons amorcer la période des questions avec Maxime Denis,
Noovo.
M. Denis (Maxime) :
Bonjour, messieurs. M. Legault, quand vous dites que la moitié qui ont des
symptômes n'y vont pas, est-ce que c'est comme ça qu'on peut expliquer la
stabilité des cas à Montréal et Laval? C'est tout simplement que les gens n'y
vont pas, se faire tester?
M. Legault : Non, parce
qu'on voit une stabilité du nombre d'hospitalisations. Donc, si les gens
devenaient vraiment malades, ils se rendraient à l'hôpital. Puis on voit que
c'est stable du côté des hospitalisations.
M. Denis (Maxime) : Le maire
d'Ottawa, Jim Watson, demande à lever les barrages avec le Québec parce que,
oui, ça crée des bouchons de circulation assez importants. Pour les gens de
l'Outaouais, les gens de Gatineau, qu'est-ce que vous avez à dire, vous? Est-ce
que vous... C'est quoi, votre réponse à ça?
M. Legault : Bien,
écoutez, quand vous regardez le taux de contagion en Ontario, le nombre de cas,
le nombre d'hospitalisations, la situation est plus grave en Ontario qu'au
Québec. Donc, c'est surtout nous, là, qui tenons à garder ces mesures-là,
s'assurer que les gens de l'Ontario ne viennent pas ajouter à la contagion à
Gatineau puis à différents endroits au Québec, là.
Le Modérateur
: Patrice
Bergeron, LaPresse canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour à vous trois. Concernant la vaccination, donc, on décide pour le groupe
d'âge, maintenant, de plus de 45 ans. Est-ce qu'on décide que ce soit... à
45 ans plutôt que 40 ans ou 42, est-ce que c'est des raisons
sanitaires ou des questions de disponibilité de vaccins par exemple?
M. Arruda (Horacio)
:
L'âge de 45 ans, là, il a été fixé par nos experts du CIQ, du comité
d'immunisation du Québec. Et la raison pour laquelle l'âge est choisi et peut
différer d'un territoire à l'autre, c'est en fonction de l'incidence de la
maladie et de la situation épidémiologique. Ça fait que c'est pourquoi... Donc,
dans le fond, si vous avez une incidence très élevée, les bénéfices de la
vaccination peuvent être encore présents à un âge plus bas. Donc, c'est pour ça
qu'il y a un âge qui a été choisi au Québec, c'est le 45 ans. Et c'est en lien
aussi avec nos données épidémiologiques, nos données d'hospitalisation aux
soins intensifs, etc. C'est vraiment à cet âge-là qu'on remarque une
augmentation importante. Mais ça demeure des vaccins sécuritaires, je pense,
comme tel. Vous savez que le Royaume-Uni l'a utilisé à 30 ans, comme tel. Mais
nous, on l'utilise en fonction de notre épidémiologie.
M. Bergeron (Patrice) : Par
ailleurs, M. Legault, question peut-être... Ah! allez-y, M. Dubé.
M. Dubé : Horacio, si vous permettez,
contrairement aux semaines précédentes, là, ici, ce qui est important, c'est
l'âge et non l'année de naissance. Je veux le préciser, là, il faut avoir un 45
ans fait pour se qualifier.
M. Bergeron (Patrice) : M.
Legault, par ailleurs, question plus politique. Le budget, donc, a été déposé
hier. Vous l'avez vu. Donc, la fameuse question de la hausse des transferts de
santé du fédéral, bon, vous n'avez pas obtenu gain de cause là-dessus. Est-ce
qu'à terme ce problème de financement là va poser un risque sur la pérennité du
système de santé, sur la qualité des soins ou sur le panier de soins qui est
offert au Québec?
M. Legault
: Bien,
c'est certain que c'est le problème le plus grave de toutes les provinces puis
les territoires actuellement, le problème financier le plus important. Vous le
savez, on demande 28 milliards récurrents de plus pour l'ensemble des
provinces. Donc, pour le Québec, c'est 6 milliards de plus. Bon,
évidemment, vous avez remarqué que ça ressemble pas mal au déficit récurrent du
gouvernement du Québec. Donc, ça veut dire que le gouvernement fédéral ne vient
pas, en tout cas, avec les transferts, nous aider à régler un problème majeur.
Par contre, il y a un montant qui, la
première année, va être d'à peu près 680 millions, puis va monter jusqu'à
1,8 milliard récurrent, pour les frais de garde, pour les services de
garderie qu'on a déjà au Québec. Bon, on sait qu'on a un réseau à compléter,
mais il reste que, bon, on peut dire que, dans le 6 milliards qui nous manque,
là, bien, il y a une partie, 680 millions cette année puis
1,8 milliard en 2025, qui peut nous aider à régler une partie, une petite
partie de notre problème financier. J'étais content de voir que, même si le
gouvernement fédéral ne se mêle pas de ses affaires encore, au moins ça va être
fait sans conditions. Donc, on va pouvoir avoir une pleine compensation.
Le Modérateur
:
Isabelle Porter, Le Devoir.
Mme Porter (Isabelle) : Oui.
Concernant AstraZeneca, on a beaucoup entendu parler du fait que les femmes étaient
davantage à risque de faire des thromboses. Pourquoi ne pas donner des
directives différenciées pour les femmes et les hommes? Et puis qu'est-ce que
vous pouvez peut-être dire aux femmes plus jeunes, là, par rapport à ça, pour
les rassurer? Puis est-ce qu'il y a des choses qu'elles peuvent faire pour se
protéger si elles se font vacciner au AstraZeneca?
M. Arruda (Horacio)
:
Les experts, quand on regarde les données, là, ont démontré qu'en haut de
45 ans, là, il n'y avait pas nécessairement de ségrégation de sexe à faire
comme tel. C'est vrai qu'il y a eu des cas chez des femmes plus jeunes dans
certains pays comme tels. Mais actuellement, on n'a pas de recommandation
différenciée par le sexe.
Les mesures que les femmes peuvent
prendre, bien, ce sont, un, se faire vacciner, surtout quand il y a, à mon
avis, beaucoup de circulation. Donc, ça demeure, surtout à cet âge-là, un
vaccin sécuritaire. Puis c'est, bien entendu, ajouter les autres mesures qui
sont nécessaires, là, il y a quatre mesures importantes, hein, je vais les
répéter encore ad vitam aeternam : le port du masque, la distanciation de
deux mètres, le lavage des mains, et maintenant on ajoute la vaccination.
Mme Porter (Isabelle) : Sinon,
concernant les variants, on nous répète depuis des semaines que les variants
sont beaucoup plus dangereux. Il y a des experts qui disent qu'il ne faut plus
parler de deux mètres avec les variants mais de trois mètres. Quand est-ce
qu'on va avoir des directives claires sur les gestes barrières en ce qui a
trait aux variants? Par exemple, est-ce que c'est encore sécuritaire de prendre
l'autobus ou le métro à l'heure de pointe avec les variants? C'est un exemple
parmi d'autres, mais est-ce qu'on va avoir une mise à jour à ce sujet-là
bientôt?
M. Arruda (Horacio)
:
On va suivre la littérature par rapport à cet élément-là. Il faut comprendre
que déjà le respect de deux mètres, c'est tout un défi dans notre société comme
telle. Si on avait des indices comme quoi il faut absolument le faire, je pense
que la mesure de deux mètres, du port du masque, comme on a mis aussi à
l'extérieur, si on est à possibilité moins de deux mètres, pour le moment
semble être quelque chose qui fonctionne. Mais il faut dire qu'on a surtout du
variant UK au Québec, on n'a pas encore eu beaucoup de brésilien ou autre, mais
c'est des choses qu'on va surveiller de très près par rapport aux expériences
internationales sur la base, je vous dirais, des données probantes.
Le Modérateur
: Louis
Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
M. le premier ministre, M. le ministre de la Santé, Dr Arruda. Il y a de
plus en plus d'experts qui, face à des éclosions qui surviennent dans des
CHSLD, demandent à ce que la deuxième dose de vaccin soit donnée de façon plus
rapide dans les CHSLD, les RPA, par exemple, ressources intermédiaires pour
essayer de faire en sorte qu'il n'y ait pas une hécatombe comme on avait connue
dans les autres vagues dans les CHSLD. Est-ce que c'est quelque chose que vous
envisagez?
M. Dubé : Bien, premièrement,
je veux m'assurer, là... Puis merci pour la question, M. Lacroix, là. Je
veux rassurer tout le monde, on va respecter notre échéancier de donner la
deuxième dose à l'intérieur du délai de 112 jours tel qu'on l'a promis. Ça,
c'est la première chose.
Deuxième chose, c'est que ce qui a pu peut-être
inquiéter les gens, c'est qu'on a eu des retards dans Moderna, et Moderna était
un des deux ARN qui étaient prévus pour les CHSLD. Alors là, on est en
discussion avec la Santé publique, mais, je pense, ça va se confirmer dans les
prochaines heures, qu'on peut faire une alternance entre le Moderna et le
Pfizer pour être capables de pallier au manque de Moderna qu'on a à court terme
pour s'assurer justement qu'on respecte le délai.
Alors, ce que je voudrais... Puis je veux
dire le mot «rassurant», là, parce qu'il est important, pour nous… Puis je vais
le dire, là, au plus tard le 8 mai, toutes les personnes des CHSLD vont avoir
reçu leur deuxième dose, ce qui nous permet d'être à l'intérieur de nos délais.
Et, lorsqu'on aura terminé avec les CHSLD, à ce moment-là, on pourra passer
dans les autres résidences. Mais on va respecter notre engagement malgré le
petit pépin qu'on a eu avec Moderna.
M. Lacroix (Louis) : Merci.
Ma deuxième question est pour M. Legault. Hier, Ottawa a annoncé un
programme pancanadien de services de garde qui est calqué sur celui du Québec.
Mme Freeland a annoncé qu'il allait y avoir une compensation pour le Québec.
Mais il n'en demeure pas moins que ça, vous l'avez souligné tout à l'heure,
demeure un empiétement dans les compétences des provinces. Est-ce que vous avez
l'intention de contester quand même ce programme-là ou est-ce que le fait
d'avoir justement une compensation fait en sorte que, pour vous, c'est correct
qu'on reçoive de l'argent, même si Ottawa vient marcher dans les platebandes
des provinces?
M. Legault : Bon, d'abord,
Eric Girard a parlé avec Chrystia Freeland puis il a eu la confirmation qu'il y
aurait une pleine compensation sans conditions. Donc, ça, c'est la bonne
nouvelle. Évidemment, on va continuer de dénoncer cette habitude, cette
mauvaise habitude, de Justin Trudeau, de vouloir centraliser, de jouer au papa
avec les provinces. C'est vrai pour les CHSLD, c'est vrai... Quoiqu'il a décidé
de reporter ça pour ne pas faire de trouble pour l'instant, mais cette mauvaise
habitude de centraliser… Je pense qu'il devrait respecter les compétences des
provinces, des territoires.
M. Lacroix (Louis) : …de
contester?
M. Legault : Pas pour
l'instant.
Le Modérateur
:
Marc-André Gagnon, Le Journal de Québec.
M. Gagnon (Marc-André) :
Bonjour. Première question pour Dr Arruda. Il y a quelques semaines, à peu près
un mois, vous avez indiqué ici même qu'une personne qui a déjà eu la COVID est
considérée comme étant immunisée après avoir reçu une seule dose de vaccin.
Donc, autrement dit, pas besoin d'un deuxième rendez-vous pour une deuxième
dose dans ces cas-là. Or, dans le contexte actuel de rareté, comme il y en a
plusieurs qui sont asymptomatiques, pourquoi ne pas procéder systématiquement à
un test sérologique, par exemple, lorsque les gens font des prises de sang ou
donnent du sang, pour, autrement dit, économiser des doses?
M. Arruda (Horacio)
:
Il faut comprendre que la relation entre la protection et la sérologie n'est
pas toujours indiquée, là. Je veux dire, je ne sais pas si vous me comprenez,
on peut avoir une sérologie qui va être négative puis on est protégé quand
même. Mais, tout simplement, c'est qu'on pense que les personnes… On sait qu'il
y a des cas de réinfection. On sait qu'actuellement la recommandation de nos
experts d'immunisation, c'est de donner une dose et non pas deux parce que la
maladie fait état de première dose. Et puis, si on veut maintenir, aussi, leur
protection, puis éviter qu'ils se réinfectent, puis qu'ils retransmettent,
c'est la chose qui est faite. Et, comme je vous dis, faire des sérologies, là,
dans plusieurs programmes, on s'est rendu compte que, souvent, de faire des
sérologies pour économiser des doses, c'est encore plus coûteux en termes de
sérologie, de traitement et pour un bénéfice qui est marginal.
M. Gagnon (Marc-André) :
Concernant les personnes atteintes de maladies chroniques, les médias, les
pharmaciens puis même le ministère de la Santé, là, selon ce que je voyais sur
sa page Facebook, sont encore inondés de témoignages de gens pour qui ce n'est
pas encore possible de prendre rendez-vous via Clic Santé. Donc, à partir de
quand est-ce qu'ils pourront prendre rendez-vous sur Clic Santé, est-ce que
c'est dans une semaine, dans deux semaines? À partir de quand ils pourront
réserver une plage de vaccination, je dis bien, donc, en pharmacie? Puis,
pourquoi ne pas les prioriser avec l'AstraZeneca?
M. Dubé : Bien, écoutez, je
vais répondre en deux temps, là. La première chose, c'est que... beaucoup,
beaucoup d'empathie. Puis on les a lues, toutes les questions qui ont été
là-dessus, M. Gagnon, puis c'est pour ça que... Commençons par profiter de la
bonne nouvelle. Le fait d'avoir un Pfizer additionnel, qui est en livraison
importante à compter de la première semaine de mai, nous a menés à se rasseoir
avec la Santé publique puis regarder comment on pourrait élargir le groupe qui
répond à cette question-là.
Donc, vous savez, on a traité, vraiment,
les maladies chroniques graves, qui étaient traitées à l'hôpital. Ça, c'est ce
qu'on a annoncé il y a une semaine. Bon, suite aux demandes des maladies
chroniques, mais, je dirais qui ne sont pas traitées à l'hôpital... Puis je
vais additionner aussi une autre catégorie, c'est-à-dire les personnes
handicapées, que ce soit intellectuel ou que ce soit physique. On va tout
clarifier ça jeudi. Parce que la bonne nouvelle que je donnerais aujourd'hui,
c'est qu'avec les Pfizer supplémentaires, on va annoncer ça jeudi, là, je veux
qu'on soit bien clair quand on va faire l'annonce, la liste va être détaillée
sur notre site web, et les gens, à partir de jeudi, on va donner une date
précise où les gens peuvent commencer les rendez-vous.
Donc, la bonne nouvelle aujourd'hui, c'est
qu'on a des vaccins supplémentaires de Pfizer. On va s'organiser pour élargir
la catégorie de maladies chroniques, de handicapés physiques ou intellectuels.
Et la bonne nouvelle, c'est qu'à partir de jeudi, là, lorsqu'on fera l'annonce,
bien, on va être capable de prioriser ces gens-là avant la population. Parce
qu'en théorie, quand on avait fait l'annonce la semaine passée, ils faisaient
partie de la population. Là, ce qu'on va leur donner, c'est une priorité par
rapport à la population avant d'élargir à la pleine base. Ça fait que c'est une
bonne nouvelle. Et on peut le faire grâce aux vaccins supplémentaires de Pfizer
qu'on reçoit à compter du 3 mai.
M. Gagnon (Marc-André) :
...en pharmacie, juste pour préciser?
M. Dubé : Pas nécessairement
en pharmacie. On va pouvoir élargir, justement, où ils vont pouvoir le
recevoir. Ça fait qu'on a pris cette décision-là ce matin, là, il nous reste à
préparer toutes les choses, ça fait que j'aimerais mieux qu'on prenne le temps
jeudi de l'expliquer comme il faut, puis on fera un point de presse particulier
sur ce point-là. Parce qu'on a beaucoup d'empathie, on a eu beaucoup de
demandes pour ça, puis on va trouver la bonne façon de répondre à la population
là-dessus.
Le Modérateur
:
Véronique Prince, Radio-Canada.
Mme Prince (Véronique) : Oui.
Bonjour à vous trois. Je vais continuer là-dessus, en fait. Est-ce que, donc,
vous convenez que c'est très flou, la catégorie qui a été mise en place par le
comité, là?
M. Dubé : Je ne dirais pas
qu'elle est floue, mais elle était limitée en raison du nombre de vaccins,
Mme Prince. Ce qu'il faut dire, c'est que... Je vous donne un ordre de
grandeur, là. On avait dit, à cause... Bon, c'est toujours le problème, c'est :
Combien de vaccins qu'on a puis est-ce qu'on peut faire une catégorie
spécifique? La catégorie spécifique, elle était la catégorie n° 8
telle qu'expliquée par la Santé publique. Et ça, c'était vraiment ceux qui
avaient un service important à l'hôpital, c'était ça qui était l'essentiel de
la catégorie.
Et je le répète, maintenant qu'on a plus
de vaccins, bien, au lieu de passer après la catégorie 8 et 9,
hein — 8, c'est nos maladies chroniques, puis 9, c'est nos services
essentiels — bien là, on se dit... Vu qu'on a ajouté un nombre
important, là, c'est presque 1 million de vaccins et plus, là, c'est
230 000 de plus par semaine pendant quatre semaines, au mois de mai, là,
ça fait 920 000 vaccins, ces 920 000 vaccins là, avant de
les rouvrir à la population en général, on va venir préciser qu'est-ce qu'on va
faire dans les maladies chroniques, donc on va ajouter des maladies chroniques,
très important, puis, deux, on va ajouter aussi des handicapés physiques ou
intellectuels. Donc, ça va être plus précis, mais ça va être encore plus grand.
Alors, c'est ça qu'est la bonne nouvelle qu'on pourra clarifier jeudi, mais on
va le faire juste une fois, puis ça va être clair.
Mme Prince (Véronique) : Je
voudrais aussi revenir sur une question de ma collègue Isabelle. Comment on se
protège, actuellement, du variant brésilien en Colombie-Britannique? Parce que,
là, il y a des gens qui commencent à planifier leurs vacances d'été, et comme
ils se disent : Peut-être qu'on ne pourra pas aller aux États-Unis ou à
l'étranger, bien, à ce moment-là, on va voyager au Canada. Alors, est-ce qu'il
y a des mesures pour empêcher des gens de la Colombie-Britannique de venir ici
et vice versa?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, on l'a dit, actuellement, la recommandation n'est pas de faire des
voyages non essentiels vers ces provinces, autant eux vers nous que nous vers
eux. Et je tiens à vous dire qu'on a des discussions actuellement à avoir avec
le fédéral, là, et notamment en interprovincial, pour justement éviter
l'importation de ces variants qui peuvent... qui sont plus préoccupants, là, notamment
le brésilien. Ça fait que moi, je pense que la meilleure protection, là, ce que
je peux vous dire, c'est de ne pas y aller.
Mme Prince (Véronique) :
...suivent pas toujours les recommandations.
M. Arruda (Horacio)
:
Non, vous avez raison. Mais là, à ce moment-là, il va falloir qu'on voie est-ce
qu'on va y mettre certains éléments de contrôle pour le voyagement, là, surtout
si la situation continue à flamber comme elle flambe actuellement en B.C. ou
dans les autres provinces. Ça fait que moi, je pense qu'on a ces discussions-là
avec les directeurs de santé publique des autres provinces. Ça fait que je
pense qu'on va devoir se positionner là-dessus assez rapidement en termes de
mesures. Là, on a fait des contrôles terrestres entre l'Ontario et nous, mais
l'avion est aussi un mode de transport plus rapide. Je pense qu'il faut qu'on
regarde des mesures de contrôle qui pourraient être faites soit par des tests
soit carrément en contrôle si jamais la situation se détériore trop.
Le Modérateur
: Tommy
Chouinard, LaPresse.
M. Chouinard (Tommy) : Oui. Bonjour.
D'abord, sur l'âge d'admissibilité au vaccin d'AstraZeneca, bon, il y a des
provinces qui ont choisi 40 ans, nous, on y va à 45. Je veux bien comprendre.
D'abord, un, où est l'avis du comité d'immunisation? Parce que, là, on ne l'a
pas vu puis on fait une annonce à ce sujet-là. Deux, est-ce que... juste bien
comprendre, parce que, là, on ne l'a pas, on ne le sait pas, donc, puis,
deuxièmement, les raisons exactes pourquoi certaines provinces y vont pour le
40, puis nous, on n'y va pas pour le 40.
M. Arruda (Horacio)
:
Je vais y aller. L'avis va sortir cet après-midi, du CIQ, là. On l'a eu, bien
entendu, sous embargo, là. La raison pour laquelle... C'est les experts qui ont
décidé que c'est à 45 ans francs… C'est-à-dire, quand vous avez 45 ans et plus,
vous pouvez avoir l'AstraZeneca. Et c'est basé sur l'analyse de risque, des
bénéfices versus le potentiel risque de coagulation ou de problèmes de
coagulopathie.
Avec l'incidence qu'on a actuellement au
Québec, quand on regarde nos données de quels sont les groupes d'âge qui se
font hospitaliser ou qui vont aux soins intensifs, la limite de 45 semble être
le chiffre pour le Québec. Si nous étions en Ontario, par exemple, avec une
incidence beaucoup plus élevée, à ce moment-là, le risque d'être hospitalisé et
d'avoir des complications, d'aller aux soins intensifs est augmenté, et, à ce
moment-là, le rapport bénéfice-effet n'est pas le même.
Ça fait que, nous, en allant à 45... Puis
il faut aussi prendre en considération le nombre de doses, mais nous, là, notre
«timeline», c'est 45 en fonction de l'épidémiologie aujourd'hui. Si on se
retrouvait dans une situation où il y aurait augmentation importante de
l'incidence, on pourrait arriver à une décision d'aller plus bas, mais c'est
véritablement un calcul de risque. Et ça varie d'un territoire à l'autre.
M. Dubé : ...en profiter
pour que les Québécois savent ce qu'on offre à compter de demain matin, là, il
ne nous reste juste un petit peu moins que 200 000 doses
d'AstraZeneca partout au Québec. Et les deux catégories qui viennent de
s'ajouter, c'est-à-dire celle de 50 à 55 et de 45 à 50, comptent plus de
600 000 personnes qui n'ont pas été vaccinées. Alors, si j'ajoute
ceux qui sont encore de notre population cible, à peu près un autre 200 000,
c'est à peu près 800 000 personnes qui pourraient aller utiliser
l'Astra. Ça fait que, je vous dirais, à compter de demain matin, là, levez-vous
de bonne heure parce que ça va être actif sur les sites de rendez-vous, parce
que c'est à peu près 800 000 personnes pour
200 000 vaccins.
M. Chouinard (Tommy) :
M. le premier ministre, que concluez-vous du jugement sur la loi 21?
M. Legault : Bien, je
suis déçu du jugement. Je le trouve illogique. Actuellement, c'est comme si la
laïcité puis les valeurs, ça s'appliquait de façon différente aux anglophones
qu'aux francophones. Donc, au Québec, on protège les droits des anglophones de
recevoir des services en anglais, mais là c'est rendu que ça viendrait protéger
des valeurs différentes pour les anglophones puis les francophones. Moi, je
pense qu'au Québec tous les Québécois et pour tous les Québécois il doit y
avoir des valeurs communes. Et je ne comprends pas le jugement. Puis il va
peut-être, nous autres, se poser... il va falloir peut-être, nous autres, de poser
des questions, là, sur pourquoi les droits des anglophones au Québec d'avoir
des commissions scolaires ou des services de santé en anglais vient avoir un
impact sur nos valeurs communes.
Le Modérateur
: Alain
Laforest, TVA Nouvelles.
M. Laforest (Alain) : M.
le premier ministre, M. le ministre de la Santé, Dr Arruda. Je vais vous
poser une question à vous, Dr Arruda : Si 49 % des écoles au
Québec ne passent pas le test de la ventilation, est-ce qu'elles sont
sécuritaires?
M. Arruda (Horacio)
:
Est-ce qu'elles sont sécuritaires? Je pense que ça dépend, là, de... Il n'y a
pas seulement la ventilation qui est un facteur qui permet de protéger les
jeunes. C'est un facteur. Je pense que ce qui est visé, c'est d'améliorer,
notamment, l'indicateur du nombre de ppm. Mais avec les mesures qu'on met en
place, on le sait, on le sait, les écoles, ici comme ailleurs dans le monde,
c'est un milieu où il y a des la transmission parce qu'il y a des contacts
étroits entre les élèves, puis etc. Mais je vous dirais que ce n'est pas le
facteur principal. Je ne veux pas dire que ce n'est pas important. Et je vous
dirais aussi que le bénéfice de ça va être aussi d'améliorer la qualité de
l'air de façon générale dans les écoles. Mais je pense qu'actuellement de
priver les élèves d'une présence à l'école aurait des impacts beaucoup plus
négatifs que la genèse de cas qui pourraient survenir, puis qu'il y a des
moyens de prévention mis en place.
M. Laforest (Alain) : M. le
premier ministre, vous en avez parlé en ouverture et vous avez fait état, là,
de l'explosion des cas en Ontario. Est-ce que vous avez une garantie du fédéral
qu'il n'y aura pas de transfert de vaccins vers l'Ontario, compte tenu de
l'explosion? Et où vous en êtes rendu dans votre réflexion pour aider Doug
Ford? On sait que, pour le personnel de la santé, ce n'est pas possible, là,
mais est-ce qu'il y a quelque chose qui est en train de se préparer?
M. Legault : Bon, d'abord, M.
Trudeau a répété à plusieurs reprises que la répartition des vaccins entre les
provinces se ferait strictement au prorata de la population. Donc, il n'y a pas
de raison de croire qu'il y aurait un changement de ce côté-là. Deuxièmement,
bien, vous savez, on est serrés, surtout du côté des infirmières, déjà, au
Québec. Oui, j'ai eu des discussions avec Doug Ford au cours des derniers
jours, là, mais je vais garder quand même ces discussions-là privées. Pour
l'instant, là, il n'est pas prévu d'envoyer des infirmières en Ontario.
Le Modérateur
:
François Carabin, Métro.
M. Carabin (François) :
Bonjour, messieurs. Je reviens avec une autre question sur AstraZeneca pour M.
Dubé. Cette fin de semaine, à Montréal, il y a un quart des doses disponibles
qui ont été administrées. Donc, quel rôle, au-delà de la vie du cycle, là, est-ce
que ça a joué, le manque de popularité, dans une certaine tranche de la
population, d'AstraZeneca dans la décision que vous prenez aujourd'hui?
M. Dubé : Bien, premièrement,
c'est un bon point, mais la décision du CIQ n'a rien à voir avec nous, là, avec
le ministère comme tel, je veux vous rassurer. Mais ce qui est arrivé avec la
catégorie de 55 ans et plus, plus on vaccinait des gens… On a commencé il y a
10 jours. On avait 411 000 vaccins. Alors, c'est sûr que, d'une petite
tranche de population d'à peu près 600 000 personnes à la base… Donc, les
55 à 60 ans, avaient déjà été vaccinés, par exemple, ailleurs, des fois, dans
des CHSLD, dans des lieux de travail, des travailleurs de la santé.
Donc, on se rapprochait de plus en plus de
notre zone cible, c'est-à-dire que, chaque tranche d'âge, comme vous le savez,
on vise 75 % de la population. Alors, ça devenait un peu se battre contre
nous-mêmes d'essayer de convaincre des gens qui sont déjà convaincus, parce que
ce qui nous restait, là, c'était vraiment la couche supérieure du 55 ans et
plus. Alors, c'est pour ça qu'aujourd'hui je suis clair avec les Québécois que,
là, maintenant, on rouvre deux nouvelles catégories, hein, qui vont passer
avant la population en général, parce que l'AstraZeneca est disponible. Donc,
ce qui nous reste de ces personnes-là qui ne s'étaient pas fait vacciner, ils
ont encore le temps de le faire, mais là c'est 600 000 personnes de plus
qui vont être disponibles, qui vont pouvoir profiter de cette opportunité-là.
Donc, je pense qu'on était rendus là.
C'est pour ça qu'on l'avait demandé à la Santé publique. D'ailleurs, je dois
vous dire, on n'est pas la seule province qui faisait cette demande-là, là.
L'Ontario faisait la même demande, la Colombie-Britannique aussi. Alors,
aujourd'hui, moi, je suis très heureux. Puis surtout, d'avoir deux catégories
d'âge… C'est-à-dire qu'on est, disons, raisonnablement certains qu'il va y
avoir beaucoup d'appétit pour ça, parce qu'on l'a vu qu'avec une tranche d'âge
on en a déjà passé la moitié, plus que la moitié.
M. Carabin (François) :
Merci. Ma deuxième question s'adresse à Dr Arruda. On l'a évoqué un peu plus
tôt, on vous a même posé la question indirectement, Montréal et Laval, ça va
bien, c'est stable, c'est-à-dire, là. M. Legault répète que c'est un peu
difficile à expliquer. Est-ce que vous, vous avez des pistes de... bien, en
fait, c'est-à-dire des pistes pour nous guider dans cette réponse-là?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, je pense qu'il faut quand même faire valoir que le Québec, même si les
gens ont eu l'impression qu'on fait beaucoup d'allègements, c'est quand même
des mesures assez importantes, des couvre-feux, je vous dirais, là, par rapport
à ce qui est déjà... quand on se compare avec d'autres régions. Donc, ça, je
pense, ça a été un élément.
La région métropolitaine est une région
aussi où les gens ont connu une première vague très, très, très intense. Puis
c'est arrivé entre la première puis la deuxième. Il y a eu, à un moment donné,
dans la deuxième, dans les régions qui avaient été moins touchées, une
augmentation plus rapide.
Bon, je pense qu'il n'y a pas un seul
facteur qui explique ça. Il y a un facteur qui est associé... Bon, il y a une
vaccination qui a lieu un petit peu en avance par rapport aux autres, mais ce n'est
peut-être pas suffisant pour expliquer ça. C'est probablement le comportement
des individus, la quantité de contacts sociaux, un excellent traçage qui est
fait actuellement dans la région métropolitaine, très intense. Donc, c'est une
série de facteurs.
Mais, comme on vous le dit... Moi, je suis
content, là. Je peux vous dire qu'à chaque matin, quand on reçoit nos données,
là, on regarde, avec peur, est-ce qu'on est en train de commencer à monter,
parce qu'on voit ce qui se passe à côté en Ontario. Ça fait que, moi, ce que je
recommande aux gens, c'est de ne pas lâcher, et il faut qu'on continue nos
efforts jusqu'à tant qu'on ait suffisamment de gens vaccinés, là, pour ne pas
se retrouver dans une situation, je vous dirais, complètement déstabilisée comme
vit l'Ontario, puis ça peut aller très vite.
Le Modérateur
: Olivier
Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : M. Dubé,
juste pour être sûr, là, l'AstraZeneca, demain matin, c'est sur rendez-vous
dans les grands centres de vaccination, rendez-vous en ligne, donc on parle à
minuit, à 6 heures, parce que, là, quand vous dites qu'il y a 800 000
personnes pour 200 000 vaccins, ça va…
M. Dubé : Bien, c'est pour ça
que je le mentionne. Premièrement, on va continuer de faire la version hybride,
c'est-à-dire avec rendez-vous et sans rendez-vous, parce qu'on a bien vu, avec
ce qui s'est passé depuis 10 jours, que les gens appréciaient beaucoup
avoir la flexibilité de se rendre rapidement. C'est sûr que… Puis on vous
avertit, dans le sans rendez-vous, il va y avoir des files d'attente, ça, c'est
certain, mais c'est le choix. Moi, j'inviterais les gens, là, à compter de tôt
demain matin, de prendre les rendez-vous. Les plages vont être ouvertes à
compter probablement de minuit, comme on fait habituellement le soir. Alors, je
vous dirais de profiter de cette opportunité-là, mais on va être avec et sans
rendez-vous, les deux.
M. Bossé (Olivier) :
M. Legault, vous dites qu'on n'aura pas moins de vaccins avec ce qui se
passe en Ontario. Pour l'instant, on ne veut pas envoyer d'infirmières. Est-ce
qu'on pourrait recevoir des patients? C'est quoi, la teneur… Je comprends que
c'est des discussions privées avec M. Ford, mais c'est quoi, la teneur des
demandes en ce moment? Parce qu'effectivement ils sont dans le trouble, là.
M. Legault : Bien, je
préfère garder les discussions en privé.
M. Bossé (Olivier) :
Mais il y a quand même… Est-ce qu'on pourrait recevoir des patients de
l'Ontario?
M. Legault : Pas pour
l'instant, pas pour l'instant.
Le Modérateur
: Bien
essayé. Alors, maintenant, on passe aux questions en anglais avec Philip
Authier, The Gazette.
M. Authier (Philip)
: Good afternoon.
Le Modérateur
:
Vous pouvez y aller, M. Authier. On vous entend très bien.
M. Authier (Philip)
:
Merci, M. le président. I'm just wandering, with the
situations… with the restrictions for Ontario and Québec, Premier, have you
given some thoughts to closing or barring air travel from other canadian
provinces into Québec airports?
M. Legault : We have discussions between ourselves, including between Doug Ford
and myself, about traveling between provinces. I was happy to hear, a few
minutes ago, that the federal Government decided that the measures for international flights would be on
until the end of May. Of course, we worry about flights coming from countries
like India and Brazil. So I have discussions with Doug Ford and with the federal Government to be sure that
international flights' measures… quarantine... that the quarantine is really
respected. And also we're looking at the possibility of maybe doing more for on
ground travelers. Is that the way we say that? On ground travelers, yes.
M. Authier (Philip)
: OK, thank you. And, with the situation in Montréal and Laval
seeming stable, is it impossible or are you ruling out or are you considering
moving the curfew back there to 9 :30 p.m.?
M. Legault : Not for now, but, of course, the situation is stable, so it's still very high, the number of cases and the
number of hospitalizations is still very high. We don't exclude anything for
the next few weeks. If it's possible to put the curfew in Montréal, Laval at 9 :30 p.m.,
we'll do so, but right now we think that the situation is too fragile to change the 8 :00 p.m. curfew.
Le Modérateur
:
Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher
(Raquel) : Good afternoon.
M. Legault : Good afternoon.
Mme Fletcher (Raquel) : My first question is again about people who are chronically ill. As
you, yourself, mentioned, we have received a number of calls and e-mails from
people as well as their family members who say they are being shunted from
doctor to specialist to pharmacist and back and they're being turned away at
vaccination centres. They tell us that it's a mess and that just recently they
also sent people to watch a video in French to explain what appears to be a
very complicated system. However, that video is not being translated in
English. Can you just address what seems to be very complicated for some
reason?
M. Dubé : Well, first, I think the first reason why people were unhappy is
there were not that many people on that initial list that we published last
weekend. I think, as I mentioned earlier, the good news with more vaccines,
especially with Pfizer that will be received as of May 3rd, we have, in
conjunction with discussions with Public Health, to increase the number of
people that will be allowed to have those vaccines in the coming weeks. And to
make sure that we're very clear, and we have a lot of empathy for those people,
either on the side of chronical diseases or on disabled, whether it's
intellectual or physical disable, we will clarify all those positions and we'll
make a very clear announcement on Thursday. So, I just ask for your patience.
But given the good news and the reassurance that we got from Pfizer that those
additional vaccines will be available as of May 3rd, we will put some
additional appointments on Thursday, and I will explain that in details on
Thursday.
Mme Fletcher (Raquel) : Thank you. My second question is for Premier Legault. You said in French that you are concerned
about the judgment on Bill 21 because it gives different rules to English Quebeckers as opposed to French Quebeckers. The judgment did uphold most of
Bill 21. What is the concern that you have that English school boards will
be exempt? Is that really that big of a deal?
M. Legault
: First, I don't see any relationship between the language and
values, including secularism. So, I don't understand why a judge said that anglophones in English school boards can
have different values than the other Quebeckers. I think we cannot divide Québec in two, we need one Québec with one set of common values.
Le Modérateur
:
Merci. Nous passons maintenant à Cathy Senay, de CBC.
Mme Senay
(Cathy) : I just would like to go back to
AstraZeneca and the fact that the magic number in Québec 45 years old. Can you go back to this explanation? And what do you
say to women taking the birth control pill?
M. Arruda (Horacio)
: In fact, we know that — for the second question — women who are taking the birth pill, especially if they smoke, there
is a higher risk of some clots, and women are always at higher risk because of
a hormonal process. But I think that the risk of getting the disease actually
from COVID-19 and even having clots is higher probably than, I would say, the
risk with AstraZeneca.
To the age issue, it has
been recommended specifically by our experts in immunization, and they are
taking into account the epidemiology and the incidence rate which is going on
here, in Québec. If we compare
to Ontario and other provinces,
there is a higher rate, actually they have more cases everyday than we do here
in Québec. And balancing the
risks-benefits of the vaccine against the possibility of having clots, the age,
and in relation also with hospitalizations that have been identified in Québec, is 45. If things change, if our
epidemiology gets worse, we could lower the age. But actually, based on the information we have, our specific
epidemiology, it is 45 years old, exactly, when you get… you're 45 years old
and older.
Mme Senay (Cathy) : And regarding the emergency temporary measures, when you announced
them, it was to start on April 1st and it was supposed to last the week following
Easter, about 10 days. Now you have to renew those measures, and it will be,
like, a month next week, Monday next week. What is wrong?
M. Legault : Unfortunately, the situation in hospitals in those three regions is very worrying. Right now,
the number of people hospitalized increases everyday. So, unfortunately, we
have no choice but to put and take all measures to reduce the number of
contacts including for children. But as soon as we'll have the OK from Public
Health, we'll open first the primary schools. I understand very clearly that
it's tough to have this kind of training, distance, for these young people.
Le Modérateur
:
Merci. Angela MacKenzie, CTV.
Mme MacKenzie (Angela) :This is for Minister Dubé. You touched on
this in French earlier, there are calls to give second doses to seniors in the
CHSLDs. Some of the options that doctors are asking for either to redirect
Moderna from pharmacies or to approve giving Pfizer to someone who had Moderna
as a first shot. Are any of these options on the table?
M. Dubé : Yes, but we are just waiting the final approval from Public Health
to make sure that we can do the substitution. But I don't think that will be a
problem, because our issue right now is the late arrival of some Moderna. So,
to make sure that we make the engagement of respecting the 112 days, we might
need to do a switch, but those are two ARN vaccines. So we're just waiting for
Public Health to give us the OK, but I think that will be alright.
Mme MacKenzie (Angela) :
Are you looking at all at having it sooner than 112
days, that second shot?
M. Dubé :We would love to do so. If we have this OK of substitution, the
sooner the better, we can do it. I just said we're committed to the 112, but in
any cases, when we get into that CHSLD, we'll try to make it within the 112.
Le Modérateur
:
C'est ce qui met fin au point de presse. Merci beaucoup. Bon après-midi.
(Fin à 13 h 59)