(Huit heures quarante-sept minutes)
La Modératrice
:
Bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Alors, ce matin,
notre porte-parole en économie, relance et pour les PME, Mme Méganne Perry
Mélançon, qui sera suivie du chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre
Plamondon.
Mme Perry Mélançon : Merci.
Bon matin à tous. Ça fait déjà un certain temps que je rapporte ici, en point
de presse, des cas bien précis de fournisseurs locaux québécois qui produisent
soit des équipements de protection individuelle ou d'autres types de matériel
médical et qui ont malheureusement beaucoup de difficulté de communication et
de collaboration avec l'État même.
Alors, je veux faire écho encore ce matin
au vice-président de Medtech Canada, dans les technologies, là, médicales, qui
faisait état des mêmes demandes, des mêmes constats aussi qu'on fait au Parti
québécois depuis un certain temps à l'effet que, malgré l'engagement du gouvernement
qui dit qu'il veut intensifier ses efforts d'approvisionnement local, on ne
voit aucun résultat concret auprès des engagements et dans l'attribution des
contrats d'approvisionnement par l'État.
Alors, moi, je trouve ça excessivement
dommage. Je tends la main, peut-être, à la nouvelle ministre déléguée à
l'Économie, Lucie Lecours, qui pourra nous dire quelle est sa réflexion sur le
sujet. Moi, je pense qu'il faut que le gouvernement honore son engagement
d'augmenter et d'intensifier ses approvisionnements ici, au Québec, parce qu'on
peut prioriser nos distributeurs locaux, nos fournisseurs. Et il faut le faire
pour sécuriser les chaînes d'approvisionnement, mais également c'est une
question de sécurité nationale, là.
Alors, moi, je veux réitérer ma volonté de
déposer prochainement un projet de loi qui va dans le sens de finalement tirer
le meilleur parti des accords internationaux et de pouvoir... toujours dans la
meilleure optique finalement et le meilleur intérêt de nos compagnies
québécoises, qui se sont... vraiment, qui ont développé une expertise dans le
domaine. Et donc, quand il y a cette fameuse clause du plus bas
soumissionnaire, bien, ça leur nuit, ça leur nuit carrément parce qu'ils ont
d'autres critères très intéressants à faire valoir. Et malheureusement le
gouvernement a décidé de centraliser ses achats via le Centre d'acquisitions
gouvernementales, et ce qu'on voit, bien, c'est ça, c'est que ça ne permet
pas... il n'y a comme pas de volonté de travailler individuellement avec
chacune des compagnies pour voir de quelle manière on peut leur venir en aide
et venir en aide, je le rappelle, à un paquet, disons, d'instances publiques,
comme les CPE, comme les écoles, qui bénéficieraient, finalement, de ces
équipements-là qui sont de grande qualité, qui sont toujours soumis à des tests
de qualité. Et des fois, bien, on l'a souvent mentionné, mon chef aussi, il y a
eu de l'octroi de contrats dans des compagnies ou des entreprises fantômes à
New York, et donc des millions de dollars perdus ou même des commandes qui
arrivent contaminées, qu'il faut encore faire un processus pour les rendre
utilisables.
Alors, ce qu'on demande encore une fois,
c'est que le gouvernement s'engage à favoriser l'approvisionnement local en
matière de matériel médical et qu'il s'assure qu'on puisse sécuriser la chaîne
de valeur au Québec. Voilà.
La Modératrice
: Le
chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bonjour, tout le monde. Ce matin, je veux revenir sur l'Université Laurentienne
de Sudbury. Comme on l'a vu hier, on parle de l'abolition de 28 programmes
en français à cette université-là. Et malheureusement c'est un problème
récurrent au Canada, ça nous arrive aux six mois, en fait. Des fois, c'est des
écoles primaires ou secondaires, que ce soit en Colombie-Britannique ou dans
d'autres provinces. Des fois, c'est une université. Ça peut être la GRC qui
abolit la formation en français. Ça peut être les diplomates francophones qui
n'accèdent pas aux hautes fonctions, des cas de discrimination. Mais c'est ça,
le Canada. Le Canada, ce sont des francophones qui sont sur le déclin sur le
plan démographique parce que les politiques canadiennes, la politique de
bilinguisme institutionnel mène au déclin linguistique et culturel des
francophones, et c'est pour ça que je pense que l'indépendance du Québec, elle
est nécessaire.
À court terme, par contre, aujourd'hui, on
dépose une motion pour envoyer le message fort que l'Assemblée nationale
condamne le traitement réservé aux institutions francophones minoritaires à
travers le Canada. Et avec un poids démographique qui diminue, c'est sûr qu'on
ne peut pas, nous, au Parti québécois, demeurer insensible au sort des
Canadiens d'expression française, des Canadiens français partout à travers le
Canada. Et c'est une tragédie, donc il faut, je pense, s'exprimer haut et fort.
J'espère avoir l'unanimité de tous les partis là-dessus.
Un mot également sur le programme de
garderie pancanadien. Donc, on est encore dans une situation où sciemment nos
impôts sont utilisés pour dédoubler ce que le Québec fait déjà. Ça coûte une
fortune. Le but, c'est toujours d'accroître le pouvoir du fédéral dans des
champs de compétence qui ne sont pas les siens, exactement comme en matière de
santé lorsque Justin Trudeau évoquait la possibilité d'imposer des normes
pancanadiennes, en matière, par exemple, de CHSLD, en échange du financement.
Et là, regardez bien ce que Justin Trudeau
répond : Vous aurez un droit de vous retirer avec une compensation. Mais
dans les faits, là, vous regarderez, c'est toujours la même gamique, c'est
qu'on dit : Vous aurez droit à une compensation, mais ce n'est pas une
pleine compensation, et ça devient un outil de négociation dans le cadre duquel
on va peut-être obtenir une fraction de la valeur de ce qui aurait dû être
dépensé si le gouvernement fédéral ne s'entêtait pas à dédoubler tout ce que le
Québec fait déjà. Ce dédoublement-là nous coûte des centaines de millions, mais
surtout, il nous impose, comme par le passé et pour l'avenir, il nous impose de
quémander au Canada pour notre propre argent, nous imposent le statut de
mendiant pour nos propres impôts. Et le Canada sait très bien qu'il dédouble ce
qu'on fait déjà dans nos champs de compétence. Et ça, c'est dysfonctionnel, et
on n'a pas à accepter ça.
Donc, moi, je refuse de penser que le
destin du Québec, c'est ça, quémander le fédéral pour obtenir une fraction de
nos impôts qu'on a remis à ce gouvernement-là. Et je pense que l'indépendance
du Québec est à nouveau la solution pour faire des économies essentiellement et
décider pour nous-mêmes. Là-dessus, je vais prendre vos questions.
La Modératrice
: Une
question, une sous-question.
Mme Gamache (Valérie) : ...à
l'Université Laurentienne, hier, la ministre LeBel a dit : Je parle
régulièrement avec la ministre Mulroney en Ontario. Il y a une espèce, quand
même, d'appui moral au sein du gouvernement de la CAQ. Outre la motion qui est
aussi un appui moral, qu'est-ce que vous vous attendez à ce que le gouvernement
fasse exactement face à cette situation-là ou autres situations face aux
francophones hors Québec?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, je pense que François Legault semble avoir une belle amitié avec Doug
Ford, mais je m'attends à ce qu'il y ait des pressions politiques formelles
pour que cette décision-là soit revue. Il s'agit d'une décision en Ontario,
mais je pense qu'une motion comme celle-là, des pressions politiques formelles
peuvent faire une différence. Donc, je pense qu'on a l'obligation, là, de
solidarité envers le sort réservé aux francophones hors Québec. Parce qu'on vit
nous-mêmes cette dynamique-là, on a les mêmes enjeux, donc soyons le plus
proactifs possible, et je pense que ça commence par des signaux politiques
diplomatiques de la part du gouvernement du Québec.
M. Larin (Vincent) : Sur le
port du masque à l'extérieur, est-ce que vous diriez que le Dr Arruda vous a
convaincu quant aux fondements scientifiques du resserrement, là, de
l'obligation du port du masque à l'extérieur, entre autres, là, pour les
couples, pour les gens qui n'habitent pas à la même adresse?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Est-ce qu'il m'a convaincu?
M. Larin (Vincent) : Oui.
Est-ce que vous êtes convaincu qu'il existe des fondements scientifiques pour
cette…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je vais
volontairement m'abstenir de répondre à cette question, parce qu'ultimement il
faut favoriser l'adhésion la plus grande possible aux mesures. Et ne sachant
pas, de manière transparente, quelles sont les données scientifiques, les avis
de santé publique qui mènent aux décisions du gouvernement, là, je ne veux pas
revenir là-dessus, mais vous le savez que c'est ça qu'on demande, ne sachant
pas sur quelles données ils se sont basés, je ne peux pas vraiment commenter.
Tout ce que je peux constater, c'est qu'on a des enjeux, en ce moment,
d'adhésion aux mesures. Et moi, comme parti d'opposition, je me pose beaucoup
de questions, mais je vais quand même maintenir une ligne pour favoriser
l'adhésion. Et en temps et lieu, je le répète, il y aura une enquête complète,
indépendante et publique sur ce processus-là.
Mme Côté (Claudie) : Mais
avez-vous compris, hier, l'explication? Au-delà de l'adhésion, est-ce que vous
avez compris ce qui était demandé aux Québécois?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, moi, ce que je comprends, là, c'est quand on est dehors, désormais, à
part quelques exceptions très, très précises, là, on est désormais avec un
masque, on porte un masque. Donc, on va essayer de simplifier ça, là, pour que
le port du masque…
Mme Côté (Claudie) : …est-ce
que les Québécois ont compris? C'est ça, la question, en fait.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Peut-être il y a lieu de recommencer une deuxième fois pour être certain que le
message passe partout, passe dans toutes les régions, dans tous les groupes
d'âge. Mais je pense que, comme parti d'opposition, on doit quand même dire à
la population : Adhérons, là, parce que ça demeure quand même la meilleure
manière, avec la vaccination, de se sortir de la troisième vague. On a besoin
de se sortir de cette vague-là. Donc, il y aura un moment, là, pour comprendre
le processus décisionnel, comprendre la science derrière toutes ces
décisions-là, mais pas en ce moment.
M. Larin (Vincent) : Vous
dites : C'est la meilleure façon de se sortir de cette troisième vague-là.
Est-ce que le gouvernement a fait la démonstration, selon vous, qu'il
s'agissait vraiment de la meilleure façon de se sortir de la troisième vague, le
port du masque à l'extérieur?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Nous, ce qu'on dit, c'est que la meilleure façon de se sortir de la troisième
vague, c'est de maintenir l'adhésion aux mesures. Puis, pour maintenir
l'adhésion aux mesures, il faut que les règles soient claires, clairement
annoncées, il ne faut qu'elles soient cachées. C'est pour ça qu'on dit :
Faites simplement un communiqué avec ce que vous annoncez comme mesures,
expliquez-les par écrit. Laissez les journalistes, sur cette base-là, faire
leur travail, poser des questions. L'information va se rendre, dans ce cas-là.
Mais là, ce qui explique toutes vos questions, là, c'est essentiellement qu'on
a omis plusieurs mesures importantes en point de presse.
M. Larin (Vincent) : C'est
plutôt qu'il n'y a pas eu d'étude fournie, entre autres, pour expliquer le port
du masque. Ma question, elle vient de là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, mais rappelez-vous que la confusion initiale provient d'un manque
d'explications, on n'a juste pas mentionné la mesure en premier temps. Puis là,
bien, la mesure demande de plus en plus d'explications. On pense que, si tout
est bien ficelé par écrit puis vous est fourni, vous serez mieux en mesure de
décrire ce qui est la décision du gouvernement, mieux en mesure de poser les
bonnes questions, de sorte que, s'il y a des zones grises, tout de suite la
précision soit donnée. Alors que là on est dans un processus qui dure cinq, six
jours pour tenter d'identifier c'est quoi, la politique mise en place par le
gouvernement. Donc, oui, on pense vraiment que, s'il y a un communiqué avec des
mesures claires par écrit, ça va aider.
M. Bergeron (Patrice) :
Est-ce que vous croyez la version de M. Legault, quand il dit : Bien,
je n'étais pas attentif, là, sur les masques, là, c'est pour ça que je n'en ai
pas parlé dans la conférence de presse quand j'ai fait mon briefing avant, là?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je pense qu'il dit : Je n'étais pas au courant, ou : Je ne le savais
pas, mais peut-être qu'on me l'a dit. C'est ça qui était la réponse, hein?
M. Bergeron (Patrice) : Oui, ou :
Je n'étais pas attentif. En tout cas, le mot «pas attentif» faisait partie
aussi, là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Deux observations. Si le premier ministre n'était pas informé d'une mesure
comme les masques à l'extérieur, ça soulève énormément d'interrogations. Mais
moi, l'interrogation qui m'intéresse le plus, c'est : Pourquoi la Santé
publique, pourquoi Horacio Arruda n'a-t-il pas réagi en disant : Un
instant, là! C'est moi, la Santé publique, puis on a décidé de mettre une
mesure importante, celle des masques à l'extérieur, et d'interdire les voyages
entre les zones de couleur différente, là, un instant, j'aimerais prendre la
parole pour informer la population de cette recommandation. Ça n'a pas été fait
non plus.
Donc, ça soulève la question fondamentale
de la liberté de la Santé publique vis-à-vis le politique, parce que, nous, on
constate que, de plus en plus, ces points de presse là sont chorégraphiés,
ressemblent parfois à des infopubs où le gouvernement a le temps de faire son
autopromotion puis d'envoyer ses messages plus de nature politique, mais oublie
certaines mesures de santé publique qui devraient faire l'objet du point de
presse. Donc, moi, je pense que c'est une question de liberté et d'indépendance
de la Santé publique vis-à-vis du politique. C'est un message qu'on martèle
depuis maintenant six mois.
Mme Gamache (Valérie) : M.
St-Pierre Plamondon, vous serez en conseil national en fin de semaine. Les
jeunes péquistes veulent ramener cette proposition, là, d'imposer la loi 101 au
cégep. C'est quoi, votre position? Êtes-vous quand même ouvert, là, à la
proposition des jeunes? Est-ce qu'ils pourraient vous faire changer d'avis?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
On est un parti démocratique. Évidemment que je suis ouvert. C'est un débat qui
a lieu non seulement au Parti québécois, mais qui a lieu partout dans la
société québécoise. On a déjà travaillé sur un projet de loi qui comporte plusieurs
mesures, là, donc, la langue au travail est renforcée pour les entreprises de
25 à 49 employés, les exigences d'anglais à l'embauche. On a des mesures
en matière d'immigration pour que l'immigration soit francophone, un test
uniforme en français. On a plusieurs mesures. Est-ce que la loi 101 au
cégep doit s'ajouter au bouquet de mesures qu'on a déjà considérées pour s'assurer
de renverser la tendance? La question mérite d'être posée. C'est le rôle
également des jeunes du Parti québécois de soumettre à l'ordre du jour des propositions
comme celle-là.
Donc, on est ouverts. Je pense que ça va
susciter de bonnes discussions cette semaine au sein de l'aile parlementaire.
On va voir si ça peut déboucher vers une position commune des députés. Mais ce
qui est certain, c'est qu'il y aura vraisemblablement un vote sur cette
question-là, en fin de semaine, au conseil national. Et on est un parti
démocratique dans le cadre duquel, moi, comme chef, j'accueille une initiative
comme celle-là parce que ça découle de leur congrès à eux. Ils ont tenu leur
instance. Ils arrivent avec des mesures puis ils nous disent : La mesure
la plus importante pour nous, jeunes péquistes, c'est l'application de la
loi 101 au cégep. Bien, on va les entendre puis on va en débattre
démocratiquement.
M. Bergeron (Patrice) : Depuis
au moins Pierre Curzi, là, que le parti joue avec cette patate chaude là puis
il n'accouche pas. Là, qu'est-ce qui ferait que, tout à coup, ça deviendrait
pertinent, là, d'adopter un principe comme celui-là, là?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, c'est parce que le Parti québécois prépare un projet de loi. Puis on voit
également des tendances démographiques confirmées par Statistique Canada qui
sont on ne peut plus claires sur le déclin du français. Ça suscite une réaction
puis ça suscite des débats normaux sur quelle est la bonne réponse, la réponse
proportionnée, mais également efficace par rapport au déclin de la langue
française au Québec. Moi, je pense que c'est un débat qui est légitime. Puis on
est en train de travailler notre projet de loi. Et en fait il est très, très
avancé, mais il n'est pas trop tard pour avoir ce débat-là. Et le conseil
national, rappelons-le, pour le Parti québécois, c'est une de nos instances
démocratiques, ça sert à ça, donc je n'empêcherai pas les jeunes péquistes
d'amener une proposition comme celle-là. Au contraire, je la reçois avec
ouverture. Et ça va générer plusieurs discussions. Et ça va générer de vrais
débats lors du conseil national. Et on va voir l'issue de ce débat-là, mais
ayons ce débat-là dans l'ouverture.
Mme Gamache (Valérie) :
Mais vous n'êtes pas fermé. Vous pourriez modifier votre position à ce
sujet-là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, je ne suis pas fermé. C'est vraiment... L'enjeu qu'on a au Québec, c'est
que, tant qu'on n'est pas indépendant, on est sous pression. Sur le plan de la
langue française, il y a une pression exercée par les institutions fédérales.
Ça donne donc une tendance à réglementer toujours davantage pour protéger la
langue française. Mon opinion personnelle, c'est qu'il y a seulement
l'indépendance du Québec qui va donner une pérennité culturelle et linguistique
à la langue française au Québec. La loi 101 peut créer un faux sentiment
de sécurité. Mais j'entends l'argument des jeunes péquistes qui constatent que,
dans l'intervalle, là, à court terme, le déclin est tellement réel qu'on n'a
pas le choix de réagir. Et si la loi 101, au cégep, de leur expérience, est
nécessaire... Parce que moi, ça fait 25 ans que j'ai fait mon cégep, je ne le
sais pas, ce qui se passe, autant qu'eux. Si eux nous disent, nos jeunes nous
disent : On a besoin de cette mesure-là à court terme, c'est urgent, si on
veut freiner une tendance qui a lieu maintenant... Évidemment, l'indépendance
du Québec, ils sont d'accord, mais si, à court terme, ils jugent que c'est
nécessaire, c'est clair qu'on va tendre l'oreille à ce que nos jeunes ont à
nous dire, là.
Mais je maintiens la position que j'ai
mise par écrit dans mon livre puis, en fait, qui a rapport aussi avec la motion
qu'on présente aujourd'hui sur l'Université Laurentienne : tant que nous
demeurerons dans le Canada, les institutions canadiennes et la pression du
gouvernement canadien, qui standardise tout autour de son modèle de bilinguisme
institutionnel, d'imposition de l'anglais, comme on le voit dans la fonction
publique fédérale, tant qu'on est dans ce cadre-là, le français sera menacé et
sera en déclin, parce que c'est ce qu'on voit dans toutes les autres provinces
canadiennes, et c'est très malheureux.
Donc, moi, je pense qu'il ne faut pas
perdre de vue que c'est l'indépendance du Québec qui va amener une pérennité
linguistique et culturelle. À court terme, dans l'intervalle, si certaines
mesures de renforcement sont nécessaires, on est le Parti québécois, là, c'est
clair qu'on va tendre l'oreille sur des débats sur la langue française.
M. Chouinard (Tommy) : Ça
fait des semaines, M. St-Pierre Plamondon, que vous reprochez au gouvernement,
en particulier au ministre Jolin-Barrette, de tarder à présenter sa réforme, de
dire que ça s'en vient, et tout ça, puis de ne pas mettre les choses au clair.
Puis aujourd'hui, sur une mesure aussi fondamentale qui fait l'objet de débats
depuis de nombreuses années, vous n'êtes pas capable de dire c'est quoi, exactement,
la position...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ah non! Au contraire.
M. Chouinard (Tommy) : ...en
disant : Bien là, on est ouverts, on va voir...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
On compare des pommes avec des oranges. Ça fait plus d'un an que la CAQ nous
promet quelque chose et change d'échéance. Moi, ce matin, je constate que les
jeunes du Parti québécois ont décidé d'amener au conseil national cet ajout-là.
Et moi, je vous dis, là, il y a un vote là-dessus en fin de semaine. Donc, je
ne laisserai pas traîner ça pendant des mois et des mois comme le fait la CAQ,
là. Puis dans le cadre d'un parti démocratique, souvenez-vous qu'au Parti
québécois, comme chef, quand les membres veulent parler, il faut que je les
laisse parler également, là. Ce n'est pas une dictature.
Mais moi, contrairement à ce que la CAQ
fait, là, c'est-à-dire vous donner une échéance pour ensuite complètement
l'ignorer puis vous en donner une nouvelle, là, ça fait sept fois qu'ils font
ça, moi, je vous le dis, là, il y a un vote, puis il y a des discussions qui
viennent, qui vont s'accélérer, ici comme au parti, et ça va donner un résultat
très concret lors du conseil national. C'est à ça que ça sert, nos instances.
Donc, je pense que c'est deux situations très différentes.
M. Chouinard (Tommy) : Je
crois que Pauline Marois avait utilisé son autorité pour renverser une décision
qui avait été prise lors d'un vote, là. Je pense que c'était… ça fait quelques
années de ça. Je pense qu'on remontait à l'époque de Pierre Curzi tantôt, là.
Vous, vous parlez de respect de la démocratie, de dictature, sans juger ce que
Mme Marois a fait à l'époque, mais vous, comme chef, là, est-ce que votre
position est telle que vous dites : Moi, je vais m'assurer que le parti
n'embarque pas dans cette histoire-là?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien honnêtement, en effet, si, comme chef, je ne pourrais pas vivre avec
l'éventualité de cette mesure-là, je le dirais aujourd'hui. Ce n'est pas le
cas. J'ai une ouverture, mais je pense qu'il faut regarder l'ensemble des mesures
proposées. Ce n'est pas que la loi 101 au cégep, là, on en propose déjà sept.
Donc là, il faut peser aussi, là, où est-ce que c'est important d'agir, où
est-ce que ce l'est moins. Il faut que ce débat-là se fasse dans l'ensemble de
ce que le Parti québécois propose pour renforcer la loi 101. Mais c'est vrai
que si j'avais un inconfort, une allergie à cette mesure-là, je le dirais
aujourd'hui. Ce n'est pas le cas. J'ai une ouverture. Ce n'était pas ma
position durant la course à la chefferie, mais j'ai toujours mentionné qu'il
fallait être ouvert à ce qui est la bonne mesure, la mesure proportionnelle.
Puis là, j'ai des jeunes de mon parti qui nous disent : Nous, on est au
cégep, là, puis on vous dit que ça, c'est essentiel. Je ne fermerai pas la
porte, je vais les laisser s'exprimer, puis on va trancher dans le cadre de la
tradition du parti, c'est-à-dire un vote démocratique.
M. Carabin (François) : Mme
Perry Mélançon, début mars, vous avez participé à une manifestation ici, à
Québec, pour la reprise du sport organisé. Comment vous justifiez cette
position, cette prise de position là aujourd'hui, alors que notamment une salle
d'entraînement est derrière plus de 500 cas à Québec et les variants courent,
là?
Mme Perry Mélançon : Bien, je
pense que, là, vous amenez un cas qui est très particulier, là, qu'il y avait
aussi, dans l'application des mesures, une certaine confusion qui a mené à ce
triste record là d'éclosions qui viennent d'un certain milieu. Puis c'est un
milieu sportif, c'est bien dommage pour la communauté sportive. Moi, je réitère
que les fédérations sportives avaient déjà élaboré des plans qui étaient
approuvés par la Santé publique, alors moi, je m'en suis toujours tenue à ces
plans-là, les protocoles stricts. Et il y a encore, là, des équipes de
différentes disciplines qui sont en mesure de pratiquer leur sport sans qu'il y
ait d'éclosion. C'est sûr que là, moi, je me situe en zone jaune, mais il y a
un retour du sport qui se passe pratiquement bien, sans aucun cas rapporté. Alors,
je pense que c'est toujours dans la question de l'application des mesures, le
renforcement des mesures, les fédérations sportives sont prêtes à faire leur
bout de chemin et à vraiment avoir des protocoles de plus en plus stricts, et
que le sport doit être considéré comme une mesure de santé comme d'autres pour
ce qui est de la santé mentale des jeunes. Alors, c'est dans cette optique-là
que j'avais prêté ma voix.
M. Carabin (François) : Donc,
c'est toujours un secteur que vous invitez le gouvernement du Québec à garder
ouvert.
Mme Perry Mélançon : Bien là,
on regarde tout le contexte actuel aussi, là. Présentement, ce n'est pas… Le
milieu est conscient aussi de ce qui nous attend. Puis moi, je me fie toujours
au discours de la Santé publique, mais j'ai aussi une oreille attentive à ce
qui est proposé par les fédérations et tous les intervenants sportifs. Moi, je
pense, c'est dans la confiance qu'on a auprès de ces gens-là comme dans
d'autres milieux qui ont réussi à ouvrir, les boutiques, les centres d'achats.
Je veux dire, il faut comparer aussi ce qui est ouvert et ce qui ne l'est pas.
Ce qui est accessible pour moi, pour les jeunes, le sport, ça fait partie des
mesures qui peuvent leur venir en aide sur le plan de la santé. Alors, j'ai
toujours eu le même discours et je l'ai encore aujourd'hui.
La Modératrice
: On va
passer aux questions en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Just regarding CEGEPs and what young
PQ… are proposing, CBC did a story yesterday showing Secondary V students
having an average of like 90% and not…
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : I didn't hear the… Who's having an average of 90%?
Mme Senay (Cathy) : Like, anglophone students in Secondary V, they cannot get in
an anglophone CEGEP with their first choice because there are too many
Francophones and Allophones that are having higher marks. So, how is it
possible…
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : It doesn't make any sense. I mean, my point of view, and it
has always been that, Anglophones should be able to go to CEGEP in English. And
that's where, like, the current system is not working well. So, we're going to
debate about the extension of Bill 101 to CEGEPs. But obviously, if such a
measure or another measure more connected to how we finance the system… If
measures are put in place in CEGEP, they should aim at making sure that, if
you're an English-speaking student in the secondary and you want to go in an
English-speaking CEGEP, you should be allowed, you should have a right to do
that. And so, that's why right now the system doesn't work, and we need to
consider what's the best approach. And I agree.
Mme Senay (Cathy) : The PQ had a bill that was defeated that was protecting anglophone
students, well, in the past, and the CAQ didn't vote for it.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Well, my stance is still the same. If you're an
English-speaking student in high school and you want to go to an
English-speaking CEGEP, you have the right to do so. And if our system right
now gives priority to French-speaking students who want to go and have slightly
a better grade, it doesn't make any sense. That's not the purpose of our system,
that is to give to each community the right to pursue their education in their
mother tongue. And then, it's all an issue of how you fix the situation. We're
going to debate about this during the weekend, but that has always been my
stance.
Mme Senay (Cathy) : And the Liberals are asking for a debate
every month when the health emergency act is renewed. We're asking you your
comments, your reaction with this new rule of people wearing masks outside even
though they are forming a couple. How hard the pandemic is making your job?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Good question. Good question because the truth
is, let's say, I'm allowed to vote every 10 days on the measures, how
useful is my vote if I don't have any information from a scientific basis, from a scientific standpoint? If I'm not
given any information that the Government is using to come up with those
measures, what good is it going to make if I vote every 10 days? I'm going
to be bound to vote with the Government, not knowing what's going on. And so, it becomes a kind of blank
check. The real issue, and that's why we've been pushing for that, the real
issue is that public health belongs to the public. So, the information should be transparent.
And then, as an Opposition party, we could be more useful.
We could propose measures or modifications, reactions that would be very useful and coherent. We don't have
any information. And that's the
problem in that management of the crisis, Public health and politics are really
tied together, it's impossible to tell. And in that context, I'm not really
sure how this vote every 10 days would be that useful from the Opposition party standpoint, because I'm
going to vote on the basis of what? I'm going to vote on the basis of zero information. So, it is problematic that we
are not given public health data because we know it's public. It's financed by
the public and it should be public. We've been saying that for six months and
more.
M. Grillo (Matthew) : What do you think about the Premier saying yesterday that maybe he
was told but he wasn't aware of the mask rule last week when it came out? I
mean, what are your thoughts on that?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Well, I'm a bit worried
that the Premier would not be aware of a measure like this one, that is so
fundamental. Does it mean that he was never informed by anyone about what was
going on? Or does it mean that he was informed and then he forgot? It seems to
me very curious. The other thing that is very curious is that the Public Health
itself... Horacio Arruda himself, he is present at this press conference, so he
knows that a few important measures such as wearing the mask outside and not
travelling from a region to another, he knows that those measures were not
mentioned. Why is it that the Public Health didn't mention anything? It is
very, very, very curious. And it raises issues that we've been talking about
for months : how independent, how free is Public
Health with regards to the Government? Public Health should be about public
health, about public data, about transparency, about telling the population
what's the scientific data. And we're seeing those dynamics, you see when they
look at each other, the Premier and Horacio Arruda, it's not a very autonomous
or free relationship and it triggers situations such as this one. Neither the
Premier nor the Public Health representant raised any question when those very,
very important information were forgotten.
M. Grillo (Matthew) : ...sort of be undone, though, if they're able to stress the message
going forward? I mean, if you don't bring it up when it's supposed to be
announced, and then to kind of backtrack and try, you know, maybe push it on to
Quebeckers, do you think that that can be, you know, sort of undone, and the
message can be brought and applied in the population?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : I think every time you create expectations, or you
communicate something and it's not the case, it hinders the respect of sanitary
measures. So, we need to stop hiding things, we need to stop messages that
create expectations that might not be true in the future, because it has an
impact on how the population will perceive the health measures. So, we ask the
Government to be as transparent and coherent as possible, and the more they do that,
the better the results, I think.
M. Verville
(Jean-Vincent) : The role of the Opposition is
to challenge the Government when they take decisions. You do that everyday in
the salon bleu. Why is it so difficult for Opposition — this
morning it was the same thing for Québec Solidaire — why is it so
difficult to challenge Public Health and the Government in terms of wearing a
mask outside when it's based on no facts? Even Arruda says there's no
scientific facts. How can you just say that : Well, I'm not going to take
the decision, I'm not going to speak about that, when you challenge the
Government on everything else? That is something very important for the
population.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Two things. The first is that the Public Health says it's a
recommendation from experts at the Public Health, so it has a scientific weight.
I'm not a scientific. That's what they say. And second, if I go all in, saying :
I don't agree or I don't understand, we would have major issues in terms of our
population respecting the health measures. So, we are placed in a difficult
situation as an Opposition party, because we want to be critical but we're not
given the facts, we're not given the scientific data, we don't understand the process through which such a decision has been
made and, on top of that, we know we have issues, right in the middle of a
third wave, that will make people very sick or even make people die.
So, for the time being,
I'm going to respect measures that are told by the Public Health based on their
experts. But what I say, and I will keep on saying it, once this is over, I
want a real inquiry, an inquiry that is public, objective and independent, not
what we have in place right now. We want something like in Ontario, something like
in France, a real inquiry so that we can have answers to those very relevant
questions. But we have ethical issues to weigh when we intervene and,
unfortunately, we've been asking for more than six months for the scientific
data, the reasoning, the Public Health opinions, we never got them and that's a
major issue.
La Modératrice
:
Merci. Bonne journée.
(Fin à 9 h 19)