(Dix heures quarante-neuf minutes)
Mme Anglade : Alors, bonjour, tout
le monde. Bonjour, tout le monde. Il y a une bonne énergie, ça doit être la
tempête de neige qui rend tout le monde un peu fébrile.
Alors, comme je le disais la semaine
dernière, mais, en fait, comme je le dis depuis déjà le mois d'août, la transparence
gouvernementale n'a jamais été aussi fondamentale qu'en période de crise et
elle va le demeurer jusqu'à tant que cette crise prenne fin, et au-delà de
cette crise. Le premier ministre, encore une fois, prend des décisions tous les
jours qui ont des impacts extrêmement importants, il s'octroie des pouvoirs qui
sont exceptionnels en période de crise, et les décisions qui sont prises ont
des impacts sur la santé, les droits et libertés, l'économie, le fonctionnement
du Québec dans son ensemble.
Le gouvernement dépense des milliards de
dollars sans aucune obligation de respecter certaines règles, et on l'a vu
encore récemment dans les contrats octroyés, pendant la période de pandémie, de
gré à gré, comment il n'y a pas de reddition de comptes ou de transparence qui
sont associés à ça. De la même manière, il y a des nouveaux programmes qui sont
mis en place, mais ces nouveaux programmes là changent, et on l'a vu encore aujourd'hui
sur les programmes qui accompagnent nos PME, changent de manière arbitraire.
Le gouvernement s'est donc doté de
pouvoirs qui sont exceptionnels, mais la transparence du gouvernement est
essentielle, et c'est la raison pour laquelle nous avons besoin d'avoir une enquête
publique indépendante. Je pense que le premier ministre est à court d'arguments
par rapport à cette enquête publique indépendante. C'est un devoir de transparence
que nous avons besoin de faire, un geste de respect à la mémoire des dizaines
de milliers de personnes qui sont décédées. Et rappeler, encore une fois, que,
dans cet exercice-là, ce n'est certainement pas une chasse aux sorcières que
l'on veut faire, mais plutôt une démarche de recherche qui va nous permettre de
savoir ce qui s'est bien fait, ce qui s'est moins bien fait puis ce qu'on ne
veut pas qui se reproduise au Québec. Et le gouvernement a la responsabilité
d'y répondre. Et, comme je le disais tout à l'heure, je pense que le premier
ministre lui-même est à court d'arguments sur la non-nécessité de cette enquête
quand toutes les flèches pointent dans cette direction-là.
Je vous dirais également que j'ai eu,
pendant les derniers jours, plusieurs conversations avec des gens de mon comté,
des gens de différentes régions, l'importance de la cohérence dans les messages
qui sont envoyés par le gouvernement. J'ai parlé des heures, hier, avec des
mamans dont les enfants ne peuvent pas aller dans les cours de danse, dont les
enfants ne peuvent pas suivre le sport, et de comprendre pourquoi est-ce qu'on
se retrouve dans cette situation-là, puis l'importance du dialogue avec le gouvernement,
l'importance du dialogue pour essayer de trouver des solutions.
Après plus d'un an, je vois, je sens chez
les familles, chez les parents, chez les enfants une détresse qu'on n'a jamais
vue, que, moi, je n'ai jamais vue. Je n'ai jamais vu cette détresse-là, et on a
besoin d'avoir le dialogue pour essayer de trouver ces solutions.
La semaine dernière, c'était la première
fois, si je ne me trompe pas, que les fédérations sportives rencontraient la
Santé publique. Il faut que ces dialogues-là aient lieu pour qu'on puisse
trouver des solutions. Le sport, les cours de danse, tout ça devrait être
considéré de manière extrêmement importante.
Si on veut qu'il y ait de la cohésion, il
va falloir qu'il y ait de la cohérence. Cette cohérence vient avec, évidemment,
les informations de la Santé publique. Et je rappelle, encore une fois que,
jusqu'à présent, nous n'avons pas reçu les avis publics de la Santé publique.
Nous ne les avons pas encore reçus, mais ça permettrait justement d'aller chercher
cette cohérence dont la population a besoin.
Si vous me permettez de parler quelques
instants également de ce qui se passe dans nos garderies, dans les services de
garde, de manière générale. Pour avoir parlé avec du monde en Gaspésie, dans le
Bas-Saint-Laurent, en Abitibi, l'obsession des maternelles quatre ans a fait
réellement dévier la situation par rapport au manque de places dans les
garderies. Ce n'est pas seulement une question de CPE, c'est des dizaines et
des dizaines de milieux de garde familiaux qui ont fermé et qui ont un impact
considérable. Pour avoir parlé avec des gens qui attendent des enfants, qui
attendent, qui sont... des femmes qui sont enceintes, qui se demandent ce qui
va se passer, le niveau de stress est en train d'augmenter de manière extrêmement
importante. Et on n'attend pas de la part du ministre un livre blanc à deux ans
et demi, depuis qu'il est entré en fonction... ça fait deux ans et demi qu'il
est entré en fonction. On a besoin d'avoir des mesures qui vont permettre de
régler ces problèmes-là à très court terme parce que les gens, présentement,
là, sont vraiment... il y en a plein qui sont au désespoir par rapport aux
garderies puis aux services de garde, dans toutes les régions du Québec. Il
faut trouver des solutions à très court terme.
La Modératrice
: Merci beaucoup.
On va prendre les questions.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
Mme Anglade. Avec la situation dans le manque de vaccins, là, pour pouvoir
lancer de façon plus importante la campagne de vaccination, est-ce que le Québec
doit investir, par exemple, dans un centre national de vaccination? L'idée a
été avancée par des chercheurs, entre autres, le Dr Kobinger, qui dit :
Bien, écoutez, nous autres, on était prêts, là, à faire des essais cliniques
sur des vaccins... un vaccin, en fait, sur la COVID-19, sur les humains, etc.,
on était prêts puis finalement, on s'est fait refuser par le fédéral. Est-ce
que le Québec, dans cette espèce d'esprit de se dire : On va devenir
autosuffisants, est-ce qu'on ne devrait lancer, justement, un programme ou, en
fait, un institut qui pourrait faire en sorte d'arrêter cette dépendance qu'on
a aux vaccins qui viennent de l'extérieur et du fédéral?
Mme Anglade : Je pense que,
dans le contexte actuel, il n'y a aucune mesure qui peut être exclue. Honnêtement,
il n'y a rien qui peut être véritablement exclu, de développer des expertises,
de faire de la recherche. Quel véhicule ça peut prendre? Ça, c'est la discussion
à avoir. Mais il n'y a rien qu'on peut exclure présentement sur la table.
M. Lacroix (Louis) : Parce
qu'on a de l'expertise, le Dr Kobinger est à l'origine du vaccin pour
l'Ebola, c'est quand même... il a travaillé sur un paquet de...
Mme Anglade : Pour avoir
travaillé beaucoup sur des questions de recherche et d'innovation, on a plein
d'expertise au Québec. Alors, est-ce qu'on ne devrait pas d'emblée exclure quoi
que ce soit? On devrait regarder toutes les opportunités qui s'offrent à nous.
M. Lavallée (Hugo) : Quelles
sont vos attentes précisément pour l'annonce de 17 heures aujourd'hui?
Mme Anglade : Cohérence, cohérence,
des communications extrêmement claires sur ce que les gens peuvent faire et ne
pas faire et des explications sur le pourquoi en arrière de ces décisions-là.
Moi, je vous dis : Ce que l'on sent
sur le terrain, c'est vraiment le fait que les gens se posent des questions notamment
sur les activités sportives. Et en aucun cas ici, puis je veux être bien
claire, là, je ne remets... j'ai toujours été de celles qui défendaient totalement
les règles sanitaires qui sont été émises par le gouvernement puis de la Santé
publique, totalement solidaire de tout ça.
Par contre, c'est important qu'on assure
une cohérence dans ce qui est présenté. C'est sûr que, quand tu es maman, là, puis
que tu as une jeune de 12 ans qui te dit : Maman, je ne peux pas
aller suivre mon cours de danse avec mes quatre autres amies, par contre, je
peux aller faire du magasinage toute la fin de semaine, puis je peux les voir à
ce moment-là, c'est sûr que ça créer des questions. Il faut voir comment tu
veux répondre à ça. Pour répondre à ça, ça prend notamment des avis publics de
la Santé publique, qui te permettent d'expliquer la situation, ne serait-ce
qu'à tes enfants, mais à la population de manière générale.
M. Lacroix (Louis) : Mais
est-ce que souhaitez des assouplissements, pour être bien clair?
Mme Anglade : Bien, j'imagine
qu'on va avoir un certain nombre d'assouplissements, mais ces assouplissements
doivent être également accompagnés d'un plan de match clair par rapport aux
variants, toute la question des tests rapides qui reste omniprésente. On a une
accalmie présentement. On se souhaite collectivement que cette accalmie, elle
dure, on se le souhaite. Mais ce que l'on veut, c'est que le gouvernement
prenne toutes les mesures pour soutenir les assouplissements qu'ils vont
proposer.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Concernant les garderies, j'aimerais savoir, lorsque votre parti était au
pouvoir, dans la dernière décennie, il y a eu une augmentation quand même assez
importante du nombre de garderies privées. Pour l'avenir, maintenant, que
souhaitez-vous pour le développement du réseau de services éducatifs à
l'enfance? Est-ce que ça doit passer par un réseau subventionné, un développement
des CPE? Ou est-ce que le modèle des garderies privées est toujours celui que
votre parti privilégie?
Mme Anglade : Je pense que le
modèle des CPE a fait toutes ses preuves, c'est évident. Je pense qu'on ne peut
pas appliquer du mur-à-mur dans toutes les régions. Et, lorsque vous regardez
ce qui se passe dans les différentes régions du Québec, les milieux de garde
familiaux, ils répondent à des besoins réels et tangibles, puis surtout quand
tu vas dans des municipalités plus petites, ça répond véritablement à des
besoins. Je pense qu'il faut réellement investiguer ces opportunités-là
également qui vont coller à une réalité du terrain.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Puis
quand le ministre annonce un livre blanc pour l'automne, un projet de loi, est-ce
que pour vous il achète du temps?
Mme Anglade : Bien, c'est pire
que ça, c'est pire qu'acheter du temps. Je veux dire, ça fait deux ans et demi
qu'il est en poste. Ça fait... jusqu'à il y a trois semaines, il nous disait :
Tout est sous contrôle, ça va bien, on va arriver, on va rencontrer nos
objectifs. Puis, du jour au lendemain, ça ne marche plus. Du jour au lendemain,
ça ne marche plus. Sérieusement.
Je veux dire, ce n'est pas un livre blanc,
présentement, dont on a besoin. C'est des décisions qui ont été prises en 2019,
il y a eu des changements au niveau de la réglementation qui ont eu des
conséquences réelles sur des services de garde qui ferment présentement. Chaque
semaine qui passe, on a des services de garde qui ferment. Je pense qu'il doit
revisiter les décisions qui ont été prises en 2019, notamment.
M. Larin (Vincent) :
Mme Anglade, le maire Labeaume parle déjà d'une deuxième phase du tramway
éventuellement. Est-ce que vous pensez que c'est de nature à conforter le
gouvernement, peut-être, à autoriser le projet ou le convaincre d'autoriser le
projet, la première phase?
Mme Anglade : Bien, je ne suis
pas surprise que le maire Labeaume parle de deuxième phase. Ce sont des grands
projets, puis on le voit avec d'autres grands projets, tu commences avec une
phase, puis il y a une deuxième, troisième phase, etc. Donc, ça, ce n'est pas
surprenant.
Mais ça renvoie la question au
gouvernement : Est-ce qu'il y a un leadership assumé de la part du
gouvernement pour faire véritablement atterrir le projet de tramway? Et je
reviens sur ce que je disais, que ce soit le tramway, que ce soit le troisième
lien, présentement, il n'y a rien qui se passe au niveau du gouvernement. Donc,
Québec mérite qu'on s'attarde particulièrement à cet enjeu-là.
M. Larin (Vincent) : La
fameuse desserte des banlieues tant exigée par le gouvernement, selon vous,
pourrait-elle venir dans une deuxième phase?
Mme Anglade : Moi, je vais
laisser le maire répondre en détail à ce qu'il aimerait voir dans une première
phase et dans une deuxième phase. Ce que je peux vous dire, par contre, c'est
lui demander juste qu'il y ait une phase, hein, j'aimerais juste qu'on parte la
phase.
M. Larin (Vincent) : Peut-être
juste une autre question, mais concernant les assouplissements, là. Bon, il y a
des informations qui ont filtré, la réouverture de certains secteurs. Mais on
maintient le couvre-feu quand même au moins jusqu'au 22 février.
Trouvez-vous ça cohérent, vous...
Mme Anglade : Je n'ai pas
entendu la première... Je m'excuse. Avancez un petit peu peut-être.
M. Larin (Vincent) : Oui. Je
disais : Il y a certaines informations qui ont filtré concernant les
assouplissements. On ouvre certains secteurs, mais on maintient le couvre-feu
au moins jusqu'au 22 février. Trouvez-vous que c'est cohérent? Étant donné que
c'est une des dernières mesures qu'on a appliquées, ça ne semble pas être la
première à enlever.
Mme Anglade : Oui, bien,
écoutez, je ne veux pas spéculer sur ce qui va être présenté ce soir, mais pour
qu'il y ait de la cohérence pour la population, il faut qu'ils soient capables
de dire : voici pourquoi certaines mesures sont en place puis voici
pourquoi on enlève d'autres mesures et qu'on crée des assouplissements dans
certains secteurs. Encore une fois, toute la question des sports m'apparaît
essentielle, dans les ramifications que ça a sur la santé mentale de nos
jeunes, la santé mentale de nos parents, également.
M. Bergeron (Patrice) :
Est-ce que vous avez vu, donc, ce qui a été révélé, là, concernant les
ingénieurs qui sont forcés d'accepter des projets au ministère des Transports
sur des ouvrages qui sont souvent superflus ou encore d'accepter des projets
qu'ils savent qu'ils vont à l'encontre, par exemple, de règles
environnementales? Avec toutes les années, tout ce qu'on a connu, les commissions
Charbonneau, les règles qui ont été mises en place, il semble que ça ait encore
cours, des pressions politiques, des commandes politiques au ministère des
Transports. Qu'est-ce que vous feriez, vous, si vous étiez première ministre,
pour que ça change, ça, cette culture-là?
Mme Anglade : Je pense que la
notion d'expertise au sein du ministère, c'est une question qui revient systématiquement.
Et ce volet-là, je pense qu'il faudrait qu'il soit réellement renforcé. Moi, c'est
là-dessus que j'insisterais, d'abord et avant tout, sur le volet d'expertise au
ministère des
Transports, parce que je pense que ça ferait en
sorte que les gens seraient capables de prendre davantage de décisions
éclairées par rapport à la situation.
M. Bergeron (Patrice) :
Est-ce qu'il ne faudrait pas aussi mieux protéger les lanceurs d'alerte...?
Mme Anglade : Les lanceurs
d'alerte, bien sûr, bien sûr. Bien sûr que les lanceurs d'alerte, ça, ça va de
soi qu'il faut également que tous les lanceurs d'alerte... mais ça, ça vaut
pour le ministère des Transports, comme ça vaut dans le domaine de la santé,
comme ça vaut dans tous les secteurs, la protection des lanceurs d'alerte. Bien
sûr.
Mme Côté (Claudie) : Mme
Anglade, juste pour préciser, là, concernant les assouplissements ou non, là,
qui vont être annoncés ce soir, est-ce que vous demandez à ce que les sports
soient de nouveau permis, ou pas?
Mme Anglade : Je demande à ce
qu'il y ait de la cohérence dans les décisions. Je ne vais pas, moi-même, me
réincarner dans une espèce de Santé publique ou du gouvernement, ce n'est pas
ça, l'objectif. Mais je demande à ce qu'il y ait de la cohérence. Si on dit que
les sports... ils vont de l'avant dans les sports, pourquoi certains sports,
pourquoi pas d'autres? Qu'on puisse l'expliquer, que la Santé publique puisse
dire : Voici les raisons qui nous amènent à prendre telle décision. Vous
gardez les centres d'achats ouverts, vous faites en sorte que des jeunes
puissent s'y promener. Qu'est-ce qui ferait en sorte que les jeunes pourraient
faire du sport? C'est cette cohérence-là dont on a besoin de la part du
gouvernement.
M. Carabin (François) : Mme
Anglade, la ministre de l'Immigration a-t-elle usé de son pouvoir
discrétionnaire afin d'émettre un certificat de sélection pour Mamadi Fara
Camara?
Mme Anglade : Ça, c'est une
question vraiment d'ordre humanitaire. Alors, là réponse, c'est oui. Je veux
dire, dans le contexte dans lequel on se trouve, l'homme en question... vous
avez certainement vu les propos qu'il a tenus, une femme qui va accoucher de
deux jumeaux prochainement, c'est... Humainement, c'est la bonne chose à faire.
M. Carabin (François) : Mais
après avoir entendu les propos de M. Camara, de son avocate, ce dimanche,
croyez-vous toujours que l'enquête du juge Dionne va...
Mme Anglade : Croyez-vous toujours
que? Avancez un petit peu.
M. Carabin (François) :
Croyez-vous que l'enquête du juge Dionne se rend assez loin?
Mme Anglade : Bien, écoutez, je
pense que déjà c'est une bonne étape dans... une bonne première passe... un bon
premier pas dans la bonne direction. Est-ce que ça peut être encore plus
transparent, rendre des documents publics, etc.? Je pense toujours que la
transparence est une meilleure approche que toute autre chose. Donc, si ça
pouvait être le plus transparent possible, on serait très contents de ça.
M. Lacroix (Louis) : On a
entendu des témoignages à Tout le monde en parle en fin de semaine de
gens qui disaient... bon, des invités qui ont dit : Bien, moi, je me suis
fait arrêter... je ne sais pas combien, je pense qu'il y en a un qui a dit
45 fois, etc. Est-ce que vous, dans votre famille ou vous-même avez déjà
vécu des situations semblables, de se faire accoster par des policiers pour
rien, sans aucune raison valable, d'être contrôlés? Pierre-Yves Lord a même dit
que ça lui était arrivé à lui, il marchait le soir, à 2 heures du matin,
il avait un capuchon sur la tête, il s'est fait contrôler par les policiers.
Est-ce que vous, dans votre famille, dans vos proches et vous-même, est-ce que
vous avez déjà vécu des situations comme ça?
Mme Anglade : Alors, moi,
personnellement, non, personnellement. Mais est-ce que je connais du monde?
Absolument, je connais plein de monde à qui s'est arrivé, là. Des gens qui
n'ont pas besoin d'être de vos proches ou de votre famille, M. Lacroix, ça
peut être des amis à vous, ça peut être des amis que vous fréquentez, des gens
que vous fréquentez vous-même. Et ils vous le diront, si vous avez des gens que
vous fréquentez qui sont d'origine autochtone, des gens qui sont racisés, ils
vous le diront vous-même. Puis ce n'est même pas quelque chose de personnel, c'est
quelque chose qui est documenté, c'est documenté : quatre fois plus quand
tu es d'origine noire, 10 fois plus quand tu es autochtone. C'est déjà
documenté.
M. Carabin (François) :
Qu'est-ce que le gouvernement pourrait faire de plus pour mettre fin, vous
parlez de profilage, là mettre fin à ce phénomène-là dans la police au Québec?
Mme Anglade : Bien, il y a
plusieurs mesures qui ont été proposées, mais c'est surtout de regarder tout ce
phénomène-là pas juste sous un seul angle, mais de le voir... C'est un enjeu, c'est
pour ça qu'on parle de systémique, c'est un enjeu de logement, c'est un enjeu
d'emploi, c'est un enjeu qui touche à l'éducation, à la santé, comme on a vu
avec Joyce Echaquan. Donc, c'est un enjeu qui transcende l'ensemble des
ministères, donc il faut le regarder de manière totalement intégrée.
Mais j'aimerais rappeler quand même qu'on
a un rapport, la commission Viens, qui a déposé plusieurs des recommandations,
on n'a pas besoin non plus de réinventer la roue dans plusieurs de ces cas.
La Modératrice
: Merci.
On va passer en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Mrs. Anglade, the Legault
Government might reopen municipal pools for spring break, cinemas, indoor
skating rinks. Do you have the impression that the Government is going too far or is basically
doing what experts were doing, that is easing some restrictions during spring
break to prevent illegal gatherings?
Mme Anglade : So, easing some restrictions makes sense in… Understanding that, we
also need the Government to
make sure that they put additional measures in place, such as rapid testing,
such as a better projection on variants, and we understand what they are. So,
at the same time that you want to ease some of the restrictions, we need to
understand why, what sectors, why specifically those sectors and why certain
sectors will not be considered, and, finally, what measures, what additional
measures they're going to put in place regarding the situation on variants.
Mme Senay (Cathy) : You said that some decisions were incoherent, and you gave the
example of this little girl not being able to go to her dance class with her
bubble, but then she can go to the shopping mall.
Mme Anglade : We need to see some consistency. If you have… I was talking to
mothers, yesterday, and they were saying, you know, we have kids that are 12,
13, that cannot go to dance classes, but they can go shopping with their
friends. How is that consistent? And it's a fair question. It's a fair question, without saying that you should not be following the measure,
because we do need to follow the sanitary measures. But it is a question that people ask themselves and we
need the Government to answer
those questions. And in order
to do this, they need to provide more information, be more transparent.
Mme Fletcher (Raquel) : We heard the Premier say yesterday that for the March breaks… for
the March break that he is going to increase measures or make them stricter.
We're hearing now that he might actually loosen a little bit. Good idea, bad
idea? Where do you stand on that?
Mme Anglade : There's no question
in my mind that if you're easing the restrictions, generally speaking, you need
to make sure that you have additional actions that the Government is going to take. So, you increase the level of contacts, you want
to make sure that you test more rapidly, that you use all the testing that you
have available, at your disposal, that you have a clear projection regarding
variants, that you reinforce the quarantine with people that are infected. So,
all those elements, what we need to see that in order to feel comfortable with
the easing of the restrictions.
Mme Fletcher (Raquel) : But when it comes to the lockdown, we seem to be hearing mixed
messages about how efficient a lockdown actually is, how efficient the curfew
is. So, for people at home saying : OK, how do I evaluate this? Where do you stand on the lockdown
measure? Should we be locking down more or should we be slowly trying to ease
back?
Mme Anglade : The situation is
improving, in terms of cases, and you see a lot of distress in the population regarding the lockdown, regarding
mental health, regarding the fact that kids cannot practice sports, etc. So, I
understand the need to balance.
What I fear right now and
what is questionable is we ease the restrictions, which is a good thing for the
population, but at the same
time, what are the additional steps that the Government is going to take in
order to make sure that this doesn't create another problem longer...
Mme Johnson (Maya) : Well, just to pick up on that additional measures, are you talking
about roadblocks or police checkpoints for example or?...
Mme Anglade : It could be roadblocks, but it could also be a strategy for rapid
testing, it could also be a strategy to maintain people in... the people that
are supposed to be in quarantine, to make sure that they stay in quarantine. So,
we haven't seen from... other than the curfew, we haven't seen from the Government additional testing everywhere to
really fight outbreaks and things like that that we need to put in place. We
still don't understand why we don't have a strategy.
M. Authier (Philip)
: On the decision of the coroner this morning, the coroner's delay on
Herron, the investigation to Herron. I understand the coroner will proceed with
some of the other ones that are also... But are you worried the whole process
is going to get bogged down in
legal challenges and will never get clear answers?
Mme Anglade : Two comments. I certainly hope not that it gets bogged down. But
this brings me back to the necessity of having a public inquiry. At the end of
the day, we're looking at a whole pandemic that had repercussions on obviously
senior homes, but not only, on schools, on the economy, on education, on universities, CEGEPs, everybody was impacted. And that is the reason
why we need to have a public inquiry that will look and investigate all these
elements.
M. Authier (Philip)
:
There is more pressure on the Government to do a public inquiry, people...
columnists on the weekend were saying it's inevitable, inevitably going to
happen. Why is it not happening? Is there something that...
Mme Anglade :
That is for the Government to answer the question. But the elements that were
presented by the Premier, the arguments presented by the Premier are just
incoherent. You cannot justify this by saying that it's going to take too long.
You cannot justify this by saying that you're going to be focusing solely on
the senior homes, it doesn't make any sense. The right thing to do, the only
thing to do, the transparent thing to do is to call a public inquiry.
La Modératrice
:
Merci beaucoup.
Mme Anglade : Merci beaucoup,
tout le monde.
(Fin à 11 h 12)