(Huit heures vingt-quatre minutes)
La Modératrice
:
Bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Alors, ce matin, le
porte-parole en matière de transport, M. Joël Arseneau, et en matière de santé,
ainsi que le chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon.
M. Arseneau : Alors, bonjour, tout
le monde. Merci d'être là ce matin. Écoutez, on a eu des annonces importantes
hier soir de la part du gouvernement. Et vous vous souviendrez que le Parti
québécois avait demandé, dans une de ses sorties, un retour aux paliers de
couleurs, aux alertes régionales, également, là où c'est applicable, le retrait
du couvre-feu.
Or, ce qu'on a constaté hier, c'est que le
gouvernement a redéfini son système d'alertes pour arriver essentiellement à
diviser le Québec en deux zones de façon arbitraire, la rouge et l'orange. Et,
pour ce qui est de ceux qui vivent en zone orange, ce qu'ils constatent, c'est
qu'«orange is the new red». Essentiellement, les règles de la zone orange ont
été modifiées de telle sorte que ceux qui espéraient pouvoir retrouver la
situation d'avant les fêtes, bien, se retrouvent un peu floués et trahis dans
la mesure où ils ont fait leurs efforts pour rétablir la situation, mais
maintenant les règles demeurent encore extrêmement lourdes, notamment pour les
rassemblements, pour les visites à domicile, pour les sports organisés,
également, des jeunes, qui, évidemment, en ont bien besoin.
Alors, ce qu'on veut, nous, c'est rappeler
au gouvernement qu'on a besoin d'une approche structurée et différenciée selon
les régions en établissement… en établissant, plutôt, et en suivant des
critères scientifiques de santé publique qui sont basés sur la situation
épidémiologique pour chacune des zones, que ce soit la zone verte, la zone
jaune, la zone orange et la zone rouge, parce que ce qu'on constate à la
lumière des annonces d'hier, là, c'est que le tableau qui avait été présenté
par le gouvernement en septembre, là, bien, il ressemble à peu près à ceci.
Alors, quelle est la perspective qu'on donne aux gens, aux Québécois pour
qu'ils améliorent leurs comportements, pour qu'ils suivent les règles, si on ne
sait pas vers où on s'en va?
Les critères qui avaient été nommés, je
vous les rappelle. On parlait du nombre de cas, donc de la situation
épidémiologique. On parlait de la transmission communautaire, si elle était
sous contrôle. On parlait des soins de santé, s'ils étaient débordés, donc le
nombre d'hospitalisations. On avait rajouté en cours de route, au cours de
l'automne, qu'il fallait aussi prendre en compte la tendance. Tous ces facteurs
là, dans certaines régions, sont au vert, mais pourtant on ne voit plus sur
l'écran radar la possibilité de revenir en zone orange, telle qu'elle était
définie auparavant, en zone jaune, et encore moins, évidemment, en zone verte.
Les gens, essentiellement, se disent : Combien de cas actifs sous zéro
faudra-t-il atteindre dans notre région pour qu'on puisse recommencer à vivre,
qu'on puisse recommencer à aller visiter nos parents vieillissants qui habitent
en couple? Évidemment, deux bulles familiales ne peuvent pas se rencontrer, je
vous le rappelle.
Alors, il ne faut pas croire que les
mesures qui ont été annoncées, d'allègement, correspondent à ce qui était
attendu dans les régions. Donc, on demande au gouvernement de faire preuve de
transparence et de revenir à des règles qui sont basées sur la science.
Là-dessus, je laisse la parole à mon chef,
Paul St-Pierre Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci, Joël. Il y a une partie du point de presse hier qui a été surprenante, à
mes yeux, lorsque le premier ministre a répondu qu'il n'y aurait aucune
conséquence, aucun suivi, aucune contravention pour des gens qui se
déplaceraient de la zone rouge vers la zone orange. C'est surprenant parce que
ça sonne étrangement comme ce qu'on avait dit pour les voyages dans le Sud au
mois de novembre ou au mois de décembre, lorsqu'on disait aux gens : Ce
n'est pas recommandé, on aimerait mieux que vous ne le fassiez pas, mais, si
vous le faites, il ne se passera rien. Et, comme de fait, ce qu'on a constaté
après, c'est que les gens, plusieurs personnes, ont choisi de voyager, avec les
conséquences qu'on connaît.
Donc, je pense qu'il faudrait corriger le
tir par rapport à la protection des zones où ça va mieux. Notamment, ce qu'on
peut faire, dans un premier temps, c'est d'interdire la location de chalets
dans les zones orange par des gens situés en zone rouge. Ce serait déjà un
signal comme quoi on s'attend à ce que les gens qui vivent en zone rouge
n'aillent pas faire la fête, ne partent pas faire la fête dans la zone orange.
Et je pense que le message devrait être
différent, de la part du premier ministre, par rapport à la Sûreté du Québec.
Rappelons-nous que les rassemblements dans les lieux privés demeurent interdits.
Donc, on ne peut pas visiter des gens, on ne peut pas organiser des fêtes, dans
les règles actuelles, partout au Québec. Bien, il faut que le premier ministre
dise : Dans les zones qu'on veut protéger, parce que ça va bien, dans les
fameuses zones orange, qui, en fait, sont des zones jaunes ou des zones vertes,
là, mais, dans ces régions-là, la Sûreté du Québec va faire preuve d'une
vigilance accrue, et elle a le pouvoir de décerner des contraventions
lorsqu'elle constate que les règles qui interdisent les rassemblements ont été
violées.
Donc, ça prend ce signal-là de la part du
premier ministre, parce que la réponse d'hier, c'était une invitation tacite
pour quiconque qui voudrait aller visiter ou faire des activités en zone
orange. Il faut protéger cette zone-là. Le but, c'est de ne plus retourner en
arrière, c'est de faire des gains sur le virus en protégeant les régions où,
littéralement, on n'a plus aucun cas de COVID.
Je veux vous parler également de la question
des gyms et du sport. J'ai beaucoup de difficulté à comprendre comment on peut
permettre le magasinage dans les centres d'achats, mais on n'est pas capables
de permettre une joute de tennis à 20 mètres de distance, qu'on n'est pas
capables de permettre une joute de badminton, de curling. Il y a un certain
nombre de sports qui devraient être pratiqués à l'échelle du Québec.
Et je souligne une chronique de
Marie-Claude Lortie, ce matin, qui allait vraiment dans le sens de ce que
j'avais lu puis de la réflexion qu'on a au Parti québécois. Nous sommes dans
une pandémie qui s'étire, et on ne sait pas pour combien de temps la pandémie
va durer. Donc, la santé mentale et la santé physique des Québécois devraient
être une priorité nationale. Nous devons nous donner une manière durable de
gérer cette crise-là en permettant aux gens partout au Québec de bouger et
d'être en santé. Sinon, c'est parce qu'on ne met pas, dans la balance, dans
l'équation, les externalités négatives qui découlent du confinement et du
couvre-feu.
Et donc je réitère notre souhait, à savoir
que certains sports qui ne présentent presque aucun danger, aucun, en fait,
danger de contamination, là, il y en a plusieurs, que ces sports-là soient
permis à l'échelle du Québec, et même chose pour les centres de conditionnement
physique.
Allons-y avec plus de tests rapides. Et c'est
là le discours très incohérent du gouvernement. On n'est pas prêts à faire des
contrôles aux aéroports. Ça, laisser entrer les variants d'un peu partout dans
le monde, on peut dormir là-dessus pendant 50 jours. Il ne semble pas y
avoir de problème. On n'est pas prêts à utiliser les 2 millions de tests
rapides sur lesquels on dort, qui dorment dans nos entrepôts.
Mais par contre on ne prendra pas aucune
mesure pour permettre aux gens de bouger, alors que ces tests rapides là
pourraient être utilisés dans toutes sortes de milieux. Je réitère mon
ouverture à ce que ce soit le cas à l'Assemblée nationale. Mais, dans le cas
des centres de conditionnement physique, je suis convaincu qu'il y a un
équilibre à trouver, et qu'on doit avoir une gestion à moyen et long terme de
cette crise-là en fonction de la santé mentale et la santé physique des gens.
Et, sur ce, je vais prendre vos questions.
M. Bergeron (Patrice) :
Qu'est-ce que vous avez compris, vous, hier, justement, de l'explication qui a
été demandée concernant les gyms par rapport aux salons de coiffure, par
rapport à d'autres lieux, par rapport aux tournages? M. Arruda a parlé
d'aérosols en anglais, mais, en français, c'était totalement embrouillé. Mais
on n'est pas capables de situer les établissements par rapport au niveau de
risque. Qu'est-ce qu'on devrait leur demander pour que ce soit plus clair?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Premièrement, ce n'est pas clair, en effet. Et c'est là que le gouvernement,
lorsqu'il tient son discours... Parce qu'il y a cette mentalité-là dans le
gouvernement. Actuellement, à chaque fois qu'on fait une proposition, comme
opposition, on se fait rabrouer par du personnel politique de la CAQ, qui vient
nous dire : Ah! vous ne suivez pas la science. Essayez de comprendre une
quelconque cohérence scientifique dans ce qui se passe en ce moment.
Regardez juste les codes de couleurs. On
nous dit que c'est des zones orange, mais, suivant les critères scientifiques
établis par la Santé publique à l'automne dernier, ce sont des zones vertes ou
jaunes. Essayez de comprendre pourquoi on favorise les musées par rapport aux
centres de conditionnement physique. Essayez de comprendre quoi que ce soit. Ça
me semblait beaucoup plus un point de presse politique.
D'ailleurs, c'est le premier ministre qui
a parlé le plus clair du temps. Puis, à la limite, là, je comprends qu'on
navigue à vue. Tout ne peut pas être parfaitement scientifique. Mais votre
question, elle est légitime. On a des enjeux d'endurance pour la population
dans cette crise-là. Pourquoi on s'entête à ne pas donner aux gens une possibilité
d'être en santé physique et mentale et que, par contre, on autorise les centres
d'achats? C'est très difficile. Puis j'aimerais pouvoir répondre à votre question,
mais la vérité, c'est que le raisonnement n'est pas clair.
M. Lacroix (Louis) : …se fier
à la science. Alors, hier, François Legault a dit que la raison, il l'a dit en
conférence de presse, pour laquelle il n'ouvre pas les gyms, parce que la Santé
publique ne le permet pas. Ils n'ont pas eu d'avis de la Santé publique en ce
sens-là. Alors, vous, vous arrivez hier sans avoir d'avis public, sans avoir
consulté, en fait, la Santé publique, puis vous revenez ce matin avec ça en
disant : Il faut ouvrir les gyms, mais la Santé publique de ce gouvernement
n'est pas claire parce que, scientifiquement, eux autres, ils pensent que ce n'est
pas une bonne idée. Vous ne trouvez pas que vous jouez à l'apprenti sorcier?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, parce qu'il y a de la littérature scientifique… Puis je réfère à nouveau
au papier de Marie-Claude Lortie parce que c'est exactement le même endroit où
je me situe. Il y a des papiers scientifiques qui commencent à s'écrire, où on
remet en question une approche de santé publique uniquement basée sur le nombre
d'hospitalisations, et le nombre de cas par jour, et où on laisse de côté complètement
la santé mentale et la santé physique des gens. Donc, il y a un questionnement.
Et, lorsqu'on parle de science constamment, là, pourquoi est-ce qu'au Québec la
science ne nous permet pas d'utiliser les tests rapides puis pourtant… partout?
M. Lacroix (Louis) : Vous
réclamez qu'on prenne des décisions en se fiant sur la science, mais vous ne
faites pas confiance à la science.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, ce n'est pas ça que je dis.
M. Lacroix (Louis) : Bien
oui, c'est ça que vous me dites.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, je vous réfère à des papiers…
M. Lacroix (Louis) : C'est
exactement ça que vous me dites.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, non, je suis désolé, je n'ai pas dit ça, et je vous réfère à des papiers
scientifiques qui soulèvent que, dans l'équation de la Santé publique, il y a
d'autres facteurs que le nombre d'éclosions par jour, notamment la santé
mentale et la santé physique.
M. Lacroix (Louis) : Donc, la
science qu'utilise le gouvernement du Québec en ce moment ne fait pas votre
affaire.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ce n'est pas ça que je dis. Je dis qu'il y a un intérêt de mettre d'autres
facteurs que le nombre d'éclosions par jour, notamment la santé mentale et la
santé physique, et, ça aussi, ça fait partie de la science. Donc, il y a des
questions à se poser par rapport à notre capacité, comme population, à endurer,
à moyen et long terme, une crise qui, on ne le sait pas, pourrait durer encore
plusieurs mois. Il faut que les gens bougent, et c'est une priorité à mes yeux.
M. Larin (Vincent) : Vous
demandez qu'on donne des contraventions aux gens des zones rouges qui se
trouveraient en zone orange?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, c'est-à-dire que les règles, là, s'appliquent partout au Québec. On n'est
pas censés se rassembler dans des chalets pour faire une fête. On n'est pas
censés avoir de visite chez soi, là. Ça, ça n'a pas changé.
M. Larin (Vincent) : Les
déplacements interrégionaux ne sont pas interdits, ils sont non recommandés.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Exactement. Donc, ce qu'on dit, c'est qu'on ne devrait pas pouvoir louer des
chalets. Si je suis à Québec puis je veux aller au Saguenay... On ne devrait
pas pouvoir louer des chalets et on ne devrait pas dire : Il n'y aura pas
de contraventions, peu importe ce que vous faites. On devrait plutôt mettre
l'emphase sur le fait que certaines règles sont toujours en vigueur partout, notamment
l'interdiction de rassemblements, parce que ce qu'on a vu dans la première
vague, ce sont des groupes de 15 personnes qui louaient des chalets. Ça a été
ça, aussi, le temps des fêtes, là. Quand on se pose la question pourquoi le
nombre d'éclosions a monté aussi vite, c'est qu'il y a eu très peu de contrôle
sur les fêtes dans des chalets loués.
Donc là, c'est jusqu'au niveau du signal.
Le ton adopté par le premier ministre ressemblait, à mes yeux, drôlement au ton
adopté avant les fêtes par rapport aux voyages dans le Sud : Ce n'est pas
recommandé, mais, si vous le faites, il ne se passera rien. De mon point de vue,
on devrait envoyer le signal que la Sûreté du Québec continue à veiller au
grain puis va être encore beaucoup plus vigilante dans les zones où ça va bien
pour que les gens n'organisent pas des rassemblements dans des chalets alors qu'ils
viennent des zones rouges, qu'ils soient des groupes...
M. Larin (Vincent) : Les
rassemblements dans les chalets, pour ce qui est des contraventions, vous
aimeriez que le gouvernement ne dise pas qu'il n'y aura pas de contraventions
qui vont être données?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, non. C'est qu'hier la réponse du premier ministre, c'était : Il n'y aura
pas de contraventions.
M. Larin (Vincent) : Il ne
peut pas mentir. S'il n'y en aura pas, il n'y en aura pas.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, moi, ce que je dis, c'est qu'il devrait y en avoir puisqu'il pourrait y
avoir des violations des règles en vigueur dans les zones orange. Puis on ne
peut pas se le permettre, on va retourner en arrière. Donc, je dis l'inverse du
premier ministre. Il devrait y avoir des contraventions par la Sûreté du Québec
lorsqu'on constate que les règles en vigueur n'ont pas été respectées dans le
cadre des zones orange, et ça, ça prend des effectifs.
M. Larin (Vincent) : M.
Legault n'a pas dit qu'il n'y aurait pas de contraventions pour le non-respect
des règles. Ça, ça me semble clair que, si on brise une règle, il y aura une
contravention. Il n'y aura pas de contraventions pour les gens des zones rouges
qui vont se trouver en zone orange.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, mais c'est là que je dis : Ça vaudrait la peine de préciser, de la
part du premier ministre, que les règles continuent à s'appliquer en zone
orange. Et, s'il y avait des fins finauds qui avaient la brillante idée de
louer des chalets dans les zones orange, là, de partir des zones rouges et
d'aller dans les zones orange, il y aura une vigilance de la part de la Sûreté
du Québec, il y aura une surveillance. Et il y a une interdiction... On demande
une interdiction de louer des chalets en dehors d'une zone rouge de manière à
limiter les dégâts, de manière à ne pas répéter des erreurs qui ont été
commises par le passé, où, clairement, on a vu des gens changer de zone. On ne
veut pas retourner à zéro dans les zones où ça va bien. On ne veut pas
retourner à...
Mme Lévesque (Fanny) : ...où il
y a interdiction de chalets?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est simple, là, si on est en zone rouge, le gouvernement devrait demander à
la population en zone rouge de ne pas se rendre en zone orange pour une
location de chalet. On devrait interdire cette location de chalet là.
M. Lavallée (Hugo) : Et donc
vous demandez plus d'assouplissements, là, que ce soit dans les zones orange…
que ça revienne à ce que c'était dans les gyms aussi. Mais vous ne tenez pas
compte, dans votre réflexion, des nouveaux facteurs, par exemple les variants,
le fait que ça pose une menace qu'il n'y avait pas l'automne dernier, le fait qu'il
y a un nombre très, très important de chirurgies qui ont été accumulées? C'est
les raisons que le premier ministre puis la Santé publique évoquent pour ne pas
retourner à l'ancien code orange, pour ne pas avoir autant d'assouplissements
que ce que vous demandez. Est-ce que c'est dans votre réflexion, ces deux
éléments-là?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Mais évidemment, et c'est pour ça que tantôt on avait un tableau avec des
points d'interrogation au niveau jaune et vert. Ce n'est pas comme si le gouvernement
et la Santé publique, hier, avaient pris la parole pour dire : Voici la
nouvelle grille et voici ce que seront les critères pour jaune et pour vert, voici
comment ça va fonctionner désormais. C'était d'un flou, au niveau des critères,
complet. Tout ce qu'on nous dit, c'est que, désormais, ça, c'est du orange,
mais les couvre-feux continuent à s'appliquer à partir de 9 h 30.
Bref, il y a un travail où… Ce n'était pas
une annonce ou une structure compréhensible sur le plan des critères applicables.
Et je pense que la population est en droit, après tous les sacrifices qui ont
été faits, de savoir ce que ça prend pour passer en zone jaune, puis quand est-ce
qu'on va passer en zone verte, puis c'est quoi, les critères applicables. Là,
ce qu'on sait, c'est que les critères scientifiques de l'automne dernier ne
sont pas les mêmes. Les codes de couleurs ne correspondent absolument plus aux
codes utilisés à l'automne. Et la population, en zone rouge comme en zone
orange, est en droit de se poser la question : O.K., mais, si je veux
changer un jour de zone de couleur, là, ça va être en fonction de quels
critères désormais? Pourquoi les critères ont changé?
Vous me dites que ce serait à cause des
variants. Ce n'était pas très clair, hier, dans le point de presse. Donc, c'est
légitime que les partis d'opposition demandent une approche scientifique
structurée, où est-ce qu'on nous explique que, désormais, les codes de couleurs
ont changé, et que les critères s'appliquent, et que les critères pour zones
jaunes et les zones vertes sont explicités, ce qui n'est pas le cas en ce
moment. On a juste un gros point d'interrogation.
La Modératrice
: On
passe aux questions en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : When you said that there are
restrictions in place, measures, strict measures are in place for travelers
coming back from nonessential travels, so you're expecting the Government to have the same plan for anyone
from a red zone going to an orange zone? Like, you want police officers to have
checkpoints between regions?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Not necessarily checkpoints
everywhere. I think regional Public Health should come up with a plan that
guarantees the protection of
the safe environment that we have from a COVID standpoint. It's not necessarily
stoppage points, but we think that a few things could be done, and that are
pretty obvious in the circumstances.
First, we should not
allow people from red zones to rent «chalets», cottages in orange zones.
Second, it should be said in clear from the Government that, if someone has the great idea to switch zones and go to the
orange zone, well, the curfew still applies, the rules that forbid gatherings
are still applying, are still relevant. So the police will be increasingly
looking at those regions to make sure that it doesn't go out of hand, because
we've seen it, in the past, in the first and second waves, people going from
red zones to zones where the situation is better to organize a party or things like that.
I think the signal
yesterday from the Premier was very, very blurry: There
will be no consequences, we will not do any follow-up. I think that's the wrong
signal. The right signal should be : We will be looking at protecting
those regions where the COVID has almost disappeared.
Mme Senay (Cathy) : Mr. Arseneau, you said that it's frustrating for the six regions to
realize that the regional color system… that the orange zone is the new red. Did
you receive phone calls from your constituents yesterday? Are they yelling at
you on the phone? Like, what's the consequences, so far, for you?
M. Arseneau :
No. People were expecting, after making an effort, knowing that the situation
was stable in our regions, to get back to the reality that applied before
Christmas. And now they discover that it's much, much stricter. So, you know, I
guess they feel very disappointed, and the way they expressed it is basically
on the social networks. That's how people communicate with me, at least, you
know, whether it be Facebook or Messenger. That's how the discussion takes
place.
Mme Senay (Cathy) : They're mad?
M. Arseneau :
Well, yes, they feel like there's some kind of treason because they behaved in
such a way that, you know, things improved. Although, where I'm from, on the
Magdalen Islands, there were no cases before, no cases during and no cases
after. So they say basically : How many cases below the zero line will we
need to have to get a little more freedom? When will I be able to go and visit
my aging parents? They're two in a house, we're a family, we can't see one
another because the situation is such in the great urban centers that, you
know, the Government will not give us any more leeway. And it's hard for them
to understand.
For the first month, it
was kind of this collective effort that they seemed to make even though it
didn't change anything for the local situation. But how long should we impose
isolation to people or older people? How long should we impose upon kids not to
play sports because elsewhere the situation is not great? And that's what
people are asking, basically.
La Modératrice
:
Une dernière question rapide, s'il vous plaît.
Mme Fletcher (Raquel) : Mr. Plamondon, I have a question for you. Yesterday, the Premier
said that it's a calculated risk, meaning that you need to balance certain
concerns, obviously the transmission, but things like mental health, and he
made the calculated risk on what the Government was going to open. You argued
for gyms to be open for physical health, but also mental health.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Based on the calculated risk, a
balance of…
Mme Fletcher (Raquel) : So how do you evaluate your calculated risk versus the Premier's
calculated risk? Why did you not arrive… Why do you think you didn't arrive at
the same conclusion?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : First of all, it's impossible to know
what part of yesterday's announcement comes from the Public Health and what
part is political. We've seen it during the fall session. Sometimes, maybe
often, the Government says to
the Public Health : Either I'm not going to go forward with your recommendation or can you allow me to do
this or do that? And they have that conversation between Arruda and Legault,
and that's it. When they come out, we don't know what's the part of science and
the part of politics.
And the other factor, you
are correct to say we're dealing with a science that is more based on
evaluating risk than pure science that is 100% obvious, because, for instance,
we don't know the effect of the curfew in Québec on the number of cases. We know that other provinces didn't have
the curfew and they have their amount of infections also lowering.
So I think that an
underestimated factor in the way the Government is handling the crisis right now is mental health and physical
health. They are also underestimating the length. They are managing the crisis
exactly like during the first wave, where we hoped, at that time, that it would
last only three, four months. We are in for a few more months, maybe more. We
don't know. So we need to give ourselves sustainable ways of living through
that crisis. And I don't think the Government is really weighing the importance of more of mental and physical
health in the way the crisis is currently being managed.
M. Arseneau : If I just may add a little thing? It's hard to figure out, you
know, if decisions are made upon, you know, science, data or political views.
One case in point is the
museums. When they were all closed, people were so surprised. We criticized, we
questioned the decision, you know: On what basis should you close museums? That
was at the end of September. And there were no real reasons, like one more
place to go, to gather, you know. How does it compare to restaurants and... We
didn't really have a clear view on what the Government had, you know, as
arguments or reasons to close the museums, but museums were quite surprised. Yesterday,
it's the exact opposite. Suddenly, they're open. First surprise is in the
museum sector, where they're like : Oh! on what basis did you decide to
reopen museums, because we haven't changed anything? And the rules that are going to apply, as of, you know, the opening, are the same, exactly
the same as the rules we applied as of June, until you closed us down.
So how can we follow this
as being coherent? So there's definitely, you know, a margin of maneuver used by the Government.
Mme Johnson (Maya) : ...you were saying earlier. You said… You used a strong word, «treason»,
when you described how the people in your region specifically are dealing about
the Government's decision. Do
you think that there is a risk at this point of a backlash and eventually a
refusal to respect these Government restrictions when you're living in community where there are no
active... there are no new cases?
M. Arseneau : Well, I think there's definitely a break in confidence at this
point that is happening. The Government used to come up with slogans, you know, and... Well, let's, you know, take on the challenge for 28 days, let's get through, you know, this and that, the other thing.
And now there is no longer any sense of social or moral contract with the population. It's a waiting game. Now, they're
saying : Just wait and see, we'll get back to you on February the 22nd.
So what kind of signal
does it give the population? You know, what can we do to make things
better when it's already good, or stable, or whatever, and when the, you know, trend is positive? It's just wait
and see, stay home, go to bed early, you know, stay home at 8:00 or at 9:30. So I don't know how the population will react, but it's no longer, you know, the same atmosphere, that's for
sure. It's a lot heavier on people's shoulders. That's what I think.
M. Bergeron (Patrice) :
Pouvez-vous nous dire ça en français, le bris de confiance, deux petites minutes…
La Modératrice
: Mais très,
très rapide.
M. Arseneau : Bien, moi, je
veux dire simplement qu'il y a un risque de bris de confiance si les gens ne
voient plus d'adéquation entre les mesures qu'ils doivent observer et la
situation épidémiologique dans leur région. Et, alors que le gouvernement
lançait des slogans, lançait des défis, disait aux gens : Il faut
atteindre tel objectif, et, comme ça, on va s'en sortir, vous devez obéir aux
règles, soyez dociles, et ainsi de suite, mais il y avait au moins un objectif.
Aujourd'hui, ce qu'on dit, c'est :
Attendez, attendez, puis, le 22 février, on va vous revenir avec des
bonnes, des moins bonnes nouvelles. Ça dépend de qui? Ça ne dépend plus de vous.
Vous avez fait vos devoirs. Est-ce que ça dépend du gouvernement? Est-ce qu'il
a fait ses devoirs? Est-ce qu'il utilise les tests rapides, comme on disait tout
à l'heure? Est-ce qu'il permet aux gens de la santé d'utiliser les masques N95?
Est-ce que le gouvernement fait tout en son possible pour améliorer les choses
dans les hôpitaux? Est-ce qu'il a fait appel au privé pour soutenir le public,
pour s'assurer que, justement, la liste des chirurgies reportées soit diminuée?
Je pense que la population est en droit de
se demander si le gouvernement fait sa part après que la population eut fait la
sienne.
La Modératrice
: Merci.
Bonne journée.
(Fin à 8 h 52)