(Huit heures dix-neuf minutes)
La Modératrice
: Bon
matin. Bienvenue à ce point de presse de Québec solidaire. Prendra la parole tout
d'abord le député de Laurier-Dorion, Andrés Fontecilla, suivi de Vincent
Marissal, député de Rosemont, et finalement Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole
de Québec solidaire.
M. Fontecilla : Bonjour, tout
le monde. Mesdames, messieurs. Donc, ce matin, on voudrait demander que, dans
le cadre de l'adoption du projet de loi n° 66... on demande le retrait du
projet de l'Université McGill sur le site de l'ancien Hôpital Royal Victoria.
Le centre-ville de Montréal n'a pas besoin d'un nouveau campus universitaire,
surtout anglophone. Nous, on veut repeupler le centre-ville de Montréal,
freiner l'exode vers les banlieues. On veut un projet en habitation, des
logements avec des installations sociocommunautaires, des CLSC, des écoles,
songer à l'agrandissement du parc du Mont-Royal.
Aussi, permettre l'agrandissement de l'Université
McGill, cela implique de drainer davantage d'étudiants, d'étudiantes francophones
vers les établissements scolaires postsecondaires anglophones. Ça va probablement
augmenter la disproportion du financement du réseau postsecondaire et francophone
en faveur du réseau postsecondaire anglophone.
Donc, on veut un projet qui compte avec...
qui est le fruit d'une consultation citoyenne de la population environnante, de
la population montréalaise en général sur cet énorme et important site
patrimonial. On veut contrer la crise du logement social et freiner l'anglicisation
de Montréal. Voilà. Merci.
M. Marissal : Bonjour. Merci
d'être là. Alors, sans surprise, je vous parlerai du ministre de l'Économie ce
matin, Pierre Fitzgibbon. Je suis assez sidéré de voir que M. Fitzgibbon
est toujours en poste, de plein titre, ce matin, défendu par le premier
ministre qui a l'air de trouver que c'est bien normal de piétiner le code
d'éthique, de s'en prendre presque personnellement à la Commissaire
à l'éthique dans des échanges, ma foi, indignes d'un porteur de charge
publique. On demande et on redemande au premier ministre de retirer les
dossiers de l'Économie au ministre Fitzgibbon, donc de le suspendre le
temps que celui-ci fasse du ménage dans ses affaires, ce qu'il ne semble pas
vouloir faire. Mais c'est la seule porte qui lui est offerte en ce moment.
Autrement, il piétine allègrement,
sciemment le code d'éthique ici en demandant de le changer pour l'adapter à ses
propres besoins qui sont contraires à l'éthique qu'on veut développer ici.
Alors, pour faire une image, là, M. Fitzgibbon s'est fait prendre sur
l'autoroute à 135 kilomètres-heure, mais il va plaider devant un juge
qu'il faut changer le Code de la route, parce que lui, il a un gros char, puis
il veut rouler vite, puis tant pis pour les autres. Alors, je suis désolé, mais
ça ne fonctionne pas comme ça.
Alors, M. Legault peut encore faire
la chose honorable, c'est-à-dire suspendre M. Fitzgibbon le temps qu'on
mette de l'ordre dans ses multiples affaires, qu'il se conforme, et on
repartira là-dessus. En bas de ça, ce n'est pas acceptable. Je vous remercie.
M. Nadeau-Dubois : Bonjour.
Merci d'être là. Hier, le premier ministre avait un choix : défendre le
code d'éthique de l'Assemblée nationale ou défendre son chum de gars. Il a
choisi de défendre son chum de gars et de dire que le code d'éthique de l'Assemblée
nationale n'était pas assez bon pour lui. Ça, ça s'appelle de l'élitisme, ça
s'appelle penser qu'il y a des règles pour les banquiers puis des règles pour
les autres.
Alors, je suis désolé de l'apprendre à
M. Legault, mais ici, il y a une règle, c'est le code d'éthique de l'Assemblée
nationale du Québec, et ces règles-là, elles s'appliquent à tout le monde. Qu'on
soit ministre ou pas, qu'on vienne du monde des finances ou du monde
communautaire, tous les élus sont égaux, tous les élus doivent respecter les
règles, point final. Jamais Québec solidaire ne sera complice d'un
affaiblissement du code d'éthique de l'Assemblée nationale du Québec pour faire
plaisir au banquier préféré de François Legault. Ça n'arrivera pas.
C'est pour ça qu'aujourd'hui on va déposer
une motion, une motion visant à ce que l'Assemblée nationale unanimement
réitère sa confiance pleine et entière envers la Commissaire à l'éthique et à
la déontologie de l'Assemblée nationale. Cette motion-là va rappeler également
que tous les élus doivent respecter la lettre et l'esprit du code d'éthique et
de déontologie de l'Assemblée nationale, peu importe leur situation personnelle
et peu importe leurs occupations passées. La motion va également réitérer que
les députés, ministres ou non, doivent se confirmer aux demandes et aux
recommandations de la Commissaire à l'éthique,aussi simple que ça.
Je ne pensais pas devoir déposer une
motion comme ça, parce que, pourtant, ces choses-là vont de soi. La Commissaire à l'éthique, elle a été nommée à l'unanimité par l'Assemblée
nationale du Québec. Nous lui devons respect et déférence. Et si
M. Fitzgibbon pense qu'il est trop bon ou trop riche pour suivre les mêmes
règles que les autres, bien, qu'il quitte la vie politique. Merci.
La Modératrice
: On va
prendre vos questions, une question, une sous-question.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que vous croyez qu'on doit réformer... tu sais, je comprends, vous dites :
Il faut suivre le code d'éthique qui est établi, c'est la règle actuelle. Mais
la question s'était posée en 2014 avec Pierre Karl Péladeau aussi. À
l'époque, il disait : Bon, ce n'est pas adapté pour les gens d'affaires
qui veulent faire de la politique et tout ça.
Est-ce que le code doit être modernisé
pour tenir compte de certaines réalités auxquelles on n'avait peut-être pas
pensé quand on l'a introduit il y a une dizaine d'années?
M. Nadeau-Dubois : Il y a
plein d'hommes d'affaires qui font de la politique et qui n'ont aucun problème
avec le code d'éthique. Je vais vous donner un seul exemple : François Legault.
Il vient du monde des affaires, il n'a jamais eu de problème avec la Commissaire
à l'éthique et à la déontologie.
Ce code d'éthique là n'a pas été adopté il
y a 45 ans, là, il a été adopté il y a une dizaine d'années. Il est encore
pertinent, il faut encore le respecter. Jamais Québec solidaire ne sera
complice d'un affaiblissement des règles éthiques en politique québécoise pour
faire plaisir au ministre chouchou de François Legault. Ça n'arrivera jamais.
M. Laforest (Alain) :
Reconfinement, est-ce que vous croyez qu'on devrait aller vers ça?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je
laisse les décisions de santé publique aux experts de la santé publique. Par
contre, une chose est claire, on n'en fait pas assez en ce moment pour freiner
la deuxième vague. On n'en fait pas assez pour aplatir la courbe. Alors, si ce
n'est pas une nouvelle période de confinement, je m'attends à ce que le gouvernement
du Québec nous explique son plan de match, dans les prochaines semaines, pour
ralentir la deuxième vague parce que, là, on s'en va droit dans un mur.
Mme Gamache (Valérie) :
Concernant M. Arruda qui va témoigner cet après-midi, est-ce que vous vous
intéressez davantage à ce qui s'est passé ou à ce qui va se passer, donc à la
gestion de la première ou à ce qui s'en vient?
M. Nadeau-Dubois : Moi, mon
intention cet après-midi, ce n'est pas de faire un spectacle médiatique ni un
procès du Dr Arruda. Ce que je vais faire, c'est poser des questions qui
sont celles, je pense, que les gens se posent sur comment ça se passe en ce
moment.
Comment ça se fait qu'il y a autant de nos
soignants et de nos soignantes qui tombent malades? Comment ça se fait que les
règles dans les écoles anglophones ne soient pas les mêmes que dans les écoles francophones?
Comment se fait-il qu'on n'ait pas été capable de freiner la deuxième vague?
Moi, je ne suis pas un scientifique, je ne m'improviserai pas scientifique cet
après-midi, mais je pense que beaucoup de gens se posent des questions sur la
gestion de la crise. C'est le genre de question que je vais poser au Dr Arruda.
M. Carabin (François) : Sur
l'affaire... pour revenir à M. Fitzgibbon, vous demandez de le suspendre, mais est-ce
que M. Fitzgibbon a encore sa place comme ministre de l'Économie?
M. Marissal : M. Fitzgibbon a
deux prises et demie contre lui. Alors, il ne peut pas continuer à swigner des
balles dans le «backstop», là. Il va falloir qu'il mette ses affaires en ordre.
Il va falloir qu'il réponde, et pas par l'attaque, à la Commissaire à l'éthique,
qui est légitime. Il va falloir, autrement dit, qu'il respecte les normes,
comme tout le monde ici.
Alors, en ce moment, non, il ne peut pas
diriger les dossiers économiques au Québec. On lui a donné, je ne sais plus,
1,5 milliard, à M. Fitzgibbon, 1,5 milliard pour relancer l'économie.
En ce moment, il n'a pas les mains libres, il n'a pas les coudées franches pour
occuper son poste. C'est pour ça qu'on le demande, qu'on demande au premier
ministre de le suspendre le temps qu'il règle ses affaires. S'il n'est pas
capable, il prendra ses décisions.
M. Bergeron (Patrice) : Mais,
M. Marissal, là, quand on lit le rapport, est-ce qu'on ne peut pas voir aussi
qu'il n'a pas eu intention de tirer avantage ou tirer profit de sa situation de
quelque façon que ce soit?
M. Marissal : Quand on lit le
rapport, il y a une chose qui est très claire, là, c'est qu'il ne s'est pas
conformé à ce qui est demandé. Le minimum, notamment de déclarer ses avoirs,
ses propriétés, il ne l'a pas fait. Il avait 60 jours pour le faire, il ne
l'a pas fait. Ensuite, la Commissaire à l'éthique l'a avisé qu'il était sous enquête,
lui a dit : N'intervenez pas. Il s'en est contrefiché, passé par-dessus la
Commissaire à l'éthique, il est intervenu. Alors, concluez ce que vous voulez,
mais de toute...
M. Laforest (Alain) : ...
M. Marissal : Je veux juste
terminer. De toute évidence, M. Fitzgibbon n'accorde aucune importance au rôle
de la Commissaire à l'éthique, qui a été nommée par l'Assemblée nationale.
Donc, par extension, il n'accorde aucune importance à ce qu'on décide ici. Et,
en passant, il n'accorde aucune importance à ce que les Québécois et les Québécoises
veulent, c'est-à-dire des gens droits, de l'éthique. La Commissaire à
l'éthique, là, ce n'est pas un tapis de porte sur lequel on s'essuie les pieds
avant de rentrer en politique.
M. Laforest (Alain) : ...là,
ça, c'est la prise centre du marbre. Le deuxième rapport, là, il y a deux
volets, dedans, là, il y a l'appel du président d'Investissement Québec qui lui
dit : Il y a une de vos entreprises dont vous êtes actionnaire qui veut de
l'argent, puis il dit non, et il y a l'autre, où il reste deux des 13 compagnies
privées qu'il ne veut pas vendre, visiblement, même s'il aurait pu la vendre,
possiblement, à perte. C'est ça qui vous dérange, ou c'est l'appel à IQ, ou c'est
l'ensemble de l'oeuvre?
M. Marissal : C'est l'ensemble
de l'oeuvre. C'est l'ensemble de l'oeuvre parce qu'il y a des fautes à chacune
des étapes que vous nommez. Pour la première fois, M. Fitzgibbon a plaidé
l'imprudence. Cette fois-ci, il sombre dans l'impudence. Enlevez juste une
lettre, là, puis ça fait toute une différence. La première fois qu'il s'est
fait poigner, il a dit : Oh! excusez-moi, j'ai été imprudent, mais, dans
le fond, je n'ai rien à me reprocher. Là, cette fois-ci, il dit : Je n'ai
même pas été imprudent, je m'en tape, de ce que la Commissire à l'éthique peut
dire, je fais ça. Et il le dit textuellement dans des échanges, il préfère
vivre avec des réprimandes de la Commissaire à l'éthique, mais garder ses
actions. Bien, je pense que la cause a été entendue, il préfère garder ses
actions. Alors, qu'il prenne ses décisions.
M. Laforest (Alain) :
S'il n'intervient pas et qu'Investissement Québec donne l'argent à l'entreprise
dont il est actionnaire, vous dites quoi?
M. Marissal : Mais, dans
les deux cas, là, peu importe, là. Vous connaissez l'expression «arm's length»
en anglais, là? Il faut qu'il y ait un bras de distance entre le gouvernement et
les banquiers du gouvernement, c'est-à-dire Investissement Québec. Là, non
seulement M. Fitzgibbon s'est empressé de nommer un de ses chums à la tête
d'Investissement Québec, en doublant son salaire, mais là, en plus, il
l'appelle, contre l'avis explicite de la Commissaire à l'éthique. Je ne sais
pas comment on peut être plus dans le champ que ça par rapport à l'éthique.
Mais là il se défend en disant : C'est la Commissaire à l'éthique qui n'est
pas correcte, c'est le code qui n'est pas correct, donc moi, je ne veux pas
rentrer dans le code, ça fait que changez le code.
M. Bergeron (Patrice) :
Vous dites que les Québécois veulent des gens droits en politique. Ëtes-vous en
train de sous-entendre que M. Fitzgibbon est, comment dirais-je, croche?
M. Marissal : En ce
moment, il est totalement bancal par rapport au Code d'éthique. La personne...
la personne de Pierre...
M. Bergeron (Patrice) : ...«bancal»,
mais il y a un autre mot quand même?
M. Marissal : Pardon?
M. Bergeron (Patrice) :
Il y a un autre mot pour «bancal»?
M. Marissal : Bien, moi,
j'emploie le mot «bancal». Et puis regardez le code d'éthique, là, M. Fitzgibbon
est complètement à côté du code d'éthique. Et non seulement il est à côté, mais
il dit : Je ne veux pas rentrer dedans, il faut que le code d'éthique me
rejoigne. C'est moi qui est correct, ce n'est pas le code d'éthique.
M. Lacroix (Louis) : ...M. Nadeau-Dubois...
La Modératrice
: On va
prendre une dernière question en français.
M. Lacroix (Louis) :
...mais lorsque vous dites, bon, qu'on ne fait pas tout pour aplatir la
courbe...
M. Nadeau-Dubois : Bien, de
toute évidence, là.
M. Lacroix (Louis) :
Mais, quand on voit la situation ailleurs, bon, aux États-Unis, la situation ne
va pas mieux; en France, ils sont à 10 000 cas par jour; en
Allemagne, ils sont à 20 000 cas par jour. Puis on suit toujours ces
tendances-là avec quelques semaines de retard, là, quand on observe la situation
dont ça se déroule. Alors, il semble n'y avoir aucun doute, finalement, qu'on
va augmenter les cas et non pas les diminuer d'ici les fêtes. Alors, dans ce
contexte-là, est-ce que vous croyez que ce serait justifié de reconfiner le Québec
entre une certaine période? Là, on évoque du 17 au 11 janvier. Est-ce que
ce serait quelque chose d'acceptable à votre avis?
M. Nadeau-Dubois : Moi,
j'invite le gouvernement à examiner cette option-là, je l'invite à l'étudier,
mais ce n'est pas le rôle de Québec solidaire de décider des mesures de
confinement, notamment parce que je ne suis pas un épidémiologiste. Par contre,
l'option du statu quo n'est pas une option. L'option de continuer les mesures
actuelles sans rien changer, ce n'est pas une option. On est en train de faire
casser notre système de santé, il faut faire plus, et l'appel qu'on lance au gouvernement
du Québec, c'est de faire plus. L'option d'un nouveau confinement, elle doit
être sur la table, elle doit être envisagée, mais ce n'est pas mon rôle de
trancher en faveur d'une option ou d'une autre.
M. Carabin (François) : ...91 %
des mémoires déposés au BAPE sont opposés au projet. Qu'est-ce que ça dit sur
l'acceptabilité sociale et qu'est-ce que ça devrait faire dire au ministre de
l'Environnement?
M. Nadeau-Dubois : Il n'y a
pas d'acceptabilité sociale pour GNL Québec, cette démonstration-là a été
faite au BAPE, comme dans la rue, comme dans les sondages. Hier, le premier
ministre du Québec a annoncé quelque chose d'important, il a annoncé que les
contribuables ne mettraient pas d'argent dans ce projet-là. Là, il faut faire
le dernier pas, il faut tirer la plug pour GNL Québec. J'ai envie de
prendre une expression qu'aime bien le ministre de l'Économie : le ministre
de l'Économie aime les projets «winner», bien, GNL Québec, c'est un projet
de «loser».
M. Larin (Vincent) : Juste une
petite question, M. Nadeau-Dubois. Je sais que vous êtes un grand amateur
de hockey.
M. Nadeau-Dubois : Oui.
M. Larin (Vincent) : Hier, on
apprenait que le Canadien de Montréal négociait avec le gouvernement pour la
réouverture du complexe d'entraînement du Canadien, entre autres. Est-ce qu'il
n'y a pas un deux poids deux mesures, ici, dans un contexte où on pense aller
vers un reconfinement puis, pour les hockeyeurs millionnaires, on assouplirait
les règles?
M. Nadeau-Dubois : Oui. Moi,
je suis un grand fan de hockey, je suis impatient de revoir les Canadiens sur
la glace, mais, malgré tout ça, je pense que c'est la santé publique qui doit
passer avant tout, y compris avant le désir des partisans, comme moi, de revoir
leur équipe préférée sur la glace. Donc, moi, je m'attends à ce que les mesures
soient cohérentes et honnêtement je pense que la santé mentale et permettre aux
jeunes Québécois et jeunes Québécoises de profiter de l'extérieur, dans les
prochains mois, doit passer avant les impératifs financiers de la Ligue
nationale.
La Modératrice
: On va
passer en anglais.
Mme Greig (Kelly) : ...this time, last week, if you look at the last week, we still had
four days available at Christmas. So, how have we gone from : We can still
have four days of Christmas, to this week, where we're talking about a total
lockdown being a possibility? That's a six days difference. How did we get
there?
M. Nadeau-Dubois : Well, I think, it's an evidence to say that... it's obvious to say
that we are not winning against the second wave. We need to do more, the
Government has to do more. It's not my job to take the decisions in the place
public health authorities. But I know one thing for sure, we are not doing
enough.
Mme Greig (Kelly) : ...
M. Nadeau-Dubois : Well, I think the option that was put on the table by this
coalition of scientists, a few days ago, has to be on the table, it has to be
considered by the Government.
We have to talk about : are we protecting enough our healthcare workers, are
we doing all we can to prevent the transmission of the virus inside our
schools? Those questions have to be asked. And the Government has to announced new measures in the next days. We cannot go on
like this, our healthcare system won't survive.
Mme Senay (Cathy) : Did you see the article, on Radio-Canada's
website, about the fact that Québec's director of public health was warning the Government about people not having symptoms,
already in January? And finally, the Health Minister and Premier Legault were
saying that they knew about it, but just in March, April, that it was clear to
them.
M. Nadeau-Dubois : Yes, I think we have an example here that Dr. Arruda did his job to warn the QuébecGovernment that
people without symptoms could transmit the virus. I think the Government has to answers that question : Why did the public communication about that only happened a few
weeks after the fact? We need answers on that.
Mme Senay (Cathy) : In the exercise this afternoon, you don't want Mr. Arruda to
go through a trial?
M. Nadeau-Dubois : No, we're not there to do a media show, we're not there to do a
public trial of Mr. Arruda. We will ask the questions that I think a lot of Quebeckers are asking themselves. Are we doing enough to protect our
healthcare workers? Are we doing enough to prevent the transmission inside our
schools? Why do the kids in private schools and in anglophone schools can have air purifiers in their classrooms, but not
children inside public francophone schools? Those are
the type of inconsistencies that trouble of lot of people, those are the type
of questions we will ask Mr. Arruda.
Mme Greig (Kelly) : ...Canadiens, Montreal Canadiens?
M. Nadeau-Dubois :
Yes. I'm a big fan of the Canadiens and, like a lot of fans, I can't wait to
see them on the ice again. Thatbeing said, in a time of pandemic, public health has to come before
everything, even before our strongest passions. So, I expect the Québec Government
to be coherent in his measures. I expect him to prioritize the mental health of
young Quebeckers that want to go outside and, you know, have a little taste of
winter time, in the next months, before the financial imperatives of the
National Hockey League. I am more concerned about the mental health of
Quebeckers than of the finances of the National Hockey League.
La Modératrice
:
Merci beaucoup.
M. Laforest (Alain) : ...
M. Nadeau-Dubois : Ah! un
homme d'expérience.
M. Laforest (Alain) : Non,
mais qu'est-ce que vous pensez de la lettre des premiers ministres, ce matin,
concernant la loi... Vous, vous avez dit non, et, toutes couleurs confondues,
aujourd'hui, on dit oui.
M. Nadeau-Dubois : On a
adopté...
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que tout le monde n'a pas un peu l'air fou, là?
M. Nadeau-Dubois : Non, non,
non. Tout le monde a adopté une motion unanime, à l'Assemblée nationale du Québec,
pour demander que la loi 101 soit renforcée. À Québec solidaire, on
demande aussi que les entreprises sous juridiction fédérale soient couvertes
par la loi 101. On est ouverts à des initiatives transpartisanes sur la question
de la loi 101 tant et aussi longtemps qu'elles sont réellement
transpartisanes.
M. Laforest (Alain) : Vous
n'avez pas voulu signer la lettre, et là tu as une lettre de premiers ministres,
toutes couleurs confondues, là.
M. Nadeau-Dubois : On a eu
l'occasion d'expliquer ces raisons-là. Nous, on était ouverts à une action
transpartisane. À partir du moment où ce n'était plus une action
transpartisane, les plans ont changé. Mais, sur le fond, sur le fond, on est là
puis on va mener la bataille pour une réforme de la loi 101. On trouve ça important.
Le Québec est dû pour cette bataille-là, et on va être au front avec tous les
autres partis politiques, y compris le gouvernement, pour mener cette
bataille-là.
M. Laforest (Alain) : Qui a
tiré dans la chaloupe?
M. Nadeau-Dubois : Le projet
était censé être transpartisan. À partir du moment où ce n'était plus
transpartisan, ce n'était plus transpartisan.
Merci, tout le monde.
(Fin à 8 h 41)