(Huit heures vingt-trois minutes)
Le Modérateur
: Bonjour
à tous, bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Vont s'adresser à
vous aujourd'hui M. Pascal Bérubé, chef parlementaire,
M. Joël Arseneau, porte-parole en matière de santé, M. Paul St-Pierre Plamondon,
chef du Parti québécois. M. Bérubé.
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. Le premier ministre est déjà à l'heure des bilans. La session
parlementaire n'est pas terminée, le deuxième vague n'est pas terminée, et il
s'est épanché de son analyse, de son propre travail, dans la dernière édition
de L'Actualité. Et je le cite. On lui pose la question : «Avez-vous
fait une erreur? Quelque chose que vous aimeriez refaire différemment?» Réponse :
«Non, je n'en vois pas.»
Vraiment, le premier ministre n'a commis
aucune erreur depuis le début de la pandémie. Aucune. Pourtant, nous, on voit
plusieurs éléments qui étaient, mettons, minimalement perfectibles : avoir
tardé des semaines avant d'imposer le port du masque, la ventilation dans les
écoles, la préparation dans les CHSLD durant la première vague, la mobilité du
personnel, les lacunes de dépistage et de traçage, les messages incohérents
comme celui de Noël, le manque de transparence, le manque de préparation, le
«Black Friday». J'en ai, donc… Mais il n'a commis aucune erreur. Je répète :
«Avez-vous fait une erreur? Quelque chose que vous aimeriez refaire
différemment? Non, je ne vois pas», point. J'ai l'impression que cette phrase
va le suivre longtemps.
Le premier ministre s'autoattribue une
note parfaite. 7 100 morts, un Québec qui est submergé par les cas,
une inquiétude qui est grande, des questions importantes chaque jour sur les
motifs qui guident l'action gouvernementale. Le premier ministre n'a fait
aucune erreur. Alors, je laisse le soin aux Québécois de juger de
l'autoattribution d'une note par le premier ministre. Il n'a fait aucune
erreur. Nous avons un premier ministre parfait. Ça, on n'est pas dans, je
dirais, le doute, on est dans la certitude. Le premier ministre n'a fait aucune
erreur. Alors, on en prend acte, et vous nous permettrez d'avoir une
appréciation différente de l'action de son gouvernement depuis le début de la
pandémie.
Deuxième élément que j'aimerais vous
présenter, c'est ce qui s'est passé à Saint-Jérôme. Le maire de Saint-Jérôme,
Stéphane Maher, sur qui planaient des accusations graves, a été condamné.
Très clair. Il a tenté d'offrir des postes à des conseillers pour obtenir le
champ libre pour prendre davantage de décisions lui-même. C'est très grave,
dans le monde municipal. Moi, pour avoir été dans un gouvernement qui a eu à
traiter avec Gilles Vaillancourt, avec Gérald Tremblay, avec
Michael Applebaum, ce qui se passe à l'échelle de Saint-Jérôme est assez
important. Les gens des Laurentides nous en parlent. Je suis étonné que la ministre
des Affaires municipales soit si timorée face à ce qui s'est passé : On va
envoyer une équipe technique pour s'assurer que ça se passe bien. Ça ne se
passe pas bien. Le maire a été condamné, nous sommes d'avis qu'il devrait être
destitué.
Et je ne m'explique pas pourquoi il y a ce
malaise et j'espère que ça n'a rien à voir avec le fait que M. le maire,
disons-le, a été très actif lors de l'élection partielle de Saint-Jérôme en
2016. Il s'est rendu au local électoral pour faire le bilan en présence du premier
ministre et du candidat Bruno Laroche, il a dit qu'il épousait toutes les
valeurs de la CAQ et qu'il souhaitait ardemment la victoire de la CAQ. Alors,
ma question à la ministre des Affaires municipales : Est-ce que cet
élément, qu'on lui a peut-être rappelé parce qu'elle n'était pas là à cette
époque, a joué dans son appréciation de ce qui s'est passé à Saint-Jérôme? D'ailleurs,
Saint-Jérôme, un peu étonnant qu'on n'ait rien vu, là. Il y a quand même
quelqu'un qui est là à temps plein pour lutter contre la corruption, qui est
aussi un ancien député de la CAQ, qui est M. Jacques Duchesneau.
Alors, Saint-Jérôme, Stéphane Maher, il a
démissionné de son poste de chef de parti, il est toujours maire, il ne veut
pas quitter. Nous, on pense qu'il devrait quitter. Et l'an dernier, quand je me
suis rendu à Saint-Jérôme, j'ai dit la même chose. Il aurait dû se retirer
d'ici que les accusations tombent. Là, les accusations sont tombées. Pourquoi
les Jérômiens et Jérômiennes doivent encore aujourd'hui constater qu'ils ont
comme maire Stéphane Maher et pourquoi le gouvernement du Québec a un malaise à
porter le même jugement que nous? Je termine là-dessus. Je serais disponible
pour d'autres éléments.
Et la parole au chef du Parti québécois,
Paul St-Pierre Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci, Pascal. Juste revenir sur l'annonce d'hier sur les centres d'achats.
Donc, c'est correct de donner des normes les plus claires possible sur le
comportement qu'on doit avoir dans des lieux publics qui peuvent être bondés. Mais
la question que je pose, qui est parfaitement légitime, c'est : Quel drôle
de hasard, quelle planification étrange que d'arriver avec cette politique-là
quelques jours après le «Black Friday». Et, si on fait le calcul, là, entre
sept et 10 jours après le «Black Friday», ça tombe en fin de semaine ou en
début de semaine prochaine. On regardera l'impact sur le nombre d'éclosions, le
nombre de contaminations.
Mais est-ce que c'est normal... puis
Pascal faisait la liste du nombre de dossiers, où on peut se poser la question
sur le niveau de compétence de notre gouvernement, est-ce que c'est normal
qu'on arrive avec une politique sur comment se comporter dans les centres
d'achats après le «Black Friday», qui est un moment où, évidemment, les centres
d'achats sont bondés?
Puis, autre élément que je veux ajouter à
la longue liste où, je pense, la population doit se poser des questions : Est-ce
que c'est normal que les fédérations sportives ont envoyé des plans par sport, parce
qu'il y a des sports qui sont plus à risque que d'autres, des plans qui
permettraient à nos jeunes de bouger — ces plans-là existent — et
le gouvernement répond sans arrêt : On écoute, on est à l'écoute?
Concrètement, qu'est-ce qui se passe? Est-ce qu'il y a une quelconque action? Même
chose pour la langue française, on publie des lettres, on publie des entrevues.
Quelle action? Quoi de concret?
C'est un gouvernement qui devra livrer quelque
chose de concret, cesser son marketing politique sur tous les sujets, et on
vient d'en identifier un très grand nombre. Sur ce, je vais prendre vos questions.
M. Laforest (Alain) :
...pourquoi vous n'avez pas signé la lettre pour la loi 101?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Première chose, on a fait plusieurs motions, dont une, au mois de septembre dernier,
qui a été adoptée à l'unanimité et qui disait exactement ça. Donc, nous, ce
qu'on voit, c'est le gouvernement de la CAQ qui recommence son manège de
marketing politique de communication et qui nous invite à signer une lettre
essentiellement pour convaincre le caucus de la CAQ puis, pire, pour supplier
Justin Trudeau d'appliquer la loi 101 au Québec.
Moi, je suis à la tête d'un parti
indépendantiste. Si la CAQ pense que la fédération canadienne fonctionne,
qu'elle nous démontre un quelconque gain. Mais je suis vraiment tanné, je suis vraiment
à bout des manèges de communication et de marketing. C'est la septième sortie
de Simon Jolin-Barrette pour dire qu'il aime le français...
M. Laforest (Alain) : ...la
lettre ou pas d'accord?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien oui, sur le fond des choses. On a cette proposition-là, on a fait adopter
une motion il y a deux mois, par deux reprises, on a fait adopter la motion qui
dit ça.
M. Laforest (Alain) : La
lettre ne donne rien, là?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
La lettre n'ajoute absolument rien.
M. Laforest (Alain) : …ce n'était
pas essentiel de la signer?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est essentiel que je ne la signe pas, pour dire à Simon Jolin-Barrette :
Arrêtez de faire du marketing puis des lettres ouvertes, ça fait deux ans que
vous ne faites rien, faites quelque chose, puis là on collaborera, ça va nous
faire plaisir. Je n'ai rien contre Simon Jolin-Barrette, mais j'ai l'impression
qu'il est seul et qu'il tente de convaincre son caucus à travers des actions
publiques. Et peut-être c'est un signe qu'il n'est pas dans le bon parti. Peut-être
c'est un signe qu'il n'a pas les appuis suffisants pour faire atterrir son
projet. Mais moi, le marketing politique et les entrevues bonbons pour dire qu'on
aime le français, il y a des limites. On veut de l'action puis, quand il y aura
de l'action, on collaborera.
M. Lacroix (Louis) : M.
Bérubé, sur ce que vous avez dit tout à l'heure concernant François Legault…
Est-ce que vous pouvez venir au micro? Est-ce que François Legault est
responsable des 7 100 morts dues à la COVID-19 au Québec?
M. Bérubé : Non. J'évoque sa
propre phrase qu'il a choisie : Avez-vous fait des erreurs? Je n'ai pas
fait d'erreur. Je laisse le soin aux Québécois de juger. Mais je vous ai évoqué
plusieurs enjeux qui auraient pu permettre de limiter les dommages. C'est
clair, là, on est dans les pires, alors certainement qu'on aurait pu faire
mieux. Et je trouve ça assez particulier du premier ministre, qu'il vous a dit,
lorsqu'il a été élu, qu'il allait être le gouvernement de l'humilité, qu'il n'aurait
pas peur de dire quand il s'est trompé. Il n'a fait aucune erreur sur l'enjeu
le plus important qui traverse la société québécoise. Je pense que c'est
insultant et c'est particulièrement prétentieux.
M. Lacroix (Louis) : …vous
dites qu'il a une part de responsabilité dans la situation actuelle?
M. Bérubé : Oui.
M. Lacroix (Louis) : Mais pas
dans les morts?
M. Bérubé : Dans la situation
actuelle, parce qu'il n'y a pas que les décès, il y a les…
M. Lacroix (Louis) : …vous
avez cité sur ce chiffre-là.
M. Bérubé : Bien, c'est le
bilan, mais je pourrais vous parler de situations humaines, des privations de
libertés, des rapports, des avis de la Santé publique qui ne sont pas là. Hier,
je suis allé rencontrer des restaurateurs. Seul parti qui est allé les
rencontrer, c'est nous autres, Sylvain Roy puis mois. Ils me disent : Pourquoi
le Costco est ouvert, puis moi, je ne suis pas ouvert, puis j'ai investi
10 000 $ pour le Plexiglas puis des mesures?, ils ne veulent pas nous
le dire, ils ne nous respectent pas assez pour nous le dire. Bien, c'est ce
genre de choses là que je pointe, je mets de l'avant.
Quand j'ai été le premier à parler du
masque à Montréal, en mai dernier, ici, à l'Assemblée nationale, il a ri de
moi. Il trouvait ça ridicule. Puis le Dr Arruda, là, il a eu comme un coup de
coude : Ris, toi aussi. Bien, c'est ça. Qui avait raison, finalement, qu'il
fallait prendre des précautions? Puis les zones chaudes, zones froides, plein…
la préparation à la rentrée scolaire avec les aérosols, Noël.
Il dit : Là, on a une belle annonce
marketing, ça va être positif, l'éclairage est-u au bon endroit? C'est une
autre erreur. Il a créé des attentes puis là il essaie de rétropédaler, il
essaie d'enlever le cadeau qu'il a donné. Bien, il y en a plusieurs, erreurs, qui
ont été faites. Et moi, de lire ça aujourd'hui, puis je ne serai pas le seul
qui va le lire, là, «je n'ai pas fait d'erreur», ça mériterait d'être en
première page de tous les journaux pour que les Québécois jugent de ce qu'il
vient de dire. Ce n'est pas rien.
Mme Gamache (Valérie) :
M. Arseneau, concernant les infirmières qui se retrouvent à aller
travailler au privé parce que, finalement, elles peuvent choisir leurs
horaires, le réseau public qui se retrouve à payer des fois deux fois le
salaire, quelle est la solution selon vous? Est-ce qu'on doit continuer cette
pratique-là ou y mettre un terme, là, rapidement?
M. Arseneau : Bien, on voit
l'incohérence de la situation, où on manque de personnel et qu'on voit les
infirmières qui quittent la profession, qui quittent leur emploi régulier à
pleine porte depuis déjà un bon bout de temps. On a peine à négocier avec elles
des ententes de travail, des nouvelles conventions collectives, et là le
gouvernement paie essentiellement deux fois plus cher pour aller chercher ces
mêmes infirmières qui passent au privé.
Donc, à l'heure actuelle, est-ce qu'on
doit réduire l'accès à ces infirmières-là à ces agences? Bien sûr que non parce
que là, véritablement, le système va s'effondrer. Mais quelles sont les solutions
structurantes que le gouvernement a mises en place, depuis le début de la
pandémie, pour s'assurer de garder les infirmières, de les valoriser et
d'améliorer leurs conditions de travail? On les cherche. Il n'y a aucune mesure
qui a été prise actuellement pour les convaincre qu'on avait besoin d'elles,
qu'elles étaient les véritables anges gardiens dont on avait besoin.
Alors, c'est sûr que changer le système qu'on
a implanté pour essayer de faire des économies de bouts de chandelles depuis
peut-être une dizaine ou une quinzaine d'années, ça ne se fait pas, là, de
façon immédiate. Mais le gouvernement a la responsabilité de donner un signal
fort comme quoi les infirmières, on négocie avec elles, on va améliorer leurs
conditions de travail, on va adopter des ratios qu'elles demandent depuis déjà
un bon bout de temps et on va pouvoir rendre la profession à nouveau
attractive, ce que le gouvernement a encore failli à faire depuis des mois.
M. Laforest (Alain) : ...vous
en pensez quoi? C'était la bonne décision, le fait qu'on le replace au
ministère de la Santé?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
je pense que le D.G. vivait sur du temps emprunté depuis qu'il avait,
essentiellement, nié les faits. Je pense que le gouvernement a pris la bonne
décision de le remplacer pour rétablir la confiance auprès des Attikameks et la
confiance envers le système de santé dans la région de Lanaudière. Maintenant,
le fait qu'on le remplace... qu'on le replace, écoutez, je pense que c'est des
pratiques dont le gouvernement devra se défendre. Est-ce qu'il avait une
sécurité d'emploi? Je ne connais pas les détails de son contrat. On ne souhaite
pas, là, faire de lui un paria. Mais qu'il soit déplacé, c'était la moindre des
choses.
M. Laforest (Alain) : On ne
cesse de parler d'imputabilité depuis l'été, là. Est-ce que vous trouvez que le
D.G. est imputable? Parce qu'on le remplace dans Lanaudière, mais on le renvoie
dans l'équipe qui va s'occuper de la vaccination au ministère de la Santé.
M. Arseneau : Mais, écoutez,
il sera peut-être plus à sa place dans ce secteur-là. Est-ce que, parce qu'il a
manqué de jugement, parce qu'il a commis l'erreur de ne pas admettre que la
solution que tout le monde connaissait… pas la solution, mais la situation que tout
le monde reconnaissait, oui, est-ce qu'il faut faire de lui un paria et le
jeter à la rue? Bien là, je ne crois pas. Est-ce qu'il a les compétences pour
contribuer à améliorer la situation au Québec? Sans doute. Moi, je ne veux pas
juger de ses compétences dans le domaine de la santé. Mais je pense qu'il
n'avait plus sa place à la direction du CISSS.
Je voulais, si vous permettez, juste faire
un petit point aussi, puisque vous m'en donnez l'occasion. On a parlé des
nouvelles règles sur les centres d'achats, sur le commerce au détail. Je
voulais juste illustrer une autre incohérence gouvernementale et je vous
inviterais à leur poser la question : Où sont les codes de couleur, les
codes d'alerte? Dans les zones jaunes, à l'heure actuelle, de ce qu'on a dit,
c'est que les mêmes règles s'appliquaient que là où la propagation de la COVID
se développe à vitesse grand V.
Alors, moi, j'ai beaucoup de commentaires
des gens des régions jaunes et orange qui nous disent : Mais qu'advient-il
de ce code, où on voulait responsabiliser les gens, où on disait que si la situation
allait bien, bien, évidemment on allait pouvoir continuer de vaquer à nos
occupations? Aujourd'hui, on leur impose des règles qui, essentiellement, les
apparentent à une zone rouge, ce qui est, encore une fois, incohérent avec le système
que le gouvernement s'est lui-même donné. Et ça crée des remous, et évidemment
c'est une faible proportion de la population québécoise. Mais on le déplore
aujourd'hui.
Le Modérateur
: On va
en prendre une dernière en français… En anglais.
Mme Senay (Cathy) : …the fact that Legault Government is still incoherent with the
management of this crisis, the English Montréal School Board yesterday decided
to go ahead and spend more than $1 million to buy air purifiers for all
the buildings, the schools that do not have mechanical ventilation, and the
School Board hopes the Government will reimburse this amount.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : It's funny, but it's not funny. Like we have that issue of
the quality of the air, we know that for several months, and we were having
private foundations, school boards taking the issue on their shoulders, saying :
Well, if the Government is not to do anything with that, let's do something and
let's hope that, at some point, we'll get a reimbursement. It does not make
sense and it's not normal.
So, when we read Premier
Legault go in a magazine to say : I haven't done any mistake so far,
everything is just so great, I mean, it's insulting. And I understand that, in
the context of a «pandemia», there are challenges, you can make mistakes. But
arrogance on top of it, in a situation where our schools are taking by their own initiative the task of finding air purifiers, it's just… it doesn't make any
sense.
Mme Senay (Cathy) : And it's late, for air purifiers.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : It's too late. I mean, what happened
in the previous five months? We had that information. What happened? Who was in charge, who's responsible, within the Government, for an issue like that, that is
central for our schools? There needs to be responsibility somewhere,
accountability.
Mme Senay (Cathy) : Are you pushing with the Liberals to get Horacio Arruda in a
parliamentary commission... in
a parliamentary committee before the end of the session? Is it something that
needs to happen before the end of the session?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Yes, we think it would be a good
thing, and it doesn't cost anything to have Mr. Arruda answer a few questions about science and trying to
understand a few decisions by the Government. So, it's just
a matter of transparency. We've been talking about transparency since the very
beginning of the crisis, so to have Dr. Arruda answer our questions in a
transparent way, I think, is a good thing. And we agree with that, we hope that
he'll be available before Christmas.
Mme Greig (Kelly) : On the P.D.G. of the Lanaudière CISSS… taken out of his job, what
message does it send? Does it actually do anything at this point? Because
there's a lot that's happened, in the Viens commission, that hasn't been taken
into account, then, of course, with Joyce Echaquan. Where are we standing on
that?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Well, at least somebody was moved.
There's some signal of change. And let's hope that the new person who will take
charge will be more sensible towards those questions. But of course it's not sufficient. Like, it's symbolic, but it
doesn't mean that the problem within the institution is solved. So, I think we need to follow up and see whether the new
person who will take in charge will make sure that the message and the new
politics are implemented correctly.
Mme Greig (Kelly) : But even with the Legault Government saying systemic racism doesn't exist here, I mean, is there any hope that,
under that pretense, that someone can actually go in and help solve these
problems?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Of course. I think we had enough
about debates on which word we put on the problem. If, within the hospital,
there's a problem with racism, you come up with a diagnosis and you make sure
that solutions are implemented. Let's hope that the new manager will have that
in mind and will deliver. And we'll follow up to make sure it happens.
Mme Fletcher (Raquel) : ...mentioned the communication strategy of the Government saying, you know : Brace yourselves, we might not have
Christmas, etc. There are other things, obviously, going on. We're missing a
lot of health care workers. Cathy mentioned the issue in schools. We're about a
week and a little bit away from the end of session. The Premier will have a
press conference this afternoon. What are you hoping that he addresses first
and foremost in that press conference? Or if you think at this point it's just
a public relation strategy?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : I think you… To ask the question, you have the answer in your
question. You're correct to say that we are within a communication strategy.
I'm worried about the upcoming days. Because I was surprised to see yesterday
that new announcement on the issue of shopping malls. Why now? And I think they
might have data or signals that it went wrong during «Black Friday». So, I hope
that we're not going to get some bad news within the next upcoming weekend,
because then the pressure on the health system will be very strong.
But, in between, I think
there is too much effort put into communication strategies to say… to tell
people… to make the Government look good. But, from an objective standpoint, to
make promises and a moral contract with people on the 19th of November, and
then mismanage «Black Friday», and then end up that there is no Christmas,
globally, let's be honest, it doesn't look good.
Le Modérateur
:
Merci.
(Fin à 8 h 43)