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Point de presse de Mme Manon Massé, cheffe du deuxième groupe d’opposition, M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de fiscalité, et M. Andrés Fontecilla, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’immigration, de diversité et d’inclusion

Version finale

Tuesday, December 1, 2020, 11 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures vingt-deux minutes)

Mme Massé : Merci, tout le monde. Bonjour. Bon début de semaine. Hier, c'était la mise à jour économique du gouvernement fédéral, et je pense que M. Legault devait être déçu ce matin.

Le ministre Girard, la semaine dernière... ou voilà deux semaines, avait fait sa propre mise à jour économique, dans laquelle les solutions envisagées pour s'attaquer au déficit étaient doubles : espérer les transferts fédéraux, des transferts en santé, et, de l'autre côté, espérer une croissance économique. Bref, beaucoup de pensée magique.

Bien, écoutez, ces solutions-là, là, c'est des souhaits de M. Girard, c'est des souhaits du gouvernement de la CAQ. Ça, c'est comme quand tu rêves, durant la nuit, que tu as un beau gros beigne, là, qui a l'air tellement bon, là. Quand tu te réveilles le matin, là, bien, tu n'as pas de beigne. Tu n'as pas de beigne, tu as juste le rêve qu'il te reste. Bien, c'est exactement ce qui est en train de se passer.

On vit dans un monde caquiste, un monde de licornes. Le premier ministre n'a toujours pas ses transferts fédéraux, et comme d'habitude, bien, les solutions, ça ne sera pas de faire payer ceux et celles qui en ont les moyens. Ce sont les soignantes, qui vont payer, ce sont les profs, qui vont payer, toutes les familles qui, dans le fond, ont besoin au quotidien de nos services publics. C'est eux et elles qui vont manger la claque.

Alors, ce monde-là qui vont payer pour le rêve de M. Legault, l'espérance qu'il y a quelque chose qui arrive, bien, ce monde-là, ça va être le retour au cauchemar de l'austérité.

Il existe des solutions, on le dit, on le répète, il faut aller chercher des nouveaux revenus, on vous en parle depuis des semaines : un impôt sur les grandes fortunes, hein, pour mettre enfin à contribution le club des millionnaires et des milliardaires québécois; un impôt de pandémie sur les profits parce qu'il y a des grandes entreprises qui en profitent; et taxer les grandes entreprises pollueuses. Donc, je ne comprends pas pourquoi M. Legault s'entête encore à ne pas aller chercher de nouveaux revenus, surtout après que le premier souhait de sa pensée magique soit mis à mal, c'est-à-dire : il n'y aura pas de transferts fédéraux pour la santé.

M. Fontecilla : Bonjour, mesdames, messieurs. Donc, on vient d'apprendre hier que le gouvernement fédéral a repris les déportations des gens à statut… des demandeurs d'asile ou des migrants à statut précaire. Cela est carrément inhumain, là, c'est inacceptable de commencer à déporter des gens qui ont tant contribué pendant le confinement, pendant la pandémie, dans les secteurs essentiels dans l'ensemble de la société.

La solution, ce n'est pas la déportation, c'est la régularisation de ces personnes-là qui ont tant contribué. C'est une façon de les remercier concrètement. Le remerciement, la gratitude doit s'accompagner par des gestes.

En même temps, il est inconcevable qu'on déporte aujourd'hui des gens qui, par exemple, travaillent dans le système de santé, des préposés au ménage, des gens qui sont des gardiens de sécurité à l'entrée des hôpitaux, des gens qui travaillent dans les cuisines, qui contribuent à diminuer l'absentéisme dans notre système de santé. C'est carrément incohérent.

La faute, évidemment, revient au gouvernement fédéral, qui a accepté la reprise des déportations, mais aussi la responsabilité retombe sur le gouvernement de la Coalition avenir Québec, sur François Legault directement, qui a imposé au gouvernement fédéral un programme très restrictif de régularisation des demandeurs d'asile et autres migrants à statut précaire.

Le gouvernement du Québec devrait immédiatement prendre le téléphone, appeler le gouvernement fédéral pour leur dire : Oui, on élargit le programme qui est en train d'être mis en place, qui n'est même pas ouvert, le programme de régularisation, et on accepte de régulariser d'autres personnes dans d'autres catégories d'emploi dans tous les secteurs essentiels de l'économie québécoise.

M. Marissal : Bonjour. Merci d'être là. Rapidement, parce que je dois retourner au salon bleu, on est en période de questions sur la mise à jour économique avec le ministre des Finances. Deux sujets.

D'abord, la combinaison gagnante du jour avec Loto-Québec. On en apprend tous les jours, ça continue. Je vais me répéter, mais il paraît que la pédagogie, c'est l'art de la répétition, peut-être que le gouvernement va finir par comprendre : ça prend une enquête publique. Ce qu'on a annoncé hier, ça ne suffit pas. C'est comme si vous aviez une grande pièce et que ça prend trois ampoules de 100 watts, vous mettez une ampoule tamisée de 40. Vous n'aurez pas fait la lumière dans tous les coins. C'est cosmétique, c'est joli, mais ça ne fait pas la job. Alors, on demande une enquête publique pour faire la lumière à Loto-Québec. On s'est rendu compte que Loto-Québec a triché. Ils ont triché envers les régulateurs fédéraux qui demandaient des comptes puis ils se sont fait pogner. 180 000 $ d'amende, c'est une première. Alors, bravo! Loto-Québec a réussi à gagner ce prix de devoir rendre l'argent au régulateur qui l'a pincé.

Deuxième élément, rapidement, sur Element AI — «élément» et «intelligence artificielle». Deux mots : Quelle tristesse. C'est le jour de la marmotte. Un autre fleuron du Québec qui s'en va, probablement pour une bouchée de pain, en plus, parce que les premiers chiffres qui circulent ne sont pas à la hauteur de ce que ça vaut vraiment. Ce n'est certainement pas à la hauteur de ce que ça vaudra vraiment, parce que c'est l'avenir. Alors, on gère les brevets en matière d'intelligence artificielle et la recherche en intelligence artificielle comme on gère les minerais au Québec : on donne notre ressource aux multinationales étrangères, qui partent avec le gros lot, et puis nous, bien, il nous reste un plat de lentilles.

C'est d'une immense tristesse, d'autant que dans les dernières minutes, au salon bleu, on a appris de la bouche du ministre des Finances que ce fameux milliard de dollars qu'il avait mis de côté dans son premier budget, rappelez-vous, il y a presque deux ans, 1 milliard de dollars mis de côté pour justement un plan de sauvegarde de nos sièges sociaux, bien, ils n'ont toujours pas de plan, ils ne savent toujours pas quoi faire exactement avec ce milliard de dollars.

Alors, M. Fitzgibbon, hier, se disait vraiment déçu, déçu de voir Element AI partir, mais, franchement, c'est plus que de la déception, là, c'est gênant, comme dirait M. Legault, là, c'est gênant, puis on aurait pu intervenir. Et puis je pense qu'on doit intervenir, à l'avenir, pour cesser l'exode de ces fleurons qui nous quittent les uns après les autres.

La Modératrice : Merci. On va commencer avec les questions pour M. Marissal.

M. Larin (Vincent) : Paul St-Pierre Plamondon, du Parti québécois, a suggéré d'appeler la police, dans le cas de Loto-Québec, là, de faire appel aux corps policiers pour des actes... Il soupçonne des actes criminels. Est-ce que c'est votre cas aussi? Est-ce que vous allez jusque là?

M. Marissal : Bien, est-ce qu'on peut appeler la police huit ans, ou six ans, ou cinq ans après la commission d'un crime qui s'est passé avec notre complicité, devant nous? Je crois comprendre que la police de Montréal était impliquée, elle était dans le coup, de ce qu'on comprend. Mais il y a quelqu'un quelque part qui a tiré la plogue, puis la police n'a pas pu finir ou n'a pas fait la job. C'est pour ça que ça nous prend une enquête publique. Oui, bien sûr, quand il y a des bandits, quand il y a des filous, on appelle la police, ça va de soi. Puis là, je veux dire, les filous, ils sont connus, là. La mosaïque de la mafia à Montréal, elle est connue, là, ce n'est pas un secret pour personne. Alors, oui, la police, mais là on est un peu en retard, là. C'est la cavalerie, là, on arrive largement après la bataille.

M. Larin (Vincent) : Mais Loto-Québec, c'est depuis 2016...

M. Marissal : Mais j'aimerais ça vérifier ça avec une commission d'enquête. Parce que leur version change à tous les jours, quand ils veulent parler aux médias, parce que ce n'est pas tous les jours qu'ils veulent parler aux médias. Alors, avec l'argent qui transite chez Loto-Québec, cette société d'État, elle nous doit des comptes, et je pense que ça prend une commission d'enquête publique.

M. Lacroix (Louis) : Mme Massé, est-ce que vous allez... Le Parti libéral aimerait ça... fait une demande de mandat d'initiative, là, pour rencontrer le Dr Arruda. Est-ce que ça fait partie de vos préoccupations également? Est-ce que vous aimeriez avoir un entretien de quelques heures avec le Dr Arruda?

Mme Massé : Bien, écoutez, je pense que, comme opposition, de pouvoir parler directement avec la Santé publique, bien sûr, c'est intéressant. Mais ceci étant dit, je vous rappelle, nous, ce qu'on a besoin au quotidien, c'est un premier ministre qui est transparent par rapport à ce qu'il a comme data, comme information pour prendre ses décisions. Et c'est aussi dans ce sens-là qu'il faut aller.

Mme Prince (Véronique) : Pour le temps des fêtes qui s'en vient, la capacité hospitalière déjà est saturée, on a les cas qui augmentent, le gouvernement permet encore les rassemblements pendant quatre jours. Est-ce que ça vous fait craindre le pire?

Mme Massé : Bien, c'est sûr que le pire étant... ce que je comprends de votre question, vous saurez me le dire, si je la comprends bien, le pire étant l'incapacité du réseau de la santé d'absorber, d'accueillir la population du Québec qui en aurait besoin. Vous êtes absolument... Je suis tout à fait d'accord que ce point de non-retour où le système de santé ne peut plus accueillir la population, c'est ce qui devrait nous effrayer tout le monde au Québec. Parce qu'il faut toujours penser : Et si c'est à mon tour, quand mon tour arrivera, si c'est ce moment-là où je ne peux pas avoir les services. Je pense que c'est une façon intéressante de se poser la question.

Ceci étant dit, nous, on réitère depuis longtemps que la santé mentale de notre population, c'est aussi quelque chose d'important. Et d'ailleurs, encore devant nous, le premier ministre n'a pas répondu à la préoccupation qu'il y a des soignantes, qu'il y a des gens dans le système de santé qui, malheureusement, ne pourront pas prendre ce moment d'arrêt avec leur famille pour se ressourcer, pour retourner au combat. Parce que c'est sûr que c'est un combat, qu'on voit bien que la fin n'est pas proche.

Mme Lévesque (Fanny) : Mme Massé, sur la DPJ puis les enfants autochtones, les autochtones réclament que Québec abandonne la contestation de la loi C-92, au fédéral, qui leur donnerait une autonomie, mais qui empiète dans les compétences provinciales. Est-ce que vous seriez favorable, vous, à l'abandon de cette contestation judiciaire là ou elle est légitime, à votre avis?

Mme Massé : C'est sûr qu'au niveau de la DPJ, bon, hier, il y a eu le rapport, une première phase de rapport dans laquelle Mme Laurent nous annonce qu'effectivement sa commission s'est penchée sur la situation. Et le gouvernement du Québec a déjà dans ses cartons la possibilité de remettre entièrement la responsabilité aux Premières Nations avec son article 37.5, là, dans la loi au niveau de la DPJ.

Alors, ceci étant dit, moi, ce que je dis surtout, c'est... bien sûr, la question d'Ottawa et de ce qui se passe avec les Premières Nations. Je pense que le gouvernement du Québec avait tout en main bien avant qu'Ottawa arrive avec sa loi. Ce que moi, j'ai besoin d'entendre de mon gouvernement, c'est... quand il y a des situations comme à Uashat, c'est qu'ils disent : Non, non, on se met en vitesse grand V. Parce que, là, la communauté, déjà depuis quelques années, souhaite avoir des ententes, et c'est sûr qu'avoir une entente ça veut dire aussi avoir l'argent pour être capable de la réaliser. Parce que, comme le défend le Québec, c'est une compétence provinciale. Bien, si c'est une compétence provinciale, le gouvernement du Québec doit agir en fonction de ça et mettre les énergies et l'argent nécessaires pour permettre aux Premières Nations de faire ce qu'ils souhaitent le plus, c'est-à-dire de prendre soin de leurs enfants.

Mme Lévesque (Fanny) : Mais, 37.5, ça demeure un pouvoir délégué de la province. La province pourrait le retirer, par exemple. Donc, C-92 va beaucoup plus loin au niveau de... pour qu'ils puissent faire leurs propres lois. Et c'est vers le modèle... Depuis que... bon, avant, avec 37.5, on travaillait là-dessus, mais avec C-92 on veut se saisir de celle loi-là pour aller beaucoup plus loin. Donc, est-ce qu'on la conteste ou pas, la loi?

Mme Massé : Bien, écoutez, c'est tout le défi avec les gens des Premières Nations et le fait que Québec et Ottawa sont toujours en train de se chicaner sur des affaires. Tu sais, là, on peut-u mettre l'enfant au coeur, là? C'est quoi, l'important? C'est que les enfants soient en sécurité, puissent se développer à travers des processus conscientisés de sécurisation culturelle. Et, dans ce sens-là, c'est pour ça que je ne comprends pas pourquoi le gouvernement du Québec, alors qu'on a déjà l'expérience attikamek qui fonctionne très bien, ne se met pas en action.

Je pense qu'il y a quelque chose de l'ordre de, peut-être, ne pas reconnaître pleinement les nations comme étant totalement... le droit à leur autonomie, à leur autonomie gouvernementale. Je pense qu'il y a quelque chose de cet ordre-là. Mais, écoutez, à chaque fois que j'aborde la question avec M. Legault, il monte sur ses grands chevaux puis il dit : Bien, la déclaration des Nations unies, c'est dangereux, entre guillemets — il ne dit pas ça de même, là, mais c'est l'attitude.

Alors, moi, je dis : Bien, regardez, négocions. Si on négocie de nation à nation, on reconnaît d'entrée de jeu que les Premières Nations ont leurs cultures, ont leurs langues, ont leurs façons de faire depuis des millénaires, alors pourquoi ne pas leur laisser à 100% la possibilité d'agir dans leurs dossiers qui les concernent?

M. Larin (Vincent) : Question, Mme Massé, concernant le site Majeur...

Une voix : ...

M. Larin (Vincent) : ...oui, excusez-moi, concernant le site Majeur. Est-ce que vous êtes à l'aise de voir de vos collègues députés partager sur Twitter, par exemple, des articles de cette plateforme-là?

Mme Massé : Bien, écoutez, je pense que les gens de... mes collègues députés et moi-même, d'ailleurs, partageons une multitude d'articles de différentes provenances, je dirais. L'important, pour nous, c'est bien sûr de voir ce qui est mis de l'avant. Et dans ce qui est mis de l'avant, bien, je pense qu'effectivement ce site-là a une analyse de gauche qui nous ressemble. À même titre que d'autres que nous publions aussi et à même titre que les vôtres, que nous publions beaucoup aussi. Alors, pour moi, tu sais, c'est notre compréhension du monde qu'on met au jeu, et voilà. Je ne vois pas d'enjeu.

La Modératrice : On va passer en anglais.

M. Larin (Vincent) : ...transparent par rapport à ce qu'ils sont réellement, tu sais, c'est-à-dire des anciens «staffers» de Québec solidaire?

Mme Massé : Bien, c'est-à-dire que vous dites «d'ancien staff», il n'y a pas d'ancien staff...

M. Larin (Vincent) : Excusez-moi, peut-être pas d'ancien staff, d'anciens candidats, d'anciens...

Mme Massé : Mais êtes-vous vraiment surpris que le Jean de gauche se retrouve dans des médias de gauche? Êtes-vous vraiment surpris de ça? Pas moi.

La Modératrice : On va passer en anglais. Il n'y a pas de question an anglais? Donc, bien, bonne journée, alors.

Mme Massé : O.K.

(Fin à 11 h 38)