(Onze heures cinq minutes)
La Modératrice
: Bon
matin, bienvenue à ce point de presse de Québec solidaire. Prendront la parole
Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de Québec solidaire,
suivi d'Alexandre Leduc, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Massé : Oui, merci.
Bien, bonjour, tout le monde. Bien contente de vous retrouver après cette
semaine de circonscription et grosse semaine de travail pour les solidaires à
notre conseil national. Alors, ce matin, en fait, je veux vous parler de la
mise à jour économique parce que lorsqu'on s'est laissés il y a deux semaines,
une semaine et demie, c'était ça, le sujet de l'heure, et donc, aujourd'hui,
Gabriel, Vincent et moi, on va aller rappeler à M. Girard que ce qu'il est
en train de promettre aux Québécois, c'est de nouvelles années d'austérité.
L'équilibre budgétaire ne peut pas se faire
en cinq ans par la pensée magique. Ça ne se peut pas, ça. Il refuse
systématiquement toute hausse d'impôts, même pour les fortunes de plus d'un
million. Mais sur quelle planète vit-il? S'il ne fait pas ça, nous le savons,
s'il ne va pas chercher de nouveaux revenus, nous le savons, c'est encore une
fois les travailleurs, travailleuses, le monde ordinaire qui vont payer des
choix politiques de la CAQ. Il y a de l'argent au Québec. Il y a de l'argent au
Québec, et il faut aller le chercher, et les propositions que Québec solidaire
a faites cette fin de semaine permettraient quand même de renflouer les coffres
de 9 milliards, tant et aussi longtemps qu'on en aura besoin pour
retrouver l'équilibre budgétaire. Alors, donc, cet argent-là, il existe, ça
prend le courage d'aller le chercher. La CAQ ne peut plus défendre le statu
quo, ça n'a pas de bon sens parce que nous le savons, ce que ça veut dire, c'est
que c'est le monde ordinaire, les familles, les services publics qui vont
devoir payer, et ça, pour nous, à Québec solidaire, c'est inacceptable et c'est
pour ça qu'on va se tenir debout dans les prochaines semaines pour le rappeler
au gouvernement de la CAQ.
M. Nadeau-Dubois : Merci,
Manon. À mon tour de vous saluer. Pour ma part, je vais vous parler de
vaccination ce matin. Il y a eu des bonnes nouvelles dans les dernières
semaines, le vaccin s'en vient, il y a donc de la lumière au bout du tunnel, et
je pense que beaucoup de Québécois, beaucoup de Québécoises ont poussé un
soupir de soulagement en apprenant que la recherche scientifique avançait et qu'on
pouvait espérer un vaccin dans les prochains mois, dans la prochaine année.
Par contre, ces nouvelles-là suscitent
énormément de questions dans la population. Beaucoup de gens nous écrivent à
chaque jour sur les médias sociaux, les gens nous appellent dans nos bureaux de
circonscription, puis ils nous posent plein de questions. C'est qui qui va être
vacciné en priorité? Dans quel ordre on va vacciner les gens? Dans quel
calendrier? À partir de quels critères? Dans quelles régions? Le gouvernement
doit donner des réponses à ces questions-là. Il doit donner des réponses le
plus rapidement possible aux questions de la population québécoise au sujet de
la stratégie de vaccination. Pourquoi? Pourquoi est-ce que c'est important de
donner des réponses rapidement? Parce qu'il faut s'assurer d'une confiance et d'une
adhésion maximale de la population québécoise envers le vaccin, envers la
stratégie de vaccination.
Aujourd'hui, à Québec solidaire, on
demande au gouvernement du Québec de mettre en place un processus indépendant,
transparent et basé sur la science pour décider de la stratégie de vaccination
au Québec. Le mot d'ordre, avec le vaccin, là, il est simple : pas de
politique avec le vaccin. Ça doit être ça, la ligne directrice. On ne fait pas
de politique avec le vaccin. Concrètement, qu'est-ce que ça veut dire?
Concrètement, ça veut dire qu'il faut que le comité de l'INSPQ qui est chargé
de faire des recommandations au gouvernement du Québec sur la stratégie de
vaccination, ce comité-là doit rendre ses recommandations publiques. Le gouvernement
du Québec doit s'assurer que les recommandations soient publiques, que le
processus décisionnel soit transparent.
Pourquoi est-ce qu'on insiste là-dessus?
Bien, parce que depuis le début de la crise, la transparence, ça n'a pas été la
force du gouvernement, et le manque de transparence, le manque de clarté dans
le processus décisionnel, ça a suscité un manque d'adhésion, ça a alimenté la
méfiance par moments envers notre lutte collective contre la COVID-19. On ne
peut pas se permettre ces erreurs-là avec la stratégie de vaccination. Il faut
une transparence maximale pour une confiance maximale envers le vaccin et la stratégie
de vaccination. Il faut que le comité scientifique chargé de cette question-là,
il faut qu'on lui accorde une pleine indépendance et il faut que ses
recommandations, je le répète, soient publiques et soient divulguées manière
absolument transparente. Pourquoi? Parce que le vaccin, c'est un objet
sensible, on le sait. Partout à travers le monde, il y a des phénomènes de
méfiance, des phénomènes d'hostilité envers les vaccins. On ne peut pas se
permettre d'alimenter, même indirectement, ces tendances-là. Il faut une
transparence maximale pour une confiance maximale. Merci.
M. Lacroix (Louis) :
Allez-vous vous faire vacciner, vous?
M. Nadeau-Dubois : Je
vais laisser mon collègue, Alexandre, vous dire quelques mots, puis je réponds
à vos questions par la suite avec plaisir.
M. Leduc : Bonjour, tout
le monde. Il y a presque 20 ans, jour pour jour, le
7 décembre 2000, l'Assemblée nationale adoptait le projet de loi
n° 99, Loi sur l'exercice des droits fondamentaux et des prérogatives du
peuple québécois. C'était une réponse, bien sûr, à la loi de la clarté de
M. Stéphane Dion, au fédéral. Cette loi-là a été contestée
juridiquement et s'ouvre ce matin ou cet après-midi, bref, aujourd'hui, s'ouvre
le deuxième round du procès en cour d'appel de cette loi-là, et à la suggestion
de la Société Saint-Jean-Baptiste, à la SSJB, nous déposerons cet après-midi
une motion pour demander… pour réaffirmer, en fait, de manière unanime,
toujours, que l'Assemblée nationale considère les principes qui étaient
présents dans la loi n° 99 toujours bons, toujours
fondamentaux, mais surtout demander au gouvernement canadien, au gouvernement
fédéral, de se retirer.
Le gouvernement fédéral, ce n'est pas lui
qui initie la poursuite, c'est Keith Henderson avec l'ancien Parti égalité.
Mais il s'est inscrit, le gouvernement fédéral, comme partie intéressée. À peu
près tous les points juridiques qu'il a soulevés ont été perdus dans le
précédent procès. Et on l'invite aujourd'hui... on aimerait convaincre les
autres partis de l'inviter, le gouvernement fédéral, à se retirer comme partie
intéressée de ce procès pour avenir et de respecter les principes fondamentaux
qui sont présents dans la loi n° 99. Merci.
La Modératrice
: Merci.
On va prendre vos questions. Une question, une sous-question.
M. Larin (Vincent) : Concernant
les recommandations de l'INSPQ, M. Gabriel Nadeau-Dubois, est-ce que vous
êtes en train de dire un peu que l'INSPQ est politique?
M. Nadeau-Dubois : Non.
Ce n'est pas ce que je dis. Il y a un comité, à l'INSPQ, là, le comité sur
l'immunisation au Québec, qui est déjà... qui est normalement en charge de
planifier les stratégies de vaccination au Québec. C'est ce comité-là qui est actuellement
en train de préparer la stratégie de vaccination. Ce que le Dr Arruda nous
a dit, il y a quelques semaines, c'est que ce comité-là allait fournir des recommandations
et que le ministre de la Santé allait trancher. Donc, c'est un processus
relativement similaire à celui qui a eu cours tout au long des derniers mois
concernant les recommandations de la Santé publique.
Où est-ce que ça a coincé, dans les
derniers mois? C'est le manque de transparence. Depuis des semaines, depuis des
mois, à Québec solidaire, on demande que les avis scientifiques de la Santé
publique qui motivent les choix politiques soient rendus publics. C'est la même
demande qu'on fait ce matin, mais là on la fait pour les avis au sujet de la
vaccination. Pourquoi? Parce qu'on ne peut pas se permettre que, même
indirectement, le manque de transparence affaiblisse la confiance des Québécois
et des Québécoises envers la stratégie de vaccination. C'est trop important, ce
vaccin-là, dans notre lutte contre la pandémie, pour qu'il y ait de la méfiance
et que le manque de transparence l'alimente.
M. Bergeron (Patrice) :
À quoi ça ressemblerait, la politisation d'une campagne de vaccination?
Pourquoi la campagne de vaccination serait-elle politisée? Je ne suis pas sûr
de bien vous suivre là-dessus.
M. Nadeau-Dubois : Moi,
je... La demande qu'on fait, ce matin, c'est une demande préventive. On a pris
acte, et je pense que beaucoup de gens ont pris acte, au Québec, que le manque
de transparence de la cellule de crise de François Legault, ça a généré de la
méfiance puis ça affaiblit l'adhésion des Québécois, des Québécoises envers les
mesures de confinement. Le dernier exemple, je vous invite à écouter ce qu'a
dit Éric Duhaime, récemment, en politique, quand il parle, il utilise ce manque
de transparence pour alimenter son discours dangereux pour notre lutte contre
la pandémie.
Nous, ce qu'on dit, c'est que, là, avec le
vaccin, là, on ne peut pas se permettre un soupçon de manque de transparence
parce que ça va être instrumentalisé par des personnes qui veulent affaiblir
notre effort, la lutte contre la COVID-19. Donc, c'est pour notre bien
collectif, c'est pour le bien de notre effort collectif contre la pandémie
qu'il faut faire preuve d'une transparence maximale pour qu'il y ait une
adhésion maximale.
M. Lacroix (Louis) :
Allez-vous vous faire vacciner, vous? Est-ce que...
M. Nadeau-Dubois : Bien
sûr.
M. Lacroix (Louis) :
Vous, vous avez parfaitement confiance au vaccin, vous n'avez aucun doute sur
l'efficacité ou, comment dire, la sécurité de ce vaccin-là?
M. Nadeau-Dubois : Bien
là, on est début, quand même, là, du processus. Il y a d'autres évaluations
scientifiques et médicales qui vont être faites. Mais moi, j'ai pleinement
confiance dans nos institutions publiques au Québec, j'ai pleinement confiance
que si la Santé publique du Québec nous recommande un vaccin, c'est parce qu'il
sera bon pour nous, et je me ferai vacciner avec enthousiasme puis avec un sens
des responsabilités parce qu'on ne se vaccine pas seulement pour se protéger
soi-même, on se vaccine par solidarité avec les gens qu'on pourrait infecter si,
nous, on l'attrape, surtout quelqu'un comme moi, qui est quand même en jeune
âge. Je ne fais pas partie des catégories de la population les plus à risque,
mais je sais que si je vais voir mes grands-parents, je les mets à risque, et
donc c'est en vertu cette solidarité sociale là que moi, je me ferai vacciner,
si, bien sûr, les autorités de la Santé publique font leurs devoirs et
approuvent le vaccin.
M. Lacroix (Louis) :
Alors, si vous avez si confiance... Vous dites : J'ai pleinement confiance
en nos institutions publiques...
M. Nadeau-Dubois : Oui.
M. Lacroix (Louis) :
...pourquoi vous doutez que l'organisation de la campagne de vaccination se
fasse correctement?
M. Nadeau-Dubois : Je
pense que je viens un peu de répondre à ça. C'est une demande qu'on fait de
manière préventive. L'effort de...
M. Lacroix (Louis) :
...que ça va mal aller?
M. Nadeau-Dubois : Bien, je
vis sur la planète Terre. Je constate que ce n'est pas gagné d'avance, la
bataille pour l'adhésion et la confiance des Québécois envers le processus de
vaccination. Je constate, comme tout le monde, qu'il y a des forces politiques,
qu'il y a des gens sur les médias sociaux qui alimentent toutes sortes de
théories du complot, et il faut éviter d'alimenter à tout prix ces
phénomènes-là.
Et c'est quoi, le meilleur antidote contre
les théories du complot? C'est la transparence. C'est quoi, le meilleur antidote
contre la méfiance? C'est la transparence. Ce qu'on demande, c'est que le
processus de vaccination soit au-dessus de tout soupçon de politisation pour
s'assurer d'une adhésion maximale, parce que, oui, j'ai en moi une certaine
inquiétude quand je vais sur les médias sociaux, quand je regarde certains
sondages, ce n'est pas gagné d'avance. On peut y arriver, mais il faut
travailler ensemble puis ça passe par la transparence.
Mme Côté-Chabot (Claudie) :
Est-ce que vous craignez l'après-quatre jours de déconfinement?
M. Nadeau-Dubois :
Pardon?
Mme Côté-Chabot (Claudie) :
Est-ce que vous craignez l'après-quatre jours de déconfinement, à la lumière de
ce que vous venez de dire?
M. Nadeau-Dubois :
L'après-quatre jours à Noël?
Mme Côté-Chabot (Claudie) :
Oui.
M. Nadeau-Dubois : C'était
une décision pas facile que devait prendre le gouvernement du Québec. Il
fallait trouver un équilibre entre la santé mentale, le besoin des Québécois et
Québécoises de se retrouver pour passer au travers de la pandémie et la
minimisation des risques de contagion, hein, parce que le virus, là, que ce
soit l'Halloween, Noël ou le Jour de l'an, il est toujours aussi contagieux.
Donc, c'était une décision pas facile.
Moi, ce à quoi je m'attends du gouvernement du Québec, c'est qu'on mette tout
en place pour que ces quatre jours-là soient le plus sécuritaire possible, que
les partys de famille dans les maisons se passent le mieux possible, qu'on
outille les gens, qu'on leur fasse des recommandations, qu'on leur donne de
l'information pour que ce quatre jours-là soit le moins dommageable possible
dans notre lutte contre la COVID-19.
Mme Prince (Véronique) :
J'aimerais vous entendre sur les 76 morts à l'hôpital de Saint-Jérôme
parce que les lits, il y a trop de proximité, puis on est en train de
construire une espèce d'abri Tempo pour mettre d'autres lits. Est-ce que c'est
normal qu'on soit rendus là?
M. Nadeau-Dubois :
Pouvez-vous peut-être préciser votre question?
Mme Prince (Véronique) :
Bien, est-ce que c'est normal qu'on ait un hôpital où on a 76 morts de la COVID-19
parce qu'il y a trop de proximité entre les lits, et on n'est pas capables, en
fait, de trouver de l'espace, on essaie d'en créer avec un genre d'abri Tempo
qu'on construit?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
ce n'est pas normal qu'on soit rendus là au Québec. C'est gênant pour un pays
aussi riche que le Québec d'être rendu là. La question, c'est : Pourquoi
on est rendus là? Qu'est-ce qui nous a menés à avoir un réseau de la santé et
des services sociaux dans un état aussi pitoyable? Ce n'est pas tombé du ciel,
ce qui nous a menés là, c'est les mesures d'austérité et les mesures de
centralisation que les gouvernements du passé ont mises en place. Et ça devrait
nous servir d'avertissement qu'il ne faut plus jamais jouer dans ce film-là. Et
c'est un avertissement pour le ministre des Finances, c'est un avertissement
pour Eric Girard qui doit regarder ça et doit se dire : O.K., je ne peux
pas demander une autre vague d'austérité en santé, c'est impensable, c'est
inimaginable de faire subir à nos hôpitaux une autre vague d'austérité. Moi, c'est
à ça que j'ai pensé quand j'ai vu cette nouvelle-là.
Mme Prince (Véronique) :
Je voudrais vous parler aussi de problématiques avec des agents de la paix. On
a vu du côté de Rosemère, quand les gens sont allés manifester dans un centre
d'achats, la personne qui a organisé l'événement est agente dans un centre
correctionnel. Du côté de Saguenay, on a une haut gradée de la Sûreté du Québec
qui a décidé d'ouvrir le gym dont elle est propriétaire pendant le confinement.
Alors, des agents de la paix qui eux-mêmes ne respectent pas les mesures, quel
message ça envoie?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
tout ça envoie un très mauvais message. Il y a eu l'exemple à Laval également d'un
policier, là. Dans les gens qui sont en première ligne dans notre lutte contre
la pandémie, il y a aussi les agents de la paix, il y a aussi les policiers qui
sont responsables de faire appliquer les règles sanitaires. Moi, je m'attends
de l'ensemble de ces organisations-là à ce qu'on passe le message qu'il faut
être exemplaire. Et je n'ai aucun doute que l'écrasante majorité de ces gens-là
le sont. Mais on ne peut pas se permettre que les gens qui sont responsables de
faire respecter les règles incitent à y désobéir en privé, ce n'est juste pas
possible.
La Modératrice
: Une dernière
question en français.
M. Bossé (Olivier) :
J'aimerais vous entendre davantage sur... Vous avez piqué ma curiosité, là, sur
le retour en politique de votre ami Éric Duhaime, ça vous dit quoi? Il n'a pas
été élu encore, mais...
M. Nadeau-Dubois : Bien,
je ne suis pas surpris parce que ça fait longtemps qu'Éric Duhaime fait de la
politique. Il fait de la politique en se cachant derrière un micro depuis des
années, maintenant il va en faire ouvertement. J'ai bien hâte de voir si la
majorité silencieuse dont il se réclame depuis des années va le porter au
pouvoir.
Mme Côté-Chabot (Claudie) :
Juste une dernière question peut-être sur la loi 101, là. Visiblement, on
va annoncer à 12 h 15 qu'on va la modifier, là, vous vous attendez à
quoi?
M. Nadeau-Dubois : Je
laisse ma collègue vous répondre sur ce sujet.
Mme Massé : Bien, écoutez,
on le sait, là, la loi 101, depuis très longtemps, a besoin d'être
revampée pour répondre au Québec du XXIe siècle. Nous, on a des attentes
élevées. On a longtemps, souvent parlé de la nécessité, par exemple, que
l'accès au français ou l'obligation de la charte s'applique dans les
entreprises de 10 employés et plus. On a souvent aussi soulevé
l'importance que l'anglais comme condition d'emploi... d'embauche, pardon, ne
soit pas acceptable dans un pays où la langue en commun est le français.
Et je vous dirais, mes attentes sont très
élevées parce que, je pense, par exemple, bon, je pense, c'est de notoriété
publique maintenant que mon anglais n'est pas quelque chose d'extraordinaire
malgré le soutien de plusieurs personnes, mais ceci étant dit, je tiens à vous
rappeler que je suis députée à l'Assemblée nationale du Québec, je tiens à vous
rappeler que j'ai travaillé toute ma vie et que, si on m'avait mis cette
barrière de la langue à l'embauche, même à l'embauche pour ici, je vous dirais,
ça m'aurait créé des sérieux problèmes. Alors moi, je pense qu'au Québec, vivre
en français, c'est une fierté. On va voir ce que le ministre va mettre sur la
table, mais c'est clair que pour Québec solidaire, les attentes sont élevées.
La Modératrice
: On va
passer en anglais, s'il vous plaît, justement.
Mme Massé : La preuve est
faite.
M. Nadeau-Dubois : Et en
vertu de la déclaration précédente, je vais prendre vos questions.
Mme Senay
(Cathy) : Yesterday, the Premier of Ontario
was very, very happy and proud to say that Rick Hillier, the former Defense
staff member, the former head of the Canadian army was in charge of the
vaccination operation in Ontario, he's the best man to do it. How come we don't
have this info in Québec? All we know is that the Government has got 60 freezers.
We have no more details about the operation, so…
M. Nadeau-Dubois :
Well, I think it is completely normal that the Government of Québec takes in
charge the logistical aspect of the vaccination operation. We want him to
announce a clear plan on that matter as fast as possible, as soon as possible,
because people have a lot of questions, and it is
normal.
Mme Senay (Cathy) : …
M. Nadeau-Dubois : Well, I mean, since the first news have gone out that there is a
vaccine coming, a lot of people are writing to us, a lot of people are
contacting us on social media, in our ridings also. People have a lot of
questions : Who will be vaccinated first? Which regions? In what order?
Based on what criteria? The Government has to answer those questions. And what is of absolute importance
here is that the process is independent and transparent. We cannot, once again,
be in a situation where there
is a lack of transparency. Why? Because that vaccination operation has to be a
success, it has to be a total success. And if we want that operation to be a
success, it needs to be 100% transparent. So, what we're asking for is that the
scientific committee inside the INSPQ…
Mme Senay (Cathy) : …working on it.
M. Nadeau-Dubois :
Well, we want full transparency on the matter of the vaccine. That means that
we should not play politics with the vaccine, it should be guided by science,
and that means that the recommendations of the scientific committee have to be
published for everyone to look at. The decision process has to be perfectly
clear and 100% transparent. With full transparency comes full confidence in the
process.
Mme Senay (Cathy) : …
M. Nadeau-Dubois :
Well, I mean, everyone, we are all witnessing the same phenomenon. We are
witnessing waves of distrust against institutions and especially against
vaccines. And that's a threat, that's a real threat to our common fight against
the pandemic. So, how can we neutralize that threat? We think transparency is
the key to neutralize or to minimize the threat of distrust against the
vaccine.
Mme Fletcher
(Raquel) : The announcement that Simon
Jolin-Barrette…
M. Nadeau-Dubois :
Just… It's one thing to see people dancing in malls without a mask, that's bad,
but imagine if we see similar phenomenon with the vaccine, that would be a
bigger threat to our collective effort against the pandemic.
Mme Fletcher
(Raquel) : The announcement that Simon
Jolin-Barrette is making on Bill 101, do you think it's the right time to
be making changes to the French-language charter?
M. Nadeau-Dubois :
You know, according to certain businesses and corporations, it's never a good
time to strengthen French in Québec. You know, big corporations always have a
reason why it's not the best timing. That work has to be done. It's going to be a
bill that is going to be a
complicated bill. We will need time at the National
Assembly to work on that bill in order for that bill to
be applied later on. So, we got to start the work as soon as possible. And we
think that protecting French in Québec is important because no one should resign from its dream and
aspirations in Québec because
they don't speak English.
Mme Fletcher
(Raquel) : ...don't speak English?
M. Nadeau-Dubois : They don't speak English. For example, in working... For example, in businesses, it should not be permitted to force people to speak
English at the hiring step because it's a way to say : If you don't speak
English there is a limit to what you can aspire to realize in Québec. And that should not be the case.
La Modératrice
: Une dernière question.
M. Giroux
(Stéphane) : Here is my... Toujoursun peu gêné de vous parler en anglais. About this issue of the language,
what would be the minimal request from Québec solidaire for whatever the Government is about to announce to be sufficient?
M. Nadeau-Dubois : We except a lot from Mr. Jolin-Barrette.
You know, he's done multiple interviews to say that his plan was going to be
unbelievable. So now, he has raised our expectations. So, we want him to put
something strong on the table. We think businesses that operate under federal
jurisdiction have to be under Bill 101. It's important that all employees
that are in Québec have the same rights no matter where they work, if it's in a
bank or if it's in a regular business.
La Modératrice
:
Merci beaucoup.
M. Nadeau-Dubois : Merci
beaucoup, thank you.
(Fin à 11 h 29)