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Conférence de presse de M. François Legault, premier ministre, et M. Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux

Situation au Québec quant à la COVID-19

Version finale

Tuesday, October 20, 2020, 13 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Treize heures quatre minutes)

Le Modérateur : Alors, bonjour à toutes et à tous. Bienvenue à ce point de presse du premier ministre du Québec, François Legault, ainsi que du ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, et du directeur national de santé publique, Dr Horacio Arruda.

M. le premier ministre, la parole est à vous.

M. Legault : Oui. Bonjour, tout le monde. Bon, d'abord, commençons par les bonnes nouvelles. Depuis trois semaines, on maintient une moyenne autour de 1 000 nouveaux cas par jour. Donc, l'inquiétude qu'on avait, il y a trois semaines, de voir monter ça à 1 500, 2 000, bien, ça ne s'est pas réalisé, puis heureusement, donc on reste autour de 1 000. Ça fluctue, il faut regarder le nombre de tests qui sont faits, mais on est autour de 1 000. Puis ça, c'est grâce aux efforts des Québécois, puis je veux tout de suite dire merci à tous les Québécois pour les efforts spéciaux que vous avez faits depuis trois semaines.

Par contre, je suis très conscient que les mesures qu'on a mises en place sont dures pour les Québécois et les Québécoises. Ce sont des efforts importants qu'on répète, et je comprends que certaines personnes ont de la difficulté avec les mesures. Mais là on essaie de trouver un équilibre, on est dans la balance des inconvénients. D'un côté, on a des décès. Aujourd'hui, on en a encore 11, décès. On a des hospitalisations. Aujourd'hui, on a 33 hospitalisations de plus, on est rendus à 565. Et, bien, de l'autre côté, on a ces mesures-là qui sont difficiles puis qui affectent même la santé mentale de beaucoup de Québécois.

Mais on doit poursuivre les efforts pour toutes les raisons que j'ai déjà mentionnées, mais, entre autres, parce qu'on a un réseau de la santé qui est à bout de souffle. Et puis, bon, j'ai bien vu puis on a bien vu les infirmières manifester hier. Je comprends la fatigue, je comprends la frustration des infirmières. Je comprends aussi qu'on a promis, on avait promis ça en campagne électorale, qu'il n'y aurait plus de temps supplémentaire obligatoire, mais, comme vous le savez, on est dans une situation spéciale. On a beau essayer d'afficher des postes, les postes ne sont pas comblés, les postes d'infirmières. Donc, évidemment, ce n'est pas comme les préposés, là, on ne peut pas, en quelques mois, former des infirmières. Donc, on ne peut pas, même avec toute la bonne volonté du monde, régler le problème du manque d'infirmières.

Par contre, je peux vous assurer que je maintiens le contact avec Sonia LeBel, la présidente du Conseil du trésor, qui est en négociations avec les syndicats qui représentent les infirmières, puis je suis prêt à faire des efforts, des efforts financiers, entre autres pour réduire la surcharge de travail. Je suis prêt à peu près à tout faire, je suis ouvert à toutes les solutions pour réduire la surcharge de travail des infirmières. La seule affaire qu'il faut comprendre, c'est qu'on ne peut pas à la fois faire des efforts financiers pour réduire la surcharge de travail puis à la fois donner des augmentations de salaire de plus que l'inflation. On comprend tous, là, puis le ministre des Finances l'a très bien expliqué, on se dirige cette année sur un déficit d'à peu près 15 milliards de dollars, puis ça va nous prendre cinq ans avant de retrouver l'équilibre budgétaire, puis ça, ça va prendre aussi des efforts de gestion importants, des efforts pour essayer d'augmenter plus vite aussi les revenus par la croissance économique. Donc, il faut respecter la capacité de payer des Québécois. Je pense que ce qu'on essaie de faire dans nos négociations actuellement, c'est vraiment de mettre l'emphase sur réduire la surcharge de travail, entre autres pour les infirmières, mais on ne peut pas augmenter les salaires de plus que l'inflation. Il faut respecter la capacité de payer des Québécois, et évidemment, on l'a déjà dit, on ne veut pas augmenter les impôts et les taxes des Québécois.

Et donc, ce qu'on essaie de faire actuellement, c'est d'épargner justement les infirmières. Et dans les mesures qu'on choisit — puis, bon, je sais que le 28 octobre approche, on a demandé un effort pour 28 jours — on essaie d'épargner les enfants. Bon, actuellement il y a à peu près 3 % des enfants que leurs classes sont fermées. Donc, ça veut dire, quand même, il y a 97 % des enfants qui vont à l'école. Je pense qu'avec le Dr Arruda, on a fait des efforts importants pour que l'Halloween, ça soit une occasion pour les jeunes de sortir, de se déguiser.

Je suis conscient aussi que c'est difficile pour les jeunes un peu plus vieux, là. Je pense, entre autres, à ceux qui vont au cégep et à l'université. Dans les zones rouges, il y a des jeunes qui n'ont pas mis les pieds dans leur cégep ou leur université depuis un certain temps. Et puis c'est bien beau, les cours à distance devant un ordinateur, là, mais ce n'est pas rien pour motiver quelqu'un. Puis c'est important, j'ai été jeune moi-même, de voir ses amis.

Donc, très conscient qu'on demande des efforts. Puis d'ailleurs c'est quelque chose qu'on regarde, là, actuellement, est-ce que c'est possible, à un certain rythme, un certain pourcentage des étudiants, au cégep puis à l'université, qu'ils aillent faire au moins un tour de temps en temps, une journée à l'université ou au cégep, ne serait-ce que pour le moral des jeunes.

Il y a évidemment, puis je l'avais dit, toute la question du sport. Je sais que, pour plusieurs jeunes, le sport, c'est comme presque un service essentiel pour les garder positifs. Donc, là aussi, on travaille très fort.

Il y a aussi toutes les personnes qui sont seules. Puis je veux peut-être revenir sur une consigne, là, les personnes qui sont seules ont le droit d'avoir la visite d'une personne. Donc, ça peut être leur enfant, là, un ami. Puis j'invite tous les Québécois qui connaissent des personnes seules, là… Je le sais, qu'il y a des problèmes de santé mentale qui s'accumulent chez les personnes seules. Donc, si vous avez la chance d'aller visiter une personne seule, vous avez le droit, un à la fois, mais vous avez le droit d'y aller. Ce qu'on essaie d'éviter, c'est de ne pas avoir de groupe.

Et, bon, je sais qu'il y a beaucoup de personnes aussi qui se disent : Bien, pourquoi telle consigne? Je donne l'exemple qui revient souvent : Les restaurants, les gyms, pourquoi vous les laissez fermés? Oui, il y a eu des éclosions dans certains gyms, mais pas dans d'autres. Est-ce qu'on pourrait penser retourner au restaurant ou dans les gyms en restant à deux mètres de distance? Ça aussi, on est en train de regarder ça. Puis, au fur et à mesure qu'on va être capables de pouvoir enlever des restrictions, on va le faire. Mais l'idée aussi, c'est d'envoyer un message clair, là. Il faut réduire les contacts, là, donc, Christian le disait très bien, là, idéalement, passer de quatre à trois. Donc, réduire les contacts, bien, c'est aussi… quand on va au restaurant ou un gym, il y a comme un risque de contact même si on fait des efforts pour rester à deux mètres.

Bon, parlant de santé mentale aussi, là, je m'assure, avec Lionel Carmant, que tous les services sont donnés, d'abord, répondre à... Quand vous avez un problème de santé mentale, vous avez du stress, vous avez de l'anxiété, vous appelez au 8-1-1. Il va y avoir quelqu'un qui va répondre rapidement. Je sais qu'au printemps ça pouvait être des heures d'attentes; là, on parle de quelques minutes, là. Donc, on va répondre.

On a ajouté aussi des ressources, on a déjà embauché, là, tout près de 300 personnes, donc, du personnel pour donner des services, puis on va en ajouter un autre 300, là. Donc, il y a effectivement des ressources qui sont ajoutées pour donner des services.

Bon, l'autre chose qui est importante, aussi, oui, il faut réduire les contacts, mais il faut tous travailler ensemble sur : dépistage, traçage et puis isoler les personnes qui sont positives. Donc, puis là je le précise, on demande aux personnes qui ont des symptômes ou qui ont été en contact plus que 15 minutes avec quelqu'un qui a la COVID d'aller se faire tester, donc, seulement ces personnes-là. Mais ces personnes-là doivent aller se faire tester. Bon, ensuite, Christian, le Dr Arruda travaillent très fort pour avoir toutes les équipes pour faire du traçage, incluant dans les régions où peut-être qu'il y a des manques, donc d'être capable d'envoyer les équipes dans les régions pour faire du traçage.

Évidemment, je reviens aussi sur l'application COVID, là. Selon nos indications, on a 1 million de Québécois qui se sont inscrits en deux semaines seulement. Donc ça, c'est un bon pas dans la bonne direction. Mais ça aide, aussi, c'est qu'on avise les personnes qui ont… quand on a la COVID, on avise les personnes qui ont été en contact avec nous depuis deux semaines, pendant plus que 15 minutes, à moins de deux mètres. Donc ça, ça aide aussi à détecter rapidement les personnes qui sont à risque d'avoir la COVID. Et, bien, la prochaine étape, évidemment, c'est de demander à toutes ces personnes-là de s'isoler rapidement, donc respecter le 14 jours.

Donc, c'est un travail d'équipe. Le gouvernement a des responsabilités, puis, oui, on a des choses à améliorer, mais chaque citoyen aussi a un devoir de citoyen de respecter les consignes, d'aller se faire tester quand c'est nécessaire, de répondre quand on appelle sur le traçage, donc être capable de collaborer. Et donc chaque citoyen a une responsabilité, puis je compte sur vous.

Good afternoon everyone. Over the past three weeks, the number of new cased has stabilized around a thousand a day, but we still see an increase in hospitalisations and deaths. That's why we must continue our efforts to stop the contagion. I know the restrictions are difficult for many Quebeckers, we are trying to save the children as much as possible, and it's also difficult for people who live alone. I want to ask Quebeckers to visit a person living alone. It's not forbidden to visit alone people. And don't hesitate to call our 8-1-1 line if you have anxiety problems.

So, we have two main ways of reducing contagion, first, reducing our contacts, and second, testing, tracing and isolating positive cases. So, everyone has a role to play in this mission, and I'm counting on you all. Thank you.

Le Modérateur : Merci, M. le premier ministre. Nous allons amorcer la période des questions avec Charles Lecavalier, Le Journal de Québec.

M. Lecavalier (Charles) : Bonjour, M. Legault. Sur les infirmières, j'aimerais ça vous entendre. On est en pleine pandémie, on sait à quel point elles sont essentielles. Comment ça se fait qu'elles doivent se rendre jusqu'à bloquer des ponts, hier, pour faire valoir leur point de vue, puis qu'est-ce qui bloque, pourquoi ce n'est pas déjà réglé?

M. Legault : Bien, écoutez, vous savez que la convention collective est terminée depuis le 31 mars. On avait même commencé à négocier avant ça. Comme je l'expliquais tantôt, nous, on est prêts à mettre de l'argent sur des mesures pour réduire la surcharge de travail. Par contre, on n'est pas prêts à aller à plus que l'inflation sur les augmentations de salaire, tout simplement pour une raison de capacité de payer, là. Il y a des efforts qu'on est prêts à faire cette année, mais, dans les prochaines années, les montants récurrents, bien, ils doivent nous permettre, à un moment donné, de respecter la capacité de payer puis d'atteindre l'équilibre budgétaire.

M. Lecavalier (Charles) : Sur le dépistage, Dr Arruda, je ne sais pas où on est rendu. Il y avait un objectif d'embaucher 2 000 personnes pour faire du dépistage, je ne sais pas si l'objectif est atteint. Il semble que vous avez de la difficulté à faire ce recrutement-là. Puis, en sous-question, il semble que le dépistage, ce soit vraiment essentiel pour repérer rapidement, là, les lieux d'éclosions, et tout. Est-ce que vous voulez en embaucher plus que ça aussi?

M. Dubé : Merci pour la question, M. Lecavalier. Je vais répondre en deux temps. Premièrement, depuis… On vous avait donné une mise à jour en date du 23 septembre. Je peux vous dire qu'en date d'hier on a doublé le nombre de personnes, donc on est passé de 800 quelques personnes pour l'ensemble de la Santé publique, là, particulièrement pour le traçage, à 1 600 personnes. Alors, ça, c'est une très bonne nouvelle parce que, dans un mois, on a réussi à doubler le personnel auquel on a accès, puis ça, c'est une combinaison de facteurs, notamment avec Je contribue, avec toutes les personnes qu'on a pu réussir à amasser. Donc, ça, je pense que c'est une très bonne nouvelle.

Je pense que je dirais, là, puis je veux garder ça très simple, pour la partie dépistage qu'on a parlé beaucoup au début de la deuxième vague, je pense que c'est relativement sous contrôle parce que les gens peuvent aller se faire dépister, on a augmenté la capacité, les files d'attente ne sont plus là. Je pense que la partie dépistage est sous contrôle.

Où on a encore de la difficulté... puis il y a une combinaison de deux choses qui est sous notre contrôle à nous. C'est d'être capable d'établir la contagion, c'est-à-dire de fermer le cercle de personnes le plus rapidement possible. Puis ça, bien, ça nous prenait plus de personnel pour le faire. Donc, je vous dis déjà...

On avait un enjeu aussi d'opérations. Je vous ai parlé de la personne qu'on a engagée la semaine dernière, qui a commencé hier, M. Jérôme Gagnon, qui arrive de la Sécurité publique. Donc, toute la partie traçage, je pense qu'on est en train d'améliorer ça beaucoup. Vous allez voir la différence dans les prochaines semaines. On va encore plus cibler, un peu comme il se fait en Ontario. Après avoir regardé les meilleures pratiques, puis je... à bien cibler les personnes les plus importantes dans le début du maillon. Parce que souvent, des fois, on allait peut-être un peu loin à essayer de trouver tout le monde, mais les cas les plus importants sont au début.

Alors donc, moi, je pense qu'on va avoir beaucoup d'impact dans les prochaines semaines, la combinaison d'avoir plus de personnel. On est en train d'ajouter des outils, et dans notre mécanique, là, la mécanique opérationnelle avec l'arrivée de M. Gagnon, je pense que ça va faire une différence, particulièrement dans les régions où on a eu beaucoup d'éclosions, puis je pense à la Montérégie, je pense à la Capitale-Nationale. Donc, on va avoir une équipe plus centrale, qui est capable d'aller d'une région à l'autre où on a des enjeux.

Donc, je vous dirais, en ce moment, là, où on met notre emphase, c'est vraiment du côté traçage, alors que je pense que le dépistage, on l'a à peu près réglé.

Le Modérateur : Tommy Chouinard, LaPresse.

M. Chouinard (Tommy) : Oui, bonjour. M. le premier ministre, on enregistre une baisse, quand même, dans le nombre de tests, mais on a toujours le nombre similaire de nouveaux cas de COVID-19. Le résultat, c'est que la proportion de tests positifs, n'est-ce pas, elle a augmenté et continue d'augmenter. On est à 4,5 %. L'OMS fixe le seuil définissant une situation pandémique hors de contrôle à 5 %.

Est-ce qu'on doit s'attendre à passer ce seuil? Est-ce que ça vous inquiète?

M. Dubé : Bien, je peux peut-être commencer puis Dr Arruda complétera.

Premièrement, il faut voir que... Puis je le dis, là, ce qu'on regarde, nos tests, effectivement, lorsqu'on a un week-end comme on vient de passer, le nombre de tests qu'on a aujourd'hui est beaucoup plus... reflète beaucoup plus ce qui s'est passé dimanche, par exemple, parce qu'il y a toujours une à deux journées de décalage. Donc, on est plus sur les tests qui se sont faits durant le week-end avec nos résultats. Ça ne répond pas à toute la partie de la question, au contraire, mais je dis juste qu'il y a toujours un décalage entre la journée où on fait le gros des prélèvements parce qu'il y en a à peu près 75 % qui tombent dans les journées qui suivent. D'accord? Ça, c'est une chose.

La deuxième chose que je pense qu'il faut regarder, encore une fois, je vais revenir à la même réponse, c'est toujours la moyenne mobile. Moi, aujourd'hui, qu'on soit à 800 cas ou 897 cas, c'est est-ce que la moyenne mobile nous montre une tendance des sept derniers jours? C'est pour ça que le premier ministre, il était très clair qu'en ce moment on est encore… malgré ce qui pourrait sembler un bon résultat aujourd'hui.

Mais, pour répondre à votre question, maintenant, moi, c'est ça qui me préoccupe, puis j'aime bien mieux qu'on soit capables d'avoir un taux de positivité un peu plus haut parce que là, on est sûrs, au moins, qu'on teste les bonnes personnes. Moi, j'aime bien mieux avoir un taux de 4 %, 5 % en ce moment parce qu'on va faire l'effort de traçage, dont je parlais tout à l'heure, sur les bonnes personnes, alors que, lorsqu'on avait 35 000 tests, vous vous rappelez, il y a deux semaines, mais qu'on avait des taux de positivité de 1 %, bien, je ne suis pas sûr qu'on mettait nos efforts sur les bonnes personnes dans le traçage.

Alors, en ce moment, le fait d'avoir demandé aux gens qui avaient trois caractéristiques — s'ils avaient été en contact avec quelqu'un qui avait la COVID, si eux développaient les signes rapidement, puis, troisièmement, si on les avait appelés — alors donc, je pense qu'il est tout à fait normal que notre taux de positivité a augmenté parce que ça nous permet maintenant d'être sûrs qu'on teste les bonnes personnes.

Mais j'en profiterais, M. Chouinard, pour dire une chose aux Québécois : s'il vous plaît, répondez à nos appels. Parce que, tout à l'heure, quand j'ai dit, nous, on peut s'améliorer du côté du traçage avec des meilleurs outils, avec plus de personnes, mais quand les personnes ne répondent pas au téléphone, ça, ça ne nous aide pas parce qu'on est… ça veut dire qu'une personne qui est probablement atteinte, qu'on veut rejoindre… puis elle continue à contaminer. Alors, donc, je prends une longue période pour vous répondre, mais les Québécois peuvent beaucoup nous aider de la façon dont ils répondent à nos appels.

M. Chouinard (Tommy) : O.K. Deux petites choses, M. le premier ministre. D'abord, j'essaie de décoder ce que vous avez dit tantôt, là. Est-ce que ça veut dire qu'on continue le défi, le défi va être beaucoup plus que 28 jours pour le gros des mesures, dans le fond, qui ont été annoncées, mais qu'il pourrait y avoir des assouplissements à côté?

Et, l'autre élément, le printemps dernier, vous disiez suivre, là, de façon très, très précise, la situation des CHSLD, RPA; pouvez-vous nous dire, comme vous le faisiez au printemps, il y en a combien vraiment sous surveillance, dans chaque cas?

M. Legault : Tu veux y aller?

M. Dubé : Oui, bien, peut-être, je vais répondre sur les RPA puis les CHSLD. Je pense que si on prend un petit peu de recul, M. Chouinard, je pense que la situation, aujourd'hui, en termes… puis je vais vous parler en termes de gestion, là, pour moi, elle est beaucoup meilleure qu'à la première vague, même si elle n'est pas parfaite, O.K.? On s'entend.

Moi, ce que j'ai, comme premier objectif, puis je suis conscient, là, qu'il y a de l'information des fois qui tarde à aller au public, là, puis je vais en parler, mais ce que j'aimerais vous dire, la première chose qu'on a beaucoup améliorée, puis notamment avec l'arrivée de M. Daniel Desharnais, qui est le SMA qui s'occupe de ce qui se passe dans les CHSLD, notamment, c'est d'avoir la bonne information pour agir. Ça, là, je ne suis pas sûr qu'on avait tout ça, dans la première vague, O.K.?

Alors donc, là, aujourd'hui, quand j'ai une quarantaine de CHSLD sur 400 qui ont été affectés, à moins, là, d'une ou deux exceptions, là, à moins d'une ou deux exceptions, on a l'information, en termes de gestion, pour être capables d'agir quand on l'apprend. C'est 40 CHSLD, puis je vais vous fournir la mise à jour des chiffres, là, dans les prochaines heures, mais c'est à peu près un petit peu moins que 500 personnes affectées dans ces 40 CHSLD-là. Mais l'essentiel de ces personnes-là est dans des CHSLD où on a eu beaucoup d'éclosions dans les derniers jours. Puis ça, c'est là qu'il faut faire attention parce que, puis je vous l'avais dit, quand ça rentre dans les CHSLD, ça rentre rapidement. Alors donc, on a la bonne information de gestion.

Je termine en disant : ce qui est notre défi, maintenant qu'on a une liste très claire, opérationnelle, avec M. Desharnais, c'est comment je vais la transférer, cette même liste là, au public le plus rapidement possible. En ce moment, on travaille avec deux listes. On travaille avec la liste de M. Desharnais, qui a été faite pour opérationnel, puis je continue à utiliser l'ancien système qui prenait l'information à plusieurs endroits et qui a peut-être créé de la confusion. On va arrêter ça, mais il fallait que je sois sûr que la liste de M. Desharnais, qu'on s'engage à être transparents, va être publiée.

J'ai pris un peu plus de temps pour répondre, mais ça, pour moi, c'est important. Donc, je résume, avoir la bonne information de gestion. On l'a et on va l'avoir encore plus avec M. Desharnais. Maintenant, mon engagement aux Québécois, c'est que cette même liste-là, dans les prochains jours, quand je vais être capable de la transférer intégralement... il n'y aura plus deux listes, il va y avoir une liste pour qu'on puisse être informés.

M. Legault : Bien, écoutez, oui, je suis ça à chaque jour, puis effectivement il y en a 40 aujourd'hui, des CHSLD. Puis on s'en parle à chaque jour. Évidemment, il faut être prudent quand on regarde les RPA puis les RI, là. Il y a 66 RPA puis 11 RI qui sont infectées. Mais, dans les RPA, il y a des personnes autonomes qui sortent de la résidence, donc c'est pas mal plus difficile pour nous autres de s'assurer que le virus ne rentre pas. Tandis que, dans les CHSLD, ce sont des personnes qui ne sont pas autonomes, donc qui ne sortent pas de la résidence. Donc, ça veut dire que, si elles sont infectées, c'est par les employés ou par les visiteurs. Ça, on le suit de très près. Puis à 40, bien, il y en a beaucoup moins qu'au printemps, là.

Le Modérateur : Merci. Oliver Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : Bonjour. Aujourd'hui, les chiffres sont inversés, mais la tendance, comme vous aimez le dire, n'est quand même pas très rose, à Québec, dans la région de Québec. Vous avez parlé, entre autres, il y a quelques semaines… le sentiment d'invincibilité. Mme Manon Massé, ce matin, ramenait l'effet des radios. Vous en avez touché un mot la semaine passée. Est-ce que vous commencez à mettre le doigt sur qu'est-ce qui se passe à Québec puis pourquoi c'est plus grave?

M. Dubé : Je ne sais pas tout à fait quoi vous répondre. Je vais le passer à Dr Arruda, mais j'aimerais vous dire une chose. Je pense que la situation de Québec… Je parlais encore ce matin avec le P.D.G., je pense qu'il y a vraiment un effort à Québec de s'assurer qu'on va renverser la vague. Je vous le dis, là, il y une combinaison de contagion communautaire et quelques événements, dans des RPA ou des CHSLD, qui expliquent la combinaison des deux, là. Ce n'est pas uniquement une mauvaise volonté. Il y a une combinaison de facteurs. Puis je mettrais dans ça Chaudière-Appalaches aussi parce que, quand on regarde la Capitale-Nationale, il faut regarder aussi toute la connectivité qu'il y a entre Lévis puis le reste de Chaudière-Appalaches. Moi, j'ai l'impression qu'il y a tellement d'efforts qui sont faits à Québec de la part de nos gestionnaires que ça va s'améliorer.

Mais, je le redis aux Québécois, là, puis ce n'est pas une question de se sentir invincible, mais le suivi des mesures, là, peut-être qu'à Québec ça a pris un petit peu plus de temps, puis là on en paie les conséquences. Puis vous l'avez vu, j'ai publié une courbe hier, là, qui montre la comparaison des deux vagues entre les principales régions, puis celle qui sort le plus avec de difficultés entre les deux vagues, c'est la grande région de Québec puis Chaudière-Appalaches. Donc, je pense que les gens doivent faire un effort supplémentaire dans les prochains jours à Québec, dans la région de Québec, pour casser la deuxième vague.

M. Arruda (Horacio) : Personnellement, si vous me permettez, c'est vraiment... Le directeur de la santé publique nous dit : C'est vraiment une éclosion qui est diffuse dans la région de Québec, beaucoup de milieux de travail. Je pense que les gens n'ont peut-être pas vécu la première vague comme ils vivent là, actuellement… puis tout le monde s'est relâché un peu, hein?

Je tiens à vous dire qu'on va probablement lancer des opérations de resurveillance des milieux de travail. Il faut peut-être qu'on regarde nous-mêmes, aussi, là, ce qu'on doit diminuer. Tu sais, c'est facile de rentrer en bas du deux mètres. On voit encore beaucoup de gens être en bas de deux mètres plus longtemps que 15 minutes sans masque quand on se promène. Ça fait que c'est véritablement l'effort de tous qui va permettre de le faire.

Puis regardez-vous, demandez à vos amis, vos collègues de vous dire : Ah! tu es en bas du deux mètres, là, parce que je pense qu'il faut qu'on le fasse. Puis c'est sûr qu'on va refaire ce qu'on appelle des visites, même avec contrôle de la CNESST, là, auprès de certains milieux de travail pour s'assurer que ça soit appliqué parce que la solution va être là.

M. Bossé (Olivier) : …sur les écoles. J'ai une véritable question d'une véritable élève de secondaire I, qui me demande : Les masques en classe, là, c'est jusqu'à quand? Est-ce qu'on parle de la semaine prochaine, de Noël ou il faut penser à ça jusqu'au mois juin?

M. Dubé : Bien, écoutez, je vais vous dire, en ce moment, ce n'est pas le temps de relâcher les mesures. Il y en a qui sont plus difficiles que d'autres. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles on avait pris un certain temps avant d'arriver à ça parce qu'on savait que ça serait difficile. Mais je vous dirais, puis là c'est la personne qui est axée sur les résultats, tant qu'on ne verra pas les résultats baisser, là... je pense qu'on a dit qu'on a eu un beau succès de stabiliser la vague. On l'a stabilisée, mais on ne l'a pas baissée encore.

Alors, je pense qu'il n'est pas le temps... puis le premier ministre a été très clair, on va considérer peut-être à baisser certaines mesures, mais quand on aura une meilleure analyse de la situation. Mais, en ce moment, ce n'est pas le temps de faire ça.

Le Modérateur : Hugo Lavallée, Radio-Canada.

M. Lavallée (Hugo) :  Oui. Bonjour, M. le premier ministre. J'aimerais vous entendre sur un autre sujet, ce qui s'est passé à l'Université d'Ottawa, là. Je comprends que c'est en Ontario, mais il y a eu un événement semblable à l'Université Concordia. Il y a près de 600 professeurs de cégep et d'université, ce matin, qui se disent très inquiets pour la liberté académique.

Est-ce que c'est une préoccupation que vous partagez? Comment vous réagissez à ces événements-là? Puis est-ce qu'il y a des mots qui devraient être interdits d'utiliser au Québec?

M. Legault : Non, je ne pense pas qu'il devrait y avoir des mots qui soient interdits. Évidemment, il faut toujours regarder le contexte dans lequel les mots sont utilisés. Puis je pense que, si on regarde ce qui s'est passé à l'Université d'Ottawa, je n'arrive vraiment pas à comprendre la décision du recteur puis de l'université d'enlever la professeure, de blâmer la professeure puis de laisser des groupes d'étudiants avoir des propos violents sur les médias sociaux.

Je pense qu'au contraire les universités doivent être des endroits où on peut faire des débats, où la liberté d'expression est importante. Puis je pense, que ça soit à Concordia ou que ça soit ce qui se passe actuellement à Ottawa, c'est un dérapage important qui est inquiétant, qui est inquiétant. Là, c'est comme si on avait une espèce de police de la censure, là. Donc, il faut vraiment arrêter ça, là. Je peux comprendre qu'on ne veut pas blesser les gens en utilisant certains mots, mais nos universités sont là pour débattre, et là je pense qu'il y a un gros dérapage.

M. Lavallée (Hugo) : Et à quoi vous attribuez ça spécifiquement, ce genre d'événement qu'on vit en ce moment? C'est dans l'air du temps, c'est le climat social. C'est parce qu'on est en Amérique du Nord, qu'il y a une influence américaine? Quelle interprétation vous faites de ça?

M. Legault : Écoutez, je ne ferai pas une analyse sociologique, là, mais, bon, c'est certain qu'il y a comme une exagération du côté de la rectitude. C'est comme si, pour vouloir… parce qu'on veut corriger des problèmes, bien, on en fait trop. Et là on a dépassé les limites, là. Et puis, en plus, d'accuser les francophones, là, moi, j'ai beaucoup de misère avec ça.

Le Modérateur : Patrice Bergeron, LaPresse canadienne.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour à vous, messieurs. En temps normal, M. le premier ministre, vous seriez le premier à dénoncer si d'autres premiers ministres, ou d'autres partis, ou d'autres gouvernements iraient dénoncer des situations qui se passent dans les universités au Québec. Qu'est-ce qui vous amène à aller aussi loin, à prendre position par rapport à une université que vous ne gérez même pas, qui est à Ottawa, par exemple?

M. Legault : Bien, comme on disait, d'abord, c'est un problème qu'on a vécu ici aussi, au Québec, qu'on est susceptibles de vivre ici, au Québec. Je ne me gênerai pas pour en parler éventuellement avec Doug Ford. Évidemment, il y a des propos aussi qui touchent les francophones. Je me sens une certaine responsabilité de défendre les francophones, là. On n'ira pas mêler le racisme puis les francophones. Donc, je pense, j'ai une certaine responsabilité même si ça se passe à Ottawa.

M. Bergeron (Patrice) : Et par ailleurs vous avez parlé tout à l'heure, dans votre allocution, des gens seuls qui ont le droit de recevoir la visite d'une personne. J'ai eu des questions qui viennent de résidences pour personnes âgées autonomes, les RPA, et qui demandent : Mais est-ce que cette personne-là est obligatoirement le proche aidant ou ça peut être une personne qui n'est pas nécessairement un proche aidant, mais qui vient visiter les personnes seules dans les résidences pour personnes âgées?

M. Arruda (Horacio) : Bien, oui, ça peut être quelqu'un… Premièrement, il faut comprendre, là, que, si on a eu des…

Une voix :

M. Arruda (Horacio) : …oui, oui, que, si on a eu des symptômes, si on a eu des situations où on a été en contact avec quelqu'un, on ne va pas visiter quelqu'un d'autre. Mais ça peut être une autre personne que le proche aidant, bien entendu, dans le contexte des RPA.

Le Modérateur : C'est bon? Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.

M. Lacroix (Louis) : …M. le ministre de la Santé, Dr Arruda. M. Legault, est-ce que… On a vu la semaine dernière qu'il y a eu des dérapages qui viennent souvent de groupes subversifs qui sont contre les mesures que vous prenez, qui ne croient pas aux mesures que vous prenez, etc. Il y a même eu la publication de l'adresse du Dr Arruda la semaine dernière. Il y a eu une manifestation devant chez lui. Est-ce qu'il n'y a pas lieu de prendre des mesures, peut-être de moderniser… de demander de moderniser le Code criminel pour faire en sorte qu'il y ait des sanctions qui puissent être prises pour des gens qui vont commettre des gestes comme ceux-là, qui, à toutes fins utiles, sont de l'intimidation et de la menace, là, déguisées en…

M. Legault : Bien, écoutez, d'abord, il existe déjà des possibilités, là, d'agir contre l'intimidation. Puis c'est inacceptable, ce qui est arrivé à la résidence du Dr Arruda. C'est inacceptable, les menaces à l'égard de la vice-première ministre. Et puis, donc, de ce côté-là, il faut être très, très clairs, là, qu'on ne tolère pas ça.

Bon, maintenant, qu'est-ce qui amène ces dérapages-là? Tantôt, j'ai essayé d'expliquer, là, pourquoi on ferme les restaurants, pourquoi on ferme les gyms. Bien, c'est parce qu'on ne veut pas engorger les hôpitaux avec des cas qui deviennent des hospitalisations. Donc, on doit continuer d'expliquer le pourquoi. Mais je comprends très bien, actuellement, là, il y a des personnes qui ne comprennent pas pourquoi, donc il faut expliquer, et expliquer, et réexpliquer.

M. Lacroix (Louis) : Et, Dr Arruda, sur la même thématique, comment vous avez accueilli ça? Est-ce que vous avez demandé des interventions de la police? Est-ce que vous avez porté plainte? Comment vous avez réagi face à cette manifestation-là?

M. Arruda (Horacio) : Dans le contexte de différentes menaces, je vais vous dire que je suis protégé. Et je tiens à souligner le travail extraordinaire des gens de la sécurité publique, qui nous accompagnent dans ces processus-là. Quand il y a des menaces qui sont amenées, les gens font l'analyse.

Je tiens à vous dire que moi, mon enjeu, c'est que je crois beaucoup au droit de manifester. Je pense qu'une société démocratique doit permettre aux gens de s'exprimer. L'enjeu, c'est quand on va dans des zones personnelles. Vous comprenez que j'ai des voisins, aussi, puis j'ai des gens... On ne sait jamais. Les manifestants peuvent bien faire un bon travail et respecter, c'est ce qui s'est passé chez moi, mais il peut toujours y avoir des ajouts de gens qui vont utiliser la manifestation, notamment, pour faire du grabuge. Et ça, je pense que c'est... Comme on est devant une maison privée, à cause des voisins... Même notre propre maison, on n'aime pas ça.

Ça fait que moi, je tiens à vous dire que, oui, pour le droit de manifester, les gens ont le droit d'émettre leur opposition, mais il y a des lieux pour ça, à mon avis, puis il y a une façon de faire aussi qui est respectueuse et non violente.

M. Lacroix (Louis) : Mais, juste une précision, vous dites que vous êtes protégé, vous avez... Vous êtes protégé, actuellement, vous avez demandé une protection?

M. Arruda (Horacio) : On m'a offert dès le départ une protection avec chauffeur et garde du corps, effectivement, compte tenu de l'analyse qui est faite par la sécurité publique en lien avec différentes menaces qui ont déjà eu lieu et qui continuent à avoir lieu.

Le Modérateur : Alain Laforest, TVA Nouvelles.

M. Laforest (Alain) : M. le premier ministre, M. le ministre de la Santé, Dr Arruda. M. le premier ministre, depuis le début de la conférence de presse, vous dites : Il faut maintenir les mesures, il faut garder le cap, mais du même coup vous dites : On est sur le point de lâcher du lest. Est-ce que ce double discours-là, ce n'est pas ça qui fait en sorte que la population, à un moment donné, ne sait plus où se retrouver?

M. Legault : Bien non. Au contraire, moi, je pense qu'il faut donner de l'espoir. Puis je pense que les Québécois doivent comprendre que ces mesures-là, bien, on va les garder en place jusqu'à tant qu'on voie le nombre de cas diminuer, le nombre d'hospitalisations diminuer. Donc, on est tous dans le même bateau. Oui, le gouvernement a une responsabilité, mais les citoyens eux-mêmes ont une responsabilité sur la suite des choses. Plus on va faire d'efforts, plus on va pouvoir enlever des restrictions. Donc, c'est un peu le message que j'essaie de passer.

M. Laforest (Alain) : Vous vous êtes immiscé dans la négociation, aujourd'hui, là, en envoyant le message aux infirmières. Mais, quand vous dites que vous êtes prêt à augmenter les montants, on comprend que ce n'est pas les salaires. Qu'est-ce que vous êtes prêt à donner comme support supplémentaire pour faire en sorte que ça soit moins l'enfer pour les soignants et les soignantes?

M. Legault : Bien là, justement, je ne veux pas entrer trop dans le détail. Mais ce que je peux dire, par contre, ce qu'on essaie de faire, c'est de réduire la surcharge de travail des infirmières.

Actuellement, il y a encore à certains endroits du temps supplémentaire obligatoire. On n'en veut pas. Bon, il y a toute la question des temps-pleins versus les temps-partiels. Il y a la moitié des infirmières qui sont à temps partiel. Qu'est-ce qu'on a besoin de leur offrir pour qu'ils choisissent d'aller à temps plein? Comment on peut organiser le travail sur une période de sept jours, de 10 jours, de 15 jours, de 30 jours? Comment on fait pour réduire la surcharge de travail, donc, que chaque infirmière ait une tâche qui est un peu raisonnable? Mais on ne peut pas aussi dire : On va donner des augmentations de salaire qui sont supérieures à l'inflation. On n'est pas capables de faire les deux. Donc, on essaie actuellement de faire des efforts financiers pour réduire la surcharge de travail des infirmières.

Le Modérateur : François Carabin, Métro.

M. Carabin (François) : Bonjour, messieurs. M. Dubé, j'aimerais avoir une confirmation. On nous indique, au CIUSSS du Centre-Sud, qu'il y a trois CHSLD supplémentaires avec des cas de COVID qui ne sont pas sur la liste que vous avez fournie. Il s'agirait de Réal-Morel, Jean-De La Lande et Émilie-Gamelin. Je ne sais pas si vous pouvez aller aussi dans le détail que ça, mais si c'est possible de confirmer. Et, si c'est confirmé, est-ce qu'il est devenu inévitable qu'il y ait des cas malgré les mesures qui ont été mises en place, très serrées, dans les CHSLD?

M. Dubé : En fait, tout à l'heure, ce que je vous disais, puis je vais le répéter, pour moi, il y a l'inconvénient en ce moment d'avoir deux listes, que j'expliquais, c'est d'avoir une liste opérationnelle où on sait les cas qu'on a dans nos différents CHSLD, qui sont… la liste qui nous sert à s'assurer qu'on gère les éclosions, etc. Et, malheureusement, la liste, puis on l'a constaté, là, depuis une semaine, avec l'augmentation des cas, c'est le temps que ça prend pour mettre cette liste-là publique, à jour, ça, pour moi, c'est inacceptable puis c'est... Dans un désir de transparence pour les Québécois, notre geste, c'est de la rendre publique, mais, en ce moment, elle a besoin d'être mise à jour plus rapidement.

Alors, oui, j'en suis conscient parce qu'on en a débattu, le premier ministre et moi, avec les gens du ministère. On a dit : Comment on va faire pour que ça n'arrive plus? Parce qu'on sait qu'on a la bonne liste pour gérer, mais on n'est pas capables de rapidement bien communiquer à tout le monde pour fins de transparence.

Alors, les cas que vous me dites, là, je ne les ai pas tous devant moi, mais je suis pas mal certain... Puis, surtout lorsqu'on parle… entre autres, j'ai des enjeux en Montérégie. Alors, pour moi, c'est exactement ce qu'on est en train de faire. Puis j'ai demandé à M. Desharnais : Est-ce que c'est une question de jours, d'être capable de passer de la liste qu'on a, pour gestion, à la mettre publique? La réponse, c'est oui. Et je me suis engagé et je m'engage encore aujourd'hui à ce que cette liste-là devienne la liste qu'on va publier.

M. Carabin (François) : Et, en suivi, y a-t-il des régions que vous avez encerclées, au Québec, qui ont peut-être plus de difficultés à s'en sortir quant à leur gestion des CHSLD? On voit que la Montérégie, notamment, a beaucoup d'éclosions importantes.

M. Dubé : Bien, écoutez, merci pour la question. Je pense que dans la Montérégie, entre autres, on a deux enjeux : on a eu un enjeu de communautaire, puis ça, on l'a vu, mais aussi un enjeu de quelques CHSLD où, quand l'éclosion s'est produite dans le CHSLD, ça a fait une traînée de poudre. Je pense qu'on a une combinaison, notamment, puis le Dr Arruda peut le confirmer, en Montérégie, où j'ai les deux, et c'est pour ça que ça a monté très, très vite. Parce qu'on avait… rappelez-vous, quand on a ajouté la partie est de la Montérégie, hein? O.K., on a dit : Il y a beaucoup de communautaire, alors on a agrandi ce qui était avant juste la CMM, mais aussi dans les CHSLD. Alors, le point que je vous disais tout à l'heure, sur le traçage, on va aller aider l'équipe de la Montérégie avec l'équipe de traçage commune. Alors, on va faire tous les efforts pour reprendre le contrôle sur la Montérégie, notamment dans les CHSLD.

M. Carabin (François) : Merci.

M. Arruda (Horacio) : ...avec autant de cas qui circulent au Québec, actuellement, dans la communauté. Les CHSLD, bien entendu, la clientèle ne sort pas, mais c'est quand même un milieu qui est relativement ouvert vers la population. Donc, c'est presque impensable qu'il n'y aura jamais de cas dans les CHSLD, dans les RPA, etc. Ce qui est important, par contre, c'est que, dès qu'elle rentre, on puisse la contrôler rapidement. C'est ça qui est l'enjeu actuellement, là. Et je pense qu'on est mieux instrumentés, mais il peut y avoir encore des endroits où, pour une raison x, y, z…

Mais je tiens à vous dire que l'équipe, notamment, de M. Desharnais, là, fait des analyses et qu'on envoie des équipes d'audit pour s'assurer, là, que toutes les mesures sont renforcies de façon intense. Mais, si vous me dites : Est-ce qu'on peut viser zéro cas dans un CHSLD avec une circulation à 1 000 cas par jour détectés par nos centres de dépistage?, moi, ma réponse, je pense que c'est presque impossible. Mais on fait tout pour essayer que ça ne flambe pas. C'est ça qui est important.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Je vais m'octroyer le droit de parole. Alors, Marco Bélair-Cirion, du Devoir. Dr Arruda, vous dites qu'il ne faut pas qu'il y ait de flambée. Vous avec mentionné tantôt qu'il doit y avoir peut-être une resurveillance des lieux de travail. Y avez-vous constaté des éclosions de cas de COVID?

M. Arruda (Horacio) : Bien, on remarque, oui, effectivement, il y a des cas. 46 % actuellement des éclosions qu'on observe au Québec sont dans des milieux de travail. C'est-à-dire que ce n'est pas des centres hospitaliers, ce n'est pas des CHSLD, ce n'est pas des écoles, ce n'est pas des garderies. Donc, ça veut dire qu'il est possible… O.K., bon, il peut y avoir des cas qui arrivent de la communauté puis qui vont en milieu de travail, mais il y a des transmissions à l'intérieur du milieu de travail. Donc, c'est possible que certaines mesures ont été relâchées, hein, de distanciation, d'hygiène, etc.

Donc, il faut renforcir ça. Les gens étaient très primés, entre guillemets, si vous me permettez, ou immunisés pendant la période intensive du printemps. Les gens ont peut-être, comme nous tous, relâché un peu. Et c'est très important à mon avis parce que cette somme de petites éclosions là entretient une transmission qui va à la maison, qui va dans la famille, qui pourrait éventuellement même rentrer dans un hôpital parce que le conjoint travaille dans une entreprise, puis etc.

Donc, je pense que c'est très important que les mesures soient là parce que vous savez, on va faire de la recherche du contact. On a augmenté, on a doublé nos personnes, mais le mieux, c'est d'éviter des cas. Donc, si on les évite, on n'aura pas besoin de les retracer puis de faire la chaîne, d'où l'importance, à mon avis, que les gens comprennent. C'est très, très important, c'est très sérieux. On est en contrôle de la situation, mais on ne l'a pas abaissée, et moi, je pense que c'est là que tout le monde doit faire ses efforts, en milieu de travail, en milieu personnel, réduction des contacts, bien entendu, distanciation, lavage de mains et puis le port du masque, du couvre-visage, c'est vraiment essentiel, et ça l'est, très, très, très important actuellement.

La saison de la grippe s'en vient. Je vais vous le dire, ce n'est pas le temps de commencer à surcharger nos hôpitaux.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Merci. M. le premier ministre, concernant le débat qui ébranle l'Université d'Ottawa et maintenant l'Assemblée nationale, le chef du Parti québécois vous presse de forcer les universités québécoises de se doter de trois politiques, une politique qui protège la liberté d'expression et la liberté de débattre dans les campus, une politique assurant la libre circulation des oeuvres, en fait, qu'elle soit garantie, cette libre circulation-là, peu importe le sentiment subjectif qu'elles peuvent susciter chez un étudiant, ainsi qu'une politique de prévention de l'intimidation et des représailles. Allez-vous y donner suite, à sa demande?

M. Legault : Bien, écoutez, la ministre de l'Enseignement supérieur, Danielle McCann, est en train d'examiner le dossier. Effectivement, même si ça s'est passé à Ottawa, il y a un risque que ça se produise dans nos universités aussi au Québec. Donc, qu'est-ce qu'on doit faire pour s'assurer qu'on protège la liberté d'expression de façon générale? Danielle McCann est en train de regarder s'il y a des mesures précises à mettre en place.

Le Modérateur : Merci. On passe maintenant en anglais avec Raquel Fletcher de Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon. Mr. Legault, I know you mentioned a little bit, in your opening remarks about, you know, people who are living alone, they have the right to have a visitor. A new online poll by Léger found that 25% of Canadians say that their mental health is worst now during the second wave than during the first coronavirus wave. And so I'm wondering how big of a concern mental health is for your Government and if you could elaborate on what kind of measures you are taking to address that?

M. Legault : OK. First, mental health is an importantpreoccupation,right now, for our Government. First, we've increased the number of people insuring the line 8-1-1. So I want to tell all Quebeckers having anxiety problems or any mental health problem to don't hesitate to call 8-1-1. They will be answered in a few minutes.

Second, we've had 300 employees giving services, and Lionel Carmant will add another 300 soon. So, of course, we have a challenge to recruit these people, but I understand and I'm aware that right now we have a very important increase in the number of mental health problems.

Mme Fletcher (Raquel) : My second question concerns a daycare in NDG, in Montréal. And there is seven adults that have tested positive, and two children have tested positive, and there are another three adults in isolation. Yet, the daycare is still open. And so I'm wondering... if Public Health is saying, you know: There is an outbreak here, everyone should be tested... But why is the day care is still open? Why the daycares aren't closing in the case of outbreaks?

M. Legault : Maybe I'll start by saying that the rule is very clear, when there are more than... when there are one or a few cases in a daycare place, parents have to be advised. Right? Reason why we don't have a list is because we're talking about very small organizations, so it's not easy to ask them to make reports every day about their situation. But I would need to look specifically at this day care to see… because, if there are six or seven people that are infected, I'm surprised that it's not closed.

M. Arruda (Horacio) : It's difficult to comment without having the right situation, but it depends where the cases have been infected. Does the seven adults get infected in transmission in the day care or they did it by other… So, depending on the story… You know, in day cares, that's an essential service, youth are at low risk of the disease. And sometimes, depending on which group the cases were and everything, they can the thing open.

It's almost… discussed with Public Health. Each situation could be different. Is it a big place? Is it some groups are isolated from others? And how that is… And most of the cases that we have in day cares have been not big outbreaks. It's also sometimes adults that get infected, and not a very big transmission to the kids. So I cannot comment on that, but it's possible to stay open if… depending on the story of the specific case.

Le Modérateur : Merci. Philip Authier, The Gazette.

M. Authier (Philip) : Good day. Just a small technical question for Mr. Dubé. Are you able to explain to us why there is such a discrepancy between the number of cases in the Capitale-Nationale? Yesterday, there was 272 new cases, today, we're at 92. Can you explain that?

M. Dubé : I asked the same question, as you can imagine, because I thought it was such good news that I wanted to make sure it's real good news. So I asked the same question. I think we should look at the mobile average, more than one day, because I think what Québec City has done, they have been able to clear their backlog over the last two weeks, which is good, because we had, as you know, in certain areas, Montérégie and Québec City, backlog. So I think we've paid the price, in Québec City, in the last few days, of clearing the backlog. And this is one of the reasons. I'm saying it's not the only reason, but one of the reasons that we saw a progression in Québec, because we cleared that backlog.

But, honestly, because we talked to the P.D.G. this morning, I think you'll see probably an increase tomorrow. I think we'll be still on the average of seven days, but let's… I wouldn't be surprised, tomorrow, we have an increase in Québec. This number is a little bit low to me.

M. Authier (Philip) : And you have indicated that there are now 40 CHSLDs with infections and there are 500 people infected. I thought the change in the management that you announced and put in place was supposed to correct that. How is the virus... We know, in the first wave, how the virus got in, it was from many of the workers. How is the virus getting into CHSLDs now?

M. Dubé : The Prime Minister is asking me that question every day. I think, so far, and I'll let the Prime Minister comment on our work, but I think up to about a week ago, two weeks ago, we were in the same range of number of CHSLD, 30, 35, and the number of cases in total was still below 200. So, I think that was good, because you could see we had one, two cases or even five cases, so we were able to contain the outbreaks within the CHSLD, which is a result of what we did in PCI, in protection and control of infections.

The bad news is that, in the last 10 days, we had the outbreaks coming in CHSLD and they come so fast that we had 40, 50 and 60 cases. We didn't see that in the first part of the second wave... So, now, what we've asked Daniel Desharnais, he's going back into those CHSLD and answering the question that my Prime Minister asks me : What happened there? Because we need to know very quickly if all the PCI measures have been followed. If it's an uncontrollable thing that has been done because, I don't know, somebody from the outside walks... or we have a lot of people with Alzheimer that walk at night, we don't control them, if they... You know, there are so many reasons. So, what we're looking right now is looking at those four of five CHSLD where we had those big outbreaks and making sure that the PCI had been followed. And this is the difference in the last week or so.

But I would say, so far, when we say 40 with 500, it's way better than the first wave, but, to me, that's not sufficient. We need to go back and make sure that the PCI has been followed, and I will need to answer to my Prime Minister in the next few days on that.

Le Modérateur : Stéphane Giroux, CTV.

M. Giroux (Stéphane) : Oui. This question is going for Mr. Arruda, Mr. Dubé. Yesterday, you announced that the Joliette region was now in the red, deep red. Do you know what happened specifically over there for this region to turn to red?

M. Arruda (Horacio) : That's, in fact, discussing with the «directeur» of Public Health, Dr. Lessard, the same issue going here in Québec. It's, I would say, transmission. First of all, at one time, there was a big outbreak that they could control. But now it seems to have local transmission, making that they are more at risk of having more and more outbreaks in different fields. So, because of this, they think that it would be important to go to the red color to make… to add, with those populational approaches that we have… to lower the contacts in their communities. So it's happening in Joliette MRC and MRC de Beaupré.

M. Giroux (Stéphane) : I also understand that the COVID Immunity Task Force, in Montréal, which is made up of researchers from the Université de Montréal, are starting to study the impact of COVID on children from, I believe, two to 17. Do you need more data to really understand how children, teenagers are living with COVID physically and mentally? Do you think you could use more data?

M. Arruda (Horacio) : We always need a lot of data to better understand specifically what are the aspects, what is… You know, we have some hypothesis coming from different studies elsewhere in the world, but it's always interesting to see what is going on in Québec to be able to better manage the next steps and see the impacts of this. Even our decisions… We are writing the story actually. What are the impacts? We do protect the kids from the disease, but, at the same… we do create more problems with long-term… with mental health, with ability to study, and everything like that. So it's very important to see the impacts of our thing in Québec because it's also different. You know, Quebeckers are not Swedish people, they are not French people, they are people from Québec, as the… and Canadian. So I think it's important to understand the way we manage the story.

M. Giroux (Stéphane) : And, Mr. Premier, on a quick reaction in English to what happened at the University of Ottawa, do you think, somewhere in there, there's a big cultural misunderstanding between French Canada and English Canada?

M. Legault : First, it's unacceptable, what happened because, in places like universities, you have to be able to have a debate about everything. Of course, also, when you look at what happened exactly, the professor didn't insult anybody. She just wanted to raise an important subject. So it's unacceptable to see that Ottawa University didn't defend the professor and let also some people being quite aggressive on social medias.

Le Modérateur : Cathy Senay, CBC.

Mme Senay (Cathy) : Good afternoon to all of you. We discussed a lot about the number of cases in CHSLDs. You're trying to understand what's wrong with the situation during the second wave. We received different e-mails from people that are quite concerned because they explain us that some CHSLDs are being used to house hot zones for cases from the wider community. It's happening, for example, in the CHSLD of Châteauguay. So, why are some CHSLDs being used to house hot zones for cases from the wider community? How can you explain this?

M. Dubé : Well, I'll take that because this is one of the reasons that I'm checking with Daniel Desharnais, that I was talking about: Is there a measure of PCI that has not been followed? And that's exactly what I'm saying, because so far, up to now, we didn't have that issue. And this is what I'm looking at, right now, to understand if there are some cases that we got in CHSLD that… where the rules, what we've put in place, in terms of PCI, has not been followed. But, I will know that in the next few hours because I'm looking into that right now.

Mme Senay (Cathy) : OK. We talked about mental health. Mental health problems come also about the fact that we don't know exactly how long the measures will be put in place. You give the challenge until October 28th; we are seven days away. So, what can you say to Quebeckers? What restrictions can people expect to be lifted, a week from now, and how are you going to take your decisions? But, basically… Quebeckers can expect some restrictions to be lifted? Can you give them a heads-up what will change seven days from now?

M. Dubé : We'll try to give you an answer on that, but I think we're looking into that. I mean, I cannot give you more than that today. I mean, this is an issue and I don't know what to tell you today, to be honest with you. I don't.

Le Modérateur : Merci, c'est ce qui met fin au point de presse.

(Fin à 14 h 03)

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