(Neuf heures dix-huit minutes)
La Modératrice
: Donc,
bonjour, tout le monde. Le ministre de l'Éducation, M. Jean-François
Roberge, est là pour répondre à vos questions, mais il fera une brève
allocution d'abord. M. Roberge.
M. Roberge : Merci.
Bonjour. Quelques jours après la Journée mondiale des enseignants et en pleine
semaine nationale de l'école publique, il faut dire qu'on vit quand même des
moments qui sont assez difficiles avec le nombre de cas qui augmente dans nos
écoles. Il faut le reconnaître. Il faut reconnaître cependant que le
gouvernement a posé des gestes importants, courageux suite aux recommandations
de la Santé publique pour protéger la santé et la sécurité de nos élèves. C'est
une priorité, protéger la santé et la sécurité de tout le personnel dans le
réseau scolaire, évidemment, c'est extrêmement important, et garder nos écoles
ouvertes. C'est la meilleure façon de permettre à nos élèves de poursuivre
leurs apprentissages, d'avoir une meilleure santé mentale, de garder contact
avec leurs amis, d'avoir accès aux professionnels. Donc, c'est dans cette
perspective-là qu'on a pris des décisions difficiles lundi, décisions qui
s'appliquent à compter d'aujourd'hui.
M. Laforest (Alain) : La
police va-t-elle intervenir dans les écoles? Entre autres, la commission
scolaire de Shawinigan demande aux policiers d'aller intervenir pour dissoudre
les attroupements. C'est quoi, le message, comme ministre de l'Éducation, que
vous envoyez aujourd'hui?
M. Roberge : Bien, j'ai
eu des conversations avec la vice-première ministre à ce sujet-là. Moi, je
pense, c'est une bonne idée d'avoir de l'aide des corps policiers pour venir
faire de la sensibilisation, des interventions d'information, de
sensibilisation aux alentours des écoles, pas nécessairement sur le terrain des
écoles, mais les policiers sont bienvenus sur le terrain des écoles aussi. Moi,
je pense qu'on doit tous travailler ensemble, les parents, les personnels des
écoles, les corps policiers pour sensibiliser nos jeunes.
M. Laforest (Alain) :
Mais est-ce qu'il y a une intervention concertée actuellement? Est-ce que vous
avez demandé à la ministre de déployer des policiers aux abords des écoles? Parce
que ça commence aujourd'hui, là.
M. Roberge : C'est déjà
fait, cette demande-là est déjà faite. J'ai eu des conversations privées avec
la vice-première ministre qui m'a confirmé que le mot d'ordre est parti dans
tous les corps policiers du Québec, les régies régionales, les corps
municipaux, la Sûreté du Québec pour être plus présents que jamais autour des
écoles secondaires.
Mme Prince (Véronique) :
M. Roberge, est-ce que vous avez parlé à l'Association des pédiatres qui
disent que c'est une génération sacrifiée? Est-ce que vous avez eu des échanges
avec eux dans les dernières heures?
M. Roberge : J'ai eu plusieurs
échanges avec l'Association des pédiatres au fil des semaines. Encore la
semaine dernière, j'ai eu une rencontre. Cette semaine, j'ai parlé avec
Dre Roy, de l'Association des pédiatres. On partage cette préoccupation
pour la santé mentale des jeunes. On trouve extrêmement important, autant les
pédiatres que nous, de garder le plus de normalité possible dans la vie des
jeunes.
Je pense que la meilleure façon, c'est de
prendre toutes les actions possibles pour garder nos écoles ouvertes. Si on
était négligents, si on se privait de poser des gestes pour protéger la santé
des élèves, qui sait si, à un moment donné, il ne faudrait pas fermer nos
écoles? On ne veut pas se rendre là, donc on fait tout pour ne pas arriver là.
Et, là-dessus, on s'entend parfaitement.
Mme Prince (Véronique) : ...est-ce
qu'il devrait plutôt... Parce que je comprends que, dans la majorité des
écoles, pour ce qui est de l'enseignement à distance, on envoie des documents
puis des listes de choses à faire, puis des directives à faire pendant la
journée. Est-ce qu'il ne devrait pas y avoir un système où le cours est donné
en direct pour les IVe et Ve secondaires? On dirait que ce n'est pas
généralisé, en tout cas.
M. Roberge : Bien, c'est le
jour 1, aujourd'hui, donc on ne peut pas faire le bilan, là, des cours qui
vont être donnés aujourd'hui. Et, dans les classes de secondaires IV et V,
les élèves vont garder le même horaire. Donc, qu'ils soient en classe ou qu'ils
soient à la maison, s'ils avaient un cours prévu de mathématiques de
8 h 30 à 9 h 30 ce matin, bien, ils vont avoir un cours de
mathématiques de 8 h 30 à 9 h 30 ce matin, ils vont avoir
un contact avec l'enseignant. S'ils sont en classe, bien, c'est assez
évident...
Mme Prince (Véronique) : …ça
peut être par virtuel, avec Zoom, avec Teams, avec tous ces...
M. Roberge : Tout à fait, c'est
exactement ce qui va se passer. Les élèves vont avoir accès à un cours en
direct avec l'enseignant. Parfois, l'enseignant peut dire : Bien, on se
débranche pour 20 minutes, faites vos travaux, on revient dans
20 minutes, exactement comme ce qui se fait en classe. Un cours en classe,
ce n'est pas toujours une conférence d'une heure. Mais chaque moment qui est
prévu pour que l'élève soit en classe, s'il est à la maison, bien, il a sa
classe virtuelle, il a son contact direct avec son enseignant en
visioconférence, et on est capables de prêter tous les outils nécessaires pour
que ça fonctionne.
Mme Lévesque (Fanny) :
M. Roberge, ce qui est soulevé, par exemple, c'est qu'on comprend que la
règle, c'est, quand la classe bascule, là, la classe est fermée, là, on bascule
en mode enseignement à distance avec le prof en virtuel, tout ça. Sauf que,
quand les enfants sont en isolement et attendent un résultat de test, là,
l'enseignant envoie les travaux le soir ou les devoirs, fait le suivi avec lui.
Et c'est là qu'on se rend compte que c'est très variable, quel type
d'enseignement ou quel suivi ils ont. Est-ce qu'avec la hausse des cas dans les
écoles vous pensez peut-être revoir cette mesure-là, et donc, quand les enfants
sont en isolement, même si la classe entière n'est pas fermée, il faudrait
avoir un meilleur enseignement à distance, et donc ajouter des ressources pour
qu'il y ait un prof qui accompagne les enfants qui sont aussi en isolement et
en attente d'un test?
M. Roberge : Oui. Mais là vous
me parlez d'un cas qui est particulier, puis je vous remercie de faire la
distinction. Je vais y aller très, très rapidement. Vous savez qu'en étant en
classe ça va bien. Quand la classe est fermée, supposons, pour 14 jours,
on bascule tous vers l'enseignement à distance. Si on a une condition médicale,
on est en classe virtuelle, on a un suivi continu.
Là, vous me parlez du cas un peu plus
difficile à régler où la classe est ouverte, mais un élève est sorti de la
classe de manière préventive pour trois, quatre, même 10 jours. Il doit
garder le contact avec l'enseignant, avec sa classe, doit suivre les mêmes
apprentissages. Supposons, aujourd'hui ou cette semaine, on travaille les
participes passés des verbes avoir, être et finir, donc l'élève sait ce qu'il
doit faire. Il n'a pas un cours en direct parce que l'enseignant est avec sa
classe.
Est-ce qu'on peut faire un peu mieux? Probablement
qu'on peut faire un petit peu mieux encore, hein? Ça fait, quoi, cinq semaines
qu'on s'adapte à cette nouvelle réalité là. Les enseignants aussi, je pense,
deviennent meilleurs pour faire ce genre de chose là au fil des semaines. On a
des outils qui sont là, on a l'ecoleouverte.ca qui continue de fonctionner, où
l'élève peut aller regarder des capsules, avoir un cours virtuel. On a Allô
prof qui fonctionne aussi, donc l'élève peut contacter un enseignant à tout
moment du jour pour avoir de l'aide, supposons, sur la matière.
Mais je vous le dis, on est encore à la
recherche d'une meilleure façon d'aider puis d'accompagner ces enfants-là. On
ne renoncera jamais à améliorer nos services aux élèves.
Des voix
: ...
M. Bergeron (Patrice) : M.
Roberge, vous, est-ce que vous... M. Roberge, est-ce que vous voyez...
Des voix
: ....
M. Roberge : ...vous allez
tous les poser.
M. Larin (Vincent) : M.
Roberge, est-ce que qu'il n'y aurait pas moyen pour les enseignants d'obtenir
plus rapidement leurs résultats de test... que de faire appel au privé, comme
on l'a appris ce matin? Il y a certaines commissions scolaires qui font ça.
M. Roberge : Oui, bien, ça, c'est
une exception, je vous dirais. Je ne pense pas que ce soit nécessaire de
prendre cette voie-là. Ce qu'on nous dit, c'est que, de manière générale, à la
grandeur du Québec, là, les résultats, grosso modo, on les a en 48 heures.
Il y a toujours des exceptions. Il y a des exceptions, il y a des problèmes,
puis mon collègue le ministre de la Santé travaille à régler ces problèmes,
mais, de manière générale, dans le réseau public, on a le résultat en
48 heures. Je pense que c'est tout à fait acceptable.
M. Larin (Vincent) : ...M.
Roberge, c'est le seul cas dont vous avez entendu parler? Vous dites que c'est
une exception, M. Roberge, qu'on ait fait appel au privé dans ce cas-ci.
M. Roberge : Bien, écoutez, il
y a 72 centres de services scolaires, je pense qu'il y en a quelques-uns
qui ont pris cette voie-là, mais ça reste exceptionnel par rapport à ce qui se
passe à la grandeur du Québec.
M. Bergeron (Patrice) : …les
avis... Est-ce que vous voyez les avis...
La Modératrice
: ...la
période de questions en anglais...
M. Bergeron (Patrice) : Bien,
non, non, là, il reste une couple de questions en français, là. Est-ce que vous
les voyez, vous, les avis de la Santé publique qui concernent, par exemple, les
écoles, ceux que vous propose Horacio Arruda?
M. Roberge : On a des discussions
avec les gens de la Santé publique, régulièrement. De mon côté, c'est plus
souvent avec M. Massé, mais aussi parfois avec M. Arruda, bien sûr.
Et il y a toutes sortes d'échanges, ils nous parlent des revues
internationales, des études longitudinales. Puis, à chaque semaine, les gens de
la Santé publique reçoivent de nouvelles informations, de nouvelles études, ont
davantage de conversations avec leurs homologues, les autres directions de la
santé publique des provinces, et puis ils nous font part des résultats des
recherches.
Des voix
: …
La Modératrice
: Questions
en anglais, s'il vous plaît. Il reste deux minutes. S'il vous plaît, questions
en anglais.
Journaliste
: M.
Legault a dit qu'il n'y a pas de scénario pour fermer les écoles...
La Modératrice
: Il
nous reste deux minutes. Questions en anglais, svp. Questions en anglais.
Mme Prince (Véronique) :
Pourquoi il reste deux minutes? Ça fait à peine 12 minutes. C'est le
plus court point de presse qu'on a eu jusqu'à maintenant ce matin. Pourquoi
12 minutes pour faire anglais et français?
La Modératrice
: ...ce
qui était convenu, là, ce matin.
Journaliste
: ...la
fermeture des écoles, c'est important. Excusez-moi, là...
La Modératrice
: Non,
mais, là, pour l'instant, c'est ce qu'on a convenu, donc on va s'en tenir à ce
temps-là.
Journaliste
: ...ministre,
là, actuellement, ça fait qu'on manque de temps...
La Modératrice
: Période
de questions en anglais, s'il vous plaît.
Journaliste
: ...on
n'est pas capables d'interagir avec le ministre…
Des voix
: ...
Journaliste
: ...je
pense qu'il n'y a aucune urgence, il n'y a pas de période de questions...
M. Carabin (François) : Hier,
M. Legault a exclu de fermer les écoles…
M. Roberge : Excusez-moi.
Juste une personne à la fois, s'il vous plaît.
Journaliste
: ...on
peut poser des questions en français?
La Modératrice
: Une question
à la fois, s'il vous plaît. Période de questions en anglais. Merci.
M. Carabin (François) : Ce ne
sera pas long, ce ne sera pas long. Hier, M. Legault a exclu de fermer les
écoles. Il n'y a pas de scénario pour fermer les écoles. Vous, vous dites que
vous voulez l'éviter à tout prix. Il y a une petite nuance. Est-ce qu'il y a un
nombre d'écoles avec des éclosions qui va faire en sorte qu'on ferme toutes les
écoles?
M. Roberge : Je veux être
très, très clair, là. Il n'y a aucun scénario de fermeture des écoles. Il n'y a
aucun scénario de fermeture des écoles complète, définitive. C'est arrivé qu'on
ferme des classes, toujours pour une durée déterminée; on sait qu'on la
réouvre. C'est arrivé que la Santé publique nous demande de fermer des écoles,
mais toujours pour une durée déterminée, avec la date de réouverture. Un
scénario de confinement des écoles ne fait pas partie des scénarios, n'est pas
sur l'écran radar en ce moment, et on fait tout pour que ça n'arrive pas.
Mme Senay
(Cathy) : Mr. Roberge, I would like to hear
you about what are your expectations from police officers surrounding schools,
with the new measures?
M. Roberge : Well, it's important that everybody plays his role. We count on teachers, we count on
support staff, we count on police officers to talk to our teenagers, to explain
them how it's important to protect themselves and to
protect their loved ones. And I think that it's really important that everyone
in the society, parents too, plays his role and takes some time to talk to our
kids, to talk to our teenagers and to inform them that it's really important to
follow the rules and to stay safe.
Mme Senay (Cathy) : We understood that a police officer… This is the role of a police
officer to raise awareness to teenagers about the sanitary rules? Do you have… the
role of police officers?
M. Roberge :
It's one of their roles. Police officers have a lot of roles in the society,
and it's one of their roles.
Mme Senay (Cathy) : …to wear masks in classrooms and, you know, you want police
officers to be, like, to be around schools, to be present?
M. Roberge :
Yes, we want police officers to be around high schools, to be present and to
participate in this important operation to keep
everybody safe in Québec. So,
grandparents, parents, teachers, support staff, parents, of course, everybody
could take the time to speak to our kids, to speak to our teenagers and to
inform them that it's really important to follow the rules to stay safe.
M. Authier (Philip)
: I walked by St. Patrick's High School right next door, here, and
for the first time I saw all the students wearing masks in the schoolyard,
which was not the case last week. How is it going, in terms of application of the masks in high schools?
And, in general, are the rules being respected, on your finding so far?
M. Roberge : Well, I'm pleased that... I'm really pleased that kids are
following the rule in that school, but it's the first day. So, I can't say :
Well, it's going all right, or : We have some problem. Let's have the
first day, the second day, and maybe in a week we will be able to say if we
have to make some adjustment. But, now on, it's really important to apply the
rule and follow the rules.
M. Authier (Philip) :
Second question. The school board elections have
been postponed in the English system. Does that mean everybody... everything
has to start over or will candidates who were acclaimed, will they... will that
be respected? How will you proceed with this?
M. Roberge :OK, they don't have
to start over, OK? So, people
who were elected by acclaim — I don't know...
M. Authier (Philip) :
By acclamation.
M. Roberge : ... — by
acclamation, they are elected, congratulations to them — and
people who stand up to say they are candidates, they're still candidates. It's
just that we postponed the time of the election, the time when the citizens
will have to make their cross.
M. Authier (Philip) :
And I assume you have no idea when this election
will likely take place.
M. Roberge :
We will wait for the advice of the Public Health.
La Modératrice
: Merci, c'est tout le temps que nous avions. Merci beaucoup.
Une voix
: ...
La Modératrice
: Une toute dernière.
Mme Fletcher (Raquel) : ...the doctors who are saying that the measures in schools are too
strict? There are lots of doctors coming out saying… What do you think about...
M. Roberge : Well, we follow the recommendations of our Public health specialists,
of course, and it's really important to understand that we can't afford not to
follow the rules. By following the rules, we will keep our schools safe and we
will keep our schools open. And, if our schools are open, then we can take care
of our kids, kids will have access to all the support staff, psychologists,
teachers. And this is how we could... we will take care of our kids. Thank you
very much.
Merci, tout le monde. Bonne journée.
(Fin à 9 h 33)