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Point de presse de M. Pascal Bérubé, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Harold LeBel, porte-parole du troisième groupe d’opposition pour les aînés et les proches aidants

Version finale

Thursday, October 8, 2020, 8 h 20

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-quatre minutes)

Le Modérateur : Bonjour. Bienvenue à ce point... Mon Dieu! Bienvenue à ce point de presse de l'aile parlementaire du Parti québécois. S'adressera d'abord à vous Pascal Bérubé, chef parlementaire, ensuite, Harold LeBel, porte-parole pour les aînés. M. Bérubé.

M. Bérubé : Merci, Mathieu. Et je me permettrai de saluer le travail fantastique que Mathieu a fait pour notre formation politique et les relations qu'il a établies auprès de vous. Alors, je voulais le saluer devant témoins. C'est sa dernière fois, lui aussi, à ce micro. Alors, Mathieu, tu as bien fait le travail, je pense, en bonne collaboration avec la tribune parlementaire.

Aujourd'hui, au programme : motion, consternation, mobilisation et vos questions. Commençons par la motion. Aujourd'hui, on va valider de quoi est fait le nationalisme de la CAQ, le nationalisme homéopathique de la CAQ. Bel emballage, mais ça ne donne pas grand-chose. Deux projets. Dans le projet de loi n° 66, le gouvernement du Québec décide de choisir le collège Dawson. Sur 50 collèges publics au Québec, à qui on accorde une largesse pour aller chercher encore plus d'étudiants francophones et allophones? Le collège Dawson. Comme les libéraux. C'était dans le projet de loi n° 61, c'est dans le projet de loi n° 66. Je suis convaincu que le ministre responsable de la Langue française est contre ça de façon très claire, mais ils l'ont quand même fait. Alors, il y a quelqu'un qui a gagné une bataille puis il y a quelqu'un qui a perdu une bataille. Alors, on va s'opposer à ce que ça se retrouve dans le projet de loi. On demande de renoncer au projet.

Ensuite, Royal Vic. Alors, ça, c'est le comble. Royal Vic, bâtiment emblématique montréalais cédé à McGill, en plus, avec de l'argent puis une partie de la montagne. C'est franchement scandaleux et c'est un autre exemple du déséquilibre qui s'installe à Montréal, où des institutions sont encouragées, des institutions anglophones déjà surfinancées par rapport aux institutions francophones, puis, en plus, on va faire un pôle universitaire là, ce qu'on ne fait pas avec l'UQAM.

Alors, on va demander, dans notre motion, de retirer les projets d'agrandissement du collège Dawson et l'Université McGill. Et je suis d'avis que ces deux projets-là viennent, à eux seuls, disons, annihiler les efforts que le ministre Jolin-Barrette, les efforts sincères qu'il veut faire pour démontrer que le français est important à Montréal. Alors, c'est bousillé par son propre parti. C'est la première expression qui me vient en tête. Alors, il y aura une motion aujourd'hui, et j'ai bien hâte de voir les nationalistes de la CAQ se positionner là-dessus, bien hâte. Et ça tend de démontrer, comme je vous le disais, à nouveau que la CAQ pratique un nationalisme homéopathique.

Deuxième élément, consternation. Depuis le mois de mai, j'ai posé plusieurs questions au nom du public québécois, au nom de la transparence, au nom de mesures essentielles pour créer de l'adhésion. Et j'ai demandé des avis publics depuis mai dernier, des avis publics de la Santé publique. Résultat des courses, avec ce que le premier ministre a répondu à l'un d'entre vous hier : Les avis de la Santé publique ne seront pas connus du public. Je répète : Les avis de la Santé publique ne seront pas connus du public. C'est consternant.

Qu'est-ce qu'on a à cacher? Pourquoi on ne rend pas publics les avis qui guident des décisions qui ont un impact sur notre santé, notre économie et notre liberté? Et le gouvernement du Québec ne souhaite pas de commission d'enquête indépendante — on en parlera dans quelques instants — ne souhaite pas rendre publics les avis, ne semble pas vouloir rendre publics les scénarios de déconfinement de McKinsey, garde son information pour lui ainsi que son directeur de la Santé publique dans ses bureaux.

Je veux dire, quand on est derniers, au Québec, à l'échelle canadienne, il n'y a pas de quoi se réjouir. Puis quand on est rendu à choisir par du «cherry picking» avec un concept de cartes de hockey avec qui on peut se comparer, ça ne marche pas. J'ai écouté le premier ministre hier, et, en tout respect, la semaine de relâche, ça ne tient pas. Les comparaisons avec les États-Unis, ça ne tient pas, compte tenu de la santé, le fait de... le concept de grandes villes avec des voyages, je veux dire, Toronto a des vols pour partout dans le monde, Vancouver a des vols partout en Asie. Edmonton et Calgary sont maintenant des villes de 1 million d'habitants avec la banlieue, la même chose s'applique aussi. Alors, on dirait que le premier ministre est rendu dans ses derniers retranchements d'explications pour les piètres chiffres du Québec. Et, s'il y a quelque chose qui risque de lâcher, de flancher, je pense, c'est les lignes de communication de la CAQ. Je pense que, là, on est en rupture, et là il n'y a plus rien.

Alors, moi, ce que je préconise : donner accès aux informations. Ça va créer de l'adhésion, puis on sera partenaires de ça, et on va vous aider.

Dernier point : mobilisation. Mon collègue de Rimouski va vous parler d'une initiative qu'on lance aujourd'hui même et qui s'adresse aux Québécois, à qui on va demander de nous aider dans une grande mobilisation qui va nous permettre d'apprendre la vérité sur ce qui s'est passé à bien des égards.

M. LeBel : Merci, Pascal. Mais, avant d'aller sur la mobilisation, je veux juste vous dire un mot. Hier, en caucus, tout le caucus a remercié très chaleureusement Pascal pour le travail qu'il a fait les deux dernières années. Vous savez, moi, je suis là depuis longtemps, j'en ai vu d'autres, mais les deux dernières années ont été difficiles. Ce n'était pas évident, deuxième parti d'opposition, troisième parti, se replacer, la gestion et tout ça, et on a pu compter sur un leader avec Pascal, un chef parlementaire qui a fait en sorte qu'on est toujours restés là, dans l'actualité, toujours restés là avec des points de presse solides, avec des présentations solides, ce qui fait qu'aujourd'hui... on va apprendre, la semaine prochaine, qu'on a un nouveau chef, mais on est prêts à repartir. On est en forme pour se préparer pour les prochaines élections. On est toujours aussi pertinents, toujours aussi solides à poser des bonnes questions, à faire des propositions, et on le doit beaucoup au travail de Pascal depuis deux ans.

M. Bérubé : Merci, Harold.

M. LeBel : Mobilisation. Je vous avais dit qu'on ne lâchera pas le morceau sur une enquête publique et indépendante sur ce qui s'est passé dans les CHSLD, sur la gestion de la pandémie. On a plusieurs questions à poser, vous les connaissez. Pourquoi il y a eu des mesures de quarantaine des employés qui revenaient de voyage qui étaient non rétroactives? Pourquoi les équipements de protection n'étaient pas envoyés en priorité dans les CHSLD? Pourquoi qu'on n'avait pas mis un comité sur les aînés à temps pendant que tous les autres pays le faisaient? Quand la ministre des Aînés nous dit que c'est un échec, ce qui s'est passé dans les CHSLD, bien, on pense que ça prend... Il faut se mobiliser, il faut aller chercher cette enquête publique et indépendante, puis je dis publique.

Le gouvernement nous dit beaucoup que ça va être indépendant, là, mais on veut que ça soit public, avec des audiences publiques, là. Ça va faire partie de la guérison des gens qui ont connu ce... Ces familles-là, on parle de 4 000 décès, là. Ce n'est quand même pas rien. Puis il y a eu d'autres cas dans l'histoire, là. Il y a eu une enquête publique sur la mine Belmoral à Val-d'Or dans les années 80. Il y avait huit décès. C'était important, ils l'ont fait. L'effondrement du pont de la rivière Sainte-Marguerite à Sept-Îles, six travailleurs décédés, enquête publique. Le viaduc de la Concorde, cinq décès puis une enquête publique.

Je ne peux pas croire qu'aujourd'hui, avec 4 000 décès puis les Québécois qui veulent avoir la vérité, qu'on n'aura pas une enquête publique et indépendante. Ça fait qu'aujourd'hui...

M. Bérubé : Qu'est-ce qu'on annonce?

M. LeBel : ...on va mettre en place... Il va ay voir une pétition en ligne sur le site de l'Assemblée nationale qui va revendiquer la... qu'on demande au gouvernement de mettre en place, au plus vite, une commission d'enquête publique et indépendante sur la gestion de la pandémie de COVID-19 dans les CHSLD du Québec.

Je sais que les aînés et les populations, quand on décide de s'appuyer, de se mette ensemble, on est capable de faire flancher ou faire décider autrement le gouvernement. Cette pétition-là va être en ligne aujourd'hui. On veut que les gens se mobilisent, qu'ils aillent signer la pétition. Je suis convaincu que le gouvernement n'aura pas le choix, à un moment donné, et devra nous donner cette enquête publique et indépendante. Et avec l'appui de la population, si les gens signent cette pétition-là, on va réussir à les convaincre. Merci.

M. Bélair-Cirino (Marco) : ...aux données de la Santé publique qui ne sont pas dévoilées par le gouvernement, estimez-vous que vous assistez à une opération de camouflage, de «cover-up»?

M. Bérubé : Les avis de la Santé publique, comme leur nom l'indique, appartiennent au public québécois. C'est payé avec nos taxes et nos impôts. Et depuis le début, le directeur de la Santé publique ne s'adresse qu'au premier ministre et à son équipe, sa cellule de crise.

Je suis d'avis qu'il faut partager ces informations. Pourquoi la Santé publique devient la santé au service du cabinet du premier ministre? Ça ne fonctionne pas. À partir du moment où des décisions très importantes se prennent, qui ont un impact, je l'ai dit, sur notre santé, sur notre économie et sur notre liberté sont prises, la moindre des choses, c'est de nous expliquer pourquoi.

M. Laforest (Alain) : Mais ça, M. Bérubé, vous nous l'avez expliqué à de multiples reprises. Ce n'est pas la question de mon collègue.

M. Bérubé : Je vais essayer de mieux y répondre. C'est clairement un manque de transparence qui n'est pas de nature à créer de l'adhésion.

M. Bergeron (Patrice) : ...ça vous rappelle quoi, comme méthode, cette façon-là de ne pas laisser de trace?

M. Bérubé : Le Parti libéral du Québec, quand il ne voulait pas d'enquête sur la commission de la construction... Je n'utilise pas les bons termes, là. L'ADQ, là, ils étaient très intenses pour demander une commission d'enquête, souvenir de Sylvie Roy, mon ancienne collègue, puis on veut être aussi persistants qu'elle l'a été à cette époque.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Mais la Commissaire à la santé va y avoir accès pour son d'enquête. Est-ce que ça, ça vous satisfait?

M. Bérubé : N'importe quoi. Non, ce n'est pas une commission d'enquête. D'ailleurs, Marguerite Blais a induit la Chambre en erreur, vendredi dernier, en disant qu'elle avait les pouvoirs d'une commission d'enquête. C'est faux. Elle pourrait le demander. J'ai dit : Ne perdons pas de temps, demandez-le tout de suite. Pas de pouvoir d'assignation, pas de pouvoir de faire comparaître les gens, très peu de blâmes. C'est totalement inoffensif. Ça a été annoncé, je me souviens, en bas de l'escalier, quelques minutes avant l'étude des crédits du premier ministre, au mois d'août.

Le gouvernement ne veut pas se faire blâmer, donc il ne prend pas de chance, mais, en même temps, il nous dit qu'il a pris les bonnes décisions. Alors, s'il a pris les bonnes décisions, rendez publics les avis, acceptez, comme en Ontario, qu'on ait une commission d'enquête publique puis continuez votre action. Et, si vous voulez que nous, on contribue à passer le message, mettez-nous au courant, tu sais. Envisagez même peut-être de nous inclure dans la cellule de crise. Je veux dire, il y a des choses qu'on peut faire pour créer de l'adhésion.

M. Bélair-Cirino (Marco) : ...les avis de la Santé publique, vous allez les éplucher, vous allez les comparer aux décisions gouvernementales par la suite, vous allez pointer les contradictions. Ça ne risque pas de rendre encore plus confus un message qui est confus déjà?

M. Bérubé : Mais là on est rendus à être les gardiens du gouvernement pour qu'il soit encore moins confus. Mais n'est-ce pas sa responsabilité? Tu sais, je dis ça puis je ne dis rien. Je veux dire, tu sais, il faut les prévenir de leur propre confusion et turpitude. Voyons donc!

Je vais donner un exemple. Le Dr Arruda présente un avis de la Santé publique. Le gouvernement est libre de le suivre totalement, en partie, ou pas du tout, ou le différer. Moi, si j'apprends, par exemple, que, sur le cas des masques, le Dr Arruda a proposé ça au mois de mai, je donne une date fictive, 15 mai, mettons, puis qu'on a décidé de le faire en juillet, celui qui a décidé que ça allait être en juillet, ce n'est pas la Santé publique, c'est le politique. Alors, il peut-u nous expliquer sur quelle base il a pris sa décision? Et là moi, je suis capable de juger de l'action d'un gouvernement. C'est ça, mon propos.

M. Laforest (Alain) : ...je ne sais pas si c'est vous ou c'est M. LeBel qui veut répondre, au niveau des résidences pour personnes âgées, beaucoup de mouvement de personnel. À Montréal, entre autres, là, il y a une inquiétude de la Direction de la santé publique.

Vous appréhendez quoi comme situation au cours des prochaines semaines? Et surtout, qu'est-ce que le gouvernement doit faire, là? Parce qu'il y a toujours du mouvement de personnel, puis ce qu'on dit, c'est qu'il n'y a pas de monde.

M. Bérubé : J'appelle à la barre mon premier témoin, Harold LeBel.

M. LeBel : Je ne sais pas si je vais être demandé comme témoin, là, mais... Ce que je ne comprends pas, c'est... on avait l'été, tout l'été pour préparer ce qui allait nous arriver à l'automne. Et qu'est-ce qu'on a vu cet été? C'est le premier ministre venir dans nos régions pour dire comment qu'on n'était pas fins de ne pas avoir adopté le projet de loi n° 61. Je ne comprends pas pourquoi qu'on est rendus là aujourd'hui. Qu'est-ce qu'on a fait cet été pour préparer cet automne-là? Je ne comprends pas.

Et je sais qu'il y a du déplacement personnel. On dit : C'est parce qu'il manque de personnes, il faut aller vers les urgences. Mais qu'est-ce qu'on a fait cet été pour préparer cet automne? C'est une grande question.

M. Carabin (François) : Pour revenir aux CHSLD, M. LeBel, on apprend ce matin qu'à Montréal uniquement il y a 400 préposés aux bénéficiaires qui ont quitté le réseau des CHSLD depuis le printemps, depuis le début de la pandémie. Bon, évidemment, il y a un ajout massif de personnel de la part du gouvernement. Mais comment on va faire pour les retenir, ces 10 000 préposés supplémentaires?

M. LeBel : C'est sûr que les conditions de travail, il faut travailler là-dessus. Mais, encore là, je vous dis, moi, je suis intervenu devant M. Dubé qui était au Conseil du trésor, il y a deux ans, pour lui dire qu'il fallait qu'il améliore, qu'il décrète des conditions de travail pour les préposés aux bénéficiaires. On ne faisait rien, on a attendu, on mettait ça sur le dos des syndicats. Aujourd'hui, on paye pour, là.

Mais c'est sûr qu'il faut travailler sur les conditions de travail puis il faut... On a besoin de ces gens-là et... Mais on a pris beaucoup trop de retard et on paye pour aujourd'hui, là. Ce que je peux vous dire, si on veut retenir des gens, bien, il faut faire en sorte qu'il y ait des conditions de travail qui soient adéquates.

M. Laforest (Alain) : Il y a-tu une mauvaise gestion des priorités? Parce que, là, on aide beaucoup les entreprises, on débloque de l'argent pour aider les gens, mais la négociation traîne, puis on tourne toujours ça en disant : C'est les syndicats qui ne veulent pas entendre raison. Est-ce qu'on devrait déplier la bourse plus pour régler le problème dans les résidences puis embaucher du personnel dans les hôpitaux?

M. Bérubé : Bien, je veux dire, quand on est en situation de crise, là, c'est le temps de sortir de l'argent, là, là, de décaisser de l'argent pour les besoins les plus pressants, puis on fera les comptes plus tard, ce qui ne veut pas dire de contourner les règles. Parce que j'ai lu ce matin qu'il y a eu des appels d'offres, disons, avec un seul soumissionnaire. Je pense que le gouvernement a une marge de manoeuvre déjà, tu sais. Le cas de McKinsey, c'est 1,7 million sans appel d'offres. Ça leur a donné des scénarios de déconfinement.

Par contre, j'aimerais ça qu'à intervalle régulier on nous tienne au courant des contrats qu'on a accordés parce qu'on n'avait pas le choix, puis il fallait faire vite. Alors, s'ils le font, ils vont éviter que ça se retrouve dans le journal, par exemple, le matin puis qu'ils aient à l'expliquer après avec les notes qu'ils ont écrites tard dans la nuit. Je dis ça comme ça. On peut comprendre qu'en temps de guerre, on peut faire les choses plus rapidement, mais il y aura une reddition de comptes. Oui.

M. Larin (Vincent) : M. Bérubé, on apprenait ce matin que les commissions scolaires passent par le privé pour avoir des suivis plus rapides des tests de dépistage des enseignants. Est-ce que le «fast track» pour l'éducation promis pour le gouvernement est un échec, à la lumière de...

M. Bérubé : Bien, ce qui sera une réussite, selon moi, c'est la proposition Je suis présent, inspirée directement de la fantastique députée de Joliette. Ça, ce n'était pas prématuré, mais, je pense, ça va fonctionner.

Ceci étant dit, le fait qu'il y ait davantage de ressources au privé, puis on l'a vu pendant le confinement, ce printemps, où ils étaient beaucoup mieux équipés en termes d'équipements, en termes de classes à distance et tout ça ouvre un autre débat qu'on n'ouvrira pas pendant la pandémie, mais c'est la question des moyens à la disposition du secteur public versus le secteur privé.

S'il n'en était que de moi, ce n'est pas une position de ma formation politique, le Québec devrait réfléchir au financement qu'il accorde au privé. Je tiens à dire que l'Ontario et le Nouveau-Brunswick, c'est zéro. Je dis ça.

M. Larin (Vincent) : ...parle ici d'une commission scolaire publique qui fait appel au secteur privé pour avoir des résultats de test plus rapidement pour que leurs enseignants puissent retourner en classe.

M. Bérubé : Les cliniques, bien, c'est... Votre question...

M. Larin (Vincent) : ...l'aveu même que le système de dépistage public n'est pas assez rapide, ne fonctionne pas?

M. Bérubé : Bien, manifestement, et puis ça devient même une entreprise, une opportunité d'affaires pour certaines entreprises. Alors, le privé est toujours là. S'il y a une faille dans le public, il va l'exploiter, il va permettre d'enrichir des gens. Mais, je veux dire, cette manifestation-là devrait démontrer au public que, si vous n'occupez pas l'espace, d'autres vont s'en occuper pour leurs actionnaires, pour leurs propriétaires, pas pour le bien public nécessairement.

M. Larin (Vincent) : ...vous avez dit tantôt que vous assimilez l'attitude du gouvernement, l'entêtement de M. Legault à ne pas vouloir dévoiler les avis publics à l'attitude du gouvernement libéral qui ne voulait pas tenir une commission d'enquête sur l'industrie de la construction. Est-ce que vous pensez que M. Legault a quelque chose à se reprocher, selon lui?

M. Bérubé : Bien, je suis convaincu qu'il n'a rien à se reprocher parce qu'il nous le dit : J'ai suivi tous les avis de la Santé publique, nous avons pris les bonnes décisions, nous avons été très bons, nous avons une mobilisation, nous avons engagé tant. Alors, quand je l'écoute, la seule erreur qu'il aurait commise, c'est de ne pas avoir payé plus tôt les préposés aux bénéficiaires.

Donc, moi, je suis convaincu qu'il devrait signer, même, la pétition parce qu'il n'a rien à se reprocher. Il sera renforcé par les conclusions de la commission d'enquête publique.

Mme Prince (Véronique) : ...assez longtemps quand même que vous êtes en politique pour comprendre que le gouvernement pourrait répondre à votre demande, qu'il rende les avis publics, mais rendre des avis qui sont peu digestibles pour la majorité des gens, qui sont difficiles à comprendre, qui ne sont pas détaillés. Est-ce que, donc, vous accompagnez votre demande... parce qu'au-delà des avis, il faut qu'on puisse les comprendre, ces avis-là, là. Ils peuvent décider de donner le minimum d'information dans les avis.

M. Bérubé : L'étude du budget, à chaque année, c'est des documents qui méritent des explications et des présentations. Ça peut se faire, là. Il y a toute une équipe à la Santé publique. Il pourrait même y avoir des équipes scientifiques, de certains médias nationaux, qui pourraient aller poser des questions également dans ces séances. Je veux dire, pour la restauration, c'est très simple. L'avis qui doit exister doit dire, par exemple, quelles sont les règles existantes, quels sont les périls potentiels, quel est le maximum que les restaurants peuvent faire, le nombre de personnes qui ont fréquenté ces endroits, puis ils arrivent à la conclusion qu'il faut les fermer. Ça, ça se comprend plutôt bien, même chose pour les écoles, même chose pour les gyms, les cinémas, etc.

Donc, rendez publics les avis qui nous appartiennent, je veux dire. Et là, bien, les gens vont dire : Bien, il l'a suivi. Moi, je pense que le gouvernement est gagnant à faire ça, puis l'adhésion... C'est gagnant, c'est «winner».

Mme Prince (Véronique) : Ça ne risque pas de créer aussi de la confusion pour les gens qui ne comprennent pas?

M. Bérubé : Moi, je fais confiance aux Québécois. Ils ne sont pas plus indisciplinés qu'ailleurs, mais ils sont... ça va les intéresser. Moi, je suis plus l'information. Puis en l'absence d'information, qu'est-ce qui arrive? Les gens cherchent ailleurs. Ce n'est pas toujours heureux.

M. Bergeron (Patrice) : Gaspésie—Les Îles, c'est votre fief, ça. Là, hier, on a vu... bon, et tout ce territoire-là pour le parti, là. Mais hier, on a vu, donc...

M. Bérubé : Le soleil se lève à l'Est, là.

M. Bergeron (Patrice) : Oui. Les élus de votre parti sont sortis concernant les problèmes à Pointe-à-la-Croix, concernant les problèmes d'accès aux Îles-de-la-Madeleine. La ministre Geneviève Guilbault a répondu, mais est-ce que vous sentez qu'il y a une écoute du gouvernement? Est-ce que c'est réglé? Est-ce qu'il y a une piste de solution? Il y a des rencontres actuellement...

M. Bérubé : Bien, le nationalisme, ça commence par le territoire, et les élus des Îles-de-la-Madeleine et de Bonaventure ont démontré de façon très concrète que le gouvernement du Québec plie devant le Nouveau-Brunswick. Nous, on se fait écoeurer par une province de 600 000 habitants qui nous dit quoi faire. Alors, en tout respect, on va mettre le pied à terre. On va permettre que les gens qui ont à se rendre aux Îles-de-la-Madeleine le fassent dans un corridor sécuritaire. On va permettre aux gens des plateaux de la Matapédia, du secteur d'Avignon-Ouest d'avoir accès à des services. Je veux dire, c'est épouvantable.

Quand tu es nationaliste, là, la première chose qui est importante, c'est ton territoire, de la perte du Labrador jusqu'à aujourd'hui. Alors, je veux dire, si on ne s'en mêle pas, bien, c'est Blaine Higgs, un premier ministre unilingue anglophone, qui va dire à sa gang nouvellement élue : Nous, le Québec, là, ils n'interviennent pas, ça fait que c'est nous autres qui décident des règles. C'est ça qui se passe présentement. Ça fait que moi, que le Québec plie devant le Nouveau-Brunswick, je ne suis pas fier de ça.

M. Bergeron (Patrice) : ...

M. Bérubé : Bien, en l'absence de leadership du gouvernement du Québec, il va falloir que quelqu'un s'en mêle. Ça fait que ça va être nous autres.

M. Bergeron (Patrice) : Il ne s'est rien passé depuis hier matin, là...

M. Bérubé : Pas à ma connaissance. J'ai parlé à Sylvain Roy. Ils n'ont pas débloqué ça, tant pour les Îles... Vous savez, c'est deux choses, hein? Il y a le corridor terrestre pour embarquer, pour se rendre aux Îles. Là, ils n'ont pas le droit d'arrêter. Il y a des accidents, il y a des orignaux, il y a toutes sortes d'affaires. Puis il y a aussi, bien, l'enclavage de Pointe-à-la-Croix et tout ça qui crée un problème, que moi, je vis, parce que le hub de nourriture en haut, c'est Amqui.

Donc, dans les deux cas, c'est une capitulation, presque, du gouvernement du Québec quant au diktat du Nouveau-Brunswick. Puis moi, ce n'est pas vrai que je vais me laisser intimider par le Nouveau-Brunswick.

Mme Prince (Véronique) : Mais est-ce que les élus pourraient interpeler directement le premier ministre du Nouveau-Brunswick, si le gouvernement Legault ne le fait pas?

M. Bérubé : Bien oui, certain. S'il faut qu'on se rende, à la limite, là, à la gang, là, on n'est pas mal tous dans l'Est, là, on ira.

M. LeBel : ...le député de Rivière-du-Loup, là.

M. Bérubé : Oui, puis le député... oui, le député de Rivière-du-Loup qui a le Témiscouata, là, avec les Brayons d'Edmundston, là, les Brayons... bien, vous comprenez, là. Bon, alors, eux aussi, ils sont interpelés. Alors, si le gouvernement n'y va pas, là, parler au Nouveau-Brunswick, on va le faire, nous autres.

Mme Lévesque (Fanny) : M. Bérubé, j'aimerais juste vous entendre sur, peut-être, l'idée qui fait son chemin au sein du gouvernement Legault de reconnaître la discrimination systémique chez les peuples autochtones. Est-ce que c'est une position avec laquelle vous seriez plus à l'aise?

M. Bérubé : J'ai toujours la même position là-dessus puis c'est celle de mon parti. Il y a du racisme au Québec. Il y a des racistes au Québec. Pire, il y a des gestes racistes au Québec, et on doit combattre le racisme. Ceci étant dit, je n'adhère pas, et ma formation politique, à la définition du racisme systémique. Toutefois, il y a un combat inlassable qu'on va mener face au racisme. Moi, ma lutte, elle est contre le racisme, elle n'est pas face à des concepts. Luttons contre le racisme. On a rencontré le comité de M. Legault. Mais bien avant ça, avec Jean-François Lisée, on avait 20 mesures concrètes pour lutter contre le racisme. Alors, on maintient notre position, elle n'a pas changé. Luttons contre le racisme.

Mme Lévesque (Fanny) : ...racisme systémique, est-ce que ça...

M. Bérubé : Ça, je laisse ça aux responsables des communications de la CAQ qui essaient de se sortir de ça, là. Nous, là, on n'est pas dans ces considérations-là. On a une conviction, on l'assume, on la garde.

M. Carabin (François) : Mme Hivon la reconnaît, la définition de systémique.

M. Bérubé : Qu'est-ce qu'elle a dit? Pouvez-vous me citer ce qu'elle a dit?

M. Carabin (François) : ... aller chercher l'article, là. J'ai des collègues qu'ils l'ont écrit.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Je le reconnais.

M. Bérubé : Reconnais quoi? Ça a mal été à Joliette?

M. Bélair-Cirino (Marco) : Le racisme systémique.

M. Bérubé : Elle a prononcé ces mots-là?

M. Bélair-Cirino (Marco) : Elle a dit : Je le reconnais.

M. Bérubé : Le racisme systémique?

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui.

M. Bérubé : Elle a prononcé ces mots-là?

Journaliste : Êtes-vous surpris?

M. Bérubé : Prudent. Je ne l'ai pas entendu dire ça.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Vous n'avez pas lu votre Devoir...

M. Bérubé : Oui, je lis mon Devoir, souvent le premier d'ailleurs, surtout quand... Oui.

M. Bélair-Cirino (Marco) : ...qu'elle puisse reconnaître le racisme systémique?

M. Bérubé : Je ne dis pas ça, mais je n'ai pas vu une citation où elle dit qu'elle reconnaît le racisme systémique, et ce n'est pas la position de notre parti.

Le Modérateur : En anglais, en anglais.

M. Bérubé : So, in English.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Il y a trois élus dans votre caucus qui le reconnaissent, ça. Vous êtes au courant?

M. Bérubé : There's three members. Which ones?

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Véronique Hivon, Sylvain Gaudreault, Joël Arseneau.

M. Bérubé : I'm not aware of that. Il m'a dit : En anglais. On prendra du temps après si on peut puis il n'y a personne qui attend. D'accord?

Mme Fletcher (Raquel) : Are you saying that systemic racism doesn't exist?

M. Bérubé : It doesn't seem like a good concept to explain what's going on in Québec. It's trying to make guilty all the Quebeckers, and I'm not into that.

Mme Senay (Cathy) : You said that the excuses, the reasons that Premier Legault gave yesterday to explain why Québec is the worst province again with COVID-19, that the spring break doesn't… That's a joke.

M. Bérubé : The spring break is far away from what's going on right now. This summer, we had some kind of a reset, and every single province was on the same level, and then… than Québec skyrocking with the scores. So we're the worst ones in Canada, even almost in America, so that needs explanation, but good one. You cannot, like, doing cherry picking, took in your hockey cards and say : Red Wings, there's a hockey team there, and Chicago as well, and the Boston Bruins and… What's that? I mean, Vancouver is in Canada, they have a health system similar to Québec, Ontario as well. Alberta, Edmonton and Calgary are not like… one million people now, so… He doesn't hold… It's not the truth, it's… If something is going to break soon, it's the line of communication of the spin doctor of the CAQ.

Mme Senay (Cathy) : ...what's the risky business for you when you hear Premier Legault saying that the Public Health decisions were taken but orally, there is nothing written?

M. Bérubé : I was the first to discover that back in August. There's no notes. And then we find out that what Dr. Arruda brings to the table, it's nothing but some scales, and personal notes, and graphics. So there's nothing. So how can we take difficult decisions on this basis? I can't believe it.

And for the history lover like M. Laforest, he's pretty aware of World War II, général de Gaulle, he was pretty involved in the World War II and… as the time to write Mémoires de guerre I, Mémoires de guerre II, lots of notes. So maybe we can have someone independent going there, taking notes and be like an observator in the crisis cell.

Mme Senay (Cathy) : …document everything? Why it should have been done even earlier to document everything?

M. Bérubé : I wish, but they don't want to.

Mme Senay (Cathy) : ...the consequences for you? What do you see? Like a black hole? Is it a way for the Legault Government to protect itself, as the Liberals did?

M. Bérubé : Sure, but he said he did nothing wrong. He took the good decision, he listened to Dr Arruda, they're the best in so many ways. So, if you have nothing to be anxious about, sign the petition of Harold LeBel.

Mme Senay (Cathy) : And what is the parallel that you're making within the previous years with the construction?

M. Bérubé : Same thing. The Liberals were afraid of a public enquiry about construction, and every single day they found new reasons to say no to the people. Back in those days, that was... and this is a hommage to her, Sylvie Roy was MNA of the ADQ back then, every single day she did that. You know what? Every single day, the Parti québécois is going to do the same thing. So I think the pressure is going to rise.

Mme Fletcher (Raquel) : ...Ontario versus Québec numbers. Yesterday, the Health Minister suggested that it's possibly because Quebeckers are less disciplined than Ontarians. Do you agree with that hypothesis?

M. Bérubé : Not at all. Not at all. Well, when Mr. Dubé said that the Quebeckers were not that disciplined, that's not true. They said the contrary for months. So that's not a good point. Toronto has a lot of people coming from all around the world at the Pearson Airport or Billy Bishop. That doesn't stick to the reality.

The thing is that we must have done something wrong somewhere, and the way to find out about that, it's a public inquiry about the CHSLDs. They launch some inquiry public for four dead sometime, eight dead. We have a list, we're going to send it to you. And now, 4 000 deaths and no inquiry? That's not working for us. I hope it's clear.

Merci, tout le monde.

(Fin à 8 h 53)

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