(Huit heures deux minutes)
M. Nadeau-Dubois : Merci.
Bonjour. La deuxième vague bat son plein en ce moment au Québec. C'est un
euphémisme que de le dire. Et il y avait, dans les dernières semaines, bien peu
de bonnes nouvelles. Mais, jusqu'à maintenant, il y a une statistique qui était
plus ou moins apaisante. Jusqu'à maintenant, c'est beaucoup, on le sait, chez
les jeunes et chez les adultes qu'étaient enregistrés les nouveaux cas. Bien, c'est
peut-être en train de changer, et ça, c'est un très, très mauvais présage.
Hier, lors de sa conférence de presse, la
Dre Drouin, la directrice régionale de la santé publique à Montréal, a
révélé des chiffres inquiétants. Dans les dernières semaines, à Montréal, les
cas de COVID chez les aînés ont doublé. On est passé de 6 % à 15 %
des cas qui affectent les 65 ans et plus. Les chiffres dévoilés hier,
donc, par la Dre Drouin, pour le moment, nous indiquent que la situation
est relativement sous contrôle dans les CHSLD et dans les hôpitaux et que c'est
beaucoup dans les RPA, c'est-à-dire dans les résidences privées pour aînés,
qu'on assiste à une montée rapide des cas de COVID. Ces chiffres-là sont des
signes avant-coureurs d'une tragédie.
Peut-être pour mettre en contexte, là, les
CHSLD, au Québec, c'est à peu près 3 % des aînés qui y résident. Dans les
résidences privées, c'est cinq fois plus. Je veux être très clair ce matin. Si
on l'échappe dans les résidences privées comme on l'a échappé dans les CHSLD,
l'hécatombe va être bien pire. Il faut absolument un plan pour éviter une tragédie
à la Herron dans les résidences privées pour aînés.
Québec solidaire demande donc au
gouvernement de rassurer, ce matin, les personnes qui vivent dans les
résidences privées, rassurer leurs proches également, en prenant des mesures
fortes dès maintenant pour protéger les résidences privées. Et, dans ce plan
que nous demandons, il y a un incontournable, il y a une première mesure
essentielle, c'est l'arrêt immédiat du transfert de personnel entre les
résidences privées. Le transfert de personnel entre CHSLD a tué des milliers
d'aînés au Québec. On ne peut pas laisser ce phénomène-là se reproduire dans
les résidences privées. C'est absolument inadmissible.
La Modératrice
: On va
prendre vos questions. Je vous demanderais de vous concentrer à une question et
une sous-question.
Mme Prince (Véronique) : Qu'est-ce
qu'il pourrait y avoir dans le plan, justement, à votre avis?
M. Nadeau-Dubois : Bien, les
chiffres dévoilés hier, là, c'est les premiers chiffres qui nous indiquent
qu'il y a une montée rapide chez les aînés. Ça, c'est un très mauvais signe. C'est
les signes avant-coureurs d'une tragédie. Alors, nous, ce qu'on fait ce matin,
c'est qu'on sonne l'alarme. On dit : Là, il faut regarder ce qui se passe
dans les RPA parce qu'il y a les premiers signes d'un dérapage. Et on fait une
première demande précise pour ce plan d'urgence, interdire le transfert de
personnel entre les RPA.
Il faut comprendre, les RPA, au Québec,
sont contrôlées en bonne partie par des grandes entreprises qui ont parfois une
dizaine… il y a des cas, même, d'entreprises qui ont une quarantaine
d'établissements. Le personnel circule entre ces établissements-là, le
personnel de soins, le personnel d'entretien, tout ça, et, si on ne fait rien,
si on laisse les entreprises privées faire circuler leur personnel comme ça,
les risques de contagion sont énormes. On connaît tous des gens qui habitent
dans les RPA. On ne peut pas se permettre que ça se passe là comme ça s'est
passé dans les CHSLD.
Mme Prince (Véronique) :
Est-ce que le gouvernement, par exemple, devrait signer un décret pour pouvoir
s'ingérer dans la gestion des RPA?
M. Nadeau-Dubois : Déjà, les
RPA sont certifiées par les CISSS et les CIUSSS. Il y a déjà un pouvoir d'inspection.
Par contre, il y a très peu d'inspecteurs. Aux dernières nouvelles, il y avait
sept inspecteurs, au Québec, pour surveiller les RPA. Pour vous donner une
comparaison, il y en a 18, des inspecteurs, au Québec, pour le bien-être animal.
Ça vous donne une idée des ressources qu'on met pour encadrer les RPA au Québec.
Donc, oui, le gouvernement doit serrer la
vis aux RPA, oui, il doit s'investir davantage pour surveiller ce qui se passe
là. Est-ce qu'on a toutes les solutions ce matin? Non, mais on en a une
première, interdire le transfert de personnel. On ne peut pas se permettre que des
gens se promènent entre une dizaine d'établissements, comme ça se passe en ce
moment et comme ça s'est passé durant la première vague.
M. Laforest (Alain) :
Mais ce n'est pas une chronique d'une catastrophe annoncée que vous nous faites
ce matin, parce que, moi, ce que vous me dites là, je n'ai pas aucune surprise.
Le gouvernement puis le directeur national de la santé publique n'arrêtent pas
de dire depuis trois semaines que le problème… les jeunes vont l'attraper, ça
va rentrer dans les résidences. Il manque de monde. On les prend où?
M. Nadeau-Dubois :
D'abord, il manque de… En fait, ce qu'il faut se dire, là, c'est que les
ingrédients qui ont provoqué la tragédie dans les CHSLD, ils sont, en ce moment,
réunis dans les résidences privées : l'épuisement du personnel, la
présence massive des agences de placement, les conditions de travail exécrables
et le mouvement de personnel. Le gouvernement nous dit : On est en train
de régler ça dans les CHSLD. On aimerait que ça aille plus vite, mais au moins
ça bouge de ce côté-là. Dans les RPA, il n'y a rien qui change.
M. Laforest (Alain) :
Mais ce n'est pas ça, ma question. Le monde, on le prend où?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
la première chose à faire, c'est arrêter le transfert de personnel. Les gens
devraient au moins rester dans un seul établissement. Ensuite…
M. Laforest (Alain) :
Ils n'ont pas le choix de faire du transfert de personnel, il n'y a pas de
monde.
M. Nadeau-Dubois :
Comment on amène plus de gens dans les RPA? En augmentant les conditions de
travail rapidement. Et, si ça prend un geste du gouvernement pour augmenter les
conditions de travail, il faut le faire.
M. Bergeron (Patrice) :
Est-ce qu'on devrait demander aux personnes âgées qui habitent dans ces RPA là,
comme on l'a fait au printemps, de s'isoler davantage, parce qu'on les a
pratiquement enfermées dans leur appartement pendant des semaines et des
semaines, là, au printemps?
M. Nadeau-Dubois : Ce n'est
pas des mesures qui sont agréables. Ce n'est pas des mesures qu'on souhaite.
S'il faut se rendre là pour protéger la vie des gens, allons là. Mais, d'abord,
là, si on enferme les gens dans leurs résidences, mais que le personnel, lui,
se promène dans une dizaine de résidences, on ne sera pas avancés. Donc, s'il
faut faire du confinement, faisons-le. Mais ce confinement-là va être
complètement inutile si le personnel — lui, c'est les employés — se
promène dans une dizaine, une quinzaine, une vingtaine d'établissements, et c'est
le cas en ce moment.
M. Larin (Vincent) : …des
RPA sont inutiles tant qu'il y a du mouvement de personnel?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
elles ne sont pas inutiles, mais leur effet est limité. On peut dire aux aînés :
Restez chez vous. Mais, si les gens qui donnent des services aux aînés à chaque
jour puis qui sont en contact avec eux se promènent dans une quinzaine, une
vingtaine d'établissements, on défait d'une main ce qu'on essaie de construire
de l'autre. Donc, il faut faire les deux, il faut agir sur les deux plans.
Et je le répète, là, les CHSLD, tout n'est
pas réglé, mais, au moins, on a l'impression que le gouvernement a un oeil là-dessus
et prend des mesures. Les RPA, pour le moment, ça nous apparaît être dans
l'angle mort du gouvernement, et c'est inquiétant. Puis là on a les premiers
chiffres concrets qui montrent que le virus est en train de rentrer. Il y a
cinq fois plus d'aînés en RPA qu'en CHSLD. Si le virus rentre dans les
résidences privées comme il est rentré dans les CHSLD, l'hécatombe va être pas
mal pire.
Journaliste
: …en
CHSLD, bon, évidemment, vous l'avez dit, il y a eu… important. Quel est le
pouvoir de rétention du gouvernement pour ces préposés?
M. Nadeau-Dubois : Pour
freiner l'hémorragie, il n'y a pas 45 solutions. Le gouvernement doit envoyer
un signal clair que les salaires vont s'améliorer puis que les conditions de
travail vont s'améliorer. En ce moment, on est en négociation dans le secteur
public. C'est le moment d'envoyer un signal. On veut entendre le premier
ministre, aujourd'hui, dire : Restez dans le secteur public parce qu'on va
mieux vous traiter qu'on ne l'a fait dans les dernières années.
M. Larin (Vincent) : Sur un
autre sujet, M. Nadeau-Dubois, on le voit, là, qu'il y a des commissions
scolaires qui font affaire au privé pour s'assurer d'avoir les résultats de
tests plus rapidement. Comment est-ce qu'on règle ça? Parce que, visiblement,
la «fast track» promise par le gouvernement ne fonctionne pas.
M. Nadeau-Dubois : Moi, je
suis fasciné… Bien, par où commencer? En ce moment, là, la stratégie de
dépistage prend l'eau, puis ça prend l'eau de partout. Il n'y a pas assez de
tests. Il n'y a pas assez de capacité de laboratoire et il n'y a pas assez de
gens pour faire le suivi. Il manque de tout partout. Pourtant, depuis la
première vague, tout le monde le savait, que la clé de notre victoire contre
une potentielle deuxième vague, ce serait le dépistage.
La semaine dernière, à Québec solidaire,
on a proposé de réquisitionner les laboratoires privés pour les intégrer à la
stratégique publique de dépistage. Pourquoi? Pour dénouer un de ces goulots
d'étranglement là. Le gouvernement a balayé du revers de la main notre
proposition. On a, en ce moment, un premier ministre qui prend chaque occasion
qu'il a pour dire : Les oppositions, c'est des chialeux, ils ne proposent
rien. On en a fait, des propositions pour améliorer le système de dépistage, et
ces propositions-là, la CAQ les balaie du revers de la main.
Donc, il faut plus de gens pour faire les
tests. Il faut plus de laboratoires pour traiter les tests. Il faut plus de
gens pour faire le suivi. On apprenait encore, dans les derniers jours, qu'il y
a des directions régionales de la santé publique qui ont commencé leurs
embauches dans leur département de dépistage dans les derniers jours. On sait
depuis le mois d'avril que le dépistage, c'est le nerf de la guerre contre une deuxième
vague. C'est incompréhensible qu'il n'y a pas eu plus de leadership de la part
du ministre de la Santé pour dire aux directions de la santé publique : L'argent
s'en vient, mais vous embauchez maintenant. Que les embauches aient commencé
tout récemment, ça dépasse l'entendement.
Mme Lévesque (Fanny) : M.
Gabriel Nadeau-Dubois, on entend que le gouvernement Legault serait peut-être
prêt à reconnaître une discrimination systémique envers les autochtones et non
le racisme systémique. M. Legault a quand même été clair hier lors de sa
conférence de presse. Est-ce que vous trouvez que d'admettre, par exemple, la discrimination
systémique, c'est un bon compromis pour essayer de ne pas évacuer, mais de
mettre un couvert sur ce débat?
M. Nadeau-Dubois : François
Legault dit qu'il ne veut pas faire une guerre de mots. Je trouve qu'il joue
pas mal sur les mots, là. Le racisme systémique, ce n'est pas un concept
d'astrophysique. C'est très simple à comprendre. Ça veut dire que, si tu es une
personne autochtone au Québec, tu as plus de chances de te ramasser en prison,
tu as plus de chances de te ramasser en situation d'itinérance puis tu as moins
de chances d'avoir accès à un logement, moins de chances d'avoir accès à
l'éducation. Qu'est-ce qui est compliqué là-dedans? Je ne comprends pas ce que
le premier ministre ne comprend pas dans cette notion aussi simple que ça. Et
qu'il dise ne pas vouloir faire une guerre de mots, alors que lui-même
s'enfarge dans les mots, c'est très paradoxal.
Mme Lévesque (Fanny) : S'il
admet la discrimination systémique à l'égard des autochtones, est-ce que, pour
vous, c'est un pas dans la bonne direction?
M. Nadeau-Dubois : Ça
progresse. On pourrait dire, d'un certain point de vue, oui, c'est un pas dans
la bonne direction. Au moins, il y a maintenant une reconnaissance que le
racisme, au Québec, ce n'est pas juste un problème qu'il faut mettre sur les
épaules de quelques individus. C'est un problème qu'il faut prendre en charge
collectivement. Il faut faire de la lutte au racisme un projet de société. Si,
au moins, M. Legault chemine vers cette idée-là, oui, il y a du progrès.
M. Bergeron (Patrice) : Vous
avez entendu son argument, hier, qui disait : Oui, mais pour rallier tout
le monde à cette cause-là… Parce qu'il y a des gens pour qui le racisme
systémique, ça signifie une attaque au peuple québécois, bon, blablabla. Est-ce
que, justement, ce n'est pas une façon d'irriter des gens, faire cette guerre
de mots là, plutôt que s'attaquer au problème, là?
M. Nadeau-Dubois : Ce que le
premier ministre nous dit, c'est : Il y a des gens qui disent que ça
existe, il y a des gens qui disent que ça n'existe pas, ça fait que, pour ne
pas diviser, je vais dire que ça n'existe pas. Le premier ministre aime souvent
prendre des comparaisons de hockey, hein? Il le fait souvent. Je vais en faire
une pour lui. C'est comme s'il nous disait : Il y a des Québécois qui
prennent pour les Nordiques, il y a des Québécois qui prennent pour les
Canadiens, puis moi, je ne veux pas prendre position là-dedans, ça fait que je
vais prendre pour les Canadiens. C'est une logique qui ne tient juste pas la route.
M. Laforest (Alain) : Il est
boqué. C'est de l'entêtement?
M. Nadeau-Dubois : C'est une
bonne question. La vérité, là, c'est que je ne comprends pas ce qu'il ne
comprend pas. Je ne comprends pas qu'est-ce qu'il y a de difficile à admettre…
M. Laforest (Alain) : C'est
de l'entêtement? Il est entêté, il est boqué?
M. Nadeau-Dubois : Il
s'obstine. Le premier ministre s'obstine à jouer sur les mots, alors qu'il
prétend ne pas vouloir le faire. C'est très paradoxal.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : …est-ce que c'est une position qui vous
satisferait?
M. Nadeau-Dubois : Est-ce que
ça nous satisferait? Bien, nous, notre position, à Québec solidaire, c'est que
le racisme systémique existe au Québec comme il existe dans pas mal toutes les
sociétés au monde. Si M. Legault veut disséquer le problème et dire :
Je le reconnais un petit peu pour ces gens-là, un petit peu moins pour ces
gens-là, c'est son choix. Moi, je trouve que tout ça nous empêche d'avancer. Tout
ça nous empêche de nous concentrer sur l'action, sur les solutions. Puis le premier
ministre Legault dit : Moi, je ne veux pas faire des débats de mots, je
veux être dans l'action. O.K., c'est quoi, le bilan de son gouvernement en
matière de lutte au racisme? Il n'y en a pas.
Mme Prince (Véronique) : S'il
reconnaît le racisme ou la discrimination systémique des autochtones, est-ce
qu'il va devoir le reconnaître aussi pour les gens de race noire?
M. Nadeau-Dubois : C'est une
bonne question. Je pense que M. Legault voit bien que son déni de la
réalité qui est vécue par les gens a des limites. Et, s'il s'enfarge dans les
mots comme il le fait depuis quelques jours, c'est qu'il voit très bien le
dilemme, là, que vous soulignez. Je pense, c'est un homme intelligent. Il voit
bien que sa position est intenable. Il essaie de se dépatouiller, en bon
québécois, en disant : Je vais utiliser un autre mot puis juste pour un
groupe.
Tu sais, tout ça est beaucoup trop
compliqué pour rien. Le racisme systémique, ce n'est pas compliqué, c'est
simple. Ce n'est pas un procès de personne. C'est un appel à travailler
ensemble pour avoir un Québec qui est plus inclusif puis qui est… un Québec où
tout le monde vit bien puis a les mêmes droits. C'est tellement simple puis
c'est tellement positif. Que M. Legault soit aussi frileux, ça me déçoit,
puis surtout je ne le comprends pas.
La Modératrice
: On va
passer en anglais, s'il vous plaît.
Mme Senay (Cathy) :Good morning.
M. Nadeau-Dubois :
Good morning.
Mme Senay (Cathy) : The Public Health and the Legault Government made masks mandatory
in common spaces in private residences for seniors only in mid-September.
M. Nadeau-Dubois :
You said the masks? Yes.
Mme Senay (Cathy) : Yes, masks are mandatory in private residences only since
mid-September. Does that make sense to you?
M. Nadeau-Dubois :
It's like a lot of decisions from that Government, it's a decision that comes
too late. We have to remember that there is five times more
elderly people in private residences than in CHSLDs. So, of course, we have to
make sure that we do not live the same tragedy in private residences as we
lived in CHSLDs. And that's why we're asking, this morning, for a clear
emergency plan for private residences. And there is one absolute, there is one
necessary measure in that plan, for us, this morning, and it's to stop the
transfer of personnel from a residence to another.
Mme Fletcher (Raquel) : Whether it's CHSLDs or RPAs, what is your general concern about
what's happening right now? We see the numbers going up, up, up.
M. Nadeau-Dubois : Well, you know, we
are in the middle of the second wave, and there have been very few occasions
for us to rejoice in the last weeks, but there was one statistic that was a
little bit appeasing, and that statistic was that a lot of the cases were
happening in the younger population and in the adult population. What Dre Drouin told us yesterday is
that we're seeing the beginning of a spike in cases in the elderly population.
That is a very bad thing to see. It is a warning sign that we have to protect
elderly people in Québec, and there are a lot of them in private residences.
Honestly, we feel that
the Government has understood that the CHSLDs are an important vulnerability in
Québec society. We feel that they're taking measures, not enough, but still
they're doing something. For private residences, we don't see a plan. We don't
see the appropriate measures to stop the virus from entering those places.
There is five times more elderly people in private residences as in CHSLDs. We
cannot forget them.
Mme Fletcher (Raquel) : What else could the Government be doing?
M. Nadeau-Dubois :
Well, like I said, we have to stop right now the transfer of personnel from a
private residence to another. We have to «améliorer»...
Une voix
:
…
M. Nadeau-Dubois :
…«improve», it's a simple word, I don't know why I forget it. So we have to
stop the transfer of personnel from a residence to another. We have to improve
the working conditions and the salaries of the people working in those
residences. Oftentimes, they're paid a lot less than in the public sector, and
people in the public sector are not very well paid. So better working
conditions, no transfer of personnel, that's a way to make sure that the virus
does not enter those residences, because, if we say to elderly people :
Stay in your residence, but that the employees are
circulating in 15 or 20 residences, we're destroying with one hand what we're
trying to build with the other.
Mme Senay (Cathy) : …right now between Québec and Ontario, Ontario being almost the double of population of Québec, but having way less cases.
M. Nadeau-Dubois :
Yes. I think all Quebeckers, right now, are trying to understand what is
happening, and those Quebeckers are turning towards their political leaders,
mainly the Prime Minister of Québec and the Health care Minister of Québec, and
those two men are saying: We don't know or it's your fault. That's what they're
saying to Quebeckers that are asking this question: Why are we one of the worst
places in Canada? And the incapacity of the political establishment here to
answer that very simple question is disturbing. I think people are trying to
understand what is happening. We are trying to understand. And the
responsibility to give that answer lies on the shoulders of the Prime Minister
and of the Health care Minister.
Thank you. Merci.
(Fin à 8 h 22)