(Huit heures vingt-quatre minutes)
Mme Massé : Oui. Bonjour, tout
le monde. Depuis le début de la pandémie, la santé mentale des Québécois et
Québécoises en a mangé une claque. Vous en connaissez comme moi, des gens qui
perdent leur job, perdent des gens autour d'eux, se retrouvent coincés dans des
situations sans fin. Bref, ça crée beaucoup d'angoisse, d'anxiété et de
détresse.
Et, la semaine dernière, une étude de
l'Université de Sherbrooke venait nous confirmer ce qu'on savait juste à sentir
les gens autour de nous, c'est-à-dire qu'un adulte sur cinq a vécu de l'anxiété
ou même une dépression majeure depuis le début de la pandémie, et un jeune
adulte sur trois aussi. Et tout ça était avant qu'on apprenne les 28 jours de
confinement, sans voir notre famille, nos amis, nos proches. Bref, situation
pas simple pour une énorme partie de la population du Québec.
Alors, le premier ministre est assez bon
pour annoncer les règles sanitaires. Mais, quand il s'agit d'aider les gens qui
vivent avec les impacts de ces règles-là, bien là il est un peu moins habile.
Alors, aujourd'hui, on lui propose deux choses très simples pour aider les
Québécois et Québécoises à passer au travers ce qu'ils vivent présentement.
Premièrement, on demande au gouvernement
de mettre fin au délestage en interdisant, en fait, aux psychologues des
services publics d'être délestés vers des services de vaccination ou de
dépistage, d'enquêtes de dépistage, etc. Il faut que les psychologues, les
travailleurs sociaux de notre réseau de la santé servent à prendre soin de
notre population qui vit les impacts de la COVID.
Deuxième proposition simple, c'est que,
d'ici Noël, le gouvernement du Québec embauche 300 psychologues pour venir
prêter main-forte aux gens du réseau public puisque, sous les libéraux, c'est
450 psychologues qui ont fui les réseaux publics pour aller au niveau des
services privés.
Alors, deux solutions simples, mais qui
permettraient de prendre soin de notre monde.
M. Zanetti : Une chose qui est vraiment
scandaleuse, qu'on a apprise aujourd'hui, c'est l'espèce de conflit d'intérêts
qu'il y a entre des gestionnaires du public qui possèdent des agences de
placement… Ça, là, c'est une autre preuve que laisser le privé, en santé, là…
ça pave la voie aux escrocs. On est en train de miner nous-mêmes… Avec ce
système hybride là, où le privé prend de la place, on mine nous-mêmes nos
capacités à lutter contre la pandémie. On sait que les agences de placement
sont un des gros facteurs qui a catalysé l'explosion, la première vague. On
voit qu'en ce moment le problème n'est pas réglé et qu'on est encore en train
de souffrir de déplacement de personnel puis de pénurie de personnel à cause de
ces agences-là, entre autres, puis du recrutement qu'ils font à même les
services publics.
C'est pour ça qu'aujourd'hui on va déposer
une motion qui est un premier pas vers l'abolition complète de ces agences de
placement, mais ce premier pas, c'est de dire qu'on va demander au gouvernement,
au moins, d'interdire, minimalement, là, à des gens qui travaillent dans la
santé, de posséder, ou d'être propriétaire, ou d'avoir des parts dans des
agences de placement de personnel. Il me semble que c'est la grosse base.
Alors, voilà, on espère que le gouvernement
va aller dans le sens de notre motion parce que, sinon, bien, il se fait
complice de sa propre incapacité à livrer la marchandise puis à donner des
services corrects pour endiguer la première vague... la deuxième vague.
La Modératrice
: On va
prendre les questions. Je vous demanderais de vous contenir à une question et
une sous-question, s'il vous plaît, ce matin.
M. Laforest (Alain) : Mme
Massé, une petite précision sur ce que vous avez avancé. Quand vous parlez de
300 psychologues, ça s'ajoute aux 254 embauchés. Donc, c'est 600 que vous
demandez?
Mme Massé : Écoutez, actuellement,
là, on est partis avec un manque à gagner de 450 et on n'était pas en pandémie.
On n'était pas dans ce moment majeur que vivent les Québécois et Québécoises.
M. Laforest (Alain) : Le premier
ministre a dit hier qu'il en avait embauché 254. Vous en demandez 300 ce matin.
Est-ce que ça veut dire que vous en demandez 600 au total?
Mme Massé : Oui, absolument, absolument.
Pourquoi? Bien, parce que, comme je vous le dis, il en manquait... pas il en
manquait, il y a 450 qui ont quitté le bateau à cause de mauvaises conditions
de travail, à cause de manque d'autonomie professionnelle. Il faut s'attaquer à
ces deux réalités, de conditions de travail qui sont absentes, présentement, et
il faut surtout s'assurer que nos services publics puissent offrir aux Québécois
et Québécoises un accès aux soins de santé mentale.
Mme Lévesque (Fanny) :
Qu'est-ce que vous avez pensé des excuses du premier ministre sur la mort de
Mme Echaquan? Vous les avez trouvées comment?
Mme Massé : Bien, écoutez, les
excuses étaient nécessaires. La famille les souhaitait. Mais je pense que...
J'ai aussi entendu le premier ministre faire des excuses à l'ensemble des
autochtones l'année dernière. Je pense que les mots, maintenant, c'est assez.
Il faut aller vers l'action. Et le rapport Viens en comporte une multitude et
l'enquête nationale sur les femmes disparues et assassinées en comporte une
multitude. Je vous parlerais juste de banque de traducteurs pour rendre
accessibles nos services publics dans la langue des Premières Nations. Je vous
parlerais juste de la formation de nos gens — je ne comprends même
pas comment ça se fait que ce n'est pas fait encore — qui travaillent
dans les services publics. Et il y a encore plusieurs… On peut se mettre en
action. Le gouvernement a un devoir d'agir maintenant là-dessus.
Mme Lévesque (Fanny) : Quelle
lecture vous faites du fait qu'il n'a pas été invité, en fait, qu'il n'a pas
été autorisé à participer aux funérailles? Quelle lecture vous en faites, de
cette décision-là de la famille Echaquan?
Mme Massé : Bien,
écoutez, la famille et la communauté ont… ça leur appartient, le choix qu'ils
ont fait. Ceci étant dit, je peux comprendre que voir le premier ministre de
l'État du Québec se refuser de reconnaître ce que tu vis, toi, comme autochtone,
au quotidien, je pense que c'est un des éléments fondamentaux de leur décision.
M. Carabin (François) : Vous
dites qu'il faut s'éloigner des mots, aller vers l'action. Mais justement ce
que la famille de Mme Echaquan demandait au premier ministre, ce qui n'a
pas été fait, c'est de dire les mots «racisme systémique». Comment on peut avancer,
aller vers l'action si on ne prononce ces mots-là, au gouvernement?
Mme Massé : Bien, vous
soulevez là une très, très bonne question. Si on ne reconnaît pas le problème à
la racine, comment pouvons-nous agir dessus? Mais ce n'est pas grave, le
rapport Viens, lui, pointe spécifiquement des actions possibles de faire pour
être capables d'endiguer tranquillement, parce que ça va être un long travail,
la discrimination et le racisme systémique. Alors donc, c'est déjà écrit.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que la nation québécoise est raciste?
Mme Massé : Est prête à…
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
qu'elle est raciste?
Mme Massé : Ah! raciste? Non,
non, absolument pas. Et d'ailleurs, pour moi, c'est un faux dilemme. Quand le
premier ministre oppose «racisme systémique» avec «les Québécois ne sont pas
racistes», il parle de deux affaires complètement différentes. Alors, non, les
Québécois ne sont pas racistes. Bien sûr, il y a des gens qui ont des
comportements racistes, discriminatoires, etc., envers les Premières Nations.
Ça, c'est sûr, mais ce n'est pas là la question. La question, c'est : il y
a, par le passé, des lois qui ont été assimilatrices, qui ont fait mal aux
Premières Nations, et ce mal-être-là se perpétue aujourd'hui à travers des
préjugés, et à travers un paquet de gestes, et etc. Je pense que ce qu'on a
entendu au moment de la mort de Mme Echaquan nous démontre que, oui, c'est
là, et ça, il faut arrêter… Puis, pour y arriver, d'ailleurs, l'association des
Premières Nations a déposé un ramassis de tout ce que peuvent faire les
Québécois et Québécoises individuellement, les organisations, les
entrepreneurs, les municipalités. Et le rapport Viens, bien sûr, parle au
gouvernement du Québec.
M. Lacroix (Louis) : ...les
Québécois entretiennent des préjugés à l'égard des autochtones, c'est ça?
Mme Massé : Pardon?
M. Lacroix (Louis) : Si
j'essaie de décoder ce que vous dites, là, est-ce que les Québécois
entretiennent des préjugés à l'égard des autochtones?
Mme Massé : Moi, je vous parle
surtout comment les autochtones, au quotidien, vivent de la discrimination.
Mais, monsieur, si je vous dis que les... Je ne sais pas si vous en côtoyez,
là. Quand, au quotidien, tu perds ta job, tu te fais traiter des noms, etc.,
oui, tu as des impacts. Et donc ça veut dire qu'il y a des gens, pas les Québécois...
C'est ça que vous voulez... que vous me dites? Bien non, je ne dirais pas ça,
là, ce n'est pas vrai, les Québécois, ceci et cela. Mais, oui, je pense que,
chacun, chacune, nous avons un travail de nous regarder, de voir comment on est
en relation avec les Premières Nations, de nous informer, d'aller tendre la
main à ces gens-là en... Et je pense que le plus important, c'est que le gouvernement,
lui, tende la main, et ça s'appelle notamment la déclaration des Nations unies
sur leurs droits.
M. Bergeron (Patrice) : Dans
le corpus législatif du Québec, là, dans les lois de l'Assemblée nationale,
quelle loi est assimilatrice là-dedans, là, actuellement? Vous me parlez de lois
assimilatrices, mais là… moi, je pense à la Loi sur les Indiens, à Ottawa, mais
ici, au Québec, là…
Mme Massé : C'est de lois
assimilatrices dans le passé que je vous parlais. Vous avez nommé la Loi sur
les Indiens, mais ce n'est pas seulement les lois. Il y a eu les pensionnats. Vous
le savez comme moi, le Québec en comportait. Donc, le ministère de l'Éducation
a une responsabilité là-dedans. Au niveau de la santé, bien là ça vient de nous
péter dans la face, là, tu sais. Le rapport Viens nomme une multitude… au
niveau de la santé, du système de police, au niveau juridique, de l'éducation,
des endroits qui, dans le fond, soit nient l'existence des autochtones ou ne
facilitent pas notre relation avec ces nations qui vivent sur le même
territoire que nous.
M. Carabin (François) : Le
curriculum en histoire, les cours d'histoire au primaire, secondaire, est-ce
qu'ils contribuent aux préjugés envers les autochtones?
Mme Massé : Bien, on a du
chemin à faire. C'est une des recommandations du rapport Viens, c'est-à-dire… Il
faut revoir le corpus scolaire pour nous assurer de parler de la vraie histoire,
hein? Je veux dire, qu'on nous parle de la crise d'Oka, je veux bien, qu'on
nous parle de quand on est arrivés, il y avait des autochtones sur le
territoire, c'est bien. Mais est-ce qu'on peut nous parler aussi de la réalité
des gens qui sont contraints, par la Loi sur les Indiens… On ne parle même pas
de la Loi sur les Indiens. Alors, il y a un gros travail à faire. Mais je pense
qu'il y a aussi un travail à faire au niveau de la formation des maîtres. Mais
tout ça, c'est dans le rapport Viens. J'ai l'impression de répéter les mêmes
choses depuis des siècles.
M. Larin (Vincent) :
Mme Massé, qu'est-ce que vous pensez du fait qu'Airbus donne des contrats
de finition à des entreprises américaines plutôt que de choisir des entreprises
québécoises?
Mme Massé : Airbus? Je veux
vous dire que le système économique mondial fait en sorte qu'il y a des clauses
qui desservent souvent notre économie. Et je pense que, dans toute la question
de l'achat local, là où le ministre Fitzgibbon ne nous aide pas, c'est qu'il
nous fait accroire qu'on est capables de s'autosuffire sur notre territoire,
alors que, dans les faits, il y a des règles qui nous en empêchent, des règles
internationales qui nous en empêchent. Ça fait que moi, je veux bien, là, qu'on
décrive des choses, mais on va les décrire en parlant des vraies affaires.
M. Larin (Vincent) : Quel
genre de règles internationales...
Mme Massé : Par exemple, tout
contrat... Là, je n'ai pas les chiffres. Il faudrait voir avec mon collègue
Vincent Marissal, qui est vraiment «top-notch» là-dedans, mais il y a des
règles de commerce international qui font en sorte que tout contrat au-delà de
x milliers de dollars doit être soumis à l'international. Et donc, là, on
compétitionne avec les entreprises qui n'ont peut-être pas les mêmes scrupules
en matière de protection de l'environnement qu'il y a ici, au Québec, quoique… qui
n'ont peut-être pas les mêmes scrupules en matière de droit du travail qu'ici,
au Québec. Donc, ce n'est qu'une des règles à laquelle je pensais.
M. Laforest (Alain) : M.
Zanetti, juste sur la COVID, j'aimerais vous entendre. On dit qu'on entre dans
une période critique. Est-ce que la Santé publique devrait se tourner vers les
pharmaciens pour faire effectuer les tests?
M. Zanetti : Bien, nous, on
l'a dit, là, la question des tests, on a proposé des solutions il y a longtemps,
puis il s'agit de réquisitionner les laboratoires privés. Ça, c'est une
première étape. Ensuite de ça, pour les enquêtes épidémiologiques, qui sont
aussi importantes que le dépistage, là, parce que c'est là qu'on va vraiment
trouver les gens qui doivent aller se faire tester en plus, bien, pas besoin
d'être des infirmières ni des pharmaciens pour faire les enquêtes
épidémiologiques. Le gouvernement pourrait engager du monde nouveau puis les
former pour faire ces enquêtes-là, à raison de trois enquêtes par jour par
personne, par enquêteur. Ça, ça se pourrait. Il reste... parce que les
pharmaciens sont très utiles aussi dans le système de santé. Il y a moyen
d'aller chercher du monde sans délester des gens qui ont des rôles essentiels
en ce moment. Nous, on le dit depuis des semaines. Le gouvernement ne le fait
pas, et c'est très problématique.
M. Larin (Vincent) : Les
laboratoires privés disent jouer un rôle complémentaire dans le dépistage, entre
autres chez les voyageurs dans l'entreprise privée. Qu'est-ce que vous répondez
à ça?
M. Zanetti : Bien, écoutez, il
y a un bassin, O.K., de main-d'oeuvre limité au Québec. Toute celle qui ne
travaille pas dans le public... sont asservis à des priorités qui ne sont pas
celles de la Santé publique, O.K.? Alors, tous les gens qui vont travailler
dans le public, bien, en ce moment, là, ils agissent puis ils font des actes
cliniques qui ne suivent pas la priorisation qui est celle de la Santé
publique, et donc, bien, ils ne jouent pas un rôle optimal nécessairement dans
la gestion de la pandémie.
M. Larin (Vincent) : ...selon
les critères de la Santé publique, pour un dépistage, et qui doivent donc aller
au privé, qu'est-ce qu'on fait avec ça?
M. Zanetti : Bien, c'est que
c'est clair qu'il doit y avoir, à l'intérieur du système public de dépistage,
des priorisations. On doit être capables de traiter plus rapidement, par
exemple, des gens qui sont dans le système de santé, par exemple, O.K., juste
pour prendre cet exemple-là. Mais cette priorisation-là, elle doit être faite
selon une logique de protection de la santé publique, pas selon une logique de
qui est-ce qui a l'argent pour payer puis quel homme d'affaires, lui, c'est
vraiment important pour lui, son voyage d'affaires à l'extérieur pour aller
faire telle affaire. Attends un peu, là, la personne qui va tester cet homme
d'affaires là, qui répond à ses objectifs de son entreprise, qu'on ne sait pas
c'est quoi, bien, en ce moment, elle n'est pas en train de tester quelqu'un qu'il
faut qui rentre travailler à l'hôpital pour éviter un bris de services. À
l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, c'est ça, le problème. Il faut que les gens qui
sont capables de faire du dépistage le fassent en fonction de priorités qui
sont celles de la Santé publique. Il me semble que c'est le gros bon sens. Qui
peut être contre ça?
M. Carabin (François) : …37 000 personnes
dans le nord de l'île de Montréal, comment vous expliquez ça, des envois de
courriels avec des données médicales cruciales?
M. Zanetti : Pouvez-vous
me répéter le début de la question?
M. Carabin (François) :
Oui. Bien, il y a eu hier une fuite de données de dépistage internes dans le
nord de l'île de Montréal, un envoi de courriels avec une base de données de
résultats positifs, négatifs, 37 000 Montréalais. Comment vous
expliquez qu'on fonctionne par courriel avec des données aussi importantes que
cela, et privées?
M. Zanetti : Bien, c'est
très problématique. Je ne sais pas qu'est-ce qui a engendré, là, le détail de
cette histoire-là. Mais ce qui m'apparaît clair, c'est que, si on avait le
personnel suffisant pour faire ces enquêtes-là, épidémiologiques, bien, on
serait capables d'appeler les gens, on serait capables de les rejoindre, puis
on n'aurait pas, peut-être, je spécule, là, recours à ce genre de plan B. Mais
la question cruciale, là, c'est qu'en ce moment, puis nous, on l'avait dit il y
a deux semaines, il y a énormément de cas. Il nous faut autant d'enquêteurs que
possible pour pouvoir régler ça, puis, en ce moment, ce n'est pas le cas.
Journaliste
:
Rapidement, concernant le mauvais traitement infligé à Joyce Echaquan, l'Ordre
des infirmières n'a toujours pas retiré ou suspendu le permis d'exercice de
l'infirmière qui a proféré des insultes, des injures à l'Attikamewk. L'ordre,
qui doit protéger le public, d'ailleurs, dit qu'il doit mener une enquête puis
faire des vérifications, déposer une plainte, des accusations, puis, au terme
de ce processus-là, pourrait retirer le droit d'exercice. Donc, cette
infirmière-là, théoriquement, peut travailler ailleurs. Est-ce que, selon vous,
le système faillit à sa tâche de protéger le public ou si on a droit d'avoir
une enquête, puis au terme duquel…
Mme Massé : Bien, je
pense que les ordres professionnels ont leurs mécanismes d'encadrement. Moi, la
question que j'ai envie de poser à cet ordre-là, c'est : Est-ce que vous
avez, vous — parce que le rapport Viens s'adresse à tout le monde,
là, pas juste au gouvernement du Québec — dans la dernière année,
offert de la formation, à l'ensemble des infirmières sur le territoire du
Québec, de sécurisation culturelle, qui est une des recommandations? Est-ce que
vous avez fait votre bout du travail?
Puis je poserais la même question à tous
les ordres professionnels. Est-ce que les gens au niveau de la police, est-ce
que les gens au niveau du système de justice, au niveau des écoles... Alors,
oui, les ordres sont là pour nous protéger. Ils ont leurs processus. Mais, ceci
étant dit, ils ont aussi une responsabilité pour aider leurs professionnels à
pouvoir déconstruire ce qu'on vit actuellement, c'est-à-dire de la
discrimination et du racisme systémique, au Québec.
M. Dion (Mathieu) : ...
Mme Massé : Je n'ai pas
entendu.
M. Dion (Mathieu) : Est-ce que
vous seriez à l'aise de vous faire soigner par cette infirmière-là?
Mme Massé : Bien, moi, je suis
blanche, hein?
La Modératrice
: On va
passer en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : You're asking for more psychologists
to be hired… like, probably,
that October 28th won't be the last day of partial lockdown. How the Government… should deal with this since the
anxiety and cases of depression in society are just rising right now among the population? How does the Government should deal with the
28 days?
M. Zanetti : Well, the Government should give a better access and a free access, a public access, to
psychologists because it's very important. We see the problems rising right now. And, yes, we should hire
more psychologists because there's a big lack in the public system right now.
If you have a problem and you ask for help, it can take six months, it can take
a year, two years before you actually see someone, and that is unacceptable. When people need help in
public... in mental health, when they need support, they have to get it fast,
and that's the problem. So that's why we're saying to the Government that it has to hire more people,
and really quick.
Mme Senay (Cathy) : ...just psychologists for the public sector or you're talking also
about social workers and other therapists?
M. Zanetti : Everything is a good solution, all those solutions. But, right now,
we're asking for 300 more psychologists, before Christmas, that he should
hire. But, on the long term, the Government should hire more people, even more, because, just during the time
the Liberals were in power, 450 psychologists left the public system to go
to the private system. And, in the private system, they're only accessible to
people who have insurance, and even insurance don't pay for a lot of sessions,
and to other people that are rich enough to have, like, $110 to give to... for every
time they go see...
Mme Senay (Cathy) : ...the psychologists should be hired before Christmas. Why are you
aiming Christmas?
M. Zanetti : Yes, because it's really urgent, and I think it's possible. The
response is we're asking for as many psychologists as possible as fast as
possible. And we suggest that 300 before Christmas is really, really
reasonable. But, of course, if we could do more, we should do more. It's really
hard to evaluate the exact amount of psychologists we need in the public health
system because, actually, the need is underevaluated, underrated because people
know that they won't get services, so they don't ask too much. They know that,
if they go in the public system, they'll have news in months. So probably that,
if we had more psychologists, we would have a lot more demand, so we should
hire more. But, right now, we're asking for this sort of emergency hiring
process.
Mme Massé : If I can… I'm sorry, I just want to say that... You know, you asked why
Christmas, it's because we know, since the first wave, that it's hard for
people to live in this pandemic situation. And my question is : Why did
the Minister and the Prime Minister, this summer... haven't taken care of the people by hiring more
psychologists? Because the population needs it. That's why we say Christmas, it's the last time that...
it's the... we need it before Christmas.
Mme Fletcher (Raquel) : The Government
launched this 28-day challenge. It's what they're calling it. But do you think
that things will be back under control by October 28th or do you fear that this
lockdown might continue, at least partially, until Christmas?
M. Zanetti : Well, we wish for the best, but it's really hard to predict right
now. And we're really prudent about this type of speculation, but it's not
going so well. Right now, with the testing process, it's really problematic.
The inquiries following the testing process, it's really bad, it's not going
well. They didn't hire enough people. They don't have enough people to do the
job. So it's really hard to contain things. You can't just say : Oh! when
it goes well, it's because the Government did great, and then, when it goes bad, it's because the people are
less disciplined than in Ontario. That's not a good attitude. You cannot say
that as a government when, at the same time, you don't even have enough people
to do the testing. This is just wrong.
La Modératrice
: Merci.
(Fin à 8 h 48)