To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. Pascal Bérubé, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Martin Ouellet, leader parlementaire du troisième groupe d’opposition

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. Pascal Bérubé, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Martin Ouellet, leader parlementaire du troisième groupe d’opposition

Version finale

Tuesday, October 6, 2020, 11 h 20

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures vingt-six minutes)

M. Bérubé : Quelques paroles de sagesse adaptées à la situation actuelle. La CAQ, ayant tourné tout l'été, se trouva fort dépourvue quand la deuxième vague fut venue. Alors, c'est ce qui se passe présentement au Québec. On a le pire résultat au Canada. Ce n'est pas à cause de la semaine de relâche. Il y a de la confusion. Il y a une perte de contrôle. Et ce n'est pas rassurant pour personne.

Je veux réitérer un certain nombre de nos positions aujourd'hui. Une commission d'enquête dans les CHSLD, chaque jour, on va en parler, chaque jour, jusqu'à tant qu'il y ait une commission d'enquête. Ça s'impose. Les 4 000 décès méritent qu'on investigue là-dessus.

La question des avis, on veut toujours les obtenir, notamment en restauration. Vous savez que Doug Ford a dit qu'il voulait voir les avis avant qu'on ferme les restaurants à Toronto. Intéressant. On n'est pas des proches, Doug Ford et moi, pas comme avec le premier ministre, mais on pense la même chose là-dessus. Intéressant. Nous aussi, on veut les avis. D'ailleurs, tout le monde demande ça. Québec solidaire demande ça maintenant, le Parti libéral aussi. Bien, on veut les avis, notamment dans la restauration… et puis on la veut pour les gymnases puis on la veut pour tout ce qui a été annoncé jusqu'à maintenant. Si on veut créer de l'adhésion, il faut partager l'information.

Code de couleurs. Parlant de Doug Ford, qui dit vrai? Est-ce que le premier ministre du Québec a vraiment dit au premier ministre de l'Ontario que le code de couleurs était compliqué puis il ne fonctionnait pas? Je ne sais pas si quelqu'un de vos collègues peut relancer M. Ford à Queen's Park pour lui dire que M. Legault a dit qu'il n'avait pas dit ça. C'est une information qui me préoccupe.

Puis enfin, bien, je le dis depuis le printemps dernier, avec une certaine constance, qu'est-ce qui relève de la politique, qu'est-ce qui relève de la Santé publique? Plus ça avance, plus c'est confus.

Alors, quand on a des résultats comme ceux-là, je pense que le gouvernement en serait rendu à rendre public les avis ne serait-ce que pour se protéger de mauvaises décisions qu'il aurait pu prendre, parce que, si on a un résultat aussi dramatique que celui-là, et que c'est la Santé publique qui l'a guidé en toutes circonstances, il aurait intérêt à les exposer. Mais je ne comprends pas pourquoi il s'oppose à ce que tous les avis de la Santé publique, tous les avis de McKinsey, pour le confinement puis le déconfinement, ne soient pas accessibles. Ça ne peut pas marcher comme ça. Et, en l'absence de réponse du gouvernement, bien, les gens vont chercher de l'information ailleurs. Alors, moi, je pense qu'une des façons de lutter contre, je dirais, la fausse information, c'est de donner la bonne information. Il y a un vide, là, qui se crée, et c'est ce qu'on plaide depuis le début.

Un mot avant de donner la parole à mon collègue leader parlementaire, qui va vous parler de notre motion d'aujourd'hui, pour indiquer que nos propositions, parfois, trouvent écho, avec un peu de retard, dans l'action gouvernementale. Alors, vous vous souvenez de... Il y avait Je contribue, en santé, et on avait proposé une mesure similaire en éducation. Alors, deux semaines plus tard, le gouvernement adopte la proposition de notre collègue Véronique Hivon, qui s'appelle Réponds présent. Bon, ils n'étaient pas là il y a deux semaines, mais là ils sont présents. Alors, je m'en réjouis. Ça montre tout le travail, tout le sérieux de l'aile parlementaire du Parti québécois.

Et maintenant, mesdames et messieurs, Martin Ouellet.

M. Ouellet : Tu es en pleine forme, chef.

M. Bérubé : Dangereusement en forme.

M. Ouellet : Dangereusement en forme. Alors, bon matin, tout le monde.

Aujourd'hui, je vais revenir sur la volonté du gouvernement hier de mettre de l'avant l'application COVID Alert. Et je veux juste rappeler ce qu'on a entendu en commission parlementaire cet été. Dans le rapport, et je le cite, la quasi-totalité des experts ont une réserve importante quant à l'efficacité et la fiabilité de ce genre de technologie. Il n'y a pas d'opinion majoritaire d'expert international et entendu en commission parlementaire sur l'utilité des applications de notification sur la lutte pour la COVID.

Donc, si ce n'est pas efficace, si ce n'est pas utile, qu'est-ce que c'est? C'est un gadget. Cela étant dit, nous, notre devoir, c'est de s'assurer que les gens qui veulent la télécharger, il faut qu'ils soient libres de le faire. Donc, aujourd'hui, on va déposer une motion que je vais vous lire : Que l'Assemblée nationale prenne acte de la décision du gouvernement du Québec d'aller de l'avant avec la participation à une application de notification des contacts, qu'elle lui demande d'interdire à quiconque d'en obliger le téléchargement et de discriminer sur cette base un individu dans l'exercice de ses droits, notamment à l'emploi et au logement, qu'elle demande au gouvernement de publier les études démontrant l'efficacité d'une telle application dans la lutte contre la pandémie et que ça devienne un ordre de l'Assemblée.

Ce qu'on a entendu pendant la commission parlementaire, c'est la Commission d'accès à l'information qui nous a dit : On n'a pas les outils pour empêcher un employeur d'exiger d'avoir l'application. Même si M. Legault le dit à la télévision, ou c'est répété par M. Caire, ou relayé sur les Twitter, on n'a pas les outils pour empêcher ça. Donc, nous, on va arriver avec une motion aujourd'hui pour sécuriser ceux et celles qui ne voudront pas… Ils seront libres de le faire, de ne pas la télécharger. Ils ne pourront pas se faire obliger de l'avoir comme étant une condition d'emploi.

Deuxième chose, pour créer de l'adhésion, pour créer, je vous dirais, un effet de masse pour que les gens l'utilisent, parce que plus on va l'utiliser, plus elle sera adéquate et précise, dans ce cas-là, ça nous prend de l'information. Alors, nous, on veut que le gouvernement nous indique c'est quoi, ses indicateurs de succès, à combien de pourcentage de téléchargements il pense que cette application-là sera efficace.

Deuxième chose qu'on veut savoir aussi, parce qu'on a vérifié avec ce qui s'est passé en Ontario, le nombre de clés uniques qui ont été demandées. Ça, ça veut dire que j'ai l'application, je la télécharge, et, à un moment donné, j'ai un avertissement comme de quoi je suis... été en contact avec quelqu'un, et je me fais passer un test COVID, et après ça j'ai un résultat positif, je dois l'indiquer. Donc, le nombre de clés uniques que la Santé publique va me donner pour inscrire dans mon téléphone, ça va déjà me donner une indication de combien de personnes ont pu être déclarées positives suite à une notification.

Troisième chose qu'on veut voir aussi, et ça, c'est fondamental, il faudrait savoir quand les gens vont appeler à la Santé publique pour obtenir un rendez-vous. On devrait leur dire… Bien, écoutez, moi, là, je vous appelle, je veux un rendez-vous parce que c'est mon application qui me l'a dit. Comme ça, avec des mesures, des indicateurs, on va être capables de décider si effectivement, collectivement, le fait qu'on a tous embarqué dans cette application aura eu un impact positif dans la lutte à la COVID.

Ça fait qu'on doute. Je doute encore. Je doutais cet été. Je doute encore, mais je pense qu'il faut être responsable. Les gens sont libres, là, de la télécharger. Mais nous, on veut leur donner des réponses pour favoriser leur compréhension.

Et puis je vais terminer là-dessus, ce qu'il faut comprendre, là, c'est que ce n'est pas juste le téléchargement qui va faire fi du bon fonctionnement… Ils nous l'ont expliqué hier en briefing technique. Je la télécharge, je dois, à chaque jour, m'assurer que mon Bluetooth soit en marche pour être capable de mesurer les contacts que j'ai. À chaque jour, je dois donner mon consentement pour envoyer les notifications dans le système. Lorsque j'aurai été déclaré positif à la COVID, j'obtiens ma clé, et je dois moi-même l'inscrire, et, par la suite, à chaque jour, je dois donner mon consentement pour l'échange d'information.

Donc, si je la télécharge, si je dis oui à chaque jour, si j'installe la clé, si je continue, bien, probablement que la clé… dans certains cas, oui, cette application aura indiqué à un individu qu'il a été en contact avec quelqu'un plus de 15 minutes à moins de deux mètres, qu'il serait possible qu'il soit contaminé à la COVID, qu'il devrait peut-être aller passer un test. Mais tant et aussi longtemps que je n'ai pas d'indicateur de succès, je n'ai pas de cible, il est difficile pour nous de vous dire : Vous savez quoi, ce n'est pas parfait, ce n'est pas tout à fait utile, mais, au final, puis on additionne l'ensemble des choses qui sont mises de l'avant, ça peut, dans certains cas, à la toute fin, répondre à un besoin et éviter, dans certains cas, à quelqu'un de contaminer de façon outrageuse ses citoyens et citoyennes.

Mme Prince (Véronique) : M. Ouellet, aidez-moi à comprendre votre motion. Est-ce que vous avez eu des échos ou est-ce que ça s'est vu dans d'autres provinces que les gens obligeaient... parce qu'il me semble que le gouvernement n'arrête pas de répéter : C'est sur une base volontaire. Comme journaliste, je n'ai pas eu d'échos que des entreprises demandaient à leurs employés de le télécharger. Qu'est-ce qui vous pousse à déposer cette motion-là?

M. Ouellet : Bien, ça pourrait être une pression insidieuse. C'est-à-dire que l'employeur… Tu sais, il y a eu des cas d'éclosions. Les employeurs ont été obligés de fermer leurs entreprises. Il y a eu des pertes par rapport à ça. Et donc un employeur pourrait dire : Bien, écoutez, il y a une application, le gouvernement fédéral a dit que c'est une bonne chose, le gouvernement du Québec a dit que c'est une bonne chose, tu n'as pas le choix, chez nous, en prévention, tu la prends, tu l'appliques, puis c'est une condition d'emploi.

Donc, nous, c'est ça qu'on veut éviter. Puis c'est le genre de discussion qu'on a eu en commission parlementaire, puis la Commission d'accès à l'information nous a dit : Il faut faire attention, on n'a pas de moyen de l'empêcher. Donc, c'est ça qu'on veut être certains de circonscrire. Et, si ça prend un décret gouvernemental pour dire : Écoutez, ça ne se fera pas, bien, qu'ils le fassent. Nous, par motion, on veut s'assurer que ça ne sera pas discriminatoire, que les gens qui ne voudront pas l'avoir pourront effectivement ne pas l'avoir.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que vous l'avez téléchargée, vous, l'application, M. Bérubé, dans votre téléphone? Est-ce qu'elle est active? Et est-ce que vous allez recommander de le faire?

M. Bérubé : Alors, je l'ai téléchargée. Elle est active et c'est le libre choix.

M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce que vous recommandez de le faire?

M. Bérubé : Libre choix. Dans plusieurs dossiers, je suis comme ça, d'ailleurs.

M. Gagnon (Marc-André) : Oui. Donc, essentiellement, là, vous ne voulez surtout pas que les gens se sentent obligés de la télécharger. On a bien compris. Vous avez encore des réserves, comme Québec solidaire, d'ailleurs. Mais, ce faisant, n'êtes-vous pas en train de miner les chances de faire de cette application-là un succès à partir du moment où, vous le reconnaissez vous-même, vous l'avez entendu, le succès de l'application repose sur une grande adhésion de la population dans son utilisation?

M. Bérubé : Je veux dire, le succès de toutes les opérations pour contrer la COVID, là, c'est d'abord attribuable au gouvernement du Québec. Puis il fait une job assez constante, là, de déception. Alors, l'apparition de l'application, c'est la démonstration que tout ce qu'on a fait avant ne fonctionne pas, puis ce n'est pas attribuable à la semaine de relâche, là. On est rendus… C'est le dernier rempart. Je tiens à dire que tous les députés de la CAQ présents à la commission ont dit qu'ils étaient contre pour les raisons qu'on a évoquées, les réserves sur la confidentialité, sur ce qui peut arriver dans le monde du travail, etc. Donc, ils se sont tous fait dire par le ministère de la Santé : Vous avez dit ça en commission, mais vous allez suivre notre ligne maintenant. Alors, nous, on ne changera pas nos réserves. Moi, je l'ai téléchargée. Les gens sont libres de la télécharger. Ce n'est pas nous qui allons imposer ça. C'est clair, là, que ça va être notre attitude là-dessus.

M. Gagnon (Marc-André) : Là, tout repose sur la responsabilité du gouvernement. En même temps, les gens ont une responsabilité individuelle. Dans ce cas-ci, c'est de la télécharger puis de l'installer. Il n'y a pas un risque de chercher à ne pas encourager les gens à l'utiliser?

M. Bérubé : Les gens sont libres. Ça implique leur téléphone cellulaire.

M. Gagnon (Marc-André) : …à l'utiliser?

M. Bérubé : C'est le libre choix. Vous ne pouvez pas me citer autrement.

M. Gagnon (Marc-André) : Ce n'est pas dangereux? C'est ça, ma question.

M. Bérubé : Libre choix.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais ce n'est pas dangereux?

M. Bérubé : Libre choix.

M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce que le libre choix n'est pas dangereux dans une situation...

M. Bérubé : Moi, je crois à la responsabilité des citoyens.

M. Lacroix (Louis) : Mais M. Legault a dit ça hier, que c'était le libre choix. Il a dit aux gens : Vous êtes libre de la télécharger ou pas. Mais il encourage les gens à le faire. Vous, vous n'allez pas jusque-là.

M. Bérubé : Libre choix.

M. Lacroix (Louis) : Mais vous n'encouragez pas les gens à le faire?

M. Bérubé : Entre pas de choix puis libre choix, je vais prendre libre choix.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais on dirait que vous voulez régler un faux problème ce matin, dans le sens où ce qui semble davantage problématique, c'est les propriétaires d'un iPhone 6. Ils ne peuvent même pas la télécharger parce que ce n'est pas compatible. Alors, vous, vous dites libre choix, mais, dans le libre choix, il y a du monde qui ne sont même pas capables de le faire s'ils le veulent.

M. Ouellet : Absolument, puis c'est ce qu'on a dit en commission parlementaire, les gens moins nantis, qui n'ont pas de téléphone ou qui ont des téléphones de vieille génération, ne pourront pas avoir ce type d'outil là pour participer à la force de frappe ou le bouclier humain qu'on pourrait installer au Québec. On est bien conscients de ça. Mais, quand on dit libre choix, c'est qu'on dit : Nous, là, au Parti québécois, là, on ne veut pas vous dire quoi faire. Mais, si vous le faites, on va vous donner les meilleurs outils pour être certain que vous prenez la meilleure décision, puis la meilleure décision à prendre, c'est d'avoir le maximum d'informations et de s'assurer que, dans certains cas, mon choix de ne pas la télécharger parce que j'ai des craintes à la sécurité de mes informations, bien, je ne sois pas contraint de le faire.

Alors, nous, on veut donner des outils pour améliorer la prise de décision. Donc, oui, on agit de façon responsable en disant aux citoyens et citoyennes : Si vous voulez le faire, voici comment le Parti québécois va vous aider à prendre la meilleure décision pour vous, dans votre situation, dans votre contexte.

M. Bergeron (Patrice) : Sur la crise d'Octobre, M. Bérubé, on revient dans le même film encore cette semaine avec une nouvelle motion ici, et c'est Mme Anglade, là, qui propose une motion. Apparemment qu'il y a des discussions qui sont en cours actuellement avec les partis d'opposition. Vous, vous pensez quoi de cette motion-là? Avez-vous été approché?

M. Bérubé : Je pense que notre motion était excellente. Elle aurait dû être adoptée par tous. C'était le cas de la CAQ. C'était le cas de Québec solidaire. Et le Parti libéral, pour des raisons mystérieuses, qui reposent de la dynamique de son caucus, a décidé de ne pas nous appuyer. La semaine dernière, je suis descendu, sans avertissement, avec Martin Blanchette, de mon cabinet, dans le bureau de Mme Anglade pour vérifier qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce que vous avez contre le fait qu'il y ait des excuses pour les 497 personnes injustement emprisonnées? Ils ont dit : Ah! il y a plus que ça. Alors, ils veulent tout mettre, eux, des années 60 jusqu'aux condamnations. Ça n'enlevait absolument rien. C'est franchement incompréhensible et ridicule qu'ils n'aient pas accepté notre motion.

Ceci étant dit, ils nous ont communiqué leur motion. Je veux dire, là, ils dévient les responsabilités, là. Ils ne veulent vraiment pas blâmer Trudeau père, ça, c'est clair. Ils veulent rendre hommage à Pierre Laporte, qui était une motion qui était déjà réservée. On aurait voté en faveur. On aurait été en faveur. On leur a dit : On va rendre hommage à Pierre Laporte dans notre motion, la semaine dernière. Ils ont dit : Ce ne sera pas nécessaire.

Alors là, je me demande où est-ce qu'ils s'en vont avec ça. Ce n'est pas cohérent. Ça fait que, là, si je comprends bien, ils veulent qu'on blâme aussi Robert Bourassa et Jean Drapeau. Alors, j'avertis le caucus du Parti libéral : Vous n'aviez pas compris que la proposition de votre cheffe, c'est aussi de blâmer Robert Bourassa. Je vous mets en garde parce que ce n'est pas notre objectif. Notre objectif, c'est un front commun face au gouvernement fédéral pour qu'il offre des excuses pour l'infâme Loi sur les mesures de guerre, dont il est l'initiateur et, disons, l'opérateur. Et c'est ça qui a mené à ce qui nous intéresse, cette partie-là qui n'a jamais été abordée à l'Assemblée nationale, les 497 personnes injustement arrêtées. Alors, je sais que la CAQ a des réserves. Nous, on en a aussi. On n'a pas pris de décision encore.

M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce que vous pensez que les libéraux devraient, dans ce contexte-là, aussi présenter des excuses parce que le gouvernement Bourassa, c'était un gouvernement du Parti libéral?

M. Bérubé : Absolument. J'invite Mme Anglade — là, bon, elle est passée ce matin — lors de son prochain point de presse, de sa tribune, à affirmer, comme cheffe du Parti libéral du Québec, qu'elle s'excuse pour ce qu'elle considère comme étant un tort de Robert Bourassa comme premier ministre du Québec. Alors, qu'elle le fasse ici, mais qu'ensemble on ait le consensus de défendre ces personnes qui ont été injustement arrêtées et perquisitionnées, ça, c'est l'angle qui manque.

Les assassins de Pierre Laporte, les gens qui ont enlevé Cross ont été jugés et condamnés. On peut le réitérer. Aucun problème avec ça, on peut réitérer la mémoire de Pierre Laporte. On l'a offert, ils ont refusé. Mais ces personnes-là, ça fait 50 ans. Il y a des gens qui sont décédés. Il n'est pas prématuré de s'attarder à cette question-là, et c'était le coeur de notre motion.

M. Bergeron (Patrice) : L'ancien chef lui-même a dit, la semaine dernière, que le gouvernement du Québec avait les mains sales là-dedans.

M. Bérubé : Oui, j'ai entendu ça.

M. Bergeron (Patrice) : C'est lui qui a opéré… C'est lui qui a fait la demande de la Loi des mesures de guerre et c'est lui qui, en plus, a fait les arrestations. C'est lui qui a…

M. Bérubé : Je fais une nuance. Robert Bourassa a demandé au fédéral d'intervenir, et la réponse, c'est la Loi sur les mesures de guerre, qui est une mesure qui était connue de Pierre Trudeau même comme prof de droit constitutionnel. Je vous invite à écouter le fantastique balado de Marc Laurendeau, il précise cette question-là, sur OHdio. C'est ça? Alors, c'est lui qui a choisi la loi des mesures de guerre comme moyen. Alors, c'est pour ça que nous, notre priorité, c'est d'identifier le gouvernement fédéral et les personnes injustement arrêtées et perquisitionnées.

M. Bergeron (Patrice) : …est sale aussi là-dedans.

M. Bérubé : Mais le Québec a des responsabilités. Mais libre à la cheffe du Parti libéral du Québec de s'excuser au nom de son parti pour le gouvernement de Robert Bourassa. Je veux dire, il y a du temps jusqu'à jeudi, là, puis le mois d'octobre dure longtemps, ça fait que...

Ah oui! L'autre chose, dans notre motion — Martin fait bien de me rappeler — les 497 personnes avaient en commun d'être tous des indépendantistes : des artistes, des poètes, des étudiants. Bien, les libéraux ont biffé ça. Ils ne veulent plus qu'on dise ça. Bien, Gérald Godin, Gaston Miron puis Pauline Julien, ce n'étaient pas tout à fait des militants qui travaillaient avec Claude Wagner et Robert Bourassa, disons. Alors, ils ont fait enlever ça en plus. Ça fait que je ne sais pas où est-ce qu'ils s'en vont avec ça. J'avais prévenu Dominique Anglade : Si vous ne votez pas en faveur de notre motion, ça va être bien du trouble pour vous autres de l'expliquer. Ils ne m'ont pas écouté. Ils ont bien du trouble à l'expliquer. Puis, manifestement, ça ne va pas changer aujourd'hui.

Alors, moi, j'ai une position que le gouvernement achète… et Québec solidaire. Les libéraux ont juste à s'inscrire dans le sens de l'histoire, et à faire preuve d'élévation, et à se joindre à nous. En fait, la vraie raison, je vais vous la dire, ils ne veulent pas qu'on blâme les fédéraux. C'est ça, la raison.

M. Lacroix (Louis) : Elle demande des excuses au fédéral, là.

M. Bérubé : Oui, mais là sans gradation des responsabilités, puis Québec, puis le maire Drapeau, puis… Elle était bonne, notre motion, puis elle était bonne la semaine passée. Elle est encore bonne aujourd'hui.

M. Bergeron (Patrice) : Il n'y a rien qui honore les victimes, justement, qui ont été arrêtées et perquisitionnées, là. Que ce soit dans les monuments publics, une place, est-ce qu'il n'y aurait pas de la place pour ça aussi?

M. Bérubé : Vous connaissez Jean-François Lisée. Il a de nombreuses idées, et on s'en parle souvent. Alors, je vais utiliser la tribune pour parler de son idée, qui est fort bonne. Il propose qu'il y ait une place à Montréal, la place des poètes emprisonnés, peut-être tout près du boulevard Robert-Bourassa, qui sait? Mais ça serait intéressant qu'on note ça parce que ces gens-là ont été arrêtés. Il y a eu des séquelles importantes. Et ce qui s'est passé avec la loi des mesures de guerre est très grave au plan des droits de la personne.

Écoutez, même John Turner, là, c'est les cérémonies nationales aujourd'hui, les funérailles nationales, lui-même s'opposait à la Loi sur les mesures de guerre comme professeur de droit. Alors, c'est très grave. C'est un abus de pouvoir. C'est digne d'un État totalitaire. Et il y avait une raison à ça. On voulait mater le mouvement indépendantiste. C'était ça, la raison. Quand vous entendez Marc Lalonde, là, défendre ça après 50 ans, là, c'est à ça qu'il pense. Marc Lalonde, Pierre Trudeau et tous ces personnages qui ont joué un rôle sinistre dans l'histoire du Québec, c'est à ça qu'ils pensent.

Le Modérateur : En anglais.

Mme Senay (Cathy) : It says here that Prime Minister Justin Trudeau's office…

M. Bérubé : He talked about me?

Mme Senay (Cathy) : No. The application of COVID Alert was downloaded by 100,000 people since last night. So there is, in fact...

M. Bérubé : Mostly Quebeckers.

Mme Senay (Cathy) : Yes, exactly. So are you basically… You have to… your constituents and reach them to download the application. Is it the role you see…

M. Bérubé : If you don't share the information, don't expect us to always follow you like we are employees of Mr. Legault. We're independent. Remember, the Parliament, we have free speech. And, if you don't share the information, don't expect us to keep the Government line every time. We're going to keep asking questions. This is what we did in the commission. All the parties were agreed that was not a good idea, even MNAs from CAQ, and now, overnight, it's a good thing. So free choice. If you want to download it, you do it. But there's so many ways the Government failed in this pandemic that this is the demonstration that they have nothing left… that this application.

Mme Senay (Cathy) : Do you see… because just…

M. Bérubé : They don't have nothing left. They're pushing to the ropes, yes. They don't have anything left. They have this application and they say, like: This is our last chance, please download this. This is frightening.

Mme Senay (Cathy) : The October Crisis and the motion that Liberals will table this afternoon, is it shocking for you? You had this motion last week, they rejected it, they voted against it, like, they didn't…

M. Bérubé : That's ridiculous from the Liberal Party of Québec. We have an agreement, with CAQ and QS as well, that we're going to focus on almost 500 people that got arrested without any reason, and we want to talk about those people. The murderer of Pierre Laporte, the kidnapper of James Richard Cross, they were condemned to jail. We can say this again. I don't have any problem with that, any problem to bring back the memories of Pierre Laporte, who was a vice-premier of Québec. I don't have any problem with that.

I proposed to Dominique Anglade to put this in our motion last week. And now she came back with a mixed motion about Ottawa, Québec, Montréal, pushing forward Pierre Laporte, don't say anything about independentists. I'm telling you one thing, those 500 people who were arrested in the middle of the night in October 1970, there was a reason for that, they were independentists. They all have this in common. They were poets, they were students, they were teachers, but they were all independentists. And this is the way Pierre Trudeau found to make sure that the independentist movement, it's going to be afraid for the next years.

Mme Senay (Cathy) : …police officers in Montréal, the provincial Government at that time, don't you think that… bears a responsibility?

M. Bérubé : Valérie Plante could call the media this afternoon, have the microphone and say: My «excuses» for what was happening in Montréal with the Montréal police. Dominique Anglade, tomorrow, can come here and say, like: I want to say… I apologize for the Liberal Government of Robert Bourassa. François Legault could say, in the blue room, like: In the name of the Government of Québec, I'm going to give apologies.

The thing is why we need a common position about the federal… is that we know for sure that Justin Trudeau, the last thing he wants to do is to apologize for this crisis because he knows it's from a Liberal Government, and it's from his father, and he don't want to touch about his father's legacy. And this is what's going on. Justin Trudeau keep apologize for everything, serious matters, all around Canada, and crying, for a good reason, for a lot of good things in Canada, except three things, three legacies of his father : Mirabel, Forillon, crise d'Octobre. This is the three matters he doesn't want to touch. And this matters to me as an independentist and as a democrat.

So we need to be together to send this message to Ottawa, but Dominique Anglade didn't understand that. She talked to her caucus and, like: Oh! October Crisis, there is some victims, 500 victims that we don't know a lot about them.

Mme Senay (Cathy) : You're voting against it?

M. Bérubé : We don't… He's the boss with that. He's calling the shots. So we'll see later. He's the leader, House Leader. It's your turn. I was long. I'm sorry.

M. Pouliot (Samuel) : It's OK. Now, about the new measures that were announced yesterday, there are pediatricians that say the decision to have high school students wear masks in class goes too far. What do you think about that?

M. Bérubé : Yes, well, the most shocking thing to me is sports, mostly sports, outdoor sports. And, yesterday, the doctors who are specialized with kids, what's the name in English, «pédiatres»…

Une voix :

M. Bérubé : …pediatricians said: It's not a good thing. So we're worried about sports and about motivation of those kids who cannot do sports anymore. We don't have any papers on that saying it's not a good thing, same thing with the restaurants. Well, I read this morning that, in Toronto, Premier Doug Ford said, like: We're not going to close our restaurants, we don't have any reasons for that, any proof for that. Oh! we say the same thing, but we're not close friends like he is with Premier Legault. So this is interesting.

So, and I'm finishing with that, what I keep saying since months : Please, health sector and politics, not side to side, give us the data if you want us to make sure people is going to be involved in that, and be clear, not be afraid to take decisions who are unpopular. This is what I'm saying.

M. Pouliot (Samuel) : Do you think they should listen to pediatricians?

M. Bérubé : Well, for sports, I'm going to put the focus on that, I'm not sure it's a good idea, sports, gyms. I'm not feeling it.

M. Pouliot (Samuel) : And the masks in class?

M. Bérubé : The masks in class, I want to know more about how it's going on in Ontario. Is it a good thing? They have the answer. They have access to Dr. Arruda. I don't have access yet. He don't want to meet me. If he invites me and gives me the data, I'm going to understand more, but this is not happening.

Thank you for your questions.

(Fin à 11 h 53)

Participants


Document(s) Related