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Point de presse de Mme Véronique Hivon, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de justice, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé

Version finale

Thursday, October 1, 2020, 11 h 18

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures dix-huit minutes)

Mme Hivon : Bonjour, tout le monde. À la suite du décès, dans des circonstances extrêmement graves, choquantes, troublantes, indignes, de Joyce Echaquan à l'hôpital de Joliette, je pense qu'il faut prendre acte de l'indignation collective du Québec. Et j'ai besoin de vous dire qu'à Joliette, cette indignation-là, elle est à la puissance 10, que la colère et que la souffrance qui vont de pair avec ce qui a été vécu lundi par Mme Echaquan, et sa famille, et ses proches sont extrêmement forts. Et aujourd'hui, toute cette colère, cette indignation-là, ce que les gens de Joliette veulent, mais ce que tous les Québécois veulent, on en est tous convaincus, c'est que ça se transforme en actions.

Et je dois vous dire qu'hier, quand j'ai entendu le premier ministre, lors du point de presse de 17 heures, répondre à une question d'un de vos collègues, c'était même peut-être un parmi vous, sur qu'est-ce qui allait être fait concrètement en matière de santé pour les personnes autochtones et qu'il s'est référé au comité ministériel sur la lutte contre le racisme, ça m'a beaucoup choquée, parce que le rapport Viens, il est là. On n'est pas obligé de se référer encore à un autre comité sur la réalité très particulière des nations autochtones, des personnes autochtones, particulièrement par rapport à ce qu'elles vivent avec les services publics. C'était l'objectif de la commission Viens. C'est le sens du rapport du commissaire Viens.

Alors, le chemin, il est tracé. Les recommandations sont là, et je veux juste vous dire à quel point, quand on retourne au chapitre spécifique sur les questions des services de santé, à quel point tout est là. Tout est là en lien avec ce qu'on vient de vivre à Joliette.

Je veux juste vous lire deux passages : «Médecin d'origine innue, le Dr Stanley Vollant a affirmé en audience — O.K. c'est la page 392 du rapport — avoir lui-même été témoin de pratiques empreinte de préjugés en contexte hospitalier et de leurs effets délétères :

«À l'hôpital de Baie-Comeau — c'est une citation de Dr Vollant — j'ai travaillé pendant près de 10 ans, je peux vous dire qu'il y a du racisme systémique. Des infirmières, des médecins ont beaucoup de préjugés négatifs vis-à-vis les Premières Nations. Donc, quand les gens de mon village ont des problèmes de santé, quand ils vont à Baie-Comeau, ils y vont de reculon parce qu'ils ont peur d'arriver à l'hôpital de Baie-Comeau, à l'urgence, et de se faire juger par l'infirmière au triage. Ils ont peur d'aller à l'hôpital.»

Et le commissaire Viens, lui-même, qu'est-ce qu'il dit quelques paragraphes plus loin? «...les voix entendues sont assez nombreuses pour affirmer que les membres des Premières Nations et les Inuits ne se sentent pas en sécurité lorsque vient le temps de mettre leur santé entre les mains des services publics.» Écoutez, c'est grave. C'est grave, ce qu'on a comme conclusion de commissaire Viens. Ils ne se sentent pas en sécurité lorsque vient le temps de mettre leur santé entre les mains des services publics, il arrive à cette conclusion-là après avoir entendu des dizaines et des dizaines de témoignages.

Alors, la question, elle est toute simple au gouvernement : Comment se fait-il qu'un an après, alors qu'on a des conclusions aussi graves que celle-là, qui dit que les nations autochtones, les personnes autochtones ne se sentent pas en sécurité quand elles vont dans le système de santé, comment ça se fait que deux appels à l'action, deux recommandations très claires, 74, 75, qui parlent de sécurisation culturelle n'ont toujours pas été appliquées et que la ministre n'y fait toujours pas référence? C'est inconcevable. Ça aurait dû être une priorité d'action comme plusieurs autres.

Moi, aujourd'hui, je ne veux pas faire le tour avec vous de tout le rapport Viens, mais je veux vous dire qu'en lien avec, concrètement, ce qu'on vient de vivre avec Joyce Echaquan à Joliette tout est là, les réponses sont là, le diagnostic est là et les pistes d'actions sont là, dans le rapport Viens.

Alors, on a une demande très claire au gouvernement, c'est que, d'ici la fin de la session, il dépose un projet de loi très concret sur spécifiquement la question de la sécurisation culturelle qui est prévue aux appels à l'action 74 et 75, où on demande une modification à la Loi sur les services de santé et les services sociaux et la Loi sur les services de santé et les services sociaux pour les autochtones cris pour y enchâsser la notion de sécurisation culturelle en collaboration avec les autorités autochtones et de mettre en place, donc, des mesures pour que les établissements s'assurent de répercuter ce principe-là sur le terrain.

Écoutez, ce n'est pas sorcier, c'est dans le rapport avec des conclusions extrêmement graves depuis un an. Donc, on demande au gouvernement, au premier ministre, à la ministre des Affaires autochtones, au ministre de la Santé d'agir rapidement. Et je pense que ce serait la première manière claire de dire que ce qu'on entend depuis 48 heures, ce ne sont pas que des belles paroles de la part du gouvernement, mais qu'il y a une véritable volonté, de son côté de changer les choses et donc d'agir rapidement spécifiquement en lien avec ce que Mme Echaquan a vécu. Je pense que mon collègue va ajouter quelques mots.

M. Arseneau : Merci beaucoup. Alors, premièrement, comme ma collègue, j'aimerais transmettre mes plus sincères condoléances à la famille de Joyce Echaquan, particulièrement à son mari, ses sept enfants ainsi qu'à toute la communauté attikamek de Manawan.

Aujourd'hui, en tant que porte-parole en matière de santé pour le Parti québécois, j'en appelle également à l'action du gouvernement et à l'application des recommandations du rapport Viens en lien avec le traitement des autochtones dans le système de santé. Ma collègue Véronique vient d'exprimer de façon très claire que les solutions s'y retrouvent. Le rapport Viens dit que la méconnaissance des réalités autochtones, les préjugés répandus et le non-respect des pratiques culturelles de la part des professionnels du réseau de la santé engendrent des lacunes importantes et des pratiques discriminatoires en ce qui a trait à l'accès aux services pour les peuples autochtones.

L'amélioration de la qualité des services offerts aux peuples autochtones du Québec, bien, ça passe par un engagement clair des autorités gouvernementales, par des actions concrètes également en faveur du concept de sécurisation culturelle. C'est la raison pour laquelle on appelle au dépôt d'un projet de loi immédiatement. La persistance des comportements racistes et dégradants, on l'a vu, envers les communautés autochtones justifie plus que jamais la nécessité d'agir.

Les solutions existent. Par exemple, parmi la trentaine d'appels à l'action, de recommandations du rapport Viens, on en a nommé deux, l'appel à l'action 74 et 75. On peut également ajouter certaines recommandations : la mise sur pied de services et des programmes qui répondent au principe de sécurisation culturelle, développés à l'intention des peuples autochtones et en collaboration avec eux; développer des corridors de services diagnostiques prioritaires pour les clientèles autochtones; financer, de façon récurrente et pérenne, les services et les programmes qui répondent au principe de sécurisation culturelle développés à l'intention des peuples autochtones; et, enfin, établir une communication efficace entre les professionnels de la santé et leurs patients et avec les services d'interprète, par exemple. Alors, ces actions, elles se retrouvent toutes dans le rapport Viens.

On demande au gouvernement d'agir concrètement. Il peut le faire, et il peut le faire, et il doit le faire rapidement. Le rapport est sorti il y a un an. Combien d'autres décès comme celui de Joyce est-ce que ça va prendre avant que le gouvernement passe à l'action? Collectivement, nous avons un travail à faire : action, écoute, collaboration, respect et réconciliation. Merci.

Le Modérateur : On va prendre les questions.

Mme Lévesque (Fanny) : Mme Hivon, est-ce qu'il y a un problème de racisme à l'hôpital de Joliette?

Mme Hivon : Écoutez, j'espère vraiment que l'enquête va le faire ressortir puis qu'on va être capable d'apporter une réponse claire à ça, mais ce qui est certain, c'est qu'il y a eu un épisode de racisme très clair et que, depuis, les langues se sont déliées, fort heureusement, et qu'on entend beaucoup, beaucoup de témoignages très troublants par rapport à des expériences qui ont été vécues.

Donc, moi, je veux qu'on aille au fond des choses, et c'est pour ça aussi que je veux m'assurer que, dans les enquêtes qui ont cours, bien, il y en ait une qui puisse se pencher sur ça. Et je dois vous dire qu'à ce jour, je suis encore inquiète, parce que je vois toutes ces enquêtes-là, compartimentées, là, le coroner, les événements précis en lien avec Mme Echaquan, mais moi, je veux qu'on regarde cette question-là, qu'on la regarde globalement pour l'hôpital de Joliette. J'ai confiance que les autorités vont la regarder.

J'ai eu des échanges, évidemment, avec le P.D.G. du CISSS, mais moi, je trouve les témoignages extrêmement troublants, leur multiplication. Puis quand je lis le rapport, oui, il y a Joliette, puis, comme députée de Joliette, je dois vous dire que je trouve ça extrêmement grave, mais je vois que c'est documenté largement pour différents hôpitaux qui sont à proximité de communautés autochtones, proximité étant relatif, là. On se comprend que Manawan, c'est à trois heures de Joliette, ce n'est même pas dans ma circonscription, mais les services sont à Joliette. Donc, il faut aller au fond des choses de ça.

Mme Lévesque (Fanny) : Mais, en même temps, vous l'avez dit... bon, vous avez cité l'hôpital de Baie-Comeau, l'hôpital de Joliette a été aussi beaucoup cité pendant la commission Viens. Depuis un an, vous, est-ce que vous les avez rencontrés, la direction de l'établissement? Est-ce que vous avez essayé de les convaincre d'appliquer les recommandations? On n'est pas obligé d'attendre après le gouvernement, ils auraient pu opérer des changements. Est-ce qu'il y a eu des discussions là-dessus, depuis un an, de votre part?

Mme Hivon : Oui. Donc, en fait, il y a eu un événement, il y a plusieurs mois, qui a ramené tout ça en lumière en matière de protection de la jeunesse. Il y a tout un chapitre aussi sur la protection de la jeunesse où il y a d'énormes enjeux, et, à ce moment-là, j'étais encore en discussion avec le centre d'amitié autochtone et avec la direction du CISSS pour dire qu'il était grand temps, donc, d'établir des passerelles et de mieux comprendre la réalité, assurément, de la communauté autochtone qui vient pour des services à Joliette, la communauté attikamek. Donc, oui, c'est quelque chose dont je me préoccupe depuis un moment.

Puis là je me réjouis parce qu'il y a eu une rencontre, donc, cette semaine, où il y a donc une volonté qui a été affirmée, des plus hautes autorités, de passer en mode intégration beaucoup plus grande de cette réalité-là. Mais moi, ce que j'ai envie de dire, c'est qu'il faut que ça vienne d'en haut. Puis c'est très clair, là, on a une recommandation, 74, du commissaire Viens qui dit qu'il faut que le principe de sécurisation culturelle dans le réseau de la santé soit intégré dans la Loi sur les services de santé et les services sociaux. C'est là depuis un an. Ça dort depuis un an malgré la gravité des conclusions.

Donc, moi, je pense que le gouvernement, oui, doit le faire. C'est un geste fort qui doit venir d'en haut, qui doit être inscrit dans la loi puis, après, qui va forcer la main à tout le monde.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Est-ce que... Je m'excuse de mon retard. Si ça vous a déjà été posé, vous me le direz, mais... je ne sais pas si vous avez pris connaissance des propos du maire de Joliette. Lui, il dit qu'il n'a jamais vu de racisme à Joliette. J'ai envie de vous poser la question. Est-ce que, vous, vous en avez déjà été témoin?

Mme Hivon : Oui. On m'a rapporté différents épisodes, en lien avec différents services, ou expériences, de racisme et de discrimination.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : ...que le maire n'en ait pas vu ou qu'il dise ne pas en avoir vu, qu'est-ce que ça dénote, selon vous?

Mme Hivon : Bien, écoutez, je vais laisser au maire, là, s'exprimer sur son expérience à lui. Moi, je peux vous dire que, comme députée de Joliette, on m'a rapporté des expériences très difficiles à différents égards. Et donc je pense que, oui, on doit travailler très fortement là-dessus chez nous et partout au Québec. Puis je trouve ça bouleversant que ça ait pris ce qu'on a vécu lundi soir, avec le décès atroce, dans des circonstances indescriptibles, de Mme Echaquan, pour qu'il y ait ce réveil-là.

Mais moi, je veux vraiment dire au gouvernement que, justement, quand on voit encore beaucoup d'incompréhension ou... Je pense qu'il faut que ça vienne des plus hautes autorités, et il faut que ça soit inscrit dans la loi, parce que... Écoutez, c'est grave, là. Je veux dire, on en discutait avec mon collègue, il y a des autochtones qui ne se présentent pas dans les services hospitaliers de peur d'être maltraités. Puis ça, ça ne vient pas de n'importe qui, ça vient de dizaines de témoignages puis ça vient de Stanley Vollant, dans le rapport de la commission Viens. Puis le commissaire lui-même dit que les Premières Nations ne se sentent pas en sécurité lorsque vient le temps de mettre leur santé entre les mains des services publics.

Donc, moi, face à ça, je me dis : Comment est-ce possible que, depuis un an, on n'entende pas parler de ça de la part du gouvernement, ministre des Affaires autochtones, ministre de la Santé? Donc, c'est pour ça qu'on a une demande très, très claire aujourd'hui. Je veux dire, il faut regarder tout le rapport Viens puis il faut que les actions soient prises rapidement. Mais, s'il y en a une qui est simple, qui est claire, qui découle directement du rapport et qui est complètement en lien avec ce qu'on vient de vivre, c'est bien celle-là de changer la loi pour inclure le principe de sécurisation culturelle. Ça fait qu'on demande que ce soit déposé d'ici la fin de la session.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Est-ce que vous aimeriez avoir un rôle à jouer? Est-ce que vous proposez votre aide, en fait, si elle est acceptée?

Mme Hivon : Ah! moi, vous savez...

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : ...le chef Ottawa a parlé aujourd'hui au P.D.G. du CISSS pour la première fois depuis deux ans. Est-ce que, vous, vous seriez prête à être là, à agir pour donner un coup de main?

Mme Hivon : C'est évident, puis je pense que tous les acteurs le savent sur le terrain. Moi, je suis en lien avec eux périodiquement.

La difficulté, là, juste pour qu'on clarifie les choses, c'est que la... ce n'est pas une difficulté, là, mais la communauté de Manawan est dans le comté voisin de Berthier. Donc, je pense qu'aussi Mme Proulx a un rôle à jouer comme députée et comme ministre responsable de la région, là, sur l'enjeu, vraiment, Joliette. Moi, je suis députée de Joliette, donc les services se donnent dans ma circonscription. Il y a des Attikameks qui vivent à Joliette, il y a des Attikameks qui viennent périodiquement pour recevoir des services de santé, notamment. Donc, moi, je suis en lien avec le centre d'amitié autochtone, avec M. Ottawa, avec des gens qui vivent dans la communauté. Donc, mon aide, elle leur est acquise. Tout rôle que je peux jouer, je suis tout à fait disposée pour ça.

Puis au niveau national aussi, là. Vous avez peut-être entendu le chef Pascal Bérubé qui vient de dire, bon, qu'hier M. Lafrenière a fait un appel à la collaboration. On ne sait pas trop dans quel contexte ce rôle-là lui a été confié, mais le fait est qu'il n'y en a pas eu, de demande formelle, là, depuis hier, auprès des oppositions, de collaborer, d'être intégrées à la suite des choses. Puis moi, mon but, ce n'est pas d'être intégrée pour la forme, c'est que l'action se fasse le plus vite possible. Je pense que, quand les oppositions sont là, ça peut aussi forcer que les choses se fassent plus rapidement que quand c'est juste laissé entre les mains du gouvernement.

Mme Lévesque (Fanny) : Le Parti libéral demandait la démission de Mme D'Amours. Êtes-vous dans cette idée-là également? Est-ce que vous pensez que ce serait une bonne chose qu'on la démette de ses fonctions à ce temps-ci précis?

Mme Hivon : Moi, en ce moment, là, ma préoccupation, c'est d'être focusée sur les suites concrètes qu'on va pouvoir donner à quelque chose d'absolument innommable qui vient de se passer.

Donc, est-ce qu'il y a des problèmes avec Mme D'Amours? Je pense que tout le monde va dire oui. Est-ce qu'elle a perdu la confiance des nations autochtones? Je pense que la question se pose, mais c'est à eux d'y répondre, les nations autochtones. Moi, je ne le dirai pas formellement puis je ne veux pas que tout le débat aille sur la seule personne de Mme D'Amours. C'est une responsabilité collective du gouvernement, au premier chef, du premier ministre. Et moi, je ne veux plus entendre le premier ministre juste référer à son comité avec M. Carmant quand il y a un rapport Viens spécifiquement sur ces enjeux-là pour les nations autochtones puis qu'on n'y a pas donné suite. Vas-y.

M. Arseneau : Si vous permettez, je vais juste faire un petit complément d'information, parce qu'on a nommé l'expression «sécurisation culturelle» puis on peut penser que c'est en lien uniquement avec les propos racistes ou dégradants qui ont été tenus, mais on parle ici du décès évitable d'une personne. Il y a la question des soins qui ont été prodigués. Et, dans le rapport Viens, on fait référence à un autre rapport, qui date de 2015, celui-là, et qui nous rappelle que le risque de décès prématuré est beaucoup plus élevé chez les autochtones, de deux à deux fois et demie plus que chez les autres Québécois, pour des causes évitables. Et parmi les causes de décès, on nomme, par exemple, la prévalence de trois à cinq fois plus élevée chez les autochtones que chez les non-autochtones... la question du diabète, par exemple, ou de l'insuffisance cardiaque. Et c'est ça qui a été évoqué également dans les causes du décès de Mme Echaquan.

Alors, je pense qu'il y a une liaison, il y a un lien direct à faire entre la question de la sécurisation culturelle, des préjugés qu'on peut entretenir chez les professionnels de la santé et les soins qui sont offerts, sans compter le fait aussi que les autochtones peuvent avoir développé une crainte d'aller se faire soigner.

Le Modérateur : On va passer en anglais, s'il vous plaît.

Mme Fletcher (Raquel) : Does Mme Sylvie D'Amours needs to resign?

Mme Hivon : Yes, we think that there are, of course, problems with the leadership of Mme D'Amours, for sure. But today, I don't want to focus on one person. I want to focus on another person, which is Mme Echaquan, and I want that this tragic, unbearable death leads us to have concrete, serious and very quick actions. And this is why I'm asking the Government to really, really give... to follow the recommendations 74 and 75 of the Viens report, which relate specifically to cases like the one of Mme Echaquan, by bringing into the law concerning health services, this principle of «sécurisation culturelle», cultural securisation, to make sure that what we see and all those testimonies don't stay unheard, because it's really serious. They just don't go, many of them don't go, and they are more sick, they die younger. All of that, you know, is linked.

So how come, when we ask those kinds of questions to the Prime Minister, like what was done yesterday at the press conference in late afternoon, he's referring to his new committee that he put in place a few months ago? Why isn't he just, you know, reading the very serious conclusions of Commissioner Viens?

Mme Greig (Kelly) : …Mr. Bérubé, when he spoke... yesterday and the day before, talked about how you had texted each other when he first saw the video. Just on an emotional standpoint, watching that video and hearing how this woman is treated the last moments... Can you just talk a bit about that?

Mme Hivon : I'm sorry, I think it's a little difficult. I was totally shaken. I couldn't... you know, it's almost unbearable. So, you know, I was in a state like what you see right now because I couldn't understand how this can be possible, when you see somebody suffering like that and that you will just insult them more. It's just unbearable.

So, yes, right away, I contacted the people from the community and, you know, I wanted to make sure they knew I was there. So, for the last days, you know, I've been there and talked with them. But I think, today, it's really important to send a signal that actions must be taken, and this would be the best way to send a signal that all of this is taken seriously by the Government.

Mme Greig (Kelly) : Especially since this is your riding, this is your area...

Mme Hivon : Yes, it's really concerning. Sorry?

Mme Greig (Kelly) : Did that surprise you that this was in your own...

Mme Hivon : Oh! yes, well, yes, because you cannot believe, you know, the things you hear, you cannot believe that, you know. So, of course, I was in shock. I'm not proud of that at all, you know, being the «députée» of Joliette, but I understand, you know, you cannot generalize.

And, you know, I talked to many nurses who, you know, called and said : You know, we're not like that, and we take care of them, and we love, you know, the Attikameks so much, and they don't want to all be put in the same basket. And I understand that, you know, there is a great amazing amount of work being done there.

But I think that we have to take into consideration that that was just, you know, unbearable. And it's there, in Joliette, and I'm really concerned as the member of Parliament for Joliette, but it's there also in other regions. And this is what we read, you know, in the Viens report, and the Government needs to act right now. Merci.

(Fin à 11 h 41)

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