(Huit heures deux minutes)
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. Nous sommes en octobre et, aujourd'hui, nous allons revenir en octobre
1970. Le Parti québécois dépose la motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale souligne qu'il
y a 50 ans, en octobre 1970, pas moins de [97] Québécoises et Québécois
ont été injustement arrêtés et emprisonnés, et 36 000 personnes ont fait
l'objet d'une perquisition abusive en raison de leur allégeance politique
indépendantiste.
«Qu'elle demande des excuses officielles
de la part du premier ministre du Canada, ainsi que l'ouverture complète des
archives de toutes les institutions fédérales impliquées dans ces tristes
événements, et ce, afin de faire, une fois pour toutes, la lumière sur cette
période trouble de notre histoire.»
Cette motion, on la dépose par devoir de
mémoire, par nécessité, pour toutes ces personnes qui ont vu leurs droits
bafoués dans le cadre de la Loi des mesures de guerre de Pierre Trudeau père.
C'est une impunité, c'est une injustice. Ces personnes n'ont jamais, jamais
collaboré dans les tristes événements que sont les enlèvements de James Richard
Cross et de Pierre Laporte et l'exécution de Pierre Laporte.
Alors, au nom de ces personnes, qui sont
notamment Gérald Godin, Pauline Julien, Jocelyne Robert, des poètes, des
syndicalistes et la jeunesse québécoise, le Parti québécois pose un geste
aujourd'hui, dépose une motion. Parce que nous savons très bien que ce qui
était visé, à travers la Loi des mesures de guerre, c'était de freiner le
mouvement indépendantiste québécois, freiner le Parti québécois. Ce qu'on n'a
pas réussi à faire, mais on a tenté de le salir, on a tenté d'ébranler les
convictions profondes de la jeunesse québécoise en 1970. Et, 50 ans plus
tard, je me sens personnellement une responsabilité de rappeler cet épisode
trouble de notre histoire et de poser un geste. Et j'espère qu'il sera unanime.
Jusqu'à maintenant le gouvernement de la
Coalition avenir Québec nous a donné son appui pour cette motion. Jusqu'à
maintenant Québec solidaire nous a donné leur appui pour cette motion. Il ne
manque que le Parti libéral du Québec, et j'espère qu'on pourra compter sur son
appui. Avec une motion unanime, le message serait fort. Il y a un rendez-vous
avec l'histoire, on doit y participer, et j'invite le Parti libéral du Québec à
se joindre à nous pour cette motion.
Deuxième élément…
Une voix
: …
M. Bérubé : Rapidement, oui. J'avais
une pause. Deuxième élément, affaires autochtones. Écoutez, ce n'est pas d'hier
que je pose des questions sur le leadership de la ministre des Affaires
autochtones. Souvenez-vous de la crise ferroviaire, c'était avant la pandémie.
On avait découvert qu'elle n'avait pas parlé avec les leaders autochtones,
qu'elle n'avait pas été présente, qu'elle avait poursuivi ses activités comme
si de rien n'était. C'est comme si ça faisait longtemps, mais c'est au début de
l'année 2020. Et puis ensuite, en août, à l'étude des crédits, la ministre
nous étonne en disant : Écoutez, l'association des premières nations
Québec et Labrador, Ghislain Picard, c'est comme un quatrième parti
d'opposition, je n'ai pas besoin de ça. Et là, enfin, ce qui s'est passé hier.
Et ce n'est pas la première fois que le
gouvernement du Québec mobilise Ian Lafrenière pour aller prêter
main-forte à la ministre dans les médias. Ce que je veux dire au gouvernement
du Québec : Si on avait voulu nommer Ian Lafrenière ministre, il
aurait fallu le faire. Il n'est pas trop tard pour le faire. Si vous trouvez
qu'il est meilleur pour ces questions-là, vous n'avez qu'à poser un geste. Mais
c'est trop important les relations avec les Premières Nations pour prendre ça à
la légère.
Nous, là, ces questions-là, c'est
important. La reconnaissance des peuples autochtones, en 1985, c'est René
Lévesque. La «Paix des Braves» avec Bernard Landry, c'est le Parti
québécois aussi. Le premier député autochtone élu à l'Assemblée nationale, Alexis Wawanoloath dans Abitibi-Est, en 2007, c'est le Parti
québécois. Et je pourrais vous nommer plein de gestes importants. Mais
là, on n'arrivera à rien avec une attitude comme celle-là, le lien est brisé
entre la ministre des Affaires autochtones et les Premières Nations.
Et, en terminant, on s'apprête à nous
annoncer d'autres éléments qui sont le fruit des réflexions du gouvernement
quant à la pandémie. Récapitulatif de la semaine : je demande toujours les
avis de la Santé publique sur la culture, sur la restauration. Je veux les
obtenir. Le Dr Arruda a prétendu qu'il y avait des tableaux, des documents
de travail, et on a répondu à l'un des vôtres qu'il fallait faire une demande à
la Loi d'accès à l'information. On rit du monde.
S'il y a des avis, qu'on les présente le
jour même, puis on pourra les apprécier. S'il n'y en a pas, c'est très grave.
Alors, dans les deux cas, je veux que les Québécois aient accès à toute
l'information possible. Ça fait depuis le mois de mai, là, que je demande ça,
là. Ce n'est pas d'hier. Il y a des gens qui ont l'impression qu'on demande ça
depuis cette semaine. On veut tous les avis de la Santé publique qui guident
les décisions du gouvernement du Québec. Si le gouvernement du Québec ne se
base pas sur des études de la Santé publique, il se base sur quoi? Je vous
laisse sur cette question.
Des voix
: …
Mme Prince (Véronique) : …on
a la même question. Est-ce que vous demandez également la démission de
Mme D'Amours?
M. Bérubé : Bien, écoutez, on
a demandé à la députée de Châteauguay de quitter le Conseil des ministres en
janvier 2019, si je ne me trompe pas, pour bien moins que ça, alors
pourquoi… En fait, le fait de garder en poste Mme D'Amours témoignera de
l'importance accordée par la CAQ au dossier autochtone.
M. Lacroix (Louis) : Donc,
vous demandez qu'elle parte?
M. Bérubé : Vous savez, j'ai
comme politique de ne jamais m'ingérer dans les affaires internes d'une
formation politique, puis j'ai toujours cette politique-là. Alors, je vais me
contenter de dire ça. Si on la maintient là, ça enverra un message fort. Moi,
pour avoir parlé à Ghislain Picard, là, à plusieurs reprises avant même
l'épisode d'hier, la cause est assez entendue.
M. Lacroix (Louis) : Mais sur
votre motion, là, juste revenir, parce que, si on se rapporte à l'histoire, là,
c'est Robert Bourassa qui avait demandé au fédéral d'appliquer la Loi sur
les mesures de guerre. C'est une loi fédérale, mais ça avait été fait à la
demande du gouvernement du Québec, là.
M. Bérubé : L'intervention, vous
avez raison, a été faite à la demande du gouvernement du Québec, mais les
fédéraux ont pressé fort sur le crayon. Je vous réfère à des ouvrages très
sérieux, notamment de Louis Fournier, qui est peut-être l'ouvrage de
référence, Histoire d'un mouvement clandestin, qui en est à sa troisième
édition aux éditions VLB, 2020. Le fédéral a appliqué avec beaucoup de force la
Loi sur les mesures de guerre et a suggéré la Loi sur les mesures de guerre,
quoiqu'en pense Marc Lalonde aujourd'hui. Alors, c'est l'armée canadienne,
ça l'indique, là, c'est le gouvernement canadien qui a abusé de la situation
pour mettre une pression terrible, pour dire à la jeunesse québécoise qui était
arrêtée : Vous n'avez plus de droits, on pourrait vous tirer, défoncer des
portes en pleine nuit avec des coups de botte...
Ça a laissé des traces, tout ça. Et tout
ça, c'est inscrit dans une séquence de combats contre le mouvement
indépendantiste, où on a volé les cartes… la liste de membres du Parti
québécois, on a fait de l'espionnage. Il y a toute une séquence. Et octobre, il
y avait des gens qui ont fait des enlèvements, qui étaient connus des
policiers, qui étaient surveillés. Ils ont été enquêtés, ils ont été condamnés,
ils ont purgé des peines de prison. Puis il faut rappeler aussi aujourd'hui la
mémoire de Pierre Laporte, mais c'est 497 Québécois et Québécoises
injustement arrêtés et emprisonnés.
C'est une question de principe et
d'honneur. Ils doivent et elles doivent recevoir des excuses de Justin Trudeau,
d'autant plus qu'il a dit, suite au déboulonnage de la tête de John A.
Macdonald, qu'on pouvait critiquer l'action de n'importe quel premier ministre
canadien, y compris son père.
M. Bergeron (Patrice) : Mais
est-ce que vous en avez parlé avec le PLQ?
M. Bérubé : Oui. Je me suis
rendu personnellement, sans invitation, dans le bureau de Mme Anglade
hier.
M. Bergeron (Patrice) : ...
M. Bérubé : Disons que je ne
suis pas capable d'annoncer qu'ils nous appuieront pour l'instant, mais je leur
ai expliqué pourquoi c'était important de le faire. Pierre Laporte était l'un
des leurs. C'était un ministre du gouvernement Bourassa. Ils ont réservé le
sujet. Vous savez comment ça fonctionne, quand on réserve un sujet, les autres
partis ne peuvent pas l'utiliser pour les motions. S'ils veulent faire une
motion pour saluer la mémoire de M. Laporte, rappeler que la violence
n'est jamais un mode d'expression en politique, et tout ce que vous voulez, on
va l'appuyer, cette motion-là, d'accord?
Mais j'ai besoin qu'ils m'appuient sur
celle-là parce que ces personnes-là ont été injustement arrêtées, puis on
demande des excuses au gouvernement canadien. Et franchement je serais très
déçu si je n'avais pas l'appui du Parti libéral du Québec là-dessus.
M. Lacroix (Louis) : Il y a
beaucoup de gens, M. Bérubé, même aujourd'hui, là, qui ne sont capables
d'admettre que ce qu'en fait a fait le FLQ était inadmissible. Il y a toujours
l'espèce de oui mais, tu sais? Oui, c'était inadmissible, mais...
M. Bérubé : Pas chez moi.
M. Lacroix (Louis) : Alors,
est-ce que vous, au Parti québécois, vous comprenez le combat qu'il y avait
derrière le mouvement, derrière le FLQ à l'époque?
M. Bérubé : Écoutez, je
comprends votre question. Le Parti québécois, René Lévesque en tête, a toujours
condamné avec force la violence comme mode d'expression politique, toujours
condamné le vandalisme qu'il y a eu aussi, de 1962 à 1970, dans la première
période du FLQ. Ça, c'est clair. On ne s'est jamais associés à ça. En
50 ans d'histoire, le Parti québécois ne s'est jamais associé à ça.
M. Lévesque a condamné avec force l'exécution de Pierre Laporte. Il n'y a
aucune ambiguïté là-dessus aussi.
Mais il y a un angle mort, dans les
50 ans d'Octobre, c'est toutes ces personnes arrêtées injustement. Quand
vous entendez, de façon posthume, le témoignage de Gérald Godin et de Pauline Julien sur cette nuit-là, comment ça s'est passé, ça arrache le
coeur. C'est épouvantable. Et à l'époque s'est trouvé des gens de toute
allégeance politique, mais même au-delà du Québec, pour dire que c'était un
abus de pouvoir sans précédent et digne d'un régime totalitaire.
Alors, aujourd'hui, il y a
moyen de poser un geste, et posons-le, ce geste-là, et j'en appelle au Parti
libéral du Québec à nous appuyer.
M. Bossé (Olivier) : Le fait que
c'est encore un Trudeau qui est en poste, c'est évidemment symbolique pour vous?
M. Bérubé : D'autant plus
qu'il a dit qu'on pouvait même aborder les questions qui relèvent de son père.
D'ailleurs, il y en a trois qui sont non résolues. Justin Trudeau s'est excusé
sur plein d'enjeux importants, sauf trois : Forillon, Mirabel, crise d'Octobre.
Il reste ces trois-là. Il a refusé de le faire pour Mirabel, il a refusé de le
faire pour Forillon. Là, c'est la crise d'Octobre, puis on est sérieux.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Concernant les agences de placement dans... de la santé, est-ce que la pandémie
justifie qu'en ce moment l'État paie des agences de placement qui visiblement
emploient des demandeurs d'asile sans statut, payés parfois en dessous de la
table puis qui sont quasiment traités comme si c'étaient des esclaves?
M. Bérubé : Bien, la réponse
est dans votre question assez chargée. Bien non, bien sûr que non. C'est des
entreprises à but lucratif qui exploitent sans scrupule des personnes qui
veulent simplement travailler puis qui se gardent un montant. C'est ça, le mode
de fonctionnement.
Où réside la solution? Je veux dire, ces
personnes-là peuvent travailler dans un hôpital, et ils remplacent des gens qui
n'y travaillent pas. Qu'on les embauche avec des conditions acceptables, notamment
pour l'horaire, pour la permanence, puis ils vont rester dans le réseau
hospitalier. Donc, c'est ça, la solution.
Les agences, ce n'est pas une solution qui
est acceptable. Puis on va toujours nous répondre que c'est mieux d'avoir ça
que de ne pas en avoir. Mais donnons-nous l'objectif qu'à terme il n'en reste
plus. Alors, donnons des conditions de travail qui sont en équation avec les
demandes, notamment, des infirmières et des préposés, parce que ça existe dans
les deux cas.
Puis des fois, les gens, ils veulent juste
travailler à temps partiel. On découvre ça. Alors, on va les accommoder. Puis
d'autres veulent avoir une permanence parce qu'ils ont des enfants. Qu'on les
accommode. Le coût humain et le coût sanitaire d'avoir des agences est plus
élevé que le coût de payer convenablement ces professionnels de la santé.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Dans
l'immédiat, est-ce qu'on pourrait imposer un moratoire à l'utilisation de ces
agences?
M. Bérubé : On l'a demandé. On
l'a demandé au printemps. Moi, je suis allé sur quelques tribunes demander ça.
Mais manifestement... Ce n'est pas nous autres qui décide.
D'ailleurs, ça me permet de vous répéter
que souvent les gens nous disent : Bien là, empêchez-les puis bloquez-les.
Mais le gouvernement est majoritaire, là. Moi, la seule force que j'ai, c'est
celle de la parole et de la tribune qui m'est accordée. Je veux dire, on peut
faire des propositions, tant mieux si le gouvernement en tient compte, mais
notre pouvoir est très limité puis encore plus en temps de pandémie.
Mme Prince (Véronique) :
J'aimerais ça vous entendre sur les restaurants. En fait, qu'est-ce qu'il
faudrait, dans le plan, pour réellement sauver les restaurateurs? Parce qu'on
parle de prêts, on parle de toutes sortes de choses, mais qu'est-ce qu'il
faudrait?
M. Bérubé : O.K. D'abord, j'ai
fait la proposition en mai dernier. Il y a une façon facile de calculer comment
on accorde aux restaurateurs. D'abord, l'aide qui va être accordée aujourd'hui
doit tenir compte des pertes à venir, donc minimalement octobre, mais celles du
printemps dernier. La façon de le calculer est simple. Les restaurateurs m'ont
tous dit qu'ils ont un logiciel qui permet d'évaluer les ventes, par exemple,
de septembre 2019. Donc, on sait ils ont eu comment, comme moyenne, puis on
peut prendre quelques années. Le montant, là, à gagner est là.
Moi, je pense, ça prend de l'aide directe.
L'endettement, là... Ils sont déjà très endettés, les restaurateurs, les marges
de profit sont très minces. Si vous avez des amis, des proches qui travaillent
dans le domaine... les marges sont faibles. Ça ne peut pas être des prêts, je
veux dire, ils ne passeront pas à travers. Il faut calculer printemps et
automne et il faut se comparer sur les mois de l'année dernière. Comme ça, il
n'y a personne qui peut tricher en disant : Ah! moi, j'ai envisagé d'avoir
tel montant.
Puis il y a aussi des endroits qui vont
vous dire, par exemple, des hôtels : J'avais tant de mariages. Ça m'est
arrivé, en fin de semaine, un endroit où on me dit : J'ai 46 mariages
qui sont annulés. Là, il peut le prouver. Il arrive quoi dans ce temps-là? Ça,
ce n'est pas de la restauration, c'est de l'hôtellerie. Donc, ce que je propose
humblement, c'est qu'on calcule les pertes du printemps, les pertes à venir
pour l'automne, selon les chiffres de l'an dernier, du restaurant, qu'ils
peuvent fournir aisément par l'impôt.
M. Carabin (François) : Ce
qu'on entend, ce matin, c'est qu'il pourrait y avoir un pardon jusqu'à 80 %.
Est-ce que ce n'est pas presque de l'aide directe?
M. Bérubé : Bien, écoutez,
annoncer l'aide directe, bien oui, c'est ça : Mais on va vous prêter, mais
on ne courra pas après pour avoir le montant. Donnez-leur le chèque. Je veux
dire, la PCU, c'était ça. Puis, quand on regarde les montants consentis par le
gouvernement du Canada pour l'aide directe aux citoyens puis à différentes
sphères de notre activité, le gouvernement du Québec est plutôt chiche si on
compare avec le gouvernement fédéral. Je ne veux pas qu'il y ait une course
pour l'endettement, mais disons qu'il y a de l'espace.
Puis, une autre catégorie de personnes
dont on ne parle jamais, les personnes à prestations fixes, les personnes
inaptes au travail, les personnes sur l'aide sociale, et tout ça, elles voient
le panier d'épicerie augmenter, puis là ils vont se rendre encore dans les
épiceries. J'aimerais que le gouvernement du Québec nous revienne là-dessus.
Le Modérateur
:
Dernière question en français.
M. Larin (Vincent) : Est-ce
qu'on devrait resserrer les règles dans les écoles?
M. Bérubé : Avec le masque?
M. Larin (Vincent) : Autour de
l'école, dans la bulle-classe. Est-ce qu'on devrait prendre plus de mesures? Parce
qu'on voit visiblement que ce n'est pas respecté par les jeunes.
M. Bérubé : J'ai écouté Dr
Weiss; je pense que vous faites référence à ses interventions. Écoutez, à
l'école polyvalente Armand-Saint-Onge, à Amqui, dans mon comté, le directeur a
envoyé une lettre à tous les parents avec une grille des amendes. Que vous
soyez adulte ou enfant : Voici le montant. Ça a eu un effet assez fort.
Eux, ils ont décidé de resserrer tout ce qui se trouve à l'extérieur de
l'école, dans les parcs, avec les policiers, dans les rassemblements, là, où
les jeunes vont. C'est leur façon d'opérer, à Amqui.
Maintenant, là, il faut s'entendre. Quand
le Dr Weiss dit : Les lieux d'éclosion sont les écoles, et le Dr Arruda
dit non, puis là on compare avec l'expérience ontarienne... Je veux dire, il
faut s'entendre sur la méthodologie puis sur les conclusions.
M. Lacroix (Louis) : Mais il
n'y a pas comme une drôle de dichotomie là-dedans, de dire, par exemple : Les
jeunes ne peuvent pas aller se rassembler dans les parcs à l'extérieur…
M.
Bérubé
: Mais
ils sont toute la journée avec 25.
M. Lacroix (Louis) : …puis
après ça ils entrent en classe, ils sont 25 ensemble, pas de masque? Ce
n'est pas une dichotomie?
M.
Bérubé
: Je
vous suggère humblement qu'il y a des questions qui sont susceptibles parfois
de rendre impopulaire un gouvernement et qu'on préfère ne pas avoir à prendre
ou à différer dans le temps.
M. Lacroix (Louis) : Alors,
vous croyez que c'est politique? C'est pour motifs politiques?
M. Bérubé : Je crois que c'est
la dernière décision que le gouvernement voudrait prendre. Je comprends que
c'est dur pour les jeunes. Je me rappelle, ça fait moins longtemps que certains
d'entre vous, là, quand j'étais au secondaire... bien, en tout cas, pas
beaucoup d'entre vous, quand j'étais au secondaire, si j'avais eu un masque, ça
aurait été épouvantable, puis au primaire encore plus. Je veux savoir s'ils ont
envisagé la question du masque dans les écoles. Je sais qu'il y aurait beaucoup
de résistance des enfants et des parents, mais je veux savoir… Tiens,
donnez-nous l'avis. Pourquoi il ne faut pas le faire?
M. Lacroix (Louis) : Mais,
M. Bérubé, vous laissez entendre que, si on ne le fait pas, c'est pour des
motifs de popularité électorale. C'est ce que vous venez de dire.
M. Bérubé : Non, j'aime mieux
dire : Pour ne pas déplaire. J'aimerais mieux le twister comme ça.
M. Lacroix (Louis) : Pour ne
pas déplaire, c'est bonnet blanc et blanc bonnet, là.
Une voix
: Pour ne pas
déplaire aux électeurs?
M. Bérubé : Mais, tu sais, je
n'ai pas de littérature là-dessus, je n'ai pas d'avis, je ne suis pas un
épidémiologiste, donc j'aimerais avoir un avis là-dessus, puis, suite à ça, je
vous porterai un jugement aussi clair que je viens de le faire.
Le Modérateur
: En
anglais.
Des voix
: …
Le Modérateur
: En anglais...
M. Bergeron (Patrice) : Une
dernière sur les absences en Chambre, parce qu'encore hier il en manquait
énormément et parmi les ministres les plus importants. Il y a Mme Blais
qui n'est pas là de la semaine non plus. Je sais que vous ne pouvez pas
reprocher à un élu d'être absent en Chambre, mais ici vous pouvez le faire. Qui
décide de la grille?
M. Bérubé : On nous fournit un
alignement qu'on… à qui on donne parfois des surnoms, chaque jour, qui va être
là, qui ne va être pas là. Alors, il faut orienter nos questions en
conséquence. On est limités à 37 incluant la présidence. Ça, ça nous guide pour
jusqu'à fin octobre, je pense, tandis qu'à Ottawa c'est jusqu'en décembre.
Alors, moi, je pose la question suivante : On est en zone rouge, on
provient de partout au Québec, est-ce que le gouvernement sera tenté de nous
dire qu'il faut reconfiner le parlementarisme? Je me pose la question.
Puis d'ailleurs ça m'ouvre sur une autre
question. Là, je veux que la personne qui m'a posé la question l'entende très
bien : Comment on permet de passer d'une zone rouge à une autre zone rouge
sans problème? Il semblerait que c'est problématique, puis il n'y a aucune
indication claire là-dessus. Et, dernier élément, si on veut revenir avec des
contrôles routiers, j'aimerais ça en savoir plus.
Le Modérateur
: En
anglais.
Mme Greig
(Kelly) : …ask you, in a similar vein: What do
you think of the announcement, yesterday, about the fines and about the powers
that police have? And also, what do you think could be missing from that…
M. Bérubé :
Well, it's their call. We're just going to watch how it works. And good luck
with that.
Mme Greig
(Kelly) : That's it?
M. Bérubé :
That's it.
Mme Greig
(Kelly) : No comment on what you think…
M. Bérubé :
No further comment.
Mme Greig
(Kelly) : Anything missing from what they
announced?
M. Bérubé :I'm going to be pretty aware, this weekend, of what is going on. So,
I'll get back to you.
Mme Senay
(Cathy) : But, don't you have red flags for
the red zones?
M. Bérubé :
I'm going to watch the police act and I want to know how it's going to work.
So, I'm just going be pretty interested about what's going on. This is all I
have to say about that. Good luck with that.
Mme Fletcher
(Raquel) : Are you expecting that to be pushed
back from the public with, you know, the increased measures? They are stricter,
the enforcement is stricter. Do you expect to see people rebelling in a certain
way?
M. Bérubé : Well, since the beginning, I'm asking the different studies about
closing the restaurants or the cultural activities in Québec. I guess they have those kinds of documents
as well to make sure that people don't gather in any apartment or house where
they don't belong there or live there. So, I want those documents as well. And Mrs. Guilbault, Minister Guilbault seems so confident about the way she's going to make sure
that we have law and order, so I'm going to watch her.
Mme Fletcher
(Raquel) : On Sylvie D'Amours, you're asking for her resignation?
M. Bérubé : Well, let's say that... The least I can say is that it's a
deception. Do you remember MarieChantal Chassé,
without the… between «Marie» and «Chantal»? She was
fired from the Cabinet for less than that, and they decide to keep Sylvie D'Amours. I guess the Prime Minister loves the job
she's doing. If not, he can change the Minister. And it seems to me that Ian Lafrenière seems to be available. He
called on a radio station yesterday to say that he was available to talk about
that topic. That's something, hey! Not the first time he does that. Oh! I
forgot. Ian Lafrenière said
yesterday that we should not do politics with the
natives…
Une voix
:
…
M. Bérubé :
...indigenous people, that's the word. Good. They have a committee with only
CAQ members? Invite us. We're going to be on the committee to make sure that we
fight against racism. So, this is what I'm asking today.
Mme Senay (Cathy) : But, just to clarify, do you have impression that
Sylvie D'Amours is proactive enough with the Viens commission
recommendations?
M. Bérubé :
I know for sure that there is no left confidence between the Minister and
Ghislain Picard or any other chief or community. I know that for sure.
Mme Senay
(Cathy) : One clarification also about what
you're… You're asking apologies for the October Crisis, for the 50th
anniversary. It's not the first time that the PQ is
asking for apologies.
M. Bérubé : 10 years ago we tried.
Mme Senay
(Cathy) : OK. Fair enough, but…
M. Bérubé : It was me again.
Mme Senay
(Cathy) : OK. Good. But why it would work this
time? Because you have Trudeau's son in front of you?
M.
Bérubé
: Why it's going to work? I don't know. The Government is with us, QS is with us. We're still waiting for a Liberal
response on that one. What we say, basically, is that 500 people, roughly, were
arrested without any mandate, they were pushed on the wall, they received
«menaces», they received threats and they need apologies for that. They were
young people, «independentist» people, they were poets, they were journalists,
they were the youthness of Québec, and 50 years later a lot of those people are dead. But for those
people who are still living, they need some apologies.
And, when I'm saying what
I'm going to say in the room today, I have in mind the tragic death, the
execution of Pierre Laporte and the kidnapping of James Richard Cross. And
people went to jail for that, and that was a good thing. And violence is never
a good way to express what we have in mind and heart, in politics, never.
Le Modérateur
: Dernière question.
Mme Greig
(Kelly) : I did want to ask you a bit more
about the bar situation. Because people who are... All red zones are starting
today... bars and restaurants. So, there's waitresses out of work, waiters out
of work, people who work in different...
M.
Bérubé
: Bouncers.
Mme Greig
(Kelly) : And there's no more CERB, right now,
there's no more help from the federal Government, for the $2,000 a month. This is quite serious for people who have
no sources of income right now.
M.
Bérubé
: The bars, especially the bars?
Mme Greig
(Kelly) : Waiters, «théâtres»...
M.
Bérubé
: Busboys, comedians.
Mme Greig
(Kelly) : So, what help do you envision for
those people?
M.
Bérubé
:O.K. Well, I think
in a few hours you might know a little bit more about what we have to propose.
Just wait a little. But, for the cultural... I was listening yesterday Denise
Filiatrault, the great Denise Filiatrault, the great Michel-Marc Bouchard,
they're kind of lighthouses in the cultural movement in Québec. This is not working. If you decide
to keep open the gyms and to close theaters, you need a good reason. And where
is this good reason? Somewhere on a paper or in the mind of someone next to the
coffee machine, in the Prime Minister's office, who said, like: This could be
better to close theaters than gyms; this is my two cents, write this. I guess
it works like this.
We don't have any
document, that's what the Prime Minister said to me in the room. So, this is weird. And they have time for
that. And World War II, that was pretty intense. Charles de Gaulle
wrote himself a lot of stuff still useful today. I think someone, a staffer
from Mr. Legault, could take some notes. It could be useful.
Merci
beaucoup.
(Fin à 8 h 27)