(Huit heures cinquante et une minutes)
Mme Anglade : Alors, bonjour.
Bonjour à tous. Je suis, aujourd'hui, accompagnée de mon collègue Greg Kelley.
Écoutez, je viens ici parce qu'aujourd'hui
ça fait un an qu'il y a eu le dépôt du rapport de la commission Viens. Et j'ai
pris connaissance du communiqué qui a été émis par la ministre des Relations
avec les autochtones, et, honnêtement, le communiqué qui a été émis est une
véritable insulte. C'est une insulte parce que, lorsqu'on regarde un rapport
qui a été déposé, il y a un an, avec 142 recommandations, et qu'on nous
soumet un communiqué dans lequel on nous dit qu'il y a quelques mesures qui
sont en voie d'être terminées, et que, parmi les quatre qu'on met de l'avant,
il y en a deux qui sont des adoptions de motions d'il y a un an, je pense que c'est
sérieusement rire des gens, et la situation n'est vraiment pas drôle.
Aujourd'hui, je suis devant vous en tant
que femme, en tant que mère, puis j'ai envie de vous dire aussi debout pour
toutes ces femmes qui ne sont pas debout, qui ne peuvent plus l'être ici, pour
dire que le progrès qui a été fait est tout simplement inacceptable. Ce que je
demande aujourd'hui au premier ministre du Québec, c'est d'assumer un véritable
leadership dans la question autochtone. On ne peut plus continuer à fonctionner
de cette manière-là. Il est évident que la ministre n'est plus apte à occuper
ses fonctions, et que, conséquemment, on se retrouve dans une situation où, après
un an, il n'y a rien qui a été fait. Or, les choses ont besoin de bouger.
Voilà.
Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce
que vous parlez… de ses fonctions, Mme D'Amours?
Mme Anglade : Est-ce que je
demande qu'elle…
Mme Lévesque (Fanny) :
Qu'elle soit démise de ses fonctions?
Mme Anglade : Je pense qu'avec
le communiqué elle a déjà écrit sa lettre de démission, très franchement.
M. Larin (Vincent) : Demandez-vous
sa démission?
Mme Anglade : Je pense qu'elle
a déjà démissionné de ses fonctions avec le communiqué qu'elle a écrit. Et, je
le dis très franchement, je ne pense pas qu'elle ait la confiance du milieu du
tout pour exercer les fonctions qu'elle occupe aujourd'hui. Et, avec le rapport
qu'on vient de voir et le résultat du progrès, on ne peut pas accepter ça.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que tous les gouvernements n'ont pas une part de responsabilité avec ce qui se
passe avec les autochtones? Je ne cible pas directement le père de votre
illustre collègue, qui en a fait beaucoup pour les autochtones, mais tous les gouvernements
se sont traîné les pieds dans le dossier des autochtones depuis les dernières
années.
Mme Anglade : J'ai siégé à
l'Assemblée nationale avec le père de Greg, M. Kelley, et je peux vous
dire une chose, c'est que, dans les milieux autochtones, les relations, quand
il était là, elles fonctionnaient. Il avait ses interactions. Il avait ses
échanges. Il y a des dossiers qui ont avancé. Depuis la dernière année, on a
une ministre des Affaires autochtones qui, cette fin de semaine, a dit que son
rôle, c'était de faire des relations publiques. Le rôle d'un ministre, ce n'est
pas de faire des relations publiques. Le rôle d'un ministre, c'est de
travailler main dans la main avec les différentes organisations. Le rôle d'un
ministre, ce n'est pas de dire que les personnes avec qui elle est supposée
travailler, c'est une quatrième opposition. Ce n'est pas ce qu'on a vu dans la
dernière année, et le communiqué qui est sorti en fait foi.
Mme Gamache (Valérie) : Est-ce que
vous avez l'impression que le fait que Mme D'Amours soit toujours en
poste, c'est tout simplement parce que le gouvernement Legault...
Mme Anglade : Je m'excuse, je
n'arrive pas à vous entendre.
Mme Gamache (Valérie) : Est-ce
que vous pensez que le fait que Mme D'Amours soit encore en poste, c'est
un peu, pour le gouvernement Legault, une façon de dire...
Mme Anglade : Bien, si c'était
une priorité, on verrait des résultats. Aujourd'hui, ça fait un an que le
rapport est déposé. Il va y avoir une période de questions tout à l'heure. La ministre
ne sera pas en Chambre, de ce que je comprends, pour même parler de cet
enjeu-là. Ça vous donne le niveau de priorité qu'on accorde à cet enjeu.
M. Lacroix (Louis) : Et pourquoi,
au juste, vous pensez que le gouvernement Legault n'accorde pas de l'importance
et le… à la cause autochtone? Il doit y avoir une raison.
Mme Anglade : Bien, je ne
pourrais pas vous dire. Je pense que c'est à eux de répondre à la question. Je
ne peux pas donner des explications pour ça. Mais il est clair qu'on n'accorde
pas l'importance nécessaire à ce dossier-là. Et j'ai de la misère à vous citer
des exemples concrets de ce qui a pu être avancé. Et je pourrais céder quelques
minutes la parole à mon collègue parce qu'il pourrait vous dire quelles sont
les mesures qui auraient pu être mises de l'avant.
M. Lacroix (Louis) : Mais,
juste avant, croyez-vous que c'est volontaire du gouvernement Legault de ne pas
accorder davantage d'importance...
Mme Anglade : C'est un manque
de leadership très clair. Est-ce que c'est volontaire? Vous pouvez leur poser
la question. Mais c'est un manque de leadership flagrant dans le dossier des
autochtones, et ce n'est pas la première fois. Aujourd'hui, c'est le bilan
après un an, mais ce n'est pas la première fois qu'on constate qu'on a des
enjeux importants entre le gouvernement et les communautés autochtones. Elles
le disent elles-mêmes. Je pense qu'il est temps de donner un coup de barre pour
faire avancer ce dossier.
Greg, si tu veux commenter…
M. Kelley
: Oui, juste
rapidement, et de continuer sur ce point-là. Aujourd'hui, en Chambre, le
premier ministre n'est pas là. Le ministre de la Justice n'est pas là. La
ministre responsable des Relations avec les peuples autochtones n'est pas
présente en Chambre aujourd'hui. Ça, c'est une décision du leader du
gouvernement, qui a décidé ça. C'est bien évident qu'aujourd'hui...
Aujourd'hui, c'est un an après le dépôt du rapport de la commission Viens. Puis,
oui, on a des questions. On a posé des questions pour Joyce hier, mais on
continue aujourd'hui. Et je veux juste vous dire qu'encore je trouve ça
choquant qu'il n'y a aucune personne, quand même, le ministre de la Santé et le
ministre de l'Éducation, des ministres qui ont une responsabilité importante
dans le suivi du rapport de la commission Viens...
Alors, ça, c'est une raison que moi, je
pense que le gouvernement est complètement déconnecté. Le communiqué de presse
qui est sorti ce matin était tellement froid. L'excuse de la ministre,
c'est : Il y a eu une pandémie, alors on n'a pas travaillé sur le dossier.
Mais chaque moment que le gouvernement ne fait pas de travail, qu'il ne
travaille pas sur les appels de l'action, qu'il mette ça en place, on a des
conséquences sur le terrain. Qu'est-ce qu'on a vu avec Joyce, qu'est-ce qu'on a
vu avec des femmes autochtones à Montréal, cet été, des Inuits à Cabot Square
qui sont décédés dans la rue, il y a des exemples partout. Et chaque moment
qu'on n'agit pas puis on ne bouge pas comme un État, il y a des conséquences
pour les peuples autochtones du Québec.
M. Laforest (Alain) :
Concernant le décret qui va être adopté, Mme Anglade, cet après-midi, jusqu'où
le gouvernement devra aller pour donner les pouvoirs aux policiers? Puis est-ce
que vous cautionnez le fait qu'il va y avoir une manifestation, dès ce soir,
antimasque, là, pour venir tester justement la résistance du gouvernement?
Mme Anglade : Je ne peux pas
le rappeler assez souvent, qu'on doit respecter les règles sanitaires, et que
j'ai confiance qu'on va... Ils vont trouver... J'espère qu'ils vont trouver le bon
équilibre. Puis il faut à tout prix éviter les débordements. Il faut à tout
prix les éviter. Ce sont eux qui sont les mieux placés pour déterminer la
manière dont ils souhaitent opérer dans ce cadre-là, mais on a besoin de faire
respecter les règles sanitaires.
M. Lacroix (Louis) :
Êtes-vous d'accord avec le fait de porter le masque pour les manifestants?
Mme Anglade : Oui, et je pense
que le... Bien, la distanciation sociale, les masques, ce sont des règles
sanitaires pour tous.
M. Lacroix (Louis) : Alors,
si les manifestants ne respectent pas ces règles de base là, êtes-vous d'accord
pour que la police intervienne?
Mme Anglade : Il faut trouver
un mécanisme pour faire en sorte qu'il n'y ait pas de débordement, et qu'ils
portent les masques, et que la distanciation sociale soit respectée. Mais ça,
il va falloir que la police détermine le meilleur moyen d'intervenir. Mais je
suis favorable à ce qu'évidemment tout le monde porte des masques et qu'il y ait
de la distanciation sociale dans les manifestations. C'est pour tout le monde
qu'on fait ça.
M. Bergeron (Patrice) : La
semaine dernière, vous avez, donc, discuté du cas de Blais après les reportages
qui ont été diffusés et vous n'avez pas demandé clairement la tête de Blais. Et
là, aujourd'hui, pour la ministre D'Amours, on a l'impression que vous lui
dites qu'elle n'est plus à sa place, qu'elle devrait être démise, là. On a du
mal à juger, là… Pourtant, la gravité de la situation est pratiquement
équivalente, là.
Mme Anglade : Si vous me
demandez si la ministre Blais a exercé son pouvoir puis que... La semaine
dernière, je pense que vous m'avez posé la question, à savoir s'il y avait de la
responsabilité ministérielle, puis j'ai clairement dit qu'il n'y avait aucune
responsabilité ministérielle qui avait été appliquée dans son cas et que je ne
comprenais pas la décision du premier ministre, à savoir pourquoi il avait
décidé de garder Mme Blais, mais qu'il avait décidé d'envoyer Mme McCann à
l'Éducation. C'est une question que je me pose encore.
Mme Gamache (Valérie) :
Concernant l'application COVID, on sent que M. Dubé, là, est prêt à aller de
l'avant. Est-ce que c'est encore dangereux d'aller de l'avant avec une
application comme ça?
Mme Anglade : Bien, écoutez,
il est clair qu'il faut trouver des solutions présentement. Il faut trouver des
alternatives pour améliorer le traçage. Ce n'est pas les seuls enjeux. On a
beaucoup d'enjeux sur le dépistage. Puis la seule chose que je vous dirais,
c'est que, lorsqu'il y a eu la commission, il y a eu plusieurs experts qui se
sont prononcés avec des mises en garde. Je présume que le gouvernement va
pouvoir expliquer comment est-ce que ces mises en garde sont atténuées avec le
déploiement de cette nouvelle application. Je comprends la Santé publique, je
comprends le gouvernement de vouloir essayer de trouver des solutions. Alors,
ils devront répondre aux mises en garde qui ont été mises de l'avant. Mais
encore, de manière plus importante, je vous dirais, toute la question du
dépistage, le temps d'attente, ces éléments-là sont vraiment fondamentaux, et,
ça aussi, il va falloir les régler.
M. Lacroix (Louis) : Mais
donc vous n'êtes pas contre, de ce que je comprends, l'utilisation de l'application…
Mme Anglade : S'ils sont
capables d'expliquer comment les mises en garde sont... comment l'application,
en fait, répond de manière positive par rapport à toutes les mises en garde qui
ont été faites… Mais ça, c'est la responsabilité du gouvernement. Alors, je
leur demande de regarder cet élément-là.
M. Larin (Vincent) : Mme
Anglade, on a eu un exemple, au CHUM, maintenant… mais d'un contrat de 999 000 $
qui a été octroyé à l'entreprise d'une membre du C.A. Est-ce que le
gouvernement doit laisser ça passer? Est-ce qu'il n'y a pas un problème? Est-ce
que l'AMP devrait intervenir?
Mme Anglade : Moi, je pense
que c'est au ministre de répondre à ça. C'est le CHUM, directement, là-dedans…
puis moi, je vous inviterais à poser la question au ministre de la Santé.
M. Larin (Vincent) : Mais est-ce
que vous y voyez un problème, avec la situation générale, du fait qu'il y a des
propriétaires d'entreprises, qui oeuvrent dans le domaine de la santé, qui
siègent sur des C.A. d'hôpitaux?
Mme Anglade : Ça dépend. Les
règles d'éthique doivent être respectées. Mais, encore une fois, pour cette
question précise là, je vous invite à poser la question au ministre de la
Santé.
M. Laforest (Alain) : Vous
pensez quoi du fait qu'aujourd'hui le premier ministre ne soit pas là, et le
ministre de la Santé ne soit pas là, qu'on s'en va vers la zone rouge, et que les
ministres les plus importants ne soient pas en Chambre…
Mme Anglade : Bien, je pense
que le leader a établi une stratégie d'évitement. Alors, aujourd'hui, on n'a
pas le ministre de l'Éducation, on n'a pas la ministre de la Culture, on n'a
pas le ministre de la Santé, on n'a pas le premier ministre et, comble du
comble, on n'a pas la ministre, aussi, des Affaires autochtones. Donc, je pense
qu'on a une stratégie d'évitement aujourd'hui pour répondre aux questions. Mais
nous, on sera en Chambre pour en poser.
Mme Gamache (Valérie) : Une
question à Mme Anglade. Je ne sais pas si vous avez vu, mais il y a un site de
la ville de Montréal qui donne des cartes-cadeaux aux employés, infirmières,
médecins, concierges pour les inciter à se faire tester parce qu'il y avait
comme un relâchement. Bon, ça peut paraître original, mais est-ce que vous
trouvez que c'est une bonne solution?
Mme Anglade : Bien, je pense
que c'est surtout... Ça témoigne du fait que les gens ne savent plus... toute
la question de la cohésion, là, pour renforcer la cohésion… ça témoigne du fait
que les gens disent : Comment est-ce qu'on est capables d'aller chercher
cette cohésion-là? Puis ils trouvent différents mécanismes. Je pense que le
problème fondamental, c'est encore une fois la cohérence dans les messages du
gouvernement, qui nous mène à des situations qui font en sorte que les gens
essaient de trouver différents mécanismes. Si on pouvait tester les gens,
obtenir rapidement les résultats, je pense que les gens seraient beaucoup plus
enclins à aller se faire tester.
M. Lacroix (Louis) :
Qu'est-ce que vous pensez de l'idée de QS, justement, qui dit : On va
réquisitionner les labos privés sans savoir combien il y a de labos, sans
savoir pour leur capacité de tests, sans savoir combien ça coûte?
Mme Anglade : Bien, je pense
que vous avez posé et répondu à la question, M. Lacroix, en fait.
M. Lacroix (Louis) : ...si je
mets ma réponse dans mon reportage, ce ne sera pas bien bon.
Mme Anglade : Bien, tout ce
qui nous permet d'améliorer la question des tests, la question du dépistage, il
faut le regarder. Maintenant, est-ce que c'est la bonne manière de le faire? Il
faut pouvoir répondre à toutes les questions que vous avez posées, justement. Voilà.
La Modératrice
: On va
passer aux questions en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : …this morning, at the question
period, who will not be there?
Mme Anglade :
So, to me, there is a clear… I'm trying to find the right expression, an
avoidance strategy in the National Assembly because the Premier won't be there,
the Minister of Education won't be there, the Minister of Health won't be
there, the Minister of Culture. All the questions that we have regarding the
situation right now, they won't be there to answer. And today is the one day…
the anniversary of the commission Viens, of the report of the commission Viens,
and the Minister responsible for Indigenous Affairs is not there. So I think
it's really problematic.
Mme Greig (Kelly) : What do you think of Mr. Legault's
reluctance to call this incident systemic racism, what happened in Joliette?
Mme Anglade : I'm sorry…
Mme Greig (Kelly) : What do you think of Mr. Legault's reluctance to call the
incident in Joliette systemic
racism?
Mme Anglade : So, generally speaking, there's no question in my mind that we have systemic racism in Québec. So, to me… But it's not the first time that Mr. Legault
doesn't want to qualify it. For some peculiar reason, he doesn't want to say
that. But, if there is an element around our relationship with aboriginal
people, clearly, there is an issue with systemic racism. And I'm not
specifically talking about the event yesterday. I'm talking about years, and
years, and years of a situation
where we had women that disappeared and the treatment of specific women. I
think it's not calling the situation what it really is. But this is a question for Mr. Legault. He's never been able to call it systemic
racism.
Mme Greig (Kelly) : And what do you think of Mme D'Amours' response to this and
the relationship currently between First Nations and the QuébécoisGovernment?
Mme Anglade : It is terrible. And the press release that was issued today is a
clear insult to all Quebeckers.
She hasn't done the work that she was to do in the last year. And, honestly,
it's pathetic to read the report that we're reading today… to read that press
release. It's truly pathetic. I would like Greg Kelley to say a few words about
that.
M. Kelley
: Yes, and I'll just go quickly, Kelly, on the question of racism. This is no fault of Québec's, but the Indian Act exists, and go
read it, it is a racist piece of legislation. It was designed to assimilate and
basically get rid of indigenous people in Canada. That's a fact and that applies to Québec. It applies across the country. So it created a system of racism
towards indigenous people and it's been very hard to break that.
And I know what… I like
to… I saw yesterday from Ghislain Picard, he stuck… you
know, he put his hand out there and said : I trust
Quebeckers are going to be our
allies in the fight against racism. And I know Quebeckers are going to answer the call because I know Quebeckers, they're not racist. We cannot
paint everyone in the same way. It's not true. You should've seen the comments
out there yesterday, there were tons of people… outpouring of people who were
frustrated of what happened to Joyce. So I think we know people want to do
better, but the Government of Québec's going to have to step up and help,
of course, Ghislain Picard and the indigenous people of Québec to make sure that we get past this
and we fight racism. I think that can be done.
But, again, if we just
come back to the report, the excuse sort of given by the Minister is : Well, there's a pandemic,
so we couldn't do more. I didn't know that, since March, the civil servants of Québec stopped working. I'm pretty sure they've
been working pretty hard, and I think we could have done a lot more in that
time, and I can give you a few examples.
The education curriculum
of Québec could have been
changed in a year. That's one of the recommendations, a call for action, that is in the report. Even just down to the
basics, there has to be a mechanism to follow up on the report, and there's recommendations that clearly outline that.
Why hasn't the Government not
even put that in place first to say : OK, well, this is the mechanism that's going to exist to make sure we
follow up, and they're going to hold the Government accountable?
So I think, if you just
look at those elements right there, the Government was capable to do more. I'm disappointed today. And I know the
indigenous people today are extremely frustrated because, again, yesterday, we
saw what happened to Joyce. We saw, a few weeks ago, what happened to the Innu
man who was brought before a judge without any clothes on. We can go down the
examples of treatment of indigenous women and Innu women at Cabot Square in Montréal. You just go down the list. And,
every day, the Government does
not act, does not put these calls to action into place. There are real
consequences for indigenous people of Québec on the ground today.
So that's just what I
have to say about that. I'm ticked off this morning. I read that press release
and I just said : Why even put that out there, especially in the context
of what happened to Joyce? It just was indecent, in my opinion, and it just
shows the Government, I think,
is extremely disconnected on this question. And I can't even go into the House
today and ask the Minister questions because she won't be there today.
Mme Fletcher (Raquel) : Mr. Kelley or Ms. Anglade... but I just need you to back up for me
because, this morning, we're still learning more about what was said... I
didn't watch the video. I don't think people... You know, a lot of people, like
me, are uncomfortable. And so we're learning more about the actual racial slurs
that were said, and even just reading that in print was like... I understand
what you're saying about systemic racism and the Indian Act, but can you just
maybe comment about the emotional response to what happened to Joyce, that
actual event? It's gut-wrenching.
M. Kelley
: Watching that video yesterday was just extremely hard. You know,
it's one of those moments you look at and you just say : I can't believe
this happened in our province. And I was outraged, I was sickened, I was
saddened. And I think, yesterday, you saw, just outside of the Joliette Hospital, the amount of people that
showed up for a vigil. I think that just goes to show... It was, of course, you
know, the Atikamekw people that were present. But there was a lot of other
people there that were saying : I cannot believe this happened in my
hospital, in my neck of the woods.
So, yes, this debate
brings up tons of emotions, and, again, it just makes you frustrated that we
haven't done more, you know. And that's all I can really say, but, again, I was
just... I almost felt like crying when I was watching that video and I was just
thinking about listening to her husband, you know, seven children, she's not
coming home. She was 37-years-old, not too older than me, have her life cut
short, just really sad.
Mme Fletcher (Raquel) : Can I ask you a question about the antimask protest?
Mme Anglade : Yes, but I'm going to start by commenting on the question because,
when I watched that video, it was unbearable. It was unbearable. And it's a
personal thing, but, last night, I was talking to my children, and my
12-year-old daughter, Nadine, wanted to bring it up, because I thought this is
not something that I want to talk about with them, and I don't know how to...
and she came up and said : Did you see that video, mama, did you see what
happened? And she talked to me about it, and she said that it was terrible, and
how can we have this, and she made me realize again, like, the role and the
responsibility that we have with our own children to educate them, to make them
realize, like, things like... To me, it was honestly unbearable to watch.
And the other element
that really struck me is the son that was... When the father was talking, the
son was around and he didn't know about his mother, and I thought : One
day, a few days, a few hours maybe, he's going to find out that his mother
passed away, and then, one day, he's going to find out what really happened, and
how is he going to react to this? And how, collectively, are we going to be
thinking about this to make sure that there is this reconciliation, that people
don't get mad, and angry, and stuck in their own ways and their own way of
thinking? How do we do this?
So, this morning, when I
read the press release, I'm like: This is totally disconnected from what needs
to happen, totally disconnected. But, yes, I can answer your question about
masks. Yes?
Mme Fletcher (Raquel) : Are you concerned about the antimask protest? Are you concerned
about this movement?
Mme Anglade : We all need to be concerned about that because we need to follow
the rules. We all need to follow the rules. And it's one thing to demonstrate,
it's one thing to say that you don't agree with what the Government is doing, and there are ways to
do that, but it's another thing to put people at risk. So people have to wear
their masks. Thank you.
(Fin à 9 h 11)