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Conférence de presse de M. François Legault, premier ministre, et M. Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux

Situation au Québec quant à la COVID-19

Version finale

Tuesday, September 29, 2020, 13 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Treize heures trois minutes)

Le Modérateur : Alors, bonjour à toutes et à tous. Bienvenue au point de presse du premier ministre, François Legault, du ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, et du directeur national de santé publique, Horacio Arruda.

M. le premier ministre, la parole est à vous.

M. Legault : Oui. Bonjour, tout le monde. Vous le voyez peut-être, mais il y a des plexiglas, donc, entre nous trois. Donc, même si on n'est pas tout à fait à deux mètres, il y a quand même ce plexiglas qui empêche ou empêcherait éventuellement une contamination.

Je veux commencer en vous disant, bon, les nouveaux chiffres aujourd'hui sont inquiétants. La situation reste critique. On l'avait un peu prévu, l'augmentation des cas est en train de se traduire par des augmentations d'hospitalisations et de décès. Donc, on a aujourd'hui une augmentation de 35 dans les hospitalisations puis une augmentation de sept dans les décès.

Je suis conscient que les annonces qu'on a faites hier soir ont été reçues par beaucoup de Québécois un peu comme un coup de masse. Je comprends qu'entre autres des entrepreneurs, des propriétaires, des responsables de restaurant, de bar, de théâtre avaient travaillé très fort cet été pour une relance de leurs activités puis là se voient reculer en arrière. Donc, je comprends très bien leur frustration.

J'entends aussi beaucoup de personnes essayer de trouver des problèmes de cohérence. Évidemment, rien n'est parfait, puis on va continuer de s'ajuster, mais j'entends entre autres des gens dire : Pourquoi vous fermez les théâtres mais pas les commerces? Bon, ce n'est pas parce que je n'aime pas le théâtre, là, j'y vais au moins une fois par mois, c'est parce que dans les commerces...

Bon, le critère qui est beaucoup utilisé, c'est le contact prolongé, prolongé étant défini comme étant 10 minutes et plus. Donc, c'est sûr que, dans un commerce, il y a moins de chance qu'on soit en contact plus que 10 minutes avec une autre personne. Par contre, dans une salle de théâtre, si on est 250, même si on a eu des masques jusqu'à tant qu'on s'assoie, il y a quand même un risque après une heure ou deux, même chose dans les restaurants, même chose dans les bars.

Et actuellement, ce qu'on voit, c'est qu'il y a une importante transmission communautaire. Donc, il ne faut pas attendre, là, qu'on ait plein de cas dans ces endroits-là. Il y a une importante transmission communautaire. Ça veut dire, techniquement, qu'une personne qui est en contact dans un restaurant, dans un bar, dans une salle de spectacles pendant plus que 10 minutes avec des particules d'autres personnes peut être contaminée à la COVID. Donc, c'est important, évidemment, de choisir les mesures, puis il n'y a rien qui dit qu'on ne va pas ajouter des mesures, mais on doit prendre des mesures importantes rapidement.

Aujourd'hui, je veux lancer un message spécial aux jeunes. Bon, vous l'avez vu, presque la moitié des nouveaux cas viennent des jeunes de moins de 30 ans. On comprend très bien que les risques sont moins importants chez les plus jeunes, qu'il y ait des conséquences graves, quoique ça arrive de temps à autre, mais il y a une conséquence pour la deuxième transmission. Si les jeunes transmettent le virus à leurs parents, à leurs grands-parents ou que leurs parents transmettent aux grands-parents, bien là, ça met des vies en danger et c'est comme ça un petit peu partout dans le monde, là, hein?

Vous le voyez, là, il y a une deuxième vague pas mal partout dans le monde. Donc, on revient avec des mesures, un peu partout dans le monde, qui étaient là au printemps. Donc, on n'est pas les seuls à essayer de rechercher cet équilibre-là. Mais par contre ce qu'on constate à beaucoup d'endroits dans le monde, c'est que les étapes, c'est : un, les jeunes sont contaminés, deux, contaminent des personnes vulnérables, et puis, trois, il y a ensuite des hospitalisations puis des décès.

Donc, c'est ça qu'on veut prévenir, là, puis c'est pour ça que je m'adresse aux jeunes, et puis je sais que ce n'est pas le fun, là, de mettre des contraintes dans votre vie sociale. J'ai été jeune moi-même puis je me souviens que, quand on était jeunes, ce qu'on voulait, c'était être avec notre gang, avoir du plaisir. Donc, je comprends très bien que ce n'est pas drôle, ce qu'on demande aux jeunes, mais ce qui est important de vous dire, à tout le monde, les jeunes, c'est qu'une bonne partie de la solution est entre vos mains puis qu'il y a des vies qui sont en danger.

Puis je comprends que tous les jeunes ne sont pas à la télévision ou en train d'écouter actuellement, mais je vous demande, s'il vous plaît, ceux qui écoutent, parlez à vos amis, aux autres jeunes, puis essayez de les convaincre qu'on doit protéger les autres puis, entre autres, protéger les personnes qui sont vulnérables. Puis on l'a fait, les jeunes l'ont fait au printemps. Ce n'est pas pour rien qu'on a pu avoir un bel été, c'est parce qu'au printemps il y a des efforts qui ont été faits par les jeunes pour réduire les contacts.

Là, on se retrouve dans une situation où il y a une deuxième vague, donc une vague qui est importante, une transmission communautaire qui est importante. Et ça se peut que ça revienne à quelques occasions tant qu'on n'aura pas un virus... tant qu'on n'aura pas, pardon, un vaccin. Tant qu'on n'aura pas un vaccin, il y a des possibilités qu'il y ait deux vagues, trois vagues, quatre vagues. Puis la seule chose qu'on peut faire, c'est de dire : Bien, on ouvre un peu, puis là, bien, si le nombre de cas augmente trop rapidement, on referme un peu. Mais, pour ça, on a besoin de la collaboration de tout le monde. Le gouvernement ne peut pas prendre des décisions, qui vont avoir un effet complet pour réduire la transmission, seul. On a besoin de la collaboration… puis, entre autres, de la collaboration des jeunes.

Donc, on est capables de casser cette deuxième vague ensemble. Donc, je compte sur votre appui. Merci.

Good afternoon, everyone. The situation is still critical. Today, we're seeing an increase in hospitalizations and deaths. It's very worrying. I know that yesterday's announcement was difficult for many people. In the coming days, we'll announce financial measures to help businesses that have to close temporarily. We'll not let you down.

Today, I have a message for young Quebeckers. I want to tell you that you're part of the solution. The virus may be less risky for you, but you can still have effects for the rest of your life and you can also pass the virus to your parents or your grandparents. You can put their life in danger. If we want to limit deaths, the solution is in your hands. Please apply public health rules and convince your friends to do so. Last spring, you helped us have a great summer, and now you have a new challenge, 28 days with minimal contacts. I know you can do it. I'm counting on you all. Thank you.

Peut-être juste avant de passer aux questions, je me rends compte que j'ai passé un petit paragraphe sur l'aide aux entreprises. Je veux vous dire que, dans les prochains jours, là... On a déjà un modèle. On est en train de le valider pour 28 jours. Donc, au cours des prochains jours, on va annoncer de l'aide, là, pour les bars, les restaurants, les théâtres, toutes les places, là, qu'on ferme pour un mois. Donc, je veux vous dire, là, que c'est une question d'heures, maximum de quelques jours. Merci.

Le Modérateur : Merci. Nous amorçons la période des questions avec Marc-André Gagnon, Le Journal de Québec.

M. Gagnon (Marc-André) : Bonjour, M. le premier ministre. Bonjour à vous trois. Bien, je vais rebondir sur cette précision que vous venez d'apporter concernant l'aide. Il n'est pas un peu étonnant que, lors de l'annonce d'hier, vous n'ayez pas été en mesure d'apporter ne serait ce qu'un indice aux tenanciers de bars, aux restaurateurs qui s'inquiètent aujourd'hui bien avec raison?. Parce que la deuxième vague, cette fois-ci, vous avez eu le temps, là, de vous préparer à ça.

M. Legault : Bon, d'abord, on ne savait pas pour combien de jours, quelles, aussi, entreprises, organisations on fermerait, donc c'était important de regarder la situation évoluer. On a aussi un cadre qu'on est en train de raffiner. Puis, comme je vous dis, c'est une question de jours avant que les annonces soient faites de façon complète et détaillée.

M. Gagnon (Marc-André) : Hier, vous avez dit : On a peut-être un petit peu trop rouvert, puis là il faut refermer un peu. Vous venez de dire qu'un peu partout dans le monde on assiste aussi à des deuxièmes vagues. Mais il y a aussi des endroits où, alors qu'on recommençait à avoir pas mal moins de cas que ce qu'on a aujourd'hui, il y a des mesures importantes qui ont été prises. Donc, est-ce que vous avez aujourd'hui des regrets, c'est-à-dire de ne pas avoir mis en place dès cet été, par exemple, des mesures pour sévir contre les récalcitrants?

M. Legault : Non. Quand on regarde la situation dans la plupart des pays, actuellement, il y a une deuxième vague puis il y a un retour à certaines mesures. Et puis ça va être un équilibre comme ça qui va rester fragile jusqu'à tant qu'on ait un vaccin. Il va falloir à un moment donné ouvrir, regarder si on est capable de retrouver un peu de vie normale, puis, s'il y en a trop ou s'il y a moins de collaboration de la part de la population, bien, il va falloir revenir en arrière. Mais c'est un équilibre qui est fragile puis c'est comme ça dans la plupart des pays.

Le Modérateur : Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, M. le premier ministre, M. le ministre de la Santé, Dr Arruda. La directrice régionale de la santé publique de Montréal, Mme Drouin, a dit ce matin qu'il n'y avait pas de... elle n'avait pas donné d'avis pour la fermeture des bars et des restaurants. Vous, vous avez pris cette décision-là pour les régions, en fait, qui sont rouges, donc Chaudière-Appalaches, Québec et Montréal. Est-ce que vous avez eu, de la part de M. Arruda, une directive de fermer les bars et les restaurants?

M. Legault : Bien, la façon que ça fonctionne, c'est qu'on a continuellement des discussions. Il n'y a pas de noir ou de blanc. On a continuellement des discussions. Ce que je comprends, c'est que le Dr Arruda est d'accord avec les mesures qui ont été annoncées hier. Donc, pour ce qui est de Mme Drouin, bien, je vais laisser peut-être le Dr Arruda vous en parler.

M. Arruda (Horacio) : Bien, Dre Drouin, écoutez, je lui ai parlé justement parce que j'ai vu des tweets qui sont sortis. Elle a dit que c'était une décision du gouvernement, puis c'est clair que nous, en Santé publique, on fait des recommandations, et les autorités vont disposer de la recommandation. Elle n'a jamais dit qu'elle n'était pas d'accord. Elle était solidaire de la décision.

Vous comprendrez que, tout le long, il y a des itérations. On pèse le pour et le contre à l'intérieur de ça. Moi, j'écoute les directeurs de la santé publique, on a des rencontres statutaires à tous les soirs. Après ça, mon équipe travaille la recommandation qu'on fait. On discute, on fait des itérations, puis on en arrive à une décision finale avec laquelle on est solidaire.

Juste pour vous dire, là, dans nos propos, on allait fermer les bars aussi quelque part. Puis vous comprendrez ici, là, que l'approche, compte tenu du sérieux de la situation… Et on le sait, qu'on demande des sacrifices à des gens. On demande des sacrifices à des gens qui eux autres même n'ont pas généré de problématique. Il y a des restaurants, il y a des bars où ça s'est bien passé. Il y a des familles complètes qui ont fait le travail adéquatement. Et actuellement, là, on est obligés de donner un gros coup de barre pour que les gens se ressaisissent et comprennent. Moi, je pense que c'est dans cette perspective-là que le gouvernement l'a fait.

Et moi, je tiens à vous dire aussi quelque chose, c'est que, s'il y a une décision que le gouvernement… avec laquelle je suis absolument inconfortable et que je pense qui porte préjudice comme tel, je ne serais pas ici, au point de presse, pour l'annoncer en compagnie du gouvernement. Et ici il n'y a pas de réponse simple. Vous n'allez pas fermer quelque part, les gens vont dire que vous auriez dû fermer ce secteur-là. Je vais vous dire, c'est un équilibre excessivement fragile, mais j'espère que les gens vont comprendre le message de base, qui est… Puis on ne veut pas non plus pénaliser des gens à la maison puis leur permettre de faire des choses au restaurant ou ailleurs, là. Ce n'est pas facile, là. Je peux vous dire, là, honnêtement, il n'y a pas de vérité que je… J'aimerais ça que quelqu'un me dise c'est quoi, la vérité parfaite, là. Mais ce qui est très important, puis avec laquelle je pense que les directeurs de la Santé publique sont très en accord, c'est qu'il faut donner un très gros coup de barre actuellement.

Et les rassemblements… Et puis la partie, si vous me permettez, «convaincre», on l'a fait. Là, on est rendus dans mettre des restrictions intenses, contraintes, puis voir la réponse.

M. Lacroix (Louis) : Vous avez également, M. Legault, hier, annoncé que les rassemblements dans les résidences privées étaient limités à la seule cellule familiale dans les zones rouges, donc on ne peut plus inviter de gens à la maison. Quels sont les pouvoirs que vous donnez ou que vous allez donner aux policiers pour qu'ils puissent faire respecter cette directive-là? Parce que, comme on en a parlé abondamment au cours des deux dernières semaines, les policiers n'ont pas le pouvoir d'entrer dans les résidences privées sans mandat. Alors est-ce que vous allez leur donner cette possibilité-là? Est-ce qu'ils vont avoir des pouvoirs élargis pour appliquer les mesures que vous avez annoncées?

M. Legault : Bon, d'abord, je vous annonce que, demain, je vais tenir un point de presse sur toute la question de l'application des mesures par les policiers, donc, que ça soit les barrages routiers, que ça soit la surveillance dans les maisons, que ça soit les actions qu'ils vont poser lors de manifestations, s'il y a des gens qui n'ont pas leur masque, etc. Donc, il y aura, demain, un point de presse qui résumera tout ça, là, tout ce qui concerne l'application des règles par les policiers.

Le Modérateur : Tommy Chouinard, LaPresse.

M. Chouinard (Tommy) : M. Legault, est-ce que vous allez permettre aux policiers d'entrer dans les résidences sans mandat?

M. Legault : Non.

M. Chouinard (Tommy) : Donc, on comprend… juste pour la précision, mais on comprend que les constats portatifs, ça, ce sera possible.

M. Legault : Vous allez avoir effectivement plus d'informations demain, mais c'est effectivement quelque chose qu'on va parler, les constats portatifs.

M. Chouinard (Tommy) : Dr Arruda, avec l'annonce qui a été faite hier, il n'y a pas eu de précision sur le nombre d'éclosions dans différents secteurs pour justifier les annonces de la fermeture qui ont été faites, parce qu'on comprend le concept du contact prolongé, mais, par exemple, pourquoi on ne considère pas que, dans un gym, dans un spa, il n'y a pas de contact prolongé entre les individus? Donc là, est-ce que vous pouvez nous dire… Parce que vous avez glissé un mot sur les éclosions, mais est-ce qu'il y a un portrait exact du nombre d'éclosions par secteur pouvant montrer que ce qui a été annoncé découle de ces éclosions-là?

M. Arruda (Horacio) : Ce qui a été annoncé découle de différentes informations. Mais effectivement on compile de façon, je vous dirais, semi-qualitative, là, des éclosions qui nous sont rapportées. Et on serait peut-être… Là, il faudrait que je vérifie parce que vous comprendrez que c'est la déclaration des directions qui est faite le soir, à 6 heures. L'éclosion peut être diagnostiquée… Ce n'est pas… C'est un portrait qui est moins précis que le nombre de cas, puis etc. Mais, oui, on a une idée, puis on pourra regarder ça, puis éventuellement vous faire une certaine présentation de ces données-là pour que vous les ayez, ou, même à la limite, être capables de compiler ça puis de mettre ça sur le site Web, les éclosions par secteur.

M. Chouinard (Tommy) : O.K., bon, Montréal l'a fait, je crois, mais ce n'est pas la première fois qu'on promet des chiffres, puis, des fois, bien, ça tarde un peu. Mais, bon, je vais retenir ce que vous dites.

M. Arruda (Horacio) : Oui. Je sais que vous allez le retenir. Et puis donc je vais m'organiser pour que ça ait lieu avec, ce que je vais vous dire, aussi, toutes les nuances. Si quelqu'un me dit : Est-ce que toutes les éclosions sont apparues, sont là, est-ce qu'on a pu les associer toutes à un milieu?, il va y avoir ces limites-là, là. Je veux juste que vous soyez bien au clair par rapport à ça, mais je pourrais vous… Je m'engage.

M. Chouinard (Tommy) : M. le premier ministre, vous avez lancé un appel aux jeunes, puis la plupart des moins de 30 ans ont ça dans les mains, un téléphone. À quand l'application de traçage? Est-ce que vous allez donner le feu vert à l'utilisation de l'application du fédéral?

M. Dubé : La réponse, c'est oui. Il y avait deux conditions, c'est qu'il fallait avoir un certain accord de l'opposition. J'en ai parlé hier. Ces discussions-là vont avoir lieu dans les prochains jours. Parce que vous vous souvenez de la commission parlementaire, quand on était sortis de là, ce n'était pas tout à fait clair qui était pour, qui était contre au niveau d'avoir l'acceptation publique pour le faire. Alors, je pense que ça, pour nous, c'était important. Puis on s'était dit : Tant qu'on n'a pas ça, on va se préparer. Alors, nous, on est dans les derniers jours pour avoir une préparation technique pour être capables de se connecter avec le fédéral. Mais la réponse simple, c'est que oui, on va avoir l'application.

Le Modérateur : Alain Laforest, TVA Nouvelles.

M. Laforest (Alain) : M. le premier ministre, bonjour. Messieurs. M. le premier ministre, vous avez parlé tout à l'heure de devoir de cohérence et vous savez que le message actuellement est difficile à passer. Ce que les gens disent dans la rue, actuellement, c'est que X, ce soir, va pouvoir aller jouer au hockey dans sa ligue de garage, mais qu'Y ne pourra pas aller au théâtre. Est-ce que vous croyez que le message est cohérent?

M. Legault : Bien, ce qu'on essaie de dire, puis c'est un peu la précision que j'apportais tantôt, c'est tout le concept de contact prolongé, contact prolongé, donc être en contact très près d'une autre personne pendant plus que 10 minutes ou être dans la même salle pendant 1 h 30 avec d'autres personnes. Donc, est-ce que c'est parfait? Est-ce qu'on devra faire d'autres fermetures? Il ne faut pas exclure rien, à ce moment-ci, mais on essaie de s'en tenir à fermer tous les lieux publics où il y a des contacts prolongés.

M. Laforest (Alain) : Là, il semble, puis, si c'est ce que vous dites, je ne suis pas en mesure de vous contredire, qu'on est dans une tempête parfaite à venir. Comment expliquer, parce que, là, on ne peut pas se rabattre sur la semaine de relâche, que c'est le Québec encore qui est en tête de liste au niveau des cas?

M. Legault : Bien, d'abord, soyons prudents avant de dire : On met de côté la semaine de relâche puis la première vague, parce qu'il reste qu'on n'est pas dans une nouvelle vague qui est partie de zéro. Pendant tout l'été, il y a eu des cas et puis il y a eu une situation qui était un peu plus difficile ici, par exemple, qu'en Ontario.

Maintenant, quelles sont les explications exactes? Bien, je vous donne un exemple : le Massachusetts. Le Massachusetts et Boston ont à peu près, toutes proportions gardées, deux fois plus de cas, de décès que nous autres. Pourtant, c'est un État qui est très riche, qui a peut-être les meilleurs hôpitaux au monde. Donc, il y a toutes sortes de considérations, mais on ne peut pas nier que le congé scolaire au début, qui a amené beaucoup de personnes de l'extérieur avec le virus, bien, c'est encore le même virus qui est présent.

M. Laforest (Alain) : …de relâche qui est encore responsable.

M. Legault : Non. Je dis que c'est une des considérations. Mais on regarde aussi le nord-est de l'Amérique du Nord, à l'exception de Toronto. Donc, si on regarde les grandes villes, là, New York, Boston, Chicago, Détroit, bien, ils ont tous eu le même problème que nous autres. Donc, est-ce que le nord-est des États-Unis a été plus touché? Est-ce que les Québécois ressemblent plus aux gens de ces grandes villes américaines là? C'est tout ça qu'il faut regarder, là. Mais je ne me considère pas comme le spécialiste pour être capable de répondre de façon détaillée à votre question.

Le Modérateur : Mylène Crête, Le Devoir.

Mme Crête (Mylène) : Sur l'application de traçage, j'aimerais savoir est-ce qu'il s'agit de l'application fédérale ou d'une application québécoise, comme ce dont il avait déjà été question.

M. Dubé : Alors, ce qu'on a fait pendant le temps des dernières semaines, c'est qu'on a regardé... Quand même, l'opportunité de le faire avec une firme québécoise, ça aurait été probablement notre préférence parce qu'on ne peut pas avoir deux discours. Si on veut avoir de l'achat québécois, puis il y a une expertise… Mais, lorsqu'on a pris tous les facteurs en considération, notamment le temps de développement qu'une firme québécoise aurait dû prendre pour être prête, je pense qu'on a pris la bonne décision d'aller avec l'application qui est déjà prête avec le fédéral.

Mme Crête (Mylène) : Avez-vous des craintes concernant le dépistage? Parce que c'est qui avait été soulevé en commission parlementaire, que ça pourrait mener à davantage de gens qui voudraient se faire dépister, alors qu'ils n'auraient peut-être pas besoin de le faire puis que ça… un goulot d'étranglement.

M. Dubé : Bon, j'aimerais ça, peut-être, qu'on... Lorsqu'on sera prêts à faire l'annonce, Mme Crête, je pense qu'on reviendra avec un petit peu plus de détails. Mais il y a une chose, parce que j'en ai parlé… Nous autres, ce qui nous a beaucoup influencés… Lorsqu'on est allés en Ontario il y a une dizaine de jours, j'en ai parlé beaucoup avec la ministre de la Santé, et il y a encore un besoin d'avoir une acceptation de la population de deux choses, de le faire, mais aussi ceux qui ont le cas, ceux qui ont été… d'accepter de le mettre sur le téléphone, parce qu'on peut avoir 2 millions de personnes qui regardent l'application, mais, s'il n'y a pas personne qui ont accepté de dire : Parce que j'ai le COVID, je vais rentrer mon nom dedans… mon nom ou mon code, plutôt, bien, ça ne donne rien parce qu'il y a 2 millions de personnes qui ne regardent rien.

Alors là, c'est ça qu'on a discuté avec eux, comment on va pouvoir faire… Et c'est pour ça qu'on est en train d'avoir un plan de communication qui va dire : Bon, maintenant qu'elle est disponible, là, puis c'est une question de jours dont je vous parle, bien, il va falloir avoir une communication avec la population puis dire à tout le monde : Bien, écoutez, aidez-nous à mettre votre nom ou que le code soit là pour qu'on puisse faire une reconnaissance. Alors, on pourra vous en reparler plus en détail, mais on a vraiment besoin... Ce n'est pas uniquement l'application qui est importante, c'est l'acceptation publique de mettre son nom là.

M. Legault : Peut-être je voudrais ajouter une chose parce que, quand on a commencé à regarder cette application-là, on s'est dit : Montréal, c'est la meilleure place au monde pour l'intelligence artificielle, donc ce serait normal que ça vienne d'ici. Mais je me suis rendu compte… plus je regardais l'application, plus je me suis rendu compte que c'est une application qui est relativement simple, dans le fond. C'est que, quand on a la COVID, on s'inscrit comme ayant la COVID sur son téléphone, puis toutes les personnes qui ont été proches de nous autres dans les deux dernières semaines reçoivent une indication qu'ils ont été proche de quelqu'un qui a la COVID dans les deux dernières semaines. Donc, c'est relativement simple.

Moi, j'ai l'impression que, dans les prochains mois, les prochaines années, il va y avoir des applications qui vont beaucoup plus utiliser l'intelligence artificielle. Puis je suis content de voir qu'il y a des entreprises au Québec qui continuent à travailler sur des applications qui utilisent beaucoup plus l'intelligence artificielle que cette simple application, qui existe, qui est disponible, qui est payée par le gouvernement fédéral. Donc, c'est pour ça qu'on a décidé d'aller de ce côté-là.

Le Modérateur : Olivier Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : Bonjour, M. Legault. Vous parliez des jeunes, le taux de contagion qui est en hausse. Vous avez répété à maintes reprises que vous ne voulez pas fermer les écoles. Donc, entre les deux, est-ce qu'il y a des nouvelles mesures qui vont être appliquées dans les écoles : le masque en classe, de la présence en alternance ou quelque chose du genre?

M. Legault : Non. On n'a pas eu de recommandation de la part de la Santé publique d'avoir un masque à temps plein.

M. Bossé (Olivier) : M. Dubé, vous avez répété aussi à plusieurs reprises que notre système de santé est mis à mal. Pouvez-vous détailler ou nous exposer un peu plus, en termes de capacité ou de personnel, de quoi on parle exactement en ce moment, là?

M. Dubé : En fait, il y a plusieurs endroits où on est plus fragile. Puis je l'ai dit plusieurs fois, lorsqu'on doit, par exemple, déplacer du personnel infirmier, des infirmières ou des infirmières auxiliaires pour faire plus de tests, bien, si on avait un nombre plus important d'infirmières, bien, on n'aurait pas besoin d'arrêter certaines activités pour aller faire du dépistage. Alors, ça, c'est un exemple pour vous dire qu'on n'a pas beaucoup de surplus.

Alors, quand on arrive avec des éclosions très, très nombreuses comme on a eu dans la région de Québec, bien, c'est exactement ce qui est arrivé. Alors, ce n'est pas tellement qu'on n'a pas les lits... puis je veux faire la différence, parce que, rappelez-vous, dans la première vague, on a dit qu'on était capable de libérer 6 000 lits. Là, on en a libéré seulement 2 000, je pense, pour l'ensemble du Québec, mais il faut avoir les infirmiers, il faut avoir le personnel infirmier. Ce n'est pas juste de libérer une chambre, mais il faut être capable d'avoir le personnel infirmier. Et, quand je vois déjà, comme à... là, je vous parle de Québec, mais je vous parle de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, où ils ont dû prendre la décision, dans les derniers jours, de bloquer 100 chambres pour être capable de prévoir… Parce que c'est ça qui est notre gros enjeu, c'est de prévoir. Mais, en ce moment, c'est très difficile pour eux de continuer à soigner le même nombre de patients et de se préparer pour une deuxième vague COVID.

Alors, quand je vous dis que… puis je pense qu'on le dit aux Québécois depuis plusieurs semaines : Regarder le nombre de cas, c'est une chose, mais quand je vois aujourd'hui 45 cas supplémentaires d'hospitalisation, ça, ça me fait peur. Ça, ça me fait peur. C'est dans une journée, là. Alors… Mais ça fait combien de jours que ça se prépare? Ça fait combien de jours que ces personnes-là ont pris contact avec le COVID, la contagion de… cinq, six jours? Là, j'espère qu'on ne va pas voir du 40, du 50, puis 70 nouveaux cas d'hospitalisation dans les prochains jours. Et c'est pour ça que je vous dis que le système, il est fragile parce que, là, il faut s'assurer qu'on va avoir le personnel qui va être dans les chambres.

Et c'est pour ça qu'on doit porter, je le répète, porter un grand coup aujourd'hui pour arrêter cette tendance-là d'augmentation des cas. Mais ça va prendre, quand même, au moins les deux premières semaines à vider ce qui vient d'arriver dans les deux dernières semaines. Malheureusement, là, quand on l'a annoncé, qu'on l'a dit : Arrêtez de faire les contacts, il aurait fallu arrêter là, là, encore plus. Mais c'est déjà trop tard. Est-ce qu'on peut commencer aujourd'hui puis s'assurer que, dans deux semaines, on va arrêter d'avoir l'augmentation, puis on n'aura pas cet impact-là sur notre système de santé?

Le Modérateur : Hugo Lavallée, Radio-Canada.

M. Lavallée (Hugo) : Oui. Bonjour, M. le premier ministre. Je voudrais être certain de bien comprendre la réponse que vous avez donnée il y a quelques instants concernant les écoles parce que, si le critère, c'est des lieux où il y a un contact soutenu et où il y a des éclosions, on a vu les listes d'écoles touchées, vous avez tout de même décidé, donc, de ne pas imposer des restrictions additionnelles quant aux activités parascolaires ou au port du masque. Je cherche à bien comprendre, là, si le critère, c'est les contacts soutenus.

M. Legault : Bien, il y a aussi la question du risque calculé. Donc, on parle de jeunes qui sont moins à risque. Deuxièmement, on parle d'une activité qui est absolument nécessaire. Les jeunes doivent apprendre. Les jeunes doivent socialiser. Donc, les jeunes doivent être à l'école. Donc, on tient compte aussi de la nécessité de garder une activité.

M. Lavallée (Hugo) : J'aimerais vous entendre sur un autre sujet maintenant. Je ne sais pas si vous avez vu la vidéo de cette patiente à l'hôpital de Joliette qui est décédée, qui est originaire de la communauté de Manawan. Je ne sais pas si vous avez entendu les insultes qui ont été proférées à son endroit. Est-ce que le gouvernement doit déclencher une enquête? Est-ce que l'hôpital doit le faire? Et est-ce que c'est normal qu'en 2020, au Québec, on assiste à ce genre de situation dans un centre hospitalier?

M. Legault : O.K., bon, d'abord, j'offre mes condoléances à toute la famille. Deuxièmement, je vous dis que c'est totalement inacceptable. Troisièmement, je vous dis, il va avoir une enquête du CISSS et une enquête du coroner. Puis, quatrièmement je vous annonce que l'infirmière en question a été congédiée.

Le Modérateur : Patrice Bergeron, LaPresse canadienne.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour à vous trois. M. Arruda, vous êtes ouvert à quelques reprises, la dernière semaine, sur le processus décisionnel qui amène à faire des avis au gouvernement. Vous en arrivez, donc vous l'avez dit tout à l'heure, à une synthèse avec vos collègues et puis vous transmettez un avis. Est-ce qu'il ne serait pas possible d'obtenir la publication de ces avis-là que vous transmettez au premier ministre?

M. Arruda (Horacio) : Bon, je voudrais vous dire, peut-être pour clarifier une chose, là, les avis, ce n'est pas nécessairement… compte tenu des décisions qui doivent être prises très rapidement parce qu'on n'est pas dans un contexte édition d'avis avec revue, littérature puis, etc. On a des tableaux qu'on fait avec différentes hypothèses. On a des textes écrits dans un courriel en termes de principe directeur. Moi, je peux vous dire… moi, je n'ai rien à cacher en termes d'éléments, ce que je veux juste que vous compreniez, là, c'est le contexte dans lequel, quand on transmet des documents qui sortent d'une fin de semaine de travail. On a travaillé, tout le week-end, à regarder les différentes hypothèses. On émet un tableau qui sont des recommandations à discuter. C'est transmis aux autorités pour discussion. On valide, on rediscute, on fait certains ajustements. Ça fait qu'il y a plusieurs types de documents de cette nature-là. Mais je pense que le gouvernement n'a pas de problème… on n'a rien à cacher à la population par rapport à ça en toute transparence.

Je veux juste que les gens comprennent le contexte, parce que, vous savez, je vous l'ai dit, il y a eu une fuite d'un document qu'on a fait avec les alertes, puis les gens, ils me disent, vous n'avez pas fait ce qui était marqué dans le rouge à telle page dans un document de travail. On l'a toujours dit que c'était un instrument. Ça fait que ça, je trouve ça très important. Si les gens le voient comme un avis où on a réfléchi pendant huit jours ou même une semaine, puis on a écrit une lettre avec correspondance sur papier-lettre signée au PM. Ce n'est pas ça, là, qui se passe, on n'a pas le temps de faire ça comme tel.

Mais, moi, je n'ai aucun problème à l'envoyer, mais cette mise en contexte là, pour moi, est très importante, parce que ce sont des documents de travail, si vous me permettez, là, qui sont envoyés en itération, puis, après ça, on réajuste selon la décision gouvernementale comme telle.

M. Bergeron (Patrice) : M. le premier ministre, maintenant, pour faire écho à ce que vos collègues ont dit, donc M. Arruda a parlé donc de la façon dont, justement, les décisions étaient prises et puis sur le fait que vous avez commencé par essayer de convaincre, ensuite, bon, il va falloir contraindre. Tout à l'heure, M. Dubé, vous avez dit que, bon, peut-être qu'il y a deux semaines, on n'a pas assez été raides, est-ce que ça veut dire qu'au fond, dans les deux dernières semaines, vous faites le résultat… vous faites la conclusion que c'est un échec, cette politique de communication là n'a pas fonctionné, donc c'est pour ça qu'il faut être plus raide aujourd'hui?

M. Legault : Non. Je pense qu'il y a un ajustement qui est continuel, puis c'est comme ça à peu près partout dans le monde. Donc, il y en a un équilibre, selon les résultats. C'est pour ça qu'on suit les résultats de très près dans chacune des régions du Québec.

Puis pour revenir aux avis du Dr Arruda, ce n'est pas une science exacte, là. Donc, on doit se comprendre, ça se passe très rapidement. En fin de semaine, on a discuté : Est-ce qu'on peut faire ci, est-ce qu'on peut faire ça, est-ce qu'on peut en faire plus, on peut en faire moins? Mais, je vous dirais, de façon générale, là, ce n'est jamais arrivé qu'on refuse une recommandation du Dr Arruda. C'est déjà arrivé qu'on en fasse plus ou plus rapidement, mais ce n'est jamais arrivé, là, qu'on refuse une recommandation ferme. Des fois, il y a des propositions qui sont mises sur la table, soit par nous soit par le Dr Arruda, puis dire : Bon, est-ce que ça, ça aiderait si on faisait… puis là, on réfléchit tout le monde ensemble. C'est sûr qu'en bout de ligne c'est le gouvernement qui décide. Mais, jusqu'à présent, là, depuis sept mois, il n'y a pas une recommandation ferme du Dr Arruda qui a été refusée.

Le Modérateur : François Carabin, Métro.

M. Carabin (François) : Bonjour, messieurs. Je commencerais en vous abordant… bien, en fait, je commencerais… Dr Arruda, vous avez parlé des éclosions, tantôt, avec mon collègue de LaPresse. Bon, on n'a pas tous les chiffres, mais il y a des chiffres qui sont sortis dans les derniers jours, notamment, la directrice régionale de santé publique de Montréal en a donné quelques-uns ce matin. C'est la même chose pour Québec, on en a eu qui ont été rapportés dans les médias. C'est environ 40 % des éclosions, dans ces deux régions-là, qui proviennent des milieux de travail. J'aimerais d'abord que vous me précisiez qu'est-ce que c'est, un milieu de travail, dans ce contexte-là, et comment ça se fait qu'on n'ait pas de mesures associées aux zones rouges dans les milieux de travail.

M. Arruda (Horacio) : Premièrement, il faut comprendre qu'elle peut être associée au milieu de travail mais provenant de la communauté. Ça, c'est toute la difficulté, hein? Parce que quand on est rendus dans une transmission communautaire, on est à la fois à la maison, au travail, puis etc.

Imaginons, là, que c'est par rapport à une intervention en milieu de soins ou ailleurs qu'on détecte quelqu'un comme étant positif. Là, à savoir est-ce qu'il l'a attrapé dans la communauté, dans le party d'il y a deux semaines avec son beau-frère ou… Mais on l'a attrapé dans le milieu. Là, il y a des régions qui vont le mettre… selon l'enquête, s'ils ne sont pas capables de retrouver la source, ils vont l'associer au milieu de travail, mais, dans les faits, qui est communautaire. Ça fait que c'est pour ça aussi que les chiffres qu'on vous donne, les catégorisations ne sont pas mutuellement exclusives et peuvent dépendre de la capacité d'aller chercher l'information de façon précise.

Mais, dans les milieux de travail, il faut comprendre qu'on est en amont. Les consignes sont là. Je veux dire, dans les faits, il ne devrait pas y avoir de transmission intense dans le milieu de travail per se. Parce que, je veux dire, très souvent même, les contaminations en milieu de travail se font lors des périodes de dîner, quand les gens ne sont plus à leur bureau, qu'ils sont à deux mètres les uns des autres ou qu'ils circulent… ils se retrouvent dans une petite salle ensemble, puis là ils vont dîner, puis là tout d'un coup, pouf!, ils ne sont plus au travail, ils sont comme dans une famille, comprenez-vous? Ça fait que c'est ça qui devient excessivement difficile.

Puis donc, dans le milieu de travail, on n'a pas ajouté de consignes parce que les consignes sont déjà données. Chaque milieu de travail a eu des analyses par rapport à son… Il y a des guides avec la CNESST, etc. Donc, c'est encadré en milieu de travail. Le problème, où ce n'est pas encadré, c'est surtout dans nos vies sociales. Et, même dans un milieu encadré, la période avant de rentrer dans le milieu encadré puis de sortir, c'est comme à l'école, par exemple, les jeunes qui se retrouvent tous en avant de l'école, ou à la fin, ou le soir en party, ça, ce n'est pas l'école, c'est le contexte comme tel.

M. Carabin (François) : Juste une précision avant ma seconde question. Donc, un milieu de travail, ça peut être n'importe… Est-ce que ça pourrait être un commerce? Je veux juste m'assurer de préciser.

M. Arruda (Horacio) : Oui, ça pourrait être un commerce. Puis ça pourrait être un commerce, je vais vous dire, là, où la seule information qu'on a, c'est que c'est, mettons, quelqu'un qui travaille dans une épicerie, et puis on n'a pas trouvé de source ailleurs, mais on s'est rendu compte qu'il y a peut-être eu un autre cas qui est un ami qui est avec lui, puis ça s'est arrêté là, là. L'épicerie n'a pas généré des cas dans la communauté ou etc. On peut se souvenir de certaines histoires dans des grandes, grandes, grandes surfaces où il y a eu de la transmission entre des employés, mais il n'y a jamais eu de cas secondaires associés.

Ça fait que c'est ça que… C'est sûr que, là, il faut que vous compreniez, là, quand c'est diffus dans la communauté, la transmission, là, ça devient de plus en plus difficile de retracer l'histoire précise parce que les gens ne se souviennent plus, ont vécu. Dans les 14 derniers jours, ils n'ont pas été comme dans le confinement, là. Avant, c'est que tu le savais, tu étais sorti à une place, puis c'était tout. Ça fait que, là, ça devient… C'est pour ça que, quelque part, c'est triste, là, mais il faut frapper fort, et là c'est comme… on dit : Tout le monde à la maison, et puis là on diminue le nombre de contacts puis on va essayer de reprendre le contrôle sur la situation.

M. Carabin (François) : Pour ma seconde question, M. Legault, j'aimerais revenir sur la mort de Joyce Echaquan à l'hôpital de Joliette. Il y a certains groupes, notamment l'Assemblée des premières nations du Québec-Labrador, qui dit déjà que c'est un acte qui relève du racisme systémique. Peut-être pas vous relancer dans tout le débat, là, mais je me demandais… avoir un système ou un réseau de la santé, un hôpital qui permet de subsister des actes comme ceux-ci, des propos comme ceux-ci, est-ce que ce n'est pas dans la définition du racisme systémique ou du racisme institutionnel?

M. Legault : Écoutez, moi, je pense qu'il y a du racisme au Québec. Il faut combattre ce racisme. L'infirmière, ce qu'elle a dit, c'est totalement inacceptable, et c'est raciste, et elle a été congédiée. Maintenant, de penser que toutes les infirmières ou que tout le système de la santé aurait eu cette réaction-là, tout le monde va dire : Bien non, c'est… Donc, il y a du racisme au Québec. On a un groupe, avec Nadine Girault et Lionel Carmant, qui va nous faire des recommandations très concrètes, puis on va être peut-être le premier gouvernement à poser des gestes, des actions, là, pour combattre le racisme.

Journaliste : Mais votre groupe...

Le Modérateur : Merci. On va passer à l'anglais maintenant. Bien essayé. Philip Authier, The Gazette.

M. Authier (Philip) : Nice try, as we say. Good day. Dr. Drouin, in Montréal, has created some confusion about masks. She was saying they might be asking students to wear masks in schoolyards. Are we anticipating a change in your overall policy on masks coming soon or how are you managing the...

M. Arruda (Horacio) : What I can say is that we are following the situation day by day. I'm not telling that we will not make any changes on that. But, for the moment, there is no change. There is hypothesis, if there is a big transmission in schools, that we think we can prevent with some measures, we will add them. But actually that's not the case.

And it's clear that the general consideration of wearing mask when you get in contact less of two meters with somebody is important. I would say that what will be more important for youngers in school is to not be in contact less than two meters. The problem, I think, even if they wear a mask and they are crowded, they are kissing themselves, so... I don't know, doing all kinds of «rapprochements» or no distanciation, this is the issue. And I think that schools will probably have to look at ways to prevent those moments of crowding together.

M. Authier (Philip) : And question for Mr. Dubé. We heard for weeks that the federal COVID Alert was a no-go in Québec. There are questions about who could actually have the correct phone to run it. There are questions about privacy. There are questions about whether you'd actually have a critical mass of people to make it work, because you need, I believe, 30%, 40%, 50% of the population. What changed your mind?

M. Dubé : Well, two things. As the Prime Minister said, we wanted, after this parliamentary commission, to make sure that we have a consensus, including the Opposition, that we could do it, because there were many questions during that commission about ownership of the data, and personal data, and all that stuff. So I think that we need to clarify that with the Opposition, but I think those discussion will take...

But the second point and, I think, the big factor was when we met with our counterpart in Ontario 10 days ago. We asked them what was the benefit of them. And even though they are not... I'll say, they are not totally satisfied, because the big concern is how many people will accept, not only to... I think it's easy for me to register because I don't have COVID and I want to know if somebody near me has COVID. But the challenge is for those persons that have COVID, that have been sent a number for them to accept, on a voluntary basis, to put it there. And the more people will be on this phone, then you have a chance to be assigned and you have a chance to be notified, right?

So, based on those discussions that we had with Ontario, we said : OK, we would have had a preference to have a Québec application. We realized that it was too long. We saw some very good firms that could provide us something, but that would take longer. So we made a decision that we'll connect technically in the coming days. We have a group that is working on that right now. And, when we have this consensus with the opposition, we'll be ready. But I think we just need to make sure… That will take a participation of a high percentage to make sure that it makes a difference, but we'll rely on the population to do it.

Le Modérateur : Kelly Greig, CTV.

Mme Greig (Kelly) : Good afternoon. I wanted to pick up on Mr. Authier's question. Looking at the latest school data, there is over a thousand cases across 543 schools in 14 regions of Québec. And as we just heard from Mr. Legault, being in close contacts for over 10 minutes is what people are trying to avoid. So, my question would be : Many parents are wondering why not wear masks in class to have the maximum out, take the most measures possible. Why not have that measure?

M. Arruda (Horacio) : It has been discussed a lot, I can tell you. And based on what we observed, it was thinking that it would be a lot of trouble, and even… How would people wear masks for eight hours, learning and everything? But I think this recommendation could be put in place if we demonstrate, and I'm not telling that there is no transmission at all at schools, but we demonstrate that there is big outbreak related to this in schools. Because I think, as I will tell you, in primary schools, where there is less gatherings in between… It's easier to control comparing to level 4 and 5 of secondary school. I think that the periods where people get together are the place where we should act before putting masks everywhere.

But, at the same time, as I always told you, I will… I'm telling you what is decided today. Things could change. We will also discuss with all school boards and schools to make sure that they understand what are the dynamics creating that. I'm not telling that it will not happen. I'm just telling you there is no decision taken now. And I really think that, if we want to control those outbreaks in schools, the most important thing will not be wearing masks during eight hours, which is very difficult, you know, it's not easy, but it's to make sure that those two meters and less distanciation is, I would say, corrected because that's the way it is, because in fact, in reality, a lot of people are wearing masks this way. Try to stay eight hours, even higher, stay eight hours in the day with the mask, I can tell you, when I go alone in my office, I take it off because it's not so easy. But, when I'm at risk of contacting people, that's the case.

So, even if they wear the mask in the school during the day, but, at noon time, they go outside to the restaurant, and they take out the masks, and they have… and, at the end of the day, they are together in a park this way, the mask means zero.

Mme Greig (Kelly) : I guess I'll use my second question, the follow-up on that. You said, you know, we're not seeing significant outbreaks in schools, but what is the threshold? We've seen some schools shut down partially, entirely. When do schools become a focus? When is that line reached?

M. Arruda (Horacio) : It's a decision that is taken locally by the Public Health and, I would say, the school because a lot of schools are closed not because there is a lot of cases, it's because there is a lot of cases in different classes that put people… must be away for 14 days, and then, you know… It's not because all the schools… There is schools where there's a bigger transmission, and, most of the time, I can tell you the contamination has been probably outside of the school because they come from communities where there have been a lot of meetings and families gathering together. So it's a decision… Sometimes it's only because it's easier to close it than having… most of the people are home and just… And, when it's closed because of a big outbreak, it's clear. I'm not telling there is no thing like this, but that's not the pattern that we see in Québec.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Dr Arruda, je vais vous demander, s'il vous plaît, de répéter en français votre réflexion sur le port du masque dans les écoles, s'il vous plaît.

M. Arruda (Horacio) : Oui. Écoutez, je comprends très bien, porter un masque pendant huit heures, c'est excessivement difficile, hein? Je ne sais pas si vous le savez, même moi, quand j'ai l'occasion… Là, je vous parle, je ne l'ai pas, ça me fait du bien. Si j'avais le masque dans le visage, ça serait difficile. Quand on va à nos bureaux, qu'on est seuls, on… Mais les enfants sont dans la classe tout le temps. Donc, porter le masque, c'est très difficile. Et le problème, actuellement, qu'on observe, ce sont les rassemblements des jeunes à l'extérieur du moment de la classe, quand ils sont avant de rentrer dans la classe, sur l'heure du midi, le soir. Et c'est là qu'il faut agir. C'est là qu'il y a transmission, il n'y a pas de distanciation, il n'y a pas de masque. Et là je pense que c'est très différent, à mon avis. Le risque est beaucoup plus grand là qu'au moment où ils sont dans la classe, à distance les uns des autres, d'une façon encadrée.

Le Modérateur : Je vous remercie. Raquel Fletcher, Global News.

Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon, everyone. Premier, I would like to hear your reaction to what happened in the hospital in Joliette. And, if this is not a case of systemic racism, then what is?

M. Legault : OK. First, I want to offer my condolences to the family. Second, what happened is totally unacceptable. There will be an inquiry, two inquiries in fact. And the nurse did something unacceptable, and she has been fired. And I really don't think that we have this kind of way of dealing with first nation people in our hospitals in Québec. Yes, there is some racism, in Québec, we're working on that. Nadine Girault and Lionel Carmant will table some recommendations, and we'll apply those recommendations. So, we'll take action to fight against racism.

Mme Fletcher (Raquel) : For my second question, I'm not sure who wants to answer, Premier or Dr. Arruda, but there are obviously questions being asked about, you know, why libraries, and museums, and cinemas have to close while malls and gyms are being kept open. And I'm wondering why you're not able to show the breakdown of where the cases are originating, so, for instance, you know, how many cases have originated in cinemas versus how many cases have originated in bars. Why can't we have that information about you know, if you go to a bar, you're three times more likely to experience an outbreak there than in a library? Why do we not have all of that data so we can see clearly why the decision is being made to close some businesses as opposed to others?

M. Arruda (Horacio) : Yes, good question. I would like to have this data perfectly, which is not the case. It's always estimates. And, I would say, one of the issues… but we will compile what we have as bad data and share with you. It's not because we… We just want to make caution about what it is because, you know, when we have a big transmission in the community, it's more and more difficult to understand where the people get the disease. They could have been detected at work, it could have been detected because of a contact of a dinner family, and so it's why those categories are not so… and there is a more qualitative appreciation that really a number, but…

And I would say that it's clear that with this, I would say, big challenge we are putting here now to stop things, there is sometimes incoherencies… that if, you know, in fact, we are penalizing groups that are not… like Quebeckers who are not the problem because, in fact, that's because some are not playing their role, and so we will share this information with you, but, I would say, that the decision is more complex than only having four outbreaks in this, 10 outbreaks on that, the outbreaks are differently… they are not qualified… I will say that only studies with big numbers and different types of systems could probably make that relationship, and, in fact, collecting that information, we get it, in a more sensitive qualitative way but we will… can share those data, even if, I think, they are not at all perfect, they are not the kind of data I like to work with, but we can share that.

Le Modérateur : Merci. Cathy Senay, CBC.

Mme Senay (Cathy) : Ontario's models, well, show peek in mid-October, so that will be the peek for the second wave. I was wondering, what do Québec's models show and when the peek will hit for the second wave?

M. Arruda (Horacio) : We'll receive, I would say, an analysis about the peek soon because there is a new model that has been developed by Marc Brisson from the Institut national de santé publique, based on the dynamics which is very different from the first wave where cases and hospitalizations were very high. Actually, there is no much cases in hospitalization. And we must take into account in the model more what is the social distanciation, did they do a lot of «sondages», or pools, to understand what are the contacts of the persons. This model is going to come soon. As soon as I get the model, I will be able to answer that question. But I will always say also that these predictions are related to what is going to be the thing… if we stay the same way, if we get better or badly... Even with a model, I will not say for sure that it's going to be October or that… because there is going to be a lot of variations on the case... on the model. But, as soon as I receive that information, we can share it with you.

Mme Senay (Cathy) : Isn't it a useful information to know when we'll hit the highest number of cases, just as a matter of...

M. Arruda (Horacio) : We've got models for the hospitalisation and everything. Yes, it's a helpful one, but I would tell you, even predictors told me : Look at your data every day and take your decisions. This is for planning things. I'm not telling that we will not use them for... but it's too dangerous to think that it's going to be over in October, you know. For me, what is more important is what I see when... do I flatten the curve or not?

Le Modérateur : C'est ce qui met fin au point de presse. Merci beaucoup.

M. Legault : Merci, tout le monde.

(Fin à 13 h 58)


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