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Conférence de presse de M. Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux

Bilan de la situation actuelle de la COVID-19 au Québec

Version finale

Friday, September 25, 2020, 13 h 30

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Treize heures trente et une minutes)

Le Modérateur : Alors, bonjour à tous et bienvenue à ce point de presse du ministre de la Santé et des Services sociaux, M. Christian Dubé, qui est accompagné aujourd'hui du directeur national de santé publique, Dr Horacio Arruda. M. Dubé, à vous la parole.

M. Dubé : Merci beaucoup. Merci beaucoup et bonjour à tout le monde, Dr Arruda.

Alors, commençons d'abord par les niveaux d'alerte, comme on fait habituellement. Alors, compte tenu de la situation, j'annonce que la Santé publique fait passer toute la CMM à l'orange, s'y ajoute également, pour les Laurentides, ce qu'on appelle la MRC Rivière-du-Nord qui inclut notamment la ville de Saint-Jérôme.

C'est important de dire qu'on fait ces changements parce que les cas positifs, les éclosions et les hospitalisations sont en hausse dans ces régions. Je demande aux citoyens de la CMM et de la MRC de Rivière-du-Nord d'être encore plus prudent, et d'augmenter votre vigilance, et de réduire, comme nous avons discuté hier, fortement vos activités sociales. Dr Arruda et son équipe surveillent aussi de très, très près la situation à Montréal, et, je le répète, la situation demeure inquiétante.

Bon, maintenant, un peu ce que j'ai mentionné hier, les changements de palier d'alerte démontrent tout le sérieux de la situation. Hier, on a envoyé un message très clair aux Québécois, que, peu importe le palier d'alerte de votre région, vous devez limiter vos contacts et vos activités sociales. Je pense que le message a été très clair. On n'est pas en train de dire par contre que ce n'est pas la nouvelle normalité. Ce qu'on vous demande, c'est de faire un effort spécial pour limiter nos contacts, et je le dis, pour les 28 prochains jours. Si on met ça dans le temps, comme je le spécifie aujourd'hui, je pense que ça va encourager les gens à comprendre que, oui, c'est un effort supplémentaire, mais qu'il peut y avoir une fin à ça.

Alors, je le répète, ce qu'on vous demande, c'est de faire un effort spécial pour limiter vos contacts, ce qu'on a appelé les contacts sociaux, pour les 28 prochains jours. C'est pour un mois, ce n'est pas permanent. On vous demande un mois d'effort pour casser la deuxième vague. Je vais aussi être le plus clair possible parce qu'hier j'ai donné des exemples, on en a parlé beaucoup dans les 24 dernières heures. Je le répète, je vous demande d'annuler les soupers entre amis à la maison, les barbecues, les partys, tous les rassemblements que vous pouvez éviter. Pour le prochain mois, on réduit nos contacts au minimum.

Bon, maintenant, sur le traçage, j'aimerais dire quelques mots rapidement. Je veux répéter le mot qu'on a dit un peu plus tôt cette semaine, c'est important que les gens puissent collaborer à nos enquêtes étant donné la situation. Et pour que vous sachiez qu'il s'agit bien d'un appel de la Santé publique, nous avons fait un ajustement pour nos lignes téléphoniques, et maintenant ce sera affiché «Santé publique» sur vos téléphones quand on communiquera avec vous. Alors, ça, ça veut dire, s'il vous plaît, prenez l'appel. Si, sur votre téléphone, c'est marqué «Santé publique», s'il vous plaît, prenez l'appel. On a besoin de votre collaboration, c'est très important.

Une autre bonne nouvelle, on a su ce matin que nous avions performé 36 000 tests. Alors, ça, c'est encourageant parce que derrière les tests, on sait qu'on va avancer dans nos enquêtes, mais, en même temps, ça va permettre de tester et d'avoir des cas plus rapidement.

L'autre bonne nouvelle — je l'ai dit, hier, il faut en trouver où on peut en trouver, des bonnes nouvelles — on est rendus à plus de 5 000 personnes qui se sont inscrites sur le site Je contribue et qui se sont mobilisées et qui sont maintenant… qui vont être contactées par nos différents centres régionaux, nos CISSS et nos CIUSSS, pour donner un coup de main, autant pour le dépistage que pour les enquêtes. Alors, quand je vous dis qu'on fait 36 000 tests par jour, bien, c'est sûr qu'il va y avoir beaucoup de dépistage puis qu'il faut… L'aide qui nous est offerte par les gens qui ont appelé, elle est vraiment appréciée.

J'aimerais rappeler aux Québécois en terminant qu'on a tout fait ça, on fait tout ça pour combattre ce virus-là. On doit protéger notre population, nos travailleurs de la santé, je le dis, les gens des écoles, les enseignants. Mais aussi, aussi, je veux rappeler que l'effort qu'on vous demande, il est vraiment particulier pour les 28 prochains jours. Et, je le répète, ça peut faire une grande différence.

Je vais dire quelques mots en anglais.

Given the situation, I'm announcing that Public Health is turning CMM to orange. Also, the MRC La Rivière-du-Nord, located in the region of Laurentides, which is mainly Saint-Jérôme, is turning orange. The decision was taken because the number of positive cases outbreaks and hospitalisations are increasing in these regions. We are asking of you to make it a special effort to limit you contract... your contacts, sorry, for the next 28 days. And I insist on this. It is for a month, this is not permanent. We ask you a month of effort to break the second wave.

And also I want to repeat the message we said a week earlier. It is essential that you collaborate on investigations. And we will let you know, on your call, we have made this device that allows you to see that Public Health is calling, which would normally reassure you that you're taking the right call. But, please, answer the call. We need that to do the tracing on those outbreaks.

I remind you, we ask you to make a special effort for the next 28 days. Thank you. Merci beaucoup.

Le Modérateur : Merci. Nous allons maintenant passer à la période de questions. Et nous commençons aujourd'hui avec François Carabin, du Journal Métro.

M. Carabin (François) : Bonjour, messieurs. M. Dubé, qu'est-ce qui vous a fait changer de fusil d'épaule, depuis le début de la semaine, pour arriver à la conclusion qu'aujourd'hui on demande aux Québécois un mois d'efforts? Est-ce que c'est l'hospitalisation qui augmente, notamment, ce matin?

M. Dubé : Je pourrais laisser peut-être le Dr Arruda répondre, puis je reviendrai au besoin pour une précision.

M. Arruda (Horacio) : Il faut comprendre que ce qui se passe, actuellement, c'est une transmission communautaire diffuse, particulièrement dans nos contacts sociaux privés, si vous me permettez. Cette transmission communautaire là, bien entendu, va venir toucher des écoles, va venir toucher des résidences pour personnes âgées parce que c'est des milieux ouverts sur la communauté. Donc, pour casser cette transmission-là ou diminuer sa probabilité d'occurrence, on demande un effort aux Québécois de diminuer leurs contacts sociaux. Et je pense que ce que le ministre a demandé, là, comme genre d'exemple, ça correspond à diminuer cet effet-là.

M. Dubé : Peut-être que ce que je compléterais, parce que moi, je trouve la question appropriée, quand vous nous avez dit… puis on a beaucoup entendu que les gens étaient un peu tannés, puis vous avez demandé : Est-ce que le message passe? Je pense qu'en expliquant mieux aux gens qu'en ce moment on peut faire une différence à court terme... Tu sais, ça devient un peu irréel. Ça fait six mois qu'on vit dans ce contexte-là. Puis je pense que notre rôle... puis je l'ai dit, on peut s'améliorer à chaque jour. Là, on s'est dit : On le voit qu'on est au pied de cette vague-là, là. Moi, je... et les gens, déjà, au lieu de prendre l'attitude de dire : C'est fini, on est dans la vague, on s'est dit comment on peut expliquer aux gens que l'effort peut être important?

Puis vous vous rappelez, hier, on l'a vu, là, Bas-Saint-Laurent, c'était le grand coupable, il y a sept, huit jours, puis tout d'un coup, parce qu'on a réussi à contrôler les éclosions, ça va bien dans le Bas-Saint-Laurent. Alors, moi, c'est ça, je pense, qui nous a influencés à dire : On va continuer la même chose, on va regarder notre système d'alerte, mais on veut répéter aux gens qu'ils peuvent faire une différence.

Puis pourquoi 28 jours? Bien, c'est ça que nos experts nous disent, les cycles, c'est des cycles de 14 jours. Alors, dans 28 jours, si on fait attention... Et je vous le dis, ce n'est pas si long, 28 jours, quand on y pense une journée à la fois. On pourrait voir une très, très grande différence dans les prochaines semaines.

M. Carabin (François) : Merci. Sinon, Dr Arruda, j'aimerais attirer votre attention sur le cas de Montréal-Nord où le nombre de cas reprend à la hausse. Ça avait été l'épicentre de la pandémie au Canada, on peut même dire, durant la première vague.

Dans un contexte de transmission communautaire élevé, qu'est-ce que vous comptez faire dans les prochains jours pour limiter la transmission dans des quartiers qui sont, par exemple, plus denses, plus défavorisés, où on avait remarqué une hausse des cas plus importante durant la première vague?

M. Arruda (Horacio) : La directrice de santé publique de Montréal-Centre va faire des interventions qu'on appellerait adaptées à ces réalités-là, là, l'utilisation d'organismes communautaires, augmentation de l'accès au dépistage, ce qui est plus facile maintenant que ça a déjà été. C'est aussi... c'est-à-dire assez, je vous dirais, avec des approches multiethniques, en tenant compte des communautés, là, puis des éclosions.

Donc, c'est un travail, je dirais, de mobilisation communautaire pour aller faire rapidement ce qu'on appellerait des diagnostics, isoler les cas et faire les enquêtes, en plus de stratégies de promotion et de prévention dans ces communautés-là. Je pense que c'est là qu'est la clé du succès. Puis très honnêtement, pour mobiliser une communauté, là, puis c'était une des phases importantes dans l'OMS, il faut que la communauté participe si on veut être en mesure de le faire. Donc, c'est de travailler avec les acteurs du milieu. Ça va se faire notamment avec le CISSS du territoire, déjà qui est impliqué aussi, les organismes, soit du CISSS ou de la communauté, qui travaillent déjà dans le milieu, qui sont les mieux placés pour nous aider à aller porter le message, parce que ces gens-là peut-être n'écoutent pas le point de presse nécessairement, pour toutes sortes de raisons et de barrières.

Mais on va faire comme on a fait aussi antérieurement, là, pour les personnes, les itinérants ou autres, de s'assurer qu'il n'y a pas de situation qui les met dans des risques importants.

Le Modérateur : Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, M. le ministre, M. Arruda. Jusqu'à quel point vous êtes… Parce que les régions, on se rend compte, là, aujourd'hui, les chiffres sont assez sérieux, notamment dans la région de Québec, vous êtes à quel… comment dire, votre niveau de patience à l'égard, par exemple, des bars, des restaurants, etc., est rendu où? Bon, je comprends que vous axez beaucoup sur les rassemblements à la maison, puis tout ça, mais on entend… Il y a des gens, des restaurateurs qui sont inquiets, autant à Québec qu'à Montréal. Est-ce que vous vous en allez vers une fermeture des bars, des restaurants?

M. Dubé : Je vous laisse répondre.

M. Arruda (Horacio) : Oui. Il faut analyser la situation, là, tu sais. Je ne peux pas dire que ça n'arrivera pas, ça va dépendre de ce qu'on va observer, en termes d'épidémiologie. Comme on vous l'a dit, actuellement, là, la raison pour laquelle on n'a pas fermé les bars ni les restaurants, c'est que ce n'était pas la majeure de l'éclosion, parce que même la transmission communautaire peut introduire un client dans l'établissement ou un travailleur qui l'aurait attrapé, pas dans le restaurant lui-même, comme milieu, mais à l'extérieur.

Mais c'est une chose qui est possible. Si on doit, à mon avis, renforcir nos mesures, on va y aller, c'est la santé qui est la priorité numéro un, mais il faut aussi voir les effets pervers de ce qu'on fait si on pense que ce n'est pas nécessairement la bonne mesure. C'est là qu'il y a un équilibre, puis une analyse qui est très importante parce que, là, on a tendance à voir seulement les nombres de cas, mais il ne faut pas oublier les effets que ça peut avoir sur nos jeunes quand on fait des fermetures, sur nos personnes âgées, si on est trop… si on les empêche de vivre, entre guillemets. Donc, c'est cette balance-là qui est discutée. Mais c'est clair ici, là, je n'ai pas une demande de sauver l'économie, j'ai une demande de sauver la population et la santé. Par contre, il faut faire le bon choix. Je ne sais pas si vous comprenez ce que je veux dire, là. Déjà, on associe trop souvent les milieux automatiquement à… C'est là, le problème, puis le problème est ailleurs, l'angle mort… Et actuellement l'indice qu'on a, c'est une transmission communautaire très intense qu'on doit refermer.

M. Lacroix (Louis) : Mon autre question concerne les CHSLD. Est-ce que vous… la situation… Parce que je suis allé voir les tableaux, là, on nous fait les tableaux en date du 24 septembre, mais qui comprend l'ensemble des statistiques depuis le printemps dernier. Mais, dans la dernière semaine, est-ce que vous avez remarqué une hausse marquée? Est-ce qu'il y a quelque chose qui... Est-ce que ça vous inquiète, en ce moment, ce qui se passe dans les CHSLD?

M. Dubé : La réponse, c'est non, parce que le nombre, moi, je le regarde tous les matins et tous les soirs. Le nombre, en ce moment, je vous le résume, là, on est... je peux me tromper de quelques-uns, là, mais, si vous additionnez les CHSLD, les RPA puis les RITF, la dernière fois que j'ai regardé, on en avait 62 ou 63. Vous en avez quelques... je pense, un total de sept qui sont ce qu'on appelle dans la zone rouge, c'est-à-dire où l'éclosion est plus que 25 %. Mais ça, ça n'a pas beaucoup bougé dans les derniers jours, on n'a pas eu d'augmentation de ceux qu'on appelle dans la zone rouge autant du côté des CHSLD et...

Puis je ne veux pas vous citer de chiffres, là, mais on est dans un nombre où les éclosions que nous avons eues sont vraiment contrôlées. Ça, c'est la bonne nouvelle. On a eu un enjeu à Lambton, il y a à peu près sept ou huit jours. Ça, c'est dans la région de Sherbrooke. Tout de suite, on a envoyé une équipe, une deuxième équipe, vous savez, ce qu'on a parlé, là, des «SWAT teams» maintenant qu'on a en place, qui sont appuyés par les grosses équipes du CHUM, puis du CUSM, puis de Sainte-Justine où ils ont vraiment l'équipe pour venir aider.

Donc, moi, je ne suis pas préoccupé. Je vais vous avouer que je suis plus préoccupé par l'éclosion communautaire dans les RPA, parce que dans les RPA... Puis ce n'est pas pour inquiéter les gens mais c'est pour ça que je reviens sur la... hein, on en a assez parlé, Dr Arruda. C'est que, dans les RPA, contrairement aux CHSLD, les clients, ils sortent puis ils rentrent. Et c'est là qu'il y a beaucoup plus de déplacements et il y a beaucoup plus de visites. Et c'est pour ça que nous avons restreint, lorsqu'on est en zone orange, le nombre de personnes qui peuvent aller dans les RPA. C'est exactement pour ça, M. Lacroix. Ça fait qu'il faut que les gens comprennent que notre plus grand problème à la dernière fois... un de nos grands problèmes à la dernière fois, c'est d'avoir laissé rentrer le virus par des gens, que ça soit des employés ou que ça soit des visiteurs, et c'est ça qu'on ne veut pas qui arrive.

Bon, maintenant, la bonne nouvelle, si bonne nouvelle en est, c'est que, lorsqu'il y a une éclosion, on a l'équipe pour s'en occuper. Il y a vraiment une meilleure prévention des contrôles des infections, puis, en plus, on a des «SWAT teams» qui viennent aider. Ça fait que je vous résumerais ça comme ça. Ça va?

Le Modérateur : Claudie Côté, TVA Nouvelles.

Mme Côté-Chabot (Claudie) : Bonjour à vous deux. Je reviens sur la fermeture possible des commerces et des restaurants. Bon, on comprend qu'on ne passe pas au rouge, là, mais c'est imminent, que les cas sont en augmentation, et c'est inquiétant. Est-ce que des possibles fermetures de restaurants, ou de bars, ou de commerces, alors que la transmission est communautaire, ce n'est pas de les punir?

M. Dubé : Je vais peut-être... Parce qu'en complément de ce que Dr Arruda vient de dire, moi, là, avant de parler du rouge puis de la prochaine étape... On n'est pas là, en ce moment. On n'est pas là. Mais il y a une chose que j'aimerais vous dire, puis je pense que ça complète ce que le Dr Arruda a dit. Si jamais on fermait les bars ou on fermait les restaurants, ce qui n'est vraiment pas notre intention, en ce moment, mais, si on avait à le faire, ces gens-là, ils vont aller à quelque part. Puis ils vont aller où? Bien, ils vont aller dans un party privé. Alors, il faut faire attention.

Puis c'est ça, l'équilibre que le Dr Arruda parlait. C'est que c'est bien beau fermer des choses, mais on veut garder un minimum de normalité. Et c'est là... on ne veut pas aller en confinement. Alors, c'est ça exactement, l'équilibre, en ce moment, et c'est pour ça qu'on est allé... quand on a passé dans la zone orange, qu'on a dit : On va limiter les heures des bars, d'accord, on va passer de 10 à six personnes dans les partys privés, on va réduire les heures... Je pense qu'on essaie de faire cet équilibre-là pour que les gens puissent continuer à vivre, parce qu'on a besoin d'avoir une certaine vie sociale.

Mais là l'exercice qu'on demande, qu'on a annoncé hier, bien, c'est de dire : Gardez cet espace-là, mais gardez-le pour vous en ce moment. Parce qu'on aimerait ça le garder plus longtemps puis de revenir à un meilleur environnement.

M. Arruda (Horacio) : M. le ministre, si vous me permettez. Il faut faire très attention. Et, je l'ai dit souvent, c'est un cadre de référence, ce n'est pas un livre de recettes qui fait qu'automatiquement, même si on a écrit quelque chose dans le rouge comme étant théoriquement potentiel... Le port de la tête est nécessaire, et on doit faire une analyse de la situation particulière.

Donc, ce que ça veut dire : ce n'est pas parce que c'était déjà inscrit que peut-être qu'on fermerait les restaurants que, même si automatiquement on aurait un certain niveau de rouge, que c'est la mesure qui va être prise nécessairement. Parce que ça, c'est le piège, c'est que ça donne l'impression que c'était ça qu'on avait dit.

Puis je l'ai toujours dit, hein, ce que j'ai dit hier peut être différent demain, là. C'est un outil pour nous aider à regarder tous les facteurs qu'il faut faire puis les différentes interventions possibles. C'est une analyse qui se fait avec les directions de santé publique, qui connaissent bien leurs territoires. Parce que, si on ferme les restaurants puis que ce n'est pas les restaurants, le problème, mais qu'il est ailleurs ou qu'on déplace le problème ailleurs, on n'est pas plus avancés dans le réseau. Donc, ça, c'est très, très, très important.

Puis, en plus, les comportements sont différents selon les groupes d'âge, puis c'est sûr qu'il faut avoir un certain peaufinage dans nos messages. Et je vous le dis, là, si vous nous revenez en disant : Vous aviez dit ça dans tel palier puis vous ne l'avez pas appliqué... C'est comme ça depuis le début qu'on vous l'a conçu, l'instrument. Dr Litvak pourrait vous le confirmer, ce ne sont qu'un cadre pour nous aider, pour ne pas qu'on se dise… qu'on construise la patente à la dernière minute sur le coin d'une table. Ça a été réfléchi sur la base de ce qui existe dans le monde, exactement. Ça fait que j'aimerais ça que vous le reteniez ce message-là. Ce n'est pas automatique, c'est un menu à la carte, en fin de compte, où on pourrait choisir, selon la situation, le menu.

Mme Côté-Chabot (Claudie) : Mon autre question : Dans le contexte actuel qu'on connaît, on est en zone orange, on demande à tout le monde de faire des efforts, Dr Arruda, est-ce que c'est une bonne idée de réunir des gens pour passer des examens ou pour faire de la formation?

M. Arruda (Horacio) : Là, la question, c'est toujours comment les gens se réunissent, O.K.? L'enjeu, c'est quand vous allez pour de la formation ou que vous allez pour un élément encadré. Regardez, vous êtes en point de presse ici, avec nous, hein? On vous permet d'être en point de presse. Vous allez me dire : Pourquoi on ne peut pas faire ça à la maison? On ne peut pas faire ça à la maison, dans un autre contexte, parce que ce n'est pas du tout la même chose. Vous n'allez pas vous enlacer les uns les autres après, vous n'allez pas partager un repas puis vous rapprocher pour aller cherche le pain, puis etc. Donc, il y a des activités qui peuvent demeurer ouvertes, O.K., parce qu'elles sont encadrées, et les pratiques font que les gens sont à distance de deux mètres, et c'est ça qu'on évalue à chaque fois.

Le Modérateur : Mylène Crête, Le Devoir.

Mme Crête (Mylène) : Bonjour. Je voulais savoir qu'est-ce que vous allez faire si votre appel à limiter les contacts sociaux n'est pas entendu par une bonne partie de la population?

M. Dubé : Bien, écoutez, on va avoir plus d'éclosions.

Mme Crête (Mylène) : Mais quels outils vous avez à votre disposition?

M. Dubé : Alors, bien, c'est…

Mme Crête (Mylène) : Est-ce que je dois comprendre que c'est une forme d'impuissance, là?

M. Dubé : Bien, je n'appellerais pas ça de l'impuissance parce que je pense qu'on a vu quand même une très bonne réaction depuis qu'on a mis les zones d'alerte en place. Vous vous souvenez, là, quelques jours après, les gens nous parlaient, puis on nous parlait des paliers d'alerte. Les gens, je pense qu'ils ont pris conscience. Mais je vous répète, peut-être vous allez me trouver un vieux radoteux, là, mais ce que je vous ai dit il y a quelques jours, ça prend un certain temps avant d'avoir l'impact. Moi, je pense que la prise de conscience, là… On a dit que les gens ont été très conscients, ont fait un effort durant la première vague, il n'y a personne qui doutait que les Québécois étaient là. Il y a eu un relâchement à la fin de l'été, on revient de vacances, on dirait qu'on a oublié le virus, puis là, c'est là qu'on a dû, je pense, ajuster notre communication. Mais je pense que les gens l'ont compris. Cependant, comme je vous ai expliqué, la fin de semaine du travail, là, on commence à en payer les effets, mais c'est long avant d'avoir cet effet-là.

Alors, moi, au contraire, là, je ne suis pas en train d'abdiquer, mais je pense que notre rôle, c'est de répéter le message, que les gens comprennent. Vous avez vu qu'on a fait une publicité, une communication télévisée et par les médias sociaux, qui est assez difficile, lorsqu'on voit les cas de gens qui ont eu, justement, le virus. Il va y en avoir d'autres dans les prochains jours. Je pense qu'on n'a pas abdiqué. Au contraire, on va continuer de communiquer.

M. Arruda (Horacio) : J'aimerais dire que les gens doivent le faire pour eux aussi, hein, parce que c'est quand... on ne veut pas se rendre à canceller des opérations qui seraient importantes, de gens qui attendent depuis des mois pour être opérés comme tel. Si la pression sur le système vient... puis moi, je vous demanderais, même, à la mémoire de ceux qui sont morts de la COVID-19, essayons de ne pas nous retrouver dans la même situation. Moi, je trouve ça important parce que ça va avoir un impact sur toute la société, ça va avoir un impact sur l'économie, ça va avoir un impact sur l'accès aux soins. Si nos travailleurs de la... la meilleure façon d'aider nos travailleurs de la santé, là, c'est de ne pas tomber malade puis de ne pas venir surcharger le système.

Donc, moi, je pense que les Québécois vont le comprendre. J'ai encore foi que les Québécois vont le comprendre. Il fallait juste qu'on se rappelle parce qu'on a été un petit peu endormis par l'outil, mais on se rend compte, là, il y en a partout, du virus, hein? Les gens disaient, à un moment donné, ils disaient : Là, il n'y en a plus, mais il y en a partout du virus. Là, il ne faut pas lui laisser la place. C'est à nous à le contrôler.

Mme Crête (Mylène) : Qu'est-ce que vous allez surveiller pour voir si le message porte ses fruits?

M. Arruda (Horacio) : Bien, je pense qu'il y a toutes sortes de sondages qui peuvent être faits. On voit les comportements que les gens ont. On va surveiller les données, bien entendu, pour voir l'impact, si ça fonctionne ou pas, mais il y a moyen, par des sondages, de vérifier les comportements puis les différentes mesures qu'on peut voir, là. On nous rapporte, hein, des évènements qui sont arrivés. On va voir si ce taux-là va diminuer comme tel.

Et je vous dirais aussi : Aidez-vous les uns les autres. Je ne sais pas si vous comprenez qu'est-ce que je veux dire. Si, par exemple, quelqu'un veut vous inviter à souper, c'est bien gentil, mais vous pouvez dire : Dans le contexte du COVID-19, ce n'est pas le temps. Celui qui invite... il y a l'invité. Ça fait qu'aidons-nous les uns les autres à nous protéger. C'est un geste... Honnêtement, c'est un geste d'amour que de vouloir protéger les autres, c'est un geste de réalité. Moi, c'est ce que je voulais mentionner ici. J'ai confiance aux Québécois, mais laissez-nous pas revenir dans une situation où on va être obligés de canceller des chirurgies.

Le Modérateur : Charles Lecavalier, Journal de Québec.

M. Lecavalier (Charles) : Bonjour à vous deux. Je voulais savoir... je sais que la question a été beaucoup posée au printemps, là, pourquoi est-ce que le Québec est l'épicentre, puis, bon, ça tournait beaucoup autour de la semaine de relâche. Mais là c'est l'automne puis on dirait qu'on est... le Québec est encore l'épicentre de la pandémie au pays, puis je me demande comment... Pourquoi?

M. Arruda (Horacio) : Bon, il y a plusieurs hypothèses, dont une, je vais vous dire... puis là je ne veux pas rentrer dans les détails trop techniques. Il y a eu une étude qui a été faite sur le virus qui est rentré au Québec, qui est différent du virus qui était en Chine, qui est venu beaucoup plus de l'Europe et qui avait un taux de mortalité, de morbidité qui est plus important. Donc, il y a cette souche-là, là. Ça, ça a été... ce n'est pas moi qui le dit, c'est des experts qui ont fait des analyses par rapport au génotypage de la souche. Ça, ça pourrait être un des facteurs.

Après ça, c'est toutes sortes de facteurs de comment est organisée une société, hein, je veux dire... et les comportements des individus. Peut-être qu'on est plus rassemblés. J'ai de la misère à vous dire exactement la chose. C'est avec le temps qu'on va être en mesure de le voir. Mais il y a déjà des hypothèses en lien avec le fait qu'il y a des souches qui sont plus invasives, plus mortelles, qui se transmettent plus facilement que d'autres. La souche asiatique qui est arrivée en Colombie-Britannique n'est pas la même que celle qu'on a eue ici. D'ailleurs, toute notre orientation de soins a été basée sur éviter ce qui se passait... un peu comme c'est arrivé en Italie.

M. Lecavalier (Charles) : Deuxième question. Je me demandais, par rapport à vos prévisions... parce qu'on s'attendait à une deuxième vague, mais par rapport à vos prévisions, j'imagine que le nombre de cas qu'on voit aujourd'hui, peut-être que vous vous attendiez à avoir ça en octobre ou en novembre. J'imagine que c'est beaucoup plus tôt que les scénarios que vous aviez. Est-ce que je me trompe?

M. Arruda (Horacio) : Bien, les scénarios ne nous disaient pas que ça allait arriver à tel temps ou tel temps. Les scénarios nous disaient, selon ce qu'on observait, quand est-ce que ça pourrait remonter. Mais comme on n'est pas vraiment redescendus, vous avez vu, on a eu une vague, on n'est pas vraiment redescendus à un niveau très bas puis que, là, on aurait eu une deuxième vague avec presque rien entre les deux, là, puis qu'on a eu des vaguettes, comme ailleurs dans le monde, hein, comme ailleurs dans le monde, bien là, c'est normal qu'on observe ça.

L'enjeu actuellement, là, je vais revenir avec une image du printemps, il faut l'écraser cette courbe-là, là. Celle-là, il faut l'écraser pour ne pas qu'elle vienne nous remettre dans une montée exponentielle. Parce que l'hiver n'est pas encore arrivé, les autres virus ne sont pas encore arrivés. Ça fait que c'est clair que le message que le ministre vous demande, c'est justement pour que, plutôt que ça fasse ça, là... excusez-moi, je fais beaucoup de mains... je joue beaucoup avec mes mains, là, mais que ça reste comme ça puis que ça rebaisse, idéalement. Parce que c'est sûr que quand on va ajouter des virus respiratoires, puis tout ça, la pression sur le système va augmenter. Quoique dans les pays où il y a eu beaucoup de COVID-19, on dirait qu'il y a eu moins d'influenza puis d'autres virus.

Puis les mesures qu'on met en place aussi, pour le COVID-19, ça va diminuer le nombre de grippes et d'éléments. Rappelez-vous les partys de Noël, la gastro, l'augmentation des grippes, puis etc. Bien, si on se lave les mains, si on diminue les contacts sociaux, si on garde une distance de deux mètres, on va aussi jouer sur les autres virus. Ça a été démontré ailleurs.

Le Modérateur : Véronique Prince, Radio-Canada.

Mme Prince (Véronique) : Oui. Bonjour à vous deux. M. Dubé, on comprend que vous ne fermez pas les bars et les restaurants. On le comprend. Mais ce que vous nous dites, c'est que vous nous recommandez de ne pas y aller.

M. Dubé : Bien, ce que j'ai dit, clairement, c'est que vous... on demande aux gens de limiter les contacts sociaux. Moi, je pense... Je vous donne un exemple. Si vous voulez aller manger avec votre conjoint, je pense qu'il n'y a aucun problème à aller au restaurant. Puis, je le dis, si vous êtes une famille de quatre personnes puis que vous voulez aller au restaurant, il n'y a aucun problème non plus. Je pense que c'est ça qu'il faut être capable de trouver, cet équilibre-là, mais c'est lorsqu'on sort de la bulle, c'est lorsqu'on sort de cette bulle familiale là... Puis la raison pour laquelle... Si vous avez à choisir puis que c'est un évènement, que vous dites, là, je ne peux pas… Les gens ont du jugement. L'enjeu qu'on s'est fait expliquer, puis je pense qu'on l'a tout vécu dans les dernières semaines, c'est : quand on fait ça à la maison, c'est moins structuré.

Moi, je le sais, là, je m'ennuie d'aller voir ma fille, je m'ennuie d'aller voir mes deux petites-filles. Mais, quand je vais les voir, qu'est-ce que je fais? Je m'assois, je m'appuie sur le comptoir, on se rapproche puis, au bout d'une heure, on a tout oublié les règles. Au restaurant, c'est plus difficile de faire ça. C'est ça qu'on appelle un environnement contrôlé.

Alors, je me dis, premier message très clair, dans le fond, là, je ne veux pas le dire, mais j'aimerais mieux qu'on n'aille pas au restaurant, mais il faut y aller parce qu'on a besoin, des fois, d'avoir certains contacts, on a besoin de ça, mais si on peut… Imaginez-vous, là, si, chaque fois, on fait un effort supplémentaire… Puis c'est pour ça qu'aujourd'hui, dans le fond, tout ce qu'on est venu vous dire, là, à part la zone orange de la CMM, c'est 28 jours. Pensons-y, là. Quand les gens font un effort de 28 jours de ne pas prendre de boisson en février, là, ils sont pas mal fiers, à la fin du mois de février, de dire : J'ai réussi, je n'ai pas bu pendant un mois. Hein? Bien, c'est ça qu'on demande aux gens, là.

Ce n'est pas pour la prochaine année, là, on dit : Faites un petit effort social de baisse d'activité sociale pendant… Et je pense que, si on réussit ça, là, bien, la maudite courbe, là, on va lui donner un grand coup. Puis, moi, je serais tellement content qu'on se revoie dans un mois puis qu'on dise : On a réussi à faire ce changement. Moi, j'y crois vraiment.

Mme Prince (Véronique) : Bien là, vous lancez le défi 28 jours sans sortie?

M. Dubé : Bien, Mme Prince, on pourrait peut-être l'appeler comme ça, le défi 28 jours, mais du virus.

Mme Prince (Véronique) : Mais ce n'était pas ma sous-question, par exemple.

M. Dubé : Excusez-moi, excusez-moi.

Mme Prince (Véronique) : Ma sous-question, c'est : Est-ce que… En ce moment, ça ne va pas bien dans l'est de Montréal. Vous avez l'Hôpital de Maisonneuve-Rosemont qui a dû fermer une quarantaine de lits, dont 12 en oncologie, parce qu'il y a un manque d'infirmières. Santa-Cabrini doit en fermer aussi une vingtaine. C'est très problématique dans l'est de Montréal. Comment vous allez aider la population là-bas si les hôpitaux ne sont pas capables de fournir à la tâche?

M. Dubé : Bon. Écoutez, vous donnez l'exemple de la raison pour laquelle il faut faire ce qu'on fait en ce moment, c'est d'arrêter de mettre de la pression sur le système de santé. Bon. On l'a dit, là, puis moi, j'en ai reparlé encore, je me répète, là, j'en ai reparlé avec les P.D.G. des CIUSSS hier, c'est de s'assurer que le délestage qui est fait est fait pour minimiser l'impact sur les patients. Mais il va y en avoir, malheureusement, là, il va y avoir du délestage.

J'en parlais avec le Dre Opatrny, qui est la responsable de la direction médicale. Bien là, j'ai dit : Au lieu de couper un certain nombre de lits tout de suite, coupez-en moins parce qu'on va essayer d'arrêter ça le plus rapidement possible. Mais, malheureusement, on doit être transparents avec la population, c'est exactement ça qu'on essaie d'éviter. Puis il va y en avoir d'autres, cas comme ça, là, je vais en avoir parce qu'il nous manque de personnel.

Mme Prince (Véronique) : Mais vous ne pouvez rien faire pour ces hôpitaux-là?

M. Dubé : Bien, écoutez, on va essayer. Des fois, dans un hôpital... si on est capables de stabiliser certaines régions. Là, ce qui nous fait très mal, c'est qu'on est frappés et à Québec et à Montréal en même temps, dans nos deux grands centres. Si on pouvait avoir une stabilisation, par exemple, en Estrie, là, où ça a l'air de bien aller, bien, il y a peut-être du personnel qu'on pourrait aller chercher. Mais, je vous le répète, je vous l'ai dit, l'autre jour, la vague est différente, on se fait frapper à Montréal et à Québec en même temps. Et là cette relation-là ou interrelation qu'on peut avoir est plus difficile, alors c'est pour ça qu'on demande aux gens... Moi, quand je vois les chiffres de Québec encore aujourd'hui, là, du nombre de cas, on n'est pas dans la bonne direction, là. Alors, on va travailler pour ça, mais il faut que les gens nous aident à enlever la pression sur le système.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Alors, avant de passer en anglais, je vais me permettre des questions moi-même. Hugo Pilon-Larose, de LaPresse. M. Dubé, pour ne pas qu'on ait une vague de grippe aussi, cet automne, est-ce que vous réfléchissez à l'opportunité d'offrir le vaccin contre la grippe gratuitement à tous les Québécois?

M. Dubé : Horacio, je vous laisse avec ça.

M. Arruda (Horacio) : Le vaccin est gratuit, mais pas nécessairement pour tous les Québécois, si vous permettez. L'objectif d'une vaccination contre la grippe, c'est de réduire les complications pour les gens qui sont à risque. Donc, on a vraiment... Parce que, vous savez, quand on est jeune, on fait une grippe, ce n'est pas agréable, puis etc., mais la probabilité d'avoir des complications, elle n'est pas là. Ce sont les malades chroniques qui d'ailleurs, des fois, ne se font pas vacciner... Il faut vacciner les bonnes personnes, au bon moment, dans le bon temps.

Donc, on a un programme, on a augmenté de 35 % la quantité de vaccins par rapport à l'année antérieure, et notre campagne va avoir lieu, là, comme elle a lieu à chaque année, puis on va particulièrement cibler, je vous dirais, les gens qui ont des maladies chroniques. On a augmenté aussi... d'autres professionnels qui vont pouvoir faire la vaccination, donc les pharmaciens, qui sont souvent en contact avec des patients, qui voient un peu s'ils sont des malades chroniques ou non et qui vont leur offrir la vaccination.

M. Pilon-Larose (Hugo) : M. Dubé, hier, vous avez littéralement supplié, quasiment, les Québécois, puis vous répétez aujourd'hui de limiter les contacts sociaux. Je suis allé faire un tour au parc Victoria, c'était rempli de jeunes assis en rond qui ne respectaient pas la distanciation. Sur la rue Saint-Joseph, au centre-ville de Québec, près de bars très populaires chez les étudiants, à la sortie des bars, remplis de jeunes aussi, ça fumait la cigarette, ça se passait un joint. Visiblement, ces gens-là, ils ne vous écoutent pas, là, en ce moment. Qu'est-ce qu'on peut faire pour les rejoindre autrement que par de la pub? Est-ce qu'on ne devrait pas envoyer des employés de la Santé publique, un peu comme on l'avait fait à l'aéroport pour parler aux voyageurs, mais pour parler à ces jeunes-là puis essayer d'établir une communication avec eux?

M. Dubé : Bien, écoutez, je pense que l'équipe du Dr Arruda fait un grand effort en ce moment, là. Je vous l'ai dit, le nombre d'enquêtes pour le traçage met beaucoup, beaucoup de pression sur les équipes. Est-ce qu'on en aurait... supplémentaires. Peut-être que parmi les volontaires, parmi les personnes qui se sont pointées, là, dans les derniers jours, est-ce qu'on pourrait faire ça? Je pense qu'on va regarder avec le Dr Arruda.

Je ne suis peut-être pas le meilleur porte-parole pour parler aux jeunes. Peut-être que c'est moi, le problème. On va essayer de trouver des moyens de communication. Nos gens de com, en ce moment, travaillent sur certaines publicités que vous allez voir dans les prochains jours. Je vais vous dire, on va tout faire pour entrer en communication, parce que ces gens-là, ces jeunes-là, ils font partie de la solution. Peut-être qu'on n'a pas réussi à bien leur expliquer l'impact qu'ils pouvaient avoir eux-mêmes sur le système, mais je vous le dis, on va prendre tous les moyens pour les rejoindre.

M. Arruda (Horacio) : On va utiliser toutes sortes de médias sociaux, mais j'aimerais ça aussi qu'on ne stigmatise pas trop les jeunes aussi, parce qu'il y a plein de jeunes qui font du très du bon travail, puis il faut les utiliser... parce qu'il y a aussi des adultes qui se retrouvent à la sortie des bars, puis etc. Vous savez, quand on est jeunes, la socialisation, c'est important, puis etc., là. Je pense... Mais j'aimerais ça aussi qu'on ne donne pas l'impression que tous les jeunes sont comme ça et qu'ils font par exprès. Et je pense qu'il va falloir les aborder différemment pour qu'ils fassent partie de la solution comme telle.

Mais il faut qu'il y ait un mouvement de resensibilisation, une norme sociale qui se réinstalle. On l'avait installée au printemps. Elle s'est désinstallée parce qu'une norme sociale, ça prend des années à être maintenu. Ça fait que moi, je pense qu'on va aller les chercher. On n'est peut-être pas les bons porte-parole. Moi non plus, je suis rendu trop vieux, même si je me sens aussi jeune qu'eux autres. Eux, ce n'est pas ça qu'ils voient quand ils m'entendent. Ça va prendre... On l'a essayé avec d'autres leaders d'opinion, des influenceurs, là. Je pense qu'il va falloir utiliser ces stratégies-là. Il n'y a pas une seule réponse, il n'y a pas une action. Puis, à un moment donné, s'il y a de quoi à pénaliser, parce qu'on va avoir à pénaliser aussi des fois avec les mesures qu'on met, bien, on se donnera les moyens.

Mais l'objectif avant, là, c'est... Ils font partie de la solution. Et par amour de leurs parents, ou de leurs amis, ou des autres, même si ce n'est pas eux que ça touche, ils doivent faire une action.

Le Modérateur : Nous passons maintenant aux questions en anglais. Aujourd'hui, on débute avec Matthew Lapierre, The Gazette.

M. Lapierre (Matthew) : Good afternoon. Three weeks ago, we were seeing about 180 cases a day. Now, it's obviously much higher than that. What went wrong?

M. Dubé : Well, normality of outbreaks. Remember when we said this was the first level to say... And remember that 120 or 180, when you put it on a million per cases, that is 20, and that is basically when we enter the yellow. So I think we have followed, unfortunately, exactly what we said would happen. If we were getting at 20, that was the first alert zone.

And we're lucky, some of the regions are not yet there. I think we should keep them out of it for the reason I explained on our health system. But I think that we had a lot of room, between these 20 and 60 cases, to go from the orange, right? And, now that we are in the orange, I think we need to find the best way, and I will repeat that, to break it and come back in the yellow and the green zone. But it's following the pattern that we were expecting. Now, our job is to make sure that we monitor it. And I like this challenge of 28 days. I don't know if Mrs. Prince has the patent on it, but we'll talk to her about it.

M. Lapierre (Matthew) : And is the contact tracing system overloaded in Montréal and in Québec City? Are there too many cases to...

M. Arruda (Horacio) : It's actually in big tension, but we are getting new people to add to that. But I can tell you that's in tension because things are going up very rapidly. We are still... there is a lot more outbreaks. Even if it's small outbreaks, it needs people to do the job for letting... small. So, that's on tension, but we are... we will have, I would say, a plan. We do have and we are getting more people into the tracking system.

Le Modérateur : Raquel Fletcher, Global News.

Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon. So, you're talking about community transmission or contamination. But in schools, right now, there are 700... over 700 active cases and almost 1,200 total cases in schools. And isn't that community transmission also happening within schools? I mean, kids are in classes of 30, and then they're going on the bus, they're going to the park... then they're going home to parents. And we saw this number of cases increase after schools opened. So, is there a correlation? What's going on here?

M. Arruda (Horacio) : That's a complete correlation, what is going on in the community. OK? What I want to explain to you is that a school... A person who comes to school, a teacher, an administrative person, a kid lives in the community. He's not just on schools. And the virus penetrated schools through teachers, through kids who have been infected in the community. There is a lot of cases because there is a lot of schools, and the schools are the reflect of what is going on in the community.

What is important is that... Is a school a place where, if there is three, four cases, we're going to be 15... 100, 200 in a week form now? That's not the case, actually. The outbreaks are there, we are following it. There is more and more schools and there is going to be more and more schools as we will have circulation in the community.

The issue is to understand… Is the school environment… is creating outbreaks? It is having outbreaks from outside, getting into, there's going to be small outbreaks under control. If they are not in control, then, we can go to other steps. But actually, that's not what is driving the situation, it's the community who is driving the outbreaks in the school.

Mme Fletcher (Raquel) : On the Herron and the report that came out yesterday, the head of the association of non-subsidized CHSLDs says : Places like the Herron can't retain enough staff because they don't make enough money to pay competitive salaries. Do you have sympathy for that? Will you continue to help them pay people even after the pandemic?

M. Dubé : This is a very important point. Remember, during the pandemic, we made special rates not only for the public CHSLDs but for the private like Herron. So, we allowed them to be… to receive additional money to pay their employees better, even though they were private, because we adjusted the private and the public at the same time.

We are studying, together with the Minister of Finance, Treasury and Health, to make sure that after the pandemic, we will review totally the structure, the way we go from «soins à domicile»… didn't get that, what's…

M. Arruda (Horacio) : Home care.

M. Dubé : Home care, sorry. From home care to CHSLD, we are reviewing this ecosystem totally, because we know that people are better served at home care, we think this is where we should put more money, at home care, but we also want to make sure that the private system have better support because they need to pay better their employees. So, we are looking at this right now, but everything that we've learned during the pandemic is helping us making this analysis right now.

Le Modérateur : Samuel Pouliot, CTV News.

M. Pouliot (Samuel) : Hi. There's been a raise in hospitalizations. Do you know if there's a specific age group or specific people that are hospitalized? Is it the same people that were in spring?

M. Dubé : Well, when we say young people, I think… To me, everybody that is in the hospital right now is probably younger than I am, but the range that we've talked about last week, I don't think it has moved this week, but... because I've been seeing the... because that, we're looking at weekly. It was between 20 and 49, so it's 20 to 29, and 29 to 39. Remember, I said there was the balance of roughly 50% that is really what is being touched right now. Now, how much of that goes to the hospital? I'm not sure.

M. Arruda (Horacio) : First of all, it's clear that we have less data that we had in spring, and so the distribution is very small. It's still the elderly people, the ones who are... not meaning that there was no 50 or 40 years people hospitalized, but it's still the ones who will need... have complications, to go to the hospital and can die from this.

So it's still the same pattern because that's...  but if we get more, and more, and more circulation, the probability of a younger people to go to an hospital is going to be higher because there is always a risk, even if you're younger.

M. Dubé : Dr. Arruda, remember that, when we decided to go for the advertising, when we see the gentleman with the tracheotomy, this guy is not old, in my book. He's what...

M. Arruda (Horacio) : No, he's not old.

M. Dubé : ...in the young 40s. So that gives you an example, and that's the reason we have selected this individual, because it represents what we were not thinking about, even a few months ago, that could be patients. So...

M. Arruda (Horacio) : And even if you're not hospitalised, you can be with sequels for a long time. Even if you're young, a person who wants to do sports, you can have problems with breathing and everything. It doesn't mean that it's because you're not hospitalised that there's not going to be consequences.

M. Pouliot (Samuel) : And about the younger age groups, do you have any solutions to convince them that the virus is important? Because it seems hard to convince them.

M. Dubé : It is. It is, and again, I think Dr. Arruda just said that it's important… it's not that they are not... on average, they're following... most of them are following the rules. I know a lot of young people that are the friends of my sons, and that are following the rules, but, in any category, I think that we have people that don't want to respect those rules, and we need to communicate better. We're taking responsibility to do that and we have people that are in communication, at the Minister, that are looking at that right now.

M. Arruda (Horacio) : And I think, you know, at the adolescence, the psychology to project you in time is not there. That's normal, you know. And even, you can go against authorities sometimes because it's a way to be challenging. So it's part of their... It's true for smoking, it's true for using cannabis, it's true for sexual relationships. That's a period of life of transformation and, so, we must understand this to try to get them. But, as I told, I think youth, there is… As our minister just said, most of them are understanding, but we should take other strategies to convince those ones. But there is going to always be a group of persons who will not… it's impossible. But if we get a higher rate of people complying, that will compensate for those ones.

Le Modérateur : En terminant, deux questions rapides de nos collègues de CBC News. Je vais m'efforcer de les lire pour vous en anglais.

You have said it time and again : Do not gather with family or friends this weekend or for Thanksgiving, yet sports like swimming and judo are still aloud, up to 250 people can still go to cinemas, etc. Why is there a contradiction in the messaging and restrictions while cases continue to rise?

M. Arruda (Horacio) : I understand the question. It seems to be incoherent, but there is coherence on this because when you are having a party at home, normally, very normally, and it's the same thing for myself, we forget that we are in pandemic. We are getting closer and closer and closer, you know? That's not the same kind of activity, in a dinner, that if you go to a cinema. The room is very, very…

M. Dubé : Structured.

M. Arruda (Horacio) : …it's big. There is… You could be, you know, in an arena, it can be a thousand persons, and nobody will going to be in contact as soon as… It's why, it's… the risk there is not there. And we know, even now, some of our theaters, it's 250 and we can even go to 500 and it will work because there is more than two meters in between persons, persons are not getting hugs, they are not singing, they are just listening the… It's a completely different situation.

Le Modérateur : Et la dernière question, peut-être vous l'avez répondue en français tantôt, mais là, la question est posée en anglais.

Several regions in Québec seems to be on the verge of moving into the red zone, but people have little ideas of what it means. What can you tell us about what will be different when a region moves into the red zone?

M. Arruda (Horacio) : It's clear that when it will go to a red zone, there is more things that can be done. But actually… must understand that, even if we publish or… the different things that will be done, like closing restaurants, less hours of stores, and everything like that, it doesn't mean that automatically, it's made. There is an analysis of what is going on in the community. And if there is a risk in a place, it's that place that we have under control. So, I think it's normal that people don't know, actually, but we are going to look at that and, when we're going to go from a zone to another one, we will exactly explain to people what does that mean for this specific region.

Le Modérateur : Merci.

M. Dubé : Can I ask a point… Je voudrais juste dire un dernier mot en partant. Vous savez, hier, quand on a fait l'annonce pour... maintenant, on va dire le 28 jours, je n'avais pas 28 jours en tête quand on a fait l'annonce. Il en reste juste 27. Puis j'aimerais que tout le monde réalise que, si déjà les gens ont commencé à faire des efforts de canceller des évènements sociaux, hier, bien, aujourd'hui, c'est déjà la deuxième journée. Puis, si on prend une journée à la fois, comme ça, je pense qu'on peut vraiment faire une différence.

Ça fait que, merci beaucoup, passez tous un bon week-end, tranquille, en respectant les règles. Merci à tout le monde. Bon week-end.

(Fin à 14 h 22)

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