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Conférence de presse de Mme Geneviève Guilbault, vice-première ministre

Bilan de l’opération Oscar

Version finale

Monday, September 21, 2020, 13 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Treize heures cinq minutes)

Le Modérateur : Alors, bonjour et bienvenue à cette conférence de presse de la vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, et du directeur national de la santé publique, Horacio Arruda. Madame.

Mme Guilbault : Oui. Merci beaucoup. Alors, bonjour, tout le monde. Merci d'être avec nous ce matin. Donc, vous avez probablement pris connaissance des chiffres du jour, du nombre de cas du jour et de la ventilation, là. Possiblement, donc, les chiffres d'aujourd'hui nous démontrent encore une fois que la situation est inquiétante au Québec. Dans plusieurs régions du Québec, notamment celles, évidemment, qui sont passées en orange hier soir, mais dans un ensemble de régions, là, quelle que soit la couleur, on voit une tendance à la hausse, une nette tendance à la hausse, entre autres avec ce nombre de cas qui augmente de jour en jour.

Alors, vous vous rappelez, vendredi dernier, pour prévenir, justement, des éclosions dans les bars et les restaurants, vendredi dernier, j'ai annoncé... j'ai lancé finalement une vaste opération policière dans tout le Québec pour la durée de la fin de semaine, donc une vaste opération policière à laquelle ont participé une trentaine de corps de police au Québec, une opération qui visait à vérifier que sont suivies les règles de la Santé publique, aussi les conditions liées aux permis d'alcool puisqu'on parle d'établissements licenciés. Et cette opération, qui était nommée OSCAR, donc Opération systématisée comportements à risque, comme je l'avais dit, avait pour objectif, j'en avait parlé aussi, de visiter au moins 1 000 établissements durant la fin de semaine partout au Québec. Et donc l'opération a été un franc succès. Je suis heureuse de dire ce matin que ça a été un franc succès parce que cet objectif a été largement dépassé. On a effectué, dans tout le Québec, 2 206 visites d'établissements durant le week-end grâce au travail de tous ces corps de police qui ont été à l'oeuvre partout dans les régions. On s'est concentrés, comme je l'avais dit, dans les régions qui étaient en préalerte, les régions qui étaient jaunes, dont certaines sont entre-temps passées au orange hier soir ou, en fait, du moins, aujourd'hui depuis 0 h 01.

Alors donc une très vaste opération qui a été un succès, comme je l'ai dit, 2 206 visites, et dans la semaine dernière, ce sont près de 1 500 avertissements et avis verbaux qui ont été donnés par nos corps de police à divers établissements, et plus de 90 constats d'infraction, rapport ou constat d'infraction, selon, qui ont été remis pour divers types d'infractions aux règles de santé publique, donc, entre autres, évidemment, le non-port du couvre-visage, le non-respect de la distanciation, il y a aussi le fait de consommer de l'alcool après les heures qui sont permises, de consommer de l'alcool debout, il y a aussi des infractions de surcapacité, donc, à la capacité d'accueil qui est actuellement restreinte à 50 %, donc des infractions liées à une surcapacité, au fait d'être plus de 10 personnes par table et aussi au fait de ne pas tenir le registre de clients, qui est maintenant obligatoire partout pour les établissements.

Alors, je veux remercier nos policiers pour leur grand professionnalisme et leur grande proactivité durant toute la fin de semaine, là. 2 206 visites partout, vous vous imaginez que ça a pris des gens pour faire ces visites-là et faire, justement, les avertissements, les rappels, la sensibilisation. Puis ça, c'est important parce qu'en complément du nombre de constats, j'en parle souvent, il y a toute cette notion de prévention, de sensibilisation, de visibilité qui fait aussi son oeuvre parce que, je donne toujours le même exemple, si t'es dans un bar, tu te conformes plus ou moins, tu vois arriver des policiers, même si tu ne reçois pas de contravention, le fait de voir le policier va faire en sorte que tu te conformes aux règles et le même objectif est atteint, c'est-à-dire que les gens se conforment et qu'on limite la propagation du virus.

Je veux aussi remercier toutes les personnes dans les établissements justement qui ont été visités, à la fois les propriétaires, les exploitants et aussi les clients parce que, moi, ce qu'on me dit, c'est que, dans la quasi-totalité des endroits, ça a très bien collaboré. Et j'ai même entendu des regroupements puis des propriétaires d'endroits dire publiquement... se réjouir finalement ou, en tout cas, bien accueillir cette opération-là. Parce qu'on entend des fois, certains témoignages de gens qui travaillent dans ces établissements-là et qui disent, entre guillemets, là, être tannés de jouer à la police parce que, bon, des fois, il y a des situations...

Alors, c'était, en quelque sorte, du renfort à nos exploitants d'établissements que cette opération, qui a été bien accueillie justement par les propriétaires. Alors, un succès, cette opération. On va poursuivre cette collaboration-là. On a fait ce blitz-là en fin de semaine, mais, au jour le jour, il y a plusieurs visites de cette nature-là aussi qui se font. Les avertissements, les rappels et tout ça, ça se fait toujours en permanence, sept jours sur sept. Donc, un succès en fin de semaine...

Je veux remercier aussi, bien sûr, tous les citoyens et les clients qui, eux aussi, dans la grande majorité des cas, se conformaient aux règles de santé publique. On le sait, c'est une minorité de récalcitrants encore qui compromettent les efforts qui sont faits par une majorité. Alors, je veux absolument remercier les Québécois qui respectent les règles et aussi être toujours aussi claire sur le fait que ceux qui ne respectent pas les règles s'exposent à des sanctions, on le voit, plus de 90 constats et rapports d'infraction qui ont été donnés.

Et, quand on parle, là, d'avertissements, donc, dans un premier temps, les policiers font des rappels, font des avertissements. Alors, les gens ont la possibilité de se conformer et, à défaut, reçoivent des constats, des rapports d'infraction. Donc, il y a quand même des gens qui, obstinément, ne respectent pas les règles et ils sont sanctionnés. Alors, je pense que c'est important pour le respect de la majorité qui fait son effort. On ne peut pas laisser une minorité compromettre ces efforts collectifs qu'on fait depuis maintenant plus de six mois.

Maintenant, je suis aussi ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale puis je veux m'adresser à mon monde de Québec parce que la région de Québec, dans sa quasi-totalité, là, enfin, à l'exception de trois MRC, est passée au orange hier soir. Et puis moi, je suis très préoccupée de voir qu'on est passés au orange hier soir et de voir la hausse des cas dans la région de Québec. Donc, je veux m'adresser aux gens de Québec.

Vous le voyez, il y a une montée de la contagion à Québec. Et c'est très important, là, je veux insister là-dessus d'emblée, c'est important qu'on puisse garder toutes nos capacités dans le réseau de la santé, notre capacité à prendre soin des gens, notre capacité à offrir des traitements aux patients, aux gens qui en ont besoin, parce que, quand on doit prendre des employés pour s'occuper de la COVID, s'occuper des tests, et tout ça, évidemment, ça a pour effet que, pendant ce temps-là, ils ne peuvent pas faire autre chose. Donc, c'est important de garder notre capacité, dans le réseau, à Québec et c'est important de se protéger les uns les autres, finalement, pour maintenir cette capacité puis éviter de rendre la situation pire qu'elle est en ce moment.

On a été, pendant un certain temps, en préalerte, en jaune. Et l'idée, c'était de faire en sorte qu'on ne passe pas au orange ou, en tout cas, de tous se forcer à faire en sorte qu'on ne passe pas au orange. Là, on est passés au orange hier soir. Alors là, je veux faire appel aux gens. Il faut qu'on fasse un effort particulier dans les prochains jours, il faut tous qu'on y mettre du nôtre. Il faut, oui, qu'on limite en partie notre vie sociale pour quelque temps. Ça veut dire de mettre une partie de notre vie sociale sur pause. C'est vrai, c'est tannant, je le sais que ce n'est pas facile. On a tous encore en mémoire le souvenir un peu trop frais de la première vague, du confinement, et tout ça. On est heureux d'être passés à une autre étape, d'avoir pu recommencer plusieurs de nos activités, on est heureux que nos enfants soient retournés à l'école, on est heureux de pouvoir refréquenter un petit peu nos amis et notre entourage. Mais là, en ce moment, on est en zone orange. La prochaine étape, c'est le rouge, puis je pense qu'il n'y a personne qui veut passer en phase rouge, avec encore plus de restrictions.

On a le pouvoir en ce moment, là, de limiter ça au orange et de retourner au jaune, idéalement. Et pour y arriver, c'est simple, il faut limiter nos contacts au minimum. Alors, les partys, les soupers de famille, les barbecues, les rassemblements en tous genres pour des raisons autres, là, que professionnelles ou, en tout cas, pour des raisons, finalement, qui ne sont pas strictement nécessaires, bien, on les évite, s'il vous plaît, pour un bout de temps. Il faut qu'on limite nos contacts sociaux au minimum pour un bout de temps. C'est ça qui va nous permettre de retourner dans le jaune et de stabiliser la situation de la contagion à Québec.

Ce n'est pas compliqué, là, on a le pouvoir. Le pouvoir, il est entre vos mains, il est entre les miennes. J'habite à Québec, moi aussi, j'habite dans l'agglomération, l'agglomération est dans l'orange en ce moment. Alors, on a tous ce pouvoir-là, en ce moment. Je vous demande de le saisir, le pouvoir, de faire tous votre effort, chacun de votre côté, pour qu'on puisse stabiliser la situation puis retourner dans le jaune, puis éventuellement dans le vert. Mon collègue de la Santé l'a très bien dit hier soir, la hausse de la contagion, ce n'est pas une fatalité, c'est simplement un signal que le pouvoir est entre vos mains de stabiliser la situation et de faire en sorte qu'elle s'améliore.

Prenons exemple sur le Bas-Saint-Laurent. Vous vous souvenez, dans les derniers jours, on a beaucoup parlé du Bas-Saint-Laurent, il y a eu des éclosions, il y avait eu un party dans un cégep, il y a eu des éclosions dans des bars. Et voyez, eux, avec la hausse de cas, se sont mobilisés, et la situation épidémiologique s'est stabilisée, de sorte qu'ils sont encore dans le jaune, dans le Bas-Saint-Laurent, et ils n'ont pas basculé dans l'orange. Donc, prenons exemple sur eux, soyons vigilants, soyons prudents, et on va avoir toutes les chances de stabiliser la situation.

Là, je parle pour Québec, mais ça vaut pour toutes les régions aussi. Personne ne veut augmenter... personne ne veut passer au prochain stade d'alerte. Et évidemment on veut absolument éviter le rouge parce que, dans le rouge, ça va venir avec encore plus de contraintes qui vont être encore plus désagréables à endurer que ce qu'on doit faire en ce moment.

Alors, ne lâchez pas, tout le monde. Un gros merci. Je le sais que ce n'est pas facile, je le sais qu'on est tannés, mais il faut faire cet effort-là pour éviter quelque chose qui serait encore plus tannant puis encore plus dérangeant que ce qu'on vit en ce moment.

Donc, je termine en remerciant encore une fois nos policiers pour l'opération de la fin de semaine et en remerciant tous les citoyens qui sont très, très, très nombreux à se conformer, et à suivre les règles, et à le faire patiemment un petit peu partout au Québec. Donc, merci, tout le monde.

Le Modérateur : Est-ce que vous avez une allocution en anglais, madame?

Mme Guilbault : Oui, un petit bout en anglais. Good afternoon. I'm glad to say that operation OSCAR, which aimed to verify the application of Public Health rules, was a success. Our goal was to visit 1,000 establishments, and, during the weekend, police officers made more than 2,200 visits. In the last week, police officers issued more than 90 tickets, so the operation has exceeded our goal.

I would like to thank the police officers for their professionalism and I also want to thank the vast majority of people who respect Public Health rules. But as you can see, those who don't respect Public Health rules are sanctioned. We cannot allow a few people to sabotage the efforts of millions of Quebeckers. As Minister responsible for the Capitale-Nationale region, I must say that I'm concerned about the rise of the contagion in our region. We need to make an effort in the coming days and weeks, we need to reduce our contacts to a minimum. I'm confident in the people of our region. I'm confident that we can reduce the spread of the virus together and come back to the yellow zone. Thank you.

Le Modérateur : Nous en sommes maintenant à la période de questions.

M. Arruda (Horacio) : Mme la ministre, monsieur, je me permettrais de parler, s'il vous plaît, si vous me permettez.

Le Modérateur : Allez-y.

M. Arruda (Horacio) : Vous savez, moi et les directeurs de santé publique, on suit la situation d'heure en heure, et je suis heureux d'être ici aujourd'hui, là. On s'est parlé hier. Je vous parlais qu'on voyait les signes avant-coureurs d'une deuxième vague. Je dois vous dire qu'avec les chiffres de la journée, je suis encore très, très, très préoccupé par la situation, à tel point que je considère que, maintenant, on est peut-être dans la deuxième vague... on est dans la deuxième vague, dans son début.

Donc, je pense que la situation, elle est sérieuse. Elle est sérieuse partout au Québec, elle est sérieuse particulièrement dans les zones orange, mais je tiens à vous dire que les jaunes peuvent facilement passer à l'orange et les vertes au jaune ou à l'orange, si on ne met pas en place les mesures. Il y a du virus partout au Québec actuellement, et je pense que c'est très important. Cette deuxième vague, on pourrait la transformer en une plus petite vague que e ce qu'on a connu antérieurement, mais, si on ne fait pas les efforts, elle pourrait être encore plus grosse que la première.

Donc, je tiens à vous dire que la collaboration de tous est importante, et les messages que notre vice-première ministre vient de nous dire en lien avec réduction des choses sociales, c'est peut-être ce qui va nous permettre de passer à travers et de ne pas aller vers un reconfinement total. Notre liberté, elle a été très coûteuse à gagner, très coûteuse en termes économiques, en termes de souffrance humaine, en termes de désensibilisation. Alors, j'invite véritablement la population à écouter les consignes, à écouter les consignes aussi que mes directeurs de santé publique vont leur dire.

Je voudrais, comme deuxième message, vous dire que c'est très important de collaborer avec la santé publique si vous avez des symptômes et que vous avez été contacté pour identifier vos contacts. C'est majeur comme opération. On appelle ça le «search and contain», c'est-à-dire chercher et contenir la situation si on ne veut pas que la deuxième vague vienne nous nuire à tous. Ça pourrait vous nuire même si vous n'êtes pas en COVID-19, mais si vous avez besoin d'une chirurgie cardiaque ou d'une autre opération, là. Il ne faudrait pas que notre système de soins commence à délester de façon intensive, particulièrement dans les régions qui ont des faibles capacités en termes de ressources humaines. Donc, je trouve ça très important que vous collaboriez avec la santé publique.

Maintenant, pour la question du dépistage, il faut comprendre qu'on fait beaucoup de tests de dépistage, donc on détecte peut-être plus de cas, même, qu'à la première période. Mais des gens ont l'impression que le test de dépistage, c'est ce qui va les protéger. Si vous n'avez pas de symptômes, si vous n'avez pas été en contact avec un cas, si la santé publique ne vous a pas appelé ou si l'école ne vous a pas demandé spécifiquement d'aller chercher un dépistage, je pense que ce n'est pas le temps. L'affaire à faire, c'est de respecter les consignes comme telles, et c'est la chose la plus importante.

Donc, ce sont mes trois messages. La première, c'est qu'on est dans une deuxième vague. Le deuxième, c'est qu'il faut collaborer avec la santé publique. Et le troisième, le dépistage est réservé pour ceux qui ont des symptômes, si on est un cas, si on a été un contact, si on est recommandé par la santé publique. Mais ne pensez surtout pas qu'un test de dépistage négatif vous protège ou qu'il veut dire que vous pouvez faire ce que vous voulez. Merci.

Le Modérateur : Nous en sommes maintenant à la période de questions. Nous commençons avec Olivier Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : Bonjour. Mme Guilbault, vous disiez, c'est, on le répète, là, une minorité de récalcitrants. 1 500, ça me paraît quand même un peu plus qu'une minorité.

Mme Guilbault : Oui, 1 500 avertissements ou avis verbaux. Alors, oui, bien, c'est sûr que, si on prend 1 500 sur une population d'un peu plus de huit millions, ça demeure une minorité, mais je comprends ce que vous voulez dire. Puis, oui, donc, à la question, là, quand on se demandait est-ce que c'est vraiment là, le problème, dans les bars, est-ce que c'est pertinent de faire cette opération-là, je pense que les chiffres le confirment. Il y a des choses qui se passent dans les établissements. Il y a des infractions ou, en tout cas, disons, des intentions d'infraction. Parce que quand on parle d'avis verbaux, souvent, comme je le disais, la personne va se conformer. Des fois, il y a peut-être des oublis. Des fois, bon, il y a peut-être de la distraction. Il y a un mélange de toutes sortes de choses là-dedans, là. Mais ça démontre, hors de tout doute, la pertinence de ces interventions-là, et on va continuer d'intervenir de manière proactive dans les établissements licenciés parce qu'il y a quand même là un potentiel d'infractions qui n'est pas à négliger et qu'on souhaite contrôler.

M. Bossé (Olivier) : Vous en avez parlé tantôt, de la collaboration des tenanciers de bars, des restaurateurs. Est-ce que, d'après vous, ils en ont fait assez, justement, pour que, même en zone orange, on a décidé de ne pas fermer ces établissements-là?

Mme Guilbault : Oui, bien, la grande majorité, là aussi, se conforment, dans le sens où eux souhaitent rester ouverts. Tu sais, les établissements, ils souhaitent rester ouverts, là, ils sont encore traumatisés, puis on les comprend, de la première vague, du moment où ils ont dû fermer leurs portes. Alors, eux souhaitent rester ouverts.

Ce qu'on entend puis que j'ai lu, même, dans certains médias, je le disais tout à l'heure, il y en a qui trouvent que c'est lourd un petit peu de jouer à la police. Des fois, ça peut être lourd de faire appliquer les consignes, bon, dépendamment du type de circonstance, des fois, l'heure avance, la consommation d'alcool, et tout ça. Alors, eux ont vu d'un bon oeil cette opération-là. Il y a cette notion-là aussi de soutien puis de renfort aux établissements. Mais moi, pour ce que j'en sais, puis dans nos nombreuses discussions avec les corps de police, et tout ça, la grande majorité collaborent.

Il y a quelques établissements qui sont problématiques, on ne se le cachera pas, il y a des établissements qui sont problématiques. Il y a certains établissements... très peu, là, je veux le préciser, très peu, mais il y a un petit nombre d'établissements qui ont fait l'objet, en fin de semaine, de signalements soit à la Santé publique ou à la Régie de l'alcool, des courses et des jeux parce que, justement, il y avait des problématiques suffisamment majeures pour qu'un simple avis ou une simple contravention ne suffise pas en ce qui... par rapport à l'interprétation que faisaient nos corps policiers dans leurs interventions dans ces lieux-là.

Donc, oui, il y en a, des endroits problématiques, mais, dans la grande majorité des cas, il y a une bonne collaboration.

Le Modérateur : Louis Lacroix, Cogeco.

M. Lacroix (Louis) : Mme la vice-première ministre, M. Arruda. Ma question, c'est pour M. Arruda. Vous avez sans doute vu les conclusions ou le manque de conclusions de l'étude de l'INSPQ sur le port du masque. Qu'est-ce que vous faites de ces résultats-là? En fait, ce qu'on nous dit, en réalité, c'est qu'on n'est pas capable de conclure que le port du couvre-visage a un effet. Alors, est-ce que ce n'est pas un peu tirer dans votre propre filet, ça?

M. Arruda (Horacio) : Écoutez, il faut comprendre que l'Institut national de santé publique doit sortir des recommandations, ou des avis, ou carrément, tout simplement, un état de la situation sur la base, ce qu'on appelle, de la rigueur méthodologique. Prouver l'efficacité du couvre-visage dans le contexte d'une pandémie, dans des contextes culturels très différents d'un pays à l'autre, avec les limites que les études observationnelles font, c'est normal qu'on arrive à une conclusion où... dire qu'on ne peut pas démontrer l'efficacité ni la démontrer. Comment je pourrais dire, c'est une façon de s'exprimer, en termes de science, qui est très habituelle.

Mais nous, on pense qu'en regardant les expériences, à partir des éléments observatoires, même si on peut dire qu'on ne peut pas avoir de certitude scientifique avec une étude contrôlée, c'est-à-dire un pays où on met des masques, un pays où on n'en met pas, exactement la même exposition, nous, on considère qu'il y a suffisamment de données, d'ailleurs, l'OMS le fait aussi, pour considérer que le couvre-visage pourrait avoir un effet.

Quel est-il? Ça peut dépendre de la qualité du couvre-visage. Mais, en plus, biologiquement parlant, le fait qu'on diminue la quantité de gouttelettes qui volent comme telles, il y a sûrement un effet, mais dont l'ampleur et la quantité reste encore à déterminer comme telle, et peut-être qu'on ne sera jamais capables de le prouver parce que ce genre d'étude là serait éthiquement non adéquate.

M. Lacroix (Louis) : Vous n'avez pas l'impression que les antimasques vont pouvoir se servir de ce manque de conclusion à leur cause, finalement, à l'avantage de leur cause, parce que j'ai bien l'impression que...

M. Arruda (Horacio) : Tout à fait, les antimasques vont l'utiliser. Mais vous comprendrez que nous ne devons pas non plus faire dire à la science ce qu'elle ne peut pas dire. Ça fait que, quelque part, moi, je considère que... De la même façon que, quand il y a des effets... un vaccin ou un autre, il faut être en mesure d'être transparent. Les gens sont intelligents. Les gens peuvent comprendre qu'on n'a pas été capables de le prouver scientifiquement parlant.

Là, comment les gens vont l'utiliser? Ça va dépendre, bien entendu. Mais moi, je vous recommande fortement de le porter parce que, dans le contexte actuel, certains pays semblent avoir démontré une baisse d'incidence avec ça. Mais, comme je vous le dis encore, je ne pense même pas qu'on soit capables, d'ici un an, d'avoir une étude contrôlée qui va être en mesure de le faire. Ce ne serait pas éthique d'exposer des gens, par exemple, avec l'information qu'on a, à dire : Ne portez pas de masque, puis on va voir si vous allez l'attraper, pour comparer avec un groupe qui a porté le masque.

Le Modérateur : Patrick Bellerose, Journal de Québec.

M. Bellerose (Patrick) : Oui, bonjour à tous les deux. Une première question pour le Dr Arruda. Le fait, pour vous, de déclarer aujourd'hui qu'on est dans une deuxième vague, qu'est-ce que ça signifie? Est-ce que ça signifie nécessairement qu'on en a pour plusieurs semaines avant de réussir à aplatir la courbe comme vous avez souvent dit au printemps?

M. Arruda (Horacio) : Effectivement, vous voyez que... Quand on voit la courbe, si vous me permettez, là, la première courbe, elle a été vraiment très à pic, comme ceci, elle est redescendue. On a eu des vaguettes, hein, une vaguette. Là, actuellement, j'espérais que c'était une vaguette aussi, une deuxième, mais on voit que la courbe est en train de monter comme ça. Donc, si elle monte comme ça, elle ne viendra pas piquer comme ça. Donc, elle va monter. Il faut l'aplatir. Essayons de l'aplatir beaucoup pour qu'elle puisse — elle va sûrement durer un bout de temps — redescendre comme tel. Mais, je vous le dis, là, la courbe, la pente, là, elle n'est pas comme au printemps, mais elle est comme ça, puis moi, je pense que ça pourrait être le début d'une deuxième vague. Et, si, actuellement, on ne fait pas ça, ce qu'on risque de faire, c'est de monter comme ça, et ça, là, je vous le dis, ça ne sera pas drôle et ça peut arriver, là. Si on veut passer un Noël le plus calmement possible, là, il faut que les gens collaborent. C'est majeur.

M. Bellerose (Patrick) : J'ai une question pour Mme Guilbeault sur un autre sujet en lien avec vos compétences. Dans la Capitale-Nationale, il y a un groupe de six groupes... en fait, six groupes écologistes qui sont sortis ce matin pour dénoncer un peu l'attitude du gouvernement envers le tramway. Ils disent que c'est deux poids, deux mesures, qu'il y a un carcan financier pour le tramway et pas pour le troisième lien. Qu'est-ce que vous leur répondez?

Mme Guilbault : Je leur réponds qu'on est en train d'étudier les modifications qui ont été faites au projet déposé en juin dernier. On est en train d'analyser ces modifications-là, parallèlement, de mettre à jour nos données sur l'achalandage. Mais là, vous voyez, on est le 20 septembre, 21. Alors, ça s'en vient. Normalement, on devrait avoir le résultat de ces analyses-là bientôt et, par la suite, on sera en mesure de faire part de nos conclusions et des suites à donner.

Le Modérateur : Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Mme la vice-première ministre, Dr Arruda. Dr Arruda, statistiquement, mais je ne veux pas que vous rentriez... je sais que, des fois, que vous êtes tenté de rentrer beaucoup dans les chiffres. Le plus simplement possible, quels sont les risques, à la lumière des chiffres que vous voyez actuellement, que des régions basculent très rapidement dans le rouge?

M. Arruda (Horacio) : C'est fort probable, mais surtout si le comportement actuel demeure le même. S'il n'y a pas un arrêt, je vous dirais, des contacts sociaux, si les facteurs à risque, les événements où plusieurs personnes se côtoient sans être à deux mètres ou qu'ils commencent puis ils finissent à un mètre, si la consommation d'alcool vient inhiber nos comportements de distance, la probabilité est très élevée, particulièrement dans la région métropolitaine, mais aussi ailleurs. Mauricie—Centre-du-Québec, Québec aussi pourraient se retrouver dans une situation complètement identique.

M. Laforest (Alain) : D'où ma deuxième question à la vice-première ministre. Où vous en êtes rendus pour agir dans les partys privés? Parce que si on se dirige où le Dr Arruda nous dit, c'est là que le problème émane.

Mme Guilbault : Oui, bien, pour les partys privés, je travaille... comme je le disais vendredi dernier, je travaille sur l'obtention de constats portatifs pour nos policiers pour qu'on puisse, là, comme dans d'autres types d'infraction, donner des contraventions directes, immédiates, dont l'effet dissuasif est largement supérieur à l'outil dont on dispose actuellement, qui est un rapport d'infraction qui se fait comme en deux temps puis qui est un petit peu déphasé par rapport à la commission de l'infraction.

Donc, je travaille toujours pour obtenir les constats portatifs. Je m'attends à ce que ça se fasse bientôt, mais évidemment, nous, on dépend de décisions qui sont prises en toute indépendance par des instances qui sont distinctes de mon ministère, donc le DPCP et la Santé publique.

M. Laforest (Alain) : On comprend que vous parlez du DPCP, là. Est-ce qu'il y a urgence?

Mme Guilbault : Le DPCP et la Santé publique aussi, avec qui on travaille, et donc les discussions avancent bien.

M. Laforest (Alain) : Est-ce qu'il y a urgence?

Le Modérateur : Maintenant, nous en sommes...

Mme Guilbault : On veut... Est-ce que je réponds ou...

Le Modérateur : Allez-y, allez-y.

Mme Guilbault : Bien, évidemment, moi, le plus tôt sera le mieux en ce qui me concerne, parce que j'ai ce souci très opérationnel pour que nos policiers puissent travailler de la manière la plus conviviale possible, mais, en même temps, il faut respecter le travail qui se fait, là. Ce n'est quand même pas simple non plus, toutes les décisions qu'il y a à prendre. Il faut s'assurer que le tout est bien attaché, juridiquement notamment, raison pour laquelle on collabore étroitement avec les instances qui sont chargées de nous guider en la matière, mais j'espère bien qu'on les aura bientôt.

Le Modérateur : Hugo Lavallée, Radio-Canada.

M. Lavallée (Hugo) : Oui, bonjour à vous deux. Dr Arruda, donc, vous venez de dire, il y a quelques secondes, que, comparativement à hier, vous êtes plus convaincu, là, que jamais qu'il y a effectivement début d'une deuxième vague. Est-ce à dire aussi que les mesures de restriction que vous avez annoncées hier sont déjà insuffisantes à la lumière des nouveaux chiffres qu'on a aujourd'hui et qu'il faut en faire davantage, là, s'il y a une deuxième vague?

M. Arruda (Horacio) : Non, je ne crois pas qu'elles sont insuffisantes, mais il va falloir... puis il faut maintenant voir comment les gens vont les appliquer, comme tel, mais soyez assurés qu'on n'hésitera pas si on considère qu'il faut en ajouter par-dessus, là, particulièrement quand la... si la population ne répond pas aux choses. Je suis un gars de convaincre beaucoup, beaucoup, mais, quand il faut passer à contraindre, je peux vous garantir qu'on peut le devenir assez rapidement.

La deuxième vague, vous savez, dans les faits, quand est-ce que ça va être une deuxième vague? Ça va être en rétrospective qu'on va être capables de le confirmer. Mais j'aurais pu le dire hier, j'aurais pu le dire peut-être avant-hier, mais, honnêtement, c'est vraiment, là, aujourd'hui que je sens que la montée des chiffres d'hier et d'aujourd'hui... Je ne sais pas qu'est-ce qu'ils seront ce soir, je tiens à vous dire que c'est avec anticipation ou une certaine anxiété que je vais voir. C'est sûr que les mesures qu'on a appliquées hier ne feront pas leur effet immédiatement, hein, il faut laisser le temps de le faire, mais je voudrais que les gens comprennent le sérieux de la situation. C'est parce que c'est vraiment sérieux.

M. Lavallée (Hugo) : Mme Guilbault, concernant, donc, le renforcement des contrôles en ce qui concerne les rassemblements privés, donc vous évoquez les constats portatifs. Ceci dit, le fait de doter les policiers de ces constats portatifs là, ça ne leur donne pas davantage de pouvoir pour effectuer des vérifications dans les domiciles des gens. Là, je comprends qu'il y a un effet dissuasif plus grand de pouvoir remettre une amende sur-le-champ. Ça ne règle pas toutefois, corrigez-moi si je me trompe, la difficulté d'accès puis de constater qu'il y a effectivement une infraction.

Mme Guilbault : Oui, ça ne change rien sur cet élément-là effectivement, mais ça change quelque chose sur le fait que, si moi, je veux organiser un party excédentaire, le fait de savoir que je peux avoir une vraie contravention immédiatement à la suite ou dans la foulée de ce rassemblement-là, bien, il va peut-être me dissuader davantage qu'en ce moment, où ce n'est pas trop clair, puis le rapport d'infraction, comme je vous dis, il arrive plus tard, tu sais, il y a une analyse qui est faite, ça se peut que finalement ça ne donne pas lieu à une amende parce qu'il y a une appréciation qui doit être faite au DPCP. Donc, pour moi, l'effet dissuasif est nettement inférieur avec un rapport, raison pour laquelle je pense qu'en ayant des constats portatifs, nos policiers font être beaucoup mieux outillés, sans parler du fait que ça va être plus simple puis plus efficace pour eux de travailler.

Mais pour ce qui est de l'intervention comme telle, effectivement, par contre, les policiers peuvent déjà intervenir dans un rassemblement privé. Évidemment, ça prend le consentement du propriétaire, tu ne peux pas entrer dans une maison si le propriétaire ne te donne pas le consentement. Mais s'il y a, par exemple, une plainte qui est faite parce qu'il y aurait énormément de bruit ou il y aurait énormément de voitures, bien, le policier peut quand même aller regarder, puis aller constater, puis cogner à la porte et puis, tu sais, il y a quand même un minimum d'interactions qui est possible en ce moment, là, dans le respect des droits, toujours.

Le Modérateur : Marie-Michèle Sioui, Le Devoir.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Bonjour à tous les deux. Je remarque chez vous, Dr Arruda, puis j'ai remarqué la même chose hier chez le ministre Dubé, un changement de discours à propos des gens qui vont se faire tester. Il semble que vous vouliez peut-être un peu limiter les personnes qui y vont. Vous avez reprécisé les consignes. Je me demande pourquoi, en fait. Est-ce qu'il y a des gens qui y allaient toutes les semaines? Quelles sont vos préoccupations? Qu'est-ce qui justifie le changement de discours?

M. Arruda (Horacio) : Premièrement, on le base sur ce qu'on a observé en termes de données, hein? Je vais vous dire, on regardait chez qui on détectait des cas positifs, hein, et quand les gens sont asymptomatiques et qu'ils n'ont pas été demandés par la Santé publique d'avoir un test, disons... Il y a des gens qui se présentaient... puis c'est arrivé, que des gens se présentent avant d'aller à un party pour savoir s'ils sont positifs ou négatifs. Ils vont passer un test, ils sont négatifs, et puis, donc, il y a eu de ce genre d'élément là, ce qui a augmenté la quantité. Il faut savoir utiliser nos ressources de façon adéquate pour la bonne personne, au bon moment, pour les bonnes indications, O.K.?

Au printemps, on avait des gens qui avaient de la... on avait de la misère à avoir des gens pour venir aux rendez-vous. On a beaucoup stimulé. Là, actuellement, quand on regarde la proportion de tests qui est faite... qui est efficace, si vous me permettez, qui donne des taux de positivité, c'est chez les gens qui ont des symptômes, chez les contacts familiaux où les gens... les contacts médiums ou, je vous dirais, élevés de cas et les gens qui font des symptomatologies. Les gens asymptomatiques actuellement qu'on a, qui viennent spontanément, sans qu'il y ait une recommandation de Santé publique, la majorité du temps, on ne trouve pas de cas dans ces cas-là. Donc, c'est un test qui est moins efficient et qui, de toute façon, pour la personne, ne change rien dans sa vie parce que ce n'est pas parce qu'elle est négative qu'elle peut se permettre d'arrêter ses activités. Et devant le fait qu'on a beaucoup de tests actuellement, il faut les concentrer là où il va y avoir le plus d'impact, et c'est basé sur la démonstration de l'analyse de nos données des dernières semaines.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Ma sous-question est également pour vous. Est-ce que vous établissez un lien entre les cas dans les écoles et les systèmes de ventilation dans ces mêmes écoles? Est-ce que, selon vous, il y a...

M. Arruda (Horacio) : Bon, la question de la transmission par les gouttelettes et les microgouttelettes fait toujours débat. Je ne peux pas vous dire, hors de tout doute, que ça ne pourrait ne pas exister, ça ne serait pas scientifiquement valable, mais, pour moi, ce n'est pas significatif actuellement. Les cas dans les écoles sont associés à de l'introduction dans l'école de par les contacts sociaux que les enfants peuvent avoir à l'extérieur. Parce qu'on essaie beaucoup de trouver, je vous dirais, la cause à l'extérieur de nous, dans l'environnement, puis, etc., d'où l'importance de se laver les mains, etc., mais c'est beaucoup plus les comportements des individus. Et, on le voit, là, c'est véritablement dans les endroits où les... Puis il y a de la transmission scolaire actuellement. Je ne dis pas qu'il n'y a pas des cas où il y a eu deux, trois cas, mais la majorité, c'est des cas qui sont venus de l'extérieur qui sont dans l'école. Actuellement, de la transmission active dans les écoles, ce n'est pas significatif. Il peut y en avoir, mais ce n'est pas significatif.

Et donc c'est véritablement, à mon avis, par nos comportements, notamment dans les situations où on n'est plus encadrés, où on se retrouve à la maison, en party de famille, avec un barbecue,  où, là, on oublie quasiment qu'il y a de la COVID, alors qu'ici on est à distance, puis etc. On n'a pas tendance à aller se faire des accolades parce que tout notre environnement nous dirige à se mettre à des distances de deux mètres, etc.

Donc, pour moi, sans dire que ça n'existe pas du tout, ce n'est pas une méthode majeure. Et je pense que c'est les mesures qu'on a mises en place, de distanciation, d'hygiène, qui sont la solution à la transmission au niveau scolaire.

M. Bergeron (Patrice) : Maintenant, je vais me permettre une question avant de passer aux questions écrites envoyées par nos collègues qui ne peuvent être présents aujourd'hui. Mme Guilbault, vous avez parlé de l'importance aussi, vendredi dernier, donc, de dénoncer des situations que les citoyens verraient. Est-ce que vous avez aussi reçu beaucoup de dénonciations, au cours de la fin de semaine, de situations inacceptables dans des bars ou des établissements?

Mme Guilbault : Oui, on a eu plusieurs appels. J'ai la donnée pour la semaine dernière. Vous voyez, la semaine dernière, donc là on parle du 14 au 20 septembre, alors ça inclut la fin de semaine, mais aussi les jours d'avant, 1 129 appels. Mais ça, c'est à la grandeur du Québec, dans toutes les régions et pour tous genres de motifs, là : lieu public, privé, rassemblement, autre infraction. Alors, 1 129 appels.

M. Bergeron (Patrice) : Et est-ce qu'une opération policière de cette envergure-là, avec ce que ça représente aussi en coûts, en heures supplémentaires, etc., est susceptible d'être répétée, par exemple, dans les prochains jours ou semaines?

Mme Guilbault : On va l'évaluer. On va l'évaluer certainement parce que, justement, je l'ai dit, là, ça a été un franc succès. Quand on parle de près de 1 500 avertissements qui sont donnés et plus de 90 constats d'infraction ou rapports d'infraction, quand même, là, je considère que ça a été très, très, très pertinent parce que, s'il n'y avait pas eu ces visites-là, manifestement, ces choses-là se seraient déroulées possiblement sans qu'il y ait de surveillance ou, en tout cas, sans qu'il y ait de sanction. Alors, on va l'évaluer. Mais, comme je l'ai dit aussi, ce genre de visite là, de visibilité-là, proactive, se déroule déjà au jour le jour sans que ce soit nécessairement des blitz encadrés comme on l'a fait cette fin de semaine, mais on va l'évaluer à la lumière de l'évolution des choses.

M. Bergeron (Patrice) : J'ai maintenant une question de notre collègue Fanny Lévesque de LaPresse adressée au Dr Arruda. Est-ce que dans le contexte actuel, le fonctionnement du Parlement est sécuritaire, notamment au sujet du nombre de députés présents au salon bleu? Et est-ce responsable qu'un député se déplace d'une région verte pour siéger à Québec, maintenant en zone orange?

M. Arruda (Horacio) : Il va falloir que j'aie une analyse détaillée de la chose parce que je dois vous dire que je n'ai pas... mais je pense qu'actuellement les mesures sont prises à l'Assemblée nationale pour éviter la contamination, ne serait-ce que par la question du respect du deux mètres, de la distanciation. Nous, on a siégé en commission parlementaire, là, pour l'étude des crédits, beaucoup des bureaux ont été éliminés, etc.

Je pense que, quand les gens... Bon, la démocratie doit continuer. On peut dire que tout pourrait être fait en télétravail. On sait que ce n'est pas toujours nécessairement évident. D'ailleurs, je laisserai aux politiques décider ce qu'ils en font. Mais je pense qu'en termes de l'Assemblée nationale les gens nous ont consultés par rapport aux mesures mises en place et je pense que, compte tenu du besoin de démocratie, il y a un bon équilibre.

C'est sûr qu'un député ou un ministre qui aurait des symptômes, il ferait comme tous les autres, il ne se déplacerait pas, ne viendrait pas. Ils appliquent même, je vous dirais, des isolements qui sont même plus élevés que ce qu'on fait habituellement dans la population, surtout si le contact n'a pas été significatif. Mais je pense que les élus prennent ça au sérieux parce que, un, ils ne veulent pas être malades eux-mêmes, ni pour eux ni pour leur famille, et non plus pas être la cause d'une épidémie à l'Assemblée nationale.

Le Modérateur : Deuxième question, maintenant, pour Mme Guilbault. Est-il possible de préciser la règle du six personnes ou deux familles pour les rassemblements privés? Est-ce qu'une personne seule peut accueillir cinq amis issus de ménages différents? Est-ce la même règle pour le restaurant?

Mme Guilbault : La réponse, c'est oui. Donc, les six personnes... On a droit à six personnes maximum, mais on encourage toujours de limiter... Quand on disait limiter au maximum le nombre de contacts, c'est aussi limiter au maximum la diversité des cellules familiales, ou des unités d'habitation, ou des adresses qu'on fréquente. Donc, oui, à strictement parler, tout en ajoutant qu'on encourage le fait de limiter le nombre d'adresses dont proviennent les gens avec qui on forme le groupe de six...

L'exception pour les deux familles, c'était pour ne pas pénaliser une famille qui est relativement nombreuse. Donc, on a droit à deux familles maximum. Si, par exemple, moi, j'ai trois enfants, et qu'on est cinq, bien là, ou si j'ai quatre enfants, je ne pourrai jamais recevoir personne. Donc, j'ai le droit de recevoir une autre famille, une autre adresse, si on veut, dans la même cellule familiale, et de dépasser le six, mais à condition qu'on soit seulement deux adresses, incluant la mienne, donc six personnes de provenance différente, mais en encourageant le plus petit nombre possible d'adresses différentes, ou plus de six personnes, mais deux adresses différentes maximum.

M. Arruda (Horacio) : La réponse... Oui?

Mme Guilbault : Et, si je peux me permettre, j'ajouterais un petit complément à ce que Dr Arruda disait par rapport aux élus à l'Assemblée nationale, simplement ajouter qu'on est aussi très, très soucieux... Je vais parler pour notre formation politique, le gouvernement et notre formation politique au complet, notre députation, puis j'imagine que c'est la même chose pour les autres partis, mais on est très, très soucieux aussi de limiter le nombre de contacts, de limiter le va-et-vient entre les régions et de limiter le nombre de rencontres en personne puis de fréquentations qui ne sont pas absolument nécessaires.

Je tenais à le préciser, aussi, c'est important de donner l'exemple. On voit, le premier ministre est en isolement préventif, d'ailleurs, au moment où on se parle. J'ai trois collègues ministres qui l'ont fait aussi. Alors, surprenez-vous pas, là, si des fois on a l'impression que des élus sont un petit peu moins visibles. On travaille toujours autant, mais on fait beaucoup de Teams, on fait beaucoup de téléphone, on évite d'être en présence les uns des autres, si ce n'est pas absolument nécessaire, pour, justement, donner l'exemple puis, évidemment, contribuer nous-mêmes aussi à l'effort de lutte contre le virus et la propagation.

Le Modérateur : Vous vouliez ajouter quelque chose?

M. Arruda (Horacio) : Concernant le CISSS et deux familles, Mme la vice-première ministre a bien répondu en termes de ce qui est légal. Mais, dans le contexte actuel, si vous me permettez, je vous demanderais d'essayer de diminuer au maximum les soupers non nécessaires, et je pense que... Vous comprendrez que six personnes, c'est six cellules qui ne vivent pas sous le même toit, six cellules familiales différentes, et ça augmente le risque.

Mais disons que, pour le moment, la réponse de la vice-première ministre est tout à fait adéquate, c'est ce qui est légal actuellement. Mais, si on peut se donner un coup de main supplémentaire, c'est que, si ce n'est pas nécessaire d'avoir un souper autre que le souper familial habituel, de ces temps-ci, c'est ce qu'on recommanderait compte tenu de la situation.

Le Modérateur : Une toute dernière question en français provenant de notre collègue François Carabin du Journal Métro : Mme Guilbault, selon vos discussions avec les chefs de police, à quel point la situation dans les bars, restaurants et lieux de rassemblement de Montréal est-elle critique?

Mme Guilbault : Bien, comme j'ai dit tout à l'heure, là, j'ai fait un peu le résumé de l'opération de la fin de semaine, alors je n'ai pas le nombre précisément de bars qui ont été visités à Montréal, sur les 2 206, mais on peut penser que, proportionnellement parlant, il y en a plusieurs qui étaient à Montréal.

Alors, est-ce que la situation est plus critique là qu'ailleurs? Évidemment, Montréal est passé en orange hier. Donc, effectivement, il y a une situation épidémiologique qui est inquiétante à Montréal, comme, d'ailleurs, dans la capitale et comme dans Chaudière-Appalaches. Mais, là comme ailleurs, la collaboration est bonne dans la majorité des cas. Mais, oui, il y a des infractions, il y a un potentiel d'infractions, c'est important de rester visibles, de rester proactifs, de demeurer en mode sensibilisation, rappel des consignes, prévention pour, justement, limiter les infractions qui sont commises dans les établissements licenciés.

M. Arruda (Horacio) : Mes contacts avec la directrice de santé publique de Montréal démontrent qu'actuellement les bars ne représentent pas un phénomène... Il y a eu des situations assez importantes, en début de cette deuxième petite vaguette là, là, mais actuellement les bars ne sont pas... ne ressortent pas, en termes d'éclosions comme telles, mais il faut répéter les consignes et éviter les éléments.

Le Modérateur : Et une toute dernière de notre collègue. Donc, avec le passage en zone orange de trois régions, excluez-vous d'y mettre en place des équipes policières qui surveilleraient à temps plein les bars et restaurants?

Mme Guilbault : C'est une question pour moi, j'imagine?

Le Modérateur : Oui, j'imagine.

Mme Guilbault : Bien, écoutez, là, comme j'ai dit tout à l'heure, on va évaluer la pertinence, l'opportunité de refaire des interventions ou des opérations comme celles qu'on a faites en fin de semaine. Mais il y a une collaboration et des visites permanentes qui sont faites sept jours sur sept, là, un petit peu partout au Québec, incluant Montréal, entre les policiers, la Santé publique, la RACJ, la CNESST aussi, là, on en parle peu, mais pour les commerces en général, donc, et les divers établissements commerciaux et licenciés.

Le Modérateur : Merci. Nous en sommes maintenant à la période de questions en anglais. Nous commençons avec Phil Authier, The Gazette.

M. Authier (Philip) : Good day. The number of cases, Dr. Arruda, has gone from... were hovering 300, and now we're close to 600. Have you lost control?

M. Arruda (Horacio) : We haven't lost control, but there is a very preoccupating situation, OK? And it's why we're asking the population to do, I would say, three things. Understand that we are actually probably in the second vague, at the beginning of the second vague.

First of all, they need to collaborate with Public Health, because if they are being phoned to try identify contacts from their life who have probably been exposed if they are a case, they must collaborate. And so I think that they must be screened, especially if they get symptoms or they have been called by Public Health or school to get screened. But the people who have no symptoms, most of the time, the test is going to be negative, will not be protective. So let's keep the tests for the right persons.

So, actually, we haven't lost control. We still can make things be flattened, we still can even come back from another color, coming back to yellow, but it will need the collaboration of everybody.

M. Authier (Philip) : Would you be able to predict... Do you think that Montréal or Québec City could be red by the end of the week?

M. Arruda (Horacio) : I would say probably not by the end of the week, but it could be possible, depending how people are going to put in place what we do recommend. But you know, I'm not God, I'm not seeing exactly on each place and each home what is going to be done, but I would tell you things can go very fast.

Le Modérateur : Nous en sommes maintenant à Cathy Senay, CBC.

Mme Senay (Cathy) : Considering that contact tracing is having difficulties to keep up with the surge of cases, and people not answering the phone, the arguments from the province not basically putting in place the COVID Alert was because the province's testing and contact tracing capabilities, they weren't sufficient. But now, are you reconsidering your position?

Mme Guilbault : We are still reflecting on that, but, one thing is for sure, if we go ahead with that solution, we will need the consent of all Opposition parties. So, we are still reflecting on that.

Mme Senay (Cathy) : But because what will take... if people are not answering the phone?

M. Arruda (Horacio) : I think that we will actually look at all kinds of situations that could be helping us to contact tracing. There's going to be an automated approach with, I would say, computers, there's going to be a lot of things, but it's clear there needs to be a discussion made by our people, our elected people, but, at the same time, also, the collaboration of the person because, if we want a contact tracing or COVID Alert type of approach, we need at least 65% or even more of the collaboration of the patients... of the population. So that's what it's going to be evaluated. We are not... From a public health perspective, it could be a tool, but that's not the only tool, and there is a need to debate at the Assemblée nationale because of confidentiality issues, and everything like that, and there is a need also that Quebeckers want to participate with that, because, if there is only 20% of the people who use it, the effort will not... worth the results.

Le Modérateur : Maintenant, Raquel Fletcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon. Mme Guilbault, you said that people who are not following the guidelines will be sanctioned. I'm wondering if there will also be sanctions for people who are not cooperating with the contact tracing.

Mme Guilbault : Yes, there is the possibility. The «direction de santé publique» has the power to «émettre des ordonnances» if people don't comply with the recommendations or what the «direction» asks them to do. So, it's a power that the «direction régionale» has, and if they want to use it, police officers can help them enforce the «ordonnance» — I don't know the term — but they already have that power.

Mme Fletcher (Raquel) : And I'm also wondering : Were you surprised to see the police operation in Saint-Hubert today, in connection with the poison letter that was sent to the White House?

Mme Guilbault : Yes, there is this operation going on, so this is an investigation that's ongoing, so I don't have much comments else than we are following the situation as you are. It is pretty worrying, that kind of situation, and we are waiting for the conclusion of the investigation.

Le Modérateur : C'est ce qui met fin à cette conférence de presse. Merci.

M. Arruda (Horacio) : Merci. Soyez prudents, s'il vous plaît, pour votre santé et celle des autres.

(Fin à 13 h 51)

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