(Onze heures cinq minutes)
Mme Massé : Alors,
bonjour, tout le monde. Contente de vous retrouver dans l'enceinte du
Parlement. Bien sûr, pas de câlins, pas possible, mais, quand même, bonjour. Contente
de reprendre cette session-là avec vous autres.
Alors, cet automne débute une session
parlementaire un peu particulière. Comme vous le savez, le Québec est en crise.
On a un pied dans une crise sanitaire, avec une deuxième vague qui est à nos
portes, un pied dans une crise économique profonde, et, bien sûr, profondément
enracinés dans une crise écologique, qui n'a pas arrêté entre-temps.
À Québec solidaire, on va se battre. On va
se battre pour que la relance économique profite à tous les Québécois et toutes
les Québécoises, qu'elle vienne soutenir les familles qui ont dû — et
encore aujourd'hui — durant les six derniers mois, faire des
sacrifices, souvent innommables. Pour ça, bien, il faut être à l'écoute de ces
gens-là. Pour ça, il faut s'assurer d'entendre leurs voix, leurs paroles, et reconnaître
que ces gens-là ont des pistes de solution qui peuvent nous profiter
collectivement.
C'est d'ailleurs pourquoi Gabriel et moi, on
vous disait, en fin de semaine, que nous allons aller à la rencontre de ces
essentiels, les personnes qui ont tenu le Québec à bout de bras, et dont leur
réalité doit guider nos pas pour la relance économique. Il faut aussi que le gouvernement
montre qu'il est à l'écoute de ces familles-là, de la réalité de ces
familles-là. C'est fondamental. Ils sont porteurs, je le répète, de solutions.
Le projet de loi n° 61, on se le dit,
on le sait maintenant, on l'a répété, il était complètement déconnecté. Le premier
ministre s'est cru tout permis. Il l'a inscrit dans un projet de loi. Une
chance que nous étions là pour empêcher l'adoption de ce projet de loi là. Cet
automne, notre position n'a pas changé. On est toujours prêts à travailler avec
le gouvernement pour adopter rapidement un projet de loi de relance économique,
mais il faut que ça se fasse comme du monde.
Alors, on a quatre conditions
simples, je pense, qui reflètent ce que les Québécois et Québécoises attendent
de leur gouvernement : pas d'attaque de la démocratie — ça,
c'est fondamental — pas de retour à la corruption — le Québec
ne peut pas se le permettre — pas de raccourci environnemental et,
bien sûr, des infrastructures pour les familles qui ont sacrifié beaucoup
durant les derniers mois.
Ça va de soi, Québec solidaire ne va pas
appuyer un projet de loi qui, au nom de la relance économique, prolonge l'état
d'urgence indûment ou donne au gouvernement des pouvoirs autres. Je veux dire,
l'état d'urgence, c'est une mesure d'exception et non pas une mesure de relance
économique. Alors, c'est deux choses différentes. Et, pour nous, il n'y a
pas d'attaque, je dirais, à la démocratie qui serait acceptable.
Ensuite, il n'est pas question qu'on se
retrouve encore avec un projet de loi où il y a des failles qui laisseraient
passer la corruption. Ce n'est pas la première fois qu'on met des milliards
dans le béton au Québec. On sait que ça peut arriver, puis, quand on n'est pas
vigilants, c'est ça qui arrive. Alors, on va être vigilants, vigilantes. Si la
ministre LeBel oublie sa commission Charbonneau, bien, on va se faire un
plaisir de lui rappeler. Et, entre vous et moi, c'est moins la ministre LeBel
qui m'inquiète, des fois, plutôt que le ministre de l'Économie,
M. Fitzgibbon.
Notre troisième condition va de soi.
En 2020, on ne peut pas accepter de tourner les coins ronds en matière de
l'environnement. La population du Québec ne le veut pas. La logique humaine ne
le veut pas. Il y a des solutions aux délais trop longs. On en a suggéré :
l'embauche de personnes clés, que ce soient des inspecteurs, des ingénieurs…
Bref, le Québec est capable, en situation de crise, de trouver d'autres solutions
que de malmener l'environnement. Si la CAQ accélère une crise en essayant d'en
régler une autre, bien, on ne sera pas sortis de l'auberge.
Finalement, il faut qu'on mette — beau
jeu de mots — la pédale au fond. Bien sûr, c'est une voiture
électrique, là, vous le savez bien. Il faut mettre la pédale au fond pour s'assurer,
dans ce plan de relance, de la mise sur pied des infrastructures solidaires.
En fait, je parle, quand je parle de ça,
des infrastructures au service de la population, que ce soient des logements...
On voit, en pleine crise du logement, la grande nécessité d'avoir du logement
social et autres. Je parle, bien sûr, des centres à la petite enfance. Je parle
de projets qui vont aider les familles à se relever de la claque qu'ils ont
mangée dans les derniers temps. Construire des logements sociaux en pleine
crise du logement, c'est bon pour les gens, c'est bon pour l'économie, c'est
bon pour les communautés, c'est bon pour les municipalités. C'est bon pour tout
le monde.
Et, je le redis, c'est sur les gens qu'on
doit miser pour cette relance économique là, sur les travailleurs qui ont gardé
nos épiceries ouvertes et qui les gardent encore, sur les professionnels qui
ont tout risqué en première ligne, dont plusieurs, malheureusement, ont quitté
le bateau parce que les conditions de vie puis de travail sont inacceptables, sur
les familles qui continuent de faire des sacrifices au jour le jour pour que
l'économie roule. Alors, l'économie, c'est avec ces gens-là que nous devons la
bâtir.
M. Nadeau-Dubois : Merci,
Manon. Bonjour, tout le monde. Content de vous retrouver en cette rentrée
parlementaire.
Manon l'a souligné, la crise sanitaire va
être au coeur de nos débats cet automne, ce n'est un secret pour personne. Mais
il ne faudra pas oublier deux autres crises : la crise économique et la
crise écologique. Cette période de triple crise continue de plonger énormément
de familles québécoises dans la détresse au jour le jour. Puis, à Québec
solidaire, une de nos grosses priorités cet automne, ça va être d'aider les
familles, de les aider à se relever de cette crise-là puis à améliorer leur
quotidien. Et on ne va pas faire ça seulement par des paroles, on va faire ça
par des propositions concrètes.
La première de ces propositions, nous
allons la faire dès aujourd'hui. Notre collègue Sol Zanetti va déposer un
nouveau projet de loi pour instaurer Pharma-Québec. Pharma-Québec, c'est une
nouvelle société d'État qui va avoir comme mandat d'assurer à terme
l'autosuffisance du Québec en matière de médicaments, de vaccins et
d'équipement médical, notamment l'équipement de protection personnelle. À court
terme, un outil comme Pharma-Québec, là, c'est notre meilleure arme contre la
pandémie. Mais c'est aussi opportunité historique de réduire la facture des
médicaments pour les familles québécoises et de réaliser collectivement
d'énormes économies à chaque année.
Moi, je me rappelle, je n'étais pas encore
en politique, mais, quand Amir Khadir s'est mis à parler de Pharma-Québec il y
a dix ans, il s'est fait traiter d'à peu près tous les noms d'oiseaux
existants. Je me rappelle même un ministre de la Santé péquiste qui avait
traité ce projet de loi, de Pharma-Québec, d'extrémiste, et je cite.
Aujourd'hui, je pense que plus personne ne
trouve qu'un projet comme Pharma-Québec, c'est extrémiste. Pourquoi? Bien,
parce qu'on l'a vu ce printemps, la fragilité, la dépendance médicale du Québec
en matière d'approvisionnement en médicaments et en matériel médical, bien, c'est
un énorme problème. Pendant des semaines, au printemps dernier, là, dès la
déclaration d'urgence sanitaire, il y a des infirmières, des préposés aux
bénéficiaires qui l'ont dit, sur le terrain, on a manqué de masques, on a
manqué d'équipement de protection. Cette pénurie d'équipement de protection a
été un des facteurs qui a favorisé la propagation du virus, et, oui, en bout de
course, ça a causé des décès évitables au Québec. On a même vu des ruptures de
stocks de certains médicaments prioritaires dans nos pharmacies. À d'autres
moments, on est passés tout près, tout près d'une pénurie de médicaments dont
on avait besoin pour lutter contre la COVID-19.
Ce projet de loi là, on va le redéposer
aujourd'hui, mais ce n'est pas le même projet de loi que celui qu'Amir Khadir
avait proposé. C'est un projet de loi bonifié qui ajoute à Pharma-Québec ce
mandat stratégique d'acheter et de produire au Québec, de coordonner la
production au Québec de matériel médical de protection parce qu'il faut
apprendre les leçons de cette pandémie. On ne peut pas continuer «business as
usual».
J'ai très hâte de voir la réaction de la
Coalition avenir Québec à ce projet de loi là. J'ai notamment hâte d'entendre le
premier ministre, un premier ministre qui se dit nationaliste, moi, j'ai hâte
de l'entendre dire que les Québécois sont mieux servis par des entreprises
multinationales que par une société d'État québécoise qui nous protège et nous
enrichit. Nous avons bien hâte, à Québec solidaire, de débattre avec lui de
Pharma-Québec et de parler d'autosuffisance médicale cet automne.
Cette proposition, Pharma-Québec, c'est la
première, mais c'est la première d'une longue série de propositions que fera
Québec solidaire cet automne, des propositions concrètes qui vont viser un seul
et même objectif, protéger les familles du Québec, aider les familles du Québec
à se relever de la crise qu'on vit présentement.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. On va prendre vos questions. On vous demanderait de vous concentrer à
une question et une sous-question ce matin. Merci.
Mme Côté-Chabot (Claudie) :
Moi, j'aimerais vous entendre sur les régions qui vont passer au jaune
aujourd'hui. Le bilan vient de sortir. Je pense qu'on est rendus à
292 cas. Est-ce que le message du gouvernement ne passe plus?
Mme Massé : Bien, vous posez
là une très bonne question. C'est-à-dire que, là, nous, on a salué quand la
détermination par codes de couleur est arrivée, en disant : Bon, ça
pourrait nous aider. Mais l'important, c'est qu'est-ce que ça veut dire, passer
d'un code, d'une couleur à l'autre, et c'est là où je ne suis pas… C'est
plutôt… Ce n'est pas évident de saisir qu'est-ce qui a amené à ce changement de
couleur, et surtout qu'est-ce que ça veut dire concrètement comme mesures
différentes qui doivent être prises. Alors, oui, on s'attend d'un message clair
parce que pas de message clair, ça crée de la confusion, puis, quand il y a de
la confusion, bien, on se rend compte que ça donne les résultats qu'on a
présentement.
Mme Côté-Chabot (Claudie) :
Au-delà du message par rapport au changement de couleur, l'explication plus
claire, effectivement, du changement de couleur, est-ce que le message, tout
court, du gouvernement, c'est-à-dire de respecter les règles sanitaires, porter
le masque, etc., six mois après le début de la pandémie, les gens l'entendent
encore?
Mme Massé : Bien, je
pense que, quand les gens meurent autour de nous, ça nous ouvre les oreilles.
Mais, ceci étant dit, je vous rappelle qu'il y a à peine trois mois le premier
ministre du Québec ne cessait de répéter qu'il n'y avait eu qu'un endroit où on
n'avait pas réussi à vaincre le coronavirus, et c'était dans les CHSLD. Alors,
c'est évident que ça crée un faux sentiment de sécurité. Les autres citoyens
disent : Ah bien! Tu sais, moi, je ne vis pas dans un CHSLD, mes
grands-parents sont chez eux, alors il n'y a pas de problème. Ce qu'on se rend
compte, c'est qu'avec la transmission communautaire on joue complètement dans
un autre film. Mais ce faux sentiment de sécurité là, il faut le déprogrammer
maintenant, et ça, ça ne se fait que par une chose, c'est : transparence,
message clair. Et, je dirais, l'appel à la responsabilité que nous fait le
ministre, le premier ministre, bien, le premier qui doit reconnaître ses
responsabilités là-dedans, c'est le gouvernement du Québec.
M. Larin (Vincent) : …qu'il
y a des préposés aux bénéficiaires en formation, là, qui s'inquiètent de ne pas
recevoir le 26 $ de l'heure promis. Est-ce que vous pensez que
M. Legault devrait clarifier cette situation-là, réexpliquer, là,
qu'est-ce qui est prévu pour ces gens-là, avoir une garantie que les primes
vont bel et bien être en place jusque…
Mme Massé : En fait, c'est
plus qu'une prime, là, c'est un salaire différent, hein? C'est ce qu'il nous a
dit, ce n'est pas… Vous mettez le doigt sur quelque chose d'important,
c'est-à-dire le filet social, les trous qu'il y a dans le filet social. En plus,
le gouvernement a mis des plasters en disant : Ah! on va donner une
formation, les gens vont être bien payés, les préposés aux bénéficiaires vont
être bien payés en CHSLD. Ça crée des pénuries de main-d'oeuvre ailleurs. Ça ne
permet pas à d'autres corps de métier, les aides-infirmières, les infirmières,
de dire : Oh! mais moi aussi, mes conditions de travail sont pourries, là.
Alors, il faut prendre le problème dans
son ensemble. Et ça, c'est une des attentes qu'on a par rapport au gouvernement
actuellement, c'est de s'assurer que les travailleurs, travailleuses du réseau
de la santé vivent des améliorations de leurs conditions de travail parce qu'il
y a trop de monde qui ont quitté le bateau cet été, là.
M. Larin (Vincent) : Une autre
question, juste pour revenir sur les codes de couleur. Est-ce que c'est clair
dans votre esprit à quel moment est-ce qu'on passe au orange, par exemple?
Mme Massé : Bien, pour moi, ce
qui est clair, c'est que la Santé publique doit être… Moi, je n'ai pas les
projections du gouvernement. Vous savez, ce passage-là s'appuie aussi sur des
données qu'on commence assez à avoir. Il y a des projections. Moi, je n'ai pas
accès à ces projections-là. Ma foi réside en la Santé publique et au travail qu'elle
a à faire de m'aider à comprendre pourquoi on passe d'une couleur à l'autre.
Mais surtout le plus important, c'est, collectivement, qu'on prenne conscience
maintenant que la COVID, c'est partout à travers le Québec. Et, comme on l'a si
bien dit souvent, c'est en étant extrêmement vigilants, tout le monde, qu'on va
arriver à freiner les propagations.
La Modératrice
: Est-ce
qu'il y a d'autres questions en français?
Mme Gamache (Valérie) : Bien,
juste une question sur votre rôle d'opposition. Bon, d'un côté, il y a vos
militants qui vous demandent, là, d'être plus agressifs, là, et peut-être moins
complaisants, en tout cas, envers le gouvernement. Vous vous retrouvez
probablement à l'aube d'une deuxième vague. Comment vous entamez cette
session-là aujourd'hui, en vous disant : Bien, est-ce qu'il faudra
justement être critique puis taper sur le dos du gouvernement, ou vous serez
quand même collaborateurs avec la CAQ?
Mme Massé : Québec solidaire a…
Ça fait 14 ans, là... bien non, ça fait quand même juste 11 ans qu'on est au
Parlement. Mais, bref, on a toujours collaboré lorsque ce qui était mis au jeu
était au service du plus grand nombre et on a toujours été extrêmement critique
lorsque le temps était venu.
Et l'exemple que je vous dis ce matin, on
l'a entre Gabriel et moi, les deux co-porte-parole de Québec solidaire. Il y en
a un qui vient vous dire… ça, c'est collaborer, là : Voilà une des façons
où on peut aider les Québécois et Québécoises à résister face à cet ennemi
commun qu'est la COVID, ça s'appelle Pharma-Québec. Ça s'appelle une société
d'État qui va nous faire économiser de l'argent et qui va permettre qu'on ne
soit plus jamais dans la position dans laquelle nous avons été ce printemps.
Ça, c'est donner des pistes de solution, c'est collaborer.
Et moi, je dis : Bien, en matière de
relance économique, on va être vigilants et on va collaborer, mais il y a
quelques conditions. Alors, je les répète : pas d'attaque à la démocratie,
pas de retour à la corruption, pas de raccourci environnemental, et une relance
économique qui offre des infrastructures aux gens qui ont eu des impacts et qui
les vivent encore au quotidien.
Mme Gamache (Valérie) : Donc,
vous allez collaborer sur la crise sanitaire, mais vous allez vous tenir debout
pour la crise économique. Est-ce que c'est ça que je comprends?
Mme Massé : Non. Par exemple,
sur la question de la crise sanitaire, ça fait très longtemps qu'on dit au premier
ministre la nécessité que les conditions de travail soient à la hauteur, la
nécessité d'arrêter d'utiliser des agences privées — on l'a vu encore
ce matin, là — pour venir suppléer aux besoins de notre filet de
société, notre filet social. Alors, non, de façon globale, à Québec solidaire,
quand c'est pour le monde, on est là, puis, quand ce n'est rien que pour
toujours la même petite poche de monde qui mettent de l'argent dans leurs
poches, bien là on est pas mal plus critiques.
Mme Côté-Chabot (Claudie) :
Il y a trois semaines, vous qualifiiez la rentrée scolaire de bordel. Vincent
Marissal avait dit ça.
Mme Massé : Je m'excuse,
j'entends difficilement.
Mme Côté-Chabot (Claudie) : Il
y a trois semaines, vous avez qualifié la rentrée scolaire de bordel. Ça fait
trois semaines. Maintenant, comment vous qualifiez ça aujourd'hui? Comment ça
se passe?
Mme Massé : Bien, c'est un peu
à géométrie variable, si on comprend bien. Mais, c'est évident, moi, j'ai une
pensée, vraiment, pour les gens qui sont sur le terrain, qui font des pieds et
des mains pour faciliter la vie à nos enfants, faciliter lorsque... parce que c'est
très traumatisant, pour les enfants, lorsque la classe ferme : Woup! Pourquoi
telle classe est fermée et pas la mienne? Donc, moi, j'ai une grande pensée
pour ces gens-là. Et je pense que le ministre ne nous a pas convaincus qu'il
avait la situation entre bonnes mains.
Mme Côté-Chabot (Claudie) : …sont
assez claires, là, pour les parents, quand il faut se retirer, ne pas se
retirer? Il y a beaucoup d'absences…
Mme Massé : Les attentes sont
énormes, et c'est légitime parce qu'il est question de santé publique.
La Modératrice
: On va
passer en anglais.
Mme Fletcher
(Raquel) : Is the alert system… or is it confusing
to some people?
M. Nadeau-Dubois : Well, it's very simple to understand which region is in which color
on a map. But the key issue here is what are the criterias that are guiding the
Government to switch from a
color to another and, furthermore, for people to understand what does it mean concretely,
in their daily lives, when their region changes from a color to another. And,
on that, on the specific mechanisms of that alert system, there is place for a
lot of improvement. And we are asking Mr. Legault and Mr. Dubé to clarify once again, and for the last time,
what exactly is the criteria that provoke a changing of the alert status for a
region and, on the second hand, what does it mean. If I live in a region that
has been green for two weeks and now it's a yellow region, what should I do
differently as a citizen, and what should businesses do as corporate citizens,
and what should employers do as employers? That is not clear enough. It should
be more clear.
Mme Fletcher (Raquel) : …that the Government also has an education plan for a second wave?
M. Nadeau-Dubois : A what?
Mme Fletcher (Raquel) : An education plan, a plan for education.
M. Nadeau-Dubois : For the education system?
Mme Fletcher
(Raquel) : Yes.
M. Nadeau-Dubois : Well, I hope so. I mean, for the first wave, everyone could
legitimately say : It's a surprise, we didn't know. Now, this excuse
cannot be used a second time. I mean, I hope Mr. Roberge is ready. I hope
he's ready if there is another... If the second wave is a massive one, we hope
and we expect him to be ready to give a clear message to students and to
parents that have to make very hard decisions these days.
Mme Senay (Cathy) : The number of cases is getting closer to 300. The Liberals say that
it's the first day of the session, but it's also the first day of the second
wave. Do you have that impression, an impression of... with the problems that
we see on the ground?
M. Nadeau-Dubois : I think it's not up to politicians to say when the second wave
officially starts. I think healthcare officials are the ones who should be
declaring that, first of all. But, of course, we are certainly at the dawn of a
second wave. The second wave is at our door. It's coming. It's a matter of days
or weeks. So we have to be prepared and we have to, right now, take the
decisions to protect the most vulnerable people in our society.
La Modératrice
: Dernière question.
Mme Senay (Cathy) : What's your impression with the color system? The fact that the
message isn't clear, what's the impact on the population?
M. Nadeau-Dubois : Well, one of the main allies of the virus is confusion and
disinformation. And, if we want to beat that, the key is transparency and clear communication, and clear communication does
not mean having a press conference each day. Clear communication means having a
message that reflects what is happening on the ground, that was one of the
problems during the first wave, and, secondly, that you also listen to what
happens on the ground before communicating to the population. Those were two
clear weaknesses of the Government last spring. And we expect him to find
solutions to those problems in the upcoming days and weeks.
La Modératrice
:
Merci beaucoup.
(Fin à 11 h 28)