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Point de presse de M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’économie

Version finale

Wednesday, August 26, 2020, 15 h 45

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Quinze heures quarante-sept minutes)

M. Marissal : Alors, bonjour. On vient de terminer les auditions particulières. Donc, les témoins qui se sont succédé ici depuis hier matin, dans le projet de loi n° 53, c'est-à-dire l'encadrement des agences de crédit… on aura eu au total une dizaine ou presque de témoins. Ce genre d'exercice à l'Assemblée nationale, pour un projet de loi, sert évidemment à une chose, entre autres, c'est d'écouter les experts, d'écouter les gens qui sont directement touchés par les projets de loi, aller chercher de l'expertise, aller chercher aussi un autre son pour nous aider, des échos pour nous aider, nous, dans notre travail de législateurs.

Il y a des choses qui sont ressorties assez fortement, et, dans le cas de tous les projets de loi, quand il y a quasi-unanimité qui se dégage dans l'étude d'un projet de loi, par les témoins, je pense que le moins qu'on puisse faire, c'est d'en prendre acte, éventuellement, même d'en tenir compte dans nos décisions et dans la rédaction, le fignolage du projet de loi qui se fera article par article.

La première chose, c'est que l'immense majorité des témoins, ça inclut l'AMF, par exemple, Option Consommateurs, l'Office de protection du consommateur et quelques autres sont venus nous dire majoritairement que le projet principal de ce projet de loi, c'est-à-dire d'offrir aux consommateurs un verrou sur son crédit pour qu'il ne puisse pas être utilisé dans notre dos sans qu'on le sache, ce verrou, donc, devrait être gratuit. C'est-à-dire que les consommateurs ne devraient pas payer. Il y a évidemment une alerte, mais l'alerte, elle est après-coup quand quelqu'un est allé dans notre dossier. Le verrou permet, ça le dit, de fermer la porte. Donc, quelqu'un qui voudrait aller fouiller dans notre dossier, et j'entends quelqu'un de mauvais escient, fraudeur, voleur qui aurait nos informations, ne pourrait, donc, aller contracter un prêt ou prendre une carte de crédit à notre insu. Ça, pour nous, la base, ça va de soi et ça a été dit par des sommités ici, ce devrait être gratuit. Ce n'est pas au consommateur à payer pour ça, puisque les consommateurs, il faut le dire, paient déjà leurs institutions financières et leurs prêteurs, notamment, par des frais et par les taux d'intérêt. Alors, numéro un.

Numéro deux, un gel devrait être instauré par défaut et non pas, comme c'est dans le projet de loi actuel, par la demande des consommateurs. Donc, le gel devrait être de facto. Ce qui fait que, si vous voulez dégeler votre cote de crédit, votre dossier de crédit parce que vous avez à négocier quelque chose avec un prêteur, avec votre banque, que vous voulez acheter une voiture ou que sais-je encore, vous pouvez tout simplement, et on souhaite que ce soit le plus facile possible, avec identification, déverrouiller votre compte. Comme ça, votre valeur que sont vos renseignements personnels sont dans votre coffre-fort, et vous avez la clé de ce coffre-fort. Mais on part du principe que ce coffre-fort, puisqu'il doit servir à quelque chose, doit être barré. Autrement, ça ne sert strictement à rien.

On pense aussi, par ailleurs, et c'est une proposition qu'on fera au ministre, que les consommateurs devraient être automatiquement informés de toute forme d'activité autour de leur dossier de crédit ou, au moins, avoir la possibilité d'en être informés. Comme ça, pas de mauvaise surprise encore une fois.

Dernier élément et non le moindre, renverser ce qu'on appelle ici, là, le fardeau de la preuve. C'est-à-dire que, dans le système actuel, un commerçant ou fournisseur, pensez par exemple à votre fournisseur de câblodistribution ou de téléphone cellulaire, peut présumer que vous êtes un mauvais payeur, que vous avez manqué un paiement, inscrire une note, évidemment négative, à votre dossier de crédit, sans que vous ne le sachiez, de un, d'emblée, et donc c'est présumé vrai, donc vous êtes coupable d'avoir été un mauvais payeur ou un mauvais client envers votre distributeur de services téléphoniques, par exemple. Alors, nous, on pense que le fardeau de la preuve devrait être renversé, étant donné que c'est très, très difficile pour les consommateurs de renverser la vapeur après, devant d'immenses entreprises. Vous pouvez penser par exemple à Bell, à Québecor ou à d'autres qui sont d'immenses entreprises avec beaucoup de moyens. Alors, c'est le syndrome David contre Goliath. Nous, on pense que c'est à l'entreprise à faire la démonstration, effectivement, qu'il y a bel et bien eu un mauvais paiement ou mauvaise intention de la part du client et que ce n'est pas simplement une mésentente, comme il y en a si souvent.

La bonne nouvelle de cette deuxième et dernière journée de consultation avec les témoins, c'est qu'on a senti une certaine ouverture du ministre des Finances, notamment, quant à la gratuité des services de verrou pour les consommateurs. Depuis hier, c'était un non assez retentissant. Dès ce matin, on a entendu le ministre dire : Et si, par exemple, les institutions financières payaient ce service aux agences de crédit que sont Equifax ou TransUnion? Enfin, moi, je dis bravo, c'est déjà une belle ouverture. Nous allons continuer à avancer dans ce sens-là. La chose qui est sûre, c'est que les consommateurs ne doivent pas payer. Après, que les banques, qui sont très profitables, et que les agences de crédit, qui sont aussi très profitables... elles s'arrangeront entre elles pour savoir qui paie pour ça. Elles continueront de faire de très bonnes affaires ici, et les consommateurs ne seront pas, encore une fois, les dindons de la farce.

Je vous remercie.

La Modératrice : Est-ce qu'il y a des questions? Merci.

(Fin à 15 h 53)

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