(Treize heures cinq minutes)
Le Modérateur
: Alors,
bonjour à tous, chers collègues. Heureux de vous retrouver, donc, pour faire le
point sur la situation au Québec quant à la COVID-19. La vice-première ministre
et ministre de la Sécurité publique, Mme Geneviève Guilbault, est accompagnée
aujourd'hui du conseiller médical stratégique à la Direction générale de la
santé publique, Dr Richard Massé.
Alors, Mme la vice-première ministre, à
vous la parole pour commencer.
Mme Guilbault :
Merci beaucoup, M. Gagnon. Donc, bonjour, tout le monde.
Avant de faire point sur la situation
sanitaire comme telle, qui est l'objet de la conférence de presse d'aujourd'hui,
je voudrais commencer en ayant un mot pour la famille de Romy et Norah dont c'est
les funérailles aujourd'hui. Donc, simplement offrir, en mon nom personnel, au
nom de tout notre gouvernement, nos plus sincères condoléances aux familles de
Romy et Norah. Toutes nos pensées sont avec eux aujourd'hui, tout
particulièrement avec leur mère, bien sûr, donc des familles qui sont
certainement largement éprouvées. Alors, toutes nos pensées sont avec eux.
Et un mot pour préciser que l'opération,
l'enquête pour retracer Martin Carpentier est toujours en cours. Malgré le
fait que la Sûreté du Québec a retiré des effectifs sur place, sachez que tous
les efforts continuent d'être déployés pour retrouver Martin Carpentier.
Ceci étant dit, sur la situation
sanitaire, maintenant, donc, je vais commencer en rappelant ce qui est une
évidence, me direz-vous peut-être, mais quand même rappeler que nous continuons
de suivre toute la situation de la COVID-19 de très, très près, nous étant le gouvernement,
étant la santé publique, évidemment. Donc, on continue de suivre le tout. Il
faut dire que ce qui nous intéresse particulièrement ou ce qu'on surveille tout
particulièrement, c'est toute reprise de transmission communautaire du virus.
En ce moment, la situation, elle est
stable, elle est sous contrôle. Il y a eu une augmentation du nombre de cas
positifs depuis un certain nombre de jours, pour ceux qui suivent les
statistiques. Donc, il y a eu une certaine augmentation du nombre de cas
positifs, mais cette hausse-là a été observée en parallèle du fait qu'il y a eu
aussi beaucoup plus de tests qui ont été effectués, donc plus de tests
positifs, mais plus de tests qui sont effectués aussi.
Par exemple, la semaine dernière, on a
effectué plus de 14 000 tests par jour. Il y a une journée, même, on
a dépassé les 15 000 tests par jour. Donc, proportionnellement, le
nombre de personnes infectées demeure autour de 2 % ou moins du nombre de
tests total effectués par jour. Ce qui fait que, comme je le disais, malgré
qu'on augmente le nombre de tests positifs, comme on augmente le nombre de
tests au complet, proportionnellement, la proportion, donc, des gens infectés
demeure somme toute assez stable.
Du côté des hospitalisations aussi, autre
paramètre encourageant, ça continue de baisser. Le nombre d'hospitalisations
continue de baisser de jour en jour, alors ça, c'est encourageant aussi. Donc,
comme je le disais, situation somme toute assez stable et sous contrôle, mais
qu'on continue de surveiller avec beaucoup, beaucoup de vigilance parce qu'on
est encore dans cet état d'esprit où on doit limiter autant que possible les
effets d'une éventuelle deuxième vague, autant que possible éviter une deuxième
vague ou à tout le moins atténuer une deuxième vague. Donc, on veut freiner
toute recrudescence du virus, de la contagion.
Et parmi les moyens qu'on a mis en place
pour freiner cette contagion ou pour atténuer une éventuelle deuxième vague,
bien, il y a le port du masque obligatoire. Donc, j'aurai un mot là-dessus
aujourd'hui. Vous le savez, le masque, le port du masque est maintenant
obligatoire dans les espaces publics fermés et dans les transports en commun,
donc, obligatoire depuis samedi dernier. Alors, comme c'est notre première
intervention publique depuis cette obligation, qui est en vigueur depuis
maintenant trois trois jours, mes premiers mots seront pour remercier les Québécois.
Je veux vraiment remercier les Québécois pour le civisme extraordinaire qu'on a
observé depuis samedi.
Moi, je suis sortie un petit peu, en fin
de semaine, sans doute que vous aussi. Il y a eu plusieurs reportages aussi,
dans les médias, sur la question. Et dans l'ensemble, outre quelques cas
isolés, bien sûr, il y a toujours quelques cas isolés de récalcitrants, mais
dans l'ensemble les Québécois ont massivement adhéré au port du masque, du couvre-visage,
partout au Québec. Alors, je veux vraiment les en remercier. C'est un outil
important qu'on a voulu mettre en place pour, justement, freiner la propagation
ou la recrudescence de la transmission du virus. Alors, un grand merci. C'est
de bon augure pour la suite.
D'autant plus qu'on est au tout début des
vacances de la construction. Et, on le sait, vacances de la construction...
vacances en général l'été, d'ailleurs, mais vacances de la construction encore
plus, il y a comme un brassage de population, là, il y a beaucoup de mouvement
qui se fait entre les régions. Les gens vont dans les campings, les gens vont un
petit peu partout, vont se visiter. Alors, on ne veut pas que ce brassage de population
amène plus de contagion ou étende la propagation du virus. Alors le
couvre-visage devient un outil très important à cet égard.
Et c'est très, très encourageant. Et moi,
j'étais fière de voir à quel point les Québécois ont adhéré, ont porté le
masque, et donc je veux absolument les en remercier. C'est une bonne habitude
qu'on doit conserver, qu'on va devoir conserver vraisemblablement pour un bout
de temps. Donc, habituons-nous et, donc, continuons de porter le couvre-visage.
Autre sujet aussi qui a fait couler beaucoup
d'encre, c'est la question des bars, donc la réouverture des bars. Et par la
suite il y a eu certains incidents, là, souvenez-vous, de gens qui se sont
massés dans certains endroits, dans les bars, donc des questions qui sont
posées. Mais c'est important de préciser que jusqu'ici les cas qui sont
effectivement reliés à la fréquentation des bars sont très circonscrits. Par
exemple, à Montréal, il y a trois lieux qui ont été identifiés, trois bars qui
ont été identifiés sur un total de 924 bars à Montréal. Donc, c'est peu.
Il y a au total quatre endroits qui ont été identifiés, d'ailleurs, dont trois
à Montréal, alors c'est somme toute très peu et, comme vous le voyez, c'est
assez bien ciblé.
Donc, c'est pour ça que je dis que, somme
toute, le nombre de cas liés aux bars est assez circonscrit. Là encore, c'est
grâce aussi aux Québécois qui ont répondu à l'appel. Quand on a demandé aux
gens qui avaient fréquenté des bars d'aller se faire tester, d'aller se faire
dépister, les gens ont répondu à l'appel. Donc, je veux les remercier aussi.
C'est grâce à ça qu'on est capables d'avoir cette information-là, d'être
capables de cibler, justement, les endroits où il y aurait pu avoir cette
transmission.
Il y a eu des petites embûches au tout
début, là. Donc, quand on a fait cet appel-là, il y a eu des files d'attente,
il y a eu des délais. Des fois, ça a été difficile pour certaines personnes de
pouvoir se faire tester. Mais l'attente s'est résorbée, les choses se sont
placées. Et donc les résultats des tests... comme j'en ai fait état au début,
on fait de plus en plus de tests, et les résultats de ces tests nous rassurent,
donc un grand merci.
Il faut dire aussi qu'il y a plusieurs
inspections qui se font dans les bars et ailleurs, dans les milieux de travail
et dans d'autres endroits, mais, entre autres, dans les bars, il y a plusieurs
inspections qui se font. Et, encore là, à l'exception de quelques cas, dans
l'ensemble, les règles sont très bien suivies. Et, surtout, les propriétaires,
les tenanciers de bar offrent une excellente collaboration, donc je veux les
remercier aussi.
C'est sûr qu'au début, les choses ont dû
se placer vite, et aussi on est beaucoup en mode prévention, sensibilisation. C'est-à-dire
que, des fois, il y a des précisions à faire, il y a des explications à donner.
On veut d'abord et avant tout aider les gens à être capables de se conformer
adéquatement aux directives de santé publique. S'il y a des éléments qui sont
mal compris ou mal opérationnalisés, bien, on est là aussi d'abord et avant
tout pour les aider, leur faire des rappels. Et, dans l'ensemble, la
collaboration est vraiment très bonne de la part des propriétaires de bars,
donc je veux les remercier aussi. C'est à eux que revient la responsabilité de
s'assurer que, dans leurs établissements, on puisse effectivement... et qu'on
respecte, effectivement, c'est-à-dire, les directives de la Santé publique,
notamment par rapport au port du couvre-visage, bien sûr, par rapport à l'heure
de fermeture, par rapport au fait qu'on doit rester assis, et tout ça.
Donc, c'est leur responsabilité, mais il y
a aussi une responsabilité individuelle, bien sûr. Comme client, on doit aussi
se conformer aux directives de la Santé publique. Alors donc j'en appelle, bien
sûr, à tous les clients, à tout le monde de mettre la main à la pâte et faire
en sorte qu'on puisse respecter les directives de santé publique un petit peu
partout.
Là où le risque est plus élevé encore que
dans les bars à notre sens, c'est dans les rassemblements privés. Donc, je veux
dire un petit mot là-dessus aujourd'hui. Les rassemblements privés, vous le
savez, ce n'est pas nouveau, mais je vais le répéter quand même aujourd'hui,
les rassemblements privés — et quand on dit privé, c'est soit chez
vous, à l'intérieur ou chez vous, à l'extérieur, sur votre terrain à l'extérieur,
ça vaut aussi — c'est 10 personnes maximum. 10 personnes maximum
pour les rassemblements dans des maisons, dans des logements privés.
C'est très important de respecter cette
règle-là parce qu'au fur et à mesure du déconfinement qui s'est opéré... On a
été privé longtemps de notre monde, nos familles, nos amis, on était contents
de les retrouver. Et là, avec l'été qui arrive, les gens sont en vacances, ils
ont peut-être plus de temps, plus d'envie, le beau temps, il fait clair tard,
donc tout ça fait en sorte que c'est plus propice à vouloir recevoir des gens,
à aller chez des gens aussi. Donc, c'est très, très important, s'il vous plaît,
de respecter cette consigne-là, 10 personnes maximum chez vous dans les
rassemblements intérieurs, parce que c'est là aussi qu'il peut y avoir un
risque de propagation important dans cette reprise de contact avec notre
entourage, mais éventuellement aussi avec l'ensemble de la société.
Il faut se limiter aux modalités qui sont
prescrites. C'est comme ça qu'on va être capables de refréquenter notre monde,
refréquenter les gens qui nous entourent, reprendre un semblant de vie normale,
et je place toujours normal entre guillemets, parce que la normalité, telle qu'on
l'a connue, ne reviendra pas de sitôt. Mais donc c'est comme ça qu'on va
pouvoir revivre sans avoir à affronter une deuxième vague qui serait trop
importante et qui pourrait même nous obliger à reconfiner. C'est ce qu'on veut
éviter à tout prix, reconfiner.
Donc, se limiter à 10 personnes dans
les rassemblements, porter le couvre-visage, se laver les mains, rester à
distance de deux mètres, ce sont des façons somme toute assez simples et peu
coûteuses de nous donner toutes les chances pour atténuer une future deuxième
vague et éviter un reconfinement. Donc, merci, tout le monde, à l'avance de
vous conformer à cette règle des 10 personnes, 10 personnes maximum
chez vous.
Une autre préoccupation qu'on a, qui est
elle aussi liée au début des vacances de la construction, c'est les campings.
Vous savez que les campings qui sont rouverts et qui sont très, très
achalandés, la grande majorité des campings, peut-être même la totalité, sont,
entre guillemets, si vous me passez l'expression, «bookés» pour tout l'été. Et
le monde avait hâte de refaire du camping, les gens sont certainement contents
d'en profiter. On retrouve des fois les mêmes voisins, les amis puis tout ça, c'est
le fun. Mais il faut, là aussi, respecter les consignes de la Santé publique, c'est
très, très important dans les campings.
Là aussi, comme dans les bars ou comme
dans les autres endroits publics, c'est la responsabilité des propriétaires de
s'assurer que les directives de la Santé publique sont suivies, et, là aussi,
on sent une belle mobilisation de la part des propriétaires de terrains de camping.
Mais c'est certain qu'au-delà de leur responsabilité à eux chaque personne,
chaque campeur a aussi une responsabilité individuelle. C'est à nous comme
campeur de s'assurer que nous, notre petite famille, nos enfants, on respecte
les règles, on reste à deux mètres, si ce n'est pas possible, on met notre
couvre-visage, on évite de se rassembler dans des grands, grands groupes, là,
sur des terrains où on serait trop près les uns des autres, où il y aurait trop
de monde à la même place.
Donc, on demande la collaboration de tout
le monde. Il y aura davantage d'inspections qui vont être faites d'ailleurs
dans les terrains de camping pour, encore là, s'assurer que les règles de santé
publique sont respectées à la fois par les propriétaires et par les campeurs
bien sûr. Donc, on vous demande de faire preuve de collaboration, de respecter
les règles, au camping comme ailleurs, cet été.
Et mon dernier élément aujourd'hui que je
tenais à aborder, vous savez que je suis ministre de la Sécurité publique, donc
la sécurité de notre monde, moi, c'est ma principale préoccupation à tous les
jours de ma vie. Et un élément, un danger qui nous guette cet été, qui nous
guette chaque année d'ailleurs, indépendamment de la pandémie, c'est la noyade.
Et je veux dire un mot aujourd'hui là-dessus parce qu'on a beaucoup de noyades
cette année. On a plus de noyades qu'à pareille date... On a 52 noyades à
date cette année comparé à 36 à pareille date l'an dernier. C'est quand même un
gros écart quand on pense que chaque noyade, c'est un décès, là. Derrière une
noyade, c'est un décès. Donc, 52 noyades, c'est 52 drames, c'est
52 familles qui sont touchées. Ça laisse des gens dans le deuil. Ça laisse
des orphelins. Donc, c'est très, très important aussi de faire attention à la
noyade.
Puis il y a beaucoup de circonstances,
cette année, qui font en sorte que c'est propice peut-être davantage cette
année que d'autres à la noyade, entre autres le fait que les gens ne voyageront
pas ou voyageront plus ou moins. On reste au Québec cette année. On a un été
qui est très, très chaud à date. Alors, les gens vont vouloir profiter des
piscines, des lacs, des rivières. Il y a des restrictions aussi qui sont en
cours dans certaines piscines publiques. On ne peut pas avoir le même nombre de
personnes qui se baignent compte tenu des restrictions liées à la COVID. Donc,
ça fait en sorte que, des fois, des gens vont peut-être adopter des endroits de
baignade de fortune qui ne sont pas nécessairement propices à la baignade, qui
peuvent être dangereux.
Donc, faites attention, s'il vous plaît.
Portez, pour ceux qui embarquent dans des bateaux et tout ça, portez votre
gilet de sauvetage. Évidemment, il faut savoir nager. Quand on ne sait pas
nager, on évite de s'aventurer. Surveillez vos enfants, évitez de consommer
trop d'alcool, évitez de vous baigner seul aussi. Donc, c'est un ensemble de
petits trucs comme ça qui sont très, très faciles et qui peuvent éviter des
drames sans nom. Donc, comme je l'ai dit, des noyades, c'est des décès. Donc,
si vous voulez avoir des belles anecdotes de vacances à raconter plutôt que des
drames à affronter, soyez prudents et évitez au maximum les risques de noyade.
Donc, je vais terminer là-dessus en vous
rappelant non seulement d'être prudents autour des plans d'eau, mais d'être
prudents en général. On adopte le couvre-visage, on reste à distance, on se
lave les mains. Ce n'est pas parce qu'on porte un masque qu'on se lave moins
les mains. C'est très important, ça aussi. Il faut garder la bonne habitude de
se laver les mains, et on va pouvoir profiter de l'été tous ensemble.
L'objectif, c'est que les Québécois
puissent profiter de l'été. Après cette période de confinement, c'est plus que
mérité. On veut profiter du beau temps, profiter de notre entourage. Alors, je
souhaite, à tous les Québécois, de bonnes vacances de la construction, pour
ceux qui débutent leurs vacances, et surtout soyez prudents. Merci.
Le Modérateur
: Très
bien. Est-ce que vous souhaitez y aller avec quelques mots en anglais ou on
reviendra plus tard?
Mme Guilbault :
Oui, bien, je peux le faire tout de suite peut-être.
Le Modérateur
: Tout de
suite, oui? C'est à votre convenance.
Mme Guilbault :
Oui, on va le faire tout de suite. Good afternoon. Public
Health and Government continue
to pay close attention to any signs of resumption of community transmission of
the virus. Now, the situation
is stable and under control. We have seen an increase in positive cases but
also a very significant increase in the number of tests performed. This means
that, in the end, the rate of people infected remains at 2% or less. As for
hospitalizations, their numbers also continue to drop from week to week.
I want to highlight the
extraordinary civic spirit of Quebeckers. Beyond a few isolated cases, Quebeckers have massively adhered to the wearing of masks. It bodes well for
the future.
Regarding the opening of
bars, which has been the talk of the town for a few weeks, Public Health
continues to monitor the situation very closely. So far, the cases linked to bars have remained very
limited. In Montréal, for
example, three... there are three establishments affected out of 924 bars.
Where the risk is
greatest is at gatherings in private homes. It cannot be stressed enough that
gatherings of more than 10 people in private residences is prohibited. It's 10
people maximum. Thank you, Quebeckers, for respecting this very important rule.
We also have a concern
about the campsites, which are very busy at this moment. Public Health will do
more inspections, but, beyond the responsibility of the owners, there is the
camper's own responsibility. I'm talking to them : Please respect the
rules. We all have a responsibility to protect others and to protect ourselves.
Thank you.
Le Modérateur
: Merci,
Mme la vice-première ministre. Alors, pour la période des questions en
français, on peut y aller avec une première ronde. Nous allons débuter avec
Marie-Michèle Sioui du journal Le Devoir.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Bonjour. Vous avez réitéré hier soir votre
confiance envers la Sûreté du Québec. Je voudrais savoir, est-ce que votre
confiance est absolue ou est-ce qu'elle est conditionnelle? Si elle est
conditionnelle, elle est à quoi? En fait, est-ce vous aviez, par exemple, jugé
la SQ sur ses méthodes ou sur le résultat?
Mme Guilbault :
Oui. Ma confiance en la Sûreté du Québec, elle est entière parce que tout a été
fait, là, depuis le début de cette tragédie, pour atteindre, finalement, les objectifs
de l'enquête.
On le sait que, malheureusement, les deux
jeunes victimes ont été retrouvées. Il y a toujours une enquête, des démarches
qui sont en cours pour retrouver Martin Carpentier. On a été en contact à
travers le ministère de la Sécurité publique, en contact sporadique aussi avec
la Sûreté du Québec, tout au long du processus, s'assurer que tout se déroulait
dans les règles de l'art et que, bon, tout allait bien, il n'y avait pas de...
les ressources, et tout ça, étaient au rendez-vous.
Donc, oui, c'est des enquêtes qui peuvent
être très complexes. J'entendais aujourd'hui le porte-parole de la Sûreté du
Québec expliquer que, peut-être, l'aspect le plus visible de cette enquête-là,
à savoir les gens directement sur le terrain, qui cherchent, avait été modifié,
retiré, il y a des effectifs sur le terrain qui ont été retirés, à
Saint-Apollinaire, mais que l'enquête... l'énergie mise sur l'enquête ne
diminue pas pour autant. Il y a d'autres démarches qui se poursuivent. On
invite toujours la population... tous ceux qui voient ou qui apprennent des
choses qui peuvent être utiles pour l'enquête, évidemment, il faut les
signaler.
Mais, oui, j'ai toujours confiance en ces
enquêteurs-là. Et ce qu'on disait hier, c'est que les enquêteurs de la Sûreté
du Québec, les policiers eux aussi sont des pères et des mères de famille, donc
eux aussi veulent que cette enquête-là aboutisse, veulent retrouver Martin
Carpentier et veulent faire le maximum pour que les réponses puissent être
apportées aux questions qui sont tout à fait légitimes dans les circonstances.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Est-ce que vous avez demandé des explications
quant au fait que la SQ travaillait à effectif réduit dans la nuit suivant le
déclenchement de l'alerte AMBER, le vendredi?
Mme Guilbault :
Oui. Comme je vous dis, il y a eu des contacts réguliers qui ont été faits tout
au long du processus. C'est sûr que ça demeure une enquête policière, donc les
enquêtes policières ne se font pas en lien avec un ministre ou avec des
politiciens, donc c'est la Sûreté du Québec qui administre sa propre enquête.
Par contre, on a voulu s'assurer que toutes les ressources étaient à
disposition, qu'il n'y avait pas de problématique particulière. Donc, s'il y
avait eu quelque chose, si on avait eu besoin de quelque chose, on aurait été
au rendez-vous, bien sûr, mais ce sont des équipes qui sont habituées à faire
des enquêtes de cette nature-là.
Et donc, ce dont on nous a assurés, tout
au long du processus, c'est que tout avait été fait dans le respect des
techniques d'enquête habituelles et que le maximum d'énergie était déployé pour
atteindre les objectifs de l'enquête, à savoir retrouver les trois personnes
qui étaient visées. Les deux jeunes victimes ont été retrouvées, et maintenant
on met toute notre énergie pour trouver Martin Carpentier.
Le Modérateur
: Merci.
Prochaine question, Patrick Bellerose, Le Journal de Québec, Le
Journal de Montréal.
M. Bellerose (Patrick) : Oui.
Bonjour, Mme Guilbault. J'aimerais savoir, est-ce qu'il y a des indicateurs qui
vont vous permettre de mettre fin au port du masque obligatoire? Est-ce que,
par exemple, si on tombe sous un certain nombre de nouveaux cas quotidiens, on
pourra revenir en arrière sur la directive ou est-ce qu'il faut s'attendre à
devoir le porter jusqu'à la découverte d'un vaccin, par exemple?
Mme Guilbault :
Ma première réponse, puis je vais laisser peut-être Dr Massé compléter parce
qu'évidemment c'est des évaluations qui sont faites, d'abord et avant tout, par
la Santé publique, mais, je l'ai dit tout à l'heure, il faut s'habituer à vitre
avec cette nouvelle normalité là pour un bon bout de temps, fort probablement,
sous réserve du moment où on trouvera un vaccin ou autre médicament qui va
pouvoir mettre fin à la propagation ou, du moins, à la notion de pandémie qui
plane, qui continue de planer. Mais, de prime abord, je pense bien qu'on doit
s'y habituer pour un bon bout de temps et faire en sorte que ça devienne notre
nouvelle normalité, comme j'ai dit, pour que ce ne soit plus une espèce de… pas
de combat, mais, tu sais, qu'on n'ait plus besoin nécessairement de faire un
rappel ou de réexpliquer toujours le bien-fondé puis les raisons scientifiques,
ou autres, pour imposer ce port obligatoire.
À un moment donné, tu sais, plus on va le
porter longtemps, plus ça va devenir banal puis, à un moment donné, on n'en
parlera peut-être même plus. Mais, pour l'instant, j'encourage les gens à s'y
résigner et à faire en sorte... Et peut-être en profiter... on le dit souvent,
mais c'est bon de le rappeler, peut-être en profiter aussi pour encourager un
producteur de couvre-visages local, de votre région ou, sinon, dans la Capitale-Nationale,
on en fait des très beaux aussi. Mais donc, à la grandeur du Québec, beaucoup
de gens se sont... tu sais, beaucoup d'entreprises se sont adaptées très rapidement
dans le contexte, se sont mis à produire du matériel. Donc, c'est l'occasion
aussi d'encourager local. Mais habituez-vous parce que je pense bien que c'est
pour un bon bout de temps. Et je vais laisser peut-être Dr Massé
compléter.
M. Massé (Richard) : Merci
beaucoup. D'abord, pour vous dire qu'on a développé des indicateurs avec des
niveaux de...
Une voix
: ...
M. Massé (Richard) :
Pardon?
Une voix
: ...
M. Massé (Richard) : D'accord.
D'abord, pour vous dire qu'on a développé des indicateurs avec différents
niveaux de risque, quatre niveaux de risque différents. On est en train de
finaliser ces indicateurs-là et on va les utiliser pour moduler des
interventions. On pourrait penser à garderies, on pourrait penser à milieux
scolaires pour lesquels on va probablement adapter certaines mesures en
fonction du niveau de transmission.
Pour le port du couvre-visage, qui est votre
question, je pense qu'il va falloir s'habituer de le porter pendant un bon
moment, parce qu'on le met dans certains lieux publics où est-ce qu'on sait qu'il
peut y avoir de la transmission sans qu'on le sache, et c'est un peu
difficile... Si on l'enlève, à ce moment-là, on risque de voir augmenter la
transmission. Ça fait qu'on n'est pas là maintenant.
Ça fait que je ne dis pas que ça va être tout
le temps, puis peut-être que, quand on aura fait la preuve que ce n'est plus nécessaire,
on pourra aller là. Mais, sur une période certainement non définie, assez
longue, donc je suis d'accord avec Mme Guilbault, tout à fait, je pense qu'il
va falloir s'habituer à cette réalité-là, au moins pour les lieux publics et
puis les transports.
M. Bellerose (Patrick) :
La semaine dernière, M. Legault expliquait que, sur les 141 nouveaux
cas cette journée-là, 97 étaient liés au réseau de la santé. Est-ce que,
de façon générale, les nouveaux cas sont en majorité dans le réseau de la
santé? Et, si oui, qu'est-ce qu'on fait pour limiter la transmission?
M. Massé (Richard) :
Bien, actuellement, les cas qu'on a se retrouvent beaucoup dans la communauté. Ça
fait que ce qu'on a vu au cours des dernières semaines, c'est une augmentation
de la transmission dans la communauté. Il en reste dans le réseau de la santé.
Ça reste une fraction significative, et l'un et l'autre s'équivaut à peu près.
On en a en milieu de travail puis on a quelques éclosions. Il y a très peu
d'éclosions, mais, quand il y a une éclosion, il y a beaucoup de monde associé
à ces éclosions-là. Ça a été vrai dans le réseau de la santé.
Actuellement, on a une éclosion, dans le
réseau de la santé, dans la région de la Capitale-Nationale. Il n'y a pas d'autre
éclosion grande. Il y a des cas, il y a des cas chez les travailleurs de la
santé, mais il n'y a pas de grande éclosion, sauf une qui est en train d'être
résorbée, qui est contrôlée actuellement. Et...
M. Bellerose (Patrick) :
...
M. Massé (Richard) : Oui,
c'est ça, la région de la Capitale-Nationale, oui.
M. Bellerose (Patrick) :
À quel endroit?
M. Massé (Richard) : Non,
je ne vais pas le mentionner, par exemple, mais c'est dans la région de la Capitale-Nationale.
C'est dans un centre de soins de longue durée. D'accord?
Le Modérateur
: Merci.
Prochaine question, Ariane Krol, LaPresse.
Mme Krol (Ariane) : Oui.
Est-ce qu'on peut revenir sur les bars? Est-ce que vous pourriez nous donner
des chiffres exacts, là, de... C'est parce qu'on les a eus pendant quelques
jours la semaine dernière. Combien de cas sont liés aux quatre bars que vous
avez mentionnés, puis indiquer lesquels?
M. Massé (Richard) : Oui,
d'accord. Donc, les quatre bars, il y en a trois qui sont dans la région de Montréal.
Il y en a un qui est en Montérégie mais près de Montréal. Au total, sur
l'ensemble des cas de la semaine dernière, il y a eu 667 cas déclarés,
mais je les prends en trois semaines, depuis le 28 juin, là, donc, il y a
eu 667 cas qui ont été déclarés. Et, de ces cas-là, on en a 113 qui ont
été rapportés avoir fréquenté des bars. Là, il faut faire attention parce que
«fréquenter des bars», ça ne veut pas dire que c'est là qu'on l'a acquis, ça
veut dire qu'on est allé dans un bar et puis, des fois, dans un deuxième avec
un groupe d'amis, avec lesquels on a pu souper ou aller ailleurs ou... Vous
voyez qu'il faut faire attention.
Le nombre de cas reliés à ces
éclosions-là, c'est 65, plus on en a un autre qu'on est en train de finaliser
l'analyse qu'il y aurait peut-être huit cas supplémentaires, qu'on est en
train de regarder. Donc, 65 qui sont clairement identifiés à trois de ces
éclosions-là, puis il y en a une quatrième pour laquelle on a actuellement
huit cas qu'on est en train d'investiguer. Ça fait que je donne le huit cas
sous réserves, d'accord? Ça fait que ça, c'est les chiffres qu'on a.
En gros, comme Mme Guilbault l'a
mentionné, c'est quatre endroits pour, à Montréal, 924 bars qui ont
des permis de consommation, mais, pour la Rive-Sud, c'est un évènement pour 1 400 permis
reliés à des bars. Donc, vous voyez que c'est des évènements qui sont petits,
mais le nombre de personnes peut être assez grand à ce moment-là. Je ne sais
pas si ça répond à votre question.
Mme Krol (Ariane) : Les gens
se demandent toujours si... Est-ce qu'on peut identifier les endroits? Ça a été
fait dans le passé.
M. Massé (Richard) : Oui,
bien, il y a quatre endroits qui sont connus. Ils sont dans la rue
Sainte-Catherine, entre Saint-Laurent et puis l'est de Montréal surtout, dans
le quartier qui est juste limitrophe. Il y en a un qui est un peu plus dans
l'ouest et puis il y en a un qui est à Brossard. Si vous voulez les noms, je
pourrai vous les donner, je les ai ici, là.
Mme Krol (Ariane) : ...les
gens qui sont passés par là, ça les intéresserait. Pour l'affaire Carpentier, est-ce
qu'en ce moment, en tant que ministre de la Sécurité publique, vous évaluez que
la situation de cette personne, qui a quand même réussi à échapper aux fouilles
très assidues, en fait un cas dangereux et qu'il faut prévenir la population de
ça?
Mme Guilbault :
On a prévenu déjà la population, et, quand je dis «on», je m'exclus, là, mais
c'est-à-dire la Sûreté du Québec, et même en collaboration avec les autorités
municipales, là. Le maire, entre autres, de Saint-Apollinaire aussi a fait
certaines communications dans les médias. Donc, on a demandé déjà la
collaboration de la population depuis le tout début parce qu'on était à la
recherche de tout indice ou de toute information qui pouvait nous aider à
retracer l'homme en question ou à déceler des signes de passage de l'homme en
question. Mais, oui, c'est sûr que, du même coup, compte tenu des
communications qui sont faites à l'effet que cet homme-là serait dans ce
secteur-là, bien, implicitement, effectivement, on demande aux gens ou on
suggère aux gens, du moins d'être vigilants, d'être prudents, à la fois pour
détecter les signes de passage, mais aussi, évidemment, pour leur propre
protection. Cela va de soi.
En particulier, je me mets à la place de quelqu'un
qui habite dans ce secteur-là où il y a eu des recherches et qui a des enfants,
par exemple. Bon, on peut comprendre que des gens puissent être inquiétés. On n'est
pas en mesure de savoir si ces inquiétudes-là sont légitimes, dans le sens où
on ne connait pas encore exactement les détails de cette tragédie-là. Mais je
peux comprendre, oui, que des citoyens soient inquiets.
Donc, oui, je me joins à la Sûreté du
Québec pour faire appel à la vigilance des gens, à la fois s'ils ont de
l'information utile pour l'enquête et à la fois pour leur propre protection et
pour celle de leurs proches.
Le Modérateur
:
Dr Massé.
M. Massé (Richard) :
...compléter pour votre question sur les quatre que je n'avais pas... je ne
voulais pas me tromper. Le premier bar, il s'appelle le Minéral, le deuxième
s'appelle le Nacho Libre, le troisième s'appelle le Mile Public House, et puis
le quatrième s'appelle le Renard.
Le Modérateur
: Très
bien. Alors, prochaine question, Guylaine Bussière, Radio-Canada.
Mme Bussière (Guylaine) :
Mme Guilbault, vous avez parlé d'inspections supplémentaires dans les
campings et dans les 920 quelques bars. Ça fait beaucoup d'endroits à visiter.
Avez-vous des inspecteurs en supplément qui ont été engagés? Comment vous
fonctionnez pour assurer tout ça?
Mme Guilbault :
On s'était déjà assurés... au moment où on a opéré la réouverture graduelle en
trois phases, là, il y avait le commerce de détail, ensuite... il y a eu les
chantiers, le commerce de détail, le manufacturier, en trois phases. Donc, on
s'était déjà assuré d'avoir un surcroît d'inspecteurs disponibles, à la CSST
entre autres, et même avec aussi la Régie du bâtiment pour... la Régie du
bâtiment ou la Commission de la construction, je ne veux pas vous induire en
erreur, c'est une des deux organisations. Donc, d'avoir suffisamment d'inspecteurs,
finalement, de personnes pour être capable d'aller aider tous ces employeurs,
toutes ces entreprises, tous ces lieux publics à pouvoir réopérer de manière la
plus sécuritaire possible, en collaboration aussi avec la Santé publique. Il
faut dire que plusieurs de ces inspections-là se font en collaboration avec la
Santé publique, entre autres celles dans les bars.
Mais aussi, tu sais, on adapte, si on
veut, les groupes cibles à inspecter en fonction aussi de l'évolution de la
situation. De base, il y a toujours des inspections qui se font, donc personne
en ce moment n'est à l'abri de se faire inspecter, que ce soit un employeur de
bureau, un commerce ou autre. Mais là, comme je le disais, le contexte des
vacances de la construction fait en sorte qu'il y a énormément de gens dans les
campings. Il y avait même des reportages ce matin, là, où il y avait des
propriétaires de camping qui étaient interrogés puis qui disaient : Oui,
moi, je m'efforce de faire en sorte qu'on puisse respecter les règles, mais c'est
sûr que, des fois, il y a beaucoup de monde dans des gros campings.
Alors, on veut simplement les aider à
faire cette sensibilisation, à faire ce rappel si, des fois, il y en a qui ne
sont pas sûrs, qui ont des questions, qu'est-ce que je dois faire, les
toilettes, tout ça. Tu sais, des fois, il peut y avoir des choses, des
précisions aussi à amener. Ça fait que c'est idéal d'avoir ces duos
d'inspection CSST et Santé publique qui peuvent... et Dr Massé complètera,
mais qui peuvent finalement aider les gens à faire en sorte que les règles
soient mieux respectées.
Mme Bussière (Guylaine) : Il
y a des propriétaires de bar, de commerce, de camping qui se disent :
Pourquoi il n'y a pas aussi des contraventions pour ceux qui sont récalcitrants
au port du masque? Ça les aiderait peut-être éventuellement à faire appliquer
le règlement. Est-ce que, ça, vous y pensez pour les individus récalcitrants?
Mme Guilbault :
Pour le moment, compte tenu de ce que j'ai dit tout à l'heure, du fait que les
gens adhèrent vraiment, de manière généralisée, au port du masque, on ne sent
pas qu'on a besoin nécessairement de faire cette modification-là. On ne
l'exclut pas. Tu sais, les situations évoluent toujours. Depuis des mois, des
semaines, la situation évolue. Elle continue d'évoluer. Pour l'instant,
l'adhésion est tellement généralisée qu'on est encouragés par ça.
Et bien sûr que des propriétaires
d'endroit public, bien, s'il y a un client ou un citoyen qui est récalcitrant,
soit ne pas le laisser entrer... Donc, ils ont la possibilité de ne pas le
laisser entrer. S'il entre de force ou si, une fois à l'intérieur, il cesse
d'appliquer les règles et refuse de continuer de les appliquer, bien là, évidemment,
on peut faire appel aux services de police, et donc éviter soi-même d'avoir ces
contraventions-là. Un propriétaire qui, lui, de toute bonne foi, a tout mis en
place pour que les gens respectent, mais qu'il y a un récalcitrant, il y a une
façon d'éviter d'avoir l'amende, finalement, là. C'est là que je veux en venir.
Mais c'est sûr qu'un propriétaire qui
lui-même serait contrevenant aux directives, là, ça, c'est autre chose. Mais
c'est des cas isolés parce que, comme je vous dis, dans l'ensemble, à la fois
les propriétaires et les clients, les citoyens, clients sont très, très
respectueux des règles.
Le Modérateur
: Très
bien. Maintenant, une question par courriel, qui nous provient de TVA
Nouvelles, pour la vice-première ministre et ministre de la Sécurité
publique. Vous avez dit tout à l'heure, bon, concernant le port du masque, que,
règle générale, tout s'est bien passé, mais vous avez certainement pris
connaissance de cette vidéo, largement partagée sur les réseaux sociaux, d'une
arrestation d'un client dans un restaurant Tim Hortons qui refusait de porter
le masque. Comment avez-vous réagi, donc, à ces images, à cette vidéo diffusée
sur les réseaux sociaux?
Mme Guilbault :
Oui, bien, ça fait partie des cas isolés. Je disais tout à l'heure, outre
quelques exceptions, ça s'est bien déroulé. Ça a été une exception. Je trouve
dommage qu'on se rende à cette nécessité-là d'intervention, dans le sens où
j'estime qu'il ne faut jamais perdre de vue le risque qu'on encourt, qui est
une deuxième vague, une deuxième vague qui serait aiguë, éventuellement
peut-être même devoir reconfiner ou devoir refermer des secteurs, freiner la
relance économique du Québec du même coup. Donc, il y a tout ça qui plane
toujours.
Il ne faut pas penser que c'est derrière
nous. C'est toujours un risque qui est potentiel, et la petite rançon, le prix
à payer pour tenter d'éviter ces désavantages-là notoires qu'on encourt, je le
trouve très modique, moi. Porter un couvre-visage, rester à deux mètres, laver
les mains, oui, ça peut être tannant au début, mais, somme toute, c'est une
rançon qui est modique pour pouvoir s'épargner des désavantages qui sont
beaucoup plus importants. Et, si on ne le fait pas pour soi, bien, faisons-le
pour les autres. Il faut, à un moment donné, que tout le monde s'interprotège.
C'est comme ça qu'on va pouvoir continuer de fonctionner, continuer de relancer
l'économie du Québec, continuer d'abord et avant tout de préserver la santé des
Québécois.
Donc, que quelqu'un se refuse comme ça,
d'autant plus que ça avait été annoncé d'avance, on savait tous que samedi on
devait porter le couvre-visage, alors qu'on se refuse comme ça, de manière
insistante, à le porter, je trouve ça dommage. Et donc je demande aux gens :
S'il vous plaît, conformez-vous. Évitons ce genre de situation là. Les
policiers, ce n'est pas... Ce n'est pas le plaisir des policiers d'arrêter les
gens, puis d'intervenir, puis... tu sais? Si tout le monde fait ce qu'il a à
faire, bien, personne ne va être inquiété, on n'aura plus ce genre de situation
là, et puis on va, comme je disais, développer notre nouvelle norme, puis ça va
devenir normal de porter un couvre-visage. Puis ça va être ça pour un bout de
temps, on l'a dit tantôt. Donc, aussi bien s'habituer tout de suite.
Le Modérateur
: Et en
sous-question, toujours pour TVA Nouvelles : Que pensez-vous de ces
manifestations contre le port du masque qui ont eu lieu au cours des derniers
jours? Et je crois qu'il y en a d'autres qui s'annoncent aussi, là, dans les
prochains jours, là. Alors, que pensez-vous de ces manifestations-là, de ce
phénomène, contre le port du masque obligatoire?
Mme Guilbault :
J'aurais sensiblement la même réponse, dans le sens où je considère que porter
un couvre-visage et l'ensemble des autres mesures qu'on a mises en place sont
un prix beaucoup moins élevé à payer que les désavantages qu'on encourt en ne
respectant pas ces consignes-là. Donc, j'aurai ce même appel à la mobilisation
des Québécois. Et là on parle d'une minorité de Québécois, là, je tiens à la
préciser. La très, très grande majorité se conforme. Mais, oui, il y a toujours
ces exceptions-là. Donc, s'il vous plaît, ralliez-vous.
J'entendais, je lisais, j'entendais et on
m'a rapporté aussi que, dans l'ensemble, les manifestations, puis tout ça,
quand même, se sont bien déroulées, de manière assez calme. Donc, ça, au moins,
c'est une bonne chose. Mais, quand même, là, la liberté... Qu'on invoque la
liberté, oui, mais la liberté personnelle doit être sous-pesée avec la liberté
collective. Il faut s'interprotéger. C'est ça, le concept du port du
couvre-visage, c'est ça, le concept de la distanciation sociale, c'est ça, le
concept qui est derrière tous les outils qu'on met en place, qui sont mis en
place par la Santé publique. Et donc pour le bien-être collectif il faut,
individuellement, prendre la responsabilité de nos actes et respecter les
consignes qu'on nous demande de suivre.
Le Modérateur
: Merci.
Maintenant, je suis en mesure de prendre quelques questions additionnelles,
mais en vous limitant seulement à une question courte et rapide, s'il vous
plaît. Alors, Mme Sioui, Le Devoir, je ne sais pas si vous avez une
question additionnelle.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Bien sûr. Est-ce que vous avez pris
connaissance du rapport d'enquête sur Martin Prud'homme, qui circule au conseil
exécutif? Puis est-ce que vous estimez que M. Prud'homme, en dépit du
rapport ou non, là, a encore la légitimité pour diriger la SQ?
Mme Guilbault :
Je n'ai pas pris connaissance de ce rapport-là, je ne l'ai pas eu, je ne l'ai
pas lu, je ne l'ai pas vu. Le processus auquel vous faites référence, c'est un
processus administratif qui est mené par le Secrétariat des emplois supérieurs,
est en cours. Donc, je n'ai pas vu ce rapport, non.
Le Modérateur
: Merci.
M. Bellerose, Le Journal de Québec, Le Journal de Montréal.
M. Bellerose (Patrick) : Oui.
Question vite pour M. Massé — à moins que vous ayez la réponse :
Est-ce qu'on va évaluer le nombre de vies qu'on pourrait sauver avec le port du
masque obligatoire?
M. Massé (Richard) : Ce n'est
pas quelque chose qui est simple à évaluer parce qu'on n'a pas des données si
précises sur l'efficacité du masque, ça reste des mesures qui sont
approximatives. Mais, si on dit que la réduction par un masque de procédure est
autour de 85 % des émissions de gouttelettes, donc quelle est l'efficacité
d'un masque couvre-visage qui a une efficacité moindre? Puis là vous pouvez
faire les calculs qui sont tout théoriques.
Le problème, c'est que ça dépend comment
est-ce que les gens le portent. Puis là peut-être qu'il y a un message à passer
qu'il faut absolument que les gens le portent bien, qu'ils le portent tout le
temps, qu'ils ne le portent pas comme un couvre-menton comme on le voit des
fois, malheureusement, mais qu'ils le portent vraiment bien, bien adapté. Et à
ce moment-là vous allez avoir une efficacité qui ne sera pas 100 %, ça
n'existe pas, mais qui va certainement réduire. Quand bien même que ça réduise
de 15 %, 20 %, 25 %, 30 %, bien, c'est déjà ça qui est de
pris, qui est important.
Il faut comprendre que la mortalité...
vous m'avez demandé, la mortalité, elle est beaucoup chez les gens plus âgés,
puis les facteurs de risque pour décéder sont moins en lien avec le
couvre-visage parce que la transmission populationnelle est beaucoup chez les
plus jeunes. Des personnes âgées, on voit moins ça. Donc, c'est très difficile
à mesurer, on ne peut pas vous donner un nombre. Mais certainement que pour
réduire la transmission populationnelle... donc, éventuellement, les personnes
âgées, ça fait partie d'un ensemble de mesures qui est efficace. Mais je n'ai
pas de nombre à vous donner.
Le Modérateur
: Merci.
Mme Krol, LaPresse.
Mme Krol (Ariane) : Oui.
Comment vous qualifieriez la situation des bars actuellement? Est-ce que les
refermer est totalement exclu? Est-ce qu'ils sont sous surveillance? On en est
où?
Mme Guilbault :
Ils sont, oui, sous surveillance — je vais y aller, puis vous pourrez
compléter au besoin — mais, oui, c'est une question qui est réévaluée
continuellement à la lumière notamment des résultats qu'on obtient à la suite
du dépistage massif des gens qui ont fréquenté les bars. Je disais tout à
l'heure que ces résultats-là nous rassurent parce que, somme toute, on a été
capables à date, là, de vraiment cibler les endroits où il aurait pu y avoir de
la transmission, les quatre endroits qui ont été nommés tout à l'heure. Mais c'est
en évaluation constante.
Si on sentait qu'il y a un laxisme de la
part de tenanciers de bars ou qu'on voit encore des images, là, avec plein de
gens pas de masque qui sont massés dans des endroits fermés, on réévaluerait.
Mais pour l'instant, aujourd'hui, on n'a pas pris la décision de fermer les
bars. On est plutôt dans la sensibilisation, dans la collaboration. Je l'ai dit
tout à l'heure, les tenanciers de bars aussi collaborent très bien. Donc,
combiné au couvre-visage et combiné au port du couvre-visage obligatoire, et
combiné aussi… Il faut rappeler aussi les mesures supplémentaires qu'on a déjà
instaurées pour les bars, depuis le 10 juillet dernier, donc : les
heures de fermeture… d'ouverture, c'est-à-dire... en tout cas, l'heure de
fermeture a été devancée à 1 heure du matin plutôt que 3 heures; ils
ont droit à 50 % aussi de l'achalandage habituel qui est normalement prévu
avec leur permis; et interdiction de danse, là, donc les gens doivent rester
assis. Alors, en mettant tout ça ensemble, combiné à la bonne collaboration, eh
bien, pour l'instant, on estime que ça se passe suffisamment bien pour les
laisser ouverts.
Il y a toujours aussi, derrière notre
esprit, et là je vais vraiment laisser Dr Massé confirmer le tout, mais l'idée
que les gens, aussi, s'ils ne fréquentent pas les bars, vont peut-être avoir
plus tendance à être rassemblés en privé dans des modalités peut-être moins
bien contrôlées. Aussi, pour le traçage, là, traçabilité, tu sais, des cas,
quand tu as une personne… parce qu'il y a des registres aussi maintenant, dans
les bars, donc ça facilite le repérage. Si on voit qu'une personne a été dans
le bar, ça nous permet d'aviser les autres personnes aussi qui ont fréquenté,
donc c'est plus facile pour la Santé publique, plutôt que dans des
rassemblements privés anonymes, en tout cas, où on ne sait pas trop qui est là.
Bien, je peux laisser peut-être Dr Massé compléter.
M. Massé (Richard) : Je pense
que vous avez bien répondu à la majorité. Mais ce qui est sûr, c'est que c'est
des endroits où est-ce que, si les gens ne respectent pas les mesures, si les
gens baissent la garde, à ce moment-là, il peut y avoir de la transmission à un
grand nombre de personnes. Actuellement, le phénomène est comme contrôlé, puis
je pense que ça, c'est important de voir qu'au début il y a peut-être eu des
gens qui comprenaient moins bien les consignes, qu'ils les appliquaient moins
bien, mais on a fait des inspections, et puis les gens ont corrigé cette
chose-là.
Donc, c'est sûr que c'est sous évaluation,
qu'on va garder une présence de proche pour voir si tout se passe bien et on va
intervenir au besoin pour les endroits où est-ce que ça n'irait pas bien, pour
éviter que les gens laissent aller. Parce que, quand il y a quelques délinquants,
le danger, c'est d'avoir tout le monde qui est pénalisé pour cette chose-là.
Donc, on préfère essayer que tout le monde fasse les choses comme il faut.
Mais, s'il fallait intervenir plus, à ce moment-là, on aura les discussions à
cet effet-là.
Le Modérateur
: Très
bien. Alors, pour une dernière question en français, Mme Bussière,
Radio-Canada.
Mme Bussière (Guylaine) :
Avez-vous une idée, Mme Guilbault, auprès de la SQ, combien d'interventions ou
contraventions cette fin de semaine? Je sais que la police de Québec parle
d'une dizaine à Lévis. Trois, c'est peu, là. Ils ont eu plusieurs appels de
demandes d'information. Pour ce qui est de la SQ…
Mme Guilbault :
Plusieurs appels, oui, j'ai le nombre d'appels, je l'ai justement ici,
effectivement. Donc, à la SQ, 72 appels qui ont été reçus. Il n'y a pas eu
de constat d'infraction.
Il faut dire en ce moment, comme je vous
dis, l'état d'esprit, c'est vraiment beaucoup aussi de faire des rappels, de
faire de la sensibilisation. On parlait, il y a quelques semaines, là,
Dr Arruda disait souvent : Convaincre plutôt que contraindre. C'est
un peu ça aussi, là. Ça fait qu'on veut s'assurer que tout le monde comprend
bien les modalités, faire des rappels aux gens. Il y a des gens, sans doute,
qui ont oublié le couvre-visage, mais vraiment pas par mauvaise foi, là, qu'ils
l'ont peut-être juste oublié chez eux, ils ont oublié de s'en acheter un. Bon,
ça fait qu'on est là-dedans en ce moment et on sent vraiment que la grande
majorité des gens adhère, là. Ça fait que c'est pour ça que c'est encourageant,
mais il y a quand même eu des appels, là, il faut le dire, là... On parlait tout
à l'heure des propriétaires. Donc, s'il y a vraiment quelqu'un qui ne se
conforme pas, ultimement, le recours du propriétaire, c'est d'aviser les
services de police, et il y a eu 72 appels à la Sûreté.
M. Massé (Richard) : Du côté
de la CNESST, en cinq jours, on a eu à peu près 450 inspections, des gens
qui sont allés pour faire des inspections de prévention, sensibilisation,
rappel. Donc, sans que ce soit la SQ, sans qu'il y ait une infraction pénale,
il y a quand même beaucoup de présence et puis de rappels qui sont faits aux
personnes.
Mme Bussière (Guylaine) :
450?
M. Massé (Richard) : 450, oui,
ce qui est...
Mme Bussière (Guylaine) :
Dans les commerces et... milieux de travail?
M. Massé (Richard) : Oui, là,
on parle bars, restaurants.
Mme Bussière (Guylaine) :
Bars, restaurants seulement? O.K.
M. Massé (Richard) : Oui, ce
qui est normal, là. C'est normal.
Mme Bussière (Guylaine) :
Qu'en est-il du rassemblement qu'il y a eu au restaurant Conti, où les gens,
volontairement, ne portaient pas le masque et en ont fait la publicité sur les
réseaux sociaux? Est-ce qu'il y a eu des développements pour ce propriétaire de
restaurant là ou c'est resté sans suite?
Mme Guilbault :
Honnêtement, je ne pourrais pas vous dire. J'ai vu comme vous, là, j'ai su
l'histoire, là, de la vidéo et j'ai vu aussi la réaction de leur avocat et,
bon, ce qui s'en est suivi. Je ne saurais dire, là, s'il y a eu un signalement
en bonne et due forme et s'il y a eu une intervention. Je n'ai pas cette
information-là.
Le Modérateur
: Merci.
C'est ce qui complète pour les questions en français.
So, now, in English, few
questions sent by e-mail. The first one is from Matthew Lapierre, Montreal
Gazette, for Dr. Massé. On Friday, the Premier said the majority of
new COVID cases were among healthcare workers. Can you please tell us why that
happened and where? And is that trend continuing?
M. Massé (Richard) :
Well, it's still a place where there's continuous transmission, because it's a
very large network and you do have people, healthcare workers, that have
acquired infection outside the network, outside the long-term care network, and
they can bring it to the long-term care. But at the same time, there's been not
so much transmission. We don't have any red areas right now for long-term care
and there's one outbreak situation, which is controlled, in the region of
Québec.
So, as much as there is
some transmission, it's really well controlled at this point, and we're very
closely monitoring any transmission that happens right now to intervene very
rapidly.
Le Modérateur
:
And, as a follow-up, can you please describe for us in what settings Québec's
new cases are occurring?
M. Massé (Richard) :
Well, the cases are occurring in the healthcare settings, as we are mentioning,
in occupational settings also, which is a level of
transmission which is continuous with some outbreaks. And then you have what we
call «in the community». So, community could be at home or it could be in
restaurants or bars on the five areas. And then... And this is a very
significant place where it happens, and it has increased in the last few weeks.
So, this is an area which... And it's normal because we are increasing
screening for people that have been going to those places. So those are main
places where transmissions occur.
Le Modérateur
: Thank you. And now, two last questions for CBC News. Some asylum
seekers who work in our CHSLDs say they still haven't heard back from the Government about their immigration status.
Back in May, François Legault said he would consider giving asylum seekers who
work in long-term care homes a chance to stay in the province by applying as
immigrants. So where does this stand now? When can people expect to hear back
from the government?
Mme Guilbault : Well, as said in the questions, there is a review of all cases of
asylum seekers who can maybe be eligible to being residents here. So, this
review is being made by my new colleague, new to... Immigration Minister, so
Nadine Girault. She is doing the work now, taking the relay of the former
Minister of Immigration. And, as you know, there is a part of this that is the
responsibility of the Federal Government over which we have no full control. So, we have to work with the
Federal Government to be able
to get those people here definitely or at least being able to make them
residents of Québec. So, we are
doing this work and we are going to give an update to those people as soon as
possible.
Le Modérateur
: And as a very last question, again for CBC News. A man was pepper
sprayed by police at Tim Hortons after he refused to wear a mask. How do you
want mask compliance to be enforced?
Mme Guilbault : This is a very unfortunate situation, and I'm not talking specifically about the intervention of the police,
but the fact that a person doesn't want to wear the mask when it is now
mandatory since Saturday. So, I think this is a really minimal bothering to
wear a mask when you consider the risks that you can... when you consider the
disadvantages of not wearing a mask, well, a second wave of contagion and maybe
having to close again the Québec or close again some economic sectors of the
Québec. So, you have to... we all have to take our own responsibility in
wearing the mask. And doing so, we will avoid that kind of situation that we
saw in this intervention.
Le Modérateur
: Thank you very much. Alors, c'est ce qui complète pour cette
conférence de presse. Mme Guilbault, Dr Massé, merci. Chers
collègues, à bientôt.
(Fin à 13 h 54)