(Onze heures trente-trois minutes)
Mme Anglade : Alors, bonjour.
Bonjour à tous. Je suis accompagnée de mes collègues — alors, André
Fortin, Carlos Leitão et Monsef Derraji — aujourd'hui, en prévision
de la mise à jour budgétaire qui va être faite demain.
Alors, en mars dernier, le gouvernement,
le ministre des Finances, M. Éric Girard, a déposé un budget, un budget
qui était présenté dans un contexte, déjà, de pandémie. Ils ont décidé, le
gouvernement, d'aller de l'avant et de le présenter en sachant qu'il y avait
également, évidemment, le contexte de la COVID, et, quelques jours plus tard,
déjà, le budget qui avait été présenté ne tenait plus la route.
À l'intérieur de ce budget, on avait déjà
une cible qui était particulièrement, exagérément optimiste, de 2 % par
rapport au taux de croissance, et il nous apparaît important pour nous, à la
veille de cette mise à jour, de présenter un peu ce que l'on voit et l'urgence
que l'on voit d'agir à court terme pour l'économie.
Alors, étant donné que le budget aujourd'hui
ne tient plus la route, je pense qu'il est important de se rappeler qu'on a une
crise sanitaire qui a été déclenchée dans les derniers mois, qui mène à une
crise économique aujourd'hui. Et on peut aller voir ce qui se passe à l'extérieur,
il fait beau soleil, les gens sont à l'extérieur, ils sont déconfinés, mais la
réalité, c'est qu'on est présentement dans une récession qui est profonde.
Donc, on passe d'une crise sanitaire qui est une crise aujourd'hui économique, et
on veut surtout éviter l'idée d'avoir une crise de confiance par la suite, et c'est
pour ça qu'on pense que le gouvernement doit poser des gestes clairs par
rapport à notre économie.
On prévoit, donc, qu'ils vont nous
annoncer qu'il y a un déficit important, qui va aller autour de 12 à
15 milliards. Ce que l'on demande aujourd'hui au gouvernement de François
Legault, c'est clairement, et particulièrement au ministre Girard, un plan de
sauvetage des PME qui va tourner autour du milliard de dollars, à court terme.
Un plan de sauvetage des PME, pourquoi?
Parce qu'on pense que nos PME, c'est le tissu économique qui est fondamental
dans toutes les régions du Québec. On a parlé à de nombreuses PME dans les
dernières semaines, dans les derniers mois, et on constate à quel point elles
sont extrêmement craintives de ce qui se passe. Il y en a qui font faillite
présentement. Aujourd'hui même, ici, sur Grande Allée, vous avez certainement
entendu parler du fait que le Cosmos ferme ses portes. Et donc ça fait... c'est
l'image de ce qui se passe dans toutes nos régions du Québec, et nous pensons
qu'il faut absolument aider l'ensemble de nos PME. La CAQ semble penser que nos
PME sont trop petites pour être sauvées. Nous, on pense que le secteur est
beaucoup trop important pour qu'on... pour l'abandonner, et c'est la raison
pour laquelle on veut... on aimerait voir et on propose un plan de sauvetage
pour nos PME.
Ce que ça veut dire, un plan de sauvetage,
ça veut dire qu'on va revenir à de l'aide directe, de l'aide directe pour
accompagner les entreprises partout, dans toutes les régions du Québec, de
l'aide directe pour pouvoir, évidemment, assumer les frais des besoins
sanitaires, de l'urgence sanitaire et puis des nouvelles mesures à mettre en
place, mais également pour compenser aussi la situation où l'achalandage n'est
pas au rendez-vous, à court terme.
On aimerait également voir, dans ce plan de
sauvetage, toute la question de l'Internet haute vitesse. Quand on parle
d'infrastructures numériques, ça a été relaté à plusieurs reprises à quel point
c'était un besoin pour nos entreprises. Et donc Internet haute vitesse devrait
faire partie également de ce qui est avancé.
D'autre part, un élément qui nous apparaît
tout aussi essentiel, la question de l'éviction. On a des risques, aujourd'hui,
de personnes qui ne sont pas en mesure de payer leur loyer, qui pourraient être
sorties de leur loyer. Ce que l'on demande, pour éviter l'éviction, c'est qu'il
y ait clairement un geste qui soit posé. Nous en avons parlé la semaine
dernière et nous avons dit à quel point nous aimerions voir spécifiquement une
décision gouvernementale qui permette d'éviter les évictions dans les prochains
mois. On aimerait que des gestes très clairs soient posés parce que les trois
prochains mois vont être critiques pour nos entreprises et pour nos PME.
Finalement, je vous dirais que c'est
l'été, il y a des gens qui vont... les Québécois vont certainement rester chez
eux ou ne pas aller très loin. Une des mesures qui a fonctionné par le passé,
c'est toute la question des rénovations. On aimerait voir en place RénoVert,
remis de l'avant parce que RénoVert a démontré à quel point ça pouvait aider
nos petits entrepreneurs. Ça aide également la consommation, ça aide les
familles, donc on aimerait voir le programme RénoVert, encore une fois, qui a
fait ses preuves, remis de l'avant.
Donc, des mesures qui sont concrètes, des
mesures qui constituent un plan de sauvetage pour nos PME, c'est là qu'on est
rendus, ça fait des semaines que l'on parle d'aide directe. Et j'aimerais
rappeler, encore une fois, que lorsque l'on compare à d'autres juridictions, il
y a des juridictions qui ont déjà annoncé leurs couleurs. J'aimerais juste
faire référence à ce qui se passe présentement en Allemagne. Angela Merkel
n'a pas hésité à mettre de l'avant des mesures d'aide directe pour les PME qui
montrent déjà des résultats. Je pense que c'est définitivement dans cette
direction que le Québec devrait aller. Alors, voilà les demandes que nous
formulons aujourd'hui comme opposition officielle.
M. Laforest (Alain) : On parle
d'un énoncé économique demain. Donc, ce que vous demandez très clairement,
c'est que le ministre y aille de mesures, là. Il n'est pas supposé annoncer de
mesures demain, il va revenir avec une mise à jour à l'automne puis un budget
au printemps prochain. Demain, c'est un état des lieux, ça a clairement été
annoncé par le ministre, là.
Mme Anglade : Une photo
aujourd'hui, si c'est une photo qui est présentée de l'état des choses
aujourd'hui, je peux vous dire d'avance, M. Laforest, on va vous dire que
nous sommes en récession profonde, qu'il va y avoir un déficit, ça, je suis
capable de vous le dire d'avance. Ce qui nous importe, ce n'est pas la photo,
ce qui nous importe, c'est les actions qui vont être posées par le gouvernement
dans les trois, les quatre prochains mois, avant que nous retournions à
l'Assemblée nationale. Un plan de sauvetage des PME est fondamental dans les
prochains mois, si on veut arriver à garder la vitalité de toutes nos régions.
Et donc ça ne peut pas simplement être une photo de la situation. Entre vous et
moi, on a une bonne idée de la photo, elle ne sera pas belle. Ce qu'on a besoin
d'avoir, c'est le plan d'action puis le plan de match.
M. Laforest (Alain) :
Donc, les mesures qui ont été mises en place jusqu'à maintenant ne vous...
Mme Anglade : Elles ne
représentent...
M. Laforest (Alain) : Parce
que vous l'avez déjà dit, la semaine passée, votre plan de sauvetage, 1 milliard,
là, vous l'avez déjà demandé au premier ministre, là, lors des dernières périodes
de questions, là.
Mme Anglade : Nous avons déjà
demandé un plan de sauvetage, mais là... Ce qu'on a demandé, en fait, par le
passé, c'étaient les liquidités. Ce qu'on demande aujourd'hui, c'est le plan de
sauvetage, ce qui n'est pas exactement la même chose. Si vous nous aviez posé
la question il y a encore trois semaines et qu'on était en Chambre, on demandait
encore des liquidités. On se rend compte à quel point... Et ce qui m'a
perturbée la semaine dernière dans la période de questions, c'est d'entendre le
ministre des Finances qui dit : Nous ne sommes pas là pour faire de l'aide
directe, ce n'est pas le rôle du gouvernement. Une récession profonde exige
l'implication directe du gouvernement dans l'économie.
M. Laforest (Alain) :
Peut-être juste sur un autre sujet. M. Fortin n'est plus à la santé, mais
je vais vous poser... Là, je ne sais plus trop... En tout cas, ça a changé...
Mme Anglade : Posez la
question.
M. Laforest (Alain) : Je
ne l'ai pas appris encore.
Des voix
: ...
M. Laforest (Alain) :
Mme Anglade, il y a comme un flou, là, avec les préposés aux
bénéficiaires, là.
Mme Anglade : Clairement.
M. Laforest (Alain) : Il
y en a qui se demandent : On a été approchés pour 49 000 $, pour
temps plein. Là, c'est trois jours-semaine... plus 49 000 $. C'est
quoi, votre commentaire là-dessus?
Mme Anglade : Bien... C'est
clairement un flou. Il y a une promesse, de la part du gouvernement, qui a été
faite d'avoir des préposés qui allaient travailler à temps plein et qui
allaient être payés 26 $ de l'heure. On se rend compte que, quand on lit
les petites écritures en bas, il semblerait qu'il y ait des conditions qui y soient
attachées.
Moi, je demande au gouvernement de
clarifier la situation le plus rapidement possible. Il y a des gens, vous avez
vu, des familles monoparentales qui ont laissé leur emploi, qui voulaient être
préposés aux bénéficiaires, constatent la situation, sont obligés de refaire
des plans. Je pense que la responsabilité du gouvernement et de François
Legault...
M. Laforest (Alain) :
...la ministre a dit que c'était ça, là.
Mme Anglade : Bien,
écoutez, dans les faits...
M. Laforest (Alain) :
Mais, dans le système, ce n'est pas ça qui arrive.
Mme Anglade : Bien, oui,
dans les faits, ce n'est pas ce qui arrive. Alors, ça ne sera pas la première
fois que la ministre fait... émet une directive et que ça ne se traduit pas
dans les faits sur le terrain.
M. Boissonneault (Alex) :
Est-ce que vous êtes d'accord sur le terrain pour dire qu'il y a des règles à
suivre, des règles du jeu, et qu'en ce moment on ne les suit pas, donc que le gouvernement,
avec ce programme-là, a peut-être outrepassé un peu ses prérogatives en
imposant des postes à certains endroits? Puis est-ce qu'on respecte les règles
du jeu en ce moment, là, ou on les a évitées, là?
Mme Anglade : Bien,
écoutez, moi, ce que je dirais, c'est que les règles du jeu ont été déterminées
notamment par le premier ministre lui-même dans son engagement à 26 $ de
l'heure. Il a fait cet engagement-là comme premier ministre. Il a donc décidé
que, sur ce terrain de jeu là, voilà comment il allait imposer les règles. Ce
que l'on constate aujourd'hui, c'est que ces règles-là ne semblent pas réelles,
et il a la responsabilité de clarifier.
Maintenant, est-ce que ça débalance le
reste? Il est évident que ça cause un certain nombre d'enjeux. Mais je pense qu'il
est encore plus important de respecter la parole qui a été donnée à la
population.
M. Leitão : Est-ce que je peux
ajouter quelque chose?
Mme Anglade : Bien sûr.
M. Leitão : Je m'excuse d'interrompre.
Juste rapidement, dans un... et c'est symptomatique de l'action gouvernementale,
quand ils annoncent une mesure, un programme, une initiative, bien, il faut
qu'ils s'attachent avec le Conseil du trésor, il faut que l'argent suive. Ça
sert à quoi d'annoncer 10 000 nouveaux jobs, 10 000 nouveaux
employés si l'argent n'est pas là? Mettez l'argent. Et ça n'a pas été fait.
M. Boissonneault (Alex) :
Mais ce qu'on entend des intervenants sur le terrain... on dit : Écoutez,
il y a une liste d'ancienneté, vous ne pouvez pas arriver puis nous imposer des
candidats comme ça sans respecter les règles pour les syndicats, les règles
avec les CISSS, avec...
Mme Anglade : Bien,
d'où... Et je vais reprendre un peu ce que répondait mon collègue, il faut
avoir des plans qui fonctionnent, qui soient préparés, qui soient bien ficelés.
On l'a vu par le passé avec le gouvernement, quand on présente un plan qui est
brouillon, bien, on obtient les résultats qui découlent de cela. Alors,
j'imagine que le plan est attaché. S'il n'a pas été attaché, on constate les
résultats aujourd'hui, et c'est à eux de sortir de manière très claire et de
clarifier la situation.
M. Chouinard (Tommy) :
Mme Anglade, j'aimerais vous entendre sur le plan vert du gouvernement
Legault. Avez-vous des inquiétudes quant à...
Mme Anglade : Je n'ai pas
entendu le...
M. Chouinard (Tommy) :
J'aimerais vous entendre sur le plan vert du gouvernement Legault.
Mme Anglade : Le plan
vert, quel est-il? Quel est-il, le plan vert? Vous l'avez vu, le plan vert?
M. Chouinard (Tommy) :
Vous avez des inquiétudes quant à l'atteinte de la cible d'ici 2030?
Mme Anglade : Bien, écoutez,
je ne peux pas vous dire que j'estime que le gouvernement actuel est sur la
bonne voie avec tout ce qui se passe avec le projet de loi n° 44. Si on
prend simplement ce projet-là, avec le fait que... Tous les experts le disent,
la chose qu'il fallait faire, c'est préserver la distanciation avec un
organisme comme TEQ et le gouvernement. On fait exactement l'inverse. Je pense
qu'on a des enjeux qui sont majeurs. Et vous posez la question : Le plan
vert? Je ne pense pas qu'il y ait véritablement un plan vert, aujourd'hui, à la
CAQ.
M. Chouinard (Tommy) :
Pourquoi?
Mme Anglade : Aucun des
gestes posés ne le démontre, mais j'aimerais... d'ailleurs, est-ce que le
critique en matière de changements climatiques aimerait commenter, qui est sur
la commission? Mais il n'y a clairement pas un plan de match du côté
environnemental du gouvernement.
M. Chouinard (Tommy) : ...
Mme Anglade : ...commenter,
sur 44?
M. Leitão : Écoutez, je
vous invite à suivre les travaux du projet de loi n° 44.
Mes collègues sont en commission parlementaire maintenant, et, moi, je vais les
rejoindre dès qu'on finit ici. Mais nous voyons un gouvernement qui est
justement très peu disposé à discuter avec les oppositions et discuter d'enjeux
sérieux. On a passé beaucoup d'heures, oui, à parler du fameux comité
consultatif, et bientôt, j'espère, on va pouvoir commencer à parler du Fonds
vert et éventuellement de TEQ.
Pour nous, c'est très clair, là, pour le projet
de loi n° 44, un élément qui est non négociable, c'est maintenir TEQ. Il
faut maintenir TEQ. Je ne sais pas comment on va y arriver, là, mais nous,
cette partie-là, je vous l'annonce, que je ne vais pas lâcher le morceau. Il
faut que TEQ reste parce que c'est la pierre angulaire d'une éventuelle et
future politique de lutte aux changements climatiques.
M. Chouinard (Tommy) :
Mme Anglade, que devrait faire le gouvernement, de plus, pour s'assurer
d'atteindre la cible d'ici 2030?
Mme Anglade : Penser économie
et changement climatique de manière intégrée. Lorsque l'on va parler... Là, aujourd'hui,
on parle de sauvetage des PME. Je veux juste revenir sur un point. On parle de
sauvetage de nos PME à très court terme dans les prochains mois. Dans une
perspective de relance, il faut absolument combiner la question des enjeux
climatiques avec la question économique, encourager le développement dans
l'innovation, dans les technologies qui vont en ce sens. Donc, il y a beaucoup
de choses que le gouvernement pourrait faire. On ne sent pas l'appétit aujourd'hui,
et on va certainement revenir à la charge sur ces enjeux-là. Mais moi, je
mettrais énormément d'accent sur nos technologies dans ce secteur.
M. Boissonneault (Alex) :
Peut-être une question aussi, Mme Anglade. Je ne sais pas si vous avez eu
l'occasion de voir la lettre... de lire la lettre ouverte des centrales
syndicales dans Le Devoir ce matin...
Mme Anglade : Sur la relance?
M. Boissonneault (Alex) :
...où on présentait aussi une plateforme sur leurs propositions pour la relance
économique. Eux parlent beaucoup de miser sur nos chaînes d'approvisionnement,
parlent même de réindustrialiser le Québec. Qu'est-ce que vous avez pensé de
leurs propositions?
Mme Anglade : Très intéressantes,
notamment la question de la réindustrialisation. Important de savoir que, si on
veut continuer... On frappe une crise, mais, si on veut continuer notre
développement économique, investir dans l'automatisation, dans la modernisation
de notre équipement, c'est essentiel. Et donc, dans les mesures qui doivent
être mises de l'avant, tout ce qu'on peut faire pour encourager nos entreprises
qui vont devoir justement acquérir de la machinerie, devoir acquérir des
technologies... qu'on soit capables de les soutenir de manière directe. On
pense que c'est un élément important.
Et, vous savez, je vous en parlerais
encore davantage. On n'est même pas encore rendus là, simplement parce qu'on
n'est même pas capables de se dire qu'on a un plan de sauvetage à court terme
pour nos entreprises. Avant même d'arriver là, il faudrait qu'on règle nos
enjeux de liquidité. Une entreprise qui va fermer demain, ce n'est pas elle qui
va participer à la relance dans trois mois. Et ça, si on ne le comprend pas
aujourd'hui, on va se retrouver dans une situation extrêmement difficile au
mois de septembre, octobre, et pas en mesure de répondre à la situation.
In English?
Mme Senay (Cathy) : Yes. I am here. It's just... I was...
Mme Anglade : So maybe I can do... do you want me to do a little summary of what...
Mme Senay (Cathy) : Sure.
Mme Anglade : Because there was a budget that was presented in March, the budget
was presented in a context of COVID. We knew at that point that... people knew,
at that point, that there was COVID. We asked questions before the budget was
presented. We asked questions after the day of... saying, like : We don't
understand how come there's nothing supporting the plan. And they still went
ahead. They went ahead with an objective, an increase, 2%, in terms of increase,
that was really exaggerated and now we realize that the budget is totally...
doesn't make any sense today.
Tomorrow, they will be
presenting a new plan, we certainly hope, that is not
going to be a picture. We hope that it's going to be a vision for the next
three, four months. And we're asking that they present a plan to really save
all the small and medium size companies tomorrow.
Mme Senay (Cathy) : Only this? Because it's called an economic statement, so,
basically, it's a picture of what's the state of the economy as of now, and it
was until June 9th, if I remember well. So, basically, that's what it's
going to be. And then, they're going to tell you that they added the expenses
of 3 billion dollars to help different sectors of the economy. So, it is
just enough for you?
Mme Anglade :
This is definitely not enough, it's not enough at all. And that's why we're saying
right now that we need to have a plan to save all the small and medium size
companies. They cannot just tell us that everything that they've done has
worked so far. We see that companies are going bankrupt everyday. Everyday,
there are companies that are saying : We cannot go through this phase. And
we don't want to wait until October, until thousands of companies are...
Mme Senay (Cathy) : So, it has to be more than an economic statement tomorrow.
Mme Anglade :
Absolutely. It has to be a plan to save small and medium size companies. That's
what it has to be.
Mme Senay (Cathy) : I just went to a food bank earlier this morning, and they say that
there is an increase of people visiting the food banks. There is not a decrease
because people are prudent with the second wave coming. So, how do you react
when you see that this need is so important, is so urgent?
Mme Anglade :
I don't feel that the government has a sense of urgency regarding the situation
today, specifically when you see this. You're talking about people that are not
working, that would like to work. You're talking about people that have a job,
but they don't know how well it's going to go, even if they open those
companies. We're thinking about all those workers in the companies and we
believe that there is a lot more that the government should be doing, short
term, in order to support those companies, in order to support those families
that you are mentioning. And I think the government is failing to see that there
is a sense of urgency.
Honestly, again, I said
this earlier, it's sunny outside, people feel like, you know, they can go
outside and enjoy the weather and things are going to be better. We certainly
hope so, but the reality is that we are in a severe depression right now. We
are in a severe downturn, recession, and we believe
that the Government should be
acting today.
Mme Senay (Cathy) : And basically, with all the announcements, like, one day, it was
this, the other day, it was that, is it hard to basically have no view of where
they are going?
Mme Anglade : I don't think they have a clear plan of what they want to achieve,
and that's why we were hoping that tomorrow, they would present at least a
statement, not only a picture of the current situation, but also a view as to
what the future is going to look like, what is it... where is it that they're
going to be investing. And that's why it was important for us to make a statement today.
Mme Senay (Cathy) : And you want a plan just for small and medium and like businesses or
you want to have a larger plan to reboot the economy?
Mme Anglade : At the very least, that's what we want. And, to tell you the truth,
Cathy, I would love to talk about innovation and investments in
the long term, but the reality is, we've been asking for support in the last
weeks, and we don't see the support coming. Right now, it's no longer support
that we need, it's a real plan to save those companies, it's a real plan to
save those companies. Otherwise, they will go bankrupt, and we will have even a
more critical situation in the
fall.
M. Verville
(Jean-Vincent) : An easy question and a complex answer : Are we
reopening too fast?
Mme Anglade : You're right with your first statement. What we can see right now
is... What we need right now is a vision as to where we're headed. I understand
that we are reopening. The rules need to be clear. It's obvious that people are
confused with the rules that are being shared today regarding «la santé»... Public
health. I think they need to be a lot more specific about the rules that
they're applying. They need to be more specific as to where we're headed. We
see it in education, we see it in health care, we see it with the business
community.
If I were the Government today, I would be spending a lot
of time understanding where is it that I want to take Québec and what are the key messages I'm sending, because we're getting...
it's getting confusing. It's getting confusing with «les maisons des aînés», it's getting confusing with the
schools that are supposed to reopen in September. It's getting confusing with
the health measures, or the sanitary measures. So, I think it's the confusion
that is the issue today.
M. Verville
(Jean-Vincent) : So, that means they're
reopening too fast?
Mme Anglade : I think they need to clarify the situation very fast regarding the rules that they're bringing forward.
M. Pouliot (Samuel) : About the PABs, some of them in training are being told they will
not get necessarily full-time work when they finish their training. Some of
them are being told that, well, they will be on call when they finish, some of...
that they will work. What are your thoughts on that?
Mme Anglade : There was a promise made that people would be working full time,
making 26 $ an hour. It's not... It doesn't seem
to be the case. I mean, there are situations where people are getting the
information that they are not going to be paid the same amount, that they are
not going to be working full time. Again, I think it adds to the confusion that
I was referring to earlier. And I think the Government has the responsibility
to be very clear on what is it that people can be expecting. François Legault
made a personal commitment that this was going to work, that it's going to be
26 $ an hour. We need to hear loud and clear how this is going to work
because it has an impact on people and their families.
M. Pouliot (Samuel) : Do you think the goal of 10 000 new workers, full time
workers, was the right goal for the field? Because the CISSS say one thing and
the Government says...
Mme Anglade :
It's not... Well, we said very early, and André Fortin, back then, was our
critic in healthcare, we said that we believed that we should have a project,
«projets ratios», that would have been more beneficial in order to launch this.
And we made our comments back then. They decided to go with that plan.
Now, if they want the
plan to work, the rules need to be very clear. And they are not clear today.
And it has an impact on families. And I think that's were they need to focus
their energy right now, by eliminating the confusion that the CAQ is creating.
Une voix
:
Merci.
Mme Anglade :
Thank you.
(Fin à 11 h 56)