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Point de presse de M. Gaétan Barrette, porte-parole de l’opposition officielle pour le Conseil du trésor

Version finale

Thursday, June 11, 2020, 17 h 25

Salle Louis-Hippolyte-La Fontaine (RC.184), hôtel du Parlement

(Dix-sept heures vingt minutes)

M. Barrette : Bonjour. Je vais commencer en faisant l'affirmation suivante : Quand on perd la bataille politique, on se cherche un bouc émissaire. Christian Dubé, Simon Jolin-Barrette, François Legault sont en train de perdre l'appui de l'opinion publique, et c'est justifié, ils ont couru après. Rémi Nadeau a traité, il y a quelques semaines, Christian Dubé de charmeur de serpents. Vous en avez des beaux exemples aujourd'hui.

Que les choses soient claires, aujourd'hui, là, il y a des centaines sinon des milliers d'entreprises, des petites et des moyennes entreprises qui ont besoin d'aide. Ils ont besoin d'aide directe. Le plan d'infrastructures qui est déposé aujourd'hui et discuté avec beaucoup d'énergie par la CAQ, ce n'est pas ça qui va sauver nos petites et moyennes entreprises. Les petits et moyens entrepreneurs qui nous écoutent, là, nous, on les comprend. On a besoin de les aider directement. On ne le fait pas.

La CAQ a besoin d'infrastructures pour son programme électoral, puis ça, c'est clair. Et on comprend sa bataille actuellement. Très bien. Alors, nous, l'accélération ou l'augmentation de l'activité économique, on est pour, par la construction, on est pour, avec de l'aide directe aux entreprises, mais on n'en entend pas parler.

Maintenant, aujourd'hui, là, il y a 202 projets sur la table. On ne questionne même pas les projets, quoiqu'on peut les commenter et les critiquer. Au moment où on se parle, là, là, maintenant, il y a 202 projets qui peuvent commencer à avancer, mais ils n'avanceront pas. Pourquoi? Parce qu'un projet, ça se fait de la façon suivante — M Legault n'a pas l'air à comprendre ça ni M. Dubé, certainement pas M. Jolin-Barrette, il est peut-être trop jeune pour comprendre la construction — pour faire un projet d'infrastructures, on écrit un concept, on fait des dessins préliminaires, on fait des devis, on va en appel d'offres et on le réalise.

Savez-vous pourquoi, là, les 200 endroits, là, où il y aura des projets dont on connaît la nature, qui peuvent commencer aujourd'hui à travailler, ne peuvent pas commencer à travailler? On n'a pas mis le budget à côté de chaque projet. Prenez une maison des aînés. Si aujourd'hui je dis : Dans telle région, dans telle ville nous allons vous construire une maison des aînés de — il faut quand même le déterminer — x places, et on vous donne tel budget pour le faire, cet été, une armée de gens va travailler, là, comme dans «travailler», des consultants vont être engagés, des ingénieurs vont être engagés, des promoteurs vont se préparer pour établir un concept, des plans, des devis, et ils vont attendre avec intérêt les appels d'offres qui vont se faire en septembre, en octobre au maximum.

C'est comme ça que ça marche, la construction. Mais savez-vous quoi? Ils ne pourront pas. Ils ne pourront pas parce que, pour les maisons des aînés, il faut leur dire : Vous, là, qu'on vous a annoncé «maison des aînés» à telle place, bien, ça va être tant de places et tant de budget. Le gars ou la fille, là, qui fait la planification, elle a besoin de ça. Là, elle est là, là. Elle sait qu'elle va l'avoir, cette personne-là, là. Cette équipe-là, ils ne peuvent pas avancer parce qu'on ne leur a pas mis les deux conditions fondamentales pour travailler. Vous voulez accélérer le travail? Mettez les bons paramètres maintenant, demain matin.

Je défis Christian Dubé, pour chacun des 202 projets, de nous mettre sur la table, demain matin, chacun des éléments nécessaires à partir à la planification. Je le défis. Puis ce n'est pas compliqué. On le sait ce que ça coûte, 1 kilomètre de route. Les gens savent comment dessiner une route et quoi écrire sur un concept. Ils peuvent commencer à travailler demain matin; ce soir, je le défis. C'est ça, la réalité.

Il y a 25 % des projets qui sont soit des maisons des aînés ou de la rénovation de CHSLD. On s'entend-tu que les CHSLD, c'est des centaines de millions de dollars, sinon des milliards pour lesquels on n'a pas besoin de plans et de devis, là, à rénover, là? On a besoin de savoir quel budget on nous donne. Vous voulez faire travailler les gens rapidement? Bien, si vous connaissez vote business un petit peu, là, vous, là, à la CAQ, dites-leur combien. Les gens vont se mettre à travailler demain matin. Pas besoin de BAPE pour ça, pas besoin d'expropriation pour ça.

Christian Dubé, notre charmeur, il n'y a même pas une demie heure, vous a dit, à une question que... je pense que c'est vous, M. Bellerose, qui l'avez posée, il y a-tu eu une question d'expropriation? Peut-être vous, Mme Crête, je ne me rappelle pas. Il a dit : Non, c'est au municipal. Au municipal, on n'a pas de problème. Alors, O.K., bon, on vient de déterminer qu'il n'y a pas de problème d'expropriation pour le quart des projets, il n'y a certainement pas de problème de BAPE, là. Je ne pense pas qu'on va aller construire une maison des aînés dans une zone humide à l'extérieur de la ville. Donc, qu'est-ce qu'il leur manque? Un budget, un nombre de places. Ils commencent à travailler demain matin et ils construisent leurs maisons des aînés. Ils commencent à l'automne. Franchement, là, rire du monde, là, puis ça, c'est comme la même affaire.

La meilleure que j'ai entendue, là, c'est François Legault ce matin qui a dit : Écoutez — scandale! — construire, là, au Québec, ça prend en moyenne quatre ans. Alors, M. Legault, là, je vais vous demander de revenir demain en Chambre puis nous dire quel projet d'infrastructure hospitalière, par exemple, s'est construit en moins de trois ans au Québec. Est-ce qu'à la CAQ, on a le pouvoir de visser les visses plus vite, de faire couler le ciment plus vite à partir de la bétonnière, de poser les bardeaux d'asphalte sur les maisons des aînés plus vite? Aïe! Le ciment va-t-il sécher plus vite avec la CAQ? Voyons donc! Le quart des projets, mesdames et messieurs, peut commencer maintenant.

Ah! Arrive la question du BAPE. En consultations publiques, le directeur du BAPE est venu nous dire : Écoutez, là, mesdames et messieurs, un BAPE, ça ne dure jamais plus que quatre mois; la majorité se règle en moins de quatre mois. Mais, oui, il y a des délais, et il nous a expliqué, exemples à l'appui, que la raison pour laquelle il y avait des délais, c'est parce que les ministères ne faisaient pas correctement leur travail. Les documents que les ministères présentent au BAPE pour faire avancer leurs projets sont presque toujours ou certainement trop souvent inadéquats.

O.K. On va juste vous révéler quelque chose : les ministères, ce sont les employés du gouvernement sous la responsabilité des ministres actuels du gouvernement majoritaire. Le directeur du BAPE nous dit, là : Si vous faites bien votre travail et que vous nous présentez des documents qui sont adéquats, vous n'attendrez jamais plus que quatre mois. Alors là, ça, il me semble que, là, il y a une pression incroyable sur les ministres pour que leurs équipes travaillent correctement, pour que les ministres surveillent ces travaux préparatoires là de la bonne façon. Ça, c'est à peu près un autre 25 % des projets, qui sont sous la responsabilité des ministres.

En quoi 61 est nécessaire? 61... Où est la provision, dans 61, qui amène les ministres à mieux faire travailler leurs équipes? Bien, demain, ils pourraient nous répondre. Pas besoin d'aller voir en commission parlementaire... à l'étude détaillée du projet de loi, de débattre ça, pas besoin de ça. C'est ridicule. L'autre moitié, c'est à peu près la même chose.

Le projet de loi n° 61, là, c'est un projet de loi inutile, tout le monde nous l'a dit. Ce n'est qu'un prétexte pour que le gouvernement se donne des pouvoirs exorbitants de façon permanente.

Pourquoi on ne va pas au principe? Justement, le principe, c'est un mot qui a une valeur, c'est simple comme ça. L'étude détaillée, M. Legault, M. Dubé, c'est pour peaufiner un projet de loi à propos duquel on s'entend sur le fond, le principe. Ne nous demandez pas de peaufiner quelque chose qui n'est pas bon. Nous sommes en 2020. La société québécoise a changé. L'enjeu de l'environnement, vous ne pouvez plus y faire abstraction. Vous attaquez les principes que nous avons mis dans nos lois dans le secteur de l'environnement. Nous vous avons demandé de ne pas le faire. Vous nous proposez des amendements qui continuent à le faire.

Tous les groupes, hein, qui sont venus nous parler d'environnement, il n'y a pas un groupe exalté qui est venu, là. Puis là, je m'excuse à l'avance, là, Dominic Champagne n'est pas venu nous faire, mettons, un spectacle à l'Assemblée nationale. On a eu des gens rigoureux. Je parle en particulier du... CPEQ, pardon, qui sont venus nous faire une démonstration cartésienne, implacable qu'il est possible de respecter l'environnement, de respecter nos lois tout en accélérant les travaux. Même les gens, là, qu'on pense des gens exaltés de l'environnement, sont venus nous dire : On n'a pas de problème avec vos projets. On n'a pas de problème avec l'accélération. On considère qu'on peut le faire en faisant bien nos choses. C'est ça qu'on demande. 2020, Québec, dans une société où il y a plusieurs intérêts, ceux qui ont à coeur la protection de l'environnement, qui viennent nous dire qu'on peut accélérer les choses tout en respectant nos lois, bien moi, je les ai entendus.

Puisqu'on personnalise le débat, moi, je les ai entendus, et ce que vous n'avez pas entendu de Christian Dubé dans son point de presse il y a quelques minutes... il n'a pas prononcé le mot «contrôle». Pourtant, tous les organismes qui font de la vérification, la vérificatrice, le Barreau, le Comité de suivi sur les recommandations de la commission Charbonneau, la Protectrice du citoyen, tout le monde est venu nous dire, même l'industrie est venue nous dire qu'il fallait plus de contrôle. Me Bishop, de Montréal, Jacques Duchesneau et d'autres sont venus nous dire : Il ne faut pas faire ça après, il faut faire ça pendant, à la case départ. J'ai posé cette semaine neuf questions là-dessus. Et, encore aujourd'hui, là, Christian Dubé refuse de s'engager à ce que le niveau de contrôle augmente en augmentant les pouvoirs de l'AMP au même niveau que le BIG à Montréal. Ce n'est pas la fin du monde, là.

Bien, moi, ça me fait conclure que M. Dubé, là, fondamentalement, bien, ce qu'il veut, là, bien, c'est dans le sens de M. Legault. Nous, là... hein, il l'a dit, M. Legault, il y a trop de freins, là, dans le gouvernement. Les commissions parlementaires, les parlementaires, les règles, là, il y en a trop. On le sait depuis le début, François Legault veut une réforme parlementaire, et 61 est un outil là-dedans. 61 n'est pas nécessaire pour faire les projets, je vous l'ai expliqué. Et les contrôles, c'est quoi? C'est des bâtons dans les roues d'individus qui veulent contrôler le gouvernement, considérer le gouvernement comme étant leur outil, point. Ils sont propriétaires de l'État. Bien non!

Alors, dans une société démocratique, l'enjeu est celui du pouvoir et du contre-pouvoir. On veut les enlever, les contre-pouvoirs. Et, si Christian Dubé était sérieux, déjà, aujourd'hui, il aurait dit : Oui, on va mettre les mêmes pouvoirs à l'AMP que le BIG. Mais c'est non, la réponse. Et là il nous dit : Bien oui, bien oui, bien oui, on y a répondu, aux choses qu'on nous a... Bien, non, il n'a pas répondu.

Mme Crête (Mylène) : Mais il a quand même dit qu'il avait... qu'il voulait présenter un projet de loi à l'automne.

M. Barrette : Bien, oui, un projet de loi. Pourquoi il ne nous dit pas simplement : Oui, on va... Moi, j'accepterais, Mme Crête, l'argument selon lequel on me dirait : Écoutez, c'est compliqué, ce projet de loi là, mais je m'engage à ce que les pouvoirs de l'AMP soient équivalents au BIG. C'est une autre affaire, ça. Mais, non, il ne s'engage pas à ça. Alors, je le connais, Christian Dubé, là. C'est un charmeur. Il vient devant vous, là, puis il fait des sourires, puis il fait des analogies, puis là il dit : C'est le Parti libéral, c'est Gaétan Barrette. Pendant ce temps-là, il ne prononce pas : On va donner plus de pouvoirs à l'AMP.

Il va vous dire : Ah! bien oui, bien oui, bien oui, on va faire un projet de loi. Bien oui, il va en faire un, un projet de loi, mais, comme il ne s'engage pas, on sait bien qu'à la fin, comme ils sont majoritaires, bien ça va être : Il n'y aura pas de pouvoir additionnel. Pourquoi il n'y en aura pas? Il ne veut pas de bâton dans ses roues parce que monsieur, avec son parti, est le propriétaire de l'État.

M. Bellerose (Patrick) : C'est un peu évident, après tout ce que vous venez de dire, mais est-ce qu'il reste toujours une possibilité de s'entendre demain si des amendements sont présentés par le gouvernement?

M. Barrette : Je l'ai dit, moi, je vais le redire, O.K.? Je peux travailler tout l'été, là. On vient de passer, maintenant, trois mois de confinement, là. Je suis reposé, O.K.? J'ai trouvé ça plate, là, je vais vous le dire, là, comme tout le monde qui nous écoutent. Je suis prêt à travailler, moi, cet été. On ne voyagera pas, cet été, à l'extérieur du Québec. On va peut-être même voyager peu à l'extérieur de Montréal, pour ceux qui sont de Montréal. Vous voulez travailler? Pas de problème. Mais, je le répète, nous allons travailler avec plaisir. On va aller en commission parlementaire avec plaisir pour une étude détaillée qui est le peaufinement d'un projet de loi dont on accepte le fond, le principe. Ce n'est pas ce qu'on nous présente.

Ce matin, ce qu'on nous a envoyé très tôt le matin, là, c'est trois, quatre mots ici et là. Pour les sujets qui sont les plus litigieux, dont, pour moi, l'AMP, pas un mot. Ah! on va faire un projet de loi éventuellement. Voyons donc, là! Ça peut se régler, ça, pour l'AMP, là, en une demi-journée, là, même pas, de consultations... d'étude détaillée. C'est une banalité sur le plan législatif, ça. Voyons! Franchement! Alors, si vraiment, là, il est rigoureux, là, puis qu'il nous dit la vérité, ce dont je doute, bien, là, qu'il le fasse. Nous autres, on est prêts.

Et je reviens sur la question de l'environnement. Ils veulent toucher à l'environnement. Les mots qui ont été changés dans les amendements, vous les avez vus, là, ça ne change pas grand-chose à ce qui a été présenté initialement.

Mme Crête (Mylène) : Est-ce que vous seriez prêts, par exemple demain, à adopter les dispositions qui concernent les restaurants puis les locataires commerciaux?

M. Barrette : Ah! quelle belle manoeuvre politique. Il y a-tu quelqu'un, là, qui est tombé dans le panneau? Alors, regardez, là, je vais vous le dire. Bien facile : on va scinder le projet de loi, on va garder tout ce qui touche la restauration, là, on va régler ça, là, un, deux, trois, demain — O.K., lundi. Scindez-le. Mettez la restauration d'un bord puis le reste de l'autre. Allez-y. Nous autres, on n'a aucun problème. Peut-être qu'il y a un peu de peaufinement à faire, là, mais c'est un bel exemple, Mme Crête. Le principe des segments de cette loi-là sur la restauration, sur le fond, on est d'accord. Peaufinement, étude détaillée. Scindez-le. Lundi, c'est réglé. Vous voyez la mauvaise foi? Vous voyez? Ils ne feront pas ça. Ils ne feront pas ça. C'est une manoeuvre politique.

Puis vous l'avez entendu, Simon Jolin-Barrette : Ah! les restaurateurs, c'est de la faute à Gaétan Barrette, ta, ta, ta. On partage peut-être le même nom, on ne partage peut-être pas la même rigueur intellectuelle. Je ne dis pas qu'il n'est pas bon, Simon Jolin-Barrette, je dis que, là, il manipule. Puis, avec le charmeur, ça va bien ensemble, hein? Les deux ensemble, là, écoutez, là, c'est de la musique, là. Je ne sais pas comment je fais pour rester réveillé. C'est ça, la réalité, là. C'est ça, la réalité.

Scindez-le. Tout ce qui est restauration, vous allez voir, ça va aller vite en titi, là, parce qu'on est tous d'accord avec ça. J'attends. Bien hâte à demain matin. Vous allez voir, je vous prédis qu'ils ne voudront pas, hein, ils l'ont entendu, là. M. Legault, Simon, Christian, scindez le projet de loi. Vous allez voir comment ça va aller vite pour la partie restauration. Mais ils vont le garder attaché pour pouvoir aller sur toutes les tribunes dire : Ah! le Parti libéral, Gaétan Barrette en premier, et ainsi de suite.

Alors, voilà. C'est ce que j'ai à vous dire. C'est bien plate, là, mais il n'y aura pas grand-chose à répondre à ça, puis on verra bien comment ça va finir. C'est bon?

Une voix : Merci.

M. Barrette : Ça m'a fait plaisir. Bonne journée. Bien, bonne soirée, plutôt.

(Fin à 17 h 39)

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