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Point de presse de M. Eric Girard, ministre des Finances

Version finale

Friday, June 5, 2020, 9 h 45

Salle Louis-Hippolyte-La Fontaine (RC.184), hôtel du Parlement

(Neuf heures quarante-quatre minutes)

M. Girard (Groulx) : Bien, je pourrais peut-être faire un petit énoncé d'ouverture. Alors, nous avons eu les chiffres d'emploi ce matin. Ce sont des bons chiffres, qui reflètent le déconfinement au mois de mai. Alors, il s'est créé 230 000 emplois. Près de la moitié de ces emplois-là sont en construction, dans le secteur manufacturier, il y a près de 100 000 emplois dans la région de Montréal. En fait, pour vous donner l'ordre de grandeur, on a repris 30 % des emplois qui étaient perdus au mois de mars et au mois d'avril.

Il y a toujours plus de 500 000 personnes qui travaillaient, au mois de février, qui ne travaillent pas présentement. Et donc on a toujours du travail à faire pour aider ces gens-là, relancer l'économie, et on va continuer de travailler là-dessus. Mais dans l'ensemble, aujourd'hui, des bons chiffres qui reflètent le déconfinement qui est en cours.

Mme Crête (Mylène) :Par rapport au taux de chômage, là, puis le programme de stimulus économique avec le projet de loi n° 61, avez-vous une idée de projection de combien de points de pourcentage ça pourrait faire baisser le taux?

M. Girard (Groulx) : Bien, je pense que ce qu'on a parlé, lorsqu'on a indiqué qu'on voulait accélérer les infrastructures de 3 milliards de dollars cette année... puis on n'a pas donné de chiffre pour l'an prochain, mais si on gardait le même ordre de grandeur, ça représente 0,3 % du PIB. Alors, si, par exemple, cette année, nous étions en baisse de 5,3 %, bien, l'effet du 3 milliards supplémentaire nous ramènerait à moins 5 %.

Mme Crête (Mylène) : …le taux de chômage, est-ce que vous l'avez?

M. Girard (Groulx) : Bien, le taux de chômage, c'est moins précis, là. Ça dépend si ce sont des gens qui travaillaient ailleurs, ou etc., mais clairement le secteur de la construction est un secteur qui emploie beaucoup d'employés. Une des choses qu'on voit, dans les chiffres, c'est que le secteur des biens fait beaucoup mieux que le secteur des services. Alors, le commerce de détail, la restauration, l'industrie touristique sont des endroits où il y a eu énormément de pertes d'emploi, et puis on en est conscients, de ça.

M. Gagnon (Marc-André) : M. Girard, concernant les pertes d'emploi chez Bombardier, j'imagine, ça doit vous préoccuper. Est-ce que ce n'est pas encore, une fois de plus, là, la preuve que le gouvernement du Québec n'a pas demandé assez de garanties — là, je comprends qu'il y a la COVID, là, mais à l'époque où on a donné 1,3 milliard de dollars à cette entreprise-là — qu'il n'y a pas assez de garanties qui ont été exigées de la part de l'État?

M. Girard (Groulx) : D'abord, c'est certain que nos pensées vont avec les travailleurs. Ce n'est pas des bonnes nouvelles pour personne. Le secteur, vous dites... excluant la COVID. Mais je pense que c'est clair que le secteur de l'aviation est directement touché par la COVID. C'est peut-être le secteur qui est le plus touché. Et moi, je suis vraiment concentré sur l'avenir, là. L'ancienne transaction... Moi, ce que je veux, c'est que ça fonctionne, qu'il y ait des emplois au Québec. Et, si Bombardier a besoin d'aide supplémentaire, c'est le ministre de l'Économie qui va regarder ça. Et moi, je suis ouvert à ça. Bombardier, c'est extrêmement important pour le secteur de l'aéronautique.

M. Gagnon (Marc-André) : Et, quand on voit ces pertes d'emploi et justement dans le contexte de la COVID, est-ce que les dirigeants... n'auraient-ils pas intérêt à se garder une petite gêne quand vient le temps d'empocher d'importants bonis?

M. Girard (Groulx) : Bien, ça, je pense que c'est évident, là, tout le monde est d'accord avec votre point.

M. Bergeron (Patrice) : Est-ce que le gouvernement devrait demander plus de comptes, si jamais, justement, vous êtes ouvert à accorder une enveloppe supplémentaire à Bombardier? Est-ce qu'il ne devrait pas y avoir une reddition de comptes plus serrée avec les dirigeants de Bombardier?

M. Girard (Groulx) : Écoutez, vous me posez beaucoup de questions qui concernent le ministre de l'Économie, mais je peux vous dire que j'ai vu la façon que la transaction pour le Cirque du Soleil est structurée par mon collègue de l'Économie, et je vous confirme qu'il est très au fait de ces questions. Moi, mon rôle, en tant que ministre des Finances, c'est de m'assurer, lorsqu'il y a des prêts aux entreprises, que l'argent est là. Dans le cas du Cirque du Soleil, 280 millions canadiens, 200 millions US, les conditions qui ont été attachées à ce prêt-là par le ministre de l'Économie, c'est excellent, du travail bien fait. Et je m'attends à ce qu'il y ait une aide pour Bombardier, que ce soit dans le même ordre d'idées.

Mme Lévesque (Fanny) : M. Fitzgibbon avait dit pendant la crise, au début, là, de Bombardier, avant la COVID, qu'il s'était même presque engagé… ou dire : Il va falloir que ces gens-là fassent leurs comptes aux Québécois à un moment donné. Là, on a une nouvelle crise, nouvelle chose... Est-ce que vous aimeriez les entendre, comprendre qu'est-ce qui s'est passé, qu'est-ce qui se passe depuis la COVID, où est allé l'argent, pourquoi on se retrouve encore dans une situation comme ça?

M. Girard (Groulx) : Bien, je pense que même eux… Et, vous savez, il y a nouvelle direction, chez Bombardier, puis je pense qu'ils sont conscients de ça. Alors, on travaille beaucoup en équipe. J'ai énormément confiance que le ministre de l'Économie, s'il y a une aide qui est faite à Bombardier, il y aura des conditions au bénéfice de tous les Québécois là-dedans. Bombardier, c'est un donneur d'ordres important pour l'industrie aéronautique, à Montréal, c'est une bonne compagnie, on veut les aider.

M. Lavallée (Hugo) : Vous voulez dire que vous êtes content… Vous étiez avec M. Dubé, un peu plus tôt cette semaine, lors du dépôt du projet de loi n° 61. Bon, vous voyez les réactions de l'opposition, là, depuis quelques jours, qui ne semble pas vouloir approuver le projet tel qu'il est. Quel genre de compromis votre gouvernement devrait-il faire pour permettre l'adoption?

M. Girard (Groulx) : Vous me demandez de négocier les compris ici, là?

M. Lavallée (Hugo) : Bien non, mais qu'est-ce que vous pourriez faire comme geste? Parce que visiblement vous…

M. Girard (Groulx) : Bien, je pense qu'un des points qui a été soulevé, là, c'est que les projets d'infrastructure prennent du temps. On a attaché la période de deux ans aux projets d'infrastructure, je pense, qui est raisonnable, là. Moi, depuis que je suis élu, je n'arrête pas de dire que ça prend une voie réservée sur la 15 pour le covoiturage, pour les autobus, pour les voitures électriques. Et c'est le genre de chose qu'on pourrait faire. Il semble que le fait que l'urgence sanitaire, elle, ait une échéance de deux ans, il y ait un peu un désir des oppositions de détacher ces deux périodes de temps en ce qui concerne les infrastructures puis l'urgence sanitaire. Je pense que c'est un compromis qui est intéressant.

M. Bossé (Olivier) : Vous avez l'air de trouver les chiffres de mai bons, comparés à avril, évidemment, là, tout étant relatif. Est-ce que la reprise est meilleure ou plus vite que vous aviez prévu?

M. Girard (Groulx) : Bien, écoutez, tout ça, ça se passe en temps réel. On a déconfiné un peu moins vite que prévu, dans la région de Montréal, je pense qu'on en est conscients. Là, les chiffres sont meilleurs que ce que j'attendais ce matin. Si vous m'aviez dit : Est-ce que, ce matin, vous pensez qu'on va récupérer 30 % des emplois qui ont été perdus en mars et en avril?, j'aurais dit non. Et donc les chiffres sont meilleurs. Tout ça, c'est un équilibre.

Moi, je vais prendre une photo avec les meilleurs économistes du ministère des Finances, le 9 juin et je vais livrer cette photo-là aux Québécois le 19, on va donner une prévision économique du Québec mise à jour. Puis je vous rappelle que la banque du Canada puis le gouvernement fédéral n'ont pas encore fait cet exercice. Alors, ce n'est pas un exercice facile. On va prendre une photo le 9 juin, le 19 on va vous livrer l'état des finances publiques 2020‑2021, l'état de l'économie québécoise. Mais, aujourd'hui, les bonnes nouvelles.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que ça vous fait croire que le déficit pourrait être moins élevé? Parce qu'on parlait, conservateur, 14, 15 milliards, mais ça serait peut-être plus 17, 18. Est-ce que, là, avec les chiffres que vous voyez sur l'emploi, vous allez avoir des revenus supplémentaires...

M. Girard (Groulx) : Bien, disons...

M. Laforest (Alain) : ...un peu moins gros?

M. Girard (Groulx) : Le chiffre que j'ai donné, 12 à 15 milliards après contribution au Fonds des générations, c'était l'estimé que j'ai donné avec les informations que j'avais. Le 9 juin, je vais donner un chiffre révisé. Mais le chiffre... l'ordre de grandeur est toujours bon.

M. Laforest (Alain) : Mais la reprise, qui semble être plus rapide, ça peut...

M. Girard (Groulx) : Non, mais, je vais être précis avec vous, là. Lorsque j'ai dit moins 5 % pour le PIB, je disais vraiment moins 4 % à moins 6 %. Aujourd'hui, je serais plus proche de moins 6 % que de moins 4 % parce que... ou que de moins 5 % parce qu'on a déconfiné plus tard à Montréal. Alors, puisque que je suis plus proche de moins 6 % que de moins 5 %, ça affecte plus les revenus, on est plus proches du moins 15 que du moins 12.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais, si la relance s'avère au-delà de vos attentes, il n'y a aura pas plus de baisses d'impôt pour les contribuables parce qu'eux aussi ont besoin...

M. Girard (Groulx) : Bon, ça, c'est une question très intéressante. Vous êtes vraiment à un niveau différent des conversations que j'entends. Parce que, voyez-vous, le risque, quand qu'il y a 12 à 15 milliards de déficits et x à y milliards de déficits au fédéral — je leur laisse nous divulguer ce sera quoi, le chiffre — le risque, ce sont des hausses d'impôt. Alors, moi, je m'engage à aucune hausse d'impôt, impôt personnel, taxe de vente, impôt des corporations, il n'est pas question d'augmenter ça au Québec. Le Québec... sont déjà des citoyens extrêmement taxés. Des baisses d'impôt, nous nous étions engagés. Baisse de taxe scolaire, on y va. Mais des baisses d'impôt généralisées, avec 15 milliards de déficits, c'est difficile à envisager, là.

La Modératrice : Dernière question en français.

M. Bélair-Cirino (Marco) : ...c'est quoi? C'est de faire des déficits à répétition, de baisser les dépenses, si on ne hausse pas les impôts? Vous misez essentiellement sur la croissance de l'économie?

M. Girard (Groulx) : Non, pas du tout. C'est très simple. Écoutez, un plan crédible, là, lorsque vous rencontrez des agences de notation et qui sont l'auditoire le plus difficile, O.K., ce sont des gens principalement à New York, à Londres, qui ne connaissent pas le Québec, et vous devez leur présenter un plan crédible, un plan crédible, c'est un plan qui est sur un horizon de trois à cinq ans, qui a une croissance des revenus qui est supérieure à la croissance des dépenses. Donc, si le Québec faisait 4 % de croissance de revenus, il faudrait que les dépenses soient autour de 3,5 %. C'est une croissance des revenus. On part avec... on partait, avant la crise, avec une base de revenus plus élevés que de dépenses en raison des contributions au Fonds des générations, de 3 milliards, O.K.? Et, si la croissance des revenus est plus élevée que les dépenses, on va nécessairement converger vers l'équilibre.

Et ce qui est important, c'est que le plan soir crédible. Si, par exemple, vous promettez une chute des dépenses la cinquième année puis vous ne faites rien, les quatre premières années, ce ne sera pas crédible. Si vous prédisez une hausse des revenus exceptionnelle, la troisième année, ce ne sera pas crédible. Tout est dans la crédibilité du plan. C'est pour ça qu'on a un horizon trois, cinq ans, croissance des revenus supérieure aux dépenses, niveau de dépenses raisonnable, pour que ce soit accepté par la population. 3 %, 3,5 % de croissance de dépenses, c'est acceptable, c'est raisonnable, avec les bons choix, avec les priorités qui sont connues : santé, éducation, économie.

La Modératrice : Questions en anglais.

Mme Senay (Cathy) : Mr. Girard, about Bombardier, the cuts, the fact that they are cutting most of the jobs here, in Québec, what was your reaction this morning when you saw this?

M. Girard (Groulx) : Well, most of the jobs in Canada are in Québec. The head office is in Québec. The airline industry is in a very difficult position. It's very unfortunate, we're deeply sorry. But Bombardier is extremely important to the cluster, in Montréal, and we will help them to go through this difficult period.

Mme Senay (Cathy) : But, when you see bonuses that were given to the high ranking people at Bombardier, like the fact that some citizens would say: How come they dare cutting jobs but then they had that bonus?

M. Girard (Groulx) : Well, I'm focus on the future. There's nothing I can do about the past deal and bonuses that were paid to employees that left. We're focus on the future. Bombardier is an important part of Montréal, the economy. If they need help, I am convinced that the Minister of Economy will be there to attach the right conditions to this help, just like he did for the Cirque du Soleil. When I saw the conditions that were attached to the loan of the Cirque du Soleil, I was quite pleased with the work that my colleague has done.

Mme Senay (Cathy) : The unemployment rate, that is now 13.7% as oppose to 17%, is it... there is hope?

M. Girard (Groulx) : It's very positive. We recuperated 30% of the jobs that were lost in February and March. So, very positive. We still have work to do, more than 500,000 jobs are lost.

Mme Senay (Cathy) : Do you have an the impression that... right now, and for weeks, now, it's what the Government can do to help you? Basically, you have this enormous job to boost the economy. So, what do you say to citizens? What kind of promises you can say to citizens and businesses? With facts... to make sure that: We'll help you to go through this... storm?

M. Girard (Groulx) : OK. So, we're in this together. I'm doing public service, I'm doing this for Québec businesses, Québec people. There will be no increase in taxes, personal income taxes, provincial sales tax, corporate taxes, there will be no increase in Québec. We are already sufficiently taxed.

Mme Senay (Cathy) : Do you have an impression that Bill 61, for you, it's the solution that we have to put forward A-S-A-P?

M. Girard (Groulx) : Well, it's very helpful. I've been talking about a... «une voie réservée», on Highway 15, since I've been elected. People were talking to me about this when I was going door to door during the campaign. At some point, there is to be something being done to increase the mobility of traffic in Montréal. There is room for electric cars, buses, «covoiturage». There is no doubt that «des voies réservées»... I'm not sure what the expression...

Mme Senay (Cathy) : Long overdue project...

M. Girard (Groulx) : Long overdue project for Laval, for the North Shore, for the CMM. I mean, these things need to be done at some point. We just can't talk about this until 2030.

Mme Senay (Cathy) : And it's «reserved lanes», but sometimes, my English is...

M. Girard (Groulx) : Reserved lanes, thank you.

Mme Senay (Cathy) : Yes, don't worry about it. So, basically, you're saying to opposition parties to get real?

M. Girard (Groulx) : I'm not saying anything to the opposition parties. I'm prepared to work with them, find the right compromise in order to help Quebeckers.

M. Authier (Philip) : But they see the bill has a power...

M. Girard (Groulx) : I'm sure we'll find a right compromise. I mean, there are specific areas that they don't like, so it's time to sit down and find out the right compromise.

Une voix : Merci.

M. Girard (Groulx) : Thank you very much.

(Fin à 10 heures)

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