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Point de presse de M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, et Mme Véronique Hivon, porte-parole du troisième groupe d’opposition pour les relations Québec-Canada

Version finale

Thursday, June 4, 2020, 8 h 30

Salle Louis-Hippolyte-La Fontaine (RC.184), hôtel du Parlement

(Huit heures quarante et une minutes)

M. Arseneau : Merci beaucoup. Merci d'être là. Bonjour à tous.

Écoutez, on a vu aujourd'hui, là, une grande discussion sur le projet de loi n° 61 pour la reprise. Nous, on a déjà eu l'occasion de commenter là-dessus. On pourra prendre des questions. Mais il ne faudrait peut-être pas oublier qu'on est encore dans une crise sanitaire et qu'on n'a pas traversé encore la période d'une potentielle deuxième vague.

Alors, nous, on voulait ramener la question du financement de la santé aujourd'hui, sachant que le premier ministre Trudeau a voulu s'immiscer dans ce projet-là, dans cette discussion-là, il y a quelques semaines. Et on voudrait réitérer le message à l'effet que, oui, le gouvernement du Canada a un rôle à jouer, mais celui de rétablir les transferts fédéraux qui ont été coupés de façon dramatique au cours des années.

Alors, la résolution, la motion qu'on dépose ce matin, c'est que l'Assemblée nationale du Québec déplore que les parts des... les dépenses en santé couvertes par les transferts fédéraux en santé aient diminué de plus de moitié depuis leur introduction, elles sont passées de 50 % à 23 % seulement, et qu'elle exige au gouvernement fédéral une augmentation annuelle des transferts fédéraux en santé d'au moins 6 % dès cette année, et que leur utilisation ne comporte, bien entendu, aucune condition, dans un champ de compétence qui est exclusivement québécois. Alors, c'est le plaidoyer qu'on veut faire. Et on souhaite l'appui évidemment de l'ensemble des partis représentés à l'Assemblée nationale aujourd'hui.

Autre sujet qu'on voulait aborder, en fait, que moi, je souhaite aborder aujourd'hui, c'est un sujet, évidemment, extrêmement important pour moi, c'est régional, mais je pense qu'il est temps que le gouvernement, et particulièrement par la voix du premier ministre Legault, se prononce sur le dossier du désenclavement des Îles-de-la-Madeleine. C'est ma circonscription. Aujourd'hui, dans les journaux, il y a une lettre de plusieurs personnalités qui demandent également au premier ministre de se prononcer, pour la première fois depuis trois semaines, sur cette espèce d'incongruité où les Madelinots sont soumis actuellement aux règles qui sont imposées par l'Île-du-Prince-Édouard sur leurs allées et venues et sur l'allée et venue des visiteurs qui pourraient vouloir venir aux Îles-de-la-Madeleine.

On sait que, la semaine dernière, la ministre Caroline Proulx a annoncé un plan de relance ou de réouverture de l'industrie touristique au Québec, ce qui exclut actuellement complètement l'archipel, qui vit du tourisme. En fait, l'annonce de la ministre a confirmé que l'accès aux Îles n'était pas actuellement permis, ce qui fait que, plutôt que de soutenir l'industrie, cette annonce a provoqué l'effondrement de l'industrie, où les annulations se multiplient en cascade.

On a reçu l'an dernier 70 000 touristes. On avait fixé, pour des raisons sanitaires, cette année, un plafond de 35 000 visiteurs, donc moitié moins de visiteurs cette année. Aujourd'hui, les anticipations qu'on a en date d'aujourd'hui sont de l'ordre de 19 000 visiteurs. Et ça continue de baisser tant et aussi longtemps que le gouvernement n'a pas signifié son intention de régler ce litige avec les provinces voisines. Le premier ministre Higgs, du Nouveau-Brunswick, s'est prononcé en faveur de pourparlers, le ministre King, de l'Île-du-Prince-Édouard, également. On aimerait beaucoup savoir où loge le premier ministre de tous les Québécois, M. Legault, concernant ce petit territoire éloigné, insulaire, des Îles-de-la-Madeleine.

Bien, je pense que je vais laisser là-dessus la parole à ma collègue Véronique Hivon.

Mme Hivon : Ça va être très court. Je veux simplement vous dire qu'on se réjouit profondément, au Parti québécois, de la présentation aujourd'hui par la ministre LeBel, enfin, d'un projet de loi pour abolir le délai de prescription pour les victimes d'agressions sexuelles, de violences sexuelles. Et j'ai une pensée vraiment profonde pour toutes ces victimes, notamment, de prêtres pédophiles, qui se battent depuis des années pour qu'on reconnaisse leur droit de pouvoir poursuivre au civil leurs agresseurs pour pouvoir être compensés. C'est un combat que nous avons mené à leurs côtés avec d'autres formations. On avait notamment déposé, il y a quelques mois, une motion demandant à la ministre de la Justice de déposer avant juin un projet de loi sur le sujet. Et aujourd'hui je lui ai réitéré qu'on est tout à fait disponibles pour procéder à une adoption rapide de ce projet de loi là pour qu'enfin justice soit rendue pour ces victimes d'agressions sexuelles.

Par ailleurs, un tout petit mot sur les camps de jour. Donc, vous avez vu que, depuis quelque temps, on se questionne sur les liens entre la Santé publique et les décisions politiques. Et là je pense qu'avec le revirement à 180 degrés sur les ratios dans les camps de jour hier, c'est un sujet de plus qui nous amène à nous questionner. Et on aimerait beaucoup aujourd'hui que la Santé publique nous explique pourquoi, il y a deux semaines, il fallait avoir des ratios réduits de moitié et que, deux semaines plus tard, alors qu'il y a une grande pénurie de moniteurs, alors que les municipalités ne savent plus où donner de la tête, on a indiqué que ce n'était plus nécessaire d'avoir des ratios réduits. Et, si c'est effectivement maintenant le cas, qu'en est-il des CPE, qu'en est-il des services de garde? Pourquoi, dans ces lieux-là, il faut garder des ratios réduits et non plus dans les camps de jour, alors qu'on sait que la distanciation de deux mètres, pour des 0-5 ans, c'est déjà à peu près impossible, qu'il y a beaucoup de parents qui sont en mal d'avoir une place compte tenu des ratios réduits?

Donc, d'autres questions aujourd'hui pour la Santé publique et le gouvernement. Merci.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mme Hivon, pensez-vous que le projet de loi sur l'abolition du délai de prescription pourrait être adopté d'ici la fin des travaux?

Mme Hivon : Nous, on offre toute notre collaboration si le gouvernement a cette intention.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce que le gouvernement, selon vous, a cette intention-là? Est-ce que les partis d'opposition, les autres partis d'opposition...

Mme Hivon : Moi, en tout cas, de notre côté, on est tout à fait disposés à adopter les choses rapidement. On a vu que, dans l'entente, il y avait trois projets de loi. Il y en a déjà deux dans lesquels j'étais impliquée, Curateur public et Code de procédure pénale, qui ont été adoptés cette semaine. On s'est transformés en plénière. Moi, c'est une offre de collaboration que nous faisons aujourd'hui. Je pense que les victimes le méritent après toutes ces années d'attente et de combats.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce qu'il devrait y avoir une commission parlementaire ou des groupes entendus?

Mme Hivon : Oui, on pourrait tout à fait faire une journée d'auditions virtuelles, comme on va le faire, on l'espère, du moins, pour le projet de loi n° 61.

M. Bergeron (Patrice) : Sur la question des ratios et des CPE, Mme Hivon, là, vous êtes en train de nous dire finalement qu'essentiellement ça serait une décision politique parce qu'il manque de monde puis ça coûterait trop d'argent, de toute façon, imposer ces ratios-là. Donc, on est allés... on a fait fi des avis de la Santé publique?

Mme Hivon : Je ne le sais pas. Je pose la question. Je ne sais pas si vous, vous le savez. Moi, j'ai appris ça hier, que, finalement, dans les camps de jour, il n'y aurait plus de ratios réduits. Donc, je veux comprendre pourquoi il n'y a plus de ratios réduits parce qu'il y a eu un autre hasard assez particulier il y a quelques semaines, quand c'étaient toutes les enseignantes et éducatrices de plus de 60 ans qui ne pouvaient pas se présenter. Le jour où c'est sorti qu'il manquerait des milliers d'éducatrices et d'enseignantes, c'est devenu 70 ans, l'âge. Donc là, qu'est-ce qui s'est passé en deux semaines pour que finalement les ratios n'aient plus besoin d'être réduits dans les camps de jour? Et qu'en est-il, donc, pour les CPE et les services de garde, où c'est un véritable casse-tête? Est-ce que c'est la même chose? Et est-ce que les ratios vont pouvoir être augmentés rapidement dès cette semaine?

M. Lacroix (Louis) : Sur le p.l. n° 61, je comprends que ce n'est pas votre dossier à vous, mais est-ce que vous voyez une orientation politique dans le choix, notamment, des 202 projets qui ont été priorisés par le gouvernement?

Mme Hivon : Bien, nous, on en est vraiment, d'abord, sur le fond des choses. Donc, toutes les règles qui sont suspendues, mises de côté, notamment en matière environnementale, notamment pour les expropriations, il y a énormément de préoccupations de ce côté-là, comme l'a dit mon collègue Martin Ouellet hier. Donc, on a besoin de beaucoup de réponses et de comprendre aussi pourquoi deux ans. Pourquoi deux ans? Est-ce qu'il faut garder cette levée-là et ces mesures exceptionnelles là pendant deux ans? Je dois vous dire qu'il semble quand même, du côté du gouvernement, là, y avoir une volonté, oui, d'aller plus rapidement. On n'est vraiment pas contre ça. Mais il faut s'assurer qu'on met les garde-fous nécessaires pour protéger les citoyens, pour protéger l'environnement, pour ne pas se retrouver avec d'autres risques aussi de collusion, qui peuvent arriver dans des circonstances comme celles-là.

Et, hier, je fais juste vous donner un exemple, c'est comme si ça se multipliait, là, en ce moment, on adoptait le projet de loi n° 32 en matière de justice pénale, puis la ministre a amené un amendement pour permettre, dans le Code de procédure civile… de pouvoir, pendant trois ans après une crise sanitaire, une urgence sanitaire, modifier toute règle du Code de procédure civile pendant trois ans renouvelables. Finalement, ça va être un an renouvelable cinq fois. Mais moi, je dis : Pourquoi si... J'ai essayé de comprendre quelles seraient toutes ces règles-là qu'il faudrait changer et avoir un projet de loi, une clause, qui nous permet ça par règlement, là. Donc, je pense…

M. Lacroix (Louis) : Et donc on se fait un cadre, mais, dans le fond, on amène un amendement qui fait en sorte que ce cadre-là, on peut le mettre de côté quand on veut?

Mme Hivon : Bien, c'est ça. Donc, il y a de sérieuses questions à se poser.

M. Laforest (Alain) : Comment vous qualifiez le style de gestion de la CAQ actuellement avec le dépôt de ces projets de loi là?

Mme Hivon : Bien, je pense que le style de gestion de la CAQ, c'est un style de gestion qui est axé sur une très bonne communication. Mais l'enjeu, et on l'a vu déjà dans le passé, je pense aux maternelles quatre ans, je pense aux commissions scolaires, l'abolition des commissions scolaires, c'est le plan. Après, comment on va faire pour que ça fonctionne concrètement? Et c'est ça, l'enjeu. Donc, c'est bien d'annoncer qu'on veut régler des problèmes, des situations, mais c'est bien aussi de penser à tous ces effets-là.

Je vous en donne un supplémentaire, pour les préposés aux bénéficiaires, avec la hausse des salaires. Personne n'est contre ça. Tout le monde souhaite ça. Mais, comme on le voit depuis quelques jours, tout le monde s'inquiète des effets collatéraux. Bien là, ce qui m'est ramené beaucoup depuis hier, c'est des éducatrices en service de garde qui ne font pas ce salaire-là, et où il y a déjà une pénurie, et où il y a une énorme inquiétude.

M. Laforest (Alain) : Donc, c'est de la gestion à courte vue, là.

Mme Hivon : C'est de la gestion beaucoup sur les communications. Et, nous, ce qu'on veut, c'est un plan détaillé pour s'assurer que tous les morceaux puissent bien s'imbriquer autant pour la relance qu'autant pour les gens qui sont touchés, les travailleurs qui sont touchés.

M. Lavallée (Hugo) : Sur la question de la collusion, quelle est, plus précisément, votre inquiétude? Parce qu'on vous dit que l'Autorité des marchés publics va continuer d'exercer son rôle…

Mme Hivon : Bien, en fait, ce qu'on aimerait savoir, notamment, c'est : Est-ce qu'il va y avoir plus de dents, plus d'inspecteurs qui vont être fournis, plus d'expertise à l'interne, que ce soit au ministère des Transports, que ce soit à cette autorité-là? Donc, ça, on n'a comme pas cet autre versant-là de la montagne. On me dit : On va aller plus vite, on va tasser des règles. Mais où sont les mesures supplémentaires pour s'assurer de ça? Donc, c'est une question qui se soulève. On n'a pas de jugement définitif sur les choses. On a beaucoup de questions qui méritent d'avoir des réponses.

M. Bergeron (Patrice) : M. Arseneau, une question pour vous concernant les Îles-de-la-Madeleine. La semaine dernière, la porte-parole, la ministre des Relations intergouvernementales canadiennes, a dit qu'il y avait peu d'espoir, du côté des discussions qui se poursuivent avec le Nouveau-Brunswick et l'Île-du-Prince-Édouard, pour pouvoir faire débloquer le dossier, pour pouvoir assouplir les règles de circulation. De quel levier dispose le Québec, le premier ministre et la ministre des Relations intergouvernementales? Est-ce qu'il y a une possibilité d'être capable de faire plier…

M. Arseneau : Bien, en fait, nous, on ne cherche pas à faire plier sur le plan, par exemple, des juridictions. On veut que le gouvernement démontre qu'il est résolu sur le plan politique à négocier une entente. Il faut bien comprendre qu'on ne veut pas mettre à risque la santé des gens de l'Île-du-Prince-Édouard ou du Nouveau-Brunswick. Je vous donne l'exemple particulier de l'Île-du-Prince-Édouard, où ça prend 1 h 50 min à traverser l'île. Il n'y a aucune raison qu'on arrête si ce n'est pas permis d'arrêter. Pourquoi est-ce qu'on ne pourrait pas transiter à travers l'île? Le problème, il est réglé de facto si on demande à l'île la permission de passer sur ses routes pour se rendre jusqu'au port de Souris. Ce n'est pas la négociation, là, d'une entente internationale sur les droits commerciaux. C'est strictement basé sur la bonne foi de donner une autorisation de circuler sur les routes du point a au point b.

Au Nouveau-Brunswick, il y a déjà une ouverture qui a été manifestée de la part des autorités du Nouveau-Brunswick. Et il n'y a pas de mot officiel de la part du gouvernement du Québec qu'il souhaiterait justement régler, par exemple, d'ici la fin de la semaine… Moi, je souhaiterais qu'à l'ouverture manifestée par le premier ministre Higgs du Nouveau-Brunswick il y ait un mot, un coup de téléphone qui soit passé par M. Legault, pour dire : Pourquoi on ne réglerait pas ça? Au Nouveau-Brunswick, à peu de choses près, c'est le transit, quelques arrêts de ravitaillement pour l'essence, pour la nourriture, et un coucher. C'est déjà, à peu près, le système pour les gens qui oeuvrent dans la chaîne d'approvisionnement. Les camionneurs peuvent déjà le faire. Qu'on ajoute une circulation de quelques milliers de voitures pour l'été.

M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce qu'il a été étudié la possibilité… Je comprends, là, que... de Souris aux Îles-de-la-Madeleine, on comprend le lien géographique, là, qui fait en sorte que le bateau part de là. Mais est-ce qu'il y a possibilité ou est-ce que ça a été regardé qu'on puisse faire partir le bateau du territoire québécois à quelque part… obligé de passer... faire le tour des Maritimes pour prendre un bateau qui nous amène par la suite… faire un plus court trajet vers les Îles-de-la-Madeleine?

M. Arseneau : Ça a été évoqué dans les officines au gouvernement du Québec. Je pense que ce projet-là a été abandonné parce que sa faisabilité à court terme n'est pas avérée.

M. Lacroix (Louis) : À cause des installations portuaires?

M. Arseneau : Exactement. On avait un arrêt à Chandler dans le passé. Le quai a été condamné parce qu'il était jugé dangereux par le gouvernement fédéral. Le point le plus rapproché après Chandler serait Gaspé. C'est normalement 10 heures de navigation. Mais, avec les limitations de vitesse dues à la fréquentation des baleines dans le golfe, on parle de 12 heures de traversée.

M. Lacroix (Louis) : Elles sont rendues à Montréal.

Des voix : Ha, ha, ha!

M. Arseneau : Oui, exactement. Ce n'est pas impossible de s'y rendre en une journée, mais il faudrait aménager une rampe d'urgence, c'est-à-dire, de fortune, pour l'été, parce que le quai n'est pas tout à fait adapté pour le bateau en question.

Mais je veux quand même mentionner qu'à l'heure actuelle on a une drôle de situation. Je vais faire un petit lien avec le projet de loi n° 61. On est prêts à... En fait, on semble prêts à baisser les bras devant une négociation qui piétine ou qui n'avance pas. Mais on ne sent pas une volonté politique ferme, de la part du gouvernement du Québec, de régler. Et par ailleurs on nous annonce hier la mise en place, la construction éventuelle d'une maison des aînés de 12 places.

Alors, moi, je pense que, si on veut vraiment aider l'économie des régions, bien, il faut soutenir l'un des deux piliers économiques de notre région, c'est-à-dire le tourisme. Puis on est capables de le faire avec des faibles moyens. Alors, vous voyez un petit peu, quand nous, on apprend ça, on se dit : Peut-être que ce n'est pas les bonnes priorités, là. Quand même, je tenais à le dire parce que les projets d'infrastructures de ce type-là ne vont pas redynamiser ni les pêches, ni la forêt, ni les mines, ni le tourisme. Alors, dans l'urgence, on pourrait peut-être agir de façon résolue.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Pensez-vous que la situation serait différente si c'était un député caquiste qui était aux Îles-de-la-Madeleine?

M. Arseneau : J'ose espérer qu'on a encore un premier ministre qui s'occupe de l'ensemble du territoire du Québec. Je ne croirai pas, avant qu'on me fasse la démonstration, que c'est pour une raison de politique partisane que le gouvernement ne s'est pas encore penché de façon résolue sur le dossier.

Mme Lévesque (Fanny) : Vous voulez que le gouvernement... que M. Legault lui-même s'en mêle, parce que Mme LeBel fait des représentations, les provinces sont fermées. Donc, vous, vous voulez que M. Legault mette de la pression?

M. Arseneau : Bien oui, M. Legault doit s'en mêler, tout simplement parce que... En fait, moi, j'ai écrit trois fois à M. Legault sans accusé de réception, et ce sont les premiers ministres des provinces voisines qui m'ont répondu par la voie des médias et qui ont démontré une certaine ouverture. Alors, je me surprends de voir que M. Legault n'ait pas saisi la balle au bond. Puis je ne souhaite pas avoir un accusé de réception. Je sais qu'il est très occupé. Mais un coup de téléphone à ses homologues nous ferait le plus grand bien, avec un signal positif.

M. Lacroix (Louis) : Mais, sur le projet, donc, vous avez dit qu'il a été mis de côté, entre autres, à Chandler puis à Gaspé, est-ce que ce serait important qu'on remette ça dans les cartons puis qu'on dise : Mais là décloisonnons, si on veut, les Îles-de-la-Madeleine de la dépendance d'aller dans d'autres provinces pour pouvoir y aller? Est-ce que c'est quelque chose que vous souhaitez, qu'on investisse dans les équipements portuaires pour être capables de faire partir le bateau de là?

M. Arseneau : Oui. Bien, en fait, il y a déjà, depuis le gouvernement Landry, en 2002, un lien avec la Gaspésie et Montréal. C'est la croisière qui constitue le lien.

M. Lacroix (Louis) : Oui, une croisière, mais le traversier...

M. Arseneau : Le traversier qui nous relie à l'Île-du-Prince-Édouard, c'est pour la chaîne d'approvisionnement. C'est le point le plus rapproché. On veut le maintenir. Il est financé par le gouvernement fédéral. C'est une traverse interprovinciale. La question est à savoir si on doit consolider les liens intra-Québec, le lien maritime intra-Québec. Je pense qu'on est rendus là, oui.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce que le gouvernement du Québec devrait commencer à évoquer des mesures de représailles à l'égard du Nouveau-Brunswick et de l'Île-du-Prince-Édouard si les deux provinces continuent de faire barrage...

M. Arseneau : Non.

M. Bélair-Cirino (Marco) : …empêcher, par exemple, le passage des résidents des deux provinces sur le territoire québécois comme ils le font présentement?

M. Arseneau : Mais, moi, c'est que je ne pense pas qu'il y ait un désaccord de fond. Je ne pense pas qu'il y ait vraiment un litige. C'est la raison pour laquelle je ne pense pas qu'on est dans l'idée de jouer les gros bras avec les provinces voisines. Il faudrait qu'on tende la main puis il faudrait qu'on se parle. Je pense qu'on n'en est pas encore là. Quand j'ai discuté avec Mme LeBel la semaine dernière ou la semaine d'avant, déjà là, il y avait cette espèce d'attitude défaitiste où on disait : Bien, qu'est-ce qu'on peut faire si l'ouverture n'est pas très, très grande du côté de nos vis-à-vis? Mais je pense qu'on faire monter le dossier au plus haut niveau et vraiment mettre en place des solutions concrètes qui passent par des restrictions aux arrêts, mais un corridor de passage qui soit balisé. Je pense qu'on peut y arriver en quelques heures…

M. Laforest (Alain) : Dans le fond, le message de votre parti, c'est : N'allez à Gaspé, mais venez à Cap-aux-Meules?

M. Arseneau : Ah! mais je pense qu'on peut faire les deux, actuellement. Pas coup sur coup. Mais je ne comprends pas votre question. Aller à Gaspé, oui…

M. Laforest (Alain) : M. Bérubé, cette semaine, disait qu'on avait des craintes d'envoyer les gens dans le Bas-Saint-Laurent. Puis on comprend que la Gaspésie, vous autres, vous voulez avoir les touristes. C'est ça?

M. Arseneau : Je pense que vous n'avez pas compris la question de M. Bérubé. Il demandait : Qui décide? Est-ce que c'est la Santé publique ou est-ce que c'est le politique? Dans ce dossier-là, moi, je veux que ce soit le politique qui décide de négocier avec le politique au Nouveau-Brunswick et à Île-du-Prince-Édouard. On est exactement dans la même... Pardon?

M. Laforest (Alain) : La Santé publique a des inquiétudes, je comprends, pour le Bas-Saint-Laurent. Ce n'était pas la position de M. Bérubé. Ça, je le sais, là. Mais vous, chez vous, vous n'avez pas de préoccupations de santé publique?

M. Arseneau : Ah! il y a des préoccupations de santé publique. Je l'ai mentionné d'entrée de jeu. La Santé publique a estimé qu'à 35 000 visiteurs on pouvait continuer de se développer sur le plan économique, et ne pas se refermer sur nous-mêmes, et se recroqueviller en petite boule pour les deux prochaines années. C'est ce qu'on essaie d'éviter. En fait, ce que vous devez savoir, c'est qu'il y a plus du quart de la population active qui gagne son revenu du tourisme. Et là la question qu'on se pose, c'est : Les 94 millions de revenus qu'on a aux Îles-de-la-Madeleine, s'ils nous échappent, quels sont les régimes de compensation qui vont permettre à ces milliers de familles de passer au travers l'année? On parle de 1 750 individus qui travaillent dans le domaine, 400 entreprises qui ont des frais d'opération à défrayer et qui, actuellement, ont une perspective de zéro revenu pour la prochaine année. La saison touristique, elle dure deux mois.

M. Lacroix (Louis) : Dans ce sens-là, l'industrie du tourisme a produit un rapport qui a été fait par Raymond Chabot Grant Thornton, là. Ils demandent 1,5 milliard de dollars de compensation des deux paliers de gouvernement, notamment 589 millions pour les frais fixes des entreprises touristiques. Est-ce que c'est exagéré ou si ça...

M. Arseneau : Bien, en fait, la volonté des gens, des travailleurs de l'industrie touristique et des entrepreneurs, des entreprises, c'est d'aller chercher le meilleur d'une saison touristique qui va être catastrophique, mais à tirer son épingle du jeu, et la compensation viendra ensuite. Là, actuellement, on ne parle pas de compensation stricte. On parle de pouvoir travailler et ensuite vérifier le manque à gagner. Moi, je ne veux pas qu'on se tourne vers des compensations sans se mettre en action.

Le Modérateur : On passe en anglais, s'il vous plaît.

Mme Senay (Cathy) : Mr. Arseneau, you've been talking about this for weeks now, trying to open up the Magdalen Islands. The letter that is written by personalities this morning, they are lovers of this island, but there's much more at stake. Do you have the impression that there is not enough trust from the New-Brunswick Premier and the Premier of the Prince Edward Islands, saying… Well, we just want to go through, that's it.

M. Arseneau : Yes, that's it.

Mme Senay (Cathy) : So do you have the impression that there is not enough trust? They don't trust Quebeckers to respect their own province?

M. Arseneau : I mean, we've got to ask these Premiers if they really trust Quebeckers. But, I think, if you want to make sure that they believe what this issue is all about, I think, who could better speak on behalf of Quebeckers than Mr. Legault? So I'm back to square one in this issue. If Premiers of PEI and New-Brunswick want reassurances, Mr. Legault is probably the best person to talk to. He's the one who can talk, who can speak on behalf of all Quebeckers who want to access the islands.

Mme Senay (Cathy) : And what should be done? I mean, what are you proposing? What do you repeat for weeks? To create this corridor?

M. Arseneau : Yes, just a travel corridor from Québec to Québec, which means the Magdalen Islands, with a minimal number of stops allowed which will absolutely not threaten the public safety or security of anyone in the Maritimes.

Mme Senay (Cathy) : Why is this so complicated?

M. Arseneau : I think people are not talking to… I don't think the dialogue has been very fruitful because, probably, the right persons are not involved in the conversation. That's my belief, is… Once Premiers talk to one another, they can solve the issue. My feeling is some civil servants are trying their best, but they're not really understanding one another. So Premiers could do it in a flash.

Mme Senay (Cathy) : You must be receiving phone calls from people from the Magdalen Islands.

M. Arseneau : Tons, tons.

Mme Senay (Cathy) : I mean, like, are they panicking about this?

M. Arseneau : Absolutely, yes. I mean, people are threatened to lose their jobs, all of their revenue, their businesses, and they feel like they're not being heard. So, once again, I'm imploring the Government and the Premier to take action and to say… if there is a problem, to speak up about it. What is the problem? It seems so simple to me. And, if we knew what's it's all about, why it's taking so long? Maybe we would understand. But I don't see what the problem can really be in such a simple matter.

Mme Senay (Cathy) : Ms. Hivon, can I ask you a question about this bill? The limitation period in Québec is 30 years. What does that change, if this bill is adopted, that there is no more limitation period if you want to report a sexual assault for a victim of a sexual assault? What do you think it changes? Because 30 years, for some people… would say : It's a long time.

Mme Hivon : Yes. And, when it was changed, it was a really good step, but it's not enough. And that's what the victims, among others, from pedophile priests said, and that's… Their fight that they've been leading for the last years is that… You know, if you've been abused when you were a child, it's possible that, you know, all of that will affect you later in your life, that, at first, you won't be able to foresee suing because it's so hurtful and there's such pain associated to it. So this is why it's so important just to ban all prescription relating to these specific cases. We are really behind on this issue, and I think it's very important to do that today. It's a way also of acknowledging what those people have been suffering about and it's just a question of justice.

Mme Senay (Cathy) : Why do you think we are behind? Like, we are behind compared to what?

Mme Hivon : It's because there are more complexities in our civil law system relating to prescription, but we have been able to go ahead of that. The Bar, now, the commission, the rights commission, they're both willing to do that. They say it's OK, in conformity with our Civil Code. So this is why, finally, you know, after petition, and petition, and emotion, that we tabled… many motions that we tabled, and we asked the Government to table this bill, and we gave a deadline of June. And so this is why we're so happy today to see that it's finally, finally being tabled today.

Mme Senay (Cathy) : But why, as a politician, did you want to fight for this until it changes?

Mme Hivon : Because I have really been aware… I have been told by many victims of all their suffering and their incapacity of putting forward a civil suit before. And it's something, when you haven't been abused, that might be difficult to understand. But, for those people, sometimes, the flashbacks come with more violence when you're getting older, when you have, you know, difficult situations in your life. And it's something that brings more and more importance in your life and it's very hard to deal with. And, you know, we understand that many of them were victims of priests, and it was not something so easy to talk about. And now I think we need to talk about it and we need to give them justice.

M. Verville (Jean-Vincent) : On day camps, why do you think the Government changed the rules now? Do you have a message to send to the population who are trying to plan something ahead?

Mme Hivon : We are really wondering… And what we have been asking is really for a more moment important independence between public health authorities and government authorities, and this is one case, one more case that brings us many questions. How come, two weeks ago, all day camps, all, you know, municipalities had to reorganize all their ways of dealing with day camps, with, you know, ratios that were greatly diminished, and, two weeks later, because we see... Is it because we see so many problems, so many lack of finding, you know, people, young people to take care of them that now the rule is changing? I think it's a very fair question, and we want an answer to this.

M. Verville (Jean-Vincent) : But is this a good...

Mme Hivon : If Public Health is saying that it's OK to have the same ratios… Of course, it's good if it's based on public health authority because it's going to be a lot easier. More campers will be able to go. But the next question relating to this is: If it is OK for day camps, why aren't we looking at the ratios in daycare centers, in CPE? How come, like, in Montreal, in Joliette, there are still 50% ratios when we know it's so difficult because it's zero to five-year-old kids? So to keep them two meters apart is quite difficult. So what is the logic, you know, behind all that? That's what we want to understand. And this is why we feel that we should have questions directly to the public health authorities, with all the independence, to understand who's influencing who. How come those changes?

Mme Senay (Cathy) : You don't see consistencies.

Mme Hivon : No, we don't see consistency. If you see it, you're very good. We don't see it in education. We don't see it in daycare. We don't see it in day camps.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

Mme Hivon : Merci.

(Fin à 9 h 11)

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