(Treize heures quatre minutes)
Le Modérateur
: Alors,
mesdames messieurs, chers collègues, bienvenue à cette conférence de presse
pour faire le point sur la situation au Québec quant à la COVID-19. Le premier
ministre du Québec, M. François Legault, est accompagné aujourd'hui de la ministre
de la Justice, Mme Sonia LeBel, et du directeur national de santé
publique, Dr Horacio Arruda.
Alors, M. le premier ministre, à vous la
parole.
M. Legault : Merci, tout le
monde. D'abord, vous dire que le masque que j'ai aujourd'hui, là, qu'il ne faut
pas toucher — vous voulez prendre une photo? — ça a été fabriqué
par Christine Larouche de chez Tricotine Christine, à Sainte-Monique au
Lac-Saint-Jean. Donc, j'en profite évidemment, encore une fois, pour demander à
tous les Québécois de porter le masque quand vous sortez de chez vous et puis,
si c'est possible, d'acheter un masque qui est fait au Québec.
Aujourd'hui, comme vous le voyez, en plus
du Dr Arruda, j'ai de la belle visite, la ministre de la Justice, Sonia LeBel,
qui va venir, après moi, là, vous parler de la réouverture des palais de
justice, qui va vous parler aussi... Il y a évidemment très peu de bons côtés à
la pandémie, mais un des bons côtés, c'est que ça a accéléré la modernisation
dans les façons de faire, entre autres dans les palais de justice, donc
beaucoup plus de salles de cour qui sont virtuelles. Donc, elle va aussi vous
parler de ça parce qu'on va en profiter pour poursuivre dans cette
direction-là.
Bon, vous avez eu le bilan ce matin. Vous
voyez, quand même, il y a des bonnes nouvelles. L'indicateur qui est le plus
important, le nombre d'hospitalisations, depuis une semaine, il y a une baisse
de 173 personnes qui sont hospitalisées pour la COVID-19, donc c'est une
très bonne nouvelle.
Par contre, bon, là où ça continue d'être
difficile, c'est le nombre de décès, 74 décès. C'est important, quand
même, de regarder, encore une fois, qu'on a deux mondes. Sur les
74 décès, il y en a 70... c'est des personnes qui vivaient dans des résidences,
donc, que ça soit des CHSLD, des RPA ou des ressources intermédiaires, donc,
quatre qui vivaient dans des maisons, donc quatre qui sont dans la communauté.
Donc, ça veut dire... et puis je pense qu'il va avoir bientôt des rapports, là,
qui vont être déposés par l'Institut, qui vont vous montrer que ça va bien,
quand même. Même à Montréal, là, la transmission dans la communauté est moins
grande, et donc, la situation va bien à l'extérieur des résidences pour
personnes âgées.
Je veux revenir, bien sûr, sur les résidences.
Malheureusement, c'est encore difficile dans les résidences, puis je veux faire
un petit peu le point. Vous savez, on a trois types de résidences :
les CHSLD, les RPA, pour les personnes qui sont un peu plus autonomes, puis les
ressources intermédiaires, aussi avec la plupart des personnes un petit peu
plus autonomes que dans les CHSLD. Au total, il y a 2 600 résidences.
Hier, on en avait 340 qui étaient avec au moins un cas infecté,
2 725 personnes qui sont encore infectées. On est monté, à un moment
donné, jusqu'à 5 000, donc, on est rendus à 2 700. Puis si je regarde
juste les CHSLD, parce que c'est là qu'on a les personnes les plus vulnérables,
donc les personnes qui sont les plus à risque de conséquences graves suite à la
COVID-19, sur 412 CHSLD qu'on a au Québec, il y en a 131 qui sont
infectés. Il y a 1 741 personnes qui sont infectées. Si on regarde
les CHSLD qui sont plus critiques, donc ceux qui ont plus que 15 % de cas,
il y en a 41 CHSLD. Donc, c'est ces 41 là qu'on suit particulièrement de
proche.
Donc, évidemment, je veux revenir, puis je
vais revenir, au cours des prochains jours, sur la proposition qu'on fait pour
aller chercher 10 000 préposés de plus dans les CHSLD, 10 000
personnes qui commenceraient une formation à la mi-juin, donc dans deux, trois
semaines. Eh bien, je veux dire… Vous allez voir, là, à partir de la semaine
prochaine, il va y avoir une campagne de publicité. Il va y avoir un site Web
ou des sites Web pour les différents centres de formation professionnelle dans
les différentes régions du Québec.
Mais je veux revenir d'abord sur le
salaire, qui est intéressant. On parle d'emplois à temps plein, donc, avec tous
les avantages sociaux, fonds de pension et autres, un salaire de
49 000 $ par année, suite à une formation qui s'étalerait, donc, de
la mi-juin à la mi-septembre, trois mois pendant lesquels les personnes
recevraient un salaire de 760 $ par semaine. Donc, je pense, c'est quand
même une offre qui est intéressante du côté monétaire.
Mais aujourd'hui je vais essayer de
prendre quelques minutes pour essayer de convaincre des gens qu'il n'y a pas
juste l'aspect monétaire qui est important. C'est beau, ce qui peut se passer
dans des CHLSD. Évidemment, on est dans une situation où, je l'ai dit, là, même
avant la pandémie, il nous manquait 10 000 personnes. Donc, c'est moins
agréable. Les préposés peuvent prendre moins de temps avec les patients. Mais
ce qu'on vise, puis ce que je vise, puis je peux... Je promets à tous les
Québécois de tout faire ce que je vais être capable de faire, dans les
prochaines semaines, les prochains mois, pour qu'on ait assez de personnel pour
qu'on soit capables d'établir cette relation qui est importante avec les
résidents, les résidentes.
Par hasard, et puis je veux y revenir, je
sais que j'en ai parlé sur mes comptes sur les réseaux sociaux, mais, par
hasard, j'ai lu, il y a quelques semaines, le dernier roman, qui a été publié
l'année passée, de Marie Laberge. Quand je dis c'est un hasard, ce n'est pas un
hasard que je la lise, là. J'ai tout lu ce qu'elle a écrit. Mais c'est un
hasard qu'elle ait écrit sur les CHSLD. Donc, l'histoire se passe entre une
préposée aux bénéficiaires et une résidente en particulier. Il y en a d'autres,
là, mais il se développe une belle complicité.
Puis, c'est ça qu'il faut essayer de viser
dans nos CHSLD, donc, de donner le temps, d'avoir le temps de prendre soin des
résidents. On le voit, dans l'histoire de Marie Laberge, il y a une belle
complicité, une confiance, des échanges, même, il y a des conseils. La personne
qui est plus âgée, la résidente, donne des conseils. La préposée prend ça en
note puis, bon, après son décès, va relire tous les conseils qui ont été
donnés. Mais c'est ça qu'on voudrait voir, là, avoir le temps de mettre une
débarbouillette fraîche sur le front, masser les jambes puis surtout parler,
prendre le temps, avec une résidente, un résident en chaise roulante, de
l'amener à l'extérieur, aller prendre l'air. C'est ça qu'on doit viser.
Donc, je veux juste dire : Ceux ou
celles qui hésitent à s'inscrire dans les 10 000 places qui vont être
offertes, là, je vous invite à le lire, le livre de Marie Laberge, puis
j'espère que ça va vous convaincre que ça peut être très valorisant, ce
travail-là. Et, si vous voulez faire une différence dans la vie des gens, bien,
engagez-vous.
Je veux dire un mot aussi sur les
résidences privées. J'ai beaucoup entendu, là, depuis hier, des responsables de
résidences privées être un peu inquiets qu'une partie des
10 000 personnes qu'on va former viennent de résidences privées.
C'est possible. Mais il faut comprendre deux choses. Donc, d'abord, nous, on
veut des personnes qui ne sont pas formées comme préposés aux bénéficiaires. Il
n'y a pas de danger, là, les gens qui étaient déjà préposés aux bénéficiaires
puis qui auraient eu intérêt à transférer au public, dans la plupart des cas,
ils l'ont déjà fait. Donc, il ne devrait pas y avoir de nouveaux cas de ce
côté-là. Puis pour ce qui est des personnes non formées, bien là, on va en
former 10 000.
Et ce que je veux dire aussi aux gens qui
sont responsables des résidences privées, c'est qu'on est en train de regarder,
là, vous savez, on a mis des incitatifs, là, le 4 $ de l'heure, on est en
train de regarder d'abord pour de l'aide financière. Parce qu'on comprend bien,
là, oui, on va augmenter le salaire des préposés aux bénéficiaires du secteur
public, de 21 à 26 $ de l'heure, bien, c'est sûr que les préposés du côté
du privé, il va falloir que les salaires augmentent. Donc, il va falloir que le
gouvernement donne un coup de main, puis on est ouverts à donner un coup de
main.
Il y a une autre chose aussi qui est
importante de spécifier. Par exemple, dans les RPA, les personnes, la majorité
des personnes sont beaucoup plus autonomes que les personnes dans les CHSLD.
Donc, on va augmenter l'offre de services dans les soins puis les services à
domicile. Quand on dit «services à domicile», ça inclut les résidences. Donc,
on est conscients, là, qu'il faut en faire plus, nous, le gouvernement, pour
offrir des soins puis des services à domicile dans les résidences privées.
Donc, ça aussi, en plus des incitatifs et de l'aide financière, ça va aider.
Donc, je conclus en disant : Bon,
oui, il y a deux mondes, oui, il y a encore du travail à faire dans les CHSLD,
oui, on a besoin de 10 000 personnes de plus dans les CHSLD.
Si on regarde à l'extérieur des CHSLD,
donc dans la communauté, la situation va bien. Sonia tantôt... ou Mme la ministre
de la Justice... Il y en a qui n'aiment pas ça quand je tutoie les hommes,
les femmes. Donc, Mme la ministre va nous parler de déconfinement dans les
palais de justice. Là, bon, hier, on a eu les campings. On regarde, ce n'est
pas encore fait, là, qu'est-ce qu'on va faire avec les restaurants, qu'est-ce
qu'on va faire avec ce qui n'est pas ouvert.
Mais, si on veut être capables de
continuer la réouverture, il faut suivre les consignes. C'est important. Il
faut que tout le monde soit responsable. Il ne faut pas avoir de faux sentiment
de sécurité parce qu'il fait beau. Il ne faut pas se penser trop bon parce que
le virus va en profiter pour revenir. Donc, c'est important de garder le deux
mètres, le six pieds avec les autres personnes, se laver les mains avec du
savon régulièrement puis de porter un masque comme on le fait quand vous sortez
de chez vous. Surtout, quand vous êtes dans le transport en commun ou dans les
commerces, là, portez un masque, donc, dans ces situations-là. Donc, je vous
remercie à l'avance pour votre support.
Good afternoon. The
situation remains fragile in senior homes. We need a
lot more trained workers. That's why we'll launch a campaign to recruit
10,000 workers that will be trained as orderlies...
Une voix
:
...
M. Legault :Orderlies, thank you,
Phil, orderlies. There are many advantages: the salary,
during the training, of $760; a yearly salary of $49,000 when you become
orderly; and a full-time job with pension fund, all fringe benefits and, that's the most important part, a rewarding job. If you want to make a difference in people's
life, we need you.
Today, our Minister of
Justice will announce the reopening of court houses. But, if we want to
continue the reopening to be a success, we must to continue to follow the
Public Health instructions. We must all remain disciplined and responsible, so
I'm counting on you all. Thank you.
Et je passe la parole à la ministre de la
Justice, Sonia LeBel.
Mme LeBel : Et merci, M.
le premier ministre. Alors, effectivement, pour moi, c'est très, très heureux
de vous annoncer une annonce importante pour le système de justice, qui a dû
prendre un coup de ralentissement assez sérieux depuis le début de cette crise
sanitaire. Donc, on a travaillé très fort, dans les dernières semaines, avec la
Santé publique pour pouvoir réouvrir à partir du 1er juin, graduellement,
les activités judiciaires.
Donc, pendant les dernières semaines, avec
la collaboration de tous les partenaires... Je pense que c'est important ici
que je prenne une seconde, une minute pour signifier à quel point on a eu une
excellente collaboration de tous les juges, de tous les tribunaux confondus,
des avocats de la défense, du Barreau, du DPCP. Le ministère a travaillé de
plain-pied pour qu'on soit capables, dans les dernières semaines, de maintenir
un certain niveau d'activités judiciaires. Naturellement, il y a eu un
ralentissement compte tenu du fait qu'on a dû physiquement fermer plusieurs
palais de justice. Les causes urgentes ont procédé. Mais on a quand même été
capables de maintenir un certain de niveau d'activités judiciaires qu'on a été
capables également d'accélérer ou d'augmenter graduellement au cours des
dernières semaines par l'apport des nouvelles technologies.
Le contexte de la crise sanitaire,
naturellement, occasionne plusieurs défis pour le système de justice, ne
seraient-ce que des inventaires qui sont... des dossiers en attente d'être
traités présentement, qui sont dans les greffes des palais de justice. Donc,
j'ai décidé également de relancer la table de Justice-Québec. C'est une
instance de concertation qui regroupe les principaux acteurs justement du
système de justice, qui ont travaillé très fort ensemble. Cette table a aussi
servi, à l'époque, dans la foulée de l'arrêt Jordan, à trouver des
solutions pour répondre aux défis des délais judiciaires. Donc, cette table commencera
ses travaux dès juin, dès maintenant, pour nous aider justement à traverser,
là, les délais ou les défis que cette crise sanitaire nous aura occasionnés.
M. le premier ministre, vous l'avez dit,
ça pose des défis, des enjeux pour le système de justice, mais ça a tellement
créé d'heureuses opportunités. D'ailleurs, la reprise des activités judiciaires
va reposer, oui, sur la réouverture des palais de justice et des tribunaux dans
tout le Québec, mais va reposer également, en grande partie, sur la
technologie. Donc, la transformation numérique, vous le savez, c'était un plan
qui a été annoncé, qui devait se continuer sur cinq ans. La transformation
numérique de la justice se poursuit, mais elle a été grandement accélérée sur
certains aspects par la nécessité de s'adapter rapidement qu'a créée la crise
sanitaire.
Donc, au cours des derniers mois, le ministère
de la Justice a mené plusieurs actions qui ont mis... qui vont permettre au
système de justice de servir encore mieux les citoyens. Donc, la reprise
graduelle se basera, oui, en grande partie, sur la réouverture physique des
tribunaux. Il y aura également... Il y a 136 salles virtuelles, d'audience
virtuelle, qui ont été créées dans les dernières semaines, qui fonctionnent,
qui ont été expérimentées. Vous avez tous entendu parler du procès virtuel qui
a eu lieu à Trois-Rivières il y a quelques semaines. On a entendu parler de
celui-là, mais ce n'était que le premier. Ça n'a pas été le dernier. Il y a eu
une journée où 90 salles fonctionnaient à la fois.
Donc, on a réussi à augmenter les
activités judiciaires grâce à ça, et c'est donc un acquis pour le système de
justice. La justice au Québec ne redeviendra plus ce qu'elle était. Ce virage
technologique n'est pas terminé, mais il est sérieusement entamé par la
nécessité que cette crise a créée, et j'en suis, je vous le dis, très fière.
Les acteurs se sont mobilisés et on a réussi, de façon très rapide, à atteindre
ces objectifs-là.
Donc, les palais de justice, pour rassurer
les gens, ce sont des lieux physiques qui vont être aménagés. On a eu des
consignes de l'INSPQ, donc, un peu à l'instar de ce qu'on voit ici, à
l'Assemblée nationale, des aires de circulation pour les aires communes, de la
distanciation dans les salles de cour. Donc, il y aura naturellement... d'un
nombre limité d'accès, dépendamment de la grandeur de la salle, pour respecter
le deux mètres, des plexiglas pour la greffière, le juge, les acteurs du
système de justice. Et naturellement, c'est à géométrie variable, dépendamment
des dispositions des salles, mais du désinfectant est disponible pour les gens.
Donc, des mesures de distanciation, de sécurité sanitaire... Les palais de
justice ont été adaptés, et c'est important pour les gens de comprendre que,
les justiciables, on a leur sécurité... les gens qui travaillent dans les
palais de justice, on a leur santé et leur sécurité à coeur. Alors, les mesures
ont été prises et les palais de justice seront prêts pour le 1er juin.
Également, les tribunaux administratifs
ont reçu les mêmes consignes de pouvoir reprendre graduellement les activités
judiciaires. Chaque tribunal administratif est responsable de son tribunal.
Donc, il devra adapter également... mais ils ont reçu les mêmes consignes que
l'INSPQ a émises pour les tribunaux... reprendront leurs activités également
graduellement à partir du 1er juin, et ce sera chacun des tribunaux
administratifs, là, qui aménagera et décidera du rythme qu'il est capable
d'absorber naturellement pour être en respect des consignes sanitaires.
Donc, merci. L'annonce d'aujourd'hui, pour
moi, est essentielle pour le système de justice, et je vais terminer en
remerciant à nouveau tous les partenaires du système de justice : avocats,
juges, personnel des palais de justice, personnel de soutien, qui ont
contribué, là, au maintien des activités et qui vont faire en sorte que cette
reprise-là sera un succès. Merci.
Le Modérateur
: Très
bien. Alors, pour la période des questions en français, nous allons débuter aujourd'hui
avec Fanny Lévesque, LaPresse.
Mme Lévesque (Fanny) :
Bonjour. M. Legault, vous avez parlé que vous êtes ouvert à offrir une
aide, là, aux résidences privées qui craignent de voir un exode, justement, de
leurs travailleurs vers le secteur public. Mme Blais a parlé ce matin que
le gouvernement examinait la possibilité d'aller avec un décret pour adopter un
salaire plancher.
De façon plus précise, là, de quelle aide
on parle vraiment au gouvernement? Et qu'est-ce qui est le plus probable, là,
d'arriver? Est-ce que c'est de garder les primes? Est-ce que c'est d'offrir une
subvention ou une aide supplémentaire ou d'aller avec un décret?
M. Legault
: Bien, on
est en train de regarder différents scénarios. D'abord, je vous dirais,
j'aimerais bien savoir, sur les 10 000 étudiants, combien vont venir
des résidences privées, aussi, quels sont les besoins des résidences privées.
Parce que, bon, si une personne n'avait pas de formation dans une résidence
privée, là, vient obtenir une formation... Bon, on sait qu'il y a un taux de
chômage, malheureusement, qui est élevé au Québec, donc de trouver des gens
sans formation, ce qu'on peut dire des bras, là, c'est plus facile aujourd'hui
que ça l'était il y a trois mois, là. Donc, c'est ça qu'on est en train de
regarder avec les résidences privées.
Bon, vous le savez aussi, on est en train
de regarder la possibilité de convertir certaines résidences privées en
résidences publiques, surtout du côté des CHSLD. Je pense que le ménage, un
petit peu, qu'on a à faire, c'est de voir… Une personne, là, qui a besoin de
beaucoup de soins devrait être dans un CHSLD puis, idéalement, un CHSLD public.
Il y a des personnes qui sont entrées dans des RPA, au moment où ils étaient
très autonomes, mais qui ne veulent pas déménager dans un CHSLD une fois qu'ils
sont rendus beaucoup moins autonomes. Donc, est-ce qu'on offre les mêmes
services dans les RPA ou est-ce qu'on force, entre guillemets, ces personnes-là
à aller dans les CHSLD?
Je pense, c'est tout ça, là, qu'il faut regarder.
Mais, de façon générale, il va falloir
accepter le fait, puis on a eu notre leçon tout le monde, là, pendant cette
crise-là, qu'il faut beaucoup mieux payer nos préposés aux bénéficiaires, qu'il
faut en avoir un pourcentage beaucoup plus élevé qui ont la formation pour
mettre l'équipement de protection individuelle, qui sont capables aussi de bien
comprendre les consignes, les directives pour éviter les contaminations, par
exemple. Donc, c'est tout ça qu'on est en train de regarder. Puis honnêtement
on ne pourra pas avoir une réponse, là, dans les prochains jours. Par contre,
les primes qui sont là, incluant dans les résidences privées, bien, sont là
pour rester encore un bon bout de temps, le temps qu'on ait fait justement
cette analyse.
Mme Lévesque (Fanny) : Parfait.
Au sujet de l'armée canadienne, hier, Ottawa, le ministre de la Défense a
mentionné que c'était pratiquement impossible, là, de prolonger une
intervention de l'armée canadienne au même rythme, là, de façon aussi intensive
qu'actuellement, jusqu'au 15 septembre, comme vous le demandez. C'est
quoi, le plan b, si l'armée se démobilise à la mi-juin?
M. Legault : Bon, d'abord, ce
que j'ai compris, c'est qu'ils pourraient peut-être réduire le nombre. Donc, ça
veut dire qu'il pourrait en avoir peut-être un certain nombre qui reste à plus
long terme ou à plus moyen terme, si je peux dire. J'ai une rencontre
téléphonique, comme à tous les jeudis soir, avec Justin Trudeau ce soir. Je
sais que l'Ontario aussi veut garder les militaires dans leurs centres de soins
de longue durée plus longtemps.
Bon, il y a quand même des bonnes
nouvelles du côté des travailleurs qui étaient absents. On est montés jusqu'à
12 000. On en avait 10 000. Là, on est rendus à 9 300,
9 279. Juste hier, il y en a 458 qui sont revenus de leur congé de
maladie. Donc, il y a une belle tendance de ce côté-là. Ça va peut-être aller
mieux plus vite qu'on pensait. Donc, ça pourrait peut-être nous permettre de
remplacer si jamais le gouvernement fédéral ne peut pas laisser tous les
soldats dans les CHSLD.
Le Modérateur
: On
poursuit avec Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) :
M. le premier ministre, Mme la ministre, M. Arruda. Vous allez les
prendre où, ces 10 000 là, là, parce que je comprends, là, que vous dites
qu'il y a d'autres secteurs où il y a eu des pertes d'emploi. Je comprends tout
ça. On a vu aujourd'hui que l'immigration, ce n'est pas la panacée, là, parce
que le programme, il permet 550 personnes maximum. Donc, on est loin du compte.
Vous allez les prendre où, ces gens-là, M. Legault, pour qu'ils viennent
travailler dans le réseau dans un si court laps de temps?
M. Legault : Bien, vous voyez,
là, il y a un taux de chômage, là, d'au moins 7 %, 8 %. Donc, il y a
beaucoup plus que 10 000 personnes qui ont perdu leur emploi. Les
conditions ou les qualifications qu'on demande, bon, idéalement, c'est d'avoir
un secondaire V. Donc, il y a quand même beaucoup de personnes qui
répondent à cette exigence. Je pense, c'est un travail qui est relativement
bien payé. Quelqu'un qui gagnait moins que 26 $ de l'heure, qui se fait
offrir une job à temps plein du gouvernement, dans le fond, à 26 $ de
l'heure, je pense, c'est attrayant.
Maintenant, le principal défi qu'on a,
c'est ce qu'on va essayer de regarder avec la publicité qu'on va commencer la
semaine prochaine, c'est de convaincre les gens qu'en ajoutant
10 000 personnes la qualité et les conditions de travail vont être
meilleures dans les CHSLD. Donc, il va y avoir un peu plus de temps pour les
préposés qui veulent accompagner une résidente à traverser la nuit parce
qu'elle a de l'anxiété, et donc de mieux s'occuper de chaque personne. Donc,
moi, je pense, ça peut être très valorisant. Moi, j'ai confiance qu'on va en
trouver dans la population.
M. Lacroix (Louis) : O.K.
Est-ce que ça ne va pas créer deux catégories de préposés aux bénéficiaires?
Parce qu'il y en a, là, quand on suit la formation normale, c'est
870 heures, je pense...
M. Legault : C'est ça.
M. Lacroix (Louis) : ...pour
avoir la certification. Là, vous allez les créer... vous allez leur donner
cette certification-là, mais en formule accélérée, 300 heures. Est-ce que
ça ne va pas créer deux catégories de préposés aux bénéficiaires :
certains qui vont avoir eu une formation de 870 heures, les autres 300
heures, pour avoir le même salaire en bout de ligne?
M. Legault : Oui. Bien,
écoutez, nous, on pense qu'à l'intérieur de trois mois, on est capable de
donner une formation de base, une formation aussi qui est... Vous savez, les
préposés aux bénéficiaires, il y en a qui font beaucoup de choses dans les
hôpitaux. Là, on veut vraiment des préposés aux bénéficiaires qui vont
travailler dans les CHSLD. Donc, on va pouvoir se concentrer sur la formation
pour devenir préposé aux bénéficiaires dans un CHSLD.
Puis, bon, si vous comptez le nombre
d'heures, quand même, qu'on peut avoir dans trois mois puis éventuellement
aussi pour suivre l'entraînement pendant le travail, moi, je pense qu'on est
capable, en trois mois, de former des gens qui vont être compétents pour agir
comme préposé aux bénéficiaires.
M. Lacroix (Louis) : ...même
qualité que les 870 heures.
M. Legault : Pardon?
M. Lacroix (Louis) : Qui vont
avoir la même qualité que ceux qui vont avoir fait 870 heures.
M. Legault : Bien, ils vont
être capables de bien faire le travail qu'ils ont à faire dans les CHSLD.
Le Modérateur
:
Prochaine question, Mathieu Dion, Radio-Canada.
M. Dion (Mathieu) : Bonjour à
vous trois. Juste revenir sur l'armée. Vous êtes un peu désespéré de trouver du
monde. Toutes les mesures que vous annoncez vont en ce sens-là, et là, l'armée,
vous lui demandez de rester encore quelques mois, mais on vous dit : Ça ne
sera pas possible. Est-ce que ça vous déçoit à quelque part?
M. Legault : Bien, écoutez, le
Québec paie sa part pour l'armée. Je comprends qu'il y a d'autres priorités,
mais il me semble que la priorité actuellement, je n'en vois pas de plus
urgente que de s'occuper de notre monde dans nos CHSLD puis même chose dans les
centres de soins longue durée en Ontario, là. Je comprends qu'il y a peut-être
un rythme de travail qu'il faudrait revoir, là. Là, je voyais que certains
soldats travaillent sept jours par semaine, mais ils pourraient peut-être
travailler cinq jours par semaine, là. Tu sais, il y a des accommodements. Moi,
j'espère être capable d'en discuter avec le gouvernement fédéral puis l'armée.
M. Dion (Mathieu) : J'aimerais
vous parler de l'industrie touristique parce qu'hier... il y a un discours à la
Santé publique où on vous dit : On ne vous recommande pas de vous déplacer
entre les régions, puis il y a le discours politique où on vous dit :
Bien, ce n'est pas recommandé, mais ce n'est pas interdit non plus.
Donc, le Montréalais, là, qui veut aller,
par exemple, en Gaspésie, là, il écoute le politicien ou la Santé publique?
M. Legault : La Santé
publique. Je vous laisse aller.
M. Arruda (Horacio)
: Écoutez,
comme on vous l'a dit, la situation, elle est fragile encore dans la région
métropolitaine, puis, ailleurs dans le Québec, il n'y a pas de transmission
trop communautaire. Je pense que ce qu'on dit actuellement, c'est que, pour les
besoins plus essentiels, on vous recommande d'y aller. On sait que le tourisme,
ça peut faire interpréter pour certains comme étant quelque chose d'essentiel,
puis etc. Il y a comme un dosage, là, à faire. Autant que faire se peut, moi,
je recommande à ce que les gens restent le plus dans leur univers compte tenu,
je vous dirais, de la haute transmission dans la région métropolitaine. C'est
ce qu'on dit. Mais on n'ira pas faire la barricade, là, pour empêcher nécessairement
quelqu'un... Vous comprenez?
C'est une chose qui n'est pas simple parce
que donner une ligne de conduite : allez-y, on revient à la normale comme
d'habitude, bien là, on va créer un engouement important. Surtout qu'aussi il
faut comprendre que les gens ne vont pas à l'extérieur du Québec, ce qui est
une bonne chose pour l'économie québécoise, mais, en même temps, ça peut
augmenter la quantité de personnes qui vont se déplacer d'une région à l'autre.
J'aimerais ça pouvoir répondre à cette question-là
dans à peu près une ou deux semaines. Puis là vous allez me dire : Il est
tard, dans une ou deux semaines. C'est parce qu'on est vraiment, je vous l'ai
dit, à Montréal, en train de voir qu'est-ce qui est en train de se passer. Je
suis plus prudent que pas assez de par le fait que je sais que ma prescription
n'est pas suivie à 100 %, elle va être suivie à un moins grand
pourcentage.
Ça fait que ce que je voudrais vous dire,
c'est que, dans le fond, soyons un peu patients. S'il n'y a pas d'autre
alternative, c'est une chose. Si vous allez voir quelqu'un parce qu'il est dans
votre famille puis... c'est une chose. S'il y a des alternatives, essayez de
planifier autre chose. Mais on va vous revenir dans à peu près deux semaines,
là, je vous dirais. Quand on va avoir vu quel est l'effet du déconfinement dans
la région métropolitaine, je vais me sentir plus sécure.
M. Dion (Mathieu) : Avez-vous
rouvert l'industrie touristique trop tôt dans ce cas-là?
M. Arruda (Horacio)
:
Non. Non, il faut que les gens, tu sais... Je vais vous le dire, je vais vous
donner un exemple pour comparer. Quand on a décidé d'ouvrir les écoles à
l'extérieur de la région métropolitaine, les gens nous disaient : Mais ça
n'a aucun bon sens. D'autres provinces ont dit : Ça n'a aucun bon sens.
Puis on voit ce qui se passe actuellement, ce n'est pas nécessairement un
drame.
Il n'y a pas de recette magique. Je ne
sais pas si vous comprenez. Il faut, à la fois aussi, un petit peu ouvrir
l'oxygène puis ouvrir le robinet, parce que, de toute façon, on le sait, si on
ne le fait pas, il y a de la délinquance. Puis ça se fait, puis de façon
désorganisée plutôt qu'une façon qui peut être un peu organisée. Je pense que
ce qu'on dit, c'est... ce n'est pas le temps nécessairement automatiquement de
tous se garrocher dans l'Est du Québec, la région de Montréal, parce qu'on va
avoir un potentiel d'ensemencement.
Mais j'aimerais ça avoir plus de données
sur la transmission communautaire à Montréal. J'aimerais ça voir est-ce qu'on
est en train de remonter en haut du R1 à Montréal avant de vous dire :
Déconfinons.
Vous savez, je ne considère pas que j'ai
la vérité. La vérité est quelque part entre les deux. Elle n'est certainement
pas dans un «on y va»... Moi, mon rôle, c'est de dire... de retenir un peu les
freins, puis je me fie sur le bon jugement des Québécois, un peu, par rapport à
ça.
Ce n'est pas une question facile, je peux
vous dire, là, la question n'est pas facile. Puis, à chaque fois, on peut se
dire : On n'a pas été trop lent, on a peut-être été un petit peu trop
vite. Jusqu'à maintenant, les affaires vont comme on planifie. Mais, je l'ai
dit, à l'extérieur de Montréal, ce n'est pas fragile, mais à Montréal, c'est
fragile. Puis, il y a aussi des questions d'acceptabilité sociale, là.
Allez-vous être les bienvenus ou pas... Il y a ça aussi. Il faut qu'elle
reparte, l'économie. On ne peut pas la faire partir à 100 % actuellement.
Ça fait qu'écoutez, reposez-moi la
question dans deux semaines, j'espère être en mesure de vous répondre quelque
chose de positif. Sinon, j'espère ne pas être obligé de le refermer. C'est
très, très difficile.
Le Modérateur
: Merci.
Je m'excuse, le temps file, je vais vous demander de vous en tenir à une
question, une sous-question pour que tout le monde ait sa chance. Patrick
Bellerose, Journal de Québec, Journal de Montréal.
M. Bellerose (Patrick) : Oui.
Bonjour à tous. M. Legault, à 26 $, vous l'avez souligné, là, c'est
une offre intéressante. Par contre, à 26 $ après une formation de trois
mois, un préposé aux bénéficiaires va être mieux payé qu'une infirmière
auxiliaire ou une infirmière qui rentre au premier échelon. C'est environ
24 $ pour une infirmière traditionnelle.
Donc, qu'est-ce que vous dites à ces
infirmières et est-ce que vous comptez rehausser leur salaire à l'entrée?
M. Legault : Bien, je ne veux
pas, vous allez bien comprendre, là, négocier sur la place publique, mais je
comprends effectivement que les personnes où il y a plus d'exigences devraient
gagner au moins le même salaire.
M. Bellerose (Patrick) : Et
M. Jolin-Barrette, tantôt, au sujet des préposés aux bénéficiaires
étrangers, a parlé, donc, d'une limite de 550 personnes pour un projet
pilote. Pourtant, on est dans une période extraordinaire, il y a eu des mesures
extraordinaires qui ont été prises. Pourquoi ne pas ouvrir les vannes et faire
rentrer plus de préposés aux bénéficiaires étrangers pour venir combler ces
postes-là, là, les 10 000 postes dont vous parlez?
M. Legault : Bien là, il faudrait
voir si on est capables d'en trouver. Mais des gens qualifiés comme préposés
aux bénéficiaires...
M. Bellerose (Patrick) : Ou
pour former.
M. Legault : Oui, bien, je
pense que c'est quelque chose qu'il faut regarder.
M. Bellerose (Patrick) :
Donc, on pourrait faire rentrer plus que 550 personnes?
M. Legault : Écoutez, je veux
voir aussi, parce qu'on a des limites déjà d'imposées, là, ça amène quoi comme
réduction dans d'autres domaines, là. Il faudrait que je regarde le dossier au
complet.
Le Modérateur
: Au tour
d'Isabelle Porter, Le Devoir.
Mme Porter (Isabelle) : Oui.
Bonjour à tous les trois. On a appris, il n'y a pas très longtemps, là, qu'il y
avait 41 cas de COVID-19 dans les écoles qui avaient été répertoriés. Il y
a une ambiguïté, là. On nous dit... Vous avez dit lundi, M. Arruda, qu'il
y avait des petites éclosions dans les écoles. Le ministère de l'Éducation,
hier, nous a dit qu'il n'y avait aucune éclosion dans les écoles.
Est-ce que c'est possible de clarifier ça,
d'une part, et de nous dire aussi si les choses se passent comme vous l'aviez
prévu, là, en termes de cas en milieu scolaire.
M. Arruda (Horacio)
:
Oui. Écoutez, là, il faut faire attention comment on définit une éclosion. Il y
a des gens qui, des fois, vont dire : Il y a un cas dans l'école, et puis
ils vont la définir comme étant une éclosion, alors qu'une éclosion,
habituellement, ça en prend deux ou une transmission comme telle.
Ce qui arrivé, là, les informations que
j'ai, là, c'est qu'il y a eu effectivement certains endroits où il y a eu des
cas, mais pas d'impacts négatifs de façon importante. Donc, il y a eu, puis je
vais vous dire, il va y en avoir, comme il va y en avoir dans les garderies,
des gens, parce qu'il y a un peu de transmission communautaire, qui vont
avoir... Puis c'est arrivé récemment, dans une garderie dans la région de
Québec, une mère avait la COVID-19, son enfant est allé à l'école... bien, il
n'avait pas de symptôme. On a retiré l'enfant pour éviter ça. Ça fait que c'est
normal qu'en ayant la garderie, l'école étant ouverte sur la communauté, il
peut y avoir des cas.
L'avantage qu'on a dans ces milieux-là,
c'est que ce sont des enfants jeunes, et on n'a pas mis de personnel non plus
qui était à haut risque, puis etc. Ça fait qu'il y en a eu, mais rien qui n'a
pas été sous absence de contrôle. Je pense que c'est en Gaspésie qu'on a fermé
temporairement, à un moment donné, parce qu'il y avait quelques professeurs,
puis c'étaient même des enseignants qui avaient été infectés notamment avant la
période d'ouverture, lors de la préparation.
Mme Porter (Isabelle) :
Mais est-ce que vous avez toutes les infos sur cette question-là, puis comment
est-ce que vous les recueillez?
M. Arruda (Horacio)
:
On les recueille par des faits saillants, si vous le permettez, à travers les
faits saillants que nous envoient les directions de santé publique, là, on
reçoit... moi, je reçois un fichier, tous les matins à 9 heures, où me
dit : Voici ce qui s'est passé dans notre territoire, puis dans notre
région, puis on nous donne des informations de nature anecdotique parce que,
dans nos systèmes, aller rechercher la donnée, c'est-u un prof, c'est-u le
parent dans telle école, puis etc., ce n'est pas nécessairement fait. C'est sur
la base des informations que, nous, on obtient dans les faits saillants par les
directions de santé publique.
Le Modérateur
: Est-ce
que c'était votre sous-question ou vous avez une autre question?
Mme Porter (Isabelle) :
J'ai une autre question. M. Legault, pourquoi est-ce que votre
gouvernement a refusé de tenir une consultation parlementaire sur le traçage
des données comme le réclamait Québec solidaire ce matin, dans la mesure où, en
plus de Québec Solidaire, il y a les commissions à l'information qui ont fait
une sortie plus tôt, il y a quelques semaines, je pense, pour que ce soit
assujetti à une surveillance parlementaire, ces négociations-là?
M. Legault : Bon, bien,
d'abord l'opposition demande une commission parlementaire sur un sujet différent
à peu près à chaque jour. À un moment donné, on ne peut pas avoir toutes nos
commissions parlementaires qui sont sur des sujets demandés par l'opposition.
Maintenant, je veux revenir quand même sur
le traçage. D'abord, ça doit être fait avec la permission de la personne. Donc,
on n'utilisera pas de données sans avoir la permission de la personne. Puis on
va s'assurer de la sécurité sur les données. Puis ça me donne l'occasion de
passer la puck à la ministre de la Justice pour peut-être mieux répondre à
cette question.
Mme LeBel : Bien, de
façon très générale, effectivement vous l'avez bien dit, M. le premier
ministre, dans l'hypothèse où une telle application serait suggérée et jugée
nécessaire par la santé publique, parce que c'est la clé de voûte de tout ça,
là, que la santé publique juge que c'est nécessaire dans les circonstances,
bien, ça ne se ferait pas sans le consentement des gens. Il y aurait de la...
anonymer... de rendre anonymes les données, je veux être sûre de bien me faire
comprendre, et tout ça se faire dans le respect également de la vie privée des
gens et de faire en sorte que leurs renseignements personnels soient protégés.
Donc, la CAI, la Commission d'accès à l'information, serait impliquée dans le
dossier, et naturellement mon équipe et moi, au niveau des renseignements
personnels, on est également impliqués pour s'assurer... Et soyez très rassurés
qu'on va faire en sorte que les données personnelles des gens sont protégées.
Mais la clé de voûte et le point de départ, c'est le consentement des gens,
c'est clair.
Le Modérateur
:
Prochaine question, Patrice Bergeron, LaPresse canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour à vous trois. M. le premier ministre, vous avez dit tout à l'heure,
donc, qu'il va falloir peut-être aider les résidences privées pour personnes
âgées, pour que les salaires augmentent pour les préposés aux bénéficiaires.
Mais qu'en est-il… donc, on sait qu'il y en a de différentes dimensions, qu'en
est-il des grosses comme Chartwell ou, bon, Résidences Soleil? Est-ce qu'elles
ont vraiment besoin d'aide pour financer les salaires de ces préposés aux
bénéficiaires?
M. Legault : Bien, écoutez,
actuellement il y a des primes de 4 $ de l'heure qui sont données. On est
dans une période de transition. On va tous convenir que même les résidences,
les grandes résidences privées vont devoir mieux payer leurs préposés aux
bénéficiaires dans les prochaines années. Donc, il y a deux possibilités :
ou ils chargent plus cher aux citoyens ou le gouvernement fait un effort pour
aider les citoyens qui veulent aller dans ces résidences-là. Donc, ça fait
partie de l'analyse qui est faite. Puis pour l'instant, bien, comme je le
disais tantôt, les primes qui sont là vont rester le temps qu'on fasse
l'analyse.
M. Bergeron (Patrice) :
Mme LeBel, est-ce qu'il serait possible de savoir il y a combien de
dossiers actuellement en attente en raison, donc, de la suspension des travaux
dans les palais de justice, là?
Mme LeBel : Bien, c'est très
difficile, honnêtement, de chiffrer présentement. Il y a plusieurs… il y a
trois types de dossiers, je vais dire, trois types d'inventaires, si je peux…
et c'est très difficile de chiffrer quels vont être ces dossiers-là en attente.
Parce qu'il y a, bon, les dossiers qui étaient déjà existants avant le COVID,
qui n'ont pas procédé parce qu'ils n'étaient pas jugés urgents dans les
circonstances, il y a les dossiers qui étaient en attente de dépôt, qui n'ont
pas pu être déposés ou initiés, et il y a tous les dossiers qui découlent de près
ou de loin de la situation qu'on vit, des contestations judiciaires, bon, etc.
Mais c'est vraiment très difficile de chiffrer.
D'ailleurs, vous comprendrez, et ce n'est
pas un secret pour personne, là, les dossiers ne sont pas numérisés non plus
dans les palais de justice. On est dans le virage technologique. On a fait des
gros progrès, là, dans les dernières semaines, pour donner des moyens
technologiques de procéder aux audiences, mais on continue à travailler sur des
moyens.
Le Modérateur
: Prochaine
question, Alain Laforest, TVA Nouvelles.
M. Laforest (Alain) : M. le
premier ministre, Mme LeBel, M. Arruda, vous allez excuser le terme
que je vais employer, mais j'entends des préposés aux bénéficiaires me
dire : M. le premier ministre, vous vivez au pays des licornes parce que
ça va être dur d'amener ce que vous voulez faire dans les résidences,
actuellement, voire quasi impossible.
M. Legault : Bien, écoutez,
c'est sûr qu'actuellement il manque 10 000 employés puis il manquait
10 000 employés avant la crise. Donc, c'est certain que les préposés
ont beaucoup moins de temps pour prendre soin, là, de toutes sortes de façon,
des résidents puis des résidentes. Ça, c'est très, très clair, puis je l'ai dit
tantôt, puis je ne le nie pas. Mais moi, j'ose rêver qu'on est capables, au
Québec, en ajoutant, entre autres, ces 10 000 personnes, d'avoir
suffisamment de gens pour mieux prendre soin de nos résidents et résidentes, de
nos personnes âgées qui ont bâti le Québec. Pour moi, c'est important. Ça a toujours
été dans nos priorités et ça le reste, puis de leur offrir aussi un
environnement, là, avec les maisons des aînés, qui est beaucoup plus beau que
ce qu'on leur offre actuellement.
Le Modérateur
: En
sous-question.
M. Laforest (Alain) : Mon
collègue en a parlé tout à l'heure, là, les grosses résidences… puis, je me
souviens, dès les premiers points de presse, quand vous aviez parlé de la
résidence Herron puis que vous parliez des baux gargantuesques, là, à
10 000 $ par mois. M. le premier ministre, est-ce que vous allez
réclamer les sommes à ces grosses résidences là, parce que vous les
subventionnez actuellement, là, pour traverser à travers la crise, alors qu'ils
prélèvent toujours, là, ces gros loyers là?
M. Legault : Bien, écoutez, on
a vécu une crise. Donc, pendant la crise, c'était normal qu'on fasse ce qui est
nécessaire d'être fait pour attirer et garder les préposés aux bénéficiaires
même dans les résidences privées parce que ce n'est pas parce qu'une résidence
privée est privée que les gens qui y vivent ne sont pas aussi importants. Pour
nous, ce sont tous des Québécois, des Québécoises. Donc, je pense qu'il fallait
agir rapidement.
Maintenant, on va prendre le temps
d'analyser effectivement les différentes possibilités, les différentes ententes
aussi qu'il y a, parce que, dans certains cas, c'est le gouvernement qui
réserve des places dans le secteur privé. Dans certains cas, il y a une
contribution qui vient des personnes selon une grille qui est convenue. Dans
d'autres cas, c'est complètement libre, et puis effectivement il y a des prix
très élevés qui sont chargés. Mais il faut comprendre, là, qu'on va mieux payer
les préposés aux bénéficiaires dans le public, dans le privé dans les
prochaines années. Et puis, bon, bien, il faut trouver un équilibre, là, parce
qu'en bout de ligne c'est toujours la même personne qui paie.
Le Modérateur
: Merci.
On complète en français avec Olivier Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) :
Mme LeBel, il y avait déjà un retard avant. Vous dites : Le nombre de
dossiers, on ne va pas nécessairement le dévoiler. Mais, peu importe, le
rattrapage va se faire comment? Est-ce que c'est plus d'heures de cour? C'est
quoi, la stratégie pour reprendre le retard?
Mme LeBel : Bien, peut-être
juste pour rectifier une portion de votre question, le retard n'était plus là
avant, là. Naturellement, depuis 2016, avec l'arrêt Jordan, on a eu des
dossiers qui dataient d'avant l'arrêt Jordan, avant 2016, qui avaient déjà
accumulé certains délais, donc ces dossiers-là. Mais tous les dossiers qui ont
été judiciarisés depuis 2016 étaient dans la fourchette prescrite par la
Cour suprême, entre 18 et 30 mois. On voyait d'autres... certains arrêts
de procédure, vous avez raison, mais c'étaient des dossiers qui avaient accumulé
des délais avant. Donc, on avait une belle situation avant la pandémie au
niveau de la gestion des délais de justice.
Maintenant, vous avez raison, il faut
trouver une solution. La Table Justice fait partie des... ça va faire partie de
son mandat. Donc, est-ce que c'est... bon, les salles virtuelles vont nous
permettre, pendant la pandémie, naturellement, de pallier à la réduction des activités
des salles physiques, parce qu'il y a quand même les règles de distanciation,
et on ne va, quand même, pas être à 100 % de nos capacités immédiatement.
Bien, par contre, ces salles virtuelles vont demeurer aussi par la suite, donc
vont faire partie de ce qui va nous aider à réduire les inventaires accumulés
après la crise, étendre peut-être les heures où on peut procéder dans une
journée.
Bon, les juges sont en train de plancher
sur des solutions également. Donc, ça va faire partie de l'ensemble... Ce n'est
pas une solution unique, là. Donc, la Table Justice, justement, va servir à ça.
M. Bossé (Olivier) : En sous-question.
Trois semaines que les écoles, les garderies sont réouvertes à l'extérieur de
la CMM, est-ce que vous considérez... vous avez été la cible de beaucoup de
critiques, début mai, pour ça, les pour, les contre. Est-ce que vous considérez
que c'est réussi, un déconfinement réussi?
M. Legault
: Bien, moi
là, si ça n'avait pas été un succès, je pense que, dans vos médias, on l'aurait
lu. Donc, moi, je considère que c'est un grand succès. J'aimerais ça qu'on en
parle plus dans les médias. Mais je peut-être laisser Dr Arruda compléter, là,
mais moi, je considère que c'est un grand succès, là, compte tenu du nombre
d'enfants, de l'inquiétude qu'il y avait chez certains parents. Je pense, c'est
un grand succès.
M. Arruda (Horacio)
:
Si vous me permettez, j'étais justement en rencontre avec une association de
pédiatres et le ministre de la Famille, et le ministre de l'Éducation, et la
ministre Loisir et Sport, c'est clair que ça s'est bien passé. Ça s'est bien
passé, les enfants étaient contents de revenir à l'école, les parents sont
soulagés. Les parents, maintenant, ont vraiment passé à une autre étape, si
vous me permettez.
Puis c'est normal d'avoir des craintes,
hein? Je pense que c'est normal et c'est tout à fait... surtout dans le
contexte où on était, on levait la chose, mais l'expérience a été très
positive, puis il y a des acquis aussi, à mon avis, dans ces expériences-là,
pour la rentrée l'année prochaine. Donc, encore une fois, population jeune avec
un risque de maladie beaucoup plus faible que les inconvénients de les laisser
à la maison, confinés, en termes de développement. Vous savez, les tout-petits,
là, les premières années de vie, les cinq premières années de vie sont majeures
dans le développement des enfants. Même on est en train de regarder un peu plus
comment on pourrait même aller plus loin dans des approches différentes, éventuellement,
pour la rentrée à l'automne qui permettrait à la fois d'éviter des grandes
épidémies. Mais, comme je vous le dis, là, c'est clair qu'il va y avoir des
cas, comme il y en a eu quelques-uns, mais tout est sous contrôle, puis il n'y
a pas eu d'histoires d'horreur dans... C'est ça. Et c'est les professeurs, à la
fois les enfants et les parents, qui sont heureux.
Le Modérateur
: Merci. So time now for
questions in English, and we'll start today with Phil Authier, Montreal
Gazette.
M. Authier (Philip)
: Good day. M. Arruda, you just mentioned several times, and you
did yesterday as well, that the situation in Montréal is still fragile. Can you
elaborate on that? What do you mean by fragile when... what risks happening in
the coming days?
M. Arruda (Horacio)
: OK, first of all, the situation is fragile because it's clear that
we had the criteria to go opening, OK? But the speed on what things are going
to go opening and the way people will respect the conditions of distanciation
using masks and hygiene and also the people getting together respecting three
families, less than 10 persons, and everything, could have a tremendous impact
on the local transmission. There is a high density population, there is people
at risk, poor people in some communities at high density, if things go flame
again, it can make us go into more cases and cases, and, at that moment, stress
a lot the healthcare system, which is... have some capacity, but could not
tolerate, I would say, a big outbreak. And so what we have saved by our
stopping everything, we would like to keep it, as not repeating an error of too
much deconfinement and, as so, people not respecting the rules.
M. Authier (Philip)
: We've spoken a lot this week about deconfinement, but question for
M. Legault. There have been 200 deaths still this week in...from
COVID-19. What message do you have for the families of people who have died?
M. Legault : It's terrible what's happening, and, unfortunately, when I look at
the number of people infected in our CHSLDs, we may have more to come. We'll do
all what we can to try to save as many as possible, but it's terrible to talk
about 4,000 deaths. So, of course, we have to be careful about saying that
it's a special situation in Québec, I know that your friend is saying that a
lot, but when you compare with other large cities in North America, in the
North East of North America, our rates are comparable. So, the virus was very
tough. And people who traveled, especially to Europe, they were hurt a lot: New
York, Boston, Chicago, Detroit, Philadelphia, everywhere.
M. Authier (Philip)
: …quite often you expressed your sympathies for the people that have
died.
M. Legault : Yes, and I still continue to express my sympathy with the people
who died.
Le Modérateur
: Thank you. Next question? Yes, you want to add something?
M. Arruda (Horacio)
: Everybody has been shaken by this terrible story. And I think
everybody is now trying to do the best for minimizing the impact of the COVID
on the elderly people. But its clear there is always going to be that people
who are more at risk of the disease. But I think there is a lot of lessons
learned from that story, from here, from elsewhere in the world. So everybody
is working a lot to minimize the impact in the next months.
Le Modérateur
: So, next question, Samuel Pouliot, CTV News.
M. Pouliot
(Samuel) : Hi. Mr. Legault, what do you say to
the private sector who is worried they will be left without any employees once
you start recruiting workers at a better pay?
M. Legault : OK. First, what I'm saying is that the 10,000 people we're looking
for are people that are not trained, so they don't have the qualification to be
a «préposé aux bénéficiaires».
So, we're talking about people… These kinds of people are available right now,
with the very high unemployment rate. That's the first thing I say.
Second thing is we'll
help the private sector financially. We're doing it right now and we'll look,
make an analysis, exactly how can we help them. The other thing we say is that
many of those residences are not CHSLDs. They are places where you have people
with more autonomy. And it's important that at home services… more services be
given by GPs, general practitioners, nurses going to the different residences.
So we'll increase those services.
M. Pouliot
(Samuel) : OK. And there's a specific case at
Maimonides, a geriatric center, where the number of infections and deaths seems
a little bit out of date because the situation seems worst on the ground. What
do you know about this case specifically? And are you considering sending the
army?
M. Legault : Which place are you talking about?
M. Pouliot
(Samuel) : Maimonides
Une voix
: ...
M. Pouliot
(Samuel) : Côte-Saint-Luc, yes.
M. Legault : In Côte-Saint-Luc? I'm not aware.
M. Arruda (Horacio)
: I'm not aware. About numbers, we know that there is delay on
getting the number, here at the Ministry, based on the field. But I have been
not noticed specific problem. I will make verification with Dre Mylène Drouin
in Montréal.
Mme Fletcher
(Raquel) : The next question is from Raquel Fletcher, Global News. Ontario has just over 26,000 total cases and almost 20,000 of those have recovered. Québec is
almost 49,000 total cases with only 14,500 recovered. Québec's recovery should
be much closer to 40,000. So why are so few people recovering here?
M. Legault :
OK. First, I want to repeat that so far, today, Québec did 65,000 tests per
million people. In Ontario, they did 43,000 tests per million of people. So we
did something like 50% more tests. But we choose, in Québec, that was the
decision of Dr. Arruda, to test people with symptoms and not put so much
focus on testing people that don't have anymore symptoms. So, I realize very
well that when we compare, right now, people that recovered, we have 15,000,
but we know that in reality the number is a lot higher. But it is not a
priority for me to identify the cases that are...
M. Arruda (Horacio)
:
Yes. And depending of the criteria used as testing for giving negative, OK,
needing to have two tests negative to be considered really, I would say,
rehabilitation, that's not always the same project. We could also say that, if
people have been with no symptoms for 14 days and... they have begin the
disease at 14 days, they have been no symptoms for more than 48 hours, and
everything, that could be making clinical definition of «réhabilité», but we
don't use that. So it is why, probably, there is probably more than that.
We want to be more
conservative than less. And, in fact, that is a good story for us, but we are
focusing on the problems and... But I think people in Québec will recover as
others. There is no biologic reason why it could be different.
Mme Fletcher
(Raquel) : Alright. And, as a second question
for Raquel Fletcher, why don't you send civil servants now to help in CHSLDs,
and what is you plan B if you don't get the 10,000 long term care workers?
Nurses are exhausted.
M. Legault :
OK. First, what we need more, in our CHSLDs, is more trained employees. Right
now, we got 10,000 people and we still have 10 000 people that came
from the Web site Je contribue, they are still there, but most of them, they
are not trained. So, what we really want to have more in our CHSLDs is people
that have been trained.
Le Modérateur
:
Thank you. And for our last question, Cathy Senay, CBC News.
Mme Senay
(Cathy) : Good afternoon to all of you.
Premier Legault, the National Defence Minister is a former military officer, so
this is his job to protect his army. So, when he said yesterday : We won't
be able to go that duration, when you have our people working seven days a week
and 12 hours a day, it's not sustainable. Now, what are the words you'll choose
when you'll have this phone conference call with the premiers and Prime
Minister Justin Trudeau asking for the soldiers so you don't look like you're
begging the federal to send you those soldiers? What are the words you'll
choose?
M. Legault :
First, we're not asking those soldiers to work 12 hours a day, seven days
a week. For me, eight hours a day, five days a week would be good for me. So, I
don't know why they work this way, I think it would be better if they worked
like other employees we have, which is normal hours during a day and a week.
But after June, we need them. So, what will they do if they go away? I guess
they must have something more important to do. What it is?
Mme Senay
(Cathy) : O.K. Second question.
Mrs. LeBel, you talked about those courtrooms that are virtual. There are
90 of them, or 140 and...
Mme LeBel :
126.
Mme Senay
(Cathy) : 126. If I'm a citizen and I hear
this, what are the gains for citizens having those virtual courtrooms? Because
justice is such an important human experience, and there's so many things going
around in a courtroom, like, you've been through this so many times. So, why a
citizen should feel that he's going to gain from this new technological
experience?
Mme LeBel :
The first gain is access. But you're so right that it's not well-adapted for
any case or any type of case. But, if you think about Small Claims Court, that
could be done over the Internet, over a virtual courtroom. I'm not talking
about a sexual assault case, but I'm talking maybe civil courts, something that is more... less of a human interaction, if I
could take your word. So access is the gain. Right now, for the system, it's
the fact that we could maintain… But it's not ideal in any type of court,
you're right.
And we will have also
what we call «semi-virtuel». So that's going to be full physical, if I can say it like that. Right now, it's going to be slow motion... it's going to be full virtual. But also we could
have all types of arrangements where we have maybe the witness with the judge,
but the lawyers in another room. So there's adaptations that we can make with
that. But, you're right, it's not adapted for all cases, but we will manage
that. But it's access, the main gain is access.
Le Modérateur
: So thank you all. C'est ce qui complète pour cette
conférence de presse. À bientôt.
M. Legault
: Merci, tout
le monde.
(Fin à 14 h 4)