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Point de presse de Mme Isabelle Melançon, porte-parole de l’opposition officielle en matière de culture et de communications

Version finale

Wednesday, May 27, 2020, 8 h

Salle Louis-Hippolyte-La Fontaine (RC.184), hôtel du Parlement

(Huit heures quatre minutes)

Mme Melançon : Merci beaucoup. Alors, bonjour, tout le monde. Heureuse de vous retrouver ce matin. Alors, comme vous le savez, la COVID-19 a chamboulé nos vies dans les derniers mois. Depuis la mi-mars, le Québec est sur pause, et on a perdu des êtres chers, on soigne nos malades actuellement, et les gens sont en confinement, toujours, en tout cas, à Montréal, bien qu'on commence à ouvrir tranquillement. Je dois vous dire qu'à Verdun c'est extrêmement difficile, je veux vous le dire, on est encore en zone rouge, on perd beaucoup de gens.

Et, pendant le confinement, j'ai fait de nombreux appels, et j'ai constaté à quel point les gens, durant le confinement, ont consommé beaucoup de culture. La culture a fait partie de la vie des Québécois et des Québécoises lors des derniers mois. Tout le monde a écouté une série, un film, un livre, hein, on a lu plus que jamais, dans certains cas. On a aussi regardé... virtuellement, là, on a visité des musées. Bref, la culture a fait partie de nos vies, et c'est tant mieux. Mais, malheureusement, la culture aujourd'hui est encore le grand oublié du gouvernement du Québec. Et pour preuve, il y a une lettre, avec 250 artistes, qui a été publiée, c'est Pour les arts vivants. Cette lettre-là a été signée par 250 personnes, dont des personnes que vous connaissez très bien, par exemple, Guylaine Tremblay, par exemple, Julie Le Breton, on pense à M. Lepage. Bref, vous irez trouver la liste de ces personnes qui ont signé cette lettre. Et il y a 14 000 signataires en date d'aujourd'hui. Ça a été mis hier, là, sur le site... sur Facebook. Il y a 14 000 signataires actuellement qui ont signé la pétition.

Vous savez, les artistes qui ont signé ça, ils ne demandent pas de l'argent au gouvernement, ils demandent d'être entendus par la ministre de la Culture, ils veulent être écoutés. Moi, ce qui me trouble dans tout ça, c'est que les artistes ont été les premiers à avoir cessé leurs activités et ils vont sûrement être les derniers à reprendre le boulot. Et comme vous le savez, c'est difficile actuellement, il y a la PCU qui va terminer en juillet pour eux. Il n'y a pas de plan.

Les artistes ont été fâchés du point de presse qui a eu lieu vendredi le 22 mai. Un vendredi après-midi, sans la présence du premier ministre, la ministre a assisté, participé à un point de presse avec la santé publique. Puis dans le fond, là, la santé publique, ils ont déconfiné les cinéparcs, cinq cinéparcs. Et je n'ai rien contre les cinéparcs, là, j'ai des enfants, je vais au cinéparc. Ils ont aussi déconfiné les musées puis les studios d'enregistrement. Ça, ce n'est pas une annonce, ce n'est pas un plan pour la culture. Donc, les artistes sont fâchés parce que la ministre avait elle-même créé en disant qu'elle avait de grandes annonces pour le milieu culturel, puis finalement, bien, on a vu ce qu'on a vu vendredi le 22.

Je veux aussi que les diffuseurs, RIDEAU, le ROSEQ pour l'Est-du-Québec sont aussi fâchés actuellement. C'est difficile de faire une programmation. Vous savez que ça prend plus qu'un an faire une programmation dans les théâtres. Bien, là, actuellement, ils ne savent pas à quoi s'en tenir. Ils ont énormément de pression. Puis pour préparer un spectacle, là, pour les mois à venir, bien, ça prend aussi des mois de préparation.

Donc, aujourd'hui, ce que je souhaite, c'est que la ministre enfin puisse entendre le milieu, veuille rencontrer les signataires de cette lettre-là pour pouvoir faire un vrai plan parce qu'elle doit prendre la main tendue. Moi, j'ai tendu la main à plusieurs reprises dans... les derniers mois, pardonnez-moi, j'ai tendu la main. Ils tendent la main, et honnêtement, aujourd'hui, je pense qu'elle doit prendre l'aide. Elle a besoin d'aide, la ministre, et c'est qu'ils proposent. Alors, j'espère qu'elle va accepter de rencontrer les gens du milieu.

M. Laforest (Alain) : Mme Melançon, comment on fait pour rentrer 60 personnes dans une salle de 80 en situation de COVID actuellement pour faire des spectacles? Parce que c'est beau de dire, oui, ils sont oubliés, mais le problème, c'est la proximité. Est-ce qu'on peut faire des spectacles à deux mètres dans une petite salle?

Mme Melançon : Bien, c'est encore en rencontrant les gens qu'on va avoir ces réponses-là. Une chose est sûre, M. Laforest, c'est que, dans une proposition que RIDEAU a faite, ils ne demandent pas nécessairement de dire : On veut ouvrir aujourd'hui les théâtres et les salles de diffusion, ce n'est pas ce qu'ils demandent, c'est de dire : Est-ce qu'on peut justement avoir, comme on l'a fait pour les festivals. Les festivals savent que, jusqu'au 31 août, il n'y a pas de festivals. Alors là, ça donne du temps justement d'arrêter les productions, de pouvoir voir venir. Vous savez, si on a envie d'aller voir Mariana Mazza au théâtre de Saint-Jérôme, bien, souvent on va acheter nos billets un an à l'avance parce que les programmations, c'est comme ça que ça fonctionne. Là, actuellement, non seulement ils perdent de l'argent chaque jour, mais en plus, ils ne sont pas capables de prévoir, de prédire. Au moins, s'ils avaient des dates, en disant : On arrête jusqu'au 31 août, puis, par la suite, là, on va commencer à voir venir. Déjà, ce serait une annonce pour eux.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais ça semble, excusez-moi, ça semble déjà assez clair, là, que jusqu'au 31 août, il ne se passera rien, là. S'il n'y a pas de festival, il n'y aura pas de spectacle. En fait, vous dites que la ministre a besoin d'aide, mais franchement, qu'est-ce qu'elle peut faire? Je veux dire, personne ici, dans cette salle, on ne sait ce qui va se passer avec la pandémie au cours des prochaines semaines, des prochains mois. Donc réellement, là, qu'est-ce que c'est qu'elle peut faire?

Mme Melançon : Bien, actuellement, là, les diffuseurs disent l'inverse de ce que vous me dites. Parce que tant et aussi longtemps qu'ils n'auront pas un moment d'arrêt, ils ont des contrats liant des artistes actuellement. Alors, ce n'est pas aussi simple que vous le prétendez. Elle a besoin d'aide, oui, parce que les gens veulent dire à la ministre : Voici ce que nous, là, on peut proposer actuellement. La ministre ne cesse de dire qu'elle rencontre les artisans, les artistes, qu'il y a des tables. Moi, hier, là, on m'a raconté que chaque rencontre, il y a 35 ou 45 personnes autour d'une table par visioconférence ou par téléphone, là, puis que les gens ont deux minutes et demie pour parler. Pensez-vous vraiment qu'on peut entendre les problématiques du milieu en deux minutes et demie? La réponse est non.

Mme Crête (Mylène) : Bien, ça prendrait quoi, comme plan, à ce moment-là? Vous dites qu'ils ne demandent pas d'argent, mais ça va en revenir à ça éventuellement.

Mme Melançon : Bien, probablement qu'il va y avoir, bien sûr, une demande financière à un moment donné, mais ils n'en sont pas là. Ils veulent être entendus, ils veulent être écoutés, et ça, c'est urgent. Et là, honnêtement, après neuf semaines, que la ministre n'ait pas eu le temps de rencontrer ces gens-là, je suis un peu surprise. Le premier ministre a enlevé la langue française à la ministre Roy pour qu'elle ait plus de temps. Là, elle pourrait rencontrer les gens du milieu. Ça fait neuf semaines, là, puis on n'est même pas obligés de se déplacer, là, on peut le faire par téléphone ou par visioconférence.

M. Bellerose (Patrick) : J'aimerais vous entendre sur l'aide accordée par Québec au Cirque du Soleil. Qu'est-ce que vous pensez du fait qu'on aide, justement, des fonds milliardaires et que cette aide-là aussi va aider des entreprises qui sont placées dans les îles Caïmans?

Mme Melançon : Bien, j'ai beaucoup de difficulté à vous répondre ce matin parce qu'il y a beaucoup... c'est nébuleux. Il n'y a pas beaucoup de transparence dans l'annonce qui a été faite hier par le ministre Fitzgibbon. Je veux vous dire une chose, 200 millions $ US, là, ça représente 276 millions $ CAN. Bien, j'espère que le gouvernement a aussi pensé qu'il y a des super beaux joyaux en cirque qui sont aussi Québécois et qui vont avoir besoin d'aide. Je pense aux 7 Doigts, je pense à Éloize, je pense ici, à Québec, à Flip Fabrique. Ce sont des joyaux québécois puis, vous savez, 92 % de leurs revenus autonomes, c'est les tournées internationales. Actuellement, là, on s'entend, il n'y en aura pas de tournées internationales dans les prochains mois. Alors, j'espère que ce qui sera bon pour pitou sera aussi bon pour minou, et tant et aussi longtemps qu'on n'aura pas de réponse... Est-ce que l'argent va servir à payer les artistes du Cirque du Soleil qui n'ont pas été payés? On n'a pas de réponse actuellement.

M. Bellerose (Patrick) : Mais est-ce que c'est acceptable d'aider des entreprises qui font affaire à travers des paradis fiscaux?

Mme Melançon : Bien, ce qui est encore une fois troublant, c'est qu'on n'a pas beaucoup de réponses quant à où va aller l'argent. C'est pour ça que je vous dis, moi, c'est de savoir où va aller l'argent. Est-ce que ça va aller directement aux îles Caïmans? Si c'est le cas, on doit se poser de sérieuses questions.

M. Laforest (Alain) : Est-ce qu'on aurait dû aider ou se concentrer davantage sur les repreneurs québécois?

Mme Melançon : Bien, comme je vous dis, au moment où on se parle... puis là, on a appris dimanche que Guy Laliberté veut reprendre, on sait que Québecor aussi faisait partie des gens qui étaient intéressés par le Cirque du Soleil. Moi, je ne fais pas partie des rencontres actuellement. Une chose est sûre, qu'on veuille sauver, qu'on veuille aider... Puis, vous savez, le nationalisme, là, il est à géométrie variable dans ce gouvernement-là, hein, parfois on veut aider, parfois on ne veut pas aider. Je vais vous donner l'exemple du 45 millions $, là, pour la publicité qui a été octroyé, le contrat qui a été octroyé, là, bien, c'est à une firme qui est américaine. Le gouvernement veut sauver, mais de l'autre côté, il donne à des Américains pour, par exemple, de la publicité, 45 millions de contrats en publicité pour Cossette, qui appartient aux Américains. Donc, c'est pour ça que je parle de géométrie variable à ce moment-ci.

Le Modérateur : Une dernière question.

M. Lacroix (Louis) : Vous venez de dire : Est-ce que l'argent du Cirque du Soleil va aller directement aux îles Caïmans? Vous avez dit ça, il y a 30 secondes. Qu'est-ce qui vous permet de penser ça?

Mme Melançon : Non, j'ai posé la question. J'ai...

M. Lacroix (Louis) : Quand on pose une question comme ça, c'est qu'on sous-entend que ça pourrait arriver, là. On ne dit pas ça dans l'air comme ça, là. Qu'est-ce qui...

Mme Melançon : Non, non, mais c'est votre collègue. Si vous aviez écouté la question de votre collègue, il m'a demandé si ça va aller aux îles Caïmans ou pas. Moi, je dis, c'est une excellente question, il faut vraiment voir, moi, j'espère que l'argent va aller d'abord à payer ceux et celles qui sont les...

M. Lacroix (Louis) : Avez-vous des indications comme quoi ces gens-là cachent de l'argent dans les paradis fiscaux?

Mme Melançon : Non, bien, j'ai... non, je n'ai rien à annoncer en ce sens-là ce matin.

Le Modérateur : Merci, c'est tout le temps qu'on a. Merci à vous.

Mme Melançon : Merci beaucoup, tout le monde. Je vous souhaite une belle journée.

(Fin à 8 h 15)

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