(Dix heures trente-huit minutes)
M. Nadeau-Dubois : Bonjour. Aujourd'hui,
on revient à l'Assemblée nationale après plusieurs semaines d'absence.
Qu'est-ce qu'on va faire dans les trois semaines qui s'en viennent à l'Assemblée
nationale? Bien, une chose est sûre, dans les trois prochaines semaines, on ne
va pas pouvoir réécrire l'histoire des deux derniers mois.
Par contre, on peut faire quelque chose :
on peut commencer à tirer des bilans pour se préparer pour les prochains mois,
on peut aller chercher des réponses aux questions que beaucoup de Québécois et beaucoup
de Québécoises se posent. Et ce que beaucoup de gens veulent savoir, c'est si
on va apprendre de nos erreurs et être prêts pour la deuxième vague d'éclosion
du coronavirus qui, tous les experts le disent, s'en vient.
Hier, le gouvernement a présenté un
volumineux plan de déconfinement, mais il l'a fait plusieurs semaines après le
début du déconfinement. Et on a eu l'impression, comme souvent depuis le début
de la crise, qu'on construisait l'avion en plein vol. Pour la deuxième vague,
ça ne pourra pas marcher comme ça.
On pouvait accepter, pour la première
vague, les explications du gouvernement quand il nous disait avoir été pris par
surprise. Pas mal tous les gouvernements, c'est vrai, ont été pris par
surprise. Cette explication-là ne sera pas valide pour la deuxième vague. La
deuxième vague, elle s'en vient, elle est prévisible, tout le monde le dit,
tout le monde le sait. En mars, on pouvait plaider la surprise. En mai, on ne
peut plus le faire, on sait ce qui s'en vient. Ce que les experts nous disent,
c'est que, la deuxième vague, ce n'est pas une question de si, c'est une
question de quand. Et, cette fois-ci, il n'y aura pas d'excuses acceptables
pour expliquer les décès évitables.
Mme Massé : Merci. Alors,
c'est simple, on demande à M. Legault, je demande à M. Legault de
présenter un plan, un plan détaillé pour la deuxième vague. Et cette fois-là,
pas le présenter après, pendant, mais avant.
C'est important parce que les Québécois
veulent savoir, les Québécois et Québécoises veulent savoir : le personnel
soignant, tous comptes faits, on va-tu en avoir assez? Ils vont-u être déployés
aux bons endroits? Le personnel, est-ce qu'il va avoir l'équipement? Est-ce que
cet équipement-là, il va l'avoir tout le long, de façon assez... qu'il y ait
assez d'équipement à tous les niveaux, pour tout le monde, tout le long de la
deuxième vague? Comment, cette fois-là, on va réussir le dépistage? Comment on
va s'assurer d'avoir le matériel pour faire le dépistage à la hauteur de ce que
nécessite le nombre de dépistages nécessaires pour faire face à cette deuxième
vague-là? Et, bien sûr, bien sûr, comment on va s'assurer, comment le
gouvernement du Québec va s'assurer d'avoir les médicaments, les vaccins?
Comment il entrevoit déjà se mettre en mode pour avoir en sa possession, en
notre possession, les médicaments nécessaires pour faire face à cette deuxième
vague de coronavirus?
Alors, j'invite le premier ministre à
renouer avec sa belle habitude du début de pandémie, c'est-à-dire de la
transparence. On veut voir ce plan-là maintenant, le plus tôt possible, en
fait, et surtout ne pas attendre que cette deuxième vague inévitable arrive. Et
le gouvernement a lui-même admis qu'il n'était pas prêt pour la première, on
peut comprendre, mais les Québécois et Québécoises ont tout à fait le droit de
savoir s'il est prêt pour la deuxième vague.
Le Modérateur
: Alors,
c'est maintenant le temps des questions en français.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que c'est une gestion brouillonne, à venir jusqu'à maintenant, le
déconfinement, selon vous?
Mme Massé : Bien, écoutez, ce
qu'on a vu de M. Legault, c'est qu'il avait en sa possession des outils
pour le déconfinement, mais qu'on a eus hier, là. Alors, c'est un peu
préoccupant. Je pense qu'il faut faire confiance aux Québécois et Québécoises
et de présenter clairement comment on va s'y prendre.
M. Laforest (Alain) : Mais qu'est-ce
qui est préoccupant dans le déconfinement, actuellement, selon vous? Est-ce que
c'est désorganisé? C'est trop vite?
Mme Massé : Bien,
actuellement, on est dans une situation où les Québécois et Québécoises se
posent énormément de questions. Il y a encore beaucoup de questions sans
réponse, il y a encore beaucoup de craintes, on n'a pas réussi, par ce qui a
été proposé, à rassurer les Québécois et Québécoises. Et je ne parle pas seulement
des gens de Montréal.
M. Lavallée (Hugo) : En ce
qui concerne, là, la question du personnel, vous avez vu les offres que le
gouvernement a rendues publiques et qu'il a présentées aux syndicats. Est-ce
que ça vous semble de nature à régulariser la situation du personnel? Est-ce
que ça vous semble suffisant, comme offres?
M. Nadeau-Dubois : Les négociations,
dans le secteur public, elles doivent avoir lieu autour d'une table de négociation.
Nous, on ne va pas négocier sur la place publique, on ne va pas s'improviser négociateurs
parce que ce n'est pas ça qu'on fait puis ce n'est pas ça, notre job.
Par contre, il y a une chose qui est
claire, là, les ravages de l'austérité, les ravages de la dévalorisation
systématique des services publics, on les a vus durant la pandémie, là. Donc,
là, il faut arrêter d'être cheap avec le secteur public. Il faut arrêter d'être
cheap avec la santé puis l'éducation, c'est ce qui tient notre société
ensemble. Et nous, on espère que le gouvernement va entendre ça puis avoir
cette attitude autour de la table de négo.
M. Lavallée (Hugo) : L'offre
actuelle, elle est cheap ou elle est bonne?
M. Nadeau-Dubois : Ça, je vais
laisser les travailleurs, travailleuses juger de s'ils sont satisfaits ou pas
par les offres du gouvernement. Mais la tendance, depuis plusieurs conventions,
depuis plusieurs années, c'est d'essayer de limiter le plus possible les
salaires dans la fonction publique, surtout les gens au bas de l'échelle. Ça,
là, il faut arrêter ça. Il faut changer de logiciel, il faut changer d'approche
puis de mentalité. Si une crise sanitaire sans précédent ne convainc pas
François Legault que les services publics, c'est important puis que le monde
qui travaille là, il faut les payer décemment, je ne sais pas ce qui va le convaincre.
Il faut mettre plus d'argent que jamais sur la table pour renforcer le réseau
de la santé puis tous les services publics au Québec.
M. Lacroix (Louis) :
Mais, M. Nadeau-Dubois, qui est responsable pour ce qui s'est passé, là,
dans cette pandémie? Tout à l'heure, je posais la question à Mme Anglade,
je la faisais revenir en arrière un peu, parce qu'ils ont été là...
M. Nadeau-Dubois : Ah
oui? Ça devait être un exercice intéressant.
M. Lacroix (Louis) : Exactement.
Et elle a répondu : Il y a plein de problèmes que les gouvernements ne
règlent pas. Elle a dit ça tout à l'heure. Alors, qui? Et là vous avez parlé,
vous, des ravages de l'austérité. Qui est responsable pour ce qui se passe?
M. Nadeau-Dubois : Votre question
est très générale. Qui est responsable pour quoi spécifiquement?
M. Lacroix (Louis) :
Bien, pour la situation dans les CHSLD, notamment, pour les... comment dire,
les choses qui n'ont peut-être pas super bien été, ce que disais
Mme Massé, problèmes d'approvisionnement en matériel, en médicaments, etc.
Qui est responsable de ça?
M. Nadeau-Dubois : Tous
les gouvernements qui ont coupé dans les services publics ou qui ont économisé
de l'argent sur le dos des travailleurs puis des travailleuses du réseau de la
santé ont une part de responsabilité. Et la vérité, c'est que, dans les
dernières décennies, ils ont été nombreux, les gouvernements, à faire ces
choix-là, puis c'étaient des mauvais choix politiques. C'est vrai au
provincial, c'est vrai au niveau québécois, c'est vrai au niveau du gouvernement
canadien. Tous les gouvernements qui ont appliqué des mesures d'austérité ont
une part de responsabilité dans les échecs actuels.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Incluez-vous
le gouvernement de la CAQ dans votre liste?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
le gouvernement de la CAQ est arrivé au pouvoir dans une situation où il
bénéficiait d'un surplus créé par des années d'austérité. Alors, il n'y a pas
eu à en faire lui-même. Par contre, moi, je me rappelle très bien des votes de
la Coalition avenir Québec en faveur de la réforme Barrette lorsqu'ils étaient
dans l'opposition.
Alors, ils n'ont pas de responsabilité
comme gouvernement, en termes de mesures d'austérité, ils n'en ont pas
appliqué, mais est-ce que la CAQ a fait partie des partis politiques qui ont
alimenté ce discours-là? Absolument. Combien de fois a-t-on entendu François
Legault dire : Les services publics, ça coûte trop cher, on est trop
endettés, il faut couper ici, il faut couper là. Je veux dire, c'est un
discours que M. Legault a tenu à de nombreuses reprises dans les dernières
années, et qu'il fait partie de cette classe politique qui a tenu le discours
d'austérité pendant des années.
M. Laforest (Alain) :
Quelle est la part des libéraux fédéraux qui, dans les années 90, ont
coupé drastiquement dans les transferts en santé?
M. Nadeau-Dubois : Une
responsabilité énorme. Une responsabilité énorme. En asséchant les vivres, on a
contribué à encourager l'austérité au Québec. Après ça, M. Barrette a, par
exemple... et M. Couillard... les réformes qui ont été faites en santé ont
été faites, et c'était des mauvais choix. Mais le gouvernement fédéral, en
réduisant drastiquement les transferts au Québec en santé, a une énorme part de
responsabilité.
M. Bergeron (Patrice) :
Est-ce qu'un gouvernement formé par votre parti aurait mieux fait dans cette
crise-là?
Mme Massé : Bien,
définitivement. Pourquoi? Parce que notre enlignement est complètement
différent. Parce que notre vision des services publics, c'est une vision qui
est complètement différente. Alors, dans ce sens-là, si vous retournez à ce
qu'on a mis de l'avant lors de la dernière campagne électorale, c'était en même
temps des pistes pour aller chercher de l'argent neuf pour être capable de
réparer les erreurs du passé, et, deuxièmement, c'est de soutenir les services
publics de façon comme ça ne s'est pas fait depuis 25 ans.
Alors, est-ce qu'en un an et demi, si on
avait été élus, on aurait pu tout réparer ça puis tout... Ce n'est pas ça que
je suis en train de vous dire. Mais c'est clair que notre enlignement étant
profondément différent, ça aurait changé profondément les choses.
M. Larin (Vincent) : Est-ce
que vous pensez qu'une nouvelle vague de confinement va être nécessaire? Vous
semblez dire qu'il va y avoir une deuxième vague assurément, il va falloir que tout
le monde retourne chez eux puis s'isole à un certain point dans les prochains
mois; je comprends?
Mme Massé : Écoutez, nous, on
ne dit pas ça. Nous, ce qu'on dit, c'est que les experts à travers le monde
s'entendent pour dire qu'il est plus que probable qu'il y ait une deuxième
vague. Alors nous, on est prêts à dire : O.K., peut-être que la première
vague, on peut comprendre pourquoi le gouvernement a été pris de court, mais,
ceci étant dit, cette deuxième vague annoncée par les experts, là, on n'aura
pas la même indulgence, je vous dirais.
M. Larin (Vincent) : ...vous
avez parlé beaucoup de qu'est-ce qui doit être fait pour préparer le milieu de
la santé.
Mme Massé : Oui.
M. Larin (Vincent) : ...c'est beaucoup
plus large que ça. Ça prendrait un plan en éducation aussi, ça prendrait un
plan pour les aînés.
Mme Massé : Exactement. On a
parlé de la santé, incluant les aînés, vous avez compris, j'imagine, on a parlé
de la santé parce que c'est là que les gens meurent. Mais, dans les faits, tout
le plan de déconfinement, bien, le gouvernement n'a pas arrêté de répéter que,
si ça n'allait pas bien, il va falloir reconfiner. Alors, ça aussi j'aimerais
savoir, dans une perspective de deuxième vague, comment ce gouvernement-là
entrevoit les choses et qu'il nous le présente, son plan.
M. Lacroix (Louis) : Mais
est-ce que vous invitez aussi les Québécois à se préparer à une deuxième vague,
en ce sens de se préparer mentalement au fait que les mesures difficiles qu'ils
ont... auxquelles ils ont dû se contraindre au cours des deux derniers mois,
là, ça pourrait revenir à l'automne? Est-ce que vous invitez les Québécois à se
préparer à revivre un peu ce qu'ils ont vécu ce printemps?
Mme Massé : Écoutez, je pense
que tout le monde, on est devant un fait, mondialement. C'est qu'il y a un
virus qu'on commence à peine à comprendre, qu'on ne comprend pas exactement
comment il mute, comment il se bouge, comment il s'exprime, et qu'il faut donc,
tant et aussi longtemps qu'on n'aura pas les outils médicaux — j'entends
le vaccin, médicament — pour le combattre, bien, il faut être prêts,
comme population, à se protéger. Et, bien sûr, les éléments de base : la
distanciation physique, le nettoyage des mains, arrêter de se mettre les mains
dans le visage, le masque, lorsqu'on est en présence à moins de
deux mètres, sont des éléments... Devrons-nous retourner au confinement? Moi,
je ne suis pas une pas une responsable de santé publique, je ne peux pas vous
le dire, mais il y a une chose qui est sûre, c'est que les experts nous disent
qu'il faut se préparer à une deuxième vague et c'est de la responsabilité du
gouvernement, cette fois-là, d'être prêt.
M. Nadeau-Dubois : Mais je
peux faire, peut-être, une comparaison. C'est comme si le virus... on est dans
un combat contre le virus, puis c'est comme si, le virus, c'est notre
adversaire, puis c'est un boxeur, puis on n'a pas vu venir le premier coup,
puis on a tous été sonnés collectivement, le gouvernement comme les citoyens,
citoyennes. Là, pour le deuxième coup, on ne pourra pas dire qu'on ne l'a pas
vu venir. Et les experts nous disent que le deuxième coup, il y a d'excellentes
chances qu'il s'en vienne dans les prochains mois. Donc là, il faut se
préparer, on ne pourra pas dire une deuxième fois qu'on a été surpris. C'est
aussi simple que ça. Ça fait que l'objectif, ce n'est pas de faire peur au
monde, mais c'est de dire : Là, là, ne soyons surpris une deuxième fois,
ce serait tragique.
Le Modérateur
: Y
a-t-il d'autres questions en français? Oui, Olivier.
M. Bossé (Olivier) : En fait,
sur l'enquête du Protecteur du citoyen, est-ce que, un, c'est une bonne
nouvelle, puis est-ce que, deux, c'est suffisant?
M. Nadeau-Dubois : Pouvez-vous
me donner un détail sur votre question?
M. Bossé (Olivier) : Bien,
ils ont annoncé qu'ils feraient une enquête sur la COVID et sur les CHSLD.
M. Nadeau-Dubois : Je n'ai pas
vu l'annonce en question, donc on va attendre de regarder ça avant de vous donner
une réponse. Désolé, on ne l'a pas vu.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Bien, sinon, une question sur un autre sujet, si vous me le permettez, avant de
passer aux questions en anglais. Le ministre de l'Environnement relance le BAPE
sur le projet de GNL Québec, mais le mandat devra adapter ses façons de faire
pour respecter les mesures de distanciation sociale en vigueur. Est-ce que vous
vous réjouissez de cette décision-là?
Mme Massé : Bien, c'est sûr
que, dans toute intervention qui a un impact sur l'environnement, le BAPE a un
rôle fondamental. Ceci étant dit, je ne peux pas concevoir que le gouvernement
du Québec considère encore que ce projet-là a sa place au Québec. Je ne peux
pas concevoir ça. Je ne peux pas concevoir ça parce que c'est un projet qui est
voué, je dirais, à s'éteindre de lui-même puisque les hydrocarbures ne sont
pas... l'investissement dans les hydrocarbures ne sont pas des investissements
dans une économie d'avenir, et, deuxièmement, là, on voit c'est quoi, une crise
quand on... une crise sanitaire, dans ce cas-ci, mais, je veux dire, lorsque globalement
les dérèglements font en sorte qu'on n'a plus de contrôle sur la situation. Je
pense que monsieur... je pense que le gouvernement du Québec et son ministre de
l'Environnement doivent garder ça en compte.
M. Lacroix (Louis) : ...peut-être
vous donner un peu d'information parce que le communiqué de la Protectrice du
citoyen vient tout juste de tomber, là, puis ce que ça dit, entre autres, parce
que ça serait le fun d'avoir une réaction, là, bien, on dit que «la Protectrice
du citoyen, Mme Marie Rinfret, annonce la tenue d'une enquête
impartiale, indépendante à l'égard du ministère de la Santé et des services
sociaux et certains établissements du réseau de la santé publique». Bon. Ce
qu'on dit entre autres, c'est que «l'enquête systémique du Protecteur du
citoyen aura pour objectif de faire la lumière sur la réponse du gouvernement
et du réseau de la santé à la crise de la COVID-19 dans les milieux de vie
collectifs pour aînés. Cette enquête permettra d'identifier les améliorations
requises dans les milieux de vie collectifs des aînés en fonction du
déroulement de la crise, de la fragilité déjà connue, les mesures à mettre en
place afin de mieux faire face à une situation pandémique future ou à autre
crise majeure similaire».
Est-ce que ça vous apparaît une bonne...
en fait, un bon mandat, si on veut, pour la Protectrice du citoyen?
Mme Massé : Alors, pour
ce qui est du mandat, si vous permettez, je vais prendre le temps de le
regarder, mais spontanément, ce que je peux vous dire, c'est que le Québec
s'est doté d'une institution, celle de l'institution de la protection... bien,
le Protecteur, Protectrice du citoyen, et cette institution-là, ça fait partie
de ses responsabilités de s'assurer que les Québécois et Québécoises sont
protégés. Alors, dans ce sens-là, je ne suis pas surprise. Mais, ceci étant
dit, sur le mandat comme tel, donnez-nous seulement le temps de pouvoir le
lire. Mais merci de nous l'avoir lu, Louis.
La Modératrice
: Cathy Senay,
CBC.
Mme Senay
(Cathy) : ...English questions. I have a
question from a colleague working on CHLSDs and the heat wave that the Government didn't see coming. So, basically, are you... how
do you react about the fact that the Government didn't see a heat wave coming? And
now that you have health care workers who have to work in full PPE, like, the
protective equipment, how do you expect the Government to help them to deal
with this and how do you expect the Government to act so there is no further
spreading of COVID-19 in CHSLDs because of this heath wave?
M. Nadeau-Dubois :
You know, we've been talking for this for years. We've been talking about this
problem of, you know, CHSLDs becoming like an oven
during heat waves in the summertime, so there is no excuse for us collectively
to not be prepared for that. We should have seen this coming. And now what we
ask the government is not to rewrite the past, but to take all measures
necessary in the next hours, in the next days, the next weeks, to protect
elderly people and to protect workers, healthcare workers that are on the
frontline of this pandemic and who are going to be as affected by this
heatwave.
Mme Senay
(Cathy) : And you said we were… well, we were
not frustrated to see the Government building the airplane while flying the
first wave, but your expectations are way higher for the second one.
M.
Nadeau-Dubois : I mean, you know, it's just
like being in a boxing match, you know, you have the right to be surprised by
the first jab, but after that, you should be ready to defend yourself. You
know, the virus took the governments around the world by surprise, but this
excuse of being taken by surprise cannot be used a second time. All the experts
are seeing a second wave is coming, we have to get ready, we have to be
prepared, and we are asking the government of Québec to put forward a
comprehensive plan and to explain with full transparency to the Québec people
what are the steps that are being taken to prepare us for that second wave.
And there are a whole
range of issues that have to be covered by that second wave plan, you know,
testing for healthcare workers, the movement of personnel around institutions,
the necessary amount of medical supplies, of medical protective equipment and
the vaccines. All those issues have to be considered in that second wave plan.
You know, we will not
rewrite the two months that are behind us, but we have to learn from the
mistakes and get ready for the second wave, because it's coming.
Le Modérateur
: Merci.
M.
Nadeau-Dubois : Merci beaucoup.
(Fin à 11 h 00)