To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Conférence de presse de M. François Legault, premier ministre, et Mme Danielle McCann, ministre de la Santé et des Services sociaux

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Conférence de presse de M. François Legault, premier ministre, et Mme Danielle McCann, ministre de la Santé et des Services sociaux

Situation au Québec quant à la COVID-19

Version finale

Tuesday, May 12, 2020, 13 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Treize heures trois minutes)

Le Modérateur : Alors, bonjour à tous, chers collègues, bienvenue à cette conférence de presse pour faire le point sur la situation au Québec quant à la COVID-19. Le premier ministre du Québec, M. François Legault, est accompagné aujourd'hui de la ministre de la Santé et des Services sociaux, Mme Danielle McCann, et du directeur national de santé publique, Dr Horacio Arruda.

Alors, M. le premier ministre, à vous la parole.

M. Legault : Oui. Je vais enlever ça pour que tout le monde comprenne. Bonjour, tout le monde. Écoutez, j'ai voulu porter le masque, pas parce qu'on en a besoin ici, mais parce que, vous allez le voir, on veut faire une suggestion, une suggestion forte aux Québécois quand ils sortent de chez eux.

Donc, je veux effectivement, avant de vous parler du bilan, vous parler des fameux masques. On l'a dit depuis le début, il y a des consignes qu'on doit suivre pour freiner la propagation du virus. Les deux consignes les plus importantes, on les a beaucoup répétées, c'est d'abord se tenir, comme on le fait, à deux mètres de distance des autres personnes, en tout temps; deuxièmement, quand on touche à des objets qui auraient pu être touchés par d'autres personnes qui pourraient être infectées, de se laver les mains avec du savon.

Mais il y a une troisième consigne qui est importante et puis, bon, qui vient ajouter, qui est moins importante que les deux premières, mais qui peut quand même avoir un effet important, surtout si on s'approche à moins de deux mètres des autres personnes, donc, c'est le masque. Et ça n'est pas obligé... Là, vous l'avez vu, moi, c'est Mme Bergeron qui m'a donné ça, là, une dame qui m'a envoyé ça comme cadeau. C'est fait à la main, on n'a pas besoin d'avoir un masque comme les gens qui sont dans les hôpitaux : masque, donc, artisanal, certains appellent ça un couvre-visage.

L'idée, et puis c'est important de le dire, le masque, c'est pour protéger les autres. Donc, ce n'est pas pour se protéger soi, c'est pour protéger les autres. Ça veut dire, si on parle ou si, encore pire, on tousse et puis on n'a pas le temps de mettre son coude devant la bouche, comme ça m'arrive de temps en temps, vous l'avez déjà vu, bien là, le masque empêche de contaminer les autres.

Ce n'est pas quelque chose qui est nécessairement nouveau dans le monde. Je me souviens, puis, je pense, je vous l'ai déjà conté, d'être allé au Japon il y a une vingtaine d'années, et déjà, à l'époque, les gens qui avaient le rhume ou la grippe portaient un masque. C'est une question de respect pour les autres. Puis ça peut même avoir des effets très positifs, entre autres pour la transmission du rhume et de la grippe.

Donc, quand on a un virus, si on respecte les autres, techniquement, qui peuvent être nos amis, nos voisins, nos parents, bien, on ne veut pas leur donner le virus. Donc, quand on met un masque, c'est pour protéger les autres. Évidemment, si tout le monde le fait, bien, tout le monde se protège, et on se retrouve dans une situation qui est idéale. Évidemment, quand on prend l'autobus ou le métro ou qu'on est dans une situation où on n'est pas nécessairement capables de s'assurer d'avoir le deux mètres, par exemple on rentre dans un magasin puis il y a beaucoup de monde dans le magasin, bien, c'est mieux d'avoir un masque.

Mais évidemment, au début, ça fait bizarre de voir les gens avec les masques. Je suis sûr. J'ai vu Cathy qui me regardait avec un drôle d'air tantôt quand elle m'a vu avec le masque, mais on va s'habituer. On va s'habituer. Et c'est une habitude qui est une bonne habitude, qui va nous permettre plus rapidement de revenir à une vie un peu plus normale. Donc, très important de le faire, et je le recommande. Moi, je demande à tous les Québécois, à Montréal puis dans le reste du Québec : Quand vous sortez de chez vous, mettez-vous un masque. Donc, si vous allez voir votre mère, si vous allez dans un magasin, sûrement si vous allez prendre l'autobus, portez un masque. Donc, je souhaite voir le plus de Québécois possible partout au Québec porter le masque.

Ceci étant dit, mon introduction étant finie, je reviens sur le bilan du jour. Bon, 118 décès hier, on est rendus à 3 131. Évidemment, toutes mes pensées pour les proches, les familles de ces victimes. La situation continue d'être très concentrée à Montréal. Sur les 118 décès, il y en a 113 qui viennent de la grande région de Montréal.

Bon, comme l'a expliqué le Dr Arruda hier, il faut être prudent avec les chiffres journaliers parce qu'il y a des chiffres qui sont collectés sur un certain nombre de jours, mais ce n'est pas nécessairement des décès des 24 dernières heures, là. On va vous remettre le fameux tableau, là, que vous montrait le Dr Arruda hier, qui vient remettre dans la bonne journée les décès. Puis vous voyez qu'il y a quand même une tendance positive, là, c'est-à-dire qu'il y a une diminution quand on les regarde journée par journée.

Concernant le nombre de cas, même si on a beaucoup augmenté le nombre de tests, on a 756 cas de plus, donc on est rendus à 39 225. C'est important de dire que, sur les 39 000, il y en a au moins 10 000 qui sont guéris. Pour ce qui est des personnes hospitalisées, 1 841 personnes, donc trois de plus qu'hier, mais 186 aux soins intensifs, c'est une autre diminution de sept. Donc, on le voit, là, depuis quelques jours, tranquillement, le nombre de personnes aux soins intensifs, qui sont les personnes qui sont dans les situations les plus critiques, bien, diminue tranquillement. Puis comme je viens de vous dire, bien, c'est ça, là, malgré l'augmentation du nombre de tests, le nombre de cas, 756, là, n'a pas augmenté, a même un peu diminué.

Parlant du nombre de tests, on a une situation un petit peu paradoxale. À beaucoup d'endroits, il nous manque de monde qui veulent avoir un test. Donc, je fais un appel aujourd'hui, entre autres, aux gens qui sont dans les zones chaudes, là, donc Montréal, Laval. Allez vous faire tester. Donc, évidemment, dans les prochains jours, on va tester de plus en plus des personnes, même, qui ne sont pas symptomatiques. Mais, bon, il reste qu'encore les gens qui veulent être testés, c'est des gens qui sont inquiets, donc souvent qui sont symptomatiques. Mais ça va être important de tester beaucoup, là, entre autres dans la grande région de Montréal, puis on a une capacité de tester qui est à 16 000, 17 000. Donc, on voudrait se rendre jusque là, mais évidemment il faut avoir des clients. Et c'est important, on va le faire dans les régions, mais c'est encore plus important, quartier par quartier, à Montréal parce que c'est là que la situation continue d'être difficile.

D'ailleurs, je vous informe que, jeudi et vendredi, je vais être à Montréal. Donc, j'aurai l'occasion de rencontrer la mairesse de Montréal, Valérie Plante. Je vais avoir l'occasion aussi de rencontrer les gens de la Santé publique à Montréal, puis d'autres intervenants, là, qui sont dans les CISSS, les CIUSSS, les différents CHSLD, donc des gens qui sont dans la gestion.

Même si ce n'est pas une grosse diminution, on a eu, encore hier, une petite diminution du nombre... c'est-à-dire une augmentation du nombre de personnes qui sont revenues au travail. Donc, je veux les remercier. Entre autres dans les CHSLD, tranquillement, le nombre d'employés réguliers revient. Et je continue à lancer mon appel à tous ceux qui ont fini leur quarantaine : S'il vous plaît, revenez dans nos CHSLD, on a besoin de personnes qui ont de l'expérience.

Mes remerciements du jour. Écoutez, vous ne pouvez pas savoir comment ça m'a fait plaisir de voir les images, hier soir, des enfants qui retournaient à l'école ou dans les garderies, gros sourires des enfants qui revoyaient leurs amis qu'ils n'avaient pas vus depuis deux mois. Ça, là, comme je le dis souvent, c'est comme ma paie pour le travail que je peux faire ici, au gouvernement du Québec. Je veux évidemment remercier les enseignants, enseignantes, les éducateurs, éducatrices, les chauffeurs d'autobus, les directions d'école, les concierges qui ont nettoyé les lieux. Ce n'est pas simple, là, de refaire une espèce de mini-rentrée avec des nouvelles consignes. C'était d'ailleurs très drôle de voir les jeunes enfants, là, qui étaient à deux mètres les uns des autres. Mais moi, en tout cas, ça me redonne de l'espoir, et ça s'est bien passé. Donc, merci à tout le personnel qui s'est assuré que ça se fasse aussi bien. Donc, c'est quand même, là, un beau message qu'on a vu là, puis qu'on a vu que les Québécois sont débrouillards, puis sont capables de s'organiser, même à quelques semaines d'avis.

Je veux revenir sur le masque. Bon, évidemment, nos façons de vivre vont changer au cours des prochaines années. Malheureusement, là, on ne pense pas que le vaccin va arriver dans les prochains mois. Donc, il va falloir prendre des mesures pour la gagner cette bataille, reprendre le contrôle, en particulier à Montréal, reprendre le contrôle du virus, puis ça ne sera pas un long fleuve tranquille, là. Il va y avoir, à moment donné, dans certains quartiers, des éclosions, puis on va envoyer les plus de monde possible pour reprendre le contrôle dans ces quartiers-là.

Donc, je ne dis pas que ça va être facile, les prochains mois, mais, si on suit bien les consignes, puis je sais que les Québécois sont capables de suivre les consignes, donc ça veut dire rester toujours à deux mètres, porter le masque; quand on revient à la maison ou quand on a touché des objets que d'autres personnes auraient pu toucher, se laver les mains avec du savon. Moi, je suis convaincu qu'on est capables, ensemble, de la gagner, cette bataille-là, et puis de battre ce maudit virus là, donc être capable de revoir progressivement une vie un peu plus normale. Je compte sur vous, je compte sur tous les Québécois. Merci.

Good afternoon. The virus won't leave Québec for a long time. We'll have to learn to live with it. A good way to greatly reduce the contagion is to wear a mask. We strongly recommend that you do so.

Regarding the staffing situation in our health network, I want to ask again the health workers who tested positive and have since then recovered : please come back, we need you.

Finally, I want to say how much I appreciated seeing children smiling when they came back to school yesterday. Thank you to the entire education network for organizing this. Seeing this gives me hope for the coming months. If we stay careful, if we continue to keep our distances, we'll be able to return to a normal life. I'm counting on you all. Thank you.

Le Modérateur : Merci, M. le premier ministre. Alors, pour la période des questions en français, nous allons débuter aujourd'hui avec une question, une sous-question. Tommy Chouinard, LaPresse.

M. Chouinard (Tommy) : Bonjour. D'abord, Dr Arruda, vendredi dernier, vous vous êtes déplacé à Montréal-Nord pour annoncer un plan de dépistage massif. Alors, on est passé bien près d'assister à la fermeture hier soir, là, n'eût été de quelques interventions, là, de la clinique de dépistage qui est dans ce quartier-là, là, au... au CLSC, pardon, de Montréal-Nord. Pourquoi est-ce que c'est si difficile de mettre en oeuvre ce plan de dépistage massif? Et clairement, là, combien de tests ont été faits à Montréal-Nord, et quel diagnostic peut-on faire précisément de l'état de la contagion là-bas?

M. Arruda (Horacio) : Merci pour la question. Je dois vous dire que j'ai appelé Dre Drouin juste avant la conférence de presse parce que je m'attendais à ce que vous posiez des questions par rapport à la situation. Implanter des cliniques de dépistage qui vont se déplacer, implanter des cliniques de dépistage qui vont chercher certaines populations, ça relève plusieurs défis.

Juste pour vous donner... par exemple, à la clinique de dépistage qui a été mise en place à Montréal-Nord, à Saint-Michel avant, je vous dirais, que les autobus arrivent. Elle avait été prévue être ouverte jusqu'à lundi, au moment où le relais allait être pris par l'autobus de façon importante.

Premièrement, il faut comprendre que, dans la clinique elle-même, les gens n'ont pas été au rendez-vous alors qu'ils avaient une capacité de plusieurs personnes. Ça a été la même affaire à Laval où on a fait des dépistages, notamment dans Chomedey, avec des accès. Alors qu'ils s'attendaient à avoir 10 fois plus de cas, ils ont eu à peu près à peine 90 personnes. Donc, il y a eu une décision qui a été prise, à ce moment-là, sur la perspective de fermer ce CTT-là.

La planification des autobus — il y a la question des autobus mais aussi des ressources humaines pour les mettre à l'intérieur pour faire les quarts — a été aussi un peu plus longue, on ne se le cachera pas, plus longue que prévue, et la pleine capacité des autobus va être en place jeudi dernier.

Mais, si vous me permettez, à Montréal, la semaine dernière, comparativement à l'avant-semaine dernière, ils avaient fait à peu près 1 032 dépistages par jour comme tel, la semaine dernière, ils sont montés à 1 900. Ça, c'est des dépistages dans les centres de dépistage. Puis on a vu une augmentation de 900 tests par jour qui ont eu lieu la semaine dernière. Et les unités mobiles, qui vont ajouter à peu près 200 tests supplémentaires, ont été en mesure d'en faire seulement 100 à date. Donc, on a une combinaison de facteurs à la fois de réponse de la population qu'on va devoir stimuler, c'est pour ça que le premier ministre demande aux gens de ces quartiers-là de venir, parce que ce n'est pas parce qu'on l'offre nécessairement que les gens veulent venir le faire; deux, il y a eu des enjeux de plus de ressources humaines pour être capable de faire les tests dans les autobus.

Puis, donc, ce qu'on va faire, là, c'est qu'on pense qu'avec ce qu'on vient de vous dire... C'est sûr qu'on a dit 14 000 vendredi dernier, on n'est pas rendu là. La semaine dernière, on était à 11 000 tests. Le week-end, il y a toujours une baisse à la fois parce que les gens se présentent moins, puis pas parce que l'offre n'est pas là, mais les gens se présentent moins les week-ends... Donc, on pense bien qu'on va être en mesure d'augmenter et d'atteindre ce fameux 14 000 dans le courant de la semaine. Les chiffres d'hier n'arrivent seulement que cet après-midi ou vers 3 ou 4 heures comme tel. Donc, on a... on sent une augmentation, pas au rythme qu'on avait demandé, mais c'est pour ça qu'on va faire «push» dans la population, qu'on invite les gens de ce secteur-là.

Et d'ailleurs, le plan de Montréal va couvrir à la fois beaucoup la partie de Montréal-Est, Hochelaga, Montréal-Nord, va aussi aller à Rivière-des-Prairies... Donc, l'autobus va se déplacer pour... et on va faire inviter les gens pour les avertir pour venir se présenter, particulièrement s'ils ont des symptômes ou s'ils ont été en contact avec un cas et qu'ils sont asymptomatiques.

Le Modérateur : Sous-question.

M. Chouinard (Tommy) : M. le premier ministre, vous nous annoncez votre présence à Montréal jeudi et vendredi. J'ai cru comprendre, dans votre allocution d'ouverture, que vous entendez également, là, rencontrer des gens de la gestion, là, si j'ai bien compris. Est-ce que ça va à votre goût, à Montréal, sur la façon d'opérer les choses?

M. Legault : Bien, écoutez, la situation est difficile. La situation est difficile en particulier dans les CHSLD. Il y a eu certains quartiers où il y a eu des éclosions. Donc, ce n'est pas simple, mais je pense que les gens actuellement font ce qu'ils doivent faire. Donc, je suis quand même satisfait, là, de ce que les gens font avec les ressources qu'ils ont.

Le Modérateur : Merci. Prochaine question, Patrice Bergeron, La Presse canadienne.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour à vous trois. Hier, M. le premier ministre, vous avez dit que votre gouvernement allait donner des lignes directrices cet été pour la rentrée de septembre dans les collèges et universités, mais que vous espériez que l'enseignement aurait lieu en classe. Beaucoup d'étudiants attendent toujours des communications de leur établissement, de leur département, leur faculté. Et il y a beaucoup d'étudiants aussi et de parents qui attendent des indications pour renouveler un bail ou non. D'autres demandent même des réductions de droits de scolarité s'il y a de l'enseignement en ligne. Qu'est-ce que vous leur dites, à ces parents-là et ces étudiants-là qui attendent des réponses, qui attendent de savoir comment va se dérouler la rentrée dans les collèges et universités cet automne?

M. Legault : Bien, malheureusement, il est trop tôt pour répondre à cette question-là. C'est malheureux, là, on ne le sait pas. Est-ce que le 25 mai, on va être capables ou non de réouvrir les écoles, les commerces à Montréal? On ne le sait pas encore. Donc, qu'est-ce qu'on va être capables de faire en septembre? On ne le sait pas encore. Puis je ne pense pas qu'il y a personne qui est capable de répondre à cette question-là. Donc, il faut voir jusqu'à quel point on va réussir à reprendre le contrôle du virus, de la propagation du virus. Et là, dépendamment de la situation, mais on va pouvoir, avec la Santé publique, mettre des consignes. Mais moi, je souhaite ardemment qu'en septembre on soit capables d'avoir des cours en personne dans nos universités, nos cégeps.

M. Bergeron (Patrice) : Et, par ailleurs, plutôt que de vous ramener à l'automne, je vais vous ramener maintenant à l'été parce qu'il y a aussi beaucoup de Québécois qui devront prendre leurs vacances au Québec cet été. Je sais que c'est ce que vous souhaitez aussi. Ils voudraient aller dans d'autres régions puis ils devront faire des réservations. Qu'est-ce que vous leur donnez? Est-ce que vous leur donnez un feu vert de faire des réservations maintenant pour des vacances, de pouvoir se déplacer en région?

M. Legault : Bien, écoutez, là, pour l'instant, on pense qu'il faut limiter les déplacements entre les régions. Est-ce que, dans deux semaines, dans trois semaines, la situation sera différente? Je l'espère. Bien honnêtement, là, on peut penser que, quand on regarde la situation qui est sous contrôle en région, ça ne devrait pas être trop dangereux, entre autres même question qu'on se pose par rapport aux camps d'été, même question qu'on se pose par rapport à toutes les activités touristiques.

Évidemment, étant donné que les Québécois n'iront pas probablement à l'étranger cet été, bien, il y a une belle opportunité pour notre offre touristique. Mais il ne faut pas en même temps qu'on stimule la propagation du virus. Donc, ça dépend comment les données, comment la science va pouvoir, au cours des prochaines semaines, nous dire on est rendu où puis qu'est-ce qu'on peut se permettre comme déconfinement au sens large.

Le Modérateur : Merci. Maintenant, au tour d'Alain Laforest, TVA Nouvelles.

M. Laforest (Alain) : Bonjour à vous. M. le premier ministre, le masque, là, vous êtes arrivé, vous avez voulu passer un message très clair. On est à la 61e journée, aujourd'hui, que vous faites des points de presse, que le confinement est débuté puis qu'il y a des mesures.

Pourquoi ne pas le rendre obligatoire à Montréal, entre autres dans le transport en commun? Qu'est-ce qui vous empêche de le faire? Est-ce que c'est une question d'image? Pourquoi vous ne le faites pas?

M. Legault : Bien, plusieurs raisons. D'abord, là, je parle... puis j'ai fait exprès pour porter un masque artisanal fait à la main. Pendant plusieurs semaines, on n'avait pas beaucoup d'inventaires de masques chirurgicaux puis de masques N95. Donc, il faut d'abord qu'il y ait une disponibilité avant de rendre quelque chose obligatoire.

Deuxièmement, légalement, avant de rendre une consigne obligatoire, il faut être certain qu'elle soit efficace. J'ai bien précisé tantôt que le masque, c'est pour protéger les autres, ce n'est pas pour se protéger. Il y a beaucoup de monde qui pense, si j'ai un masque, je vais me protéger moi-même. Donc, il faut être capable légalement de pouvoir supporter une obligation. Donc, pour l'instant, ce n'est pas évident, là, qu'il y ait un succès assuré à porter un masque. Ça dépend entre autres du tissu, ça dépend comment il est porté, etc. Il y a d'autres mesures qui sont encore plus efficaces, comme se tenir à deux mètres et puis se laver les mains.

Donc, on ajoute cette consigne-là, et moi, je la recommande fortement, mais je ne l'oblige pas à ce moment-ci.

Le Modérateur : En sous-question.

M. Laforest (Alain) : Dr Arruda, concernant le déconfinement qui se passe actuellement à l'extérieur de Montréal — ça ne se passe pas à Montréal, mais à l'extérieur de Montréal — ça prend combien de jours pour détecter qu'il va y avoir un nouveau foyer ou une deuxième vague, si deuxième vague il y a?

M. Arruda (Horacio) : Bon, écoutez, pour ce qui est de la deuxième vague, on verra, mais je pense que la majorité des experts s'entendent pour dire, dont Dr Fauci aux États-Unis, qu'il va y en avoir une, deuxième vague, là. Mais parlons d'une... à l'automne ou on verra.

Pour ce qui est maintenant des effets, en périphérie, il faut voir qu'il y a quand même eu certains milieux ou secteurs qui ont été déconfinés à partir du 4 mai, là, en termes de milieux de travail. On n'a pas vu d'événement particulier. Il y a eu, notamment, une éclosion dans un centre d'abattage, en Montérégie, qui a été contrôlée. Il y a eu quand même 60 quelques cas sur une population de 500, mais l'investigation a permis rapidement de clore la situation.

L'enjeu, le principal, si vous me permettez, ce n'est peut-être pas nécessairement les milieux qu'on va ouvrir, dont on connaît, quand on est capable de... qui sont comme fermés, d'intervenir puis qui ont réouvert avec des méthodes complètement différentes. Ça va être comment est-ce que les gens vont se promener dans la population. Mais actuellement la situation est sous contrôle.

Ce matin, le Dr Carignan, à la télévision, disait qu'à Sherbrooke il y a presque... les hospitalisations, c'est des gens qui sont en train de partir et qui sont en train de guérir, donc la situation est vraiment sous contrôle. Et on va voir aussi qu'est-ce qui va se passer avec les écoles. La période d'incubation de la maladie, on sait qu'on dit qu'elle est jusqu'à 14 jours, mais dans les faits elle est surtout autour de cinq, sept, 10 jours maximum. Donc, si, après une semaine de déconfinement, on ne voit pas d'éclosion importante, bien, c'est-à-dire qu'on va être en mesure de voir.

On a actuellement les critères... il n'y a pas eu d'augmentation de cas hospitalisés, pas d'augmentation de cas soutenus dans la communauté, donc on suit ça de très, très près puis on va ajuster. Puis, si jamais il y avait des éclosions, parce qu'il va peut-être y en avoir, il va peut-être avoir des cas dans les écoles, c'est clair, c'est peut-être attendu, bien, les interventions vont être faites pour les contrôler le plus rapidement possible.

Le Modérateur : Merci. Prochaine question, Olivier Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : Bonjour. M. Legault, on a eu les chiffres de l'emploi, vendredi, on ne vous a pas entendu là-dessus, ce n'était pas joli, joli : 17 % pour le Québec, de chômage, 18,2 % pour Montréal. Pouvez-vous nous expliquer, encore une fois, pourquoi le Québec est, disons, en pire situation que les autres provinces et Montréal au sommet de la liste?

M. Legault : Bien, je pense que les chiffres de l'emploi montrent que le Québec en a fait plus pour confiner puis interdire de travailler à des citoyens. Si vous comparez juste avec l'Ontario, là, parce que je pense que la seule province qui est comparable avec le Québec, c'est l'Ontario à cause de la grande ville — Toronto, Montréal — bien, en Ontario, ils sont à 11 % de chômage, nous, on est à 17 % de chômage. Pourtant, avant la crise, on avait un taux de chômage à peu près égal, même inférieur à l'Ontario. Donc, ça veut dire qu'on a fermé plus. Prenons l'exemple de la construction, le manufacturier. Nous, on a fermé, l'Ontario n'a pas fermé. Donc, quand les gens disent : Bien, il y a plus de cas puis plus de décès au Québec, bien, ce n'est sûrement pas parce qu'on n'a pas agi rapidement, là, on a agi très fort puis très rapidement pour confiner les Québécois.

Bon, maintenant, sur l'économie, bien, c'est certain que ça a un impact important, un impact important aussi sur les finances publiques. On a, jusqu'à présent, à peu près 3 milliards de dépenses en santé additionnelles. On a à peu près 2 milliards de dépenses additionnelles en économie. Donc, ça veut dire un 5milliards de dépenses qui n'étaient pas prévues dans le budget. Et il y a un manque à gagner dans les revenus qui fait que, pour l'année en cours, on prévoit un déficit entre 12 et 15 milliards.

Bon, juste pour réconcilier les chiffres aussi, quand je vous dis trois plus deux, 5 milliards de mesures, il y a eu aussi 15 milliards de mesures qui est plus une question d'encaisse, là, de reporter le paiement, par exemple, de la TVQ. Ça, il y en a pour 15 milliards. Donc, 15 milliards, ça ne va pas à la dépense, c'est de reporter à plus tard les entrées, mais donc 15 milliards de mesures, qu'on appelle en anglais du cash-flow, 5 milliards de mesures. Donc, au total, on a déjà, au Québec, annoncé pour 20 milliards de mesures, et, bien, il y aura aussi, aux 5 milliards qui s'en vont directement sur le résultat sur le déficit de l'année, un manque à gagner des revenus qui nous amène à un déficit de 12 à 15 milliards.

Bon, là, c'est difficile d'avoir des prévisions exactes, parce que, là, ça va dépendre, par exemple, quand on est capables de réouvrir Montréal, là, puis, bon, là on sait que ça ne sera sûrement pas avant le 25 mai. Donc là, on refait les calculs, mais c'est sûr que l'économie est très affectée.

Le Modérateur : En sous-question.

M. Bossé (Olivier) : Bien, le Québec a manqué de personnel dans le système de la santé. Est-ce que vous craignez que la même chose se produise dans les garderies, manquer d'éducatrices?

M. Legault : Oui, bien, moi, j'avoue, là, que j'avais certaines craintes puis j'ai été agréablement surpris comment ça s'est bien passé dans les écoles du Québec hier. Donc, il ne nous a pas manqué beaucoup d'enseignants puis il ne nous a pas manqué beaucoup non plus d'éducateurs ou d'éducatrices dans les garderies pour la portion du Québec, là, qui a été réouvert. Donc, je n'ai pas d'inquiétude de ce côté-là. En plus, on a fait des ententes avec les étudiants en sciences de l'éducation au cas où on aurait eu besoin d'eux autres. Donc, non, je n'ai pas d'inquiétude.

L'inquiétude reste : Comment on fait pour convaincre plus de jeunes de s'en aller comme préposé aux bénéficiaires, d'aller travailler dans les CHSLD? Ça, c'est notre défi, c'est certain. On continue les négociations avec les syndicats, mais, si on veut que ces postes-là deviennent attractifs, bien, on veut les faire passer, minimum, de 21 $ de l'heure à 25 $ de l'heure. Je pense, ça, ça va aider. Donc, j'ai très hâte de signer les conventions collectives avec les syndicats.

Le Modérateur : Patrick Bellerose, Le Journal de Québec, Le Journal de Montréal.

M. Bellerose (Patrick) : Oui, bonjour à tous. M. le premier ministre, vous avez vu ce matin le bureau d'enquête qui révélait que la moitié des CHSLD n'ont pas été inspectés depuis trois ans. Même si la situation s'améliore depuis environ un an, depuis que vous êtes arrivés au pouvoir, on voit aussi que les rapports d'inspection font des commentaires assez généraux. Est-ce que les choses vont changer en termes d'inspection des CHSLD? Et à quelle fréquence ils devraient être inspectés?

M. Legault : Bon, d'abord, vous avez vu, rappelez-vous l'annonce qui avait été faite par Marguerite Blais pour augmenter le nombre d'inspections. Donc, quand vous regardez, depuis un an et demi, depuis que notre gouvernement est au pouvoir, il y a eu une augmentation très importante du nombre d'inspections. J'ai demandé qu'on vérifie, là, parce qu'on me dit que tous les CHSLD sont visités au moins une fois à tous les trois ans. Donc, je sais que, dans votre rapport, on disait que ce n'était pas le cas, là. Donc, j'ai demandé qu'on vérifie, mais on me dit que c'est impossible, là, que les CHSLD, à ne pas confondre avec les RPA puis les RI, sont vérifiés au moins une fois tous les trois ans.

M. Bellerose (Patrick) : Une fois par trois ans, pour vous, c'est suffisant?

M. Legault : Bien, écoutez, on va faire une réforme des CHSLD. Avec ce qu'on a vécu, là, on va faire toute une réforme des CHSLD pour bien définir notre offre de service, pour avoir plus d'espace, pour avoir des zones chaudes, des zones froides, d'avoir, au total, moins d'unités par établissement. On va augmenter les salaires. On a déjà aussi... Parce qu'il y a beaucoup de gens qui parlent des ratios. On a déjà augmenté de façon importante les budgets pour embaucher du personnel. Malheureusement, il y a beaucoup de postes qui sont restés vacants. Mais toute cette réforme-là, là, dans les prochains mois, vous allez voir des gros changements dans nos 400 CHSLD, donc autant publics, que privés conventionnés, que privés non conventionnés.

M. Bellerose (Patrick) : Sur le masque, si je peux me permettre, est-ce que vous recommandez aux parents de demander aux enfants de porter un masque à l'école et dans les transports scolaires?

M. Arruda (Horacio) : Écoutez, le port du masque n'est pas nécessairement quelque chose qui est facile à faire, là. Habituellement, c'est clair qu'en bas de deux ans on ne le recommande pas. Pour les autres, ça peut dépendre de la tolérance de l'enfant, de l'ajustement du masque, puis etc., là. Donc, je pense qu'on va garder quand même les autres mesures de distanciation sociale. Puis il ne faudrait pas non plus que l'enfant interprète que le masque l'empêche de se laver les mains, puis etc., là. Mais ce n'est pas une contre-indication, mais ce n'est pas nécessairement quelque chose qui... En bas de deux ans, on dit non. Après ça, ce n'est pas contre-indiqué. Mais, compte tenu des mesures qui sont mises en place, on pense que ce n'est pas absolument nécessaire, mais ce n'est pas complètement exclu.

Le Modérateur : Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, M. le premier ministre, Mme la ministre, M. Arruda. Je veux revenir sur le masque M. Legault parce que ce matin, on a envoyé un journaliste faire un tour dans le métro, et il s'est rendu compte, en fait, qu'il y avait, en forçant, là, une personne sur trois qui portait un masque, puis que les mesures de distanciation de deux mètres n'étaient pas respectées, puis qu'il n'y a pas de distribution de masques dans le métro — la STM avait dit qu'ils en feraient peut-être, il n'y en a pas — puis les distributrices de désinfectant sont difficiles à trouver.

Vous dites que vous ne voulez pas l'obliger, qu'il y a une question légale. D'abord, j'aimerais que vous m'expliquiez quelle est cette question légale là. Qu'est-ce que, nous autres, on a compris, puis que New York puis Paris n'ont pas compris, parce qu'eux autres ils l'obligent le porte du masque dans le métro. Pourquoi eux autres, là, il n'y a pas d'enjeux légaux, il n'y a pas de... puis nous autres, on en a? Pourquoi est-ce qu'eux autres ont compris que c'était important avoir un masque dans le métro, puis nous autres, on dit : On ne fait pas ça.

M. Legault : Bon, d'abord, le masque, il ne faut pas avoir un faux sentiment de sécurité. Ce n'est pas vrai que le masque peut tout prévenir, donc il faut être prudents, de là l'aspect légal. Deuxièmement, là où je vous rejoins, même si ça fait deux mois que j'habite à Québec, je vais retourner à Montréal jeudi, vendredi, j'ai encore beaucoup d'amis à Montréal qui me disent qu'effectivement, métro, autobus, magasins bondés, du monde à moins de deux mètres, pas de masque, c'est ce qui m'a convaincu ce matin de mettre un masque pour venir vous voir, pour donner l'exemple, puis donner un message fort de dire aux gens, là : Bien, surtout quand vous êtes dans le métro ou l'autobus, s'il vous plaît, mettez un masque. Donc, on le conseille fortement.

M. Lacroix (Louis) : Mais il y avait des gens, ce matin, que notre journaliste Philippe Bonneville a interrogés, des gens qui disaient, entre autres : Ça ne donne rien de porter un masque parce que de toute façon le virus, il rentre par les pores de la peau. Il y en a d'autres qui ont dit : Oui, mais moi, je ne l'ai pas la COVID, ça fait que ça ne me donne rien de porter des masques. Je pensais moi que les règles... quand vous avez passé, en fait, le règlement sur les mesures sanitaires, que ça vous donnait des droits qui vous permettaient d'imposer des choses. Alors, pourquoi légalement vous ne pouvez pas le faire? Je ne comprends pas l'aspect légal. Expliquez-moi clairement qu'est-ce que c'est, l'aspect légal qui vous empêche d'obliger de porter un masque.

M. Legault : Bon, je vais laisser le Dr Arruda... parce que c'est lui qui a travaillé sur l'aspect légal, là. Mais, je veux quand même vous dire, de façon générale, ce qu'on souhaite, c'est que les Québécois adhèrent sans qu'on soit obligés de les forcer, là, qu'ils comprennent. Donc, c'est pour ça que j'envoie le message clairement. Jusqu'à ce qu'il y a récemment, les gens étaient confinés, donc il n'y avait à peu près personne dans les autobus puis les métros, donc c'était moins grave. Là, on déconfine, je pense surtout en région, donc il y a plus de gens dans les autobus, il y a plus de gens dans les commerces. Donc, de là l'importance d'avoir un masque. Mais ce n'est pas à l'épreuve de tout, le masque, ce n'est pas à l'épreuve de tout.

Donc, c'est pour ça, là, qu'il y a un aspect légal. Mais il faut l'encourager, il faut l'encourager, là. Le virus, il se transmet d'une personne à l'autre, là, entre autres par la bouche quand on parle ou quand on tousse. Donc, si on veut protéger les autres, il faut mettre un masque. Donc, on l'encourage... légalement, peut-être, Dr Arruda?

M. Arruda (Horacio) : Bien, écoutez, il y a des enjeux. Un, il y a des enjeux avec la charte des droits et libertés qui n'est pas interprétée de la même façon d'un pays à un autre. Ça, c'est un élément.

Mais peut-être je vais vous le placer dans une perspective de santé publique, là. Il n'a pas dit, M. le premier ministre, que, si on voit quand les comportements ne sont pas respectés, qu'on ne le rende pas obligatoire, notamment... Il n'a pas dit que ce n'est pas possible, indépendamment des chartes, parce que, là, je vais avoir fait la démonstration qu'il n'y a pas respect des consignes qui sont données. Il faut comprendre aussi qu'antérieurement les transports en commun, effectivement, il y avait moins de monde, en tout cas à Québec, c'est vrai que je n'étais pas à Montréal. On fait l'évaluation.

Quand on rend obligatoires les choses, il faut s'assurer aussi que les gens qui n'ont pas les moyens de l'avoir puissent l'avoir aussi, là, parce qu'il ne faudrait pas non plus discriminer puis augmenter les inégalités sociales de santé. C'est vrai que tout le monde peut s'en fabriquer, mais ce n'est pas tous les gens qui ont les moyens de le faire ou les capacités de le faire.

Ça fait que c'est en train d'être analysé de façon intensive, je l'ai dit, puis je sais que les gens ont déjà pensé que j'étais contre le masque. Je ne suis pas contre le masque. J'ai dit, à une certaine époque, qu'il ne fallait pas utiliser des masques qui étaient reliés aux soins. Le masque n'est pas reconnu comme un élément très efficace. Il peut correspondre à peu près à 20 % de la filtration d'un autre type de masque, etc., mais on le recommande fortement à tout le monde.

En fonction de ce qu'on va être capables d'observer, on va avoir des justificatifs, à ce moment-là, d'utiliser la Loi de santé publique au-delà des droits et libertés. Ça fait que, là, vous comprendrez qu'il y a ça. Les systèmes juridiques ne sont pas tous les mêmes, il y a des questions de densité de population aussi, d'utilisation, puis etc. La ville de Montréal avait regardé la situation, elle aussi, avec son contentieux et en était arrivée à certaines conclusions. C'est surtout avec la ville de Montréal que ça a été discuté, je veux dire, au niveau des contentieux.

Moi, je tiens à vous dire que... ce que je veux dire, c'est qu'on va voir comment les choses se passent puis, s'il faut le rendre obligatoire, on va le rendre obligatoire. Puis, quand on va le rendre obligatoire, on va s'assurer que les personnes qui n'ont pas les moyens de les avoir puissent ne pas être discriminées par rapport à ceux qui ont les moyens d'avoir les éléments. Donc, ça, c'est les éléments, je pense, qu'il faut prendre en considération.

Et, comme je vous dis, peut-être les gens ont l'impression que c'est parce que les gens ne portent pas de masque dans la communauté, qu'on explique la transmission communautaire qu'on a actuellement. La preuve, elle n'est pas faite, mais on n'est pas non plus contre. Donc, on essaie de l'intégrer dans ce qu'on appelle l'étiquette respiratoire. C'est que, si on n'a pas le temps, puis on a des paquets, deux paquets dans les mains, puis qu'on arrive pour tousser, puis qu'on ne peut pas lever le paquet pour aller tousser ici, bien, en ayant un masque, on évite d'envoyer des gouttelettes. Et, dans les faits, si tout le monde le porte, on protège l'autre, et l'autre nous protège. Donc, c'est recommandé, fortement recommandé.

Le Modérateur : Alex Boissonneault, Radio-Canada

M. Boissonneault (Alex) : Madame, messieurs, mes hommages. Il y a eu des inquiétudes parce qu'on a déconfiné certaines régions, on l'a déjà dit. Il y a la mairesse de Saguenay qui recommande aux Montréalais et aux gens d'autres régions de passer deux semaines en isolement en arrivant dans sa région. Il y en a d'autres qui l'ont fait aussi. Si ma mémoire est bonne, le maire des Îles-de-la-Madeleine aussi avait recommandé ça.

Donc, sur le fond, est-ce que vous êtes d'accord avec cette idée-là? Qu'est-ce que vous pensez de l'idée comme telle? Puis, sur la forme, qu'est-ce que vous pensez du fait qu'on propose ça aux gens ou qu'on demande ça aux gens, alors que vous parliez hier de la solidarité nécessaire avec Montréal aussi puis entre les régions?

M. Arruda (Horacio) : Bien, quand on parle de solidarité, c'est de ne pas empêcher. Je pense, c'est ça qu'on voulait dire. Moi, je ne peux pas être contre en termes de santé publique, c'est clair. Pour les Îles-de-la-Madeleine, on est au courant. Les Îles, c'est aussi un élément complexe. Il faut comprendre que leur capacité de traiter... S'il y a des complications, il faut qu'ils envoient ailleurs, puis etc. Moi, je pense qu'on ne peut pas être contre.

L'enjeu, c'est de savoir pourquoi on va là, hein? On l'a dit, même si on permet et qu'on ne met pas la police à contrôler tous les gens qui vont venir, on veut que les gens aillent à un endroit quand c'est relativement essentiel. Si c'est un travailleur qui va y aller... C'est sûr que, si on y va pour deux semaines puis on t'isole deux semaines, je ne vois pas c'est quoi, l'avantage d'y aller. Mais, s'il y a des gens qui ont des besoins d'y aller, qui veulent s'installer aux Îles pendant une période x, y, z puis qui s'isolent... Parce que, même dans ceux qui vont au chalet, on a souvent dit : Vous magasinez vos épiceries avant d'y aller, ne mêlez pas.

Parce que, dans les faits, il faut comprendre que c'est une question de climat social aussi. Ça fait que, que les gens le recommandent, ça peut être une possibilité, mais moi, je pense aussi, on veut se fier au jugement des personnes, c'est-à-dire que, si vous voulez aller à votre chalet dans le Nord, organisez-vous pour ne pas exposer les populations locales parce que ce ne serait pas agréable. Vous ne serez pas les bienvenus. Ça fait que c'est un peu dans cette perspective-là.

Puis, si vous me permettez, des recettes de cette nature-là, il n'y en a pas d'écrite nulle part. C'est vraiment un nouveau phénomène. Je pense qu'il faut utiliser, à mon avis, un peu son intelligence, mais je pense que c'est à la fois très légitime d'avoir peur que des gens de l'extérieur viennent nous contaminer, mais, de toute façon aussi, si vous me permettez, ce virus-là ne disparaîtra pas, hein? Il ne disparaîtra pas non plus dans les... Ce n'est pas vrai qu'il va disparaître de Montréal puis de la région métropolitaine puis sans jamais aller voir les autres régions, là. Si les gens ont cette impression-là, là, c'est impensable.

Donc, peut-être, c'est pour ça aussi, quelque part, il faut qu'il y ait une certaine ouverture contrôlée, hein? Et puis je le dis, on l'a toujours dit qu'on évalue la situation au jour le jour puis, si on voit des comportements inappropriés puis qu'on voit des éclosions apparaître dans des territoires, importées par Montréal, on prendra les décisions nécessaires en termes de confinement.

Le Modérateur : En sous-question.

M. Boissonneault (Alex) : J'aurais aussi une question sur les parcs justement, sur la SEPAQ. Il y a une longue fin de semaine qui arrive. Il y a des gens qui aimeraient peut-être aller faire une randonnée dans un parc, ne serait-ce que pour les randonnées, par exemple. Alors que l'Ontario annonce qu'on va ouvrir les parcs, là, Ontario, les parcs provinciaux, pourquoi on ne le fait pas au Québec? Et c'est quoi la logique justement de fermer une forêt alors que, s'il y a un endroit où on peut respecter le deux mètres, c'est peut-être là?

M. Arruda (Horacio) : Bien, écoutez, il faudrait qu'on regarde l'analyse avec les gens qui s'occupent de ces secteurs-là. Je sais qu'il va y avoir des choses qui vont changer au courant de la semaine, je ne veux pas annoncer les éléments. Mais on pourrait regarder effectivement cette situation-là, là. Mais, encore là, là, c'est l'autre élément. Quand on ouvre la situation, il ne faudrait pas se retrouver 900 000... bon, j'exagère un peu quand je dis ça, là, mais tout le monde, parce que ça peut entraîner un mouvement important. Mais disons que c'est des choses qu'on regarde, et on regarde, très honnêtement, à cause de la fragilité, puis là je ne sais pas si vous parlez de l'extérieur de Montréal ou à Montréal, à cause de la fragilité. Parce que, là, il y a des conséquences dès que vous ouvrez, par exemple, un parc à l'extérieur, mais ça veut dire quoi pour tel parc sur le village du Mont-Royal? Tu sais, tout de suite, il y a d'autres questions qui se soulèvent. On va le regarder, mais, comme on est dans une période excessivement fragile et critique, on a tendance à être plus prudents dans la réouverture parce que ce sont des mouvements de population où il peut y avoir des contaminations puis c'est difficile après ça de tracer qui a été la personne.

Alors, quand vous ouvrez un magasin ou un commerce puis qu'il y a une éclosion, c'est plus facile, c'est dans cette perspective-là. Mais il y a toujours un équilibre, puis on veut aussi redonner espoir aux gens pour être en mesure de profiter de la vie parce qu'on sait le confinement a des impacts très négatifs.

M. Legault : Peut-être pour compléter la réponse, je pense, c'est le mot «graduel». C'est de dire : Des fois, on peut avoir des situations qui sont comparables, puis, dans un cas, ce n'est pas ouvert, puis d'autres cas, c'est ouvert, mais c'est parce qu'on veut y aller graduellement. On ne veut pas trop donner un signal de «tout est revenu à la normale» puis vous pouvez revenir à une vie où vous vivez proche des gens.

L'autre donnée aussi, c'est la question régions versus Montréal. Donc, je sais que les gens... on a eu beaucoup de demandes pour ouvrir les parcs et... possible, là, j'allais dire probable qu'on soit capable d'annoncer au moins que les parcs en région vont être réouverts.

Le Modérateur : Merci. Mylène Crête, Le Devoir.

Mme Crête (Mylène) : Bonjour. Je voulais savoir, je me demandais, de rendre le port du masque obligatoire, par exemple, dans les transports en commun, en particulier, ça contrevient à quel article de la Charte canadienne des droits et libertés?

M. Arruda (Horacio) : Bien, c'est-à-dire que... Bon, un, premièrement, je ne suis pas avocat. Ça, je tiens à le dire puis je ne voudrais pas...

Mme Crête (Mylène) : Mais c'est ce que vous avez dit tout à l'heure dans votre réponse.

M. Arruda (Horacio) : Oui, oui, mais je ne suis pas avocat, mais je vais vous dire, dans le fond, là, si vous me demandez quel article, dans le détail, là, je vais avoir plus de difficulté. C'est dans ce sens-là. Mais je vais répondre à votre question.

Quand on brime les droits individuels sur la perspective d'un droit collectif, il faut avoir des bons argumentaires pour le faire. O.K.? Quand on a décidé de confiner le Québec, puis de passer à la Loi de santé publique, puis d'empêcher les gens puis les commerçants de fonctionner, on a brimé les droits des individus, O.K.? On l'a fait, mais on l'a fait parce qu'on sait que la mesure de distanciation sociale, de diminuer les contacts, allait avoir un impact important sur la santé de la population, la propre santé des individus et celle de la communauté.

Quand on oblige de porter le masque obligatoire avec un niveau... Vous allez avoir, de un, un expert de la contrepartie qui va venir vous dire que l'efficacité du masque dans la communauté n'a jamais été démontrée dans un contexte de pandémie tel qu'on l'a vu, puis etc. À ce moment-là, vous pouvez vous faire renverser. Juste pour vous dire, déjà, quand on a décidé d'arrêter certaines activités, on a déjà été amené en cour, puis c'est en processus actuellement. Donc, c'est un peu dans cette perspective-là où les gens se disent : Un autre élément. L'autre élément qu'on veut faire c'est que, si on veut le faire, on ne veut pas non plus être accusés par des groupes, puis bien légitimes, qui défendent les droits des plus démunis qu'on ne les protège pas, eux, parce qu'eux n'ont pas nécessairement le même accès.

C'est tout ça qui doit être pris en considération. Mais, je veux vous dire, advenant le cas qu'il y a un comportement inapproprié et puis qu'on est capables de le démontrer, qu'il y a un comportement... Je ne peux pas prétendre, si vous me permettez, que le comportement est inapproprié avant de l'avoir observé. Ce n'est pas sur la base d'une observation sur des personnes qui n'ont pas respecté le deux mètres, là. Ça ne serait pas défendable en termes de cour. Mais, très honnêtement, indépendamment des lois, je préfère être accusé d'avoir été plus prudent que pas assez. Mais, si j'ai des données pour me démontrer... Et là on commence à voir certains éléments d'information plus précis. S'il faut le rendre obligatoire, je vais le rendre obligatoire s'il n'y a pas de respect là-dessus, indépendamment d'être poursuivi ou pas. De toute façon, comme c'est là, on va avoir plein d'enquêtes qui vont avoir lieu.

Le Modérateur : En sous-question.

Mme Crête (Mylène) : Oui, je voulais savoir... M. Legault, on apprend que les gens qui ont des craintes à retourner au travail peuvent continuer à recevoir la prestation canadienne universelle. Est-ce que vous allez demander à Ottawa qu'il revoie les critères? Est-ce que ça peut nuire à vos efforts de déconfinement, de reprise de l'économie?

M. Legault : Bien, écoutez, c'est la décision du gouvernement fédéral. Nous, ici, on prend une décision qui est différente. Les personnes qui refusent de retourner au travail, bien, qu'elles soient dans le secteur privé ou le secteur public, bien, elles ne seront pas payées. Le gouvernement fédéral décide que les personnes qui ne retournent pas au travail vont pouvoir recevoir... puis là il semble que ce n'est pas clair, ça dépend à qui on parle au fédéral, mais il semble qu'ils pourraient continuer à recevoir la PCU. C'est leur décision. Ce n'est pas notre décision.

Le Modérateur : Mme McCann, je crois que vous vouliez ajouter?

Mme McCann : Si vous me permettez, M. le premier ministre, je n'ai pas eu l'occasion de le faire, là, au cours de la période de questions en français. J'aimerais souligner aujourd'hui la Journée internationale des infirmières et des infirmiers. Cette journée-là existe depuis 1965. Je pense que c'est vraiment l'occasion de rendre hommage à nos infirmières, à nos infirmiers qui sont au front actuellement. Alors, moi, je veux les remercier au nom de toute la population, au nom du gouvernement. Vraiment, avec ce qu'elles font actuellement, je veux les saluer. Et j'espère qu'on aura l'occasion, d'ailleurs, d'en rencontrer quelques-unes et quelques-uns dans les prochains jours. Merci.

Le Modérateur : Merci, Mme la ministre. Alors, on va maintenant passer aux questions en anglais. We'll start today with Cathy Senay, CBC News.

Mme Senay (Cathy) : Good afternoon. You took me by surprise, Mr. Legault...

M. Legault : OK, that's right, that's alright.

Mme Senay (Cathy) : ...because, last evening, I tried it, I was wearing a mask doing my errands and I felt like a stranger. I was alone wearing a mask. So there's a lot of work to do. We talked about France, and I received an answer from the Health Ministry yesterday, saying that, before taking such a legal measure, we have to make sure that, because it would reduce individuals' freedoms, liberties, we have the scientific proof it is efficient wearing a mask in public spaces. So, basically, you're walking on a thin line here. I would like to understand the change, like your decision that has changed. And now you're hoping to have a police of masks?

M. Legault : No. OK, first, until recently, people were at home, so there was no question about do you have or should you wear a mask or not when you go out. Now, we are reopening, especially outside of Montréal. We recommend strongly to the people to wear a mask, but it's not obligatory for two reasons. First reason, it's a question of availability and money. Is the mask available? Are poor people able to get a mask? So, a question of availability of the mask. Second reason, like you said, legal reason. In order to put it as a requirement, as obligatory, you have to prove that it's efficient, and it's not that clear to prove that it's 100% foolproof. So these are the two reasons why we say we recommend it strongly, but it's not obligatory.

Mme Senay (Cathy) : Probably, it's more a question for Mrs. McCann. Some health care unions say it's time to do systematic testing of all workers in CHSLDs, whether they have symptoms or not. And we know you are worried about false negatives, you and Mr. Arruda. But you don't want to catch at least some positive cases? Because we had a health care worker who lied last week to get tested and was positive. She was due to go to work in a new home and wanted to make sure she was safe, but she wasn't. So she had to fight to get tested. Is this normal?

Mme McCann : No. I think that we're getting there. We have done more and more testing, as the numbers are showing, and we're discussing this very actively. Very, very soon, we're going to be testing even more, especially people who are symptomatic, but also people who are asymptomatic, especially in long-term facilities, especially in the Greater Montréal.

So what we're saying today is that this is going to happen shortly, that all... that, randomly, we're going to test people who are asymptomatic and people, of course, who are asymptomatic, workers and residents in long-term facilities. We're working on the plan right now.

Le Modérateur :Thank you. Samuel Pouliot, CTV News.

M. Pouliot (Samuel) : Hi. Given the importance of contact tracing, what do you say to Quebeckers who feel like it's a violation of their privacy?

M. Arruda (Horacio) : A contact tracing based on informatic aspects or just...

M. Pouliot (Simon) : Anything.

M. Arruda (Horacio) : You know, there is the law of public health, where we have to... if there is an infectious disease that can be transmitted to others, we receive the names of the persons who are the cases and so then we ask them to collaborate with us, to give us the information about who was the contacts, and we do contact those persons and make them some recommendations. That's what we do with tuberculosis and other diseases, so it's not new. And I think that especially we could have even orders, if somebody, like, a case doesn't isolate themselves. We can even ask for the judge to make them in isolation, even against their wanting.

So it's clear, but it's because this disease can be transmitted to somebody else just through respiration, which is not all other kinds. So, because of this, we've got the power to do that.

Le Modérateur : Second question.

M. Pouliot (Samuel) :OK. And only people who have symptoms and who've had direct contact are invited to mobile testing in Montréal. How will we keep people who are asymptomatic form spreading the virus? And are you considering offering mobile antibody testing, so people will know if they've already had it?

M. Arruda (Horacio) : Yes. There's going to be, I would say, in those specific regions... If you think you've been in contact with a case, but you are asymptomatic... They're going to be screened, actually. They are going to be screened. That's the new orientation in those hot spots. They are going to be tests done to asymptomatic persons.

Le Modérateur : Phil Authier, Montreal Gazette.

M. Authier (Philip) : Good day. I'm just going to ask Mr. Arruda for a bit of an update about Montréal. We know that there's a risk that health care workers could get infected and then go home and infect their families. So are you able to give us a breakdown of the percentage of confirmed cases now for health care workers versus CHSLDs, home — percentage — and community infections? Can you break that down for us?

M. Arruda (Horacio) : Not right now. I asked for that data actually. But, if I can say, we are very, I would say, preoccupied by this situation, and it's why Mme McCann, my Minister, told you that we are going to have another approach on CHSLDs, on hot spots in Montréal about testing the asymptomatic workers. And then, each time we find somebody which will be a case, we will have an investigation of the case, and the contacts, and the family. So we're going to be able to have that portrait. But I understand your question. I asked for having this data separated by region, and it's coming soon, but it takes more time than only statistics.

Le Modérateur : Second question.

M. Authier (Philip) : For Mr. Legault. There's a long weekend coming. I'm getting a lot of e-mails and questions about people who want to open their cottages. It seems quite complicated. And there's also the problem... The Outaouais region has been opened, but there are people that, on the Ottawa side, who have cottages in Québec. So can you give us some advice now on what is your policy for people opening cottages in the next few weeks?

M. Arruda (Horacio) : Well, in fact, it depends how you define if it's essential or not. But what I would say is : If you want to go to open your cottage in the region, you should probably try to not circulate in the community, try to have, I would say, your food and your... Don't go to the market over there. Do that before, the day before getting there, even your drinks, your beer, your wine and everything. No, really, you go, you go there for doing what you need to do, which is perhaps opening the water, washing things and everything, and don't try to mix up and keep always the two meters. It's what I can say. If you can wait, why not wait? And I would tell that there is some snow everywhere, that's not the... I don't know if it's «dame Nature» who is helping us to not make us having too much pressure to go there, but I think that's the respect of things who will be important. If you do that, you will protect the others, and the others won't get upset because you're coming to your place. Because, I think that's the key and thing of judgment, actually. As we have not closed and confined everything, I think if people respect those issues, I think that's OK, but if they don't, and if there is a problem or if there is an outbreak coming in Sainte-Agathe or, I don't know, somewhere because of this, «bien», we will have to go back to other measures.

Le Modérateur : À la demande générale, si c'est possible pour vous de résumer en français votre dernière intervention.

M. Arruda (Horacio) : Oui. Pour ce qui est de la question des chalets, on comprend très bien que ce qu'on a dit, c'est des déplacements minimums entre les régions, mais, bien entendu, on peut comprendre qu'on peut vouloir aller, pour des raisons de logistique, ouvrir son chalet, ouvrir l'eau ou vérifier s'il n'y a pas eu des dégâts durant l'hiver, etc. Donc, si c'est possible de ne pas y aller, je recommande de ne pas y aller, mais, si vous devez y aller, faites vos achats, vos emplettes d'épicerie, de boisson, d'alcool, de bière, de tout ce que vous avez de besoin, vos appareils de quincaillerie, si c'est nécessaire, puis, etc., amenez-les avec vous, allez à votre chalet, ne circulez pas nécessairement dans la communauté, ne faites pas de party de rassemblement de voisins de chalets, puis etc. Ça va être plus respectueux des gens là-bas qui n'ont pas de circulation comme telle, puis vous, vous ne serez pas accusé d'avoir amené la maladie. Donc, je pense que c'est comme ça qu'on doit le faire. On embarque dans la voiture, on se rend, on débarque notre stock ou le matériel, on rentre dans le chalet, on fait les travaux, on rempaquette, puis on revient comme tel.

Le Modérateur : Merci. So now, back in English. Two last questions from Raquel Fletcher, Global News. And, I have to assure you, it's not my question, its Raquel's question. A Journal de Montréal article revealed some residences in Québec haven't been inspected in five years. Mr. Legault, what is your reaction to that? And how much of a role might that have played in the issues we have today?

M. Legault : OK. Since we're Government, we've increased the number of inspections. The rule is that all... each CHSLD, they have to be inspected at least one time every three years. We're checking if it's the case, but we think it's the case. And, of course, in the future, we'll have a very important reform of the way it's organized in CHSLD in Québec. So, of course, the shortage of staff is a major problem, the level of salaries is an important problem and size of the CHSLD is a very important problem. So, we'll have many important changes in the next months in the CHSLDs.

Le Modérateur : And, Raquel's last question is for Dr. Arruda. Many people think the YouTube video of you dancing was a bad idea. Why did you record that?

M. Arruda (Horacio) : I think... First of all, thank you for the question. I want to clarify that situation, please. First of all, if that video made «de la peine» or «blessé» or insult some people, I really apologize. But I want to explain the context, OK?

First of all, I'm working since January with all... everybody here and with, I would say, all the health care system to really do our best to eliminate this disease. I would say that each night, by two o'clock, I wake up to see how many people is dying. And I can tell you that my heart is very going down when I see those people dying. So it's not... I always have respect. For me, statistics are persons, are families. And never I wanted to insult anybody on this.

I receive a lot of charming things coming to me, letters, emails, some... most of them are very kind, some are insulting, and I respond to everybody. And I want to say that I didn't even know that person who make that music and I realized afterwards who he was. He sent me a song and he told me : May I have something back from you? I told him : If I go see my family, we're going to dance on that music. So, it was two, three weeks ago, I would tell you. But I was not able to go home, so I stayed here. And, in my apartment, as he called me back, I did the video, I did this video for him, and then he asked me, two, three days after : Can I put it in my website? And I think it was a Facebook private and everything.

And never, never I associated that to a collect of funds. I called the «refuge» today, the president, to explain the situation, to also present my apologies about their situation. I'm sure that guy didn't want to make it bad. And he asked me, and I didn't understand why : Is there a cause that you think is important? And I talked about youth, people on the streets, youth people away, because I've got three kids, and they've got the chance to be not in this situation, and I'm always, I would say, very sensitive to the youth situation of Québec. And then it appears to be put in the Facebook in that way. So this video was made for one person. The events make it going through that process. I'm sure that even the person who made it was... not want to insult anybody, and it was the case. So I always have been myself. I'm here as I am, but I will stop those kinds of videos or everything because people are using it against my credibility and my commitment.

So I thank you for the question. I hope it's going to be clear and I will write to people, but I will never use anymore social medias for those situations. Thank you.

Le Modérateur : Merci. Souhaitez-vous résumer en français pour terminer?

M. Arruda (Horacio) : Oui. Écoutez, si la performance que j'ai faite, qui était destinée à une personne, a fait de la peine ou insulté les familles qui sont endeuillées, je vous présente mes plus sincères excuses. Vous devez savoir que, depuis le mois de janvier, je travaille jour et nuit avec tout un réseau de santé publique et un réseau de la santé, avec le gouvernement, pour véritablement vaincre ce virus. Dans le contexte de cette situation-là, on m'a exprimé énormément de choses positives et d'amour. Je reçois des lettres, je reçois des cadeaux, je reçois des mots et j'essaie de répondre à tout le monde. Je l'ai fait et je l'ai fait autant pour ceux qui m'injurent que pour ceux qui ont été gentils avec moi.

Dans le contexte de cette chanson qui avait été composée, dont je n'ai même pas entendu véritablement les mots, la personne qui l'avait faite m'a demandé si je pouvais lui faire un petit retour. Je lui avais dit : Oui, je vais le faire avec ma famille ce week-end, on va danser. Si jamais je suis à la maison avec ma femme, on va danser sur votre musique. Je n'ai pas pu y aller, j'ai été pris à Québec. Par la suite, ce que j'ai fait, c'est que j'ai... Il m'a relancé. J'ai dit : Bon, bien, coudon. Samedi matin, là, j'étais en tee-shirt noir, j'ai mis un petit chapeau qui était dans l'entrée, j'ai fait ce rap. J'ai dansé sur le rap, il y a deux, trois semaines.

Et donc la personne me pose la question : Est-ce que je peux le mettre sur mon Facebook? Pensant que c'était un Facebook un peu comme moi j'ai, interne, bon, bien, ça... Ensuite, il m'a posé une question, si j'avais une cause particulière que je défendais. J'ai trouvé que la situation des itinérants et des jeunes dans la rue était effroyable et que je trouvais que, si moi, j'avais... mais sans penser une minute que ça serait une collecte de sociofinancement avec ce que j'ai vu par après, les deux vidéos côte à côte.

Donc, moi, je peux vous dire qu'à chaque nuit, à 2 heures du matin, je regarde les décès et j'ai le coeur qui me tourne. Donc, ça n'a jamais été mon intention de blesser qui que ce soit, et j'ai compris que plus jamais je n'utiliserai les médias sociaux dans ce contexte-là. Je vais écrire aux gens pour les remercier, et puis je vous remercie, et je m'excuse encore. J'ai appelé la directrice du Refuge pour m'excuser de la situation et je vous en remercie. Merci pour la question.

Le Modérateur : Dr Arruda, merci à vous pour votre réponse. M. le premier ministre, Mme la ministre de la Santé, merci. Ça complète pour cette conférence de presse, à bientôt.

(Fin à 14 h 9)

Participants


Document(s) Related