(Treize heures trois minutes)
Le Modérateur
: Alors,
bonjour à tous, chers collègues, bienvenue à cette conférence de presse pour
faire le point sur la situation au Québec quant à la COVID-19. Le premier
ministre du Québec, M. François Legault, est accompagné aujourd'hui de la
ministre de la Santé et des Services sociaux, Mme Danielle McCann, et du
directeur national de santé publique, Dr Horacio Arruda.
Alors, M. le premier ministre, à vous la
parole.
M. Legault : Oui. Je vais
enlever ça pour que tout le monde comprenne. Bonjour, tout le monde. Écoutez,
j'ai voulu porter le masque, pas parce qu'on en a besoin ici, mais parce que,
vous allez le voir, on veut faire une suggestion, une suggestion forte aux
Québécois quand ils sortent de chez eux.
Donc, je veux effectivement, avant de vous
parler du bilan, vous parler des fameux masques. On l'a dit depuis le début, il
y a des consignes qu'on doit suivre pour freiner la propagation du virus. Les
deux consignes les plus importantes, on les a beaucoup répétées, c'est d'abord
se tenir, comme on le fait, à deux mètres de distance des autres personnes, en
tout temps; deuxièmement, quand on touche à des objets qui auraient pu être
touchés par d'autres personnes qui pourraient être infectées, de se laver les
mains avec du savon.
Mais il y a une troisième consigne qui est
importante et puis, bon, qui vient ajouter, qui est moins importante que les
deux premières, mais qui peut quand même avoir un effet important, surtout si
on s'approche à moins de deux mètres des autres personnes, donc, c'est le
masque. Et ça n'est pas obligé... Là, vous l'avez vu, moi, c'est
Mme Bergeron qui m'a donné ça, là, une dame qui m'a envoyé ça comme
cadeau. C'est fait à la main, on n'a pas besoin d'avoir un masque comme les
gens qui sont dans les hôpitaux : masque, donc, artisanal, certains
appellent ça un couvre-visage.
L'idée, et puis c'est important de le
dire, le masque, c'est pour protéger les autres. Donc, ce n'est pas pour se
protéger soi, c'est pour protéger les autres. Ça veut dire, si on parle ou si,
encore pire, on tousse et puis on n'a pas le temps de mettre son coude devant
la bouche, comme ça m'arrive de temps en temps, vous l'avez déjà vu, bien là,
le masque empêche de contaminer les autres.
Ce n'est pas quelque chose qui est
nécessairement nouveau dans le monde. Je me souviens, puis, je pense, je vous
l'ai déjà conté, d'être allé au Japon il y a une vingtaine d'années, et déjà, à
l'époque, les gens qui avaient le rhume ou la grippe portaient un masque. C'est
une question de respect pour les autres. Puis ça peut même avoir des effets très
positifs, entre autres pour la transmission du rhume et de la grippe.
Donc, quand on a un virus, si on respecte
les autres, techniquement, qui peuvent être nos amis, nos voisins, nos parents,
bien, on ne veut pas leur donner le virus. Donc, quand on met un masque, c'est
pour protéger les autres. Évidemment, si tout le monde le fait, bien, tout le
monde se protège, et on se retrouve dans une situation qui est idéale.
Évidemment, quand on prend l'autobus ou le métro ou qu'on est dans une
situation où on n'est pas nécessairement capables de s'assurer d'avoir le
deux mètres, par exemple on rentre dans un magasin puis il y a beaucoup de
monde dans le magasin, bien, c'est mieux d'avoir un masque.
Mais évidemment, au début, ça fait bizarre
de voir les gens avec les masques. Je suis sûr. J'ai vu Cathy qui me regardait
avec un drôle d'air tantôt quand elle m'a vu avec le masque, mais on va
s'habituer. On va s'habituer. Et c'est une habitude qui est une bonne habitude,
qui va nous permettre plus rapidement de revenir à une vie un peu plus normale.
Donc, très important de le faire, et je le recommande. Moi, je demande à tous
les Québécois, à Montréal puis dans le reste du Québec : Quand vous sortez
de chez vous, mettez-vous un masque. Donc, si vous allez voir votre mère, si
vous allez dans un magasin, sûrement si vous allez prendre l'autobus, portez un
masque. Donc, je souhaite voir le plus de Québécois possible partout au Québec
porter le masque.
Ceci étant dit, mon introduction étant
finie, je reviens sur le bilan du jour. Bon, 118 décès hier, on est rendus
à 3 131. Évidemment, toutes mes pensées pour les proches, les familles de
ces victimes. La situation continue d'être très concentrée à Montréal. Sur les
118 décès, il y en a 113 qui viennent de la grande région de Montréal.
Bon, comme l'a expliqué le Dr Arruda
hier, il faut être prudent avec les chiffres journaliers parce qu'il y a des
chiffres qui sont collectés sur un certain nombre de jours, mais ce n'est pas
nécessairement des décès des 24 dernières heures, là. On va vous remettre
le fameux tableau, là, que vous montrait le Dr Arruda hier, qui vient remettre
dans la bonne journée les décès. Puis vous voyez qu'il y a quand même une
tendance positive, là, c'est-à-dire qu'il y a une diminution quand on les
regarde journée par journée.
Concernant le nombre de cas, même si on a beaucoup
augmenté le nombre de tests, on a 756 cas de plus, donc on est rendus à
39 225. C'est important de dire que, sur les 39 000, il y en a au
moins 10 000 qui sont guéris. Pour ce qui est des personnes hospitalisées,
1 841 personnes, donc trois de plus qu'hier, mais 186 aux soins
intensifs, c'est une autre diminution de sept. Donc, on le voit, là, depuis quelques
jours, tranquillement, le nombre de personnes aux soins intensifs, qui sont les
personnes qui sont dans les situations les plus critiques, bien, diminue
tranquillement. Puis comme je viens de vous dire, bien, c'est ça, là, malgré
l'augmentation du nombre de tests, le nombre de cas, 756, là, n'a pas augmenté,
a même un peu diminué.
Parlant du nombre de tests, on a une
situation un petit peu paradoxale. À beaucoup d'endroits, il nous manque de
monde qui veulent avoir un test. Donc, je fais un appel aujourd'hui, entre autres,
aux gens qui sont dans les zones chaudes, là, donc Montréal, Laval. Allez vous
faire tester. Donc, évidemment, dans les prochains jours, on va tester de plus
en plus des personnes, même, qui ne sont pas symptomatiques. Mais, bon, il
reste qu'encore les gens qui veulent être testés, c'est des gens qui sont
inquiets, donc souvent qui sont symptomatiques. Mais ça va être important de
tester beaucoup, là, entre autres dans la grande région de Montréal, puis on a
une capacité de tester qui est à 16 000, 17 000. Donc, on voudrait se
rendre jusque là, mais évidemment il faut avoir des clients. Et c'est
important, on va le faire dans les régions, mais c'est encore plus important,
quartier par quartier, à Montréal parce que c'est là que la situation continue
d'être difficile.
D'ailleurs, je vous informe que, jeudi et
vendredi, je vais être à Montréal. Donc, j'aurai l'occasion de rencontrer la
mairesse de Montréal, Valérie Plante. Je vais avoir l'occasion aussi de
rencontrer les gens de la Santé publique à Montréal, puis d'autres
intervenants, là, qui sont dans les CISSS, les CIUSSS, les différents CHSLD,
donc des gens qui sont dans la gestion.
Même si ce n'est pas une grosse
diminution, on a eu, encore hier, une petite diminution du nombre...
c'est-à-dire une augmentation du nombre de personnes qui sont revenues au
travail. Donc, je veux les remercier. Entre autres dans les CHSLD,
tranquillement, le nombre d'employés réguliers revient. Et je continue à lancer
mon appel à tous ceux qui ont fini leur quarantaine : S'il vous plaît,
revenez dans nos CHSLD, on a besoin de personnes qui ont de l'expérience.
Mes remerciements du jour. Écoutez, vous
ne pouvez pas savoir comment ça m'a fait plaisir de voir les images, hier soir,
des enfants qui retournaient à l'école ou dans les garderies, gros sourires des
enfants qui revoyaient leurs amis qu'ils n'avaient pas vus depuis deux mois.
Ça, là, comme je le dis souvent, c'est comme ma paie pour le travail que je
peux faire ici, au gouvernement du Québec. Je veux évidemment remercier les
enseignants, enseignantes, les éducateurs, éducatrices, les chauffeurs
d'autobus, les directions d'école, les concierges qui ont nettoyé les lieux. Ce
n'est pas simple, là, de refaire une espèce de mini-rentrée avec des nouvelles
consignes. C'était d'ailleurs très drôle de voir les jeunes enfants, là, qui
étaient à deux mètres les uns des autres. Mais moi, en tout cas, ça me redonne
de l'espoir, et ça s'est bien passé. Donc, merci à tout le personnel qui s'est
assuré que ça se fasse aussi bien. Donc, c'est quand même, là, un beau message
qu'on a vu là, puis qu'on a vu que les Québécois sont débrouillards, puis sont
capables de s'organiser, même à quelques semaines d'avis.
Je veux revenir sur le masque. Bon, évidemment,
nos façons de vivre vont changer au cours des prochaines années. Malheureusement,
là, on ne pense pas que le vaccin va arriver dans les prochains mois. Donc, il
va falloir prendre des mesures pour la gagner cette bataille, reprendre le
contrôle, en particulier à Montréal, reprendre le contrôle du virus, puis ça ne
sera pas un long fleuve tranquille, là. Il va y avoir, à moment donné, dans
certains quartiers, des éclosions, puis on va envoyer les plus de monde
possible pour reprendre le contrôle dans ces quartiers-là.
Donc, je ne dis pas que ça va être facile,
les prochains mois, mais, si on suit bien les consignes, puis je sais que les Québécois
sont capables de suivre les consignes, donc ça veut dire rester toujours à deux
mètres, porter le masque; quand on revient à la maison ou quand on a touché des
objets que d'autres personnes auraient pu toucher, se laver les mains avec du
savon. Moi, je suis convaincu qu'on est capables, ensemble, de la gagner, cette
bataille-là, et puis de battre ce maudit virus là, donc être capable de revoir progressivement
une vie un peu plus normale. Je compte sur vous, je compte sur tous les
Québécois. Merci.
Good afternoon. The virus
won't leave Québec for a long time. We'll have to learn to live with it. A good
way to greatly reduce the contagion is to wear a mask. We strongly recommend
that you do so.
Regarding the staffing
situation in our health network, I want to ask again the health workers who
tested positive and have since then recovered : please come back, we need
you.
Finally, I want to say how
much I appreciated seeing children smiling when they came back to school
yesterday. Thank you to the entire education network for organizing this.
Seeing this gives me hope for the coming months. If we stay careful, if we
continue to keep our distances, we'll be able to return to a normal life. I'm
counting on you all. Thank you.
Le Modérateur
: Merci,
M. le premier ministre. Alors, pour la période des questions en français, nous
allons débuter aujourd'hui avec une question, une sous-question. Tommy Chouinard,
LaPresse.
M. Chouinard (Tommy) :
Bonjour. D'abord, Dr Arruda, vendredi dernier, vous vous êtes déplacé à
Montréal-Nord pour annoncer un plan de dépistage massif. Alors, on est passé
bien près d'assister à la fermeture hier soir, là, n'eût été de quelques
interventions, là, de la clinique de dépistage qui est dans ce quartier-là, là,
au... au CLSC, pardon, de Montréal-Nord. Pourquoi est-ce que c'est si difficile
de mettre en oeuvre ce plan de dépistage massif? Et clairement, là, combien de
tests ont été faits à Montréal-Nord, et quel diagnostic peut-on faire
précisément de l'état de la contagion là-bas?
M. Arruda (Horacio)
:
Merci pour la question. Je dois vous dire que j'ai appelé Dre Drouin juste
avant la conférence de presse parce que je m'attendais à ce que vous posiez des
questions par rapport à la situation. Implanter des cliniques de dépistage qui
vont se déplacer, implanter des cliniques de dépistage qui vont chercher
certaines populations, ça relève plusieurs défis.
Juste pour vous donner... par exemple, à
la clinique de dépistage qui a été mise en place à Montréal-Nord, à
Saint-Michel avant, je vous dirais, que les autobus arrivent. Elle avait été
prévue être ouverte jusqu'à lundi, au moment où le relais allait être pris par
l'autobus de façon importante.
Premièrement, il faut comprendre que, dans
la clinique elle-même, les gens n'ont pas été au rendez-vous alors qu'ils
avaient une capacité de plusieurs personnes. Ça a été la même affaire à Laval
où on a fait des dépistages, notamment dans Chomedey, avec des accès. Alors
qu'ils s'attendaient à avoir 10 fois plus de cas, ils ont eu à peu près à
peine 90 personnes. Donc, il y a eu une décision qui a été prise, à ce
moment-là, sur la perspective de fermer ce CTT-là.
La planification des
autobus — il y a la question des autobus mais aussi des ressources
humaines pour les mettre à l'intérieur pour faire les quarts — a été
aussi un peu plus longue, on ne se le cachera pas, plus longue que prévue, et
la pleine capacité des autobus va être en place jeudi dernier.
Mais, si vous me permettez, à Montréal, la
semaine dernière, comparativement à l'avant-semaine dernière, ils avaient fait
à peu près 1 032 dépistages par jour comme tel, la semaine dernière,
ils sont montés à 1 900. Ça, c'est des dépistages dans les centres de
dépistage. Puis on a vu une augmentation de 900 tests par jour qui ont eu
lieu la semaine dernière. Et les unités mobiles, qui vont ajouter à peu près
200 tests supplémentaires, ont été en mesure d'en faire seulement 100 à
date. Donc, on a une combinaison de facteurs à la fois de réponse de la
population qu'on va devoir stimuler, c'est pour ça que le premier ministre
demande aux gens de ces quartiers-là de venir, parce que ce n'est pas parce
qu'on l'offre nécessairement que les gens veulent venir le faire; deux, il y a
eu des enjeux de plus de ressources humaines pour être capable de faire les
tests dans les autobus.
Puis, donc, ce qu'on va faire, là, c'est
qu'on pense qu'avec ce qu'on vient de vous dire... C'est sûr qu'on a dit 14 000
vendredi dernier, on n'est pas rendu là. La semaine dernière, on était à
11 000 tests. Le week-end, il y a toujours une baisse à la fois parce
que les gens se présentent moins, puis pas parce que l'offre n'est pas là, mais
les gens se présentent moins les week-ends... Donc, on pense bien qu'on va être
en mesure d'augmenter et d'atteindre ce fameux 14 000 dans le courant de
la semaine. Les chiffres d'hier n'arrivent seulement que cet après-midi ou vers
3 ou 4 heures comme tel. Donc, on a... on sent une augmentation, pas au
rythme qu'on avait demandé, mais c'est pour ça qu'on va faire «push» dans la
population, qu'on invite les gens de ce secteur-là.
Et d'ailleurs, le plan de Montréal va
couvrir à la fois beaucoup la partie de Montréal-Est, Hochelaga, Montréal-Nord,
va aussi aller à Rivière-des-Prairies... Donc, l'autobus va se déplacer pour...
et on va faire inviter les gens pour les avertir pour venir se présenter,
particulièrement s'ils ont des symptômes ou s'ils ont été en contact avec un
cas et qu'ils sont asymptomatiques.
Le Modérateur
:
Sous-question.
M. Chouinard (Tommy) : M. le
premier ministre, vous nous annoncez votre présence à Montréal jeudi et
vendredi. J'ai cru comprendre, dans votre allocution d'ouverture, que vous
entendez également, là, rencontrer des gens de la gestion, là, si j'ai bien
compris. Est-ce que ça va à votre goût, à Montréal, sur la façon d'opérer les
choses?
M. Legault : Bien, écoutez, la
situation est difficile. La situation est difficile en particulier dans les
CHSLD. Il y a eu certains quartiers où il y a eu des éclosions. Donc, ce n'est
pas simple, mais je pense que les gens actuellement font ce qu'ils doivent
faire. Donc, je suis quand même satisfait, là, de ce que les gens font avec les
ressources qu'ils ont.
Le Modérateur
: Merci.
Prochaine question, Patrice Bergeron, La Presse canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour à vous trois. Hier, M. le premier ministre, vous avez dit que votre gouvernement
allait donner des lignes directrices cet été pour la rentrée de septembre dans
les collèges et universités, mais que vous espériez que l'enseignement aurait
lieu en classe. Beaucoup d'étudiants attendent toujours des communications de
leur établissement, de leur département, leur faculté. Et il y a beaucoup
d'étudiants aussi et de parents qui attendent des indications pour renouveler
un bail ou non. D'autres demandent même des réductions de droits de scolarité
s'il y a de l'enseignement en ligne. Qu'est-ce que vous leur dites, à ces
parents-là et ces étudiants-là qui attendent des réponses, qui attendent de
savoir comment va se dérouler la rentrée dans les collèges et universités cet
automne?
M. Legault : Bien,
malheureusement, il est trop tôt pour répondre à cette question-là. C'est
malheureux, là, on ne le sait pas. Est-ce que le 25 mai, on va être
capables ou non de réouvrir les écoles, les commerces à Montréal? On ne le sait
pas encore. Donc, qu'est-ce qu'on va être capables de faire en septembre? On ne
le sait pas encore. Puis je ne pense pas qu'il y a personne qui est capable de
répondre à cette question-là. Donc, il faut voir jusqu'à quel point on va
réussir à reprendre le contrôle du virus, de la propagation du virus. Et là, dépendamment
de la situation, mais on va pouvoir, avec la Santé publique, mettre des
consignes. Mais moi, je souhaite ardemment qu'en septembre on soit capables
d'avoir des cours en personne dans nos universités, nos cégeps.
M. Bergeron (Patrice) : Et,
par ailleurs, plutôt que de vous ramener à l'automne, je vais vous ramener
maintenant à l'été parce qu'il y a aussi beaucoup de Québécois qui devront
prendre leurs vacances au Québec cet été. Je sais que c'est ce que vous
souhaitez aussi. Ils voudraient aller dans d'autres régions puis ils devront
faire des réservations. Qu'est-ce que vous leur donnez? Est-ce que vous leur
donnez un feu vert de faire des réservations maintenant pour des vacances, de
pouvoir se déplacer en région?
M. Legault : Bien, écoutez,
là, pour l'instant, on pense qu'il faut limiter les déplacements entre les
régions. Est-ce que, dans deux semaines, dans trois semaines, la situation sera
différente? Je l'espère. Bien honnêtement, là, on peut penser que, quand on
regarde la situation qui est sous contrôle en région, ça ne devrait pas être
trop dangereux, entre autres même question qu'on se pose par rapport aux camps
d'été, même question qu'on se pose par rapport à toutes les activités
touristiques.
Évidemment, étant donné que les Québécois
n'iront pas probablement à l'étranger cet été, bien, il y a une belle
opportunité pour notre offre touristique. Mais il ne faut pas en même temps
qu'on stimule la propagation du virus. Donc, ça dépend comment les données,
comment la science va pouvoir, au cours des prochaines semaines, nous dire on
est rendu où puis qu'est-ce qu'on peut se permettre comme déconfinement au sens
large.
Le Modérateur
: Merci. Maintenant,
au tour d'Alain Laforest, TVA Nouvelles.
M. Laforest (Alain) : Bonjour
à vous. M. le premier ministre, le masque, là, vous êtes arrivé, vous avez
voulu passer un message très clair. On est à la 61e journée, aujourd'hui, que
vous faites des points de presse, que le confinement est débuté puis qu'il y a
des mesures.
Pourquoi ne pas le rendre obligatoire à Montréal,
entre autres dans le transport en commun? Qu'est-ce qui vous empêche de le
faire? Est-ce que c'est une question d'image? Pourquoi vous ne le faites pas?
M. Legault : Bien, plusieurs
raisons. D'abord, là, je parle... puis j'ai fait exprès pour porter un masque
artisanal fait à la main. Pendant plusieurs semaines, on n'avait pas beaucoup
d'inventaires de masques chirurgicaux puis de masques N95. Donc, il faut
d'abord qu'il y ait une disponibilité avant de rendre quelque chose
obligatoire.
Deuxièmement, légalement, avant de rendre
une consigne obligatoire, il faut être certain qu'elle soit efficace. J'ai bien
précisé tantôt que le masque, c'est pour protéger les autres, ce n'est pas pour
se protéger. Il y a beaucoup de monde qui pense, si j'ai un masque, je vais me
protéger moi-même. Donc, il faut être capable légalement de pouvoir supporter
une obligation. Donc, pour l'instant, ce n'est pas évident, là, qu'il y ait un
succès assuré à porter un masque. Ça dépend entre autres du tissu, ça dépend
comment il est porté, etc. Il y a d'autres mesures qui sont encore plus
efficaces, comme se tenir à deux mètres et puis se laver les mains.
Donc, on ajoute cette consigne-là, et moi,
je la recommande fortement, mais je ne l'oblige pas à ce moment-ci.
Le Modérateur
: En
sous-question.
M. Laforest (Alain) : Dr
Arruda, concernant le déconfinement qui se passe actuellement à l'extérieur de
Montréal — ça ne se passe pas à Montréal, mais à l'extérieur de
Montréal — ça prend combien de jours pour détecter qu'il va y avoir
un nouveau foyer ou une deuxième vague, si deuxième vague il y a?
M. Arruda (Horacio)
:
Bon, écoutez, pour ce qui est de la deuxième vague, on verra, mais je pense que
la majorité des experts s'entendent pour dire, dont Dr Fauci aux États-Unis,
qu'il va y en avoir une, deuxième vague, là. Mais parlons d'une... à l'automne
ou on verra.
Pour ce qui est maintenant des effets, en
périphérie, il faut voir qu'il y a quand même eu certains milieux ou secteurs
qui ont été déconfinés à partir du 4 mai, là, en termes de milieux de
travail. On n'a pas vu d'événement particulier. Il y a eu, notamment, une
éclosion dans un centre d'abattage, en Montérégie, qui a été contrôlée. Il y a
eu quand même 60 quelques cas sur une population de 500, mais l'investigation a
permis rapidement de clore la situation.
L'enjeu, le principal, si vous me
permettez, ce n'est peut-être pas nécessairement les milieux qu'on va ouvrir,
dont on connaît, quand on est capable de... qui sont comme fermés, d'intervenir
puis qui ont réouvert avec des méthodes complètement différentes. Ça va être
comment est-ce que les gens vont se promener dans la population. Mais
actuellement la situation est sous contrôle.
Ce matin, le Dr Carignan, à la
télévision, disait qu'à Sherbrooke il y a presque... les hospitalisations,
c'est des gens qui sont en train de partir et qui sont en train de guérir, donc
la situation est vraiment sous contrôle. Et on va voir aussi qu'est-ce qui va
se passer avec les écoles. La période d'incubation de la maladie, on sait qu'on
dit qu'elle est jusqu'à 14 jours, mais dans les faits elle est surtout
autour de cinq, sept, 10 jours maximum. Donc, si, après une semaine de
déconfinement, on ne voit pas d'éclosion importante, bien, c'est-à-dire qu'on
va être en mesure de voir.
On a actuellement les critères... il n'y a
pas eu d'augmentation de cas hospitalisés, pas d'augmentation de cas soutenus
dans la communauté, donc on suit ça de très, très près puis on va ajuster.
Puis, si jamais il y avait des éclosions, parce qu'il va peut-être y en avoir,
il va peut-être avoir des cas dans les écoles, c'est clair, c'est peut-être
attendu, bien, les interventions vont être faites pour les contrôler le plus
rapidement possible.
Le Modérateur
: Merci.
Prochaine question, Olivier Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Bonjour.
M. Legault, on a eu les chiffres de l'emploi, vendredi, on ne vous a pas
entendu là-dessus, ce n'était pas joli, joli : 17 % pour le Québec,
de chômage, 18,2 % pour Montréal. Pouvez-vous nous expliquer, encore une
fois, pourquoi le Québec est, disons, en pire situation que les autres
provinces et Montréal au sommet de la liste?
M. Legault : Bien, je pense
que les chiffres de l'emploi montrent que le Québec en a fait plus pour
confiner puis interdire de travailler à des citoyens. Si vous comparez juste
avec l'Ontario, là, parce que je pense que la seule province qui est comparable
avec le Québec, c'est l'Ontario à cause de la grande ville — Toronto,
Montréal — bien, en Ontario, ils sont à 11 % de chômage, nous,
on est à 17 % de chômage. Pourtant, avant la crise, on avait un taux de
chômage à peu près égal, même inférieur à l'Ontario. Donc, ça veut dire qu'on a
fermé plus. Prenons l'exemple de la construction, le manufacturier. Nous, on a
fermé, l'Ontario n'a pas fermé. Donc, quand les gens disent : Bien, il y a
plus de cas puis plus de décès au Québec, bien, ce n'est sûrement pas parce
qu'on n'a pas agi rapidement, là, on a agi très fort puis très rapidement pour
confiner les Québécois.
Bon, maintenant, sur l'économie, bien, c'est
certain que ça a un impact important, un impact important aussi sur les
finances publiques. On a, jusqu'à présent, à peu près 3 milliards de
dépenses en santé additionnelles. On a à peu près 2 milliards de dépenses
additionnelles en économie. Donc, ça veut dire un 5milliards de dépenses qui n'étaient
pas prévues dans le budget. Et il y a un manque à gagner dans les revenus qui
fait que, pour l'année en cours, on prévoit un déficit entre 12 et
15 milliards.
Bon, juste pour réconcilier les chiffres
aussi, quand je vous dis trois plus deux, 5 milliards de mesures, il
y a eu aussi 15 milliards de mesures qui est plus une question d'encaisse,
là, de reporter le paiement, par exemple, de la TVQ. Ça, il y en a pour
15 milliards. Donc, 15 milliards, ça ne va pas à la dépense, c'est de
reporter à plus tard les entrées, mais donc 15 milliards de mesures, qu'on
appelle en anglais du cash-flow, 5 milliards de mesures. Donc, au total,
on a déjà, au Québec, annoncé pour 20 milliards de mesures, et, bien, il y
aura aussi, aux 5 milliards qui s'en vont directement sur le résultat sur
le déficit de l'année, un manque à gagner des revenus qui nous amène à un
déficit de 12 à 15 milliards.
Bon, là, c'est difficile d'avoir des
prévisions exactes, parce que, là, ça va dépendre, par exemple, quand on est
capables de réouvrir Montréal, là, puis, bon, là on sait que ça ne sera
sûrement pas avant le 25 mai. Donc là, on refait les calculs, mais c'est
sûr que l'économie est très affectée.
Le Modérateur
: En
sous-question.
M. Bossé (Olivier) : Bien, le
Québec a manqué de personnel dans le système de la santé. Est-ce que vous
craignez que la même chose se produise dans les garderies, manquer
d'éducatrices?
M. Legault : Oui, bien, moi, j'avoue,
là, que j'avais certaines craintes puis j'ai été agréablement surpris comment
ça s'est bien passé dans les écoles du Québec hier. Donc, il ne nous a pas
manqué beaucoup d'enseignants puis il ne nous a pas manqué beaucoup non plus d'éducateurs
ou d'éducatrices dans les garderies pour la portion du Québec, là, qui a été
réouvert. Donc, je n'ai pas d'inquiétude de ce côté-là. En plus, on a fait des
ententes avec les étudiants en sciences de l'éducation au cas où on aurait eu
besoin d'eux autres. Donc, non, je n'ai pas d'inquiétude.
L'inquiétude reste : Comment on fait
pour convaincre plus de jeunes de s'en aller comme préposé aux bénéficiaires, d'aller
travailler dans les CHSLD? Ça, c'est notre défi, c'est certain. On continue les
négociations avec les syndicats, mais, si on veut que ces postes-là deviennent
attractifs, bien, on veut les faire passer, minimum, de 21 $ de l'heure à 25 $
de l'heure. Je pense, ça, ça va aider. Donc, j'ai très hâte de signer les
conventions collectives avec les syndicats.
Le Modérateur
: Patrick
Bellerose, Le Journal de Québec, Le Journal de Montréal.
M. Bellerose (Patrick) :
Oui, bonjour à tous. M. le premier ministre, vous avez vu ce matin le bureau
d'enquête qui révélait que la moitié des CHSLD n'ont pas été inspectés depuis
trois ans. Même si la situation s'améliore depuis environ un an, depuis que
vous êtes arrivés au pouvoir, on voit aussi que les rapports d'inspection font
des commentaires assez généraux. Est-ce que les choses vont changer en termes
d'inspection des CHSLD? Et à quelle fréquence ils devraient être inspectés?
M. Legault : Bon,
d'abord, vous avez vu, rappelez-vous l'annonce qui avait été faite par
Marguerite Blais pour augmenter le nombre d'inspections. Donc, quand vous
regardez, depuis un an et demi, depuis que notre gouvernement est au pouvoir,
il y a eu une augmentation très importante du nombre d'inspections. J'ai demandé
qu'on vérifie, là, parce qu'on me dit que tous les CHSLD sont visités au moins
une fois à tous les trois ans. Donc, je sais que, dans votre rapport, on disait
que ce n'était pas le cas, là. Donc, j'ai demandé qu'on vérifie, mais on me dit
que c'est impossible, là, que les CHSLD, à ne pas confondre avec les RPA puis
les RI, sont vérifiés au moins une fois tous les trois ans.
M. Bellerose (Patrick) :
Une fois par trois ans, pour vous, c'est suffisant?
M. Legault : Bien,
écoutez, on va faire une réforme des CHSLD. Avec ce qu'on a vécu, là, on va
faire toute une réforme des CHSLD pour bien définir notre offre de service,
pour avoir plus d'espace, pour avoir des zones chaudes, des zones froides,
d'avoir, au total, moins d'unités par établissement. On va augmenter les
salaires. On a déjà aussi... Parce qu'il y a beaucoup de gens qui parlent des
ratios. On a déjà augmenté de façon importante les budgets pour embaucher du
personnel. Malheureusement, il y a beaucoup de postes qui sont restés vacants.
Mais toute cette réforme-là, là, dans les prochains mois, vous allez voir des
gros changements dans nos 400 CHSLD, donc autant publics, que privés
conventionnés, que privés non conventionnés.
M. Bellerose (Patrick) :
Sur le masque, si je peux me permettre, est-ce que vous recommandez aux parents
de demander aux enfants de porter un masque à l'école et dans les transports
scolaires?
M. Arruda (Horacio)
:
Écoutez, le port du masque n'est pas nécessairement quelque chose qui est
facile à faire, là. Habituellement, c'est clair qu'en bas de deux ans on ne le
recommande pas. Pour les autres, ça peut dépendre de la tolérance de l'enfant,
de l'ajustement du masque, puis etc., là. Donc, je pense qu'on va garder quand
même les autres mesures de distanciation sociale. Puis il ne faudrait pas non
plus que l'enfant interprète que le masque l'empêche de se laver les mains,
puis etc., là. Mais ce n'est pas une contre-indication, mais ce n'est pas
nécessairement quelque chose qui... En bas de deux ans, on dit non. Après ça,
ce n'est pas contre-indiqué. Mais, compte tenu des mesures qui sont mises en
place, on pense que ce n'est pas absolument nécessaire, mais ce n'est pas
complètement exclu.
Le Modérateur
: Louis
Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) :
Bonjour, M. le premier ministre, Mme la ministre, M. Arruda. Je veux
revenir sur le masque M. Legault parce que ce matin, on a envoyé un
journaliste faire un tour dans le métro, et il s'est rendu compte, en fait,
qu'il y avait, en forçant, là, une personne sur trois qui portait un masque,
puis que les mesures de distanciation de deux mètres n'étaient pas respectées,
puis qu'il n'y a pas de distribution de masques dans le métro — la
STM avait dit qu'ils en feraient peut-être, il n'y en a pas — puis
les distributrices de désinfectant sont difficiles à trouver.
Vous dites que vous ne voulez pas
l'obliger, qu'il y a une question légale. D'abord, j'aimerais que vous
m'expliquiez quelle est cette question légale là. Qu'est-ce que, nous autres,
on a compris, puis que New York puis Paris n'ont pas compris, parce qu'eux
autres ils l'obligent le porte du masque dans le métro. Pourquoi eux autres,
là, il n'y a pas d'enjeux légaux, il n'y a pas de... puis nous autres, on en a?
Pourquoi est-ce qu'eux autres ont compris que c'était important avoir un masque
dans le métro, puis nous autres, on dit : On ne fait pas ça.
M. Legault : Bon,
d'abord, le masque, il ne faut pas avoir un faux sentiment de sécurité. Ce n'est
pas vrai que le masque peut tout prévenir, donc il faut être prudents, de là
l'aspect légal. Deuxièmement, là où je vous rejoins, même si ça fait deux mois
que j'habite à Québec, je vais retourner à Montréal jeudi, vendredi, j'ai
encore beaucoup d'amis à Montréal qui me disent qu'effectivement, métro,
autobus, magasins bondés, du monde à moins de deux mètres, pas de masque, c'est
ce qui m'a convaincu ce matin de mettre un masque pour venir vous voir, pour
donner l'exemple, puis donner un message fort de dire aux gens, là : Bien,
surtout quand vous êtes dans le métro ou l'autobus, s'il vous plaît, mettez un
masque. Donc, on le conseille fortement.
M. Lacroix (Louis) :
Mais il y avait des gens, ce matin, que notre journaliste Philippe Bonneville a
interrogés, des gens qui disaient, entre autres : Ça ne donne rien de
porter un masque parce que de toute façon le virus, il rentre par les pores de
la peau. Il y en a d'autres qui ont dit : Oui, mais moi, je ne l'ai pas la
COVID, ça fait que ça ne me donne rien de porter des masques. Je pensais moi
que les règles... quand vous avez passé, en fait, le règlement sur les mesures
sanitaires, que ça vous donnait des droits qui vous permettaient d'imposer des
choses. Alors, pourquoi légalement vous ne pouvez pas le faire? Je ne comprends
pas l'aspect légal. Expliquez-moi clairement qu'est-ce que c'est, l'aspect
légal qui vous empêche d'obliger de porter un masque.
M. Legault : Bon, je vais
laisser le Dr Arruda... parce que c'est lui qui a travaillé sur l'aspect
légal, là. Mais, je veux quand même vous dire, de façon générale, ce qu'on
souhaite, c'est que les Québécois adhèrent sans qu'on soit obligés de les
forcer, là, qu'ils comprennent. Donc, c'est pour ça que j'envoie le message
clairement. Jusqu'à ce qu'il y a récemment, les gens étaient confinés, donc il
n'y avait à peu près personne dans les autobus puis les métros, donc c'était
moins grave. Là, on déconfine, je pense surtout en région, donc il y a plus de
gens dans les autobus, il y a plus de gens dans les commerces. Donc, de là
l'importance d'avoir un masque. Mais ce n'est pas à l'épreuve de tout, le
masque, ce n'est pas à l'épreuve de tout.
Donc, c'est pour ça, là, qu'il y a un
aspect légal. Mais il faut l'encourager, il faut l'encourager, là. Le virus, il
se transmet d'une personne à l'autre, là, entre autres par la bouche quand on
parle ou quand on tousse. Donc, si on veut protéger les autres, il faut mettre
un masque. Donc, on l'encourage... légalement, peut-être, Dr Arruda?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, écoutez, il y a des enjeux. Un, il y a des enjeux avec la charte des
droits et libertés qui n'est pas interprétée de la même façon d'un pays à un
autre. Ça, c'est un élément.
Mais peut-être je vais vous le placer dans
une perspective de santé publique, là. Il n'a pas dit, M. le premier ministre,
que, si on voit quand les comportements ne sont pas respectés, qu'on ne le
rende pas obligatoire, notamment... Il n'a pas dit que ce n'est pas possible,
indépendamment des chartes, parce que, là, je vais avoir fait la démonstration
qu'il n'y a pas respect des consignes qui sont données. Il faut comprendre
aussi qu'antérieurement les transports en commun, effectivement, il y avait
moins de monde, en tout cas à Québec, c'est vrai que je n'étais pas à Montréal.
On fait l'évaluation.
Quand on rend obligatoires les choses, il
faut s'assurer aussi que les gens qui n'ont pas les moyens de l'avoir puissent
l'avoir aussi, là, parce qu'il ne faudrait pas non plus discriminer puis
augmenter les inégalités sociales de santé. C'est vrai que tout le monde peut
s'en fabriquer, mais ce n'est pas tous les gens qui ont les moyens de le faire
ou les capacités de le faire.
Ça fait que c'est en train d'être analysé
de façon intensive, je l'ai dit, puis je sais que les gens ont déjà pensé que
j'étais contre le masque. Je ne suis pas contre le masque. J'ai dit, à une
certaine époque, qu'il ne fallait pas utiliser des masques qui étaient reliés
aux soins. Le masque n'est pas reconnu comme un élément très efficace. Il peut
correspondre à peu près à 20 % de la filtration d'un autre type de masque,
etc., mais on le recommande fortement à tout le monde.
En fonction de ce qu'on va être capables
d'observer, on va avoir des justificatifs, à ce moment-là, d'utiliser la Loi de
santé publique au-delà des droits et libertés. Ça fait que, là, vous
comprendrez qu'il y a ça. Les systèmes juridiques ne sont pas tous les mêmes,
il y a des questions de densité de population aussi, d'utilisation, puis etc.
La ville de Montréal avait regardé la situation, elle aussi, avec son
contentieux et en était arrivée à certaines conclusions. C'est surtout avec la
ville de Montréal que ça a été discuté, je veux dire, au niveau des
contentieux.
Moi, je tiens à vous dire que... ce que je
veux dire, c'est qu'on va voir comment les choses se passent puis, s'il faut le
rendre obligatoire, on va le rendre obligatoire. Puis, quand on va le rendre
obligatoire, on va s'assurer que les personnes qui n'ont pas les moyens de les
avoir puissent ne pas être discriminées par rapport à ceux qui ont les moyens
d'avoir les éléments. Donc, ça, c'est les éléments, je pense, qu'il faut
prendre en considération.
Et, comme je vous dis, peut-être les gens
ont l'impression que c'est parce que les gens ne portent pas de masque dans la
communauté, qu'on explique la transmission communautaire qu'on a actuellement.
La preuve, elle n'est pas faite, mais on n'est pas non plus contre. Donc, on
essaie de l'intégrer dans ce qu'on appelle l'étiquette respiratoire. C'est que,
si on n'a pas le temps, puis on a des paquets, deux paquets dans les mains,
puis qu'on arrive pour tousser, puis qu'on ne peut pas lever le paquet pour
aller tousser ici, bien, en ayant un masque, on évite d'envoyer des
gouttelettes. Et, dans les faits, si tout le monde le porte, on protège
l'autre, et l'autre nous protège. Donc, c'est recommandé, fortement recommandé.
Le Modérateur
: Alex
Boissonneault, Radio-Canada
M. Boissonneault (Alex) :
Madame, messieurs, mes hommages. Il y a eu des inquiétudes parce qu'on a
déconfiné certaines régions, on l'a déjà dit. Il y a la mairesse de Saguenay
qui recommande aux Montréalais et aux gens d'autres régions de passer deux
semaines en isolement en arrivant dans sa région. Il y en a d'autres qui l'ont
fait aussi. Si ma mémoire est bonne, le maire des Îles-de-la-Madeleine aussi
avait recommandé ça.
Donc, sur le fond, est-ce que vous êtes
d'accord avec cette idée-là? Qu'est-ce que vous pensez de l'idée comme telle?
Puis, sur la forme, qu'est-ce que vous pensez du fait qu'on propose ça aux gens
ou qu'on demande ça aux gens, alors que vous parliez hier de la solidarité nécessaire
avec Montréal aussi puis entre les régions?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, quand on parle de solidarité, c'est de ne pas empêcher. Je pense, c'est
ça qu'on voulait dire. Moi, je ne peux pas être contre en termes de santé
publique, c'est clair. Pour les Îles-de-la-Madeleine, on est au courant. Les
Îles, c'est aussi un élément complexe. Il faut comprendre que leur capacité de
traiter... S'il y a des complications, il faut qu'ils envoient ailleurs, puis
etc. Moi, je pense qu'on ne peut pas être contre.
L'enjeu, c'est de savoir pourquoi on va
là, hein? On l'a dit, même si on permet et qu'on ne met pas la police à
contrôler tous les gens qui vont venir, on veut que les gens aillent à un
endroit quand c'est relativement essentiel. Si c'est un travailleur qui va y aller...
C'est sûr que, si on y va pour deux semaines puis on t'isole deux semaines, je
ne vois pas c'est quoi, l'avantage d'y aller. Mais, s'il y a des gens qui ont
des besoins d'y aller, qui veulent s'installer aux Îles pendant une période x,
y, z puis qui s'isolent... Parce que, même dans ceux qui vont au chalet, on a
souvent dit : Vous magasinez vos épiceries avant d'y aller, ne mêlez pas.
Parce que, dans les faits, il faut
comprendre que c'est une question de climat social aussi. Ça fait que, que les gens
le recommandent, ça peut être une possibilité, mais moi, je pense aussi, on
veut se fier au jugement des personnes, c'est-à-dire que, si vous voulez aller
à votre chalet dans le Nord, organisez-vous pour ne pas exposer les populations
locales parce que ce ne serait pas agréable. Vous ne serez pas les bienvenus.
Ça fait que c'est un peu dans cette perspective-là.
Puis, si vous me permettez, des recettes
de cette nature-là, il n'y en a pas d'écrite nulle part. C'est vraiment un
nouveau phénomène. Je pense qu'il faut utiliser, à mon avis, un peu son
intelligence, mais je pense que c'est à la fois très légitime d'avoir peur que
des gens de l'extérieur viennent nous contaminer, mais, de toute façon aussi,
si vous me permettez, ce virus-là ne disparaîtra pas, hein? Il ne disparaîtra
pas non plus dans les... Ce n'est pas vrai qu'il va disparaître de Montréal
puis de la région métropolitaine puis sans jamais aller voir les autres
régions, là. Si les gens ont cette impression-là, là, c'est impensable.
Donc, peut-être, c'est pour ça aussi, quelque
part, il faut qu'il y ait une certaine ouverture contrôlée, hein? Et puis je le
dis, on l'a toujours dit qu'on évalue la situation au jour le jour puis, si on
voit des comportements inappropriés puis qu'on voit des éclosions apparaître
dans des territoires, importées par Montréal, on prendra les décisions nécessaires
en termes de confinement.
Le Modérateur
: En
sous-question.
M. Boissonneault (Alex) :
J'aurais aussi une question sur les parcs justement, sur la SEPAQ. Il y a une
longue fin de semaine qui arrive. Il y a des gens qui aimeraient peut-être
aller faire une randonnée dans un parc, ne serait-ce que pour les randonnées, par
exemple. Alors que l'Ontario annonce qu'on va ouvrir les parcs, là, Ontario,
les parcs provinciaux, pourquoi on ne le fait pas au Québec? Et c'est quoi la
logique justement de fermer une forêt alors que, s'il y a un endroit où on peut
respecter le deux mètres, c'est peut-être là?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, écoutez, il faudrait qu'on regarde l'analyse avec les gens qui s'occupent
de ces secteurs-là. Je sais qu'il va y avoir des choses qui vont changer au
courant de la semaine, je ne veux pas annoncer les éléments. Mais on pourrait
regarder effectivement cette situation-là, là. Mais, encore là, là, c'est
l'autre élément. Quand on ouvre la situation, il ne faudrait pas se retrouver
900 000... bon, j'exagère un peu quand je dis ça, là, mais tout le monde,
parce que ça peut entraîner un mouvement important. Mais disons que c'est des
choses qu'on regarde, et on regarde, très honnêtement, à cause de la fragilité,
puis là je ne sais pas si vous parlez de l'extérieur de Montréal ou à Montréal,
à cause de la fragilité. Parce que, là, il y a des conséquences dès que vous
ouvrez, par exemple, un parc à l'extérieur, mais ça veut dire quoi pour tel
parc sur le village du Mont-Royal? Tu sais, tout de suite, il y a d'autres
questions qui se soulèvent. On va le regarder, mais, comme on est dans une
période excessivement fragile et critique, on a tendance à être plus prudents
dans la réouverture parce que ce sont des mouvements de population où il peut y
avoir des contaminations puis c'est difficile après ça de tracer qui a été la
personne.
Alors, quand vous ouvrez un magasin ou un
commerce puis qu'il y a une éclosion, c'est plus facile, c'est dans cette
perspective-là. Mais il y a toujours un équilibre, puis on veut aussi redonner
espoir aux gens pour être en mesure de profiter de la vie parce qu'on sait le
confinement a des impacts très négatifs.
M. Legault : Peut-être pour
compléter la réponse, je pense, c'est le mot «graduel». C'est de dire :
Des fois, on peut avoir des situations qui sont comparables, puis, dans un cas,
ce n'est pas ouvert, puis d'autres cas, c'est ouvert, mais c'est parce qu'on
veut y aller graduellement. On ne veut pas trop donner un signal de «tout est
revenu à la normale» puis vous pouvez revenir à une vie où vous vivez proche
des gens.
L'autre donnée aussi, c'est la question
régions versus Montréal. Donc, je sais que les gens... on a eu beaucoup de
demandes pour ouvrir les parcs et... possible, là, j'allais dire probable qu'on
soit capable d'annoncer au moins que les parcs en région vont être réouverts.
Le Modérateur
: Merci.
Mylène Crête, Le Devoir.
Mme Crête (Mylène) :
Bonjour. Je voulais savoir, je me demandais, de rendre le port du masque
obligatoire, par exemple, dans les transports en commun, en particulier, ça
contrevient à quel article de la Charte canadienne des droits et libertés?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, c'est-à-dire que... Bon, un, premièrement, je ne suis pas avocat. Ça, je
tiens à le dire puis je ne voudrais pas...
Mme Crête (Mylène) :
Mais c'est ce que vous avez dit tout à l'heure dans votre réponse.
M. Arruda (Horacio)
:
Oui, oui, mais je ne suis pas avocat, mais je vais vous dire, dans le fond, là,
si vous me demandez quel article, dans le détail, là, je vais avoir plus de
difficulté. C'est dans ce sens-là. Mais je vais répondre à votre question.
Quand on brime les droits individuels sur
la perspective d'un droit collectif, il faut avoir des bons argumentaires pour
le faire. O.K.? Quand on a décidé de confiner le Québec, puis de passer à la
Loi de santé publique, puis d'empêcher les gens puis les commerçants de
fonctionner, on a brimé les droits des individus, O.K.? On l'a fait, mais on
l'a fait parce qu'on sait que la mesure de distanciation sociale, de diminuer
les contacts, allait avoir un impact important sur la santé de la population,
la propre santé des individus et celle de la communauté.
Quand on oblige de porter le masque
obligatoire avec un niveau... Vous allez avoir, de un, un expert de la
contrepartie qui va venir vous dire que l'efficacité du masque dans la
communauté n'a jamais été démontrée dans un contexte de pandémie tel qu'on l'a
vu, puis etc. À ce moment-là, vous pouvez vous faire renverser. Juste pour vous
dire, déjà, quand on a décidé d'arrêter certaines activités, on a déjà été
amené en cour, puis c'est en processus actuellement. Donc, c'est un peu dans
cette perspective-là où les gens se disent : Un autre élément. L'autre
élément qu'on veut faire c'est que, si on veut le faire, on ne veut pas non
plus être accusés par des groupes, puis bien légitimes, qui défendent les
droits des plus démunis qu'on ne les protège pas, eux, parce qu'eux n'ont pas nécessairement
le même accès.
C'est tout ça qui doit être pris en
considération. Mais, je veux vous dire, advenant le cas qu'il y a un
comportement inapproprié et puis qu'on est capables de le démontrer, qu'il y a
un comportement... Je ne peux pas prétendre, si vous me permettez, que le
comportement est inapproprié avant de l'avoir observé. Ce n'est pas sur la base
d'une observation sur des personnes qui n'ont pas respecté le deux mètres, là.
Ça ne serait pas défendable en termes de cour. Mais, très honnêtement,
indépendamment des lois, je préfère être accusé d'avoir été plus prudent que
pas assez. Mais, si j'ai des données pour me démontrer... Et là on commence à
voir certains éléments d'information plus précis. S'il faut le rendre
obligatoire, je vais le rendre obligatoire s'il n'y a pas de respect là-dessus,
indépendamment d'être poursuivi ou pas. De toute façon, comme c'est là, on va
avoir plein d'enquêtes qui vont avoir lieu.
Le Modérateur
: En
sous-question.
Mme Crête (Mylène) :
Oui, je voulais savoir... M. Legault, on apprend que les gens qui ont des
craintes à retourner au travail peuvent continuer à recevoir la prestation
canadienne universelle. Est-ce que vous allez demander à Ottawa qu'il revoie
les critères? Est-ce que ça peut nuire à vos efforts de déconfinement, de
reprise de l'économie?
M. Legault : Bien, écoutez,
c'est la décision du gouvernement fédéral. Nous, ici, on prend une décision qui
est différente. Les personnes qui refusent de retourner au travail, bien,
qu'elles soient dans le secteur privé ou le secteur public, bien, elles ne
seront pas payées. Le gouvernement fédéral décide que les personnes qui ne
retournent pas au travail vont pouvoir recevoir... puis là il semble que ce
n'est pas clair, ça dépend à qui on parle au fédéral, mais il semble qu'ils
pourraient continuer à recevoir la PCU. C'est leur décision. Ce n'est pas notre
décision.
Le Modérateur
: Mme
McCann, je crois que vous vouliez ajouter?
Mme McCann : Si vous me
permettez, M. le premier ministre, je n'ai pas eu l'occasion de le faire, là,
au cours de la période de questions en français. J'aimerais souligner
aujourd'hui la Journée internationale des infirmières et des infirmiers. Cette
journée-là existe depuis 1965. Je pense que c'est vraiment l'occasion de
rendre hommage à nos infirmières, à nos infirmiers qui sont au front
actuellement. Alors, moi, je veux les remercier au nom de toute la population,
au nom du gouvernement. Vraiment, avec ce qu'elles font actuellement, je veux
les saluer. Et j'espère qu'on aura l'occasion, d'ailleurs, d'en rencontrer
quelques-unes et quelques-uns dans les prochains jours. Merci.
Le Modérateur
: Merci, Mme
la ministre. Alors, on va maintenant passer aux questions en anglais. We'll start today with Cathy Senay, CBC News.
Mme Senay (Cathy) : Good afternoon. You took me by surprise, Mr. Legault...
M. Legault
: OK, that's right, that's alright.
Mme Senay (Cathy) : ...because, last evening, I tried it, I was wearing a mask doing my
errands and I felt like a stranger. I was alone wearing a mask. So there's a
lot of work to do. We talked about France, and I received an answer from the
Health Ministry yesterday, saying that, before taking such a legal measure, we
have to make sure that, because
it would reduce individuals' freedoms, liberties, we
have the scientific proof it is efficient wearing a mask in public spaces. So,
basically, you're walking on a thin line here. I would like to understand the
change, like your decision that has changed. And now you're hoping to have a
police of masks?
M. Legault :
No. OK, first, until recently, people were at home, so there was no question
about do you have or should you wear a mask or not when you go out. Now, we are
reopening, especially outside of Montréal. We recommend strongly to the people
to wear a mask, but it's not obligatory for two reasons. First reason, it's a
question of availability and money. Is the mask available? Are poor people able
to get a mask? So, a question of availability of the mask. Second reason, like
you said, legal reason. In order to put it as a requirement, as obligatory, you
have to prove that it's efficient, and it's not that clear to prove that it's
100% foolproof. So these are the two reasons why we say we recommend it
strongly, but it's not obligatory.
Mme Senay (Cathy) : Probably, it's more a question for Mrs. McCann. Some health care unions say it's time to do systematic testing of
all workers in CHSLDs, whether they have symptoms or not. And we know you are
worried about false negatives, you and Mr. Arruda. But you don't want to catch
at least some positive cases? Because we had a health care worker who lied last
week to get tested and was positive. She was due to go to work in a new home
and wanted to make sure she was safe, but she wasn't. So she had to fight to
get tested. Is this normal?
Mme McCann : No. I think that we're getting there. We have done more and more
testing, as the numbers are showing, and we're discussing this very actively.
Very, very soon, we're going to be testing even more, especially people who are
symptomatic, but also people who are asymptomatic, especially in long-term
facilities, especially in the Greater Montréal.
So what we're saying
today is that this is going to happen shortly, that all... that, randomly,
we're going to test people who are asymptomatic and people, of course, who are
asymptomatic, workers and residents in long-term facilities. We're working on
the plan right now.
Le Modérateur
:Thank you. Samuel
Pouliot, CTV News.
M. Pouliot (Samuel) : Hi. Given the importance of contact tracing, what do you say to Quebeckers who feel like it's a violation of
their privacy?
M. Arruda (Horacio)
: A contact tracing based on informatic aspects or just...
M. Pouliot (Simon) : Anything.
M. Arruda (Horacio)
: You know, there is the law of public health, where we have to... if
there is an infectious disease that can be transmitted to others, we receive
the names of the persons who are the cases and so then we ask them to
collaborate with us, to give us the information about who was the contacts, and
we do contact those persons and make them some recommendations. That's what we
do with tuberculosis and other diseases, so it's not new. And I think that
especially we could have even orders, if somebody, like, a case doesn't isolate
themselves. We can even ask for the judge to make them in isolation, even
against their wanting.
So it's clear, but it's
because this disease can be transmitted to somebody else just through
respiration, which is not all other kinds. So, because of this, we've got the
power to do that.
Le Modérateur
: Second question.
M. Pouliot (Samuel) :OK. And only people
who have symptoms and who've had direct contact are invited to mobile testing
in Montréal. How will we keep
people who are asymptomatic form spreading the virus? And are you considering
offering mobile antibody testing, so people will know if they've already had
it?
M. Arruda (Horacio)
: Yes. There's going to be, I would say, in those specific regions...
If you think you've been in contact with a case, but you are asymptomatic...
They're going to be screened, actually. They are going to be screened. That's
the new orientation in those hot spots. They are going to be tests done to
asymptomatic persons.
Le Modérateur
: Phil Authier, Montreal Gazette.
M. Authier (Philip)
: Good day. I'm just going to ask Mr. Arruda for a bit of an update
about Montréal. We know that there's a risk that health care workers could get
infected and then go home and infect their families. So are you able to give us
a breakdown of the percentage of confirmed cases now for health care workers
versus CHSLDs, home — percentage — and community infections? Can you break that down for us?
M. Arruda (Horacio)
: Not right now. I asked for that data actually. But, if I can say,
we are very, I would say, preoccupied by this situation, and it's why Mme
McCann, my Minister, told you that we are going to have another approach on
CHSLDs, on hot spots in Montréal about testing the asymptomatic workers. And
then, each time we find somebody which will be a case, we will have an
investigation of the case, and the contacts, and the family. So we're going to
be able to have that portrait. But I understand your question. I asked for
having this data separated by region, and it's coming soon, but it takes more
time than only statistics.
Le Modérateur
: Second question.
M. Authier (Philip)
: For Mr. Legault. There's a long weekend coming. I'm getting a lot
of e-mails and questions about people who want to open their cottages. It seems
quite complicated. And there's also the problem... The Outaouais region has
been opened, but there are people that, on the Ottawa side, who have cottages
in Québec. So can you give us some advice now on what is your policy for people
opening cottages in the next few weeks?
M. Arruda (Horacio)
: Well, in fact, it depends how you define if it's essential or not.
But what I would say is : If you want to go to open your cottage in the
region, you should probably try to not circulate in the community, try to have,
I would say, your food and your... Don't go to the market over there. Do that
before, the day before getting there, even your drinks, your beer, your wine
and everything. No, really, you go, you go there for doing what you need to do,
which is perhaps opening the water, washing things and everything, and don't
try to mix up and keep always the two meters. It's what I can say. If you can
wait, why not wait? And I would tell that there is some snow everywhere, that's
not the... I don't know if it's «dame Nature» who is helping us to not make us
having too much pressure to go there, but I think that's the respect of things
who will be important. If you do that, you will protect the others, and the
others won't get upset because you're coming to your place. Because, I think
that's the key and thing of judgment, actually. As we have not closed and
confined everything, I think if people respect those issues, I think that's OK,
but if they don't, and if there is a problem or if there is an outbreak coming
in Sainte-Agathe or, I don't know, somewhere because of this, «bien», we will
have to go back to other measures.
Le Modérateur
:
À la demande générale, si c'est possible pour vous de résumer en français votre
dernière intervention.
M. Arruda (Horacio)
:
Oui. Pour ce qui est de la question des chalets, on comprend très bien que ce
qu'on a dit, c'est des déplacements minimums entre les régions, mais, bien
entendu, on peut comprendre qu'on peut vouloir aller, pour des raisons de
logistique, ouvrir son chalet, ouvrir l'eau ou vérifier s'il n'y a pas eu des
dégâts durant l'hiver, etc. Donc, si c'est possible de ne pas y aller, je
recommande de ne pas y aller, mais, si vous devez y aller, faites vos achats,
vos emplettes d'épicerie, de boisson, d'alcool, de bière, de tout ce que vous
avez de besoin, vos appareils de quincaillerie, si c'est nécessaire, puis,
etc., amenez-les avec vous, allez à votre chalet, ne circulez pas
nécessairement dans la communauté, ne faites pas de party de rassemblement de
voisins de chalets, puis etc. Ça va être plus respectueux des gens là-bas qui
n'ont pas de circulation comme telle, puis vous, vous ne serez pas accusé
d'avoir amené la maladie. Donc, je pense que c'est comme ça qu'on doit le
faire. On embarque dans la voiture, on se rend, on débarque notre stock ou le
matériel, on rentre dans le chalet, on fait les travaux, on rempaquette, puis
on revient comme tel.
Le Modérateur
: Merci. So now, back in
English. Two last questions from Raquel Fletcher, Global News. And, I have to
assure you, it's not my question, its Raquel's question. A Journal de Montréal article revealed
some residences in Québec haven't been inspected in five years. Mr. Legault,
what is your reaction to that? And how much of a role might that have played in
the issues we have today?
M. Legault : OK. Since we're Government, we've increased the number of
inspections. The rule is that all... each CHSLD, they have to be inspected at
least one time every three years. We're checking if it's the case, but we think
it's the case. And, of course, in the future, we'll have a very important
reform of the way it's organized in CHSLD in Québec. So, of course, the
shortage of staff is a major problem, the level of salaries is an important
problem and size of the CHSLD is a very important problem. So, we'll have many
important changes in the next months in the CHSLDs.
Le Modérateur
: And, Raquel's last question is for Dr. Arruda. Many people think
the YouTube video of you dancing was a bad idea. Why did you record that?
M. Arruda (Horacio)
: I think... First of all, thank you for the question. I want to
clarify that situation, please.
First of all, if that video made «de la peine» or «blessé» or insult some
people, I really apologize. But I want to explain the context, OK?
First of all, I'm working
since January with all... everybody here and with, I would say, all the health
care system to really do our best to eliminate this disease. I would say that
each night, by two o'clock, I wake up to see how many people is dying. And I
can tell you that my heart is very going down when I see those people dying. So
it's not... I always have respect. For me, statistics are persons, are
families. And never I wanted to insult anybody on this.
I receive a lot of
charming things coming to me, letters, emails, some... most of them are very
kind, some are insulting, and I respond to everybody. And I want to say that I
didn't even know that person who make that music and I realized afterwards who
he was. He sent me a song and he told me : May I have something back from
you? I told him : If I go see my family, we're going to dance on that music.
So, it was two, three weeks ago, I would tell you. But I was not able to go
home, so I stayed here. And, in my apartment, as he called me back, I did the
video, I did this video for him, and then he asked me, two, three days after :
Can I put it in my website? And I think it was a Facebook private and
everything.
And never, never I
associated that to a collect of funds. I called the «refuge» today, the
president, to explain the situation, to also present my apologies about their
situation. I'm sure that guy didn't want to make it bad. And he asked me, and I
didn't understand why : Is there a cause that you think is important? And
I talked about youth, people on the streets, youth people away, because I've
got three kids, and they've got the chance to be not in this situation, and I'm
always, I would say, very sensitive to the youth situation of Québec. And then
it appears to be put in the Facebook in that way. So this video was made for
one person. The events make it going through that process. I'm sure that even
the person who made it was... not want to insult anybody, and it was the case.
So I always have been myself. I'm here as I am, but I will stop those kinds of
videos or everything because people are using it against my credibility and my
commitment.
So I thank you for the
question. I hope it's going to be clear and I will write to people, but I will
never use anymore social medias for those situations. Thank you.
Le Modérateur
:
Merci. Souhaitez-vous résumer en français pour terminer?
M. Arruda (Horacio)
:
Oui. Écoutez, si la performance que j'ai faite, qui était destinée à une
personne, a fait de la peine ou insulté les familles qui sont endeuillées, je
vous présente mes plus sincères excuses. Vous devez savoir que, depuis le mois
de janvier, je travaille jour et nuit avec tout un réseau de santé publique et
un réseau de la santé, avec le gouvernement, pour véritablement vaincre ce
virus. Dans le contexte de cette situation-là, on m'a exprimé énormément de
choses positives et d'amour. Je reçois des lettres, je reçois des cadeaux, je
reçois des mots et j'essaie de répondre à tout le monde. Je l'ai fait et je
l'ai fait autant pour ceux qui m'injurent que pour ceux qui ont été gentils
avec moi.
Dans le contexte de cette chanson qui
avait été composée, dont je n'ai même pas entendu véritablement les mots, la
personne qui l'avait faite m'a demandé si je pouvais lui faire un petit retour.
Je lui avais dit : Oui, je vais le faire avec ma famille ce week-end, on
va danser. Si jamais je suis à la maison avec ma femme, on va danser sur votre
musique. Je n'ai pas pu y aller, j'ai été pris à Québec. Par la suite, ce que
j'ai fait, c'est que j'ai... Il m'a relancé. J'ai dit : Bon, bien, coudon.
Samedi matin, là, j'étais en tee-shirt noir, j'ai mis un petit chapeau qui
était dans l'entrée, j'ai fait ce rap. J'ai dansé sur le rap, il y a deux,
trois semaines.
Et donc la personne me pose la question :
Est-ce que je peux le mettre sur mon Facebook? Pensant que c'était un Facebook
un peu comme moi j'ai, interne, bon, bien, ça... Ensuite, il m'a posé une
question, si j'avais une cause particulière que je défendais. J'ai trouvé que
la situation des itinérants et des jeunes dans la rue était effroyable et que
je trouvais que, si moi, j'avais... mais sans penser une minute que ça serait
une collecte de sociofinancement avec ce que j'ai vu par après, les deux vidéos
côte à côte.
Donc, moi, je peux vous dire qu'à chaque
nuit, à 2 heures du matin, je regarde les décès et j'ai le coeur qui me
tourne. Donc, ça n'a jamais été mon intention de blesser qui que ce soit, et
j'ai compris que plus jamais je n'utiliserai les médias sociaux dans ce
contexte-là. Je vais écrire aux gens pour les remercier, et puis je vous
remercie, et je m'excuse encore. J'ai appelé la directrice du Refuge pour
m'excuser de la situation et je vous en remercie. Merci pour la question.
Le Modérateur
:
Dr Arruda, merci à vous pour votre réponse. M. le premier ministre, Mme la
ministre de la Santé, merci. Ça complète pour cette conférence de presse, à
bientôt.
(Fin à 14 h 9)