(Quinze heures trente et une minutes)
Le Modérateur
: Alors,
chers collègues, bienvenue à cette conférence de presse de M. Jean Boulet,
ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, concernant une
annonce pour le maintien en emploi des travailleuses et des travailleurs et sur
le soutien aux entreprises dans le contexte de la pandémie de la COVID-19.
Alors, M. le ministre, à vous la parole.
M. Boulet : Merci.
Représentants des médias, bonjour. Notre gouvernement est interpelé, hein, vous
le savez, pour relever deux défis, un, d'abord, de nature sanitaire, et aussi
soutenir l'économie québécoise. Au cours des prochaines semaines, la reprise
des activités sera notre principale préoccupation. Tous ont un rôle à jouer,
mais nos entreprises seront au coeur de la relance économique du Québec.
Dans les dernières semaines, différentes
mesures ont été mises en place pour soutenir les travailleurs et les
employeurs. Le premier ministre l'a dit, ça peut être difficile, pour un
entrepreneur qui a bûché toute sa vie et qui ne compte plus les sacrifices, de
voir tout ce qu'il a bâti risquer de s'écrouler à cause de la COVID-19. Comme
gouvernement, nous souhaitons en faire le plus possible pour donner un coup de
pouce à nos entrepreneurs pour les aider à se maintenir en activité.
J'en profite d'ailleurs pour vous rappeler
que nous avons annoncé vendredi dernier la mise en place d'un programme
incitatif pour la rétention des travailleurs essentiels, une mesure qui
permettra de verser une prestation de 100 $ par semaine aux salariés à
faibles revenus travaillant dans les services essentiels, pour une période
pouvant aller jusqu'à 16 semaines.
Aujourd'hui, j'annonce un programme
complémentaire aux mesures annoncées pour aider nos employeurs et nos
travailleurs à traverser les prochaines semaines. Par ce programme, je veux
encourager tous les employeurs et entrepreneurs du Québec à profiter de ce
ralentissement pour augmenter en qualité les compétences de leurs employés et
préparer leur retour en prévision de la relance économique.
Le savoir et l'éducation sont fondamentaux
dans une économie du savoir. Ce sont donc 100 millions de dollars que nous
investissons pour la mise en place du Programme actions concertées pour le
maintien en emploi, le PACME, un programme qui a été élaboré en collaboration
avec la Commission des partenaires du marché du travail, qui, comme vous le
savez, regroupe les acteurs du monde patronal, syndical, éducation et
communautaire.
La somme des 100 millions de dollars
provient d'ailleurs du Fonds de développement du marché du travail et du fonds
de reconnaissance des compétences de la main-d'œuvre. J'en profite donc pour
remercier la Commission des partenaires du marché du travail pour son apport
important dans ce programme, qui, disons-le, à l'unanimité, a été appuyé par
tous les partenaires du marché.
Grâce à ce programme, les entreprises
affectées par la crise pourront bénéficier de subventions pour les activités de
formation ainsi que pour revoir l'organisation du travail en prévision de la
reprise des activités. L'objectif visé par ce programme est de permettre aux
entreprises de garder leurs employés plus longtemps grâce à une aide financière
et ensuite retourner les travailleurs en emploi dès que possible et d'optimiser
le fonctionnement des entreprises.
Le PACME s'adresse à toute entreprise qui
emploie des salariés, quel que soit sa taille ou son secteur d'activité. Nous
offrons une subvention totale maximum de 100 000 $ par entreprise, ce
qui comprend le remboursement de 100 % des dépenses admissibles comme la
rémunération du formateur, l'achat de matériel de formation ainsi que les frais
liés à la gestion des ressources humaines, en plus d'un remboursement qui peut
aller jusqu'à 100 % des heures totales rémunérées, pour un maximum de
25 $ de l'heure par salarié.
Les formations admissibles peuvent viser les
compétences numériques, la communication organisationnelle, les langues, le
télétravail, le marketing, le commerce en ligne, le développement des affaires
ou toute formation qui vise fondamentalement à rehausser le savoir-faire des
employés.
Par exemple, un restaurateur qui doit
réduire le nombre d'heures de ses travailleurs puisqu'il ne prépare que des commandes
pour l'heure du lunch, il pourrait donc compenser la réduction de salaire de
ses employés en leur offrant une formation pour perfectionner leurs techniques culinaires.
Un travailleur pourrait ainsi augmenter ses compétences, continuer de recevoir
son salaire malgré une diminution de ses heures de travail, ou encore un
fabricant de portes et fenêtres pourrait offrir une formation de design ou de
commercialisation à ses travailleurs pour augmenter leur productivité et ainsi
bénéficier d'une subvention des salaires pour les heures de formation
rémunérées.
Les entreprises peuvent dès maintenant
soumettre une demande, jusqu'au 30 septembre prochain, auprès d'un conseiller
de Services Québec. Les formations pourront être données en ligne ou à distance
afin de respecter les consignes de santé publique en vigueur. J'invite les
entreprises à profiter de la situation actuelle pour se tourner vers les offres
du réseau de formation continue des cégeps, des universités, des commissions
scolaires, des ordres professionnels, qui rendront accessibles leurs formations
en ligne. Un inventaire des formations en ligne sera d'ailleurs rendu
disponible sous peu sur le site quebec.ca.
Il s'agit d'une opportunité pour les
employeurs de soutenir le développement des compétences de leurs employés tout
en bénéficiant d'une compensation salariale et d'accroître leur compétitivité.
Ce programme permettra aussi d'accompagner les entreprises qui souhaitent
revoir leur organisation du travail et leur processus de gestion des ressources
humaines. Nous souhaitons que les entreprises puissent se préparer à la relance
et éviter au maximum toute perte d'emploi.
En terminant, je souhaite souligner le
travail important, encore une fois, des partenaires du marché du travail. Ils
sont très présents. Ils font des représentations. Ils veulent assurer un
soutien des entreprises et des travailleurs partout au Québec. C'est un moment
difficile que nous vivons, mais nous passerons au travers tous ensemble. Et
profitons d'avril pour augmenter nos profils. Merci de votre attention.
Le Modérateur
: Merci,
M. le ministre. Est-ce que vous souhaitez y aller d'une brève allocution en
anglais ou prendre directement les questions en français maintenant? M. le
ministre, on y va avec les questions? Comme vous voulez.
M. Boulet : Non, mais je
peux... Essentially, we have to speak about two very important
dimensions. We have to be called upon for a sanitary challenge and an economic
one. So it's extremely important to take advantage of the situation and the
pause that was announced by the Premier of Québec to make sure that we have the
capacity to increase the qualifications of the employees of all Québec's companies. You know, we live in a very competitive world. We
have to make sure that all the employees have the opportunity to take into
consideration the necessity to increase their potential and, again, to take
advantage of the training sessions that will be put forward by the
universities, colleges and all the schools that are involved in the importance of training sessions. Thank you very much.
Le Modérateur
:
Merci, M. le ministre. Donc, pour la période de questions, nous allons débuter
avec Patrice Bergeron, de LaPresse canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour, M. Boulet.
M. Boulet : Bonjour.
M. Bergeron (Patrice) : Vous
avez énuméré certaines formations, donc, que vous envisagiez comme étant
possibles. Est-ce que vous allez autoriser ou ne pas autoriser certaines
formations ou est-ce que c'est ouvert… ou est-ce que ça pourrait arriver, comme
ce qui est arrivé à certains employeurs, d'autoriser des formations en yoga,
par exemple?
M. Boulet : Non. Écoutez, on a
des conseillers en entreprise. On en a 220 qui sont répartis dans les 17
régions administratives du Québec, qui sont, donc, dans nos Services Québec, qui
vont évaluer la pertinence des formations. Mais l'offre de formation a été
élaborée en collaboration avec les partenaires qui sont à la Commission des partenaires
du marché du travail, donc les universités, les collèges, les commissions
scolaires et les ordres professionnels. Et, si une autre offre de formation
peut se rajouter, elle aura besoin d'être accréditée par nos conseillers en
entreprise. Donc, pertinence. On vit dans une économie du savoir. Ce qui est
important, c'est d'améliorer les compétences de notre main-d'oeuvre.
M. Bergeron (Patrice) : Et
par ailleurs, M. Boulet, dans votre communiqué, vous parlez d'une aide qui est
modulée en fonction de l'aide d'urgence du gouvernement fédéral. Qu'est-ce que
vous voulez dire par ça, exactement, là? C'est-à-dire que vous allez donner
moins d'aide s'il obtient... l'entreprise reçoit plus d'argent du fédéral?
Comment ça va fonctionner au juste?
M. Boulet : Ce qui est
important, c'est de travailler de façon à ce que nos programmes soient
complémentaires, s'imbriquent bien avec les programmes fédéraux, notamment les
subventions salariales. Si une entreprise a une baisse de revenus de 30 %
et bénéficie d'une subvention salariale de 75 %, notre offre de formation,
les heures rémunérées en formation seront jusqu'à concurrence de 25 % des
heures rémunérées. Donc, on veut s'assurer qu'il y ait une symbiose complète et
éviter les dédoublements.
Le Modérateur
: Olivier
Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Bonjour,
M. Boulet. Avez-vous une idée... Je sais que les chiffres du chômage vont plus
sortir demain, mais combien il y a d'emplois qui ont été perdus puis combien
vous pensez en sauver avec ça?
M. Boulet : Bonjour, M. Bossé.
Oui, j'essaie d'obtenir le nombre d'emplois qui ont été perdus. Évidemment, ça
augmente de jour en jour. Est-ce qu'en date de ce jour on est à 550 000,
600 000 emplois perdus au Québec? Je vous dirais que c'est approximativement
le nombre d'emplois perdus, mais encore une fois c'est une estimation. Et vous
savez qu'il y aura une étude sur la population active qui va être publiée par Statistique
Canada ce vendredi, donc le 10 avril, et là je vais avoir un portrait
beaucoup plus clair de la situation de l'emploi au Québec.
M. Bossé (Olivier) : Et
combien vous pensez que ce programme-là pourrait aider à garder l'emploi, à peu
près?
M. Boulet : Bien, le maximum,
hein? Comme je vous dis, c'est jusqu'à concurrence de 100 000 $ par
entreprise. Notre estimation pour ces subventions est de 100 millions de
dollars. Le plus possible. Évidemment, ça vise deux objectifs qui sont
clairement énoncés : fidéliser notre main-d'oeuvre et la préparer à la
reprise économique pour accroître la productivité, pour améliorer la
compétitivité des entreprises et bénéficier le plus possible aux salariés
québécois.
Le Modérateur
: Tommy
Chouinard, La Presse.
M. Chouinard (Tommy) :
Bonjour, M. Boulet.
M. Boulet : M. Chouinard,
bonjour.
M. Chouinard (Tommy) : Je
comprends que ça, c'est admissible aussi bien aux entreprises qui sont forcées
de fermer leurs portes plus longtemps que pour celles qui peuvent quand même
poursuivre des activités considérées comme essentielles?
M. Boulet : Oui. C'est
admissible aux entreprises qui sont dans les services essentiels.
Éventuellement, il y aura une reprise progressive des activités,
vraisemblablement après la période du 4 mai. Mais ça s'applique à toutes
les entreprises qui ont un intérêt à former leur main-d'oeuvre et à l'adapter à
de nouvelles réalités. Ça pourrait notamment aussi être des activités de
formation pour assurer une organisation du travail qui soit la plus efficace,
la plus concurrentielle au moment de la reprise des activités. Et ça concerne
aussi les personnes qui ont pu faire l'objet d'une mise à pied ou d'un
licenciement depuis le début, c'est-à-dire depuis le 15 mars, en raison de
la COVID-19.
M. Chouinard (Tommy) : O.K.
Lorsque vous avez parlé tout à l'heure des emplois perdus jusqu'ici à cause de
la crise, là, jusqu'à 600 000, si je comprends bien, là, est-ce que ça,
c'est des... Selon vos indicateurs sur le tableau de bord, là, est-ce qu'on
vous a indiqué que c'étaient des pertes d'emploi, disons, je veux dire, des
emplois vraiment perdus, ou il y a un faible risque de les retrouver, d'une
part? Et, d'autre part, j'aimerais savoir si vous êtes inquiet de la relance? Compte
tenu du tissu économique du Québec fondé principalement sur les PME, ça risque
d'être compliqué. Donc, apportez-moi un éclairage à ce sujet-là, s'il vous
plaît.
M. Boulet : Moi, j'ai une
grande confiance dans la capacité de tous les partenaires du marché du travail
de relever le défi qui s'annonce devant nous, qui est d'abord de nature
sanitaire, qui va se transformer graduellement en défi de nature économique. J'ai
eu encore une discussion avec l'ensemble des partenaires de l'assemblée
délibérante de la commission ce matin, et ils envisagent… Évidemment, il y aura
des dommages. Il y a des sacrifices économiques que nous nous sommes imposés en
raison du défi de santé publique qui est devant nous. Mais il faut y aller de
manière graduelle, faire les choix appropriés et s'assurer que notre économie
redevienne ce qu'elle était et qu'elle soit même plus forte dans des secteurs
qui seront particulièrement à haute valeur ajoutée.
Le Modérateur
: Mylène
Crête, Le Devoir.
Mme Crête (Mylène) :
Bonjour, M. Boulet. M. Legault, tout à l'heure, quand il parlait de
cette annonce que vous nous faites, disait que, bon, il pensait, entre autres,
à toute la formation numérique, la formation sur le télétravail. Donc, ça va
être quelle portion de votre programme qui va être allouée à ça?
M. Boulet : Quand je parlais…
Souvenez-vous de mes trois grands chantiers. La Grande Corvée était mon premier
chantier. Mon deuxième chantier, c'était le rehaussement des compétences, et le
troisième, c'était l'augmentation de la productivité. Ce défi-là, il va toujours
devoir être relevé par les entreprises du Québec. Puis l'augmentation de la
productivité, ça passe par la numérisation, l'intelligence artificielle, l'automatisation,
la robotisation. Et donc, s'il y a des activités de formation, comme je le
mentionnais un peu plus tôt, qui vont permettre aux entreprises d'améliorer
leur productivité, elles seront admissibles, bien sûr, comme activités de
formation en vertu de notre programme.
Mme Crête (Mylène) :
Est-ce que ça va être une activité comme une autre ou il y a une portion du
programme qui est dédiée à ça pour inciter les entreprises à aller dans cette
direction-là?
M. Boulet : On n'a pas voulu
faire de compartiments. Il va falloir que la formation soit adaptée aux besoins
de l'entreprise, qu'elle soit pertinente au rehaussement des compétences de sa
main-d'oeuvre. Merci, Mme Crête.
M. Gagnon (Marc-André) : Si je
peux me permettre à mon tour? Marc-André Gagnon, du Journal de Québec, Journal
de Montréal. Est-ce qu'il y a certaines catégories d'entreprises qui sont
exclues, certains types d'entreprises qui n'auront pas droit à ce programme
d'aide?
M. Boulet : Non, toutes les
catégories d'entreprises, peu importe le nombre de salariés, peu importe le
secteur d'activité. Il y a cependant les organismes gouvernementaux puis les
ministères qui ne sont pas inclus dans ce programme.
M. Gagnon (Marc-André) :
Est-ce que ça ne risque pas de donner place, peut-être, à certains abus, dans
le sens où il y a peut-être certains types de commerces où il n'y a pas de réel
besoin de formation, là, dans l'immédiat, qui vont, tout à coup, essayer de
s'en inventer une ou s'en trouver une pour recevoir des sous provenant du
gouvernement?
M. Boulet : J'ai beaucoup
confiance dans la capacité de nos conseillers en entreprise de bien articuler
et de bien opérationnaliser ce programme-là, un, de vérifier les activités de
formation, de s'assurer de leur pertinence, que les activités répondent bien aux
paramètres de notre programme. Et après ça ils vont analyser les offres de
formation, les factures, les soumissions. Non, je n'ai pas de crainte, d'autant
plus que ces personnes-là ont développé des nouvelles habiletés dans le
contexte de la Grande Corvée. Ces personnes-là ont accompagné des entreprises
qui recherchaient des employés. Elles vont maintenant accompagner les
entreprises qui ont besoin d'améliorer les compétences de leurs salariés.
Le Modérateur
: Très
bien. Maintenant, question envoyée par courriel par un des membres de la
Tribune de la presse, Mathieu Dion, de Radio-Canada. Il vous demande à savoir est-ce
que vous songez à créer un comité paritaire patronal-syndical, comme le propose
le Parti libéral du Québec, pour s'assurer que la réouverture de l'économie,
là, ne se fera pas dans le désordre.
M. Boulet : Écoutez, en ce qui
concerne mon ministère, je travaille beaucoup avec l'ensemble des partenaires
du marché du travail. Donc, les principaux acteurs patronaux y sont présents,
les chefs syndicaux, les représentants du monde de l'éducation et du monde
communautaire. On a une équipe ministérielle qui a été mise en place par le
premier ministre. On travaille en collaboration avec des personnes qui vont
nous conseiller de l'externe. On a vraiment une équipe qui est extrêmement bien
articulée et qui va nous permettre de reprendre les activités économiques de
façon graduelle, mais de façon totalement harmonieuse et compatible aux besoins
des entreprises et des travailleurs.
Le Modérateur
: Et en sous-question
pour M. Dion. Donc, que pouvez-vous faire pour aider les travailleurs autonomes
qui font très peu d'argent en honorant des contrats et qui ne peuvent obtenir
des sous supplémentaires des gouvernements, là, pour cette raison à ce
moment-ci?
M. Boulet : Bien, les
travailleurs autonomes, évidemment, dans le cadre de mon programme, il y en a
qui sont regroupés sous le chapeau de coopératives, ou de comités sectoriels,
ou d'associations de travailleurs autonomes. Dans la mesure où ces personnes-là
se versent un salaire, elles pourraient bénéficier du programme de formation.
Je ne veux pas analyser programme par programme, mais les travailleurs
autonomes sont aussi protégés, sous réserve de certaines conditions, par des
programmes fédéraux.
Le Modérateur
:
Maintenant, questions additionnelles, à commencer par Patrice Bergeron, oui.
M. Bergeron (Patrice) : M. le
ministre, j'ai une courte question. Ça peut commencer quand? Est-ce qu'un employeur,
par exemple, pourrait donner une formation à ses employés lundi prochain, que
ça se mette en place rapidement et qu'il obtienne l'argent postdaté par la
suite, là?
M. Boulet : Oui, absolument,
ça commence dès maintenant. Je suis extrêmement motivé par l'efficacité des programmes
que nous mettons en place et la capacité des entreprises et des travailleurs
d'en bénéficier le plus rapidement possible. Donc, c'est en place dès maintenant.
Quand je vous disais que ça fait l'unanimité au sein des partenaires du marché
du travail… L'offre de formation, elle est complète, déjà en ligne. Les offres
de formation sont maintenant consultables par ceux qui veulent bénéficier de
notre programme.
Le Modérateur
: M.
Chouinard.
M. Chouinard (Tommy) : Oui.
M. Boulet, est-ce que vous… C'est un autre programme qui est annoncé par le gouvernement,
100 millions. Je comprends très bien que tous ces investissements-là sont
faits pour assurer la relance économique dans cette période difficile. Mais est-ce
qu'on a fait le compte de ce que représentent les différents investissements
qui sont faits par le gouvernement au total jusqu'ici? Vous-même, vous avez
annoncé déjà quelques programmes. Votre collègue, M. Fitzgibbon, a fait de
même. M. Girard a fait de même. Le portrait global, il est combien?
M. Boulet : Bien sûr, on fait
un suivi qui est régulier. Mais, à ce type de question, M. Chouinard, je
permettrais à mon collègue des Finances, Eric Girard, de donner des réponses beaucoup
plus précises, que moi, je ne suis pas en mesure de donner cet après-midi.
M. Chouinard (Tommy) : Pour vous-même,
pour votre champ de compétence, si je peux dire, vous êtes…
M. Boulet : Bien, écoutez, il
faudrait que je le segmente, là. Il y a le Programme d'aide temporaire pour les
travailleurs. Il y a le Je Bénévole. Il y a le programme incitatif pour la
rétention des travailleurs à faibles revenus. Pour mon programme d'aide
temporaire, on a versé à peu près 13 millions. Pour le programme incitatif
pour la rétention des travailleurs à faibles revenus, on a une estimation à 890 millions.
Pour ce que j'annonce aujourd'hui, c'est 100 millions que nous
investissons. Et, pour l'appel à la solidarité des Québécois, bien, ça ne se
calcule pas, là, en argent, mais en services humains.
Le Modérateur
: Maintenant,
dernière question par courriel, de Sébastien Bovet, Radio-Canada. Est-ce qu'il
s'agit uniquement de séances de formation en ligne, M. le ministre?
M. Boulet : C'est de la
formation qui doit respecter les consignes sanitaires du département de la
santé publique. Et donc c'est de la formation en ligne que nous priorisons de
façon importante.
Le Modérateur
: Et donc,
si je peux me permettre de préciser en donnant un exemple pour illustrer, en
fait, là, vous n'invitez pas les gens à se rassembler dans une salle même s'ils
ont une distance sécuritaire pour une formation?
M. Boulet : Bien, écoutez, je
pourrais vous dire, de façon exceptionnelle, il pourrait y avoir de la formation,
comme on dit, présentielle dans la mesure où les consignes sanitaires énoncées
par le département de la santé publique sont totalement respectées. Mais ce que
moi, je favorise, ce qui est nettement priorisé par notre programme, c'est de
la formation en ligne.
Le Modérateur
: Bon,
bien, très bien. On va passer maintenant en anglais. We'll switch
in English with Cathy Senay, CBC News.
Mme Senay (Cathy) : Good afternoon, Mr. Boulet.
M. Boulet : Good afternoon.
Mme Senay (Cathy) : The goal of this program is basically to convince businesses that
they have to stay active in order to bounce back after the outbreak even though
we'll be in a recession, and perhaps in a depression?
M. Boulet : Yes, of course, it's to allow Québec's businesses to take advantage of the pause to train their
employees, to increase their competitiveness and to improve their employees'
qualifications. And I think it's extremely important to, again, take advantage of the situation to do just that, to improve the capacity of the Québec economy to get back on track in terms
of economic recovery.
Mme Senay (Cathy) : There is a motto in English that says: No pain, no gain. But there
is so much pain right now, so I
don't know how you're going to convince them to, you
know, take advantage of this program and be convinced
that it's going to make a difference after the storm.
M. Boulet : Yes, of course, I understand the mantra: No pain, no gain. But,
when you look at the benefits of training, of course, it isn't a pain. Most
employees like to participate in training sessions when they know that it's
going to be beneficial for them when comes the time of the economic recovery.
It's a win-win situation for companies
and for employees regardless of the period or regardless of the context, I
think. And I've always said that it's fundamental for companies to think ahead,
and to look forward, and to make sure that they will become even more
competitive.
And we also refer to the importance
of productivity. When we want to increase our productivity in Québec.... And you know that, when we make
comparisons with other countries, we know that there's a gap. So we have some
catch up to do, and it has to go through automation, artificial intelligence,
computerization, and so on, and so forth. And Québec's companies have to be
aware of the necessity of improving their productivity.
So my program looks
ahead. And I think, beyond the sanitary crisis and sanitary challenge we have
to go through, we have to think ahead and make sure that the economic recovery
will be harmonious and beneficial to all Quebeckers.
Le Modérateur
: Any other questions in English? Ça va pour tout le monde?
Merci beaucoup. Merci, M. le ministre. Bonne fin de journée à tous.
Mme Boulet
: Merci, M.
Gagnon. Merci beaucoup, hein, de votre présence.
(Fin à 15 h 58)