(Treize heures trois minutes)
Le Modérateur
: Alors,
bienvenue à tous. Bienvenue à la salle Evelyn-Dumas du Parlement pour le point
sur la situation du coronavirus au Québec avec le premier ministre du Québec, François
Legault. Il est accompagné aujourd'hui du ministre de l'Éducation et de
l'Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, ainsi que du directeur
national de la santé publique, Dr Horacio Arruda.
M. le premier ministre.
M. Legault : Merci. Merci
Marco. Bonjour, tout le monde.
Écoutez, comme on l'a dit hier, on a, depuis
hier, accéléré le nombre de tests. Donc, c'est normal que le nombre de cas
augmente. Même la plus grosse augmentation, on s'attend à ce que ça arrive
demain parce que les résultats de tests vont arriver demain.
Le bilan de la dernière journée :
219 cas de personnes infectées, donc une augmentation de 38,
24 personnes hospitalisées, une augmentation de cinq,
13 personnes aux soins intensifs, une augmentation de trois. Bonne
nouvelle, aucun nouveau décès. Même, hier, dans les cinq décès qu'on
mentionnait, il y a une personne qui avait été testée pour le coronavirus. Donc,
on avait pris pour acquis que c'était quelqu'un qui était mort du coronavirus.
Finalement, son test nous est arrivé négatif. Donc, on est à quatre décès, puis
les quatre décès sont dans la même résidence de personnes âgées.
Donc, je pense, c'est important d'être
transparent de ce côté-là. Je pense que ce que ça montre, étant donné que nos
quatre décès sont dans la même résidence de personnes âgées,
l'importance... Je sais qu'il y a des gens qui trouvent ça dur, là, mais, à
moins d'une situation humanitaire, là, quelqu'un qui est en fin de vie, il ne
faut pas visiter les résidences de personnes âgées. C'est important aussi que
les personnes qui sont dans les résidences de personnes âgées ne sortent pas
inutilement de la résidence au cas où elles ramèneraient le virus dans la
résidence.
Concernant le nombre de tests, on a
2 000 personnes qui attendent un résultat actuellement, 9 700
qui ont reçu un résultat négatif. Je veux apporter une précision, là, suite à
certains articles qui ont été publiés sur le nombre de tests. D'abord, quand on
tient compte de la population, là, donc, toutes proportions gardées, on a,
jusqu'à présent, fait plus de tests au Québec que, par exemple, ce qu'ils ont
fait, les États-Unis, ou ce qu'a fait la France.
Quand on se compare avec les autres
provinces canadiennes, on a, à peu près, per capita, le même nombre de tests
que l'Ontario. Mais il y a deux provinces qui ont fait beaucoup plus de tests
pour des raisons spéciales, la Colombie-Britannique, qui avait un voisin,
l'État de Washington, où il y a eu beaucoup de personnes âgées, puis, bon, il y
a eu aussi beaucoup de décès en Colombie-Britannique, puis l'Alberta aussi, qui
a pris une approche différente de la nôtre. Nous, on a choisi que, jusqu'à
présent, on se concentre sur les personnes qui ont voyagé, et ont des symptômes,
et le personnel médical. Donc, l'Alberta a pris une autre stratégie.
Donc, il faut être prudent quand on
compare. Donc, toutes proportions gardées, si on compare avec l'ensemble du
monde, là, on peut se compter chanceux. On a fait beaucoup de tests compte tenu
de l'étape où on est rendus dans la progression du virus. Donc, les mesures
qu'on a prises dans les 10 derniers jours vont se faire ressentir, ont un
impact. En tout cas, c'est ce que nous dit la santé publique. Mais on pense
qu'à ce stade-ci il faut aller un peu plus loin. Il faut intensifier nos
mesures.
Donc, ce matin, avec la santé publique, on
a convenu d'annoncer qu'à compter de minuit ce soir jusqu'au 1er mai, tous les
centres d'achats vont devoir fermer, sauf pour les magasins alimentaires, les
pharmacies et la SAQ. Bon, je veux être bien clair, là, les magasins qui ont
une porte extérieure vont pouvoir rester ouverts comme les autres magasins, mais,
quand il faut passer dans le centre d'achat… On veut se limiter à ces trois
catégories seulement pour limiter… Actuellement, il y a trop de personnes encore
dans les centres d'achats. Donc, on veut agir de ce côté-là.
On veut aussi, pour la même période, donc
à partir de minuit ce soir jusqu'au 1er mai, fermer aussi toutes les salles des
restaurants. On avait déjà dit : Vous pouvez garder des salles ouvertes à
50 %. Or, on pense qu'il faut intensifier, et fermer complètement les
salles, puis de garder seulement les services pour sortir de la nourriture, ce
qu'on appelle en anglais les «take-out». Ça, même, on encourage les restaurants
qui ne le font pas à le faire parce qu'il faut continuer évidemment de nourrir
la population.
J'ai vu aussi beaucoup de commentaires au
cours des derniers jours sur les salons de coiffure, salons d'esthétique. C'est
compliqué parce que c'est à peu près impossible de respecter la norme du un à
deux mètres. Donc, on demande aussi de fermer les salons de coiffure et les
salons d'esthétique à compter de minuit ce soir.
Donc, toutes ces mesures-là, c'est pour
ralentir la propagation du virus.
Maintenant, j'ai avec moi le ministre de
l'Éducation, puis on veut vous parler des écoles, cégeps, universités, les
services de garde. On vous avait dit fin mars. Donc, on confirme aujourd'hui
que tous ces établissements vont être fermés jusqu'au 1er mai.
Donc, au cours, par contre, des prochaines
semaines, le ministère de l'Éducation, avec le ministre de l'Éducation, vont
envoyer des listes de travaux qui pourront être faits par les parents pour
aider les jeunes à continuer certains apprentissages. Et Jean-François travaille
aussi avec Télé-Québec pour mettre en place des capsules pour les enfants.
Mais je veux rassurer tout le monde, là,
peu importe le scénario, on pense que la grande majorité des enfants vont pouvoir
passer au prochain niveau. Et on n'aura pas cette année d'examens du ministère.
Donc, ça, c'est déjà décidé.
Pour ce qui est des cégeps, les
universités, il y a déjà des établissements qui offrent de cours en ligne. Le
ministre de l'Éducation va s'assurer que ça soit le cas pour tous les cégeps et
les universités pour que les étudiants puissent compléter leur année scolaire,
là, qui finissait soit au mois d'avril soit au mois de mai, donc que ça soit
fait.
Maintenant, les services de garde. On
garde exactement la situation actuelle jusqu'au 1er mai, c'est-à-dire tous
fermés, sauf pour les services offerts aux parents du personnel de la santé.
Puis j'en profite d'ailleurs pour dire un énorme merci du fond du coeur à
toutes les éducatrices qui travaillent dans ces services-là. Vous vous occupez
de nos anges gardiens. Donc, vous êtes, vous aussi, des anges gardiens.
Maintenant, une demande pour tout le
personnel. J'inclus le personnel de l'éducation, des services de garde qui ne
travaillent pas actuellement. Je vous demande d'aller aider les organismes
communautaires. Je le disais hier, beaucoup d'organismes communautaires
comptaient sur des bénévoles de 70 ans et plus à qui on a demandé de
rester à la maison. Donc, si c'est possible pour vous d'aller aider ces organismes,
aider aussi, de façon générale, là, puis ça, c'est un message qui est fait à
tout le monde, les personnes de 70 ans et plus… Il y a des épiceries,
malheureusement, là, qui ont des délais d'attente d'une semaine pour la
livraison de la nourriture. Donc, s'il vous plaît, allez aider vos voisins,
votre famille. C'est important que les personnes de 70 ans et plus
puissent recevoir, évidemment, la nourriture. On fait toujours attention. On
reste à deux mètres de la personne âgée, mais c'est possible de le faire de
façon tout à fait sécuritaire.
Un message aussi pour les personnes qui
ont des symptômes puis qui ont besoin d'aller se faire soigner : S'il vous
plaît, dites la vérité. Là, on a eu des cas où des personnes ont caché la
vérité parce qu'elles avaient peur de ne pas être soignées, là. Vous allez, de
toute façon, être soignées. Vous allez éviter qu'on puisse transmettre le virus
au personnel de la santé, ce qui est la dernière chose qu'on veut. Donc, ne pas
mettre la vie en danger, dites la vérité au personnel de la santé. C'est grave,
là, il faut le dire.
Un mot aussi sur les équipements
critiques. Beaucoup de choses qui se disent un peu partout dans le monde sur
les masques, les ventilateurs, le matériel pour faire des tests. On est corrects
pour les quelques semaines qui viennent. Évidemment, en toute transparence, là,
pour la suite, on compte sur des commandes puis on ne prend pas de chance. On a
demandé déjà à une quinzaine d'entreprises québécoises de travailler, au cas
où, à fabriquer certains de ces équipements. Puis on travaille très fort avec
le gouvernement fédéral, je dois le dire. Le gouvernement fédéral a réussi à
placer des commandes pour l'ensemble du Canada, répartir entre les différentes
provinces. Donc, c'est important de continuer à travailler avec le gouvernement
fédéral.
Maintenant, bonne nouvelle pour
Hydro-Québec. Hydro-Québec, pour donner un répit aux Québécois qui ont des
difficultés financières, ne va pas avoir de pénalité pour les factures qui sont
payées en retard jusqu'à nouvel ordre. Donc, je pense, ça, c'est une bonne
nouvelle pour tout le monde.
Dernier point, concernant les policiers. Bon,
je continue à être très satisfait du respect des consignes dans la grande, grande,
grande majorité des cas. Il y a quelques cas isolés où les policiers ont dû
intervenir. Ce qu'on a demandé aussi aux policiers, c'est de faire une espèce
de veille puis d'informer les gens qui ne seraient pas encore informés des
consignes. Encore là, on ne veut pas aller avec la répression, là. Moi, je
continue de compter sur la collaboration de tous les Québécois.
Donc, je termine en répétant ce que je dis
à peu près à chaque jour. Chaque geste qu'on pose actuellement pour réduire le
nombre de contacts physiques va permettre de limiter la contagion et va sauver
des vies. Et plus vite tout le monde… En tout cas, c'est ce qu'on souhaite, plus
vite 100 % des Québécois suivront les consignes, plus on sauvera des vies.
Donc, parlez à vos voisins, vos amis, tous ceux que vous voyez, qui ne
respectent pas les consignes. C'est important de les respecter.
Puis là-dessus, bien, comme je vous disais
hier, je suis fier et je veux vous dire merci pour votre collaboration. Grâce à
cette collaboration, on va réussir ensemble. Merci.
Le Modérateur
: Merci.
Alors, nous allons amorcer la période des questions avec Louis Lacroix de
Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) :
Bonjour, messieurs. M. Legault, hier, vous nous avez fait une petite
cachette. Vous n'avez pas dit que, dans le décret que vous avez adopté vendredi
soir, les rassemblements extérieurs et intérieurs étaient interdits. Pourquoi,
d'une part, ne pas avoir renseigné les Québécois là-dessus? Il y en a
plusieurs, hier, qui ont été surpris de voir, entre autres à Québec, l'arrivée
de policiers qui sont venus leur dire qu'ils ne pouvaient pas se rassembler,
etc. Durant la conférence de presse hier, il n'avait jamais été question
d'interdire les rassemblements intérieurs et extérieurs.
M. Legault : Bon, d'abord,
ce n'est pas une nouvelle. On l'a déjà dit depuis un certain nombre de jours
qu'on interdisait les rassemblements. Maintenant, ce que j'ai dit hier puis ce
que je répète aujourd'hui, c'est que je ne souhaite pas, sauf exception, que la
police intervienne. Je compte sur la collaboration des Québécois. C'est ce que
j'ai dit hier puis c'est ce que je dis aujourd'hui. Oui, le décret nous permet
de faire appliquer la loi avec les policiers, mais on n'a pas l'intention, sauf
exception, de l'utiliser. Puis c'est ce que j'ai dit hier puis c'est ce que je
dis aujourd'hui.
Le Modérateur
: Merci.
Patrice Bergeron, LaPresse canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :Bonjour,
messieurs. Une question pour les parents, en fait, qui se demandent s'ils
doivent faire l'école à la maison. Beaucoup aimeraient récupérer, par exemple, des
effets, des manuels, du matériel scolaire dans les écoles. Est-ce que ça
pourrait être possible pour eux?
M. Roberge : Je veux préciser
une chose. On ne veut pas transformer tous les parents du Québec en enseignants
puis transformer toutes les maisons en écoles. On est dans une perspective de
santé publique, numéro un, prendre soin des gens. On veut faciliter la vie des
familles, pas compliquer la vie des gens qui sont déjà en quarantaine, qui, des
fois, doivent faire du télétravail et garder leurs enfants.
Donc, on est en trois phases. On a eu un
deux semaines où on a dit : C'est fermé jusqu'au 27 mars. À partir du
30 mars, le gouvernement du Québec, mon ministère, mettra en ligne un site
avec plein d'activités de stimulation, d'apprentissage, qui vont être
optionnelles, non obligatoires, mais enrichissantes, stimulantes,
intéressantes. Ça va être facilement accessible.
À compter du 6 avril, de la semaine
du 6 avril, il y aura d'acheminée, à toutes les familles, à tous les
élèves, une liste d'activités hebdomadaires, une liste de suggestions qui ne
seront pas obligatoires, mais, quand même, qui vont être adaptées à l'âge puis
au niveau des élèves. Donc, si on a un enfant en deuxième année puis un enfant
en secondaire III, bien, on va recevoir deux listes de suggestions
d'activités stimulantes, intéressantes. Si on peut le faire par courriel, ça va
être par courriel. S'il y a des endroits où ils n'ont pas de courriel, c'est
loin, bien, ça va se faire par la poste. On va trouver une façon de rejoindre
tout le monde.
Là, vous me posez la question sur aller
chercher à l'école du matériel. On en a discuté ce matin. On pourra le
permettre éventuellement à partir de la semaine prochaine, mais c'est quelque
chose qui va être coordonné avec beaucoup de prudence pour éviter les
rassemblements. Ça pourra être monitoré par le centre de services et la direction
de l'école sur invitation, peu d'élèves, de parents à la fois. Puis on va
prioriser d'abord les enfants qui ont des difficultés scolaires, pour qui c'est
plus critique d'avoir le matériel, le livre, ou la tablette, ou l'ordinateur.
Mais ça, c'est quelque chose qu'on va bâtir, qu'on va réfléchir, évidemment, en
respectant les consignes de la sécurité publique, dans les prochains jours.
Donc, je vous le dis, là, rendez-vous pas à l'école demain, rendez-vous pas
personne à l'école pour aller chercher des choses, à moins qu'on ne vous y
invite.
M. Bergeron (Patrice) :
Merci.
Le Modérateur
: Andrée
Martin, TVA Nouvelles.
Mme Martin (Andrée) : Oui, bonjour
à vous trois. Ma question concerne le plan de contingence des soins
critiques COVID-19. Le plan comporte quatre niveaux d'alerte, et nos informations
nous indiquent que nous en sommes au niveau 2. Qu'est-ce qui se passe au
niveau 3 et au niveau 4? Qu'est-ce qui est prévu pour le
gouvernement?
M. Arruda (Horacio)
: Dans
le fond, il y a une augmentation de l'intensité des activités puis d'autres
activités de délestage supplémentaires qui se font. Il faut comprendre que
nous, on est en anticipation, là. Même si, actuellement, on aurait une capacité
de traiter les patients comme tels, si ça se met à aller rapidement… On a déjà
libéré énormément de lits, O.K.? Dans le fond, même, je vais vous le dire, par
rapport à des plans antérieurs, on est beaucoup plus en anticipation parce
qu'on sait que, quand ça s'installe, ça va très, très vite.
Ça fait que, dans le fond, là, en principe
général, là, c'est qu'il y a des phases, il y a différentes phases. Il y a même
une phase de réhabilitation, puis etc. Mais ce qu'on fait, c'est qu'on prend
les mesures. On analyse la situation au jour le jour puis on essaie d'être dans
la phase ultérieure, en préparation. Tu sais, comme, actuellement, on a déjà
libéré une capacité de lits, alors qu'on aurait pu... Habituellement, là,
antérieurement, on attendait d'avoir des signes que la surcharge s'en venait.
Là, on en a libéré tout de suite, ce qui permet de réorganiser le type de
soins.
Et aussi, si vous me permettez, on va
aussi planifier, là, pour le pire des scénarios, s'il faudrait augmenter des
lits, reprendre des ailes d'hôpitaux, à la limite, construire... utiliser des
hôtels comme hôpitaux, là, pour les patients qui auraient de besoin de soins,
mais moins intensifs. On pourrait transformer des chambres habituelles en des
chambres de soins intensifs parce qu'on ajoute des respirateurs. C'est ça qui
est l'ajout supplémentaire. Même si ce n'est pas des soins, habituellement, on
peut transformer une chambre ordinaire. Ce que les gens ont de besoin dans ces
situations-là, c'est de l'oxygène puis un respirateur. Donc, ce n'est pas la
même mécanique hémodynamique et autres. Donc, c'est un peu ça, la pensée.
Puis je voudrais, si vous me permettez,
passer un message. C'est très clair, le premier ministre et nous, on vous dit
qu'il faut éviter les contacts physiques entre les personnes. Il faut s'éloigner.
Puis, si on arrête... Là, si on ferme les centres d'achats ou des restaurants,
par exemple, où il y avait encore des personnes, puis que les personnes âgées
se rejoignaient là pour prendre un café, puis etc., là, de différentes
familles… il ne faut pas que maintenant ça se déplace dans la maison d'un pour
que les gens soient en contact, là. Il faut faire attention aux transferts.
Pour moi, là, un rassemblement… Quand vous
êtes dans votre propre famille, quand vous vivez tout le monde à la même
adresse depuis longtemps, vous êtes ensemble. Mais, dès que vous introduisez
quelqu'un de l'extérieur… Puis ça arrive, ça, là. Il ne faut pas déplacer le
problème à un endroit pour l'envoyer à l'autre. Le meilleur message, c'est :
Restez chez vous, sortez pour prendre l'air, sortez pour aller chercher vos
besoins, là, pour être capables de continuer. Mais ce n'est pas le temps de se
donner des rendez-vous, tout le monde ensemble. Je veux le dire parce que, très
souvent, là, ils disent : Ah! on ne peut plus se voir au centre d'achat,
on va aller se voir à la maison. Il ne faut pas faire ça, pas actuellement.
Le Modérateur
: Merci. Sébastien
Bovet, Radio-Canada.
M. Bovet (Sébastien) :
Bonjour, messieurs. Juste une précision. Il y a toujours une seule personne qui
a guéri de la maladie au Québec?
M. Arruda (Horacio)
:
D'après ce qu'on applique... Je pense qu'il y en a plus que ça, si vous me
permettez. Mais, d'après le critère strict d'avoir deux tests négatifs, à ma
connaissance, c'est oui. Probablement, ils sont guéris, mais c'est à cause du
deux tests. Mais, très rapidement, il est fort probable qu'après un certain
temps puis que la personne va beaucoup mieux on ne fera pas le deux tests pour
être capable... Il faut garder les tests pour les bonnes choses.
M. Bovet (Sébastien) :
C'était juste une précision.
Le Modérateur
: Tommy
Chouinard, La Presse.
M. Chouinard (Tommy) :
Bonjour. Bon, au sujet des écoles, doit-on comprendre... Là, c'est une liste de
travaux, donc, optionnelle, et les examens du ministère sont annulés dans...
Donc, on comprend qu'au fond tout le monde va diplômer, là. En secondaire V,
les gens vont recevoir... Les élèves de secondaire V ont un diplôme, à la fin,
d'études secondaires. Est-ce que c'est ça qu'on comprend, que tout le monde
passe à l'autre niveau assurément l'année prochaine?
M. Roberge : D'abord, il est
possible qu'on ouvre les écoles à partir du 4 mai. Ce n'est pas exclu. On
annonce qu'on ferme jusqu'au 1er mai. Éventuellement, au mois d'avril, on
décidera si on peut rouvrir nos écoles ou pas. Mais, advenant le cas où on
n'ouvrirait pas nos écoles à partir du 4 mai, on va demander aux
enseignants de tenir compte des évaluations précédentes. Il y a déjà deux tiers
de l'année qui est faite, hein? De 65 % à 70 % des jours de classes
prévus au calendrier sont déjà faits. Il y a déjà suffisamment d'évaluations. Deux
bulletins ont été acheminés aux parents. Donc là, les enseignants prendront la
décision. Mais on peut imaginer qu'un élève qui a été en grande, grande, grande
difficulté toute l'année ne sera pas automatiquement promu, par magie, à
l'année suivante.
Le Modérateur
: Charles
Lecavalier, Le Journal de Montréal.
M. Lecavalier (Charles) :
Bonjour. Le Journal s'est entretenu avec beaucoup de personnes qui ont
été testées pour la COVID-19, mais qui attendent leur résultat depuis bientôt
une semaine. Alors, comment est-ce qu'on peut expliquer ces délais? Puis
qu'est-ce que vous dites aux gens qui attendent chez eux en quarantaine, dans
l'anxiété, là, d'avoir leur résultat?
M. Legault : Bien là, j'ai
reposé la question ce matin. Je pense que demain, là, puis c'est pour ça que je
pense que le nombre de cas va augmenter demain… qu'on pourra dire qu'à partir
de demain, là, ça va être maximum deux jours avant d'avoir un résultat.
M. Lecavalier (Charles) :
Donc, vous dites aux gens qui attendent à la maison dans l'anxiété...
M. Legault : Bien, il y en a
certains cas, là... Ça dépend des régions, mais il y a certaines régions où,
peut-être, il y a des gens qui attendent depuis plus de deux jours, là. Mais, à
partir de demain, ça devrait être deux jours.
Le Modérateur
: Merci.
Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) :
M. Legault, pouvez-vous nous dire qu'est-ce qui... l'étendue des pouvoirs
des policiers dans cette fameuse interdiction des rassemblements. Jusqu'où
peuvent aller les policiers? Et combien peuvent être les amendes? Je comprends
que vous dites que c'est théorique. Mais, si vous avez passé un règlement, un
décret qui le permet, je pense que les Québécois ont le droit de savoir à quoi
ils s'exposent si jamais ils contreviennent aux règles.
M. Legault : Bien, essentiellement,
ce qu'on peut dire, là, c'est qu'on peut interdire, avec les policiers, un
rassemblement. On peut obliger une personne, par exemple, qui été testée
positive à rester chez elle, à s'isoler. Donc, les règles qui ont été fixées
par le Dr Arruda depuis une semaine, bien, ce sont des règles qui, si
nécessaire, peuvent être forcées d'application par les policiers. Mais on n'est
pas rendus là. Puis je ne souhaite pas qu'on en soit là, sauf pour des cas
d'exception.
Le Modérateur
: Patrice
Bergeron, La Presse canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :
Justement, sur cette même lancée, on rapporte qu'il y a des situations à
Montréal qui sont un peu compliquées. Il y a des policiers qui interpellent des
personnes en situation d'itinérance, mais ils disent qu'ils ne peuvent pas les
forcer à aller être testées ou à être soignées. Or, ces personnes-là se
promènent beaucoup dans la rue, ont des symptômes. Qu'est-ce qu'il faut faire?
Les policiers demandent clairement des consignes dans ce cas-là.
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, ils vont recevoir des consignes. Il faut aussi comprendre, si vous me
permettez… Puis ça va changer avec le temps, là. On n'a pas de transmission,
beaucoup, interhumaine. Quelqu'un qui présenterait des symptômes compatibles
avec le coronavirus, au moment où on aurait une circulation intense… Puis là on
va faire appel au jugement des gens aussi, parce que c'est des pouvoirs qu'on
se donne, mais qu'on ne veut pas nécessairement appliquer d'emblée. Puis, tu
sais, au sens de la loi, si vous me permettez, un rassemblement, c'est deux
personnes. On n'ira jamais arrêter deux personnes parce qu'on considérerait ça
comme étant un rassemblement. Il y a un jugement à porter sur la situation.
Donc, si un itinérant, à mon avis, a des symptômes,
puis qu'on considère qu'il pourrait être une source à un moment où il y a une
épidémiologie intense, on pourra l'apporter à l'urgence, un, pour sa santé à
lui, puis pour la santé des autres.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Une
précision là-dessus, M. le premier ministre. Pourquoi avoir pris la décision
vendredi, mais l'avoir annoncée seulement hier soir, pour le décret pour
interdire les rassemblements?
M. Legault : Non, le décret a
été adopté vendredi soir. Bien, évidemment, c'était après la rencontre
journalière avec les journalistes. Donc, à la première occasion, je l'ai
annoncé. Donc, je fais un point de presse par jour à 1 heure. Donc,
samedi, hier, à 13 heures, j'ai annoncé le décret qui a été adopté la
veille, au soir.
Le Modérateur
: Andrée
Martin, TVA Nouvelles. Andrée Martin, avez-vous une question?
Mme Martin (Andrée) : Oui. J'aimerais
avoir des précisions. Il y a plusieurs personnes qui se posent des questions
sur jusqu'où vous pourriez élargir les tests de dépistage, par exemple les
proches des gens qui travaillent dans le réseau de la santé, les conjoints, les
conjointes des infirmiers et des infirmières. Il y a des gens qui nous
appellent, qui sont inquiets, et qui veulent passer les tests, et pour qui il y
a un grand délai. On parle parfois d'un délai d'une semaine, alors qu'on
présente des symptômes. On a des témoignages précis là-dessus. Est-ce que vous
envisagez élargir la possibilité?
M. Arruda (Horacio)
: C'est
clair qu'on prévoit l'élargir. Puis, si vous me permettez, là, il faut aussi
comprendre une chose. Il y a des gens qui n'ont pas de symptômes, qui veulent
se faire tester aussi. Je veux juste le clarifier. Quand vous n'avez pas de symptômes,
si on vous teste puis vous êtes négatif, c'est une fausse sécurité. Ça prend
des symptômes pour avoir une détection.
Maintenant, on y va par ce qu'on
appelle : Où est le risque le plus important? Puis je peux comprendre, là,
si, par exemple... On va élargir. Là, actuellement, à travers la santé… qu'il a
des symptômes, même s'il n'a pas voyagé, il va être fait. À mesure qu'on va évoluer
dans l'éclosion ou l'épidémie au Québec, les critères vont changer pour que le
test soit fait là où il y a le plus d'impacts. Il y a eu des «backlogs» au
début. Je vous donne un exemple. Il y a eu des personnes qui ont été testées,
mais qui ne répondaient pas du tout aux critères pour toutes sortes de raisons :
le médecin l'avait fait, etc. Ces tests-là, ils ont été placés en arrière de la
liste. Ils ne sont pas en haute priorité parce qu'il faut faire les tests...
Premièrement, là, il faut comprendre qu'à
chaque fois qu'il y a un cas, puis qu'il y a un cas dans la famille ou... Les gens
qui sont en contact étroit au travail, dans la famille, les enquêtes, là, s'ils
ont des... un, on les met en isolation, ces personnes-là, O.K., pendant 14
jours par rapport au dernier contact. S'ils développent des symptômes, ils sont
testés tout de suite.
Ça fait que je ne sais pas si vous
comprenez. On va là où... Mais là vous me dites qu'il y a des gens qui sont des
travailleurs de la santé, qui n'ont pas été en contact avec personne, puis etc.,
puis qui ont des symptômes…
Mme Martin (Andrée) : Les
conjoints, conjointes qui ont des symptômes.
M. Arruda (Horacio)
:
Oui, mais c'est des catégories qu'on est en train de regarder pour les mettre
en place.
Mme Martin (Andrée) : Oui. Je
voulais m'assurer d'être précise, là.
M. Arruda (Horacio)
:
On va les mettre en place, O.K.? On va les mettre en place, ces éléments-là,
pour ne pas... On ne veut pas qu'on infecte nos travailleurs de la santé, puis
etc. Ça va se faire, ça va s'élargir.
Le Modérateur
:
Sébastien Bovet, Radio-Canada.
M. Bovet (Sébastien) :
Parlant d'élargir, est-ce que pourriez élargir l'accès aux centres de la petite
enfance ou aux garderies pour d'autres travailleurs qui sont essentiels dans la
chaîne d'approvisionnement actuellement? C'est-à-dire des gens qui travaillent
en épicerie, des camionneurs, qui, eux, doivent continuer à travailler, n'ont pas
le choix… d'être à la maison, là, est-ce qu'ils pourraient avoir accès aux services
de garde?
M. Legault : On pourrait le
faire. On s'est posé la question. Mais, pour l'instant, on n'a pas l'intention
de le faire.
M. Bovet (Sébastien) :
Pourquoi?
M. Legault : Parce qu'on pense
que c'est important aussi que les personnes qui ont des enfants puissent
continuer de travailler. Et on veut vraiment réserver ce service-là, pour l'instant,
au personnel de la santé.
Le Modérateur
: Tommy
Chouinard, La Presse.
M. Chouinard (Tommy) : Bonjour.
Je reviens sur les tests et je reviens d'ailleurs sur un élément que j'ai
abordé hier. Combien de Québécois... On dit qu'il y a des milliers de Québécois
qui se font dire, avec la ligne, là, en appelant : Vous devez passer un
test, vous devez en passer un. Ces personnes-là souhaitent avoir un test, mais
attendent depuis des jours pour subir le test. On dit qu'il y a des milliers de
Québécois comme ça qui n'ont pas accès, alors qu'on leur dit que vous devez
subir le test. C'est quoi, l'état de situation? Et pourquoi on tolère ça?
M. Legault : Bien, je peux
commencer puis je vais laisser le Dr Arruda poursuivre. J'ai posé la question
ce matin. On me dit que c'est vraiment des exceptions. Les gens qui ont des symptômes
et qui ont voyagé, actuellement, il ne devrait pas y avoir de délais d'attente.
On a plus de capacité que le nombre qui est demandé dans cette catégorie-là.
Donc, ce sont des exceptions, là, à mon avis.
M. Arruda (Horacio)
:
Écoutez, moi, l'information que j'ai... Puis là il faut faire attention à ce
que les gens... Je ne sais pas qu'est-ce qui est dit, là. Je n'ai pas fait la
vérification de chacun des cas puis de l'appel… Il y a des gens qui disent
qu'ils veulent avoir le test puis, dans les faits, ils se sont fait dire que ce
n'était pas nécessaire. Mais là vous me dites qu'il y en aurait, O.K.? Je pense
qu'on est en train de regarder la...
Une voix
: ...
M. Arruda (Horacio)
:
Non, mais on est en train de regarder la situation. Comme il y a du monde, puis
je suis convaincu, qui ont passé un test il y a deux semaines, puis le résultat
n'est pas encore sorti parce qu'ils sont dans le «backlog» de la pile
priorité 4 parce qu'ils n'avaient pas de... On sait que ce n'étaient pas
des indications... Probablement, là, à cette époque-là, ce n'était pas une
indication. Plus on va avancer dans la contamination au Québec, qu'on veut
retarder par les gens qui restent chez eux, plus les critères vont s'élargir. Il
y a un équilibre entre faire des tests sur des gens que ce n'est pas indiqué...
Je ne sais pas si vous comprenez. On sait, là, que, dans cette population-là,
il n'y en a presque pas. On va perdre des tests, surtout quand on est en
capacité moindre. Là, on a augmenté la capacité de façon maximale. Puis je
pense que le principe, là, c'est que, si vous avez des symptômes, restez chez
vous.
Mais n'oubliez pas qu'on sort de la
grippe, on sort du rhume, puis la très grande majorité de ce monde-là, je parle
de la très grande majorité, ce ne sera pas ça. Mais on ne prendra pas de
chance. Comme je vous le dis, à mesure que l'éclosion, que l'épidémie va
s'installer au Québec puis qu'il y a plus de probabilité de le faire, les
critères vont s'élargir. Actuellement, on le fait aussi… Même les gens qui sont
hospitalisés dans les hôpitaux, là, pour des syndromes respiratoires, même
s'ils n'ont pas voyagé, puis etc., on va les tester pour savoir si eux, ils
l'ont attrapé ici, en termes de communauté.
Ça fait que je comprends très bien votre
question. C'est monitoré. Ce n'est pas moi qui monitore directement. C'est une
autre équipe, là, qui s'occupe des tests, puis etc. Mais on apporte des
ajustements. Puis je peux vous dire qu'on a une liste qui s'en vient, là, puis
on l'évalue. Puis, même, des fois, des priorités 4 deviennent des
priorités 1, puis ça se peut très bien que les gens qui reviennent de
voyage, on ne les testera plus. On va considérer que quelqu'un qui revient de
voyage, qui a des symptômes, c'est du coronavirus.
Le Modérateur
: Charles
Lecavalier, Le Journal de Québec.
M. Lecavalier (Charles) :
Bonjour, M Legault. Sauf votre respect, il semble y avoir un décalage
entre votre discours — on ne veut pas faire intervenir les policiers — et
la réalité. Dans la nuit d'hier, il y a eu 10 interventions du SPVQ dans
des maisons. Ce matin, il y a eu une intervention du SPVQ à l'escalier du
Cap-Blanc pour disperser les coureurs. Donc, on comprend, là, que, si quelqu'un
appelle parce que son voisin, il y a un party de famille, la police va aller
faire une intervention. C'est ça qui se passe?
M. Legault : La police est là
pour faire une veille puis pour informer la population. C'est des rares cas où
ils utilisent la force pour y arriver. Puis c'est ce qu'on a convenu avec les
policiers. On en a parlé ce matin avec Geneviève Guilbault. Geneviève en
parle avec les différents corps de police. Pour l'instant, il faut que ça reste
des exceptions. On compte sur la bonne foi des gens. Je répète, le décret a été
adopté vendredi soir, puis on l'a annoncé samedi, donc, et ici, dans le point
de presse, et dans un communiqué.
Le Modérateur
: Merci.
Alors, on va faire une troisième ronde. Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) : M. Arruda,
il y a des centaines de Québécois qui vont revenir sur des vols au cours des
prochains jours, prochaines heures, là. Le fédéral a annoncé qu'ils avaient
organisé des... Quelles vont être les mesures spécifiques prises pour ces
gens-là qui reviennent de pays où il y a des éclosions importantes de
coronavirus? Est-ce qu'il va y avoir des tests particuliers qui vont être
faits, un suivi particulier qui va être fait sur ces gens-là, pour s'assurer,
d'une part, qu'ils s'isolent et qu'ils le fassent bel et bien, qu'ils n'aillent
pas faire l'épicerie avant de s'en aller à la maison, etc., là? Et est-ce qu'il
va y avoir des tests pour ces gens-là?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, les tests vont se développer seulement s'ils ont des symptômes. Je vous
le dis tout de suite, là, ça ne sert à rien de ne pas tester s'ils ont... S'ils
ont des symptômes puis ils reviennent de l'extérieur, ils font partie de la
catégorie 1, qu'il faut faire. Ça fait que ça, ils vont avoir des tests.
Maintenant, ça va être un isolement volontaire forcé, je vous dirais, très forcé,
par rapport au fait... parce qu'il faut que vous compreniez que nos équipes de
santé publique, là, quand ils mettent de l'énergie là-dessus, ils ne la
mettront pas dans l'investigation des cas puis des contacts, parce que, quand
on a introduit le virus dans une famille ou dans une résidence, puis etc., il
faut qu'on s'occupe de tous ceux qui ont été autour, les contacts, puis etc. Il
faut mettre l'énergie là, pas nécessairement d'aller appeler tous les jours les
gens qui reviennent de voyage. Mais les gens qui vont revenir de voyage, ils
vont avoir des consignes claires : isolement volontaire pendant 14 jours.
Puis là vous allez dire : Comment ça
se fait... Les gens devraient faire attention, puis leur famille aussi
pourrait… On n'est pas rendus à un stade, là, de délation, là. Ce n'est pas ça
qu'on veut, mais on veut faire prendre une prise de conscience importante. Ils
vont devoir... On va leur recommander de prendre leur température tous les
jours, au moindre symptôme, de ne pas aller se promener, mais d'appeler à la bonne
place pour avoir le test. Donc, c'est ça. À ma connaissance, puis il faudrait
que je fasse des vérifications avec le fédéral, ils ne sont pas placés en
quarantaine, comme on a fait à Trenton puis etc. C'est ce que j'ai comme information.
Mais, je vais vous dire, je n'ai pas eu de contact, moi personnellement, avec
le fédéral au cours des dernières 24 heures.
Mais c'est clair, de toute façon, ça,
c'est ceux qu'on va savoir qui vont arriver, là. Il faut que tout le monde
comprenne, là. Bien, tu reviens de voyage, tu peux filer bien en forme, mais tu
as été dans un pays, à l'extérieur, tu as peut-être été en contact avec le
virus, ce que t'as… Ce que vous avez à faire, c'est de rester isolé pendant
14 jours à la maison avec votre famille, surtout si les gens ont voyagé
avec vous. S'ils n'ont pas voyagé avec vous, même au sein de votre famille,
vous prenez une distance puis, au moindre symptôme, vous téléphonez. Ce n'est
pas le temps d'aller contaminer les autres.
Le Modérateur
: Patrice Bergeron.
M. Bergeron (Patrice) : Vous
nous donnez des consignes tous les jours, mais il semble y avoir de la
confusion dans la façon dont c'est interprété sur le terrain. Puis je vais vous
donner deux exemples. Dans des résidences pour personnes âgées, privées, là, il
y a des personnes âgées qu'on exige qu'elles restent dans leur appartement. Elles
ne peuvent même pas sortir prendre une marche, alors qu'elles sont en pleine
santé. Est-ce que c'est absolument la façon que ça devrait être interprété? Ou
encore un autre exemple, dans des supermarchés, certaines personnes qui donnent
le service portent des gants, certaines ne le portent pas, ne savent pas trop
comment faire pour interagir avec les clients. Est-ce qu'on peut clarifier des
règles comme ça?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, je pense qu'il y a des instruments qui sont produits, là… Puis, c'est sûr,
comme on arrive avec une série de mesures comme ça… Vous savez, là, je n'ai jamais
vu ça, au Québec, qu'on donne des points de presse à tous les jours puis que
les mesures vont en augmentant, etc. C'est normal qu'il y ait une certaine
partie de la population, même dans notre propre réseau de la santé, qui se pose
des questions. On reçoit ça. On essaie de répondre avec des questions précises.
Bon, les gants, là, vous allez voir, même
quand c'est normal pour servir l'alimentation, il y en a qui vont porter des
gants, d'autres qui n'en portent pas. Mais, je veux dire, ce n'est pas là
qu'est… L'enjeu est… Bien, je veux dire, ça en est un, là, surtout les gants, il
faut se laver les mains, puis etc. Mais l'enjeu, là, c'est toujours les grands
principes de distanciation sociale au maximum, d'hygiène des mains, puis etc.
Pour ce qui est des résidences pour
personnes âgées, actuellement, les décès qu'on observe au Québec sont surtout
chez des personnes âgées qui vivent dans des résidences pour personnes âgées,
puis ce n'est pas les CHSLD où les patients qui sont au lit puis qui ne sortent
pas. Dans les faits, on a fermé les visites qui rentrent de l'extérieur pour ne
pas venir les contaminer, là. C'est dans les résidences où les personnes âgées…
Puis ils peuvent sortir aller prendre une marche dehors. Mais, s'ils s'en vont
à une fête familiale avec d'autres gens ou s'ils s'en vont se rassembler avec
d'autres personnes âgées dans un lieu, s'il y en a un qui est malade là-dedans
puis qui revient dans sa maison, c'est une bombe. Comprenez-vous?
Donc, il faut juger la question. Tu sais,
dans les résidences pour personnes âgées, par exemple, s'il y a une cafétéria,
on va essayer de s'organiser pour qu'il y a moins de rassemblements, parce
qu'on ne vous le dit pas, que quelqu'un n'a pas vu son enfant qui est venu, qui
revient de voyage, puis qu'il n'a pas été contaminé.
Ça fait que c'est ça, les principes. Puis,
je veux vous le dire, c'est aussi vrai chez vous. Si vous êtes une personne
âgée, ce n'est pas le temps de recevoir de la visite. C'est plate, là, mais vous
pouvez parler à vos gens, à votre famille. Ils peuvent venir, avec une certaine
distance, mais ce n'est pas le temps… Même si c'est votre fête, vous avez 80
ans, puis ça fait des années que vous l'attendez, ce n'est pas le temps de
faire votre fête actuellement en invitant les voisines, puis etc. C'est ça, le
principe.
Le Modérateur
: Merci. Rapidement,
Andrée Martin.
Mme Martin (Andrée) : Bien, je
ferais peut-être encore un petit peu de chemin là-dessus, M. Arruda, parce que,
de toute évidence, l'anxiété ou, en tout cas, le stress et les questionnements
augmentent dans les résidences pour personnes âgées. On sent parfois que c'est
deux poids, deux mesures. Est-ce que vous pourriez éventuellement demander à ce
qu'il y ait des agents de sécurité? Parce que, là, vous fermez les centres
commerciaux, là, mais, pour vrai, dans certains centres pour personnes âgées,
là, on joue encore à la pétanque intérieure, on joue aux poches, et on se dit
que ce n'est pas grave. Alors, ça crée des frustrations et des craintes pour
ceux qui respectent ce que vous demandez aux gens. Allez-vous hausser d'un
cran? Pourriez-vous demander de la sécurité partout?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, on pourrait, mais la sécurité, ça dépend de qu'est-ce qu'on veut en
faire. Mais on va être sûrs qu'on informe adéquatement les différents milieux
des consignes, O.K., parce que, là, c'est sûr que les oreilles de certains
étaient comme plus fermées. Là, comme il commence à y avoir des morts dans les
centres, les gens réalisent que ça peut être un problème. Vous avez raison. Je
pense qu'il y a une direction… Mme Blais et la sous-ministre adjointe de
cette direction-là vont être en mesure d'évaluer la situation puis de donner
des consignes. Il y a encore des comportements qui sont à corriger. Mais on va
s'assurer… pour le faire comme tel, donner ces consignes-là adéquatement aux
personnes âgées.
Et aussi l'autre élément que je tiens à
vous dire, quand on installe ce genre de mesure, il y a des effets psychologiques,
il y a des effets sociaux qui sont majeurs. Donc, on va demander aussi à nos
équipes d'intervention psychosociale de supporter les gens pour qu'ils
comprennent, parce que, vous savez, quand vous êtes vieux, vous êtes seul, vous
êtes enfermé quelque part, vous ne comprenez pas. Il y a peut-être un cas de
coronavirus dans l'autre chambre à côté, vous avez peur, là. Il va falloir
aussi qu'on prenne soin des gens en lien avec leur santé physique pour ne pas
qu'ils attrapent la maladie, c'est une priorité, mais aussi en lien avec leur
santé mentale. Et les équipes psychosociales vont développer des
instrumentations, sans nécessairement entrer dans la bâtisse, pour être
capables de rassurer les gens.
Et je demande aux familles aussi de
collaborer parce que ce n'est pas une chose qui est facile. Ma mère est
décédée. Mes deux parents sont décédés, mais je peux comprendre très bien que
j'aurais été mal à l'aise. Mais c'est une question de vie ou de mort.
M. Legault : Peut-être
juste… Je veux ajouter mon poids à ce que le Dr Arruda vient de dire. Sur
les résidences de personnes âgées, là, puis je ne parle pas seulement des
CHSLD, ce n'est pas idéal du tout qu'il y en ait qui continuent à jouer de
façon, là… à moins d'un ou deux mètres de d'autres personnes.
Je comprends aussi que certaines
résidences sont inquiètes puis ne veulent, dans certains cas, même pas laisser
les personnes aller prendre une marche seule parce qu'ils se disent : Tout
à coup, ils rencontrent quelqu'un, ils attrapent le virus, puis là ils amènent
ça dans la résidence, ce serait comme une bombe. Donc, moi, je peux comprendre,
là, qu'il y en a qui vont plus loin que nos consignes. Est-ce que, nous-mêmes,
on voudra, dans les prochains jours, encore être plus durs sur certaines consignes?
Peut-être, mais j'invite, entre autres, toutes les résidences de personnes
âgées à respecter la règle du un ou deux mètres, que ça soit à l'intérieur ou
que ça soit à l'extérieur.
Puis là la question se pose. Effectivement,
on est en train de se la poser. Est-ce qu'on devrait continuer de permettre aux
personnes âgées de centres de personnes âgées de sortir au risque d'être
contaminés puis de ramener ça dans la résidence? C'est une question qui est
tout à fait légitime. Puis je peux comprendre que certaines résidences disent :
On ne laisse plus sortir personne.
Le Modérateur
: Une dernière
question en français. Sébastien Bovet, Radio-Canada.
M. Bovet (Sébastien) : Quelle
est la logique derrière le fait de fermer des commerces jugés non essentiels
dans des centres commerciaux et de garder les succursales de la SAQ ouvertes?
M. Legault : Oui, on s'est effectivement
posé la question. Je ne voudrais pas qu'il y a une ruée vers tous les endroits
où on vend de la boisson, incluant les épiceries. Je ne voudrais pas qu'il y
ait de chaos. Là, si on ferme, c'est possible qu'on ferme pour un certain
temps. Donc, on a évalué encore une fois la balance des inconvénients puis on
pense que c'est préférable de laisser les SAQ ouvertes.
M. Bovet (Sébastien) : Donc,
l'alcool est essentiel?
M. Legault : Non, ce n'est pas
ce que je dis. Je dis juste qu'on pense qu'il y aurait plus d'inconvénients à
fermer les succursales de la SAQ.
Le Modérateur
: Merci.
Alors, les questions en anglais maintenant, avec Julia Page.
M. Legault : Peut-être...
Le Modérateur
: Oui?
M. Legault :Maybe...
because I just forgot to say a few words in English. So I'll do that right now.
So, as I expected, the
number of cases continued to grow. But the actions we're taking since 10 days
will start to really pay off in the next few days. But it becomes important to
intensify our efforts. So we've decided to extend the closure of kindergartens,
schools, colleges and universities until May 1st. And also at midnight tonight,
and until May 1st, shopping malls will be closed, except for groceries,
pharmacies and the SAQ. And, for the same period, dining rooms in restaurants,
hairdressers and beauty salons will also be closed.
And I ask everybody again
to respect public health instructions and help our elderly to stay home. I want
also to thank Shea Weber and Ms. Takahashi, who carried messages to our English
community since last night. So we must all do our part and we're all in this
together. Thank you.
Le Modérateur
: Merci. First question, Julia Page, CBC News.
Mme Page (Julia) : Yes, hello. My first question would be for Mr. Roberge. Mr.
Roberge, so, with school out until at least May 1st, can you tell me what
students can expect, especially those who are expecting to graduate this year,
and also what the role of teachers is for the next weeks?
M. Roberge :
Well, they will graduate. Most than two-thirds of the year has been passed. So
students were in classes. Parents got already two report cards. And we have a
lot of evaluations, a lot of marks that allow us to deliver diplomas at the end
of the year if or if not we reopen schools at may 4th, if we open it after the
1st of may. But, right here, right now, it's important to say to the parents
that we will help them. We don't want to transform them into teachers. We won't
transform homes in schools. We will give them a lot of activities, but those
activities won't be mandatory. We will help them to stimulate their kids, to
help their kids to learn. And we will do this starting on the 30th of March. And
we will add some new activities within the weeks to come.
Le Modérateur
: Avez-vous une autre question?
Mme Page (Julia)
: Encore à moi?
Le Modérateur
: Oui.
Mme Page (Julia)
:
Oui, j'en ai plein. When it comes to testing kids, can you elaborate a bit more
what… Do you expect that, at any time, you'd be able to do blanket testing?
Because we understand that some people don't necessarily present those
symptoms, but they can be anxious that they have been in contact with someone.
So can you tell me if you, at one point, would be able to do blanket testing?
And how difficult it would be to even get that equipment in Québec?
M. Legault :
So, at this point, we're only testing people having traveled and symptoms. In a
next phase, we may test and we'll probably test other people. But, right now,
we think that the best strategy is to concentrate on these people plus people
working in hospitals.
Le Modérateur
:
Une question de notre collègue Philip Authier de The Gazette. We saw
Québec City police intervene to disperse a group. Are you worried about social
peace?
M. Legault :
I want to be careful. Like I said, we've adopted a bill Friday night at the Ministers'
«conseil». And, right now, we count on the good faith of the population. So we
want to use police and force only in very few exceptions in order not to have
any kind of chaos in our society.
Le Modérateur
:
We are seeing shortages of flour, eggs and oil in some Montréal stores. Is the
food supply still stable?
M. Legault :
Yes. We may have some problems because people, they try to have in inventory for many weeks. But, so far, we don't foresee any
shortages for food.
Julia Page :Parliament
is being recalled Tuesday in Ottawa. Do you have any specific demands or needs
that you hope would come out of those emergency sessions in Ottawa?
M. Legault :
Of course, procurements of the critical equipment. We have to continue working
together. Like, we've adopted, in our bill, in our decision from the Conseil
des ministres… Right now, we don't require any submissions. We want to go fast
to get some orders from anywhere in the world for masks, for ventilators and
some equipment that we need to be sure we have if the situation is getting
worse in the next months.
Le Modérateur
:
Une dernière question, de Raquel Fletcher, qui a été transmise par courriel.
The new walking clinic that opens Monday in Montréal is supposed to address
concerns about overcrowding. What are the plans for opening other test sites in
the city? And will there be other walking and driving clinics?
M. Legault :
OK. First, we want to say that this clinic without any «rendez-vous», we don't
want to have something separate like that. So we are having discussions with
this clinic in order that they be integrated in our network. So it's important
for people to still call the number before getting a test.
Le Modérateur
:
Merci à toutes et à tous.
M. Legault :
Merci, tout le monde.
Le Modérateur
:
Bonne fin de journée.
(Fin à 13 h 50)