To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Conférence de presse de M. François Legault, premier ministre, et M. Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Conférence de presse de M. François Legault, premier ministre, et M. Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur

Situation au Québec quant à la COVID-19

Version finale

Sunday, March 22, 2020, 13 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Treize heures trois minutes)

Le Modérateur : Alors, bienvenue à tous. Bienvenue à la salle Evelyn-Dumas du Parlement pour le point sur la situation du coronavirus au Québec avec le premier ministre du Québec, François Legault. Il est accompagné aujourd'hui du ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, ainsi que du directeur national de la santé publique, Dr Horacio Arruda.

M. le premier ministre.

M. Legault : Merci. Merci Marco. Bonjour, tout le monde.

Écoutez, comme on l'a dit hier, on a, depuis hier, accéléré le nombre de tests. Donc, c'est normal que le nombre de cas augmente. Même la plus grosse augmentation, on s'attend à ce que ça arrive demain parce que les résultats de tests vont arriver demain.

Le bilan de la dernière journée : 219 cas de personnes infectées, donc une augmentation de 38, 24 personnes hospitalisées, une augmentation de cinq, 13 personnes aux soins intensifs, une augmentation de trois. Bonne nouvelle, aucun nouveau décès. Même, hier, dans les cinq décès qu'on mentionnait, il y a une personne qui avait été testée pour le coronavirus. Donc, on avait pris pour acquis que c'était quelqu'un qui était mort du coronavirus. Finalement, son test nous est arrivé négatif. Donc, on est à quatre décès, puis les quatre décès sont dans la même résidence de personnes âgées.

Donc, je pense, c'est important d'être transparent de ce côté-là. Je pense que ce que ça montre, étant donné que nos quatre décès sont dans la même résidence de personnes âgées, l'importance... Je sais qu'il y a des gens qui trouvent ça dur, là, mais, à moins d'une situation humanitaire, là, quelqu'un qui est en fin de vie, il ne faut pas visiter les résidences de personnes âgées. C'est important aussi que les personnes qui sont dans les résidences de personnes âgées ne sortent pas inutilement de la résidence au cas où elles ramèneraient le virus dans la résidence.

Concernant le nombre de tests, on a 2 000 personnes qui attendent un résultat actuellement, 9 700 qui ont reçu un résultat négatif. Je veux apporter une précision, là, suite à certains articles qui ont été publiés sur le nombre de tests. D'abord, quand on tient compte de la population, là, donc, toutes proportions gardées, on a, jusqu'à présent, fait plus de tests au Québec que, par exemple, ce qu'ils ont fait, les États-Unis, ou ce qu'a fait la France.

Quand on se compare avec les autres provinces canadiennes, on a, à peu près, per capita, le même nombre de tests que l'Ontario. Mais il y a deux provinces qui ont fait beaucoup plus de tests pour des raisons spéciales, la Colombie-Britannique, qui avait un voisin, l'État de Washington, où il y a eu beaucoup de personnes âgées, puis, bon, il y a eu aussi beaucoup de décès en Colombie-Britannique, puis l'Alberta aussi, qui a pris une approche différente de la nôtre. Nous, on a choisi que, jusqu'à présent, on se concentre sur les personnes qui ont voyagé, et ont des symptômes, et le personnel médical. Donc, l'Alberta a pris une autre stratégie.

Donc, il faut être prudent quand on compare. Donc, toutes proportions gardées, si on compare avec l'ensemble du monde, là, on peut se compter chanceux. On a fait beaucoup de tests compte tenu de l'étape où on est rendus dans la progression du virus. Donc, les mesures qu'on a prises dans les 10 derniers jours vont se faire ressentir, ont un impact. En tout cas, c'est ce que nous dit la santé publique. Mais on pense qu'à ce stade-ci il faut aller un peu plus loin. Il faut intensifier nos mesures.

Donc, ce matin, avec la santé publique, on a convenu d'annoncer qu'à compter de minuit ce soir jusqu'au 1er mai, tous les centres d'achats vont devoir fermer, sauf pour les magasins alimentaires, les pharmacies et la SAQ. Bon, je veux être bien clair, là, les magasins qui ont une porte extérieure vont pouvoir rester ouverts comme les autres magasins, mais, quand il faut passer dans le centre d'achat… On veut se limiter à ces trois catégories seulement pour limiter… Actuellement, il y a trop de personnes encore dans les centres d'achats. Donc, on veut agir de ce côté-là.

On veut aussi, pour la même période, donc à partir de minuit ce soir jusqu'au 1er mai, fermer aussi toutes les salles des restaurants. On avait déjà dit : Vous pouvez garder des salles ouvertes à 50 %. Or, on pense qu'il faut intensifier, et fermer complètement les salles, puis de garder seulement les services pour sortir de la nourriture, ce qu'on appelle en anglais les «take-out». Ça, même, on encourage les restaurants qui ne le font pas à le faire parce qu'il faut continuer évidemment de nourrir la population.

J'ai vu aussi beaucoup de commentaires au cours des derniers jours sur les salons de coiffure, salons d'esthétique. C'est compliqué parce que c'est à peu près impossible de respecter la norme du un à deux mètres. Donc, on demande aussi de fermer les salons de coiffure et les salons d'esthétique à compter de minuit ce soir.

Donc, toutes ces mesures-là, c'est pour ralentir la propagation du virus.

Maintenant, j'ai avec moi le ministre de l'Éducation, puis on veut vous parler des écoles, cégeps, universités, les services de garde. On vous avait dit fin mars. Donc, on confirme aujourd'hui que tous ces établissements vont être fermés jusqu'au 1er mai.

Donc, au cours, par contre, des prochaines semaines, le ministère de l'Éducation, avec le ministre de l'Éducation, vont envoyer des listes de travaux qui pourront être faits par les parents pour aider les jeunes à continuer certains apprentissages. Et Jean-François travaille aussi avec Télé-Québec pour mettre en place des capsules pour les enfants.

Mais je veux rassurer tout le monde, là, peu importe le scénario, on pense que la grande majorité des enfants vont pouvoir passer au prochain niveau. Et on n'aura pas cette année d'examens du ministère. Donc, ça, c'est déjà décidé.

Pour ce qui est des cégeps, les universités, il y a déjà des établissements qui offrent de cours en ligne. Le ministre de l'Éducation va s'assurer que ça soit le cas pour tous les cégeps et les universités pour que les étudiants puissent compléter leur année scolaire, là, qui finissait soit au mois d'avril soit au mois de mai, donc que ça soit fait.

Maintenant, les services de garde. On garde exactement la situation actuelle jusqu'au 1er mai, c'est-à-dire tous fermés, sauf pour les services offerts aux parents du personnel de la santé. Puis j'en profite d'ailleurs pour dire un énorme merci du fond du coeur à toutes les éducatrices qui travaillent dans ces services-là. Vous vous occupez de nos anges gardiens. Donc, vous êtes, vous aussi, des anges gardiens.

Maintenant, une demande pour tout le personnel. J'inclus le personnel de l'éducation, des services de garde qui ne travaillent pas actuellement. Je vous demande d'aller aider les organismes communautaires. Je le disais hier, beaucoup d'organismes communautaires comptaient sur des bénévoles de 70 ans et plus à qui on a demandé de rester à la maison. Donc, si c'est possible pour vous d'aller aider ces organismes, aider aussi, de façon générale, là, puis ça, c'est un message qui est fait à tout le monde, les personnes de 70 ans et plus… Il y a des épiceries, malheureusement, là, qui ont des délais d'attente d'une semaine pour la livraison de la nourriture. Donc, s'il vous plaît, allez aider vos voisins, votre famille. C'est important que les personnes de 70 ans et plus puissent recevoir, évidemment, la nourriture. On fait toujours attention. On reste à deux mètres de la personne âgée, mais c'est possible de le faire de façon tout à fait sécuritaire.

Un message aussi pour les personnes qui ont des symptômes puis qui ont besoin d'aller se faire soigner : S'il vous plaît, dites la vérité. Là, on a eu des cas où des personnes ont caché la vérité parce qu'elles avaient peur de ne pas être soignées, là. Vous allez, de toute façon, être soignées. Vous allez éviter qu'on puisse transmettre le virus au personnel de la santé, ce qui est la dernière chose qu'on veut. Donc, ne pas mettre la vie en danger, dites la vérité au personnel de la santé. C'est grave, là, il faut le dire.

Un mot aussi sur les équipements critiques. Beaucoup de choses qui se disent un peu partout dans le monde sur les masques, les ventilateurs, le matériel pour faire des tests. On est corrects pour les quelques semaines qui viennent. Évidemment, en toute transparence, là, pour la suite, on compte sur des commandes puis on ne prend pas de chance. On a demandé déjà à une quinzaine d'entreprises québécoises de travailler, au cas où, à fabriquer certains de ces équipements. Puis on travaille très fort avec le gouvernement fédéral, je dois le dire. Le gouvernement fédéral a réussi à placer des commandes pour l'ensemble du Canada, répartir entre les différentes provinces. Donc, c'est important de continuer à travailler avec le gouvernement fédéral.

Maintenant, bonne nouvelle pour Hydro-Québec. Hydro-Québec, pour donner un répit aux Québécois qui ont des difficultés financières, ne va pas avoir de pénalité pour les factures qui sont payées en retard jusqu'à nouvel ordre. Donc, je pense, ça, c'est une bonne nouvelle pour tout le monde.

Dernier point, concernant les policiers. Bon, je continue à être très satisfait du respect des consignes dans la grande, grande, grande majorité des cas. Il y a quelques cas isolés où les policiers ont dû intervenir. Ce qu'on a demandé aussi aux policiers, c'est de faire une espèce de veille puis d'informer les gens qui ne seraient pas encore informés des consignes. Encore là, on ne veut pas aller avec la répression, là. Moi, je continue de compter sur la collaboration de tous les Québécois.

Donc, je termine en répétant ce que je dis à peu près à chaque jour. Chaque geste qu'on pose actuellement pour réduire le nombre de contacts physiques va permettre de limiter la contagion et va sauver des vies. Et plus vite tout le monde… En tout cas, c'est ce qu'on souhaite, plus vite 100 % des Québécois suivront les consignes, plus on sauvera des vies. Donc, parlez à vos voisins, vos amis, tous ceux que vous voyez, qui ne respectent pas les consignes. C'est important de les respecter.

Puis là-dessus, bien, comme je vous disais hier, je suis fier et je veux vous dire merci pour votre collaboration. Grâce à cette collaboration, on va réussir ensemble. Merci.

Le Modérateur : Merci. Alors, nous allons amorcer la période des questions avec Louis Lacroix de Cogeco Nouvelles.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, messieurs. M. Legault, hier, vous nous avez fait une petite cachette. Vous n'avez pas dit que, dans le décret que vous avez adopté vendredi soir, les rassemblements extérieurs et intérieurs étaient interdits. Pourquoi, d'une part, ne pas avoir renseigné les Québécois là-dessus? Il y en a plusieurs, hier, qui ont été surpris de voir, entre autres à Québec, l'arrivée de policiers qui sont venus leur dire qu'ils ne pouvaient pas se rassembler, etc. Durant la conférence de presse hier, il n'avait jamais été question d'interdire les rassemblements intérieurs et extérieurs.

M. Legault : Bon, d'abord, ce n'est pas une nouvelle. On l'a déjà dit depuis un certain nombre de jours qu'on interdisait les rassemblements. Maintenant, ce que j'ai dit hier puis ce que je répète aujourd'hui, c'est que je ne souhaite pas, sauf exception, que la police intervienne. Je compte sur la collaboration des Québécois. C'est ce que j'ai dit hier puis c'est ce que je dis aujourd'hui. Oui, le décret nous permet de faire appliquer la loi avec les policiers, mais on n'a pas l'intention, sauf exception, de l'utiliser. Puis c'est ce que j'ai dit hier puis c'est ce que je dis aujourd'hui.

Le Modérateur : Merci. Patrice Bergeron, LaPresse canadienne.

M. Bergeron (Patrice) :Bonjour, messieurs. Une question pour les parents, en fait, qui se demandent s'ils doivent faire l'école à la maison. Beaucoup aimeraient récupérer, par exemple, des effets, des manuels, du matériel scolaire dans les écoles. Est-ce que ça pourrait être possible pour eux?

M. Roberge : Je veux préciser une chose. On ne veut pas transformer tous les parents du Québec en enseignants puis transformer toutes les maisons en écoles. On est dans une perspective de santé publique, numéro un, prendre soin des gens. On veut faciliter la vie des familles, pas compliquer la vie des gens qui sont déjà en quarantaine, qui, des fois, doivent faire du télétravail et garder leurs enfants.

Donc, on est en trois phases. On a eu un deux semaines où on a dit : C'est fermé jusqu'au 27 mars. À partir du 30 mars, le gouvernement du Québec, mon ministère, mettra en ligne un site avec plein d'activités de stimulation, d'apprentissage, qui vont être optionnelles, non obligatoires, mais enrichissantes, stimulantes, intéressantes. Ça va être facilement accessible.

À compter du 6 avril, de la semaine du 6 avril, il y aura d'acheminée, à toutes les familles, à tous les élèves, une liste d'activités hebdomadaires, une liste de suggestions qui ne seront pas obligatoires, mais, quand même, qui vont être adaptées à l'âge puis au niveau des élèves. Donc, si on a un enfant en deuxième année puis un enfant en secondaire III, bien, on va recevoir deux listes de suggestions d'activités stimulantes, intéressantes. Si on peut le faire par courriel, ça va être par courriel. S'il y a des endroits où ils n'ont pas de courriel, c'est loin, bien, ça va se faire par la poste. On va trouver une façon de rejoindre tout le monde.

Là, vous me posez la question sur aller chercher à l'école du matériel. On en a discuté ce matin. On pourra le permettre éventuellement à partir de la semaine prochaine, mais c'est quelque chose qui va être coordonné avec beaucoup de prudence pour éviter les rassemblements. Ça pourra être monitoré par le centre de services et la direction de l'école sur invitation, peu d'élèves, de parents à la fois. Puis on va prioriser d'abord les enfants qui ont des difficultés scolaires, pour qui c'est plus critique d'avoir le matériel, le livre, ou la tablette, ou l'ordinateur. Mais ça, c'est quelque chose qu'on va bâtir, qu'on va réfléchir, évidemment, en respectant les consignes de la sécurité publique, dans les prochains jours. Donc, je vous le dis, là, rendez-vous pas à l'école demain, rendez-vous pas personne à l'école pour aller chercher des choses, à moins qu'on ne vous y invite.

M. Bergeron (Patrice) : Merci.

Le Modérateur : Andrée Martin, TVA Nouvelles.

Mme Martin (Andrée) : Oui, bonjour à vous trois. Ma question concerne le plan de contingence des soins critiques COVID-19. Le plan comporte quatre niveaux d'alerte, et nos informations nous indiquent que nous en sommes au niveau 2. Qu'est-ce qui se passe au niveau 3 et au niveau 4? Qu'est-ce qui est prévu pour le gouvernement?

M. Arruda (Horacio) : Dans le fond, il y a une augmentation de l'intensité des activités puis d'autres activités de délestage supplémentaires qui se font. Il faut comprendre que nous, on est en anticipation, là. Même si, actuellement, on aurait une capacité de traiter les patients comme tels, si ça se met à aller rapidement… On a déjà libéré énormément de lits, O.K.? Dans le fond, même, je vais vous le dire, par rapport à des plans antérieurs, on est beaucoup plus en anticipation parce qu'on sait que, quand ça s'installe, ça va très, très vite.

Ça fait que, dans le fond, là, en principe général, là, c'est qu'il y a des phases, il y a différentes phases. Il y a même une phase de réhabilitation, puis etc. Mais ce qu'on fait, c'est qu'on prend les mesures. On analyse la situation au jour le jour puis on essaie d'être dans la phase ultérieure, en préparation. Tu sais, comme, actuellement, on a déjà libéré une capacité de lits, alors qu'on aurait pu... Habituellement, là, antérieurement, on attendait d'avoir des signes que la surcharge s'en venait. Là, on en a libéré tout de suite, ce qui permet de réorganiser le type de soins.

Et aussi, si vous me permettez, on va aussi planifier, là, pour le pire des scénarios, s'il faudrait augmenter des lits, reprendre des ailes d'hôpitaux, à la limite, construire... utiliser des hôtels comme hôpitaux, là, pour les patients qui auraient de besoin de soins, mais moins intensifs. On pourrait transformer des chambres habituelles en des chambres de soins intensifs parce qu'on ajoute des respirateurs. C'est ça qui est l'ajout supplémentaire. Même si ce n'est pas des soins, habituellement, on peut transformer une chambre ordinaire. Ce que les gens ont de besoin dans ces situations-là, c'est de l'oxygène puis un respirateur. Donc, ce n'est pas la même mécanique hémodynamique et autres. Donc, c'est un peu ça, la pensée.

Puis je voudrais, si vous me permettez, passer un message. C'est très clair, le premier ministre et nous, on vous dit qu'il faut éviter les contacts physiques entre les personnes. Il faut s'éloigner. Puis, si on arrête... Là, si on ferme les centres d'achats ou des restaurants, par exemple, où il y avait encore des personnes, puis que les personnes âgées se rejoignaient là pour prendre un café, puis etc., là, de différentes familles… il ne faut pas que maintenant ça se déplace dans la maison d'un pour que les gens soient en contact, là. Il faut faire attention aux transferts.

Pour moi, là, un rassemblement… Quand vous êtes dans votre propre famille, quand vous vivez tout le monde à la même adresse depuis longtemps, vous êtes ensemble. Mais, dès que vous introduisez quelqu'un de l'extérieur… Puis ça arrive, ça, là. Il ne faut pas déplacer le problème à un endroit pour l'envoyer à l'autre. Le meilleur message, c'est : Restez chez vous, sortez pour prendre l'air, sortez pour aller chercher vos besoins, là, pour être capables de continuer. Mais ce n'est pas le temps de se donner des rendez-vous, tout le monde ensemble. Je veux le dire parce que, très souvent, là, ils disent : Ah! on ne peut plus se voir au centre d'achat, on va aller se voir à la maison. Il ne faut pas faire ça, pas actuellement.

Le Modérateur : Merci. Sébastien Bovet, Radio-Canada.

M. Bovet (Sébastien) : Bonjour, messieurs. Juste une précision. Il y a toujours une seule personne qui a guéri de la maladie au Québec?

M. Arruda (Horacio) : D'après ce qu'on applique... Je pense qu'il y en a plus que ça, si vous me permettez. Mais, d'après le critère strict d'avoir deux tests négatifs, à ma connaissance, c'est oui. Probablement, ils sont guéris, mais c'est à cause du deux tests. Mais, très rapidement, il est fort probable qu'après un certain temps puis que la personne va beaucoup mieux on ne fera pas le deux tests pour être capable... Il faut garder les tests pour les bonnes choses.

M. Bovet (Sébastien) : C'était juste une précision.

Le Modérateur : Tommy Chouinard, La Presse.

M. Chouinard (Tommy) : Bonjour. Bon, au sujet des écoles, doit-on comprendre... Là, c'est une liste de travaux, donc, optionnelle, et les examens du ministère sont annulés dans... Donc, on comprend qu'au fond tout le monde va diplômer, là. En secondaire V, les gens vont recevoir... Les élèves de secondaire V ont un diplôme, à la fin, d'études secondaires. Est-ce que c'est ça qu'on comprend, que tout le monde passe à l'autre niveau assurément l'année prochaine?

M. Roberge : D'abord, il est possible qu'on ouvre les écoles à partir du 4 mai. Ce n'est pas exclu. On annonce qu'on ferme jusqu'au 1er mai. Éventuellement, au mois d'avril, on décidera si on peut rouvrir nos écoles ou pas. Mais, advenant le cas où on n'ouvrirait pas nos écoles à partir du 4 mai, on va demander aux enseignants de tenir compte des évaluations précédentes. Il y a déjà deux tiers de l'année qui est faite, hein? De 65 % à 70 % des jours de classes prévus au calendrier sont déjà faits. Il y a déjà suffisamment d'évaluations. Deux bulletins ont été acheminés aux parents. Donc là, les enseignants prendront la décision. Mais on peut imaginer qu'un élève qui a été en grande, grande, grande difficulté toute l'année ne sera pas automatiquement promu, par magie, à l'année suivante.

Le Modérateur : Charles Lecavalier, Le Journal de Montréal.

M. Lecavalier (Charles) : Bonjour. Le Journal s'est entretenu avec beaucoup de personnes qui ont été testées pour la COVID-19, mais qui attendent leur résultat depuis bientôt une semaine. Alors, comment est-ce qu'on peut expliquer ces délais? Puis qu'est-ce que vous dites aux gens qui attendent chez eux en quarantaine, dans l'anxiété, là, d'avoir leur résultat?

M. Legault : Bien là, j'ai reposé la question ce matin. Je pense que demain, là, puis c'est pour ça que je pense que le nombre de cas va augmenter demain… qu'on pourra dire qu'à partir de demain, là, ça va être maximum deux jours avant d'avoir un résultat.

M. Lecavalier (Charles) : Donc, vous dites aux gens qui attendent à la maison dans l'anxiété...

M. Legault : Bien, il y en a certains cas, là... Ça dépend des régions, mais il y a certaines régions où, peut-être, il y a des gens qui attendent depuis plus de deux jours, là. Mais, à partir de demain, ça devrait être deux jours.

Le Modérateur : Merci. Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.

M. Lacroix (Louis) : M. Legault, pouvez-vous nous dire qu'est-ce qui... l'étendue des pouvoirs des policiers dans cette fameuse interdiction des rassemblements. Jusqu'où peuvent aller les policiers? Et combien peuvent être les amendes? Je comprends que vous dites que c'est théorique. Mais, si vous avez passé un règlement, un décret qui le permet, je pense que les Québécois ont le droit de savoir à quoi ils s'exposent si jamais ils contreviennent aux règles.

M. Legault : Bien, essentiellement, ce qu'on peut dire, là, c'est qu'on peut interdire, avec les policiers, un rassemblement. On peut obliger une personne, par exemple, qui été testée positive à rester chez elle, à s'isoler. Donc, les règles qui ont été fixées par le Dr Arruda depuis une semaine, bien, ce sont des règles qui, si nécessaire, peuvent être forcées d'application par les policiers. Mais on n'est pas rendus là. Puis je ne souhaite pas qu'on en soit là, sauf pour des cas d'exception.

Le Modérateur : Patrice Bergeron, La Presse canadienne.

M. Bergeron (Patrice) : Justement, sur cette même lancée, on rapporte qu'il y a des situations à Montréal qui sont un peu compliquées. Il y a des policiers qui interpellent des personnes en situation d'itinérance, mais ils disent qu'ils ne peuvent pas les forcer à aller être testées ou à être soignées. Or, ces personnes-là se promènent beaucoup dans la rue, ont des symptômes. Qu'est-ce qu'il faut faire? Les policiers demandent clairement des consignes dans ce cas-là.

M. Arruda (Horacio) : Bien, ils vont recevoir des consignes. Il faut aussi comprendre, si vous me permettez… Puis ça va changer avec le temps, là. On n'a pas de transmission, beaucoup, interhumaine. Quelqu'un qui présenterait des symptômes compatibles avec le coronavirus, au moment où on aurait une circulation intense… Puis là on va faire appel au jugement des gens aussi, parce que c'est des pouvoirs qu'on se donne, mais qu'on ne veut pas nécessairement appliquer d'emblée. Puis, tu sais, au sens de la loi, si vous me permettez, un rassemblement, c'est deux personnes. On n'ira jamais arrêter deux personnes parce qu'on considérerait ça comme étant un rassemblement. Il y a un jugement à porter sur la situation.

Donc, si un itinérant, à mon avis, a des symptômes, puis qu'on considère qu'il pourrait être une source à un moment où il y a une épidémiologie intense, on pourra l'apporter à l'urgence, un, pour sa santé à lui, puis pour la santé des autres.

M. Bélair-Cirino (Marco) :  Une précision là-dessus, M. le premier ministre. Pourquoi avoir pris la décision vendredi, mais l'avoir annoncée seulement hier soir, pour le décret pour interdire les rassemblements?

M. Legault : Non, le décret a été adopté vendredi soir. Bien, évidemment, c'était après la rencontre journalière avec les journalistes. Donc, à la première occasion, je l'ai annoncé. Donc, je fais un point de presse par jour à 1 heure. Donc, samedi, hier, à 13 heures, j'ai annoncé le décret qui a été adopté la veille, au soir.

Le Modérateur : Andrée Martin, TVA Nouvelles. Andrée Martin, avez-vous une question?

Mme Martin (Andrée) : Oui. J'aimerais avoir des précisions. Il y a plusieurs personnes qui se posent des questions sur jusqu'où vous pourriez élargir les tests de dépistage, par exemple les proches des gens qui travaillent dans le réseau de la santé, les conjoints, les conjointes des infirmiers et des infirmières. Il y a des gens qui nous appellent, qui sont inquiets, et qui veulent passer les tests, et pour qui il y a un grand délai. On parle parfois d'un délai d'une semaine, alors qu'on présente des symptômes. On a des témoignages précis là-dessus. Est-ce que vous envisagez élargir la possibilité?

M. Arruda (Horacio) : C'est clair qu'on prévoit l'élargir. Puis, si vous me permettez, là, il faut aussi comprendre une chose. Il y a des gens qui n'ont pas de symptômes, qui veulent se faire tester aussi. Je veux juste le clarifier. Quand vous n'avez pas de symptômes, si on vous teste puis vous êtes négatif, c'est une fausse sécurité. Ça prend des symptômes pour avoir une détection.

Maintenant, on y va par ce qu'on appelle : Où est le risque le plus important? Puis je peux comprendre, là, si, par exemple... On va élargir. Là, actuellement, à travers la santé… qu'il a des symptômes, même s'il n'a pas voyagé, il va être fait. À mesure qu'on va évoluer dans l'éclosion ou l'épidémie au Québec, les critères vont changer pour que le test soit fait là où il y a le plus d'impacts. Il y a eu des «backlogs» au début. Je vous donne un exemple. Il y a eu des personnes qui ont été testées, mais qui ne répondaient pas du tout aux critères pour toutes sortes de raisons : le médecin l'avait fait, etc. Ces tests-là, ils ont été placés en arrière de la liste. Ils ne sont pas en haute priorité parce qu'il faut faire les tests...

Premièrement, là, il faut comprendre qu'à chaque fois qu'il y a un cas, puis qu'il y a un cas dans la famille ou... Les gens qui sont en contact étroit au travail, dans la famille, les enquêtes, là, s'ils ont des... un, on les met en isolation, ces personnes-là, O.K., pendant 14 jours par rapport au dernier contact. S'ils développent des symptômes, ils sont testés tout de suite.

Ça fait que je ne sais pas si vous comprenez. On va là où... Mais là vous me dites qu'il y a des gens qui sont des travailleurs de la santé, qui n'ont pas été en contact avec personne, puis etc., puis qui ont des symptômes…

Mme Martin (Andrée) : Les conjoints, conjointes qui ont des symptômes.

M. Arruda (Horacio) : Oui, mais c'est des catégories qu'on est en train de regarder pour les mettre en place.

Mme Martin (Andrée) : Oui. Je voulais m'assurer d'être précise, là.

M. Arruda (Horacio) : On va les mettre en place, O.K.? On va les mettre en place, ces éléments-là, pour ne pas... On ne veut pas qu'on infecte nos travailleurs de la santé, puis etc. Ça va se faire, ça va s'élargir.

Le Modérateur : Sébastien Bovet, Radio-Canada.

M. Bovet (Sébastien) : Parlant d'élargir, est-ce que pourriez élargir l'accès aux centres de la petite enfance ou aux garderies pour d'autres travailleurs qui sont essentiels dans la chaîne d'approvisionnement actuellement? C'est-à-dire des gens qui travaillent en épicerie, des camionneurs, qui, eux, doivent continuer à travailler, n'ont pas le choix… d'être à la maison, là, est-ce qu'ils pourraient avoir accès aux services de garde?

M. Legault : On pourrait le faire. On s'est posé la question. Mais, pour l'instant, on n'a pas l'intention de le faire.

M. Bovet (Sébastien) : Pourquoi?

M. Legault : Parce qu'on pense que c'est important aussi que les personnes qui ont des enfants puissent continuer de travailler. Et on veut vraiment réserver ce service-là, pour l'instant, au personnel de la santé.

Le Modérateur : Tommy Chouinard, La Presse.

M. Chouinard (Tommy) : Bonjour. Je reviens sur les tests et je reviens d'ailleurs sur un élément que j'ai abordé hier. Combien de Québécois... On dit qu'il y a des milliers de Québécois qui se font dire, avec la ligne, là, en appelant : Vous devez passer un test, vous devez en passer un. Ces personnes-là souhaitent avoir un test, mais attendent depuis des jours pour subir le test. On dit qu'il y a des milliers de Québécois comme ça qui n'ont pas accès, alors qu'on leur dit que vous devez subir le test. C'est quoi, l'état de situation? Et pourquoi on tolère ça?

M. Legault : Bien, je peux commencer puis je vais laisser le Dr Arruda poursuivre. J'ai posé la question ce matin. On me dit que c'est vraiment des exceptions. Les gens qui ont des symptômes et qui ont voyagé, actuellement, il ne devrait pas y avoir de délais d'attente. On a plus de capacité que le nombre qui est demandé dans cette catégorie-là. Donc, ce sont des exceptions, là, à mon avis.

M. Arruda (Horacio) : Écoutez, moi, l'information que j'ai... Puis là il faut faire attention à ce que les gens... Je ne sais pas qu'est-ce qui est dit, là. Je n'ai pas fait la vérification de chacun des cas puis de l'appel… Il y a des gens qui disent qu'ils veulent avoir le test puis, dans les faits, ils se sont fait dire que ce n'était pas nécessaire. Mais là vous me dites qu'il y en aurait, O.K.? Je pense qu'on est en train de regarder la...

Une voix : ...

M. Arruda (Horacio) : Non, mais on est en train de regarder la situation. Comme il y a du monde, puis je suis convaincu, qui ont passé un test il y a deux semaines, puis le résultat n'est pas encore sorti parce qu'ils sont dans le «backlog» de la pile priorité 4 parce qu'ils n'avaient pas de... On sait que ce n'étaient pas des indications... Probablement, là, à cette époque-là, ce n'était pas une indication. Plus on va avancer dans la contamination au Québec, qu'on veut retarder par les gens qui restent chez eux, plus les critères vont s'élargir. Il y a un équilibre entre faire des tests sur des gens que ce n'est pas indiqué... Je ne sais pas si vous comprenez. On sait, là, que, dans cette population-là, il n'y en a presque pas. On va perdre des tests, surtout quand on est en capacité moindre. Là, on a augmenté la capacité de façon maximale. Puis je pense que le principe, là, c'est que, si vous avez des symptômes, restez chez vous.

Mais n'oubliez pas qu'on sort de la grippe, on sort du rhume, puis la très grande majorité de ce monde-là, je parle de la très grande majorité, ce ne sera pas ça. Mais on ne prendra pas de chance. Comme je vous le dis, à mesure que l'éclosion, que l'épidémie va s'installer au Québec puis qu'il y a plus de probabilité de le faire, les critères vont s'élargir. Actuellement, on le fait aussi… Même les gens qui sont hospitalisés dans les hôpitaux, là, pour des syndromes respiratoires, même s'ils n'ont pas voyagé, puis etc., on va les tester pour savoir si eux, ils l'ont attrapé ici, en termes de communauté.

Ça fait que je comprends très bien votre question. C'est monitoré. Ce n'est pas moi qui monitore directement. C'est une autre équipe, là, qui s'occupe des tests, puis etc. Mais on apporte des ajustements. Puis je peux vous dire qu'on a une liste qui s'en vient, là, puis on l'évalue. Puis, même, des fois, des priorités 4 deviennent des priorités 1, puis ça se peut très bien que les gens qui reviennent de voyage, on ne les testera plus. On va considérer que quelqu'un qui revient de voyage, qui a des symptômes, c'est du coronavirus.

Le Modérateur : Charles Lecavalier, Le Journal de Québec.

M. Lecavalier (Charles) : Bonjour, M Legault. Sauf votre respect, il semble y avoir un décalage entre votre discours — on ne veut pas faire intervenir les policiers — et la réalité. Dans la nuit d'hier, il y a eu 10 interventions du SPVQ dans des maisons. Ce matin, il y a eu une intervention du SPVQ à l'escalier du Cap-Blanc pour disperser les coureurs. Donc, on comprend, là, que, si quelqu'un appelle parce que son voisin, il y a un party de famille, la police va aller faire une intervention. C'est ça qui se passe?

M. Legault : La police est là pour faire une veille puis pour informer la population. C'est des rares cas où ils utilisent la force pour y arriver. Puis c'est ce qu'on a convenu avec les policiers. On en a parlé ce matin avec Geneviève Guilbault. Geneviève en parle avec les différents corps de police. Pour l'instant, il faut que ça reste des exceptions. On compte sur la bonne foi des gens. Je répète, le décret a été adopté vendredi soir, puis on l'a annoncé samedi, donc, et ici, dans le point de presse, et dans un communiqué.

Le Modérateur : Merci. Alors, on va faire une troisième ronde. Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.

M. Lacroix (Louis) : M. Arruda, il y a des centaines de Québécois qui vont revenir sur des vols au cours des prochains jours, prochaines heures, là. Le fédéral a annoncé qu'ils avaient organisé des... Quelles vont être les mesures spécifiques prises pour ces gens-là qui reviennent de pays où il y a des éclosions importantes de coronavirus? Est-ce qu'il va y avoir des tests particuliers qui vont être faits, un suivi particulier qui va être fait sur ces gens-là, pour s'assurer, d'une part, qu'ils s'isolent et qu'ils le fassent bel et bien, qu'ils n'aillent pas faire l'épicerie avant de s'en aller à la maison, etc., là? Et est-ce qu'il va y avoir des tests pour ces gens-là?

M. Arruda (Horacio) : Bien, les tests vont se développer seulement s'ils ont des symptômes. Je vous le dis tout de suite, là, ça ne sert à rien de ne pas tester s'ils ont... S'ils ont des symptômes puis ils reviennent de l'extérieur, ils font partie de la catégorie 1, qu'il faut faire. Ça fait que ça, ils vont avoir des tests. Maintenant, ça va être un isolement volontaire forcé, je vous dirais, très forcé, par rapport au fait... parce qu'il faut que vous compreniez que nos équipes de santé publique, là, quand ils mettent de l'énergie là-dessus, ils ne la mettront pas dans l'investigation des cas puis des contacts, parce que, quand on a introduit le virus dans une famille ou dans une résidence, puis etc., il faut qu'on s'occupe de tous ceux qui ont été autour, les contacts, puis etc. Il faut mettre l'énergie là, pas nécessairement d'aller appeler tous les jours les gens qui reviennent de voyage. Mais les gens qui vont revenir de voyage, ils vont avoir des consignes claires : isolement volontaire pendant 14 jours.

Puis là vous allez dire : Comment ça se fait... Les gens devraient faire attention, puis leur famille aussi pourrait… On n'est pas rendus à un stade, là, de délation, là. Ce n'est pas ça qu'on veut, mais on veut faire prendre une prise de conscience importante. Ils vont devoir... On va leur recommander de prendre leur température tous les jours, au moindre symptôme, de ne pas aller se promener, mais d'appeler à la bonne place pour avoir le test. Donc, c'est ça. À ma connaissance, puis il faudrait que je fasse des vérifications avec le fédéral, ils ne sont pas placés en quarantaine, comme on a fait à Trenton puis etc. C'est ce que j'ai comme information. Mais, je vais vous dire, je n'ai pas eu de contact, moi personnellement, avec le fédéral au cours des dernières 24 heures.

Mais c'est clair, de toute façon, ça, c'est ceux qu'on va savoir qui vont arriver, là. Il faut que tout le monde comprenne, là. Bien, tu reviens de voyage, tu peux filer bien en forme, mais tu as été dans un pays, à l'extérieur, tu as peut-être été en contact avec le virus, ce que t'as… Ce que vous avez à faire, c'est de rester isolé pendant 14 jours à la maison avec votre famille, surtout si les gens ont voyagé avec vous. S'ils n'ont pas voyagé avec vous, même au sein de votre famille, vous prenez une distance puis, au moindre symptôme, vous téléphonez. Ce n'est pas le temps d'aller contaminer les autres.

Le Modérateur : Patrice Bergeron.

M. Bergeron (Patrice) : Vous nous donnez des consignes tous les jours, mais il semble y avoir de la confusion dans la façon dont c'est interprété sur le terrain. Puis je vais vous donner deux exemples. Dans des résidences pour personnes âgées, privées, là, il y a des personnes âgées qu'on exige qu'elles restent dans leur appartement. Elles ne peuvent même pas sortir prendre une marche, alors qu'elles sont en pleine santé. Est-ce que c'est absolument la façon que ça devrait être interprété? Ou encore un autre exemple, dans des supermarchés, certaines personnes qui donnent le service portent des gants, certaines ne le portent pas, ne savent pas trop comment faire pour interagir avec les clients. Est-ce qu'on peut clarifier des règles comme ça?

M. Arruda (Horacio) : Bien, je pense qu'il y a des instruments qui sont produits, là… Puis, c'est sûr, comme on arrive avec une série de mesures comme ça… Vous savez, là, je n'ai jamais vu ça, au Québec, qu'on donne des points de presse à tous les jours puis que les mesures vont en augmentant, etc. C'est normal qu'il y ait une certaine partie de la population, même dans notre propre réseau de la santé, qui se pose des questions. On reçoit ça. On essaie de répondre avec des questions précises.

Bon, les gants, là, vous allez voir, même quand c'est normal pour servir l'alimentation, il y en a qui vont porter des gants, d'autres qui n'en portent pas. Mais, je veux dire, ce n'est pas là qu'est… L'enjeu est… Bien, je veux dire, ça en est un, là, surtout les gants, il faut se laver les mains, puis etc. Mais l'enjeu, là, c'est toujours les grands principes de distanciation sociale au maximum, d'hygiène des mains, puis etc.

Pour ce qui est des résidences pour personnes âgées, actuellement, les décès qu'on observe au Québec sont surtout chez des personnes âgées qui vivent dans des résidences pour personnes âgées, puis ce n'est pas les CHSLD où les patients qui sont au lit puis qui ne sortent pas. Dans les faits, on a fermé les visites qui rentrent de l'extérieur pour ne pas venir les contaminer, là. C'est dans les résidences où les personnes âgées… Puis ils peuvent sortir aller prendre une marche dehors. Mais, s'ils s'en vont à une fête familiale avec d'autres gens ou s'ils s'en vont se rassembler avec d'autres personnes âgées dans un lieu, s'il y en a un qui est malade là-dedans puis qui revient dans sa maison, c'est une bombe. Comprenez-vous?

Donc, il faut juger la question. Tu sais, dans les résidences pour personnes âgées, par exemple, s'il y a une cafétéria, on va essayer de s'organiser pour qu'il y a moins de rassemblements, parce qu'on ne vous le dit pas, que quelqu'un n'a pas vu son enfant qui est venu, qui revient de voyage, puis qu'il n'a pas été contaminé.

Ça fait que c'est ça, les principes. Puis, je veux vous le dire, c'est aussi vrai chez vous. Si vous êtes une personne âgée, ce n'est pas le temps de recevoir de la visite. C'est plate, là, mais vous pouvez parler à vos gens, à votre famille. Ils peuvent venir, avec une certaine distance, mais ce n'est pas le temps… Même si c'est votre fête, vous avez 80 ans, puis ça fait des années que vous l'attendez, ce n'est pas le temps de faire votre fête actuellement en invitant les voisines, puis etc. C'est ça, le principe.

Le Modérateur : Merci. Rapidement, Andrée Martin.

Mme Martin (Andrée) : Bien, je ferais peut-être encore un petit peu de chemin là-dessus, M. Arruda, parce que, de toute évidence, l'anxiété ou, en tout cas, le stress et les questionnements augmentent dans les résidences pour personnes âgées. On sent parfois que c'est deux poids, deux mesures. Est-ce que vous pourriez éventuellement demander à ce qu'il y ait des agents de sécurité? Parce que, là, vous fermez les centres commerciaux, là, mais, pour vrai, dans certains centres pour personnes âgées, là, on joue encore à la pétanque intérieure, on joue aux poches, et on se dit que ce n'est pas grave. Alors, ça crée des frustrations et des craintes pour ceux qui respectent ce que vous demandez aux gens. Allez-vous hausser d'un cran? Pourriez-vous demander de la sécurité partout?

M. Arruda (Horacio) : Bien, on pourrait, mais la sécurité, ça dépend de qu'est-ce qu'on veut en faire. Mais on va être sûrs qu'on informe adéquatement les différents milieux des consignes, O.K., parce que, là, c'est sûr que les oreilles de certains étaient comme plus fermées. Là, comme il commence à y avoir des morts dans les centres, les gens réalisent que ça peut être un problème. Vous avez raison. Je pense qu'il y a une direction… Mme Blais et la sous-ministre adjointe de cette direction-là vont être en mesure d'évaluer la situation puis de donner des consignes. Il y a encore des comportements qui sont à corriger. Mais on va s'assurer… pour le faire comme tel, donner ces consignes-là adéquatement aux personnes âgées.

Et aussi l'autre élément que je tiens à vous dire, quand on installe ce genre de mesure, il y a des effets psychologiques, il y a des effets sociaux qui sont majeurs. Donc, on va demander aussi à nos équipes d'intervention psychosociale de supporter les gens pour qu'ils comprennent, parce que, vous savez, quand vous êtes vieux, vous êtes seul, vous êtes enfermé quelque part, vous ne comprenez pas. Il y a peut-être un cas de coronavirus dans l'autre chambre à côté, vous avez peur, là. Il va falloir aussi qu'on prenne soin des gens en lien avec leur santé physique pour ne pas qu'ils attrapent la maladie, c'est une priorité, mais aussi en lien avec leur santé mentale. Et les équipes psychosociales vont développer des instrumentations, sans nécessairement entrer dans la bâtisse, pour être capables de rassurer les gens.

Et je demande aux familles aussi de collaborer parce que ce n'est pas une chose qui est facile. Ma mère est décédée. Mes deux parents sont décédés, mais je peux comprendre très bien que j'aurais été mal à l'aise. Mais c'est une question de vie ou de mort.

M. Legault : Peut-être juste… Je veux ajouter mon poids à ce que le Dr Arruda vient de dire. Sur les résidences de personnes âgées, là, puis je ne parle pas seulement des CHSLD, ce n'est pas idéal du tout qu'il y en ait qui continuent à jouer de façon, là… à moins d'un ou deux mètres de d'autres personnes.

Je comprends aussi que certaines résidences sont inquiètes puis ne veulent, dans certains cas, même pas laisser les personnes aller prendre une marche seule parce qu'ils se disent : Tout à coup, ils rencontrent quelqu'un, ils attrapent le virus, puis là ils amènent ça dans la résidence, ce serait comme une bombe. Donc, moi, je peux comprendre, là, qu'il y en a qui vont plus loin que nos consignes. Est-ce que, nous-mêmes, on voudra, dans les prochains jours, encore être plus durs sur certaines consignes? Peut-être, mais j'invite, entre autres, toutes les résidences de personnes âgées à respecter la règle du un ou deux mètres, que ça soit à l'intérieur ou que ça soit à l'extérieur.

Puis là la question se pose. Effectivement, on est en train de se la poser. Est-ce qu'on devrait continuer de permettre aux personnes âgées de centres de personnes âgées de sortir au risque d'être contaminés puis de ramener ça dans la résidence? C'est une question qui est tout à fait légitime. Puis je peux comprendre que certaines résidences disent : On ne laisse plus sortir personne.

Le Modérateur : Une dernière question en français. Sébastien Bovet, Radio-Canada.

M. Bovet (Sébastien) : Quelle est la logique derrière le fait de fermer des commerces jugés non essentiels dans des centres commerciaux et de garder les succursales de la SAQ ouvertes?

M. Legault : Oui, on s'est effectivement posé la question. Je ne voudrais pas qu'il y a une ruée vers tous les endroits où on vend de la boisson, incluant les épiceries. Je ne voudrais pas qu'il y ait de chaos. Là, si on ferme, c'est possible qu'on ferme pour un certain temps. Donc, on a évalué encore une fois la balance des inconvénients puis on pense que c'est préférable de laisser les SAQ ouvertes.

M. Bovet (Sébastien) : Donc, l'alcool est essentiel?

M. Legault : Non, ce n'est pas ce que je dis. Je dis juste qu'on pense qu'il y aurait plus d'inconvénients à fermer les succursales de la SAQ.

Le Modérateur : Merci. Alors, les questions en anglais maintenant, avec Julia Page.

M. Legault : Peut-être...

Le Modérateur : Oui?

M. Legault :Maybe... because I just forgot to say a few words in English. So I'll do that right now.

So, as I expected, the number of cases continued to grow. But the actions we're taking since 10 days will start to really pay off in the next few days. But it becomes important to intensify our efforts. So we've decided to extend the closure of kindergartens, schools, colleges and universities until May 1st. And also at midnight tonight, and until May 1st, shopping malls will be closed, except for groceries, pharmacies and the SAQ. And, for the same period, dining rooms in restaurants, hairdressers and beauty salons will also be closed.

And I ask everybody again to respect public health instructions and help our elderly to stay home. I want also to thank Shea Weber and Ms. Takahashi, who carried messages to our English community since last night. So we must all do our part and we're all in this together. Thank you.

Le Modérateur : Merci. First question, Julia Page, CBC News.

Mme Page (Julia) : Yes, hello. My first question would be for Mr. Roberge. Mr. Roberge, so, with school out until at least May 1st, can you tell me what students can expect, especially those who are expecting to graduate this year, and also what the role of teachers is for the next weeks?

M. Roberge : Well, they will graduate. Most than two-thirds of the year has been passed. So students were in classes. Parents got already two report cards. And we have a lot of evaluations, a lot of marks that allow us to deliver diplomas at the end of the year if or if not we reopen schools at may 4th, if we open it after the 1st of may. But, right here, right now, it's important to say to the parents that we will help them. We don't want to transform them into teachers. We won't transform homes in schools. We will give them a lot of activities, but those activities won't be mandatory. We will help them to stimulate their kids, to help their kids to learn. And we will do this starting on the 30th of March. And we will add some new activities within the weeks to come.

Le Modérateur : Avez-vous une autre question?

Mme Page (Julia) : Encore à moi?

Le Modérateur : Oui.

Mme Page (Julia) : Oui, j'en ai plein. When it comes to testing kids, can you elaborate a bit more what… Do you expect that, at any time, you'd be able to do blanket testing? Because we understand that some people don't necessarily present those symptoms, but they can be anxious that they have been in contact with someone. So can you tell me if you, at one point, would be able to do blanket testing? And how difficult it would be to even get that equipment in Québec?

M. Legault : So, at this point, we're only testing people having traveled and symptoms. In a next phase, we may test and we'll probably test other people. But, right now, we think that the best strategy is to concentrate on these people plus people working in hospitals.

Le Modérateur : Une question de notre collègue Philip Authier de The Gazette. We saw Québec City police intervene to disperse a group. Are you worried about social peace?

M. Legault : I want to be careful. Like I said, we've adopted a bill Friday night at the Ministers' «conseil». And, right now, we count on the good faith of the population. So we want to use police and force only in very few exceptions in order not to have any kind of chaos in our society.

Le Modérateur : We are seeing shortages of flour, eggs and oil in some Montréal stores. Is the food supply still stable?

M. Legault : Yes. We may have some problems because people, they try to have in inventory for many weeks. But, so far, we don't foresee any shortages for food.

Julia Page :Parliament is being recalled Tuesday in Ottawa. Do you have any specific demands or needs that you hope would come out of those emergency sessions in Ottawa?

M. Legault : Of course, procurements of the critical equipment. We have to continue working together. Like, we've adopted, in our bill, in our decision from the Conseil des ministres… Right now, we don't require any submissions. We want to go fast to get some orders from anywhere in the world for masks, for ventilators and some equipment that we need to be sure we have if the situation is getting worse in the next months.

Le Modérateur : Une dernière question, de Raquel Fletcher, qui a été transmise par courriel. The new walking clinic that opens Monday in Montréal is supposed to address concerns about overcrowding. What are the plans for opening other test sites in the city? And will there be other walking and driving clinics?

M. Legault : OK. First, we want to say that this clinic without any «rendez-vous», we don't want to have something separate like that. So we are having discussions with this clinic in order that they be integrated in our network. So it's important for people to still call the number before getting a test.

Le Modérateur : Merci à toutes et à tous.

M. Legault : Merci, tout le monde.

Le Modérateur : Bonne fin de journée.

(Fin à 13 h 50)