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Conférence de presse de M. François Legault, premier ministre, Mme Danielle McCann, ministre de la Santé et des Services sociaux, M. Mathieu Lacombe, ministre de la Famille et M. Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur

Situation au Québec quant au COVID-19

Version finale

Friday, March 13, 2020, 11 h 30

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Onze heures trente-trois minutes)

M. Legault : Oui, bonjour, tout le monde. Écoutez, d'abord, ce matin, je veux commencer par féliciter les Québécois. Franchement, je suis très fier de voir la réaction. On avait demandé la collaboration, la solidarité, le sens des responsabilités. Bien, on a tout vu ça au cours des dernières heures. Donc, je veux féliciter tous les Québécois.

Je veux dire un mot aussi au personnel du réseau de la santé. Vous êtes nos anges gardiens, on compte sur vous. Vous faites un travail extraordinaire, puis je veux vous dire qu'on est prêts à vous appuyer des toutes les manières possibles, là. On est ouverts aux suggestions, et, évidemment, on compte sur vous, et je veux vous dire merci.

Aujourd'hui, quand on regarde le bilan, on a quatre cas de personnes infectées au coronavirus qui se sont ajoutées. Donc, on est rendus à 17 cas au Québec, dont deux hospitalisés.

Ce matin, le gouvernement a pris la décision, à compter de lundi prochain, de fermer toutes les écoles, cégeps, universités et services de garde pendant une période de deux semaines.

Concernant les services de garde, je veux quand même demander la collaboration du personnel parce qu'on va mettre en place des services de garde pour les parents qui travaillent dans le réseau de la santé et dans certains services que j'appellerais les services essentiels. Donc, il y aura effectivement des services de garde qui seront disponibles pour évidemment s'assurer que le personnel, entre autres, de la santé, les policiers, les services essentiels, puissent continuer de faire leur travail.

Je veux dire à tous les parents que je comprends que l'annonce d'aujourd'hui va avoir des impacts importants. Ça va amener des perturbations, ça va amener des gros casse-têtes pour beaucoup de parents, mais c'est une mesure qu'on doit prendre parce qu'on a la responsabilité de le faire. Puis on a un défi au cours, entre autres, des deux prochaines semaines : s'assurer qu'il y ait le moins de progression possible des cas de personnes qui sont infectées.       Donc, je fais appel à la solidarité des Québécois mais aussi des employeurs. Et je veux dire aux employeurs aussi, mais on se concentre d'abord sur la santé, mais au cours des prochains jours, on a des mesures qu'on va annoncer pour aider financièrement les entreprises, les individus qui ne pourront pas se rendre au travail. Donc, je veux juste vous dire, là, on ne vous laissera pas tomber, mais je vous demande votre collaboration.

Je veux revenir un peu sur ce que j'annonçais hier concernant les voyages à l'étranger. Bon, j'ai demandé effectivement aux Québécois, puis on sent une belle collaboration de ce côté-là, que les personnes qui ont voyagé à l'étranger, d'une façon volontaire, s'isolent pour une période de 14 jours. D'abord, je demande au gouvernement fédéral leur collaboration pour bien afficher, indiquer, même avoir des personnes dans les aéroports pour expliquer ces directives de la Santé publique.

Maintenant, concernant les visiteurs étrangers, je pense qu'on a actuellement un problème de cohérence. On demande à nos citoyens de prendre des mesures, de s'isoler pour 14 jours, mais on ne demande rien aux visiteurs étrangers. Donc, moi, je demande à Justin Trudeau puis au gouvernement fédéral de limiter rapidement l'entrée des visiteurs au Canada. J'aurai l'occasion, on en a déjà parlé, on va avoir l'occasion aujourd'hui de leur répéter cette demande, mais c'est important qu'on limite l'entrée des visiteurs étrangers au Canada.

Maintenant, concernant toutes les questions, vous avez un numéro de téléphone ici, devant vous, là. Je comprends que la ligne 8-1-1 a été engorgée. Je vous demande de ne plus utiliser cette ligne mais d'utiliser le numéro de téléphone qui est ici, 1 877 644-4545, donc, pour toutes les questions, d'utiliser ce numéro de téléphone, mais aussi d'aller sur le site Web du gouvernement du Québec où il y a beaucoup de réponses à beaucoup de questions.

Maintenant, concernant les approvisionnements en nourriture et autres, là, je veux vous dire, on ne prévoit aucune pénurie de nourriture. Donc, c'est important, là, que les gens ne s'inquiètent pas, là. Les épiceries vont continuer d'être approvisionnées, les camionneurs, qui font un travail extraordinaire d'ailleurs, vont continuer de livrer la marchandise. D'ailleurs, j'en profite pour rappeler que les camionneurs puis tout le personnel navigant, là, des avions, des bateaux ne sont pas soumis aux règles de l'isolement de 14 jours. Donc, il n'y a pas d'inquiétude à y avoir de ce côté-là.

Donc, je termine en vous disant : Très fier de la réaction des Québécois. Je veux dire aux Québécois que, oui, je réalise très bien que je vous en demande beaucoup, mais on fait ça pour éviter que le pire arrive. Donc, on ne lâche pas, on se serre les coudes, et je suis convaincu qu'on va passer au travers. Merci.

Le Modérateur : Alors, si vous êtes prêts à prendre les questions, on va commencer avec Jocelyne Richer de LaPresse canadienne, là.

Mme Richer (Jocelyne) : Il me semble, M. Legault, M. Arruda, qu'on disait que, tant qu'il n'y aurait pas de transmission directe, on évitait de fermer les écoles, par exemple. Alors, pourquoi avoir changé d'attitude par rapport à ça?

M. Arruda (Horacio) : Peut-être vous faire comprendre que, là, actuellement... J'ai dit ça dans un contexte où c'est sûr qu'on allait fermer certains éléments d'école quand il y a de la transmission active. Mais là, actuellement, vous savez, on a eu la semaine de relâche, et d'ailleurs, comme l'Ontario a fermé les écoles à cause de cette semaine de relâche... C'est que les cas qui sont revenus, là, qu'on a eus récemment, c'est des gens qui ont été voyager particulièrement pendant la semaine de relâche dans certains pays, puis c'est ça qu'on veut éviter, là, que ça s'introduise par la semaine de relâche, parce qu'il y a une augmentation des voyages des parents puis etc.

Ça va être réévalué. Je pense que, comme le premier ministre l'a dit, là, on va annoncer des mesures. Le premier ministre a dit qu'on allait avoir des points de presse réguliers, mais on évalue toujours cette situation-là. Et aussi, quand on annonce des choses, il y a des éléments opérationnels qui nous reviennent du terrain puis qu'on prend en considération, parce qu'ici on planifie les grandes orientations stratégiques, mais les détails peuvent, à ce moment-là, être faits. Et actuellement, faire ça, c'est sûr que ça entraîne, comme l'a dit le premier ministre, des conséquences. On est bien conscients de... mais, on le sait, je l'ai dit, on va être tous ensemble pour aplatir la fameuse courbe. Et je sais que, souvent, on hésite d'aller vers ces éléments-là et là, en faisant tout ça, on diminue le risque notamment que ça s'amplifie au cours des prochaines semaines. Et, après ça, on va réévaluer selon le type de transmission, puis les milieux qui fermeront ou ne fermeront pas vont être pris en considération.

Puis aussi, ce que ça nous permet de faire, c'est d'habituer la population à des choses qui s'en viennent. Vous savez, là, on n'aurait pas pu, au mois de janvier ou début février, faire ce genre d'intervention là. La population n'était pas au même rendez-vous par rapport au niveau de risque. Là, on a vu des expériences assez particulières ailleurs, en Italie puis etc. In a vu, dans des pays où il y a eu des interventions massives, l'effet que ça a eu sur la transmission. Donc, sur ces leçons-là, je pense que le gouvernement prend une décision qui n'est pas facile à prendre, parce qu'à chaque fois, quand on vient brimer les droits des individus, il faut avoir une raison pour le faire, mais on pense que, somme toute, ça va être important.

Puis ce n'est pas parce que les enfants sont à risque, hein, de maladie plus importante, là. J'aimerais ça rassurer les parents, là, qui ont peur pour leurs enfants, parce que dès que ça touche les enfants, c'est majeur, mais les enfants qui feraient le coronavirus, presque tous... Je veux dire, je pense qu'il n'y a pas eu de cas de mortalité chez un enfant, même à l'expérience de la Chine, le Dr Tremblay me l'a validé l'autre jour. Donc... mais ce n'est pas pour ça, c'est plus pour empêcher que... comme c'est petit, comme les enfants, souvent... et puis il y a toutes sortes de moyens de prévenir, on le fait.

Puis chaque fois, selon les phases, ça se peut qu'on rouvre quand il va y en avoir trop, trop, trop de transmissions... ça se peut, parce qu'il y en a partout, partout où on va l'avoir, on pourrait l'attraper, puis ça se peut aussi qu'on maintienne la fermeture selon l'évolution de la maladie, mais ça va s'analyser au jour le jour.

Mme Richer (Jocelyne) : On entend qu'un pneumologue du CHUM l'aurait attrapé dernièrement. Est-ce qu'il ne s'agit pas d'un premier cas de transmission active au Québec?

M. Arruda (Horacio) : Quelqu'un qui l'a attrapé... bon, je ne parle pas de ce cas-là, mais, en général, quelqu'un qui fait la maladie puis qui est allé en voyage, il l'a attrapée durant le voyage. Un cas de transmission au Québec, c'est que cette personne-là ait contaminé quelques personnes. Si elle a contaminé sa conjointe ou les personnes avec qui ils vivent, c'est une transmission locale, mais importée de l'extérieur.

Quand on parle d'une transmission soutenue, là, c'est qu'on a des gens qui l'attrapent, ici, au Québec, hein, ce n'est pas ça qui est arrivé, là, qui l'attrapent ici, au Québec, et qui vont le transmettre à d'autres personnes. C'est cette séquence-là qu'on veut ... Puis on avait dit... on pourrait se retrouver avec 150, 160 cas qui viennent tous de l'extérieur, et ça ne sera pas de la transmission soutenue.

Mme Richer (Jocelyne) : Là, c'est une personne qui l'a attrapé ici d'une personne qui revenait de voyage, ce qu'on entend.

M. Arruda (Horacio) : Exact, mais est-ce qu'on a des... Là, premièrement, c'est normal... là, c'est arrivé en Colombie-Britannique, là, quelqu'un qui avait été en voyage en France et dont une personne proche a développé la maladie. C'est une transmission locale, mais à petit nombre. Ce n'est pas ça une transmission... Une transmission soutenue, là, c'est qu'on n'est même plus capables de savoir où la personne l'a attrapé, parce qu'il y a eu plusieurs personnes qui l'ont fait.

Le Modérateur : Alors, toujours en se limitant à une question et sous-question, Pierre-Olivier Zappa, TVA.

M. Zappa (Pierre-Olivier) : J'aurais besoin d'une précision concernant la fermeture des établissements. Lorsque vous parlez de services de garde, il s'agit de garderies privées, publiques, l'ensemble du réseau sur tout le territoire?

M. Lacombe : Oui, effectivement, il s'agit de l'ensemble du réseau des services de garde éducatifs à l'enfance, que ce soit en installation ou en milieu familial.

M. Zappa (Pierre-Olivier) : Pour ce qui est de ce qui se passe dans les hôpitaux, on reçoit plusieurs témoignages de gens qui présentent des symptômes à la maison, mais qui n'arrivent pas à rejoindre, au téléphone, des gens pour les guider. Donc, ces gens-là se présentent à l'hôpital. À l'urgence, on ne sait pas quoi faire avec les cas, parce qu'ils n'ont pas contacté le 8-1-1, ils n'ont pas réussi à être aiguillés puis à être envoyés au bon endroit.

Est-ce que, pour l'instant, vous sentez que le circuit qu'empruntent les passagers qui présentent des symptômes est majoritairement le bon?

Mme McCann : Moi, ce que je veux vous dire en premier, c'est que tous les hôpitaux, toutes les urgences savent quoi faire quand il y a un problème, là, une infection ou un potentiel, hein, au niveau d'une infection telle que le coronavirus. Donc, les mesures qui sont prévues devraient être prises.

Maintenant, ce que je veux vous dire, comme disait le premier ministre, il faut maintenant appeler le 877 644-4545. On a rendu ce service beaucoup plus robuste et là on va répondre à votre demande. Qui que ce soit, besoin d'information, a des symptômes, devrait appeler dorénavant ce numéro, et ça va faciliter les choses, d'abord pour la personne et aussi pour le réseau. Alors, c'est le conseil que je donnerais, et, dans ce sens-là, ça va bien fonctionner.

Le Modérateur : Merci. Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.

M. Lacroix (Louis) : Bien, justement, Mme McCann, on m'indique, là, qu'on vient de faire ce numéro-là et on tombe exactement dans les mêmes problèmes qu'on avait avec le 8-1-1. Ce qu'on m'indique, là, c'est que la ligne coupe dès qu'on appelle, dès qu'on fait l'option pour le coronavirus, que ça ne fonctionne pas et que la ligne coupe.

Alors, comment ça se fait qu'on n'est pas capable d'avoir un service qui fonctionne au Québec, d'avoir des... On n'est quand même pas un pays du tiers-monde, là. On devrait avoir, technologiquement, des capacités d'avoir des numéros qui fonctionnent et là on me dit que ça ne marche pas.

Mme McCann : Écoutez, c'est quelque chose sur lequel on travaille beaucoup dans les derniers jours. On est en train de faire un changement à ce numéro, d'ailleurs, pour répondre plus rapidement aux gens.

Alors, moi, ce que je présume, on va faire des vérifications, mais ce que je présume, c'est qu'aujourd'hui on est en train de faire un changement technique, là, dans cette ligne-là et peut-être qu'on a un problème à ce niveau-là. Mais ce que je veux rassurer la population, c'est qu'on va le régler puis on va le régler très rapidement, aujourd'hui même...

M. Lacroix (Louis) : Ça fait depuis mardi que vous dites ça, Mme McCann...

Mme McCann : Oui, je comprends, mais ce que je veux dire aussi à la population, c'est qu'il nous manquait du personnel à l'Info-Santé. Mais là je peux dire aux gens qu'on va avoir 88 infirmières de plus dès maintenant, au service d'Info-Santé, pour répondre.

Alors, c'est un engagement que je prends. Il va être réglé, ce problème-là, aujourd'hui même. Je vais suivre ça personnellement.

M. Lacroix (Louis) : M. Arruda, quelle est l'étape suivante, selon vous, là? Une fois qu'on ferme les écoles de tous les niveaux, que les centres de la petite enfance sont fermés, quelle est l'étape suivante qui est la plus importante à faire dans des cas comme ceux-là? Vous l'avez dit tout à l'heure, on a regardé ce qui s'est fait ailleurs, on voit l'effet que ça a eu. Alors, l'étape qui va venir une fois, là, qu'on va progresser, si on veut, dans la pandémie, quelle sera-t-elle?

M. Arruda (Horacio) : Bien ça va dépendre d'où les... quels milieux vont être touchés. Ça va dépendre aussi si c'est des cas qui sont éparpillés au Québec versus à certains endroits. S'il y a des concentrations, par exemple, de cas dans une ville ou dans un secteur, il pourrait y avoir des contrôles pour éviter que ça aille se répandre par ailleurs.

M. Lacroix (Louis) : ...dans certaines villes, vous voulez dire.

M. Arruda (Horacio) : Villes ou sous-secteurs, tout dépendamment, là. Ça va dépendre comment ça se propage. S'il y a beaucoup de cas d'enfants dans les milieux scolaires, les écoles pourraient fermer parce qu'ils deviennent une source d'amplification pour les personnes âgées. Ça va être des contrôles beaucoup plus rigoureux du style : On arrête toute visite aux personnes âgées actuellement parce qu'on veut vraiment fermer... Là, on est en mesures de prévention, mais ce sont des mesures qui vont devenir de plus en plus de nature autoritaire comme telle pour s'assurer, là, qu'on le fait.

Puis, à un moment donné, si vous me permettez, ça c'est quand dans toute... quand il y a tellement de transmission un peu partout, ces mesures-là sont relâchées parce qu'on a comme perdu la bataille puis là on refait fonctionner la société comme telle. Mais les gens aussi vont avoir appris toute la question de distanciation. C'est sûr que des méthodes comme le télétravail, tout ça, là, ça va se faire autant dans le secteur privé que public. On va interpeler les gens à aider les personnes à respecter les consignes.

Le Modérateur : Fanny Lévesque, La Presse.

Mme Lévesque (Fanny) : Juste une mini précision. Donc là, il n'y a pas de cas confirmé de transmission locale au Québec. Ça, ça va. Maintenant, pour le calendrier scolaire, est-ce qu'il y a déjà des mesures qui sont envisagées? Comment on va s'organiser? Comment on va rattraper ce temps-là?

M. Roberge : Bien, ce qui est prévu en ce moment, c'est la réouverture de nos écoles primaires, secondaires, collégiales, de nos universités pour le 30 mars. Donc, en ce moment, on pense qu'on va être capable de rouvrir. Évidemment, comme l'ensemble des décisions, on réévalue en fonction du contexte et des évaluations de la Santé publique. Mais donc, on prévoit une fermeture, à ce moment-ci, de deux semaines. Il n'est pas nécessaire de prévoir toutes sortes de mécanismes de rattrapage. C'est moins long que ce qu'on a déjà vécu, par exemple, avec la crise du verglas. Donc, on a confiance que nos jeunes et nos moins jeunes, dans nos écoles comme dans nos cégeps, dans nos universités, vont être capables de rattraper sans mesures particulières.

Mme Lévesque (Fanny) : Mme McCann, est-ce qu'il est déjà envisagé d'envoyer une directive à tous les établissements de santé pour déjà annuler, par exemple, ou restreindre toutes les interventions non urgentes, non essentielles?

Mme McCann : C'est déjà débuté. Alors, ça a déjà été envoyé, cette directive de se réorganiser. En fait, je vous dirais qu'il y a des rencontres très, très régulières entre le sous-ministre et l'ensemble des établissements, les P.D.G. Donc, ça fait un bout de temps, là, et déjà c'est commencé, dépendant, là, de l'établissement mais ça va prendre de l'ampleur. Et évidemment il y a des activités qui ne sont pas urgentes, qui sont, ce qu'on appelle, électives et pas urgentes, qui vont être délestées. C'est déjà commencé.

Le Modérateur : Hugo Lavallée, Radio-Canada.

M. Lavallée (Hugo) : Oui, bonjour. Une question pour M. Arruda. On assiste à ce débat, là, depuis quelques jours, sur l'opportunité de fermer ou non les frontières. Je comprends que c'est une décision qui ne relève pas de vous. M. Legault interpelle tout de même M. Trudeau à cet effet. D'un point de vue d'épidémiologie, quels seraient les bénéfices et les limites d'une telle décision, si vous pouviez nous expliquer?

M. Arruda (Horacio) : Bon, écoutez, c'est une décision qui n'est pas facile parce qu'elle doit prendre en considération plusieurs éléments, là, puis il faut balancer les bénéfices puis etc., puis ça peut dépendre d'où on est rendus dans l'épidémie.

Actuellement, là, c'est sûr que le Québec, on se rend compte... puis voyez-vous que les cas qu'on a eus ne viennent pas non plus de pays où il y a eu nécessairement le plus de transmissions. C'est très différent du profil d'ailleurs. Donc, si on veut éviter l'introduction au Québec, toutes les mesures qu'on va prendre... et d'ailleurs c'est ce qu'on demande à nos ressortissants canadiens volontaires qui viennent de l'extérieur, ceux qui sont des médecins, ou qui travaillent en milieu de soins, ou du côté de la famille, vont être en quarantaine justement pour éviter cette introduction-là. Donc, de façon initiale, je vais vous dire, c'est pour ça qu'on l'a fait. On l'a fait aussi de façon assez associée à la semaine de relâche parce qu'on sait qu'il y a eu un mouvement comme tel.

C'est très difficile d'empêcher le virus de pénétrer, là, les frontières. Puis l'autre élément pervers de fermer tout, par exemple, là, c'est que les gens ne se déclarent pas, n'aillent pas consulter, mais... parce qu'ils peuvent rentrer indirectement ou autre. Mais ça, c'est une question, je pense, à mon avis, qui va être débattue par notre premier ministre avec les autres ministres... le premier ministre du Canada et le premier ministre. Puis je pense, à quelque part... nous, on pense que ça peut être une mesure qui peut être prise, mais il y a des conséquences à ça comme tel, puis je pense que, là, le premier ministre va aller discuter de ça comme tel avec... Puis c'est les élus qui prennent cette décision-là, là, parce qu'on a certains bénéfices théoriques en santé publique, mais quand est-ce qu'on le fait puis on l'applique, c'est à voir.

Mais actuellement, l'intention du premier ministre, c'est vraiment d'essayer d'éviter que ça rentre chez nous pour qu'on fasse encore, ce que je vais revenir tout le temps... Je vais avoir deux lubies dans cette période, c'est aplanir la courbe puis lavez-vous les mains. Vous allez m'entendre dire ça, vous allez en avoir le goût de régurgiter, mais c'est important, c'est des choses qui sont assez importantes, à mon avis, ne pas aller voir des personnes âgées... Ça, là, ça a l'air de rien... puis il faut aussi le dire, si on a des symptômes, ça ne sert à rien de le cacher. Je ne sais pas si vous comprenez... parce qu'il y a des gens qui commencent... ils ne veulent pas être pris dans des contraintes. Je pense qu'on doit, à mon avis, si on a des symptômes, il faut le dire au médecin, parce que sinon on n'est pas pris en charge adéquatement puis on risque de contaminer un milieu. Donc, soyez honnêtes, dites-le. C'est pour votre santé puis la santé des autres.

M. Lavallée (Hugo) : Donc, hier, le gouvernement annonçait l'interdiction des rassemblements de 250 personnes et plus. Beaucoup de gens se sont étonnés, parce que dans les transports publics, par exemple, à Montréal, dans le métro, il y a plus de 250 personnes dans une même rame à un même moment.

Pourquoi est-ce qu'il n'y a pas, donc, de contrainte en ce qui concerne les transports publics?

M. Legault : Bien, juste vous dire, d'abord, ce qu'on parle, c'est 250 personnes qui sont dans une pièce, là, donc qui sont à proximité puis qui peuvent être contaminées par 249 autres personnes, là. Donc, je ne pense pas, là, qu'on puisse, dans les transports publics, parler de 250 personnes qui sont à proximité. Puis il y a une question aussi de services essentiels. C'est sûr que ce qu'on veut essayer de faire idéalement, c'est d'étaler les périodes de pointe, là, que tout le monde ne soit pas là au même moment, là, en début de journée puis en fin de journée. Mais on ne considère pas, là, qu'il y a 250 personnes dans une pièce.

Le Modérateur : Charles Lecavalier, Journal de Québec.

M. Lecavalier (Charles) : Bonjour. J'ai plein de questions, je vais essayer de me contrôler. Pour les Québécois en ce moment qui ont soit des billets d'avion pour aller à l'étranger ou qui sont présentement à l'étranger puis là qui se disent : Est-ce que je dois m'acheter des billets pour revenir au plus vite ou j'attends? Qu'est-ce qu'ils doivent faire dans ces deux situations-là?

M. Arruda (Horacio) : C'est une décision très personnelle. Ça dépend où les gens sont. Ça dépend si c'est de la circulation active ou pas. Ça dépend s'ils doivent revenir par les États-Unis ou pas. Vous savez, il y a plein de facteurs, là, je ne peux pas commenter pour chacune des situations. Mais moi, je pense que c'est clair qu'actuellement, si vous me permettez, si on n'a pas des voyages essentiels à l'extérieur, si ce sont des voyages pour le plaisir ou... puis c'est important d'en avoir aussi, là, mais on ne sait pas comment les autres, aussi, pays vont réagir. Si on tombe malade là-bas, on ne pourra pas revenir au Québec, on va être pris en charge là-bas, on pourrait être placé en quarantaine à l'extérieur.

Donc, c'est sûr que, je vais vous le dire bien honnêtement, je n'aurais pas dit ça au mois de janvier, mais maintenant, avec ce qui se passe un peu partout dans le monde, il n'y a pas tellement de zones... il y en a, des zones sécuritaires, mais je ne peux pas le garantir. Comprenez-vous ce que je veux dire, là? Et là même certaines zones des États-Unis comme telles, si vous y allez pour des vacances puis etc., peut-être il faut penser à les reporter. Ça va dépendre comment vous êtes capable de vivre avec le fait que vous pourriez être retenu là-bas et ne pas être capable de revenir. Ça fait que là, ça, c'est vraiment une décision qui est très personnelle comme telle.

Puis pour ce qui est des questions... moi, je ne peux pas vous parler des questions d'assurance, d'annulation puis etc., là, mais c'est sûr aussi, quelque part, il faut comprendre que les gens qui sont à l'extérieur, quand ils vont revenir ici, on va vraiment suggérer un isolement volontaire pour 14 jours. Puis si c'est des personnes qui travaillent dans le milieu de la santé, dans le milieu de l'éducation ou le milieu de la famille, eux autres aussi... eux autres, ça va être obligatoire, comme on l'a dit.

Ça fait que ça devient une conséquence quand même assez importante, qui, je pense, est un... Voyager, actuellement, là, à l'extérieur pour juste du loisir, bien, il faut juste être conscient que ce loisir-là pourrait se transformer en quelque chose de moins agréable puis il faut savoir si on est prêt à vivre avec ça.

M. Legault : Dans le fond, ce que je dirais, c'est s'il y a un Québécois, une Québécoise dans un autre pays qui est plus à risque que le Québec, où il y a plus de contagion qu'au Québec, bien, il y a un risque additionnel que cette personne-là prend. Donc, plus tôt elle va revenir ici, moins elle prendra de risques.

M. Lecavalier (Charles) : Pour les garderies, c'est quand même des lieux qui sont moins gros. Je pense aux milieux familiaux, entre autres. Donc, quelle est l'opportunité vraiment de fermer ça tout de suite alors qu'il n'y a pas tant de personnes?

Puis en sous-question, vous parlez beaucoup des employés du secteur privé, du secteur public, mais pour tous les entrepreneurs qui viennent de se lancer en affaires, qui ont des petites entreprises puis qui eux-mêmes vont peut-être ne plus pouvoir travailler, est-ce que vous allez avoir une aide financière pour ces gens-là?

M. Legault : Bon, deux choses. D'abord, si on commence par les services de garderies, de la même façon qu'il y a eu une semaine de relâche pour les écoles, les cégeps, les universités, il y a eu des gens qui sont allés à l'extérieur dans un certain pourcentage assez élevé et, bon, ces personnes-là sont revenues, la plupart la fin de semaine dernière, donc, techniquement, ont pu contaminer des personnes dans ces établissements-là cette semaine.

Donc, c'est pour ça qu'on ajoute un 14 jours, un deux semaines. Comme le disait le Dr Arruda, il n'y a pas de risque grave pour les enfants, mais les enfants peuvent être ensuite en présence de leurs grands-parents, puis là ça peut amener des problèmes additionnels pour les grands-parents.

Pour ce qui est des employés, on devrait, au cours des prochains jours, là... Jean Boulet, le ministre du Travail, travaille sur des programmes où les personnes qui ne sont pas dans le secteur public... parce que je le répète, là, entre autres, ce qu'on annonce aujourd'hui dans les écoles, les garderies, tout le monde va continuer d'être payé, mais, dans le secteur privé, on va mettre en place un programme qui va permettre une compensation financière parce qu'on ne veut pas que des personnes se forcent à aller au travail, même si elles ont des symptômes, pour prendre le risque de contaminer d'autres personnes.

Donc, Jean Boulet va annoncer, là, dans les prochains jours, des mesures. Puis je veux tout de suite dire aux entreprises puis aux employés qui sont dans des entreprises privées, là : Ne vous inquiétez pas, on va arriver avec une mesure très rapidement.

M. Lecavalier (Charles) : ...ça touche aussi les travailleurs autonomes puis les entrepreneurs.

M. Legault : C'est la même chose. C'est que, dans le fond, on va arriver avec des mesures pour les individus, mais aussi des mesures pour les entreprises, donc incluant les travailleurs autonomes.

Le Modérateur : Mylène Crête, Le Devoir.

Mme Crête (Mylène) : Oui. Je voulais savoir, est-ce que cette mesure-là, de fermer les écoles, les établissements postsecondaires et les services de garde, est-ce que ça ne vient pas une semaine trop tard?

M. Arruda (Horacio) : On peut toujours dire, puis je peux vous dire, quand on regarde les mesures qui sont prises dans une certaine situation, on peut toujours dire qu'elles viennent une semaine trop tard, mais il faut aussi voir, un, on n'était pas à ce stade-ci quand notre semaine de relâche a eu lieu. Voyez-vous, l'Ontario, lui, a ses semaines de relâche en même temps que la situation a comme basculé. Puis ça bascule en une journée, là, souvent, là, les éléments, quand on a des cas qui viennent d'autres pays puis etc. Parce que nous, on suivait ça, là. Pour moi, c'est très important, notre épidémio, au Québec, est différente de celle de la Colombie-Britannique.

Donc, je vous dirais qu'on anticipait. Moi, je ne pense pas qu'il est trop tard. D'ailleurs, certains pourraient dire : On n'a pas de transmission locale, on ne devrait pas les fermer. Certains vont vous dire ça, mais ce qu'on veut ici, c'est justement régler l'impact, l'impact des semaines de relâche. Puis on va réévaluer la situation au jour le jour. Ça fait qu'on se donne...

Puis on vient un petit peu corriger la situation de la semaine antérieure. C'est possible qu'il y ait eu déjà un phénomène. On n'a pas encore vu les signaux, mais on a vu, par contre, des gens qui sont allés à l'extérieur dans la semaine de relâche et qui ont développé des symptômes, mais ils ont été pris en charge, ça, c'est important, parce qu'ils auraient pu arriver au Québec, faire leur travail, continuer. Donc, on avait déjà prévu le coup.

Mais là on est rendus à une autre étape. Puis vous allez toujours avoir l'impression, des fois, là, ou bien on est trop forts d'un coup ou bien on est comme un petit peu en retard. C'est une décision qui est très délicate, mais je peux vous dire qu'actuellement la stratégie, à mon avis, qui est associée avec les voyages, associée aux semaines de relâche, je pense que c'est une bonne chose, mais ça va être à réévaluer. Peut-être que, dans deux semaines, on va se rendre compte qu'il n'y en a pas eu, O.K., il n'y a pas de circulation intense, les écoles pourraient rouvrir avec des modalités différentes, télétravail, télécours, etc., là, tant et aussi longtemps... puis refermer de nouveau quand la situation va se mettre à être intense au Québec ou carrément revoir dans deux semaines puis dire : Il faut prolonger encore de deux semaines.

Donc, c'est assez difficile pour moi de vous donner une réponse. J'aimerais ça vous le dire puis vous donner une date, j'aimerais ça vous dire qu'à la Saint-Jean il n'y aura plus rien au Québec comme coronavirus, mais on n'est pas en mesure de dire ça.

Mme Crête (Mylène) : Est-ce que, M. Legault, il est envisagé, à l'instar d'Ottawa, de suspendre les travaux de l'Assemblée nationale? Je sais qu'il y a une situation particulière à Ottawa, mais je pense qu'il y a des gens qui se posent la question.

M. Legault : Bien, effectivement, là, on a comme fixé un barème qui est de 250 personnes dans la même pièce, là. Donc, si on utilise ce barème-là, effectivement, il y a plus que 250 personnes à la Chambre des communes, il y en a 125 à l'Assemblée nationale. Il y a la balance des inconvénients... On veut évidemment continuer d'être capable de représenter les citoyens, de débattre avec l'opposition, d'écouter les suggestions de l'opposition. Ce n'est pas noir ou blanc. On n'exclut pas, effectivement, éventuellement, si c'est nécessaire, de fermer l'Assemblée nationale.

Mme Crête (Mylène) : Qu'est-ce qui mandaterait que ce soit nécessaire?

M. Legault : Bien, c'est toujours une question d'évaluation des risques. On discute continuellement avec le Dr Arruda de la balance des inconvénients, si je peux dire. On parlait tantôt des écoles. Bien, les écoles, là, aujourd'hui, ce qu'on dit, c'est qu'il y a un million d'enfants... donc, des parents travailleurs qui vont être dans une situation difficile. Donc, c'est une évaluation qui se fait de jour en jour. Évidemment, là, on continue de suivre l'évolution du nombre de personnes infectées.

M. Arruda (Horacio) : M. le premier ministre, je voudrais me permettre quelque chose. Ce qui est intéressant, souvent, c'est que, quand on met des mesures très contraignantes, si on n'ajoute pas des éléments pour appuyer les individus, les gens ne le font pas. Alors, tu sais, on aura beau dire, là, puis je ne suis pas dans le secret de ce que le premier ministre et ses ministres vont faire par rapport à aider les gens, là, mais, si on aide les gens à s'isoler comme tel et qu'on ne les met pas dans une situation où, en s'isolant, ils n'ont plus de revenus, ils ont des problèmes majeurs puis etc., bien, la mesure ne fonctionnera pas. Et souvent, c'est appliqué ailleurs sans aide, à moins, dans certains pays, où on a une approche plus dictatoriale, je pourrais dire, quasiment, avec la police, puis l'armée, puis etc., ce qui n'est pas la culture québécoise.

Mais moi, ce que je peux vous dire, ça, c'est important, parce qu'on le dit tout le temps, quand on recommande quelque chose, on a beau le recommander, mais est-ce que les gens le font vraiment? Puis on appelle ça des facteurs facilitants ou des facteurs contraignants, et ça, je pense que c'est un geste que je veux souligner, parce que, très souvent, dans nos mesures, c'est là où le bât blesse, c'est qu'il n'y a pas de support qui est donné aux gens pour l'appliquer. Puis il faut tenir compte que ce n'est pas tout le monde qui a les moyens, nécessairement, de perdre deux semaines de revenus comme tel. Puis on va inviter aussi, je vous dirais, là, si vous voulez, le secteur privé et autres à considérer ça, parce que les gens ne font pas ça pour se reposer à la maison puis ne pas travailler, ils font ça parce qu'on leur demande. Puis il y a le télétravail aussi que... ça va donner un coup. Probablement, on va avoir plus de télétravail au cours des prochaines générations ou années compte tenu qu'on va avoir expérimenté cette situation-là dans une situation qui est nécessaire.

Le Modérateur : Olivier Bossé... Oui, allez-y.

Mme McCann : Excusez-moi, si je peux me permettre, vu qu'on parle de télétravail, qu'on est en train de commencer un déploiement de services de téléconsultation à partir de la semaine prochaine, par les médecins aux patients. Donc, ça va se déployer graduellement. On vous donnera plus d'informations dans les prochains jours, mais, à partir de la semaine prochaine, il y a des médecins au Québec, que ce soit dans les hôpitaux ou dans les cliniques médicales, qui vont pouvoir donner des services par téléconsultation.

Je veux vous dire également qu'en lien avec le dépistage, on déploie, au Québec, une douzaine de cliniques de plus de dépistage dans différentes régions. Vous avez entendu parler de Sainte-Justine... au Saguenay—Lac-Saint-Jean, deux sites; en Mauricie—Centre-du-Québec, deux sites; en Estrie, deux sites; en Outaouais aussi, à Laval, Lanaudière, Laurentides, Montérégie-Centre et Montérégie-Ouest. Alors, une douzaine de cliniques de dépistage qui se déploient, dans les prochains jours, au Québec.

Le Modérateur : Alors, Olivier Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : M. Legault, vous le disiez, ça va être difficile pour les parents. Évidemment, les grands-parents ne pourront pas venir garder. Qui va garder tous ces enfants-là? C'est une question un peu simple, là, mais la réponse n'est pas simple.

M. Legault : Oui. Bien, c'est ça, la réponse n'est pas simple, et puis c'est une des raisons pourquoi on a attendu que ça soit absolument nécessaire. Écoutez, je demande à tous les gens d'être solidaires. Effectivement, il faut être capable de s'aider. Bon, la plupart des parents ont deux parents. On veut s'assurer entre autres qu'il y ait des services de garde qui soient offerts pour le personnel du réseau de la santé. On va établir aussi une liste de services qui sont essentiels pour la population.

Donc, la réponse n'est pas facile, puis je comprends très bien les parents aujourd'hui qui se disent : Wo! j'ai tout un casse-tête devant moi, là. Mais c'est la moins pire solution, là, qu'on propose aujourd'hui.

M. Bossé (Olivier) : Peut-être plus M. Lacombe ou peut-être vous, là, sur les services de garde d'urgence qui vont être pour les gens de la santé, c'est quoi, le détail qu'on a aujourd'hui?

M. Lacombe : Bien, comme le premier ministre l'a dit, il faudra évidemment considérer prioritairement les gens du réseau de la santé. La liste, bon, elle sera communiquée au moment où elle sera complète. Par contre, il faut être clair, évidemment, qu'il y aura du service disponible pour les gens qui travaillent dans le réseau de la santé. On a besoin de ces gens-là, on vient clairement de le dire, et on en aura besoin de façon importante. Donc, évidemment, il faut leur offrir le service, puis on va le faire. On sera prêts.

M. Bossé (Olivier) : Dès lundi.

Des voix : Oui.

M. Roberge : En complément, on parle des services de garde, services de garde éducatifs à l'enfance, mais il y a aussi, dans nos écoles primaires, des services de garde. Donc là, nos écoles sont fermées, les services de garde sont fermés, mais on va faire exactement la même chose, en parfaite cohérence avec le réseau de la famille comme avec le réseau de l'éducation. Donc, il y aura des écoles, ce sera annoncé, là... ça va être mis en place d'ici lundi, il y aura des écoles pour lesquelles les services de garde sont ouverts, à proximité des établissements de santé, pour les travailleurs parents du réseau de la santé. On n'ouvre pas le réseau des services de garde dans nos écoles primaires, elles sont fermées. Certains services de garde seront ouverts spécifiquement pour les travailleurs du réseau de la santé, puis on va faire cette démarche-là en parallèle et de la même façon dans le réseau de la famille puis dans le réseau de l'éducation.

M. Bossé (Olivier) : Il va y avoir des critères, l'âge de l'enfant, où est l'emploi du parent, des choses comme ça, par exemple.

M. Legault : Surtout l'emploi du parent.

Le Modérateur : Merci. Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Bonjour à vous tous. Juste une précision avant de poser ma question. Mme McCann, combien de cliniques au total vous avez actuellement au niveau du dépistage? Vous avez dit 12 de plus.

Mme McCann : Donc, on en a trois actuellement. On en a une à l'Hôtel-Dieu, on en a une qui est en Montérégie...

M. Laforest (Alain) : Montérégie, Québec, ça fait qu'on en aurait 15?

Mme McCann : Voilà. On en a trois. Donc, ça faitfaire 15 à terme, là, quand on va avoir déployé toutes les autres.

M. Laforest (Alain) : M. le premier ministre, l'homme étant ce qu'il est... On l'a vu dans les épiceries au cours des dernières heures mais je ne veux pas vous amener dans le domaine alimentaire. Au niveau des garderies privées non subventionnées, au niveau des gens qui sont les travailleurs autonomes, vous dites que vous allez arriver avec un programme rapidement. Quelle est la garantie qu'il n'y a pas des garderies qui vont rester ouvertes parce que ces gens-là n'ont pas le moyen de ne pas avoir de salaire et d'attendre le programme du gouvernement qui pourrait prendre du temps avant qu'ils soient payés?

M. Legault : Bien, d'abord, le programme va être annoncé rapidement puis va être applicable immédiatement. Donc, Jean Boulet me dit qu'il est déjà prêt, là. Donc, on ne veut pas bousculer les choses, là, mais dès le début de la semaine, il va être disponible puis les fonds vont être disponibles. Donc, ça va se faire rapidement.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que les gens vont perdre du revenu en complémentaire ou ça va être vraiment...

M. Legault : Écoutez, là, je ne veux pas annoncer aujourd'hui le programme, là, je vais l'annoncer... mais ils ne seront pas dans une situation, là, qui mettrait leur famille à risque financièrement.

Le Modérateur : Merci. Rémi Nadeau, Journal de Québec, Journal de Montréal.

M. Laforest (Alain) : Juste une petite dernière rapide, là. Un questionnement beaucoup chez les gens... Vous avez demandé, Dr Arruda, aux gens de se mettre en quarantaine volontaire lorsqu'ils reviennent de voyage. Mais si quelqu'un arrive du Mexique, qui se place en quarantaine puis qu'il vit avec trois autres personnes, qu'est-ce qui arrive? Les trois autres personnes vont continuer à circuler sauf celle qui est en quarantaine, non?

M. Arruda (Horacio) : Bien, premièrement, oui, si vous me permettez, on va utiliser le terme «isolement volontaire», parce que la quarantaine, c'est un pouvoir du fédéral en lien avec l'entrée... Mais ce que ça veut dire, c'est que la personne qui va revenir...

M. Laforest (Alain) : C'est à peu près la même affaire.

M. Arruda (Horacio) : Hein?

M. Laforest (Alain) : C'est à peu près la même affaire. C'est technique.

M. Arruda (Horacio) : Oui, mais c'est parce que c'est juste que des fois, là, en terme légal, je ne voudrais pas me faire reprocher par les fédéraux que j'ai utilisé le mot «quarantaine» alors que c'est leur pouvoir. Bon, puis c'est un isolement volontaire sur la base... ou obligatoire sur la base de la Loi de santé publique qui donne au directeur national puis à la ministre de la Santé certains éléments.

Si vous me permettez, donc, dans le fond, bien, la personne qui va, elle, revenir du Mexique et va être en isolement volontaire chez elle, tant qu'elle n'a pas de symptôme, elle n'est pas très contagieuse. O.K.? C'est possible qu'il y ait une contagion. On va demander à ce qu'elle garde une certaine distance à la maison avec les personnes, mais donc elle n'est pas vraiment contagieuse. Donc, les autres peuvent sortir à moins qu'ils aient été en même temps en voyage puis etc. C'est sûr que, s'ils sont partis toute la famille, là, ils sont tous dans le même bateau, si on peut dire.

Ça fait que c'est ce genre d'élément là, là, qu'on va prendre en considération. Dès qu'il développe des symptômes, à ce moment-là, il est pris en charge, puis c'est les autres qui vont se retrouver... les autres dans la famille qui vont se retrouver, à ce moment-là, comme en isolement, parce qu'ils ne seraient pas contagieux pendant qu'ils vont aller chercher la nourriture, mettons, ou l'épicerie pour la personne qui est en isolement volontaire.

Le Modérateur : Merci. Rémi Nadeau, Journal de Québec, Journal de Montréal.

M. Nadeau (Rémi) : Oui. Un des éléments très terre-à-terre, là, M. Lacombe, là, pour les services de garde qui vont être disponibles pour les employés du réseau de la santé, je voudrais savoir, d'abord, si ça inclut aussi les travailleurs des CHSLD qui pourront profiter de ces services-là. Mais, en même temps, je me demande... ce n'est pas nécessairement un service de garde qui est proche d'un établissement de santé. Les employés n'envoient pas nécessairement... je veux dire, ils ne restent pas nécessairement proche de l'hôpital. Donc, comment vous allez déterminer les services de garde qui vont être ouverts, là? J'ai comme un questionnement là-dessus.

M. Lacombe : Bien, certainement que c'est une situation exceptionnelle, qui demande des moyens exceptionnels. Donc, il faudra effectivement, parfois, sortir de la routine, c'est clair, mais l'important, le message qu'on veut envoyer aux gens du réseau de la santé, c'est : malgré la fermeture, il y aura des places pour vos enfants pour que vous puissiez vous occuper des gens qui sont malades dans nos hôpitaux. C'est la première chose, et ensuite, pour le spectre, là, à qui ça va s'adresser exactement, bien, évidemment, ce ne sera pas à moi, comme ministre de la Famille, de définir quels sont les besoins. On le fera en collaboration avec le réseau de la santé, mais je veux être clair et précis, on va s'assurer que tous les gens dont on a besoin puissent être au travail pour s'occuper des gens qui sont malades, dans nos hôpitaux, notamment.

M. Nadeau (Rémi) : Puis pour ce qui est des écoles... parce qu'on parle beaucoup de télétravail pour les gens qui ne peuvent pas aller sur les lieux du travail, mais il me semble que pour les enfants, c'est la même chose. Même s'ils sont à la maison, ils peuvent continuer de faire de l'apprentissage. Est-ce que vous demandez aux enseignants d'envoyer, par exemple, aux parents des éléments qui peuvent être faits quand les enfants sont à la maison dans les deux prochaines semaines ou c'est vacances, là?

M. Roberge : Bien, ça va être vacances. On ne demande pas aux enseignants de rentrer travailler alors que les écoles sont fermées. On ne demande pas aux enseignants, de la maison, de préparer des choses, de transmettre ça aux élèves. On n'est pas équipés, on n'a pas ces mécanismes-là pour donner du travail ou des études. Il y a peut-être des parents qui vont faire la petite école à la maison, là, mais il n'y a pas de contrainte et il n'y a pas d'exigence à ce niveau-là.

Le Modérateur : Ça va? Donc, on va passer aux questions en anglais, je vous remercie de votre patience, à commencer par Raquel Fletcher, Global.

Mme Richer (Jocelyne) : Juste une petite précision à la ministre. La ligne 8-1-1, elle n'existe plus à partir d'aujourd'hui ou quoi?

Mme McCann : Effectivement, on appelle au 877 644-4545 et on règle le problème aujourd'hui.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais, en clair, si les gens appellent à la ligne 8-1-1, est-ce qu'il y a une réponse?

Mme McCann : Ce qu'on dit, on veut que les gens appellent au numéro 877. Ça va être beaucoup plus facile pour eux, aussitôt qu'on règle le problème, parce qu'on a là des gens en nombre suffisant pour répondre à toutes les demandes. Il y a vraiment une variété de demandes actuellement, et là on peut faire un triage, mieux répondre aux citoyens. C'est ce qu'on dit.

Le Modérateur : Merci. Alors, en anglais, Raquel Fletcher, Global.   

Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon. Do we have enough testing kits in Québec? I know that there's a concern in other places. How many do we have and are you confident that that's enough?

Mme McCann : We do have what we need and we have the capacity, with our laboratory of public health, to analyze those tests. So we have what we need, and what we're working on right now is to have other hospitals like the CHU, the different CHU, and also other hospitals start doing those testing also. We're in a preparation phase, it's going to be deployed in the future, in the near future, and we're going to increase the capacity. So we have what we need.

Mme Fletcher (Raquel) : Premier, you talked about international visitors. Can you explain, for our English viewers, what you are asking from M. Trudeau?

M. Legault : Yes. We're asking the federal Government to limit the visitors coming from outside of Canada. I think that we're now asking our own people to be isolated for 14 days, so I think we need to restrict and limit the people coming from outside of Canada.

So I'll have discussions, this afternoon, with M. Trudeau. Of course, I want to have his input, the input of the other Premiers of the other provinces, but I think, right now, it's quite urgent that we stop the number of visitors in Canada.

Mme Fletcher (Raquel) : And I just have one last question for M. Arruda. If, in two weeks, everything goes as planned and we reopen schools on March 30th — I think it was the date — will we be out of the woods?

M. Arruda (Horacio) : On the woods?

Mme Fletcher (Raquel) : Out of the woods.

Des voix : ...

M. Arruda (Horacio) : Look, I don't think so. I think we don't... we will not say : Ah! It's finished, because then things can rehappen. As the Prime Minister said yesterday, probably the situation will have to be managed for not only weeks, but months, and we will probably, perhaps... and when I'm talking about tomorrow, even sometimes I can not know... but what some hypotheses more, is that it's going to be calming a little bit because of the summer time coming and probably coming back a little bit at fall. But we don't know. It's a new virus and... or it can even disappear or being adapted to the human and stay like others coronavirus, and we will say that's a normal one actually.

Le Modérateur : Stéphane Giroux, CTV.

M. Giroux (Stéphane) : Yes. I have a question for Mrs. McCann. We spoke to an infectious diseases' specialist who says that people under 18 who should be tested for the COVID are not allowed to go the Hôtel-Dieu, so instead they are going to either the Children's or Sainte-Justine. Is that the right place for them to go?

Mme McCann : I think so. Sainte-Justine has opened a clinic especially for the coronavirus, so I would encourage people... for children to go to Sainte-Justine. And if it's not possible, there is always the Children's, but, of course, we would prefer Sainte-Justine because they do have a clinic especially designed for the testing.

M. Giroux (Stéphane) : At the Sainte-Justine, is there any chance of contact with children who might be an emergency for other reasons?

Mme McCann : No, because Sainte-Justine has created that clinic especially to avoid the contacts with the other children in the emergency room. So the physical environment is separating completely from the emergency.

M. Giroux (Stéphane) : Mr. Premier, about something you said in French, I'd like you to repeat in English. Parents now have to find a way to deal with their children starting Monday morning, daycare, the most problematic, elementary, high school. What do you tell these parents?

M. Legault : Yes, I understand that it will be a major problem for many parents, starting Monday morning, to find a place for their children. I understand very well the problem. What I am asking is kind of solidarity coming from the family, neighbours. We need to take the decision that is the less worst for the population and we think that this is the decision to take.

Le Modérateur : Cathy Senay, CBC News.

Mme Senay (Cathy) : Apparently, Mr. Arruda, Ontario, Alberta are making more tests. In these provinces, you see more tests. You said yesterday that we will increase the number of tests. Can you tell us exactly what the plan is for the days to come?

M. Arruda (Horacio) : It's to use these tests as needed, and actually we are... there is no active transmission here. We are preparing to test for the active transmission. We have actually the capacity to test the... We have not a problem of testing actually, because we are testing people who need it, which are the ones coming back from travel and everything. And we will do tests in families, if there is people sick, so... And we are from an amount of, I would say, around 40 tests, we are now having more and more every day.

Mme Senay (Cathy) : 400 or 40 per day? 400 per day?

M. Arruda (Horacio) : We were before at five, six at the beginning, and now we are... we can test, I'll say, almost 300 tests per day, if needed. But we have not attained that, because we are still in a situation with lower cases than other provinces. So we will be able to do exactly what the others are doing, because they are a little bit further than we are, especially Ontario and B.C., Alberta too, a little bit more. They have now, I think, around 40 cases. So we are on capacity to do the tests as needed.

Mme Senay (Cathy) : OK. So you're still at the emergency mode today. Even though we are closing schools, CEGEPs, universities, we are not at the state of the health emergency, that I understand. We haven't raised the level, but is there a point that you're going to force people to... basically having to force people to be in quarantine, like, or isolate themselves, to force them to do so? Because yesterday, you were asking people to do it, but is there a point that you're going to force them to do it?

M. Arruda (Horacio) : We are forcing travelers coming back from the three sectors, health, education and family, to do that. It's mandatory. It's mandatory, because I have, under law and the Minister — I'm the instrument of the Minister — the power of ordaining it. And we could also, even if we're not in an emergency, there is not a crisis, use powers of... we call it «urgence sanitaire». That makes the Government able to take some decisions and processes faster than they are used to do in the normal way, meaning like exactly, if we need something for different contracts that were supposed to go on, I would say, appeal of offers, we can go directly, because there is an emergency. That's powers that are there in the law to help the Governments to take action and not be stopped by bureaucracy.

Le Modérateur : Last question, Phil Authier, The Gazette.

M. Authier (Philip) : Good day. Mr. Legault, I just want to ask you about the social climate at this point in Québec. We're seeing signs of panic, people lining up their cars to buy things at Costco. Are you worried about the atmosphere and is there anything you could do about that?

M. Legault : I want to first reassure all Quebeckers about food and about... I've seen, like you, pictures of people being in line to get some food or toilet paper. Right now, we don't expect any shortage. So I think that this is not necessary and I think we have to focus really on the coronavirus, but people must not worry about the provision for food.

M. Authier (Philip) : But people are panicking, as we see on the phone line.

M. Legault : Yes, but that's why I'm telling them : Don't worry about food. You may worry about getting the coronavirus, but don't worry about getting food next week or the week after. Right now, all trucks are delivering goods, and we don't expect any shortage.

M. Authier (Philip) : And one final one for Mr. Arruda. We talked yesterday at length about the peak, and I was looking at some numbers for the Spanish flu, which I was not around for, by the way, but... 1918, that's a long...

Une voix : You survived it.

M. Authier (Philip) : When do you expect Québec's numbers to peak?

M. Arruda (Horacio) : I hope as late as possible, you know, because... and I would like to have, I would say, and... I think somebody said that, and it's not from me, I would like to have, not a mountain, but a small «colline», you know. I don't know in English, if you said «colline»...

M. Authier (Philip) :Small hill.

M. Arruda (Horacio) : Small hill, exactly, I'm sorry.

So... and it's what we working for, and that will depend on the decisions we are taking, how they are applied, because even if we say : We go in there, if the people don't do it, that's not the case. So it's why I would say : Let's be together to have hills and no mountains.

Des voix : Merci.

(Fin à 12 h 27)