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Point de presse de M. Sylvain Roy, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’agriculture et d’alimentation

Version finale

Tuesday, February 18, 2020, 12 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Douze heures dix-neuf minutes)

M. Roy : Eh bien, bonjour à tous. Écoutez, enfin la commission sur les pesticides se termine, et il y a eu, bon, un accord unanime par rapport au dépôt du rapport. Donc, ce que ça veut dire, c'est que le rapport préliminaire et... le rapport a été accepté, et les recommandations aussi.

De manière rétrospective, on peut dire que cette commission-là a été initiée par le Parti québécois, par nous. C'est une commission qui n'a presque pas eu lieu parce qu'au début les autres oppositions voulaient intégrer des mandats périphériques qui venaient mettre en danger l'essence même du mandat, et on a réussi à s'entendre à la dernière minute, et nous avons eu le mandat. On a écouté 76 groupes... excusez, on a eu 76 mémoires, on a écouté environ 26 groupes qui sont venus nous exposer leur vision et leurs préoccupations par rapport à l'utilisation des pesticides au Québec.

Ceci étant dit, le rapport comporte 32 recommandations. C'est sûr qu'on aurait aimé en avoir plus, et, dans ces cas-là, le gouvernement va toujours avoir tendance à pécher par réticence et les oppositions par excès. Ceci étant dit... et j'ai trouvé ça extrêmement dommage de voir que les autres oppositions ont coulé le rapport dans les médias. O.K. Par respect, moi, pour l'ensemble des groupes qui sont venus déposer, par les groupes qui nous ont envoyé des mémoires, pour le personnel de l'Assemblée, j'ai décidé de ne pas parler tant et aussi longtemps que le rapport ne serait pas déposé et j'ai poursuivi mon travail.

J'ai l'impression que les oppositions, et là je trouve ça dommage, ont agi soit par idéologie de la terre brûlée ou l'idéologie de Walt Disney. Terre brûlée, c'est-à-dire, pour le Parti libéral, si ça ne venait pas d'eux autres, ce n'était pas bon. Donc, il y a eu des tentatives systématiques de coulage et de ralentissement des travaux. Et là nous sommes demeurés extrêmement patients, et moi, mon focus et le focus de notre parti, c'était sur les besoins des agriculteurs, les besoins de la population qui devait être rassurée par rapport à l'agriculture au Québec. Et j'ai décidé de travailler professionnellement, si vous me permettez, en accompagnant le gouvernement dans les recommandations qu'ils nous ont déposées et j'ai poursuivi le travail. Je ne suis pas sorti dans les médias pour couler le document, j'ai poursuivi le travail avec eux. Ils ont fait des modifications qui m'ont semblé correctes. C'est sûr qu'on pourrait en avoir plus, hein, mais, pour le moment, moi, je considère que c'est un rapport qui est bon.

Les recommandations, 32 recommandations, il y a des éléments qui manquent, mais globalement, bon, ça fait la job. Ceci étant dit, on peut bien avoir 32 recommandations, on pourrait en avoir 52, 150, ça prend de l'argent et ça prend une volonté gouvernementale d'effectuer la transition agroenvironnementale. Et là, bien, quand bien même que... On pourrait débattre sur chacun des picots, il y a quand même des éléments là-dedans extrêmement importants pour sécuriser les agriculteurs, offrir de la formation, donner une information claire et précise sur l'impact des pesticides sur la santé publique, sur l'environnement. On a beaucoup de matériel là-dedans et de mettre ça en opération, ces 32 recommandations là, ça va prendre des sommes considérables. Donc, on s'attend à ce que le gouvernement soit responsable et débloque les sommes.

Ceci étant dit, donc, à la fin, c'est une commission dont je n'étais pas certain de l'aboutissement, étant donné qu'on a eu la moitié de l'information qui a été coulée dans les médias, mais moi, ce que je vous dis... bien, pas moi, mais nous, au Parti québécois, nous avons poursuivi le travail et considérons que le monde de l'agriculture devrait être rassuré, que la population va être rassurée et que... Maintenant, que le gouvernement prenne ses responsabilités et débloque les sommes pour opérationnaliser de manière concrète les recommandations que nous avons ici. Donc, voilà globalement ma perception.

Mme Gamache (Valérie) : Vous dites : Ça prendrait des sommes quand même importantes. Vous estimez que le gouvernement devrait investir combien pour mettre en application ces recommandations-là? Est-ce que vous avez une idée? Est-ce que ça a été...

M. Roy : Bien, écoutez, je vais vous donner un exemple. Souvent, on nous a souligné le fait que l'agriculture biologique, les centres de recherche étaient peu ou pas financés. Bien, si on veut faire une transition agroenvironnementale au Québec, bien, il faut investir des sommes considérables dans l'outillage des chercheurs et des centres de recherche qui vont faire la transition et attirer aussi des clientèles d'agriculteurs qui veulent s'orienter dans ce domaine-là. Donc, juste là, je ne pourrais pas vous dire, mais ça dépend de l'ambition et de l'entrepreneuriat politique du gouvernement. On peut parler de millions et de millions de dollars, mais là... je ne peux pas m'avancer sur des chiffres précis, mais chacun des items peut impliquer des sommes considérables.

Prenons l'exemple d'une étude épidémiologique. Bien, ça va avoir la valeur scientifique des sommes que le gouvernement va y mettre. Bon, il manquait un élément que j'ai demandé à rajouter récemment, c'est celui des cocktails. Bon, dans les enquêtes, on voulait évaluer l'impact des pesticides, mais il faut... puis de nombreux chercheurs sont venus nous mentionner, l'effet cocktail n'est peu ou pas évalué dans l'impact des pesticides.

Donc là, ça a été introduit dans les recommandations, mais juste là, je ne peux pas vous dire combien ça va coûter, mais il faut que les sommes nécessaires à la réalisation du mandat soient là, sinon, écoutez...

Mme Lévesque (Fanny) : Quand vous parlez d'un rapport correct, qui fait la job, est-ce que vous pensez que c'est suffisant de présenter ça aux agriculteurs aujourd'hui, alors que ces histoires-là préoccupent, tu sais? Est-ce c'est à la hauteur de leurs attentes, vous pensez, présenter un rapport correct?

M. Roy : Bien, écoutez, je suis à l'opposition, je ne peux pas arriver puis dire : Là, le gouvernement a fait à 100 % son travail. Je vais vous donner des exemples, là. En Europe, lorsque nous sommes... bon, on a été en Europe puis on a rencontré des chercheurs qui nous disaient qu'ils effectuaient un suivi permanent des équipements d'épandage de pesticides pour ne pas avoir de bombes chimiques. Donc, une buse... là, je rentre dans la technique un peu, mais une buse qui est mal calibrée peut épandre 50 fois plus de pesticides que la normale ou que la prescription. Moi, j'avais demandé à ce que nous ayons une stratégie de soutien à l'amélioration technologique et à la surveillance des buses et des équipements d'épandage. On ne l'a pas. Bon, écoutez...

Bon, par rapport à l'ARLA, l'agence réglementaire antiparasitaire, c'est un gros dossier, ça. Moi, j'avais demandé à ce que nous ayons une ARLA québécoise, O.K., donc que nous ayons nous-mêmes notre propre institut d'analyse et d'homologation des pesticides et là... mais c'est sûr que moi, j'ai discuté avec mes vis-à-vis, avec le gouvernement, parce qu'il faut comprendre, c'est peut-être que le fédéral, c'est tout ce qu'il cherche, à nous transférer tout ça. Pourtant, on envoie des sommes considérables au fédéral.

Donc, pour le moment, dans le rapport, ce que nous demandons, c'est que l'ARLA fasse sa job, ait une crédibilité par rapport au monde de la recherche, qu'il ouvre ses livres, que les recherches indépendantes soient prises en considération, etc. Donc, tous les aspects négatifs et les craintes par rapport à l'ARLA, le manque de transparence, l'opacité, bien, on le souligne dans le rapport, mais on leur demande de corriger leurs affaires. Mais si, comme je le disais au début de ma réflexion, nous aurions intégré ici même un institut d'analyse et d'homologation, bien, on aurait pris la facture. Mais il faut comprendre que le gouvernement fédéral a une responsabilité, puis tant qu'on va rester au Canada, bien, qu'ils prennent leurs responsabilités et qu'ils protègent la santé publique en modifiant l'ensemble du processus d'homologation de l'ARLA.

Mme Crête (Mylène) : Pensez-vous qu'il y a cette volonté politique là de la part du gouvernement de la Coalition avenir Québec?

M. Roy : Écoutez, les signaux que j'ai reçus du ministre de l'Agriculture me semblent corrects. Je ne peux pas... Écoutez, tant qu'on ne verra pas le budget, là, on ne peut pas... je ne veux pas m'avancer outre mesure, mais je semble avoir des signaux qui correspondent à une volonté de soutenir une transition, une amélioration de l'agriculture via une transition agroenvironnementale.

Mme Lévesque (Fanny) : ...des éléments qui étaient manquants, si vous aviez à cibler vraiment, là, qu'est-ce qui, à votre avis, manque dans ce rapport-là, là, dans le...

M. Roy : Bien, écoutez, comme je vous disais, l'ARLA, au début, pour moi, c'est important. Mais, regardez, je vais vous faire partie de ma réflexion. Nous, là, au Parti québécois, on a essayé d'avoir une approche équilibrée, qui correspond aux besoins des agriculteurs et aux besoins, je dirais, de la population du Québec. Et je n'ai pas joué... je n'ai pas fait de petite politique, je n'ai pas été dogmatique. On a fait attention, et, comme je vous dis, je réitère le fait que nous n'avons pas coulé d'information. Nous avons respecté le processus. C'est sûr que, bon, ça aurait été croustillant que je sorte avec les autres oppositions puis que j'étale mes états d'âme, etc. Non, j'ai continué à travailler avec le comité en place pour bonifier le rapport, et nous avons un rapport actuellement et des recommandations qui devraient satisfaire l'ensemble des acteurs de la filière agricole au Québec.

Mme Crête (Mylène) : Est-ce que vous pensez qu'il devrait déjà y avoir des sommes dans le budget du 10 mars pour la recherche?

M. Roy : J'espère qu'il va y avoir des sommes. Il faut absolument qu'il y ait des sommes parce que c'est... Écoutez, ce serait un manque de responsabilité et de... Bon, on dit souvent : Il faut que les bottines suivent les babines. Tout le monde dit ça, là, c'est un lieu commun, mais il n'en demeure pas moins que, pour la crédibilité du gouvernement, pour sa responsabilité envers la santé publique et la population québécoise, ils doivent avoir des sommes qui vont être attribuées à la transition.

Mme Lévesque (Fanny) : Quand vous parlez d'étude épidémiologique, donc, on comprend qu'il y en a une, recommandation, qui vise ça, la tenue d'une étude de ce genre-là?

M. Roy : Vous savez, la commission a amené une autorégulation. Pendant la commission, nous avons quand même assisté à certaines modifications. Je vais vous donner un exemple. Que l'Institut national de santé publique n'ait pas accès aux données du ministère de l'Environnement parce qu'ils avaient des ententes de confidentialité avec les producteurs de pesticides, on trouvait ça incroyable. Et, peu de temps après, le gouvernement a donné l'ordre au ministère de l'Environnement de donner accès à la direction de la santé publique.

Donc, pendant la commission, on a vu des modes... on a vu des changements. Les agronomes commencent à s'autoréguler. Donc, la commission elle-même a permis des réflexions et des changements de position globaux, qui étaient remises en question. Mais, écoutez...

Mme Gamache (Valérie) : ...parce que là vous parlez de l'étude de l'INSPQ, mais l'INSPQ et le gouvernement, pour l'instant, n'ont fait que s'entendre sur un protocole de transfert de données. Les données ne sont pas rendues à l'INSPQ, on est bien loin d'une étude.

Est-ce que ça prend trop de temps selon vous? Parce que ça a été demandé, ça... on était là, là, au mois de septembre puis on est encore au stade d'établir un protocole de transfert de données.

M. Roy : Bien là, vous m'apprenez ça, et c'est sûr qu'on va assurer un suivi là-dessus. Moi, je ne peux pas être sur tout, là... écoutez, troisième opposition, là, ce n'est pas du travail qui manque.

Ceci étant dit, si vous me dites qu'on est sur le protocole, bien là, c'est sûr qu'il y a de la lenteur administrative, puis on veut établir les processus, les procédures, etc. Là, on est dans la bureaucratie et, en général, on essaie de ne pas trop s'immiscer là-dedans, parce qu'on n'en finira pas, mais je pense qu'il va falloir redonner un coup de sonde et demander au gouvernement d'être un peu plus actif et réactif.

(Fin à 12 h 31)

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