(Treize heures trente-quatre minutes)
M. Gaudreault : Alors, bonjour
à tous et à toutes. Deux éléments aujourd'hui qui nous préoccupent beaucoup,
qui préoccupent également les gens dans les régions. D'abord, premier élément,
c'est étonnant et surtout décevant pour les retraités de Groupe Capitales
Médias, qui se sont vus refuser leur appel par la Cour d'appel du Québec
concernant leur requête pour voir une entente faisant en sorte de renflouer
leur régime de retraite. Vous savez qu'il y a un déficit de 65 millions.
Ça veut dire que, pour chaque retraité de Groupe Capitales Médias, ça peut être
des pertes allant jusqu'à 30 % de leur régime de retraite.
Alors, face à cela, trois choses. À court
terme, comme on l'avait déjà demandé, on demande une enquête de
Retraite Québec sur ce qui est advenu de la question des retraités lors de
la transaction de 2015 entre Power Corporation et Groupe Capitales Médias.
Deuxièmement, on demande que Power Corporation s'implique dans le renflouement
des régimes de retraite des retraités de Groupe Capitales Médias, et
troisièmement, et j'aurai l'occasion de revenir là-dessus éventuellement, il
faut que l'Assemblée nationale adopte une loi pour protéger les régimes de
retraite des employés sur le modèle de l'Ontario, donc un régime d'assurance
pension du Québec.
Deuxième élément qui nous préoccupe
aujourd'hui, c'est pour la question des risques de faillite ou de fermeture de
quatre centres de tri du Groupe TIRU dans les régions du Québec, notamment au
Saguenay, notamment à Montréal, à Châteauguay également. C'est une crise très
importante qui malheureusement était prévisible. Ça fait plusieurs années qu'on
est à risque en matière de traitement des matières résiduelles.
Première chose, il faut absolument éviter l'enfouissement
des matières dans la situation actuelle. Deuxièmement, il faut agir à court
terme et à moyen et long terme. À court terme, il faut que le gouvernement — je
sais qu'il y a une rencontre de prévue demain — il faut que le gouvernement
prévoie un plan pour soutenir les centres de tri qui sont présentement menacés,
pour régler la situation à court terme, assurer le traitement des matières. Et,
deuxièmement, à long terme, trois éléments : il faut diversifier les
marchés absolument, on a vu que l'Inde puis la Chine, malheureusement, ne peuvent
plus prendre nos matières, donc, diversifier les marchés, adopter, à tout le
moins déposer, commencer à étudier et adopter une loi sur l'économie circulaire
pour s'assurer de la réutilisation au maximum, dans notre société, des biens et
matières, et, troisièmement, travailler pour soutenir l'innovation dans l'industrie
des matières recyclables pour une transformation des matières en d'autres
produits. Alors, voilà pour les deux sujets du jour.
M. Bellerose (Patrick) : Une
petite question sur la chefferie du Parti québécois. Qu'est-ce que vous pensez
de la proposition de M. St-Pierre Plamondon d'un référendum dans un
premier mandat?
M. Gaudreault : Bien, écoutez,
d'abord, je dois vous dire, j'ai été étonné, ce matin, de voir ça parce qu'il y
a quand même une évolution, on va dire, ou un changement important par rapport
à sa proposition d'il y a à peine trois ans, quatre ans, là, lors de la course
de 2016, où, là, il devient soudainement plus pressé. Alors, je prends acte de
ça, et sûrement qu'on va avoir l'occasion d'en discuter, là, lors des débats et
de la course au leadership du Parti québécois.
Moi, j'aurai l'occasion de vous en
reparler, éventuellement, vous vous en doutez bien, mais il faut prendre
conscience de là où on est présentement, c'est-à-dire troisième parti d'opposition,
reconstruire notre organisation, aller rechercher de l'adhésion supplémentaire
à la cause de l'indépendance du Québec. On a un gros travail à faire là-dessus,
rebâtir notre organisation partout sur le terrain, et prendre acte également
que, selon les récents sondages, l'indépendance est à 25 % ou 30 %,
au mieux. Donc, il faut travailler absolument pour construire une adhésion plus
grande à l'égard de l'indépendance du Québec, et moi, c'est évident que je vais
m'y atteler à tous les jours.
M. Bellerose (Patrick) :
Donc, si je comprends bien, pour vous, promettre de gagner un référendum d'ici
2026, ce n'est pas crédible à ce moment-ci, aujourd'hui.
M. Gaudreault : Bien, je
trouve que c'est prématuré. Il faut faire l'engagement qu'on va augmenter
l'adhésion à l'indépendance du Québec. On va tout faire pour aller rencontrer
les gens, mais aussi pour passer à l'action, concrètement. Je veux dire, on ne
peut pas qu'espérer que, soudainement, en 2022, à partir du moment où on part
de la troisième opposition, maintenant, qu'en 2022, on sera prêts à faire un
référendum. On ne peut pas prendre ce risque-là à ce stade-ci. Il faut au
contraire s'assurer de mettre tous les efforts et d'utiliser tous les outils
que nous avons, entre autres ici, à l'Assemblée nationale, mais ailleurs dans
la société civile, dans toutes les régions du Québec, pour augmenter l'adhésion
à l'indépendance, à la cause de l'indépendance du Québec. Et on sera en mesure,
à ce moment-ci, à la fois avec organisation forte, mais des convictions fortes
à l'intérieur de la population, de proposer une date de référendum que, moi
aussi, je souhaite le plus tôt possible. Mais, je veux dire, on ne peut pas
juste espérer, comme ça, sans avoir un plan concret. Et moi, ce que je déplore,
et c'est ce que j'ai lu dans l'article de ce matin, c'est que, un petit peu
comme par la voix du Saint-Esprit, bien là, en 2022, on va être immédiatement
prêts.
Alors, moi, je veux, au contraire, dès le
lendemain de l'élection du chef, m'atteler à la tâche pour faire augmenter ces
appuis et, très bientôt, vous aurez mon plan concret.
M. Bellerose (Patrick) : Mais
j'en comprends, quand vous dites tous les outils incluant l'Assemblée
nationale, ça veut dire des fonds publics aussi pour promouvoir, faire monter
la ferveur pour...
M. Gaudreault : Bien,
c'est-à-dire, à ce stade-ci, à l'Assemblée nationale, qui est le Parlement,
nous, comme troisième groupe d'opposition, on a déjà beaucoup de moyens, là. C'est
à ça que je pense, là. Alors...
M. Bellerose (Patrick) : Un
gouvernement péquiste mené par M. Gaudreault prendrait des fonds publics
pour faire la promotion de la souveraineté?
M. Gaudreault : On n'est pas
rendu à ce stade-là. Moi, ce que je vous dis, c'est que la course au
leadership, là, elle va se conclure au mois de juin... bien, le 19 juin.
Le 20 juin, là, on est toujours le troisième groupe d'opposition, là, bon,
puis on a un parti à reconstruire puis à travailler. Alors, c'est là, c'est de
là qu'il faut partir. Et moi, je vais utiliser les outils que j'ai à
l'Assemblée nationale, du 20 juin 2020 jusqu'à l'élection de 2022, pour
faire en sorte que le gouvernement se commette jusqu'au bout dans ses velléités
nationalistes et nous en servir comme effet de levier pour augmenter l'adhésion
à l'indépendance du Québec. C'est ça qu'il faut faire. Et là on sera en mesure
de dire, oui, à la campagne de 2022, on a assez fait monter la chaleur, on a
assez fait... on a assez mis le gouvernement de la CAQ dans ses propres
contradictions par rapport à ses prétentions nationalistes, et on sera en
mesure de s'engager vers un référendum après 2022. Merci.
(Fin à 13 h 42)