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Point de presse de M. Pascal Bérubé, chef du troisième groupe d’opposition

Version finale

Tuesday, November 19, 2019, 10 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures deux minutes)

Le Modérateur : Bonjour. Bienvenue à ce point de presse de l'aile parlementaire du Parti québécois. Vont s'adresser à vous dans l'ordre : M. Pascal Bérubé, chef parlementaire du Parti québécois; M. Laurent Proulx, président-directeur général de l'organisme Procure; et Mme Isabelle Pagé, ambassadrice 2019 de Noeudvembre et fille de Jean Pagé, ambassadeur émérite de Procure.

Donc, nous allons d'abord prendre... d'abord, les interventions, ensuite des questions sur le sujet du jour et ensuite on pourra libérer les invités, on pourra avoir des questions sur les autres sujets pour M. Bérubé. M. Bérubé.

M. Bérubé : Merci, Mathieu. Chère Isabelle, cher Laurent, bienvenue à l'Assemblée nationale pour une cause importante, la lutte contre le cancer de la prostate. À nouveau, le Parti québécois s'associe à Procure Québec, une organisation toute québécoise qui fait de son quotidien une lutte contre ce cancer, travaille avec les hommes, travaille avec tous les milieux pour faire en sorte de sensibiliser à ce qu'on peut faire pour mieux affronter ce défi pour la santé des hommes. Aujourd'hui, le Parti québécois va déposer une motion que je vous lis à l'instant :

«Que l'Assemblée nationale souligne, le 19 novembre, Journée québécoise de sensibilisation au cancer de la prostate;

«Qu'elle réitère que le cancer de la prostate est la forme de cancer la plus répandue chez l'homme au Québec;

«Qu'elle rappelle que 12 Québécois par jour recevront un diagnostic de cancer de la prostate et qu'environ 890 mourront de cette maladie chaque année;

«Qu'elle souligne les efforts de Procure, un organisme de bienfaisance entièrement consacré à la recherche, à la sensibilisation, à l'information et au soutien en lien avec le cancer de la prostate et qui réinvestit les fonds amassés exclusivement au Québec.»

J'ajoute qu'évidemment aujourd'hui le port du noeud papillon est de mise. Je porte celui de l'édition de cette année, et, bien, c'est le cas également pour mes amis ici, et j'invite l'ensemble des parlementaires à le porter également aujourd'hui, journée importante pour la santé des hommes. Il faut en parler, il ne faut pas avoir peur. Il existe des traitements, il existe de la prévention, et Isabelle et Laurent pourront vous en parler beaucoup mieux que moi.

Alors, on est très heureux de cette motion cet après-midi. On souhaite qu'elle se fasse avec débat pour échanger sur la santé des hommes. Eh bien, voilà, c'est une grande tradition qu'on souhaite voir se perpétuer chaque année à l'Assemblée nationale du Québec.

M. Proulx (Laurent) : Bonjour. Merci, M. Bérubé, de nous accueillir à l'Assemblée nationale. Merci, surtout, de passer cette motion.

Pour Procure, un organisme québécois qui se voue à la lutte contre le cancer de la prostate, c'est extrêmement important. Les trois volets que vous avez mentionnés, la recherche, la sensibilisation, l'information et le soutien sont des axes auxquels Procure se dévoue par l'approche auprès des patients. On a 12 hommes par jour qui sont diagnostiqués d'un cancer de la prostate. C'est un cancer... le plus important chez l'homme. C'est au-delà de 4 300 Québécois qui sont affectés par ce cancer-là.

Alors, une journée comme celle-ci, pour les hommes qui sont atteints, c'est aussi extrêmement important de sentir qu'ils ont un soutien de l'ensemble du peuple québécois pour cette maladie qui leur touche et aussi pour ceux qui ne sont pas encore diagnostiqués, qui risquent de l'être au cours de leur vie, au moins de savoir qu'il y a un organisme qui est là pour les soutenir.

Alors, Procure, c'est un organisme québécois. On a une ligne de soutien, on investit dans la recherche et on a un site Web, procure.ca, qui fournit énormément d'information sur la maladie. Ce site Web est visité par plus de 65 000 personnes par mois, c'est un site important, c'est une des sources les plus importantes, en termes d'information, sur le cancer de la prostate. Alors, j'inviterais Isabelle.

Mme Pagé (Isabelle) : Merci. Bonjour. Alors, moi, je vais vous parler du côté un peu plus émotif. Évidemment, pour moi, pour la famille Pagé — on est quatre enfants — pour nous, c'est une journée extrêmement importante aujourd'hui, parce que c'est quelque chose qui vient boucler la boucle du travail que papa a fait. Il a investi son temps, il a investi sa voix, il a investi sa carrière et son coeur dans cette cause parce qu'il en est atteint. Ça fait depuis l'âge de 49 ans qu'il a le cancer de la prostate. Ça fait 15 ans qu'il est avec Procure, c'est d'ailleurs lui qui a été là de tous les débuts de Procure.

Ce qu'il a voulu faire et ce qu'il veut encore faire, et une journée comme aujourd'hui, bien, c'est comme boucler la boucle de tout le travail qu'il a fait, c'est de sensibiliser les gens, de faire en sorte qu'on en parle, de faire en sorte qu'on sent qu'il y a une chaîne humaine derrière ce cancer-là, qu'il y a... Encore une fois, le chiffre est impressionnant, mais c'est 12 hommes par jour, c'est énorme. Si on regarde juste ici, dans la salle, il y a combien d'hommes? Tout le monde, de loin ou de près, est touché par le cancer de la prostate.

Alors, Laurent vous l'a dit, sur procure.ca, bien sûr, il y a un site magnifiquement monté qui est là pour répondre aux questions et pour aider les familles à savoir et à sentir qu'elles ne sont pas seules là-dedans. C'est rare qu'un homme va poser une question dans un bureau de médecin. Il ne va pas y penser, il va être tout seul, il va vouloir le cacher. Alors, c'est pour ça que papa a tant voulu que Procure soit là et permette aux hommes de poser leurs questions, et même aux femmes, et aux conjointes, et à tout le monde qui les entourent d'appeler puis de se sentir soutenus. Alors, merci de porter le noeud papillon.

M. Bérubé : Je vais ajouter un petit mot. Je sais que Jean nous écoute depuis son domicile des Laurentides. Je veux lui exprimer, au nom de ma formation politique, mais au nom de beaucoup de gens, toute l'admiration qu'on a pour le travail qu'il a fait, de sensibilisation face à cette cause qui touche tant d'hommes, travail inlassable. Effectivement, sa voix, son coeur, son énergie, il peut être fier. Jean, tu peux être fier de ton travail poursuivi par bien d'autres. Nous t'aimons beaucoup, et aujourd'hui, c'est une journée qui est dédiée aux hommes du Québec, mais beaucoup à toi. Alors, merci, Jean, pour tout ce travail, puis on continue ensemble. Voilà.

Le Modérateur : Merci. Est-ce qu'il y a des questions sur le sujet du jour en premier?

M. Laforest (Alain) : Moi, j'en aurais.

Le Modérateur : Oui, absolument.

M. Laforest (Alain) : Bonjour à vous. Bonjour, Mme Pagé.

Mme Pagé (Isabelle) : Bonjour.

M. Laforest (Alain) : Je salue votre père en passant. Alain Laforest, TVA. Est-ce que vous trouvez que les gouvernements en font suffisamment, actuellement, pour aider la recherche?

Mme Pagé (Isabelle) : M. Proulx?

M. Proulx (Laurent) : Effectivement, il y a eu un désengagement de l'État, au niveau du fédéral, pour la recherche. Nous, on a fait le pari, depuis les 10 dernières années, de ne pas utiliser des fonds du gouvernement pour la sensibilisation, l'information et le soutien. On a travaillé avec le FRQS pour la recherche, mais l'objectif qui avait été visé au départ, nous, c'était de sensibiliser puis, à même cette sensibilisation-là, d'investir dans la recherche puis de laisser à ceux qui en ont vraiment plus de besoin, en termes d'organisation qui soutiennent les patients, les fonds gouvernementaux.

Alors, aujourd'hui, je vous dirais que nous, on s'apprête à investir sur un projet de recherche d'une valeur de 1,5 millions au cours des prochaines années avec des partenaires, et le gouvernement sera sollicité, dans ce contexte-là, pour participer à ce financement de projet là.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que vous réclamez les sommes? Est-ce que vous réclamez un réengagement, tant de l'État fédéral que du gouvernement du Québec?

M. Proulx (Laurent) : Écoutez, pour nous, je pense que, si on parle à nos chercheurs, oui. Je pense qu'ils vont toujours être à la recherche de nouveaux fonds. Nous, on a fait, comme je vous ai expliqué, on a fait le pari de faire de la sensibilisation et lever des fonds par le fait même. Au-delà du fait qu'on va collecter un chèque, ce qui est important, pour nous, c'est qu'il y a une sensibilisation de l'ensemble des... On n'est pas au même niveau que le cancer du sein ou que d'autres organismes, alors le volet de sensibilisation est extrêmement important dans notre recherche de fonds.

M. Laforest (Alain) : Parce que la prévention évite des coûts en soins de santé.

M. Proulx (Laurent) : Exactement, exactement.

M. Laforest (Alain) : Mais en bout de ligne, les coûts de santé, s'il n'y a pas de prévention, ça vient à coûter très cher à l'État, là.

M. Proulx (Laurent) : Exact. Puis le fait aussi que, dans bien des cas, on parle d'une maladie qui touche des hommes, les hommes ont tendance à repousser à plus tard la visite chez le médecin, et ça va engendrer des coûts qui seront nécessairement plus grands dans ce contexte-là aussi.

Le Modérateur : Mathieu Dion.

M. Dion (Mathieu) : Bonjour. Mathieu Dion, Radio-Canada. Une petite question sur le dépistage. Est-ce qu'on en fait assez au Québec pour dépister le cancer...

M. Proulx (Laurent) : Bien, j'avais un article, oui, qui a paru ce matin. Je pense que la notion de dire qu'un dépistage systématique c'est négatif... Pour moi, la première question, c'est : Est-ce que les hommes se rendent, du moins, dans le bureau du médecin pour être dépistés? On n'a pas affluence, par les hommes, d'aller se faire diagnostiquer le cancer de la prostate. Alors, je pense que le fait qu'une journée comme aujourd'hui met un drapeau sur le calendrier, le 19 novembre comme une journée où, du moins, qu'on peut y penser, à la sensibilisation sur le cancer de la prostate. Et une fois qu'on est dans le bureau du médecin, on pourra toujours adresser les autres problèmes qu'on a, comme homme, avec la discussion avec son médecin.

Le Modérateur : Merci. On peut libérer nos invités, et nous allons maintenant passer aux autres sujets...

M. Bérubé : Sur tout autre sujet, je demeure disponible.

M. Laforest (Alain) : M. Bérubé, deux questions sur deux sujets différents. D'abord, Capitales Médias, le gouvernement va confirmer aujourd'hui que c'est l'option de la coopérative qui est retenue. Vous vous attendez à quoi comme soutien? Est-ce qu'on doit réinvestir davantage ou le 15 millions qui a été donné est suffisant?

M. Bérubé : Bon, écoutez, la diversité des voix médiatiques est importante, on l'a réitéré à plusieurs reprises. Capitales Médias vit des moments difficiles. Ça a été souligné par le gouvernement libéral, 10 millions par le gouvernement de la CAQ, 5 millions. L'important, c'est que ce média demeure dans le paysage de la région de la Capitale-Nationale et de l'Est-du-Québec. Ceci étant dit, j'ai compris qu'il n'y avait pas énormément d'options. Donc, le gouvernement va supporter une option qui se tourne davantage vers un modèle coopératif. Nous allons attendre de connaître les contours.

Ceci étant, je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée pour les retraités de Capitales Médias, notamment ceux du Soleil, qui nous ont contactés pour nous dire qu'ils allaient perdre, je crois, 30 % du fonds de retraite. C'est des gens qui vont vivre un drame, qui ont planifié leur retraite bien autrement. Et, bien sûr, je pense aux artisans actuels, mais tous ceux qui ont fièrement défendu l'information au Soleil et ailleurs, au Nouvelliste, dans les journaux de Capitales Médias... vont vivre vraiment quelque chose de difficile. Alors, je pense à eux aussi et j'aimerais qu'on trouve une façon de s'assurer qu'ils aient la même retraite qu'ils avaient planifiée. Et là je m'adresse aux propriétaires précédents qui devraient y voir et qui ont certainement les moyens financiers d'y voir.

M. Laforest (Alain) : Vous parlez des Desmarais, là, sans les nommer?

M. Bérubé : Power Corporation surtout. On a compris que M. Cauchon n'a plus ce financement-là de disponible. Évidemment, Power Corporation, je l'ai dit quand il y a eu le débat sur LaPresse, j'en ai parlé de ça, qu'il fallait...

M. Laforest (Alain) : Arrêtez de tourner autour du pot. Qu'est-ce que vous leur demandez, là?

M. Bérubé : Bien, de s'assurer que les fiers retraités de Capitales Médias ne perdent pas de leurs capacités financières compte tenu de ce qui va se décider aujourd'hui. C'est bon pour Le Soleil, pour les quotidiens. Tant mieux, puis on en est, on est heureux de ça, puis on supporte l'initiative gouvernementale, quoiqu'on va attendre de la voir, mais on est pour le principe évidemment. Mais pour les retraités, c'est catastrophique. Moi, j'ai eu des témoignages qui sont fort inquiétants et je les comprends. Alors, Power Corporation a les moyens de financer, sortez le chéquier.

M. Laforest (Alain) : Québec solidaire est rendu plus pressé que le Parti québécois, M. Bérubé.

M. Bérubé : Bien, moi, j'ai noté une chose. Alors, hier, j'ai entendu le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, faire une charge à l'égard du Parti québécois. Vous noterez que, lors de notre congrès, j'ai pris bien soin de ne parler d'aucune formation politique, ni de la CAQ, ni des libéraux, ni de Québec solidaire. Je n'ai parlé que de notre option. Québec solidaire décide, encore une fois, de s'en prendre au Parti québécois. Il cible les comtés du Parti québécois, il cible l'électorat du Parti québécois. Je note ça, que la croissance politique de Québec solidaire passe par un dénigrement du Parti québécois. Ça ne m'apparaît pas la chose à faire.

Encore cette semaine, pendant qu'on siège à l'Assemblée nationale, la députée de Taschereau va se rendre où mercredi soir? Dans le comté de Rimouski, qui est une cible pour Québec solidaire, un comté du Parti québécois avec un des plus efficaces députés sociodémocrates au Québec, Harold LeBel. Alors, tirez-en vos conclusions sur comment Québec solidaire, qui n'est pas une OBNL, qui est un parti politique, assure sa croissance à travers son dénigrement du Parti québécois. Je pense qu'on peut parler de notre option sans avoir à parler des autres.

Le Modérateur : M. Pilon-Larose.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Toujours sur le même sujet, qu'est-ce que vous pensez de ce qui a été proposé par Québec solidaire en fin de semaine, notamment les gestes de rupture avant la tenue d'un référendum ou d'une assemblée constituante?

M. Bérubé : Bien, on a notre propre déclaration. Je préfère parler de notre proposition, et rarement vous allez m'entendre parler de ce que proposent les partis dans leur régie interne en tant que parti politique. Alors, je vais les laisser faire la promotion de leur option, mais moi, il me ferait plaisir de vous lire notre déclaration, vous en parler davantage. C'est ce qui... Je préfère faire la promotion de nos propositions que d'analyser avec vous...

M. Pilon-Larose (Hugo) : Je comprends, sauf qu'en même temps Québec solidaire est un parti qui se dit souverainiste. Donc, lorsque l'électorat écoute ses propositions, il peut les amalgamer ou les associer aussi avec les vôtres, c'est-à-dire les souverainistes proposent aujourd'hui de faire des gestes de rupture avant de consulter la population. Est-ce que ça nuit au mouvement souverainiste de proposer ça?

M. Bérubé : Encore une fois, moi, j'invite les Québécois à juger du sérieux de notre démarche, la préparation et également de l'humilité avec laquelle on a préparé ça, en disant que, nous, on va accompagner les Québécois, on va faire la promotion de l'indépendance. On sait qu'il faut augmenter le désir à l'égard de ce projet-là avant d'envisager autre chose.

L'indépendance, ce sera un geste de rupture du Canada. C'est le geste le plus important de rupture. Pour le reste, ça prend la volonté populaire, et je pense qu'à travers les démonstrations qu'on fait quotidiennement, en matière de finances, par exemple... Cette semaine, je pense qu'on aura l'occasion de parler des contestations de l'Ouest canadien face à la formule de péréquation. Que ça soit en matière de choix collectif qu'on fait sur la laïcité, que ça soit en matière de culture, dans bien des domaines, l'actualité nous procure des raisons supplémentaires de faire l'indépendance, elles s'ajoutent.

Alors, le Parti québécois a une feuille de route intéressante, une belle proposition. Moi, sur toutes les tribunes, je vais en parler avec plaisir. Et l'indépendance, c'est un projet en soi. Ce n'est pas conditionnel, c'est un projet politique. Après l'indépendance, on décidera si c'est plus pragmatique, pressé, gauche, droite. L'indépendance du Québec, ce n'est ni à gauche ni à droite, c'est non genré.

Le Modérateur : M. Dion.

M. Dion (Mathieu) : Bonjour, M. Bérubé. Je vous écoute parler, est-ce que vous vous sentez menacé?

M. Bérubé : Non. Par qui?

M. Dion (Mathieu) : Par QS.

M. Bérubé : Non. Bien, vous m'en parlez, mais moi, je n'y pense pas.

M. Dion (Mathieu) : Bien, la façon que vous vous exprimez, là, par rapport à... ils s'en prennent à vous, Mme Dorion à Rimouski...

M. Bérubé : Bien, ce n'est pas moi qui m'en prends à eux. Gabriel Nadeau-Dubois fait une sortie hier à la radio, et là il s'en prend au Parti québécois. Ça vient d'où, ça? Moi, je ne parle pas de Gabriel Nadeau-Dubois, moi, dans mon discours politique. Alors, il décide de s'en prendre à nous; moi, je continue, puis vous voyez, là, de parler de notre proposition. Et je dis seulement que la progression politique, le profit politique de Québec solidaire semble passer par le dénigrement de notre formation politique. Je le regrette.

M. Dion (Mathieu) : Il y a de la chicane à gauche?

M. Bérubé : Pardon?

M. Dion (Mathieu) : Il y a de la chicane à gauche?

M. Bérubé : Bien, je sais qu'ils passent un mauvais coton, à bien des égards, Québec solidaire. Ils ont leurs propres enjeux internes à gérer. Nous, on fait nos choses, puis positivement, puis on veut inspirer les gens.

M. Dion (Mathieu) : Je suis curieux de vous entendre sur Alexandre Cusson au Parti libéral, là, qui... Les gens veulent le voir là parce qu'il incarne les régions. Est-ce qu'il peut avoir du poids en région? Est-ce que ça peut être une menace, même pour le Parti québécois, dans l'Est-du-Québec, d'avoir...

M. Bérubé : Bien, la seule chose que je dirai, c'est que chaque fois que quelqu'un se présente au leadership d'une formation politique, c'est courageux puis c'est un engagement qu'il faut saluer. Je me limiterai à ça, sinon c'est les affaires internes du Parti libéral, je ne veux pas m'en mêler.

Le Modérateur : M. Bossé.

M. Bossé (Olivier) : Bonjour. Olivier Bossé du Soleil. Qu'est-ce que ça vous dit, Groupe Capitales Médias, que le ministre se prononce avant le juge?

M. Bérubé : Qu'il se prononce avant...

M. Bossé (Olivier) : Le juge.

M. Bérubé : Bien, ce ne sera pas la première fois que le gouvernement a un certain empressement. La finalité, c'est que Le Soleil continue d'être publié, au grand bénéfice de ses lecteurs et de la démocratie québécoise. Ça, c'est la priorité, en ce qui me concerne. Pour le reste, dans quelles conditions les artisans de l'information vont pouvoir faire leur travail, ça, il y a une proposition qui provient des artisans de l'information.

Ce que je déplore, c'est que ceux qui sont passés avant, les artisans, notamment du Soleil, mais de Capitales Médias, sont très inquiets, avec raison, de leur pouvoir d'achat, des conditions de leurs retraites. J'ai lu attentivement les représentations qu'ils ont faites auprès de nous et je les comprends. Et c'est le seul nuage important qui resterait, sous condition de connaître ce que le ministre va annoncer. Ça, ça m'inquiète. Il y a beaucoup de monde là-dedans puis il y a des gens qu'on estime. Je vais en nommer un, qu'on a connu ici, à l'Assemblée nationale, qui s'appelle Michel Corbeil, un journaliste respecté, qui a fait un travail exceptionnel à l'Assemblée nationale. Michel, on a regretté de le voir quitter, mais là Michel, avec ses collègues, ils sont inquiets et avec raison, puis ils se mobilisent, et ils peuvent compter sur notre solidarité.

M. Bossé (Olivier) : ...vous pensez que le gouvernement peut mettre de la pression sur Power Corp?

M. Bérubé : Un pouvoir moral, un pouvoir moral. Vous savez, on a beaucoup critiqué mes questions lorsque je suis intervenu sur le projet de loi concernant la presse. Bien, les questions que j'ai posées sont d'actualité présentement et elles envisageaient ce qui allait se passer, notamment chez Capitales Médias. J'indiquais qu'il fallait regarder la question des fonds de retraite. Ce n'était pas la priorité du débat, mais ça faisait partie du débat.

Alors, aujourd'hui, on a des retraités de Capitales Médias qui sont inquiets avec raison, et je veux que ça fasse partie de la considération du gouvernement du Québec. Et j'aimerais que le poids moral du gouvernement du Québec puisse permettre à Power Corporation de poser un geste noble à l'égard des gens qui l'ont si bien servie pendant des années.

Le Modérateur : Mme Plante.

Mme Plante (Caroline) : Bonjour, M. Bérubé. L'approche ou la démarche d'accession à la souveraineté de Québec solidaire, est-ce que c'est démocratique?

M. Bérubé : Je ne veux pas porter de jugement là-dessus. On a notre propre démarche, j'ai ma propre offre politique à promouvoir et je leur laisse le soin d'en faire la promotion, mais je peux vous parler de la mienne.

Mme Plante (Caroline) : Mais vous devez avoir une opinion sur ce qu'ils proposent.

M. Bérubé : J'en ai une, mais je n'ai pas envie de la partager avec vous. J'ai envie de vous parler de mon offre politique.

Mme Plante (Caroline) : Est-ce que vous croyez ça, vous, qu'il n'y a pas de fédéraliste à Québec solidaire?

M. Bérubé : Non. Bien, il y a une analyse qui a été faite, qui est reprise dans Le Devoir, ce matin ou hier, je pense, c'est hier, qui démontre que l'électorat de Québec solidaire est constitué de beaucoup de gens pour qui l'indépendance n'est pas un enjeu puis qui voteraient non à un référendum. Et je pense que Québec solidaire aurait pu, comme parti indépendantiste, ce qu'on a appris en fin de semaine, appuyer un parti indépendantiste qu'est le Bloc québécois. Je pense que c'est une occasion manquée et je partage l'analyse d'Yves-François Blanchet qui dit que, si Québec solidaire formellement avait appuyé le Bloc québécois, on aurait davantage de députés progressistes et indépendantistes à la Chambre des communes. C'est une occasion manquée.

Mme Plante (Caroline) : Est-ce que vous les sentez très indépendantistes, les solidaires, ou est-ce que, pour eux, l'indépendance, ce serait accessoire, là. Quelle est votre analyse de ça?

M. Bérubé : Je n'ai pas d'indicateur de ferveur, mais je prends acte de ce qu'ils ont dit, mais ça ne change rien à la trajectoire du Parti québécois. Écoutez, on a tenu un congrès extraordinaire, on a adopté une déclaration. Ça s'est bien passé, les gens sont motivés. On a une offre politique en soi qui mérite d'être promue et c'est ce à quoi je vais m'atteler au cours des prochains mois.

Mme Plante (Caroline) : Puis d'après vous, dernière question, est-ce que Québec solidaire se radicalise, d'après vous? Est-ce qu'ils se marginalisent?

M. Bérubé : Québec solidaire est une formation politique passablement différente du Parti québécois.

Le Modérateur : Merci. En anglais. Mme Senay.

Mme Senay (Cathy) : Good morning, Mr. Bérubé. I would like just to hear your reaction about Québec solidaire who is pushing for the independence, but then, if you look at the members, not all of them are independentists, sovereignists, separatists. So basically what do you say? Is it a dangerous game for Québec solidaire to push this?

M. Bérubé : Well, we have our own proposition with the Parti québécois, and this is what I want to focus on for the next month and year as well, and I do think that they have to propose what they have to propose, and I don't have any emotion about that, I don't have any thought about that. They are a political party and they work for their success. That's all.

So I want to focus on what we have to do about sovereignty, and we do think that is a great option that we have to consider, which is that the Parti québécois is a modern party who has a humble way to promote sovereignty with the people and make sure that people are enthusiastic about our project.

Mme Senay (Cathy) : Why would you not see Québec solidaire as a threat?

M. Bérubé : I don't want to discuss on that, parce que it's never going to end. Than Manon Massé is going to respond, then maybe Catherine Dorion is going to be in the debate, so I'm not in it.

Mme Senay (Cathy) : Well, you know that they say there is a...

M. Bérubé : I don't want to debate with the people that I respect. They are members of Parliament, they have a legitimate party, but we are way... we are so different, and I think that people can tell. People can tell, so I don't have to say it.

Mme Senay (Cathy) : OK, but they put left first.

M. Bérubé : Independent has no gender. It's not right or left, it's upfront. So this is the way I see independence. So, if you put some conditions, I think that is not the way to do it. Independence is a great project. After independence, you can do your own choice about Québec. You want to be more green, you want to be more economic, more left, more right, it's going to happen after. But independence itself is a great project, and we will focus on that.

Mme Senay (Cathy) : One last question. Regarding the decision that will be taken this afternoon and the fact that Le Soleil and five other newspapers might become a cooperative, how do you see this?

M. Bérubé : Our main matter for us is to make sure that those newspapers are going to be edited again and again for... they are going to stay for a long time. It's all about the support of the Government is going to bring the great people who work for those newspapers. This is what we have in mind. That's the first thing.

But we have a worry because the people who are retired for those newspapers, the Soleil and all the others, feel that they are going to lose a lot of money for the next years and they calculate that. And I do feel that Power Corporation have to do something to make sure that those great people who worked in the National Assembly of Québec, they worked everywhere in the Québec area, and elsewhere, in Trois-Rivières, in Sherbrooke and in other places, are not going to lose the way of life they have right now, the amount of money they're supposed to have for the next years. They need respect. They need to be respected, and this is a message that I send to Power Corporation, and I do feel that the Government of Québec need to send this message this afternoon as well with the moral authority that they have. Merci.

(Fin à 10 h 25)

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