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Point de presse de M. Sol Zanetti, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé et services sociaux

Version finale

Friday, November 15, 2019, 11 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures trente-cinq minutes)

M. Zanetti : Bonjour. Alors, j'ai été vraiment touché par le reportage d'Enquête sur la DPJ, diffusé hier, et aussi par tout ce qu'on y a appris, entre autres cette idée que les logiciels, justement, décident du sort des enfants, en quelque sorte, là, situation qui est décriée depuis 2015.

C'est comme si... Je pense qu'on a des problèmes, des questions philosophiques très importantes à se poser au Québec en ce moment, par rapport à ça, par rapport à notre conception de l'être humain, de la santé mentale, de ce que c'est qu'intervenir auprès des humains puis des enfants. Parce que, quand on apprend qu'essentiellement on a mis sur pied, dans les dernières années, un logiciel qui vient se substituer au jugement clinique, aux intuitions cliniques des intervenantes et intervenants de la DPJ, qui sont là, qui connaissent les enfants, qui ont un lien avec elles, avec eux, c'est très préoccupant, c'est choquant.

Quand on sait que cette pratique-là, ce logiciel-là, un rapport manifestait qu'il y avait dans le milieu des intervenants et intervenantes de la DPJ, justement, un mécontentement par rapport à l'usage de ça déjà, depuis 2015, on ne comprend pas pourquoi en 2019, quatre ans plus tard, on n'a pas rectifié la situation, pourquoi on n'a pas redonné la confiance qu'on doit avoir envers ces intervenants-là qui doivent être capables de traiter les enfants sans être obligés de jouer à travers des logiciels qui subordonnent leur jugement clinique. C'est vraiment complètement aberrant.

Aussi, sur le sujet des médecins spécialistes, on ne comprend pas du tout où s'en va le gouvernement. D'une part, en campagne électorale, on disait qu'on allait chercher 1 milliard, qu'il y avait 1 milliard de trop dans les poches des médecins spécialistes au Québec. Et là, on envoie des messages complètement contradictoires. D'un côté, on brandit la menace de faire une loi spéciale dans le dossier, puis, de l'autre côté, on n'arrête pas de baisser les revendications. On était parti à 1 milliard; après ça, c'était 650 millions; cette semaine, là, c'est rendu 500 millions. Une chance que les négociations doivent se terminer aujourd'hui puis que ce n'est pas la semaine prochaine parce qu'on serait peut-être rendus à leur donner de l'argent.

Il y a quelque chose qui n'a aucun sens. Non seulement le gouvernement fait une mise à jour économique puis annonce des surplus qui sont extrêmement importants, non seulement on voit qu'il ne va pas tous les remettre dans les soins de santé, qui en ce moment sont en crise au Québec, mais, en plus, il va aller se priver d'argent qui n'est pas mis à la bonne place encore dans notre système. C'est complètement hallucinant.

Et l'urgence, là, on sent qu'il ne la sent pas assez. L'urgence, là, c'est qu'au Québec des fois on se demande, quand on lit les journaux, qu'est-ce qui se passe. Est-ce qu'il y a encore un filet social? On voyait aussi qu'il y avait eu, dans les derniers mois, 15 cas de suicide qui sont survenus pendant ou après des hospitalisations en psychiatrie, par défaut... de manque de soutien à la sortie puis de manque de services finalement. Il y a des besoins criants, il y a de plus en plus de mailles dans le filet social, au Québec, tout le monde tombe dans les craques, et là on hésite à remettre de l'argent là-dedans. Et après ça, alors qu'on est en période de surplus, on hésite à aller chercher de l'argent dans les poches des médecins spécialistes, qui ont des salaires qui en ce moment sont démesurés.

Il y a quelque chose qui ne va pas avec ce gouvernement-là. On sous-estime la crise actuellement des... santés et services sociaux, et puis il faut que ça change, et j'espère que, pour ce qui est des médecins spécialistes, on va aller chercher le milliard qu'on avait promis, parce que les attentes des gens sont extrêmement élevées et les nôtres aussi.

M. Croteau (Martin) : Soupçonnez-vous que M. Legault a été un peu trop vite en affaires en promettant des économies d'un milliard, justement, sur l'entente avec les médecins spécialistes?

M. Zanetti : Bien, je ne pense pas qu'il a été trop vite en affaires. Nous, à Québec solidaire, dans la campagne électorale, c'est aussi l'engagement qu'on prenait. Et par ailleurs nous, on s'engageait à réinvestir ce milliard-là dans une assurance dentaire collective, et publique, et universelle. Et donc il y a moyen de le faire en baissant le salaire des médecins spécialistes à l'échelle du Québec. Je pense qu'ils auront toujours des conditions extrêmement bonnes, des conditions très compétitives, ça n'entraînera pas de problème.

Et je pense qu'il y a beaucoup de médecins spécialistes, et j'en connais certains — un qui a même été député ici, à Québec solidaire — qui sont un peu gênés de recevoir... d'avoir reçu ces augmentations, dans les dernières années, et qui probablement ne se sentent pas bien représentés non plus par cette fédération qui, là, fait mine de faire des concessions, mais qui essentiellement s'est comportée de façon très corporatiste pour qu'on en vienne à une situation où il faut qu'on aille leur retrancher un milliard.

Alors, je pense qu'il y a beaucoup de médecins spécialistes au Québec qui sont d'accord avec ça, hein? Ce n'est pas normal qu'étant donné les ressources qu'on a au Québec et les besoins qu'on a en santé et services sociaux qu'il y ait un milliard de trop chez les médecins spécialistes.

M. Croteau (Martin) : Comment vous vous expliquez, vous, que le gouvernement soit parti d'un milliard, là, comme vous le disiez, est tombé à 650, et là on se dirigerait plus vers 500? Comment vous vous expliquez que le gouvernement ait cédé autant de terrain dans les négos?

M. Zanetti : Bien, c'est difficile de l'expliquer. Ce que je constate, par contre, c'est qu'il disait qu'il allait être imperméable aux groupes de pression. Là, bien, on voit que ce n'est pas vrai. On voit que dans les faits, ce qui se passe, la façon dont il se comporte... Puis on pourrait donner d'autres exemples, là, on pourrait parler de GNL Québec aussi, là, qui continue à relayer le discours de l'industrie dans ce domaine-là. Mais on voit qu'il y a un problème extrêmement important. Puis là, bien, quand il fait face à des intérêts corporatistes importants, bien, il se dégonfle. Et moi, je trouve ça inquiétant, surtout quand il s'agit... quand on a une crise des services sociaux comme on connaît aujourd'hui.

Une voix : Merci.

M. Zanetti : Merci.

(Fin à 11 h 41)

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