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Point de presse de Mme Catherine Dorion, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de culture, de communications et de langue française

Version finale

Tuesday, November 5, 2019, 16 h 45

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix-sept heures deux minutes)

Mme Dorion : Bonjour à tous. Je veux réagir au fait que les libéraux viennent de demander que la Commissaire à l'éthique fasse enquête sur la photo, sur toutes sortes de choses.

Je veux réagir aussi au fait que les libéraux ont décidé, là, de se mettre sur mon cas puis de faire en sorte que ça se passe avec moi. Ils m'accusent de manque de décorum, de non-respect des valeurs de l'Assemblée nationale, de manquement à l'éthique. C'est normal, ils font de la politique, et je ne suis pas étonnée qu'ils en finissent par faire ça. Mais qu'ils m'accusent de manquement à l'éthique, de manque de décorum, de non-respect des valeurs de l'Assemblée nationale, moi, ça vient vraiment me chercher. Honnêtement, aujourd'hui, là, je suis... puis ça fait longtemps que je me retiens de taper sur les libéraux, parce que je me dis : Ils sont l'opposition, ce n'est pas eux, en ce moment, qui ont les rênes dans les mains. Mais j'aimerais qu'on se rappelle que ce parti-là, qui, en ce moment, m'accuse de manquement à l'éthique, c'est le parti qui a mis le Québec à genoux pour flatter les ultrariches dans le sens du poil, qui, pendant plus que 10 ans, a détruit le réseau de la santé, a laissé du monde pauvre mourir sur des listes d'attente, a rendu les infirmières, les préposés aux bénéficiaires folles de surtravail, même chose avec les enseignants qui sont supposés éduquer nos enfants.

Ils ont coupé dans la communauté, ils ont charcuté notre tissu social. On se retrouve aujourd'hui avec un Québec en crise. Ils ont instauré un système de corruption et de collusion à grande échelle, avec leurs petits amis mafieux — c'est quand même ça, les vrais mots — pour se financer illégalement. Il y a encore des ministres à 100 000 $ dans ce caucus-là, j'aimerais ça qu'on se le rappelle. Et ils ont détruit le territoire avec leur Plan Nord, et leur politique minière extractiviste pour faire plaisir à des compagnies et ensuite exiger de la classe moyenne qu'on paie pour les dégâts qui ont été laissés là, qu'on paie pour les routes pour envoyer leurs amis faire de l'argent.

Moi, ça ne m'étonne pas. On voit, depuis quelque temps, que les libéraux ont vraiment perdu leur boussole politique, mais la boussole éthique des libéraux, ça fait vraiment longtemps qu'elle est dans le champ, ça fait vraiment longtemps qu'ils ne l'ont pas dans les mains. On peut se rappeler, en 2018, que le député libéral Pierre Paradis avait été sanctionné par la Commissaire à l'éthique pour un enjeu d'utilisation des fonds publics puis que les libéraux en Chambre se sont levés pour voter contre cette recommandation-là. Ça fait que le Commissaire à l'éthique, pour les libéraux, on s'entend que c'est utilisé selon une éthique à géométrie pas mal variable.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, vous avez été informée au cours des dernières minutes que cette plainte-là avait été logée auprès du Commissaire à l'éthique?

Mme Dorion : Oui. Donc, nous, on va attendre, évidemment, ce qui va se passer. Moi, je ne suis pas inquiète, là, j'ai quand même... On a regardé ça attentivement, puis ce n'est pas quelque chose qui nous inquiète, puis je vais vraiment collaborer pour m'expliquer, démontrer tout ce qu'il y aura à démontrer avec le commissaire.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, on vous sent choquée, mais blessée personnellement aussi.

Mme Dorion : Oui, je suis vraiment choquée. Je suis blessée aussi, parce que, oui, c'est des... On est en Chambre, on est avec ces gens-là, ça se passe, tu sais, relativement bien puis tu te dis : Bien, je ne ferai pas d'ennemis pour rien. Tu sais, je ne leur dirai pas : Oui, vous êtes quand même le parti de l'austérité, le parti de la collusion, de la corruption, le parti qui a mis le Québec à genoux, qui a mis le Québec dans la crise dans laquelle il se trouve aujourd'hui, qui a fait que tout le monde capote de surtravail, sauf quelques ultrariches qui sont bien contents d'avoir pu voir toutes les institutions de l'État québécois, qui avaient été bâties par nos parents, nos grands-parents pendant la Révolution tranquille se faire démolir en miettes puis qu'après le privé a pu prendre toute la place pour faire la piastre. C'est le Parti libéral, c'est ça, son histoire, là. C'est ça, son histoire des dernières années.

Puis qu'ils viennent parler d'éthique, de décorum, de respect des valeurs, après avoir fait ça pendant des années au Québec? Puis là c'est... moi, je me promène dans mon comté, je les vois, les groupes, là. C'est vraiment dévastateur, ce qui a été fait. Ça fait que je trouve ça vraiment culotté de venir me dire : Ah! bien là, Catherine Dorion a un petit problème d'éthique parce qu'elle s'est assise sur un bureau au salon rouge, tu sais, pour prendre une photo.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, ça serait ça, finalement, l'espèce de bougie d'allumage de cette plainte-là, c'est la fameuse photo que vous avez prise à l'Halloween au salon rouge.

Mme Dorion : Bien, évidemment. Oui, oui

, là, ils se sont mobilisés pour dire : Qu'est-ce qu'on peut faire contre elle? C'est sûr.

M. Bossé (Olivier) : Pourquoi ça arrive aujourd'hui?

Mme Dorion : Bien, parce que la semaine recommence. Je ne sais pas.

Mme Gamache (Valérie) : Est-ce que vous le referiez? Là, vous voyez le... bon, ça a quand même alimenté le débat...

Mme Dorion : Oui, oui, je ne le ferais pas dans cette Chambre, dans le salon rouge, parce que je n'étais honnêtement pas au courant qu'il fallait une autorisation pour prendre des photos en dehors des moments officiels. Je vois souvent des députés se prendre en photo comme ça sans autorisation, de tous les partis, là, autant au salon bleu qu'au salon rouge, en dehors des moments officiels. Ça fait que j'ai pris pour acquis que c'était... Non, je le referais dans un autre endroit de l'Assemblée qui...

M. Croteau (Martin) : Mais le président a dit : Ça ne se fera plus... ça ne se reproduirait plus, cet événement. Donc, il vous a ciblée, vous, et pourtant, comme vous le soulignez, il y a des députés qui se prennent régulièrement en photo dans le salon bleu. Est-ce que vous estimez être ciblée plus particulièrement par le président?

Mme Dorion : Bien, ça se peut que... Non, je ne pense pas. Je pense que, vu que ça a juste été plus vu, remarqué, comme photo, ça a quand même été vu par énormément de Québécois, qui d'ailleurs... Sur les médias sociaux, la réaction en était une de joie et de rire, là. Ça allait, là. Je pense juste qu'à cause de l'ampleur, il s'est dit : Bon, bien, peut-être que je vais avoir à rappeler le règlement...

M. Croteau (Martin) : Est-ce que les règles sont claires, selon vous?

Mme Dorion : Je ne peux pas vous répondre là-dessus, honnêtement, là. Demandez au président, là.

M. Croteau (Martin) : Mais vous ne le saviez pas, vous? Vous ne le saviez pas au moment de prendre cette photo?

Mme Dorion : Non, je ne le savais pas. Est-ce que c'était mon erreur? Probablement, en fait, là, mais comme c'est l'erreur de tous ceux qui le font, là. Je ne peux pas...

M. Gagnon (Marc-André) : Au-delà de la question des règles puis du fait que vous auriez dû demander une autorisation puis que ça n'a pas été fait et tout ça, ce qui semble choquer, c'est davantage la photo. Parce que, là, vous nous dites : La photo, je l'aurais prise quand même, au pire, ailleurs, avec le même déguisement. Mais c'est le déguisement de députée qui semble en avoir choqué plusieurs, à un point tel que la présidente du Cercle des femmes parlementaires, Chantal Soucy, qui est aussi vice-présidente de l'Assemblée nationale, a écrit dans une lettre, dans un correspondance avec l'opposition officielle que la photo puis le message peuvent sembler réducteurs, notamment parce qu'ils peuvent être interprétés comme véhiculant certains stéréotypes sur les femmes parlementaires. Elle indique aussi que vous avez fait preuve d'un grand manque de délicatesse, finalement, envers vos collègues députées, là, féminines. C'est ça qui semble choquer plus que la question de l'autorisation...

Mme Dorion : C'est un acte d'autodérision. Moi, là... puis je n'irai pas là-dedans, je ne suis pas une victime, là. Je n'irai pas à dire qu'en tant que femme j'ai été ciblée davantage sur mon apparence qu'un homme. Ça serait le débat de d'autre chose.

Mais, depuis un an, il m'est arrivé beaucoup de choses reliées à mon apparence, de type de femme que je suis, et j'ai fait de l'autodérision. Moi, je suis une artiste, là, je ne m'exprime pas toujours en slogans, là, puis j'ai fait une photo pour dire : Voici à quel point, moi, je me serais sentie déguisée. Mais est-ce que, si je m'étais déguisé en infirmière, comme bien du monde l'ont fait à l'Halloween, est-ce que les infirmières seraient sorties en disant : Ce n'est pas respectueux? Non, non. Ce n'est pas un manque de respect envers les femmes. Je veux dire, je suis quelqu'un de profondément féministe... De mes amies, Ruba Ghazal... Ruba Ghazal, ça aurait pu être son costume, puis ça aurait été son vrai habit cette journée-là, puis c'est mon amie.

Ceci dit, le fait qu'on s'insurge et qu'on dise que ça, c'est manquer de respect, quand on a été dans le parti qui a crissé le Québec à terre puis à genoux pour faire faire de l'argent à ses amis ultrariches, moi, je trouve que ça n'a aucun bon sens. Puis j'aimerais qu'on puisse parler de ça, j'aimerais qu'on puisse parler de ça dans les médias, j'aimerais qu'on puisse parler de ça en politique parce que les gens sont en train de dire : C'est ridicule, ce qui se passe à l'Assemblée nationale.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais je ne vous parle pas des libéraux, là, je vous parle de ce qu'a écrit Chantal Soucy. Elle écrit : Je reconnais que plusieurs de nos collègues peuvent s'être senties visées — au féminin — par la démarche de la députée de Taschereau.

Mme Dorion : Oui. Bien, je leur dis : Si jamais... Tu sais, ce n'est vraiment pas contre ces personnes-là puis c'est de l'autodérision. C'est moi, je ris de moi, je ris du traitement qui m'a été fait et c'est complètement... Bien, je vais vous répondre la même chose : Si je m'étais... c'est l'Halloween, là.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais reconnaissez-vous que certaines de vos collègues députées ont pu se sentir visées par cette photo-là que vous avez prise...

Mme Dorion : Si c'est le cas, en tout cas, ce n'était vraiment pas mon intention.

Des voix : Merci.

(Fin à 17 h 10)

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